Partie XII - Arsène Lupin de Maurice Leblanc   Arsène Lupin et la Croix d’Huriel   Sarek   
ARSENE LUPIN MAURICE LEBLANC ILE AUX TRENTE CERCUEILS SAREK

Sarek, ou l'île aux trente cercueils

La dalle des rois de Bohème est l'une des quatre énigmes découvertes par la mère de la Comtesse de cagliostro dans un livre un papier de la main de Cagliostro sur lequel étaient mentionnées quatre énigmes, qu’il se proposait d’élucider lorqu’il fut expulsé de France, avec In robore fortuna, La fortune des rois de France, et Le chandelier à sept branches. Un miroir portait également mention de ces quatre énigmes. L'énigme "In robore fortuna" a été élucidée dans Dorothée danseuse de corde ; "La dalle des rois de Bohème" dans L'Ile aux trente cercueils ; "La fortune des rois de France" dans L'Aiguille creuse. Celle des chandeliers dans La Comtesse de Cagliostro (www.bude-orleans.org - Caux-Leblanc).

L'idée est de faire correspondre la Maison Archignat et le Bois du Grand Chêne de la carte de Sarek du roman à Huriel et à La Cassaigne. Il s'en suit par inversion Nord/Sud pour que l'îlot ne tombe pas dans la mer, que cet îlot se trouve en Catalogne. La coïncidence la plus remarquable de cet article est la situation du Prieuré El Miracle (à Riner) avec son retable où figure centralement l'épisode de la Véronique du chemin de croix. Rappelons que Maurice Leblanc finit sa vie en 1941 à Perpignan, capitale de la catalogne française, et fut inhumé dans le caveau des Domenech de Saint Raymond jusqu'en 1947, avant son transfert à Montparnasse. Perpignan est pour Salvador Dali, à travers sa toile Le Mystique de la gare de Perpignan, le centre du monde. C'est sur la ligne droite de douze kilomètres entre Vernet et l'entrée de Salses, au nord de Perpignan, que Méchain, en 1796, établit les bases de la triangulation qui aboutirent à définir le mètre étalon. Le mètre, nouvelle unité de longueur, était défini comme étant la dix-millionième partie du quart de méridien terrestre (Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, 2011 - books.google.fr).

Salses se trouve sur l'axe du 11 janvier, celui de Rouziers, passant près de Crozant/Fresselines, opposé à celui de Bénouville près d'Etretat.

La numérotation des pages de L'île aux trente cercueils est celle de l'édition de « Ebooks libres et gratuits ».

Carte de l'île de Sarek dans le roman "L'île aux trente cercueils"

 

Cayres

Le nom de Sarek sur la carte pourrait correspondre à Cayres, au sud du Puy en velay, où se trouve le hameau de Charconac.

Le plus remarquable est à Chacornac, commune de Cayres, où ce labyrinthe [de grottes], en outre, est précédé d'une galerie aux murs de pierres brutes et sans mortier, supportant des dalles, à la manière de certains dolmens et « allées couvertes ». Mandrin y établit un dépôt de sel et de savon de contrebande (Mémoires et procès-verbaux, Volume 5, Société agricole & scientifique de la Haute-Loire, Le Puy, Société agricole et scientifique de la Haute-Loire, 1890 - books.google.fr, Richard, Guide du voyageur en France, 1866 - books.google.fr).

Paul Chacornac (né le 29 septembre 1884 à Paris - le 8 mars 1964) était un éditeur et un écrivain français. En tant qu'écrivain, on lui doit des biographies de personnages importants du milieu occultiste parisien du début du XXe siècle, ainsi qu'une biographie du Comte de Saint-Germain. Editeur, il dirigeait la librairie et maison d'éditions Chacornac frères qui succédait à la librairie de l'ésotériste Lucien Chamuel, rachetée par son père Henri Chacornac en 1901. La « Bibliothèque Chacornac » était la principale maison d'édition de l'occultisme parisien, mais son catalogue s'ouvrait également à des publications plus générales dans le domaine de l'Ésotérisme. Durant les années 1930, il dirige la Revue astrologique (Chacornac Frères, Paris, 1937) dont le rédacteur en chef était André Boudineau (et avec ce périodique l'Almanach astrologique qui devient ensuite l' Almanach Chacornac). Il publia les premiers articles de René Guénon (du temps d'Arsène Lupin : Préface à Franz Hartmann, Une aventure chez les Rose-Croix, trad. de l'anglais d'après l'éd. Bostonienne de 1893 par K.-F. Gaboriau, Paris, Bibliothèque Chacornac, 1913 ; rééd. 1994). (fr.wikipedia.org - Paul Chacornac).

Les Landes noires

Les causses du Quercy forment un ensemble de plateaux calcaires, s'étendent sur environ 8000 km2, traversés par les vallées de la Dordogne, du Lot et de l'Aveyron. Celles-ci individualisent, du Nord au Sud, les causses de Martel, de Gramat et de Limogne. Ce dernier, se prolonge en Tarn-et-Garonne, jusqu'au massif de la Grésigne.

La plus grande partie orientale de cette zone est granitique et schisteuse. Le houx, le bouleau, le châtaignier, le hêtre, etc. , y sont nombreux sur les cimes et les revers des élévations. Ces essences se marient souvent aux bruyères, à la digitale, à la fougère et à l'ajonc. Les parties voisines du département du Cantal renferment des contrées sauvages, des plateaux arides, des landes et des marécages. Elles forment la contrée que l'on appelle le Quercy noir (grosso modo le nord) ou Haut-Quercy avec Figeac et Cahors comme villes principales (Gustave Heuzé, Les primes d'honneur et les médailles de spécialité décernées dans les concours régionaux en 1865, 1876 - books.google.fr).

Carte géologique du Quercy

La distinction (Quercy blanc et Quercy noir) ne se trouve que dans deux actes du treizième siècle, ce qui prouve qu'elle a dû être peu usitée ; et celle en haut et bas Quercy est suivie dans tous les traités de géographie (Léon Lacabane, Observations sur la géographie et l'histoire du Quercy et du Limousin, à propos de la publication du cartulaire de Beaulieu, In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1861, tome 22 - www.persee.fr, www.quercy.net - Terroirs).

Le goulet ou la Route 156

ROUTE 156 - 32 kil. Mirepoix (R. 157). Au delà de Mirepoix, on s'engage directement au S. dans un large vallon dont les versants offrent quelques bouquets de bois. 36 kil. Labastide-dc-Bousignac, v. de 477 hab., dans les environs duquel on exploite de belles carrières. On laisse à g. la route de Quilliin (R. 159). 39 kil. Saint-Quentin, v. de 787 hab., situé dans un petit défilé et dominé à l'E. par le château de la Tour. Les collines s'élèvent peu à peu : on laisse à g. une cime de 557 mètres. , 43 kil. Aygues-Vives, v de 423 hab. On franchit un petit col pour redescendre dans la vallée de la Lectouire , dont on remonte la rive gauche. 46 kil. On laisse à g., sur la rive orientale de la Lectouire, que traversent deux ponts, Laroque d'Olmes, qui jadis était une ville de 18 000 hab., aujourd'hui simple de 1373 hab. Elle est d'origine très ancienne, ainsi que l'ont prouvé toutes les fouilles entreprises dans les environs : elles ont toujours mis à découvert des mosaïques ou des restes d'édifices. Laroque a eu, comme toutes les villes de la province, sa part de combats, de sièges et d'assauts : la peste noire lui enleva jusqu'à 6000 habitants. On ne voit plus que des ruines de ses anciennes murailles; de ses quatre églises trois sont en ruines: l'une a été réparée. Le bourg possède diverses fabriques de draps, une manufacture de bonnets de laine et de coton, des moulins à huile et à farine; on exploite aussi dans les environs des carrières de pierre de taille. Près de Laroque, on visite la curieuse grotte de Peyro-Troucado. A 4 kil. au N. E. de Laroque, également sur la rive dr. de la Lectouire, se trouve le b. de Léran (1048 hab.), dont le château fort a joué un grand rôle dans les siècles passés. Il fut pris par les catholiques pendant les guerres de'religion. Cet antique château, situé vis-à-vis du bourg, sur la rive opposée, a été parfaitement restauré : dans l'intérieur on visite la salle acoustique dont l'écho répète, dit-on, distinctement 17 syllabes. On fabrique à Léran des peignes de buis et de corne et on y façonne le jais, comme à Sainte-Colombe. Le bourg de Léran possède aussi une filature de laine et une tannerie. A TE. s'étend une vaste forêt. Après avoir dépassé Laroque, la route continue de longer la rive g. de la Lectouire. On laisse à g. Dreuille, v. de 223 hab.; près duquel une partie de la rivière s'engouffre dans les cavités de l'Entounadou, pour ne reparaître qu'à 8 kil. en aval. Ensuite, on traverse la Lectouire, et bientôt après on entre à. 50 kil. Lavelanet (R. 160) (Adolphe Laurent Joanne, Itinéraire général de la France: Les Pyrénées et le réseau des chemins de fer du Midi et des Pyrénées, Volume 3, 1862 - books.google.fr).

A Mirepoix, cathédrale Saint Maurice. Dans le prolongement de cette route au Sud : Montségur.

Le Calvaire (fleuri)

Le Calvaire fleuri correspond sur la carte renversée à Fulleda, commune de Catalogne.

Agustina Raimunda María Zaragoza y Domènech (Saragossa de auténtico apellido, como se fijó en 1903 cuando fueron halladas sus partidas de bautismo y de primer matrimonio), llamada «Agustina de Aragón» (Barcelona, bautizada el 6 de marzo de 1786 – Ceuta, 29 de mayo de 1857), fue una defensora de Zaragoza durante los Sitios, en la Guerra de la Independencia Española. A principios del siglo XX se estableció sin lugar a dudas su nacimiento en 1786 en la ciudad de Barcelona, concretamente en el barrio de La Ribera, en la calle de Sombrerers. Hija de Francesc Ramon Saragossa i Labastida, obrero, y de Raimunda Domènech i Gasull, ambos naturales de Fulleda (Lérida), fue bautizada el 6 de marzo de 1786 en la basílica de Santa María del Mar de Barcelona, contigua a la calle donde nació (es.wikipedia.org - Fulleda, es.wikipedia.org - Heraldica).

La fête de la Sainte Croix se passe le 15 septembre à Fulleda.

Jacinto Verdaguer (Folgueroles, 1845-Barcelona, 1902), prêtre écrivain catalan, déjà rencontré dans Autour de Rennes le Château : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon, sort "La otra obra, el poemario Flores del Calvario (Flors del Calvari), publicado en 1896, en el punto culminante del periodo conflictivo" ou "Les fleurs du calvaire" (cvc.cervantes.es - Verdaguer, cvc.cervantes.es - Verdaguer/).

Le Prieuré et la Véronique

Sans aucun doute, le principal centre d’attraction du village de Riner (El Solsonès - Espagne) est le sanctuaire du Miracle, situé à l’extrême ouest de la commune, près de la colline de Sant Gabriel. La tradition raconte que le 3 août 1458 la Vierge apparut devant Jaume et Celdoni, ces deux enfants qui habitaient dans la ferme de la Cirosa. La première église ou ermitage était sans doute une construction simple qui aurait été construite en 1536. La construction de la deuxième église aurait été commandée en 1546, mais ne fut consacrée qu’en 1590 Lorsqu’en 1901 l’ancienne administration séculaire fut remplacée par un priorat bénédictin dépendant du monastère de Montserrat, on lança la construction du couvent-résidence, qui communique avec le temple. Depuis ce moment-là, une petite communauté de moines entretient le sanctuaire (www.lleidatur.com - Sanctuaire du Miracle).

El Miracle fut érigé en prieuré en 1903, et en prieuré indépendant en 1917 :

El dia 20 de setembre de l'any 1901 s'inaugurà l'observança monàstica i la vida de comunitat en el Santuari. Aquest, acrescut entretant amb l'arribada d'altres elements, obtingué el 1903 el títol de priorat. El nomenament de prior recaigué en la persona del pare Dom Pere M. Solà, el qual fou confirmat en el càrrec l'any 1909. [...] Constituït el Miracle en priorat independent l'any 1917, succeí al pare Solà en el càrrec prioral el pare Dom Pere Damià Oliva, reelegit en el capítol provincial de l'any 1926 (Cebrià Baraut, Santa Maria del Miracle, 2001 - books.google.fr).

Le retable Renaissance porte en son milieu le miracle de Véronique et e la Sainte face.

A la capella del Santíssim, a l’esquerra del presbiteri, s'hi troba un retaule renaixentista probablement del pintor portuguès Pere Nunyes, de vers 1530, amb moltes analogies amb el la Santa Creu de la capella de Sant Feliu de la parròquia de Sant Just i Pastor de Barcelona. Probablement es tracta de l'antic retaule major de l’església anterior, que fou restaurat a inicis del segle XX i adaptat a la nova destinació, afegint-hi la predella de la Verònica (centre) i la de la coronació de Maria (superior). No es tracta d’un retaule sobre els misteris del Roser, sinó que la temàtica gira entorn de la devoció de la Pietat (predella inferior) (www.santuarielmiracle.com - Gotic).

L'île aux trente cercueils est truffée du mot miracle : pages 60, 96, 97, 108, 150, 166, 238, 239, 241, 248, 274, 282, 290, 292 (4 occurrences !), 294, 298, 308, 317, 341, 387, 388 (4 occurrences !), 389 (4 occurrences !), 393, 396.

Retaule major de la segona església, dedicat a la Mare de Déu - Copyright Pol Mayer / Paul M.R. Maeyaert polmayer@yahoo.es

Détail : la Véronique

La Poterne / Tarragone

Il est question d'une poterne dans la prise de Tarragone par la Résistance espagnole face aux Français de Napoléon Ier Bonaparte. Ainsi le raconte Louis Gabriel Suchet qui a donné son nom au Boulevard où une explosion aura lieu dans Les Dents du Tigre : "Et enfin il y avait cette autre chose, la menace d’une explosion qui devait faire sauter l’hôtel de l’ingénieur Fauville dix jours après la quatrième lettre, menace vraiment impressionnante quand on songeait que l’ennemi n’avait jamais rien annoncé qui ne se produisît à l’heure dite. Et bien que l’on fût encore, du moins le croyait-on, à dix jours de la catastrophe, cela donnait à toute l’affaire une allure de plus en plus sinistre. Aussi, ce soir-là, c’est une véritable multitude qui se porta, par la Muette et par Auteuil, vers le boulevard Suchet, et qui accourait non seulement de Paris, mais de la banlieue et de la province. Le spectacle passionnait. On voulait voir. On ne vit que de loin, car la police avait organisé des barrages à cent mètres à droite et à gauche de l’hôtel, et refoulait dans les fossés des fortifications ceux qui avaient réussi à monter sur le talus opposé (fr.wikisource.org - Maurice Leblanc, Les Dents du tigre, DEUXIÈME PARTIE, Chapitre II, L’explosion du boulevard Suchet, 1920).

Au moment où l'armée de Catalogne venait d'être affaiblie par l'envoi de ses meilleures troupes à l'armée d'Aragon, tandis que cette dernière cherchait à employer promptement le renfort qu'elle avait reçu, et que les chefs de l'armée étaient l'un à Saragosse, l'autre à Barcelone, Suchet afin de préparer tout ce qui était nécessaire pour entreprendre le siège de Tarragone, Macdonald afin de se rapprocher avec sa petite armée de la haute Catalogne, et de rendre libre la ligne d'opérations avec la France; les Espagnols, voyant que le moment était favorable, le saisirent avec adresse et exécutèrent le projet qu'ils avaient conçu de surprendre Figuères. Il y avait dans cette place deux gardesmagasins catalans nommés Jean et Palapos; ils étaient sous les ordres d'un commissaire français, et avaient tellement su gagner la confiance, qu'on leur laissait les clefs, non seulement des magasins internes, mais aussi des magasins souterrains qui aboutissent aux fossés de la forteresse par la petite poterne, sous le pont-levis de la porte principale. Le colonel Rovira, homme hardi et entreprenant, dont nous avons eu souvent l'occasion de parler, parvint facilement à séduire, moyennant une petite récompense, les deux gardesmagasins catalans, et à obtenir d'eux les clefs de la poterne. » Il les trouva même tellement attachés à la cause nationale, qu'ils offrirent volontairement d'exposer leur vie à tous les hasards pour lui faciliter l'occupation de la place, en se tenant eux-mêmes la nuit convenue dans les magasins, afin d'en ouvrir les portes aux assaillants, d'éclairer leurs pas avec des flambeaux, et de les conduire aux quartiers de la garnison et du général, ce qui était le moyen de rendre la défense nulle et la victoire sûre (Louis Gabriel Suchet, Mémoires sur ses campagnes en Espagne: depuis 1808 jusqu'en 1814, Volume 2, 1834 - books.google.fr).

La guerre d'Espagne est évoquée avec Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier, roi de Naples puis à Madrid dans un épisode de L'Aiguille creuse dans Je sais Tout non repries en édition en librairie (Jacques Derouard, Dictionnaire Arsène Lupin, Encrage, 2001, p. 161).

Une poterne est une petite porte qui était intégrée aux murailles d'une fortification, de façon discrète et qui permettait aux habitants du château de sortir ou rentrer à l'insu de l'assiégeant (fr.wikipedia.org - Poterne).

La première enceinte de Tarragone, on l'a mainte et mainte fois écrit, est une enceinte cyclopéenne, formée de deux parements énormes qui enserrent un puissant blocage, et percée par endroits de basses poternes trapues. Bien typique en ce sens est la Tour de l'Archevêque, qui dresse sur une haute base ibérique de régulières assises romaines percées d'une fenêtre à balcon et se couronne, comme il convient à sa restauration du Moyen-Age, de mâchicoulis et de créneaux; bien typique aussi la Poterne du Capiscol, dont le linteau colossal sert de base à l'autel de la chapelle du séminaire (Pierre Paris, Promenades archéologiques en Espagne. VII. Tarragone. In: Bulletin Hispanique. Tome 12, N°2, 1910 - www.persee.fr).

Bombe atomique

Joachimstall est le nom d'une ville & vallée de Bohème dans le cercle d'Elnbogen. On y découvrit au commencement du seizième siècle de riches mines d'argent.

Une partie de la fascination provoquée par le radium venait de son prix exorbitant. Dans les premiers temps, il n’était extrait que des mines de Joachimstahl en Bohême, à raison d’un gramme pour 5 à 10 tonnes de résidu de pechblende, au terme d’une longue suite d’opérations chimiques et physiques. (evelyne.bouquet.free.fr - Curie).

La première mine où fut exploité l'uranium se trouve à Jàchymov, en République tchèque. C'est de cette mine que provenait le minerai d'uranium utilisé dans les recherches de Pierre et Marie Curie en vue d'isoler le radium. Mais, lors de la Seconde Guerre mondiale, Jachymov étant sous occupation allemande, c'est la mine congolaise de Shinkolobwe qui fournit aux Etats Unis, en 1939, le minerai d'uranium ayant servi à la production de la première bombe atomique (Léonide Mupepele Monti, Jean-Pierre Tshibangu, Jean-Claude Masangu, L'industrie minérale congolaise, Tome 1, Chiffres et défis, 2012 - books.google.fr).

Juan Caramuel et Joachimstahl

Jean Caramuel y Lobkowitz, prélat espagnol, né à Madrid en 1606, mort en 1682, appartenait à l'ordre de Cîteaux.

Von 1621 an erfolgte die Rekatholisierung der Stadt, viele protestantische Bürger und Bergleute wanderten deshalb ins nahe Sachsen aus (library.kiwix.org - Jachymov).

Juan Caramuel y Lobkowitz participa à cette recatholicisation ("réforme") à Joachimsthal sous l'égide de l'archevêque Von Harrach et de l'empereur Ferdinand III, époux d'une Gonzague (Katrin Keller, Alessandro Catalano, Die Diarien und Tagzettel des Kardinals Ernst Adalbert von Harrach: (1598-1667), Volume 1, 2010 - books.google.fr).

Les villes, comme par exemple Joachimsthal (Jâchymov), étaient ouvertes aux idées nouvelles, notamment le monde des marchands et celui des professeurs, comme Johannes Mathesius (mort en 1565), maître de l'école latine de Joachimsthal. En 1556, les jésuites furent appelés à Prague par Ferdinand qui convainquit le pape d'y rétablir le siège épiscopal et d'accorder la communion sous les deux espèces. La catholicisation de la Bohème commençait (Gérald Chaix, La Renaissance: des années 1470 aux années 1560, 2002 - books.google.fr).

Dès l'année suivante, le Saxon Georges Bauer (Agricola) acceptait le poste de médecin municipal dans la ville minière de Joachimsthal. Cette nouvelle résidence décida de son avenir. Depuis 1516, l'exploitation de la mine d'argent de Joachimsthal produisait de merveilleux résultats : un pauvre mineur, aidé de sa femme, pouvait, dit-on. gagner en très peu de temps des sommes invraisemblables. En 1518 la célèbre monnaie d'argent de Joachimsthal avait été frappée, et dès 1520, la ville était l'une des plus importantes cités minières de l'Allemagne. Dans le milieu où il vivait, Agricola sentit se réveiller en lui l'attrait de sa première jeunesse pour la minéralogie. Bientôt, toutes les heures de loisir que lui laissaient ses malades furent consacrées à la métallurgie, à la minéralogie et à la géologie. Son emploi de médecin le mettait en constants et intimes rapports avec les mineurs. Avide de s'instruire il s'appropria, grâce à eux, une foule de connaissances qu'il lui eût été difficile d'acquérir autrement, car ils en faisaient souvent mystère (Johannes Janssen, L'Allemagne et la Réforme, Volume 7, 1906 - books.google.fr).

En Bohême du nord, les comtes Schlick, qui ont dans leurs domaines la ville minière en pleine expansion de Joachimsthal, en font un foyer évangélique (Michel Figeac, Les affrontements religieux en Europe: Du début du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, 2008 - books.google.fr).

Nicolas Hermann, chantre et instituteur à Joachimsthal en Bohême, ne publia qu'un an avant sa mort, en 1560, ses Évangiles en cantiques, et il les dédia « à ses chers enfants de Joachimsthal » (Adolphe Bossert, Johann Wolfgang von Goethe, Essais sur la littérature allemande, 1904 - books.google.fr).

Les mineurs étaient organisés pour la défense de leurs droits: nous en voyons un exemple dans la grande grève qui éclata en 1525 à Saint-Joachimsthal, en Bohème. Un tribunal d'arbitrage mit fin au conflit, donnant satisfaction aux griefs légitimes des ouvriers contre les vexations des agents subalternes (Benoît Malon, Des réformes possibles et des moyens pratiques, Volume 2 de Le socialisme intégral, 1891 - books.google.fr).

Vers 1563, Mathesius, maitre d'ecole a Joachimstall, exalte, sans le décrire, un moyen d'élever l'eau et les minerals du fond des mines a la surface du sol, avec l'aide du feu. (Cosmos / Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès.des sciences, 1855 - archive.org).

Agricola fit retour dans le giron de l'Eglise catholique si bien qu'on refusa les honneurs à sa dépouille mortelle et qu'il fallut le transférer à Zeist (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Firmin Didot, Tome premier, 1861 - books.google.fr).

Parmi les abbés „espagnols“ du monastère d'Emmaüs à Prague, on compte l’abbé Juan Caramuel y Lobkowitz (1647—1657).

Le cloître d'Emmaüs encore appelé le monastère bénédictin de l'église Notre-Dame et des Saints-Patrons-Slaves surnommé Na Slovanech, « chez les slavons » ou d'Emmaüs est fondé le 21 novembre 1347 par le roi de Bohême et empereur du Saint Empire Charles IV et l'ordre des moines bénédictins slavons.

Benoît Peñalosa, confesseur de l’épouse de l’empereur Ferdinand III du Saint-Empire, obtint pour les quelques moines tchèques encore présents, l’autorisation de quitter Emmaüs. Lorsqu’ils se retirent, en 1636, à Saint-Nicolas-de-la-Vieille-Ville, Peñalosa lui-même est installé comme abbé du monastère d’Emmaüs avec des moines bénédictins espagnols venus du monastère catalan de Montserrat. Commence alors une nouvelle période d’épanouissement (fr.wikipedia.org - Cloître d'Emmaüs).

Caramuel se distingue par son activité scientifique et fut l'un des précurseur du calcul binaire. Il a composé une foule d'ouvrages dont : Grammaire cabalistique, Grammaire audacieuse ; Sublilissimus : dans ce dernier, il tente de lever les difficultés de la théologie et de la métaphysique; Mathesis Biceps en 1670 : étude raisonnée des numérations non décimales. Deux pages et demi consacrées au système binaire. Il voyait dans la cabbale plutôt un danger. J. Caramuel Lobkowitz avait préfacé la traduction en hébreu de Joseph Ciantes de la Somme contre les Gentils de saint Thomas d'Aquin.

Leibniz was not the first to come up with binary numerals; Glaser finds the origins of binary numerals in unpublished manuscripts of the English mathematician and astronomer Thomas Harriot (c. 1560-1621) and in work of Bishop Juan Caramuel y Lobkowitz (1606-1682) (Alexandre V. Borovik, Shadows of the Truth: Metamathematics of Elementary Mathematics, 2012).

Dolmen des Fées

Le Dolmen des fées de la carte de Sarek correspond à Poblet.

La Conca de Barberà (Conque de Barbaira en français) est une comarque espagnole de Catalogne. Elle fait partie de Camp de Tarragona, qui occupe, en gros, le bassin que formaient les terres de l’ancien duché de Montblanc (son chef-lieu actuel) et aussi celles de l’ancien comté de Quéralt. Se trouve aux sources de la rivière Francoli. Cette rivière le Francoli tire son nom des Francs, car pendant très longtemps elle fut la toute dernière frontière entre le monde chrétien européen et le monde islamique hispano-médiéval. On y trouve certaines coïncidences avec des noms de villages français : Blancafort (il y en a un dans le Cher), Forès (Forez en français), Llorac (Laurac en français), Senan, Rocafort de Queralt (Roquefort-de-Quéralt en fr.), Pontils, Montargull (fr. Montargueil) (fr.wikipedia.org - Conca de Barbera).

Si le Canigou est un pays des fées, l'une des soeurs de Mélusine (fée des Lusignan), Palestine, y fut enfermée, dans la région de Poblet où est située sur la carte le Dolmen des fées, il y a aussi une fée, mais point de dolmen.

Une lettre du 3 septembre 1380 au sultan d'Egypte et une autre du 3 octobre à l'amiral de la flotte égyptienne de Pierre IV, roi d'Aragon, pour le prier de rendre la liberté à Léon VI, un Lusignan roi d'Arménie, fait prisonnier avec sa famille, ont été écrites depuis Poblet (Victor Langlois, Documents pour servir a l'histoire des Lusignans de la petite Armenie (1342-1394), 1859 - archive.org).

Le 6 juin 1391, Jean Ier écrit à l'abbé de Poblet pour le prier de faire bon accueil au roi d'Arménie qui, poussé sans doute par le désir de prier auprès des tombes royales ou de rendre hommage à la piété de moines exemplaires, veut avant de rentrer en France passer par Poblet (Jeanne Vieillard, Pèlerins d'Espagne à la fin du Moyen Âge, Homenatge a Antoni Rubiô i Lluch (Barcelone, 1936)).

Non loin du dolmen de Brangolî, au mas Franco (commune d'Enveig), les autochtones qualifient de Roc encantat (lieu ensorcelé) un vaste abri, aménagé sous une immense dalle de granit et occupé à diverses époques (Jean Abélanet, Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées catalanes, 1999 - books.google.fr).

Raymond, seigneur d'Enveig dominait ainsi des étendues énormes — Le Lanous, Font Viva et un large Maurà beaucoup plus ouvert vers les montagnes de Dorres — bien plus grandes que ce qu'il restera à ses lointains successeurs du XVIIIème siècle. Le souvenir de cet océan pastoral, vaste comme un paradis perdu, avivera encore l'imaginaire à la fin des Temps Modernes et jusqu'à nos jours. Sicard, miles d'Enveig, tenait sans doute en fief de Raymond d'Enveig les pâturages de Maurà, du Lanous et de Font Vive. Pour le Lanous, les donations ou ventes se font en deux temps et laissent entrevoir deux formes de l'emprise cistercienne. En 1170, les premières concessions, de Raymond d'Enveig et de Sicard, n'accordent rien d'autre, aux moines de Poblet, que la faculté de prélever tout ce qui leur sera nécessaire « pour la dépaissance du bétail » de l'abbaye. Les donateurs placent celui-ci sous leur protection, s'engageant à le défendre contre quiconque comme le leur propre. Ils y tiennent donc également un ou des troupeaux, et ne concèdent rien de plus en somme, qu'une autorisation aux animaux de Poblet de manger l'herbe sur leur parcours et de boire aux rivières et aux bergers de couper du bois pour leur feu (et pour leurs cabanes ?). En 1175, c'est en revanche la pleine maîtrise du territoire, sa seigneurie sur tout le port du Lanous (portus integre de Lanos) que Raymond d'Enveig donne et transmet à Poblet. Nul ne pourra y envoyer ou y tenir du bétail, précise l'acte, « sauf nos hommes habitant près du port » prend soin de faire écrire le donateur. Une version de la légende de de Mélusine, « maternelle et défricheuse », lie la fortune de la famille d'Enveig à la rencontre du seigneur d'Enveig avec la fée du Lanous. Celle-ci lui promet de l'épouser sous trois conditions : qu'il se présente devant elle ni nu ni habillé, ni à pied ni à cheval, ni à jeun ni rassasié. Le seigneur-berger remonte au Lanous vêtu d'un filet de pêche, à cheval sur une chèvre et une noix entre les dents ! La fée le suit jusqu'au village, mais à la condition qu'il ne se retourne pas. Ce qu'il fait, pour finir, intrigué par le vacarme qui le suit dans sa descente (piétinements et bruits de sonnailles par milliers). Il voit alors s'évanouir un colossal troupeau, dont les portes de la cour de son château, fermées à la hâte, retiennent une part infime. Celle-ci suffit à assurer, pour des siècles, le prestige de la maison. El conte és acabat, mais cette référence — qui n'est pas forcément très ancienne — conserva longtemps une certaine prégnance. Dans un croquis du territoire d'Enveig qu'il dressa en 1718 pour argumenter son procès relatif aux limites de la montagne, Don François de Pastors y Copons, seigneur d'Enveig, pointait le padrô (limite formée d'un amas de pierres) de la Collada de bach de Ortells, comme le lieu d'où l'on voyait le Lanous et « la Roca de la encantada » (de la fée) (archives privées de François de Pastors). La référence était à la fois prestigieuse et lointaine, elle rattachait cette famille neuve à l'ancienne tout en rappelant les contours d'un royaume pastoral perdu, auquel le regard liait toujours la montagne d'Enveig (Christine Rendu, La Montagne d'Enveig : Une estive pyrénéenne dans la longue durée, 2003 - books.google.fr).

"La fée d'Enveig" est racontée par Horace Chauvet dans Légendes du Rousillon (1899).

Le Lac de Lanous se trouve dans le prolongement du montant vertical de la Croix Huriel-La Cassaigne.

Manuel de Montoliu a écrit "La Fada bénigna de Poblet" dans Le Llibre de Poblet daté de 1955. Un peu récent. Est-ce une création ou le recueil d'une légende ancienne ?

Montoliu i de Togores (Barcelona, 1877 - 1961) fou un destacat crític i historiador de la literatura (ca.wikipedia.org - Manuel de Montoliu i de Togores).

Als camps i boscúries que s'estenen als voltants de Poblet hi havia, en els temps anteriors als de la reconquesta d'aquelles afraus, una fada benigna que regnava per tota l'encontrada. Era invisible en la seva persona, però visible i tangible en els efectes dels seus sortilegis. La seva presència es feia sentir principalment a les innú- meres i regalades fonts que brollen i canten arreu d'aquelles muntanyes. En cadascuna d'elles tenia el seu rústec tron fet de pedres brunyides per la mullena o encati- fades de molsa, i de tota mena de plantes oloroses i herbes boscanes. I en totes elles tenia també la seva exquisida orquestra de ministrers alats que li regalaven l'oïda amb el dolcíssim flauteig de llur veu melodiosa. I dia i nit, i nit i dia, per cent indrets amagats a la muntanya, saltaven les aigües cristallines de de les canelles de les rústegues piques i es desfeien en juganers rierols, escampant per les pinedes i pels aires les clares rialles, les misterioses rierols, escampant per les pinedes i pels aires les clares rialles, les misterioses paraules i l'eterna alegre cançó de la fada invisible. Així regnà pacíficament per cents i cents d'anys en aquestes solituds la nostra fada, la qual fou venerada com a deessa pels antics pagans. Però quan la Creu santa fou arborada al cim d'aquestes muntanyes pels braços victoriosos dels cabdills catalans del segle XII, la fada no sols fou desposseïda de la seva divinitat, ans també de tot caire sobrenatural, i deixà d'aparèixer als ulls dels homes, ja illuminats per la llum de Crist, com un ésser dotat de virtuts fetilleres i en possessió de les arts màgiques.

En un mot, quan els monjos del Císter aixecaren el temple i el cenobi de Poblet, l'antiga fada ja feia el paper d'una reina amiga i protectora dels homes. Foren els mateixos monjos els qui li pararen un digne so jorn dintre el monestir, al bell templet del Claustre. La gran pica fou el seu tron ; el brollador que la remata fou la seva corona; el templet, el seu palau, i els seus dons i mercès els que la remata fou la seva corona; el templet, el seu palau, i els seus dons i mercès els repartia per tota la contrada a través de les trenta-una canelles de la pica superior. A aquests, els regava els horts i jardins; a aquells, els movia la pedra del molí ; als uns, els rentava la roba; als altres, els apagava la set; i als bons monjos els alegrava l'austeritat de llur vida amb les roses, clavells i violes que feia brostar al jardí del Claustre, i amb la gentil rialla de la seva veu, que tot el dia els acompanyava.

Així passaren set segles, fins que un dia dissortat els monjos fugiren, i el monestir, abandonat i incendiat, començà a ensorrar-se i restà mig destruït a la mercè de totes les venjances i cobejances dels homes. No cal dir que la reina fugi també d'aquella desolació i que aquell jardí, en comptes de donar roses, clavells i violes, no produí altra cosa que cards, ortigues i romegueres. I la pica restà buida i el brollador eixut. Passà així un altre segle. Finalment, mans piadoses començaren a tenir cura d'aquelles pedres venerables. La restauració de Poblet començà. Així i tot, quan ja l'obra restauradora del monestir estava força avançada, aquella bona reina, que hi havia fet tan llarga estada, es trobava encara absent i semblava que no hi havia de tornar més. Però heus ací que un dia el savi prohom que dirigia la restauració convocà al monestir els seus amics amb motiu d'haver de celebrar una bonica festa. En les seves missives els va assabentar que aquell dia esperava la tornada al monestir d'una augusta persona que n'estava absent després d'haver-hi fet una estada de segles, i que calia fer-li una digna rebuda. El dia convingut el prohom i algunes dotzenes de convidats s'aplegaren de bon matí al templet i al claustre. Al cap d'una estona el prohom imposà silenci amb un gest de la mà. "La Reina ja està a punt d'arribar!", digué. I uns instants després, precedida d'un llarg i pregon gorgolleig, saltà l'aigua furient per les trenta-una canelles, formant com trenta-un arcs de plata fosa; i el brollador es coronà d'unes gracioses volutes de cristall on la llum joguinejava. La fresca rialla de l'aigua ressonà per tot el claustre, bo i enriolant els ulls i els llavis dels convidats, els quals semblava que assistien a un bell espectacle de màgia. La reina absent havia tornat a prendre possessió del seu tron i la seva corona. Déu vulgui que mai més no hagi de tornar a fugir del bell templet del claustre pobletà ! (Manuel de Montoliu, Llibre de Poblet, 1965 - books.google.fr).

A la tardor, el clima a Poblet és una pura delícia. Les fulles dels immensos arbres de l’hort i els de tota la contrada agafen tonalitats d’ambres i ocres, que vesteixen l’espai d’una fastuositat com de conte de fades (Joan Maria Pujals, De bat a bat. Paisatge de Tarragona, dibuixos de Sefa Ferré (Barcelona: Columna 1991), 131-134.) (www20.gencat.cat - Eugeni Perea Simón, Poblet en el bosc de la literatura, Actes de les primeres jornades sobre el bosc de Poblet, 2004).

30 et 31

La fontaine du cloître se trouve en face de la porte du réfectoire, en saillie dans le préau du cloître, ou lavabo, sous un édicule hexagonal construit vers 1200. Elle compte parmi les plus belles et les plus grandes que l'on connaisse. Chacune des cinq faces comporte deux arcades en plein cintre portées par des colonnettes aux chapiteaux variés, reposant sur un bahut. Au-dessus de chaque baie, le tympan est percé d'un losange. L'édicule est couvert d'une voûte à six nervures retombant sur des colonnes engagées dans les angles. Au centre, la fontaine est composée de deux vasques de marbre marbre superposées. De la plus élevée l'eau s'écoule dans la seconde par trente et un canaux (Anselme Dimier, La Nuit des temps, Zodiaque, 1971 - books.google.fr).

Fontaine de Poblet - (fr.wikipedia.org - Jordi from Castelldefels, Spain.

Don Luis Perenna est prétendument né au Pérou, grand d'Espagne, mais «français de cœur». "L.M." est l'abréviation du nom de la ville de Lima au Pérou, présente sur le panneau d'autel de la Madeleine de Rennes-le-Château, et les initiales du délateur du roman 813.

Les Tombeaux des Rois d'Aragon que renferme l'église du monastère, sont au nombre de six. Ils sont placés à droite et à gauche dans la partie qui joint le presbytère, et élevés au dessus d'un riche soubassement de marbre blanc érigé par les comtes de Cardona, et qui renferme les tombeaux des membres de cette famille. Ils sont eux mêmes de marbre blanc, ornés de sculptures qui représentent les victoires des Rois qui y sont enterrés, et leur pompe funèbre. Au dessus sont placées les effigies en marbre blanc des monarques qu'ils renferment, et sur quelques-uns celles de leurs femmes couchées à côté d'eux. Ils sont surmontés d'un plancher en bois, orné de sculptures, de peintures et de dorures, et qui sert comme de dais aux statues des souverains; il forme trois arcs de chaque côté de l'église, dont les ouvertures laissent voir les tombeaux; le ciel de ces espèces de dais est peint en bleu, et orné d'étoiles d'or. Ces six tombeaux renferment, le premier, les restes du Roi Alphonse II (1), fils de Raymond de Bérenger, comte de Barcelone, et prince d'Aragon ; le second, ceux de Jean I (2), de ses deux femmes Mathea d'Armnagnac (3) et Violante (4) [Yolande de Bar], et de Jeanne d'Aragon (5), comtesse de Foix, sa fille ; le troisième, ceux de Jean II (6), de la Reine Jeanne (7), sa seconde lemme, et de Marine d'Aragon (8), leur fille; le quatrième, ceux du Roi Jacques I (9), dit le Conquérant ; le cinquième, ceux de Pierre IV (10), et de ses trois femmes, Marie de Navarre (11), Eléonore de Portugal (12), et Eléonore de Sicile (13) ; le sixième enfin, ceux de Ferdinand I (14). et ceux de douze infans (26) fils de différens Rois d'Aragon, qui avoient été déposés dans des tombeaux de bois, et que Ferdinand II fit placer dans celui de sont grand-père. Il y a encore trois autres tombeaux dans l'église qui méritent d'être remarqués; ils sont de marbre blanc. Deux sont adossés aux pilastres qui soutiennent les tombeaux des Rois, et placés vis-à-vis l'un de l'autre, des deux côtés de l'église. L'un renferme les restes du Roi Alphonse V d'Aragon (27), et premier de Naples, qui mourut dans cette dernière ville le 28 juin 1458, et y fut d'abord enterré dans l'église de Saint-Pierre martyr, mais transféré à Poblet en 1671. L'autre contient les cendres de l'infant Dom Henri d'Aragon (28), grandsmaître de l'ordre de Saint-Jacques, premier duc de Ségarbe, fils du Roi Ferdinand I et de la Reine Eléonore, qui mourut le 15 juillet 1445; et celles de ses deux femmes, Catherine (29), infante de Castille, fille du Roi Henri III, et Dona Beatrix Pimentel (30), fille du comte de Benavente. Le troisième tombeau est adossé au grand escalier par où l'on monte de l'église aux dortoirs. Il contient le corps de Raymond Folch (31), dixième du nom, vicomte de Cardona , mort en 1320 (Revue encyclopédique: ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts, 1814 - books.google.fr).

Raymond Floch ne fait pas partie de la famille royale d'Aragon. Il y aurait alors 30 sépultures royales à Poblet.

Tombeaux des rois d'Aragon à Poblet.

Un Joachim à Poblet

JOACHIM DE POBLET est ainsi surnommé parce qu'il était moine de Cîteaux dans l'abbaye de Poblet (Popolelum), célèbre par les tombeaux des rois d'Aragon qui l'avaient fonde'e en 1155. On l'a confondu quelquefois avec le fameux abbé Joachim, sujet de l'article précédent. Tous deux furent, dit-on, de l'ordre de Clteaux; tous deux vivaient dans le 12e siècle. L'un fut fondateur d'une congrégation en Calabre, l'autre du couvent de Poblet en Catalogne. On présume que celui-ci vivait en ermite dans le lieu de Poblet avant que le prince Raimond y eût fondé l'abbaye de ce nom. La tradition du pays lui attribue une pré-diction sur les rois d'Espagne, de Castille et d'Aragon, écrite en mauvais vers latins, dont plusieurs sont inintelligibles : ils se prêtent facilement, comme toutes les productions de ce genre, à tout ce qu'on veut leur faire dire. Sa prophétie, connue de temps immémorial en Espagne, fut dit-on, publiée dans le 13e siècle; elle le fut ensuite dans le Mirabilis liber. On la trouve encore dans le tome 3 du recueil d'Archimbaud, intitulé Nouveau recueil de pièces fugitives, d'histoire et de littérature, Paris, 1717, in-12. Archimbaud assure, d'après des personnes dignes de foi, qu'on en conservait encore des copies dans l'abbaye de Poblet, mais qui paraissent n'être que du 14e siècle; qu'on y voyait aussi un commentaire sur les prédictions, qui finissait à la bataille de Lépante en 1571; que plusieurs curieux de Barcelone et d'autres villes d'Espagne conservaient des exemplaires des prédictions et des commentaires de Poblet; que l'on continuait de les augmenter à mesure que les événements les justifiaient; que les Espagnols avaient une foi entière à ces prophéties. Il faut cependant convenir qu'on ne trouve rien sur sa personne, ni dans les historiens de l'ordre de Clteaux, ni dans les autres auteurs ecclésiastiques. T—D. (Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne, Volume 21, Michaud, 1854 - books.google.fr, Archimbaud, Nouveau Recueil De Pieces Fugitives D'Histoire, de Litterature, &c, Volume 3, 1717 - books.google.fr).

Poblet et la Bohême

Béatrice de Naples, ou Béatrice d’Aragon (née le 16 novembre 1457 à Capoue - morte le 23 septembre 1508 à Naples) était la fille de Ferdinand Ier de Naples et d'Isabel de Chiaramonte. Elle épousa Matthias Ier de Hongrie et devient ainsi reine de Hongrie. A la mort de Mathias, avec le soutien de la noblesse hongroise, elle aida Vladislas IV de Bohême, roi de bohême et fils du roi de Pologne, à accéder au trône en échange d’une promesse de mariage. Celui-ci fut conclu le 4 octobre 1490 à Esztergom devant l’évêque Tamás Bakócz. Cependant Vladislas avait planifié de faire annuler ce mariage, ce qui fut finalement fait le 2 avril 1500 par le pape Alexandre VI, sur le prétexte d’un vice de forme intentionnellement commis par l’évêque. Vladislas se remaria avec Anne de Foix, conséquence d'un rapprochement politique entre Louis XII et les Jagellon contre les avancées turques et l'expansion de la famille Habsbourg. (fr.wikipedia.org - Béatrice de Naples, fr.wikipedia.org - Anne de Foix).

La tombe de Béatrice n'a pas été préservée (www.royaltombs.dk - Avgal).

30 autres rois

Quand l'empire vint à s'affaiblir sous Honorius, les Goths s'emparèrent de ce pays, qui fut nommé Gothie, ou Septimanie, dès le Vème siècle ; & les Goths en jouirent sous trente rois, pendant 300 ans (François Robert, Nicolas Masson de Morvilliers, Géographie: A-Holzmunden, Volumes 95 à 97 de Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières, Panckoucke, 1784 - books.google.fr).

Dolmen ou l'autel des fées

Le 2 octobre 1870, jour de la fête du Rosaire, Jacint Verdaguer dit sa première messe dans un ermitage de Saint-Georges, au-dessus de son village natal, et parmi les ruines d'un dolmen. Ce dolmen n'est pas un témoin ordinaire. Verdaguer en gardera le souvenir attendri. Il insistera sur l'union intime en ce lieu de la légende chrétienne et nationale et de la légende cyclopéenne. Mais nous voici déjà dans le secret de cette mysticité populaire qui devait gouverner ses actes, décider de vocations semblables autour de lui, et assurer le succès de sa poésie, car un écrivain qui met son talent au service de la religion travaille dans un domaine apparent, en communion avec un large public (Joseph-Sébastien Pons, Jacint Verdaguer. In: Bulletin Hispanique. Tome 47, N°2, 1945 - www.persee.fr).

"La vall hermosa de Vic planera n'és i rodona, planera com un diner, rodona com una mola, sobretot per qui la veu des del cim de Puigseslloses que d'eixa plana és el cor, el botó d'aqueixa roda. Entre eix dolmen i eix altar amb sa cadena de roses comptarà vint-i-cinc anys que alta cantí missa nova" (Jacint Verdaguer, El dolmen de Sant Jordi)). Les dolmens sont parfois appelés "autels des fées" ("altar de las fades").

Poblet et les Armagnac

Jean Ier d'Armagnac : né en 1311, mort le 16 mai 1373, comte d'Armagnac, de Fézensac et de Rodez de 1319 à 1373, était le fils de Bernard VI, comte d'Armagnac et de Fézensac et de Cécile héritière du comte de Rodez. Veuf il épousa Béatrice de Clermont, fille de Jean de Clermont, seigneur de Charolais qui lui apporte le Charolais et lui donne trois enfants : Jean II (1330-1384) comte d'Armagnac ; Marthe ou Martha (1347-1378), qui sera mariée le 6 mars 1376 à Barcelone à Jean 1er d'Aragon ; Jeanne (1348-1388, mariée le 17 octobre 1360 à Carcassonne à Jean de France duc de Berry. Il a assuré la destruction de l'armée anglo-flamande que commandait Robert III d'Artois, sous Saint Omer (le 28 juillet 1340) (www.my-microsite.com - Berry).

Le sépulcre de Martha d'Armagnac, sa fille, est à Poblet. ce qui permet de relier plus étroitement ce monastère à la Croix d'Huriel. Martha est la tante de Bonne de Berry qui transmit le Carladez, où se trouve Rouziers, aux Armagnacs. La seconde épouse de Jean Ier d'Aragon est Violante de bar ou Yolande. or le duché de Bar comprenait une partie de l'Argonne. On ne peut penser qu'à Yolande d'Argonne, vrai nom de Dorothée, la danseuse de corde qui résout l'éngime de la médaille à l'inscription In robore fortuna.

Le Barrois, formé par des démembrements de l'ancien royaume de Lorraine, avait alors pour limites au nord le Luxembourg, à l'est la Lorraine, à l'ouest la Champagne et au midi la Franche Comté. Il comprenait, sur une longueur de trente lieues et sur une largeur de seize, les châtellenies de Briey, de Bar, de Longwy, du Bassigny, le comté de Ligny, la prévôté de Gondrecourt, les terres de Pont à Mousson, de Marville, de Stenay et de l'Argonne (Edouard Bonvalot, Histoire du droit et des institutions de la Lorraine et des Trois Évêchés, du traité de Verdun à la mort de Charles II, 843-1431, 1895 - books.google.fr).

Sépulture de Martha d'Armagnac, Monestir de Poblet - Paul M.R. Maeyaert - commons.wikimedia.org.

Incontestablement inférieurs à La Comtesse de Cagliostro et à L'Aiguille creuse, sont Le Bouchon de cristal, où l'énigme, prise dans une réalité presque contemporaine à Leblanc est moins poétique, et Dorothée Danseuse de corde [1923] — sans doute parce que Lupin n'y apparaît pas — , mais qui reste fondée sur l'une des énigmes qu'a laissées Cagliostro. L'énigme historique a été proposée une autre fois en 1921 par Maurice Leblanc dans Dorothée, Danseuse de corde. Elle repose sur l'existence de quatre médailles en or sur lesquelles était gravé le secret d'un trésor caché au début du XVIIIe siècle. Jusqu'à l'épilogue, on ne peut suivre la trace que d'une de ces médailles : elle appartenait à Jean d'Argonne et lui a été volée alors qu'il était mourant sur un lit d'hôpital militaire en 1915.

Bien que « princesse d'Argonne », sa fille Dorothée mène une existence de charmante saltimbanque, et retrouve par hasard — mais aussi par intuition et calcul à la fois, comme Lupin — , la trace de la médaille. Sur l'une de ses faces était gravée l'inscription In robore fortuna, qui signifie en latin : « La fortune est dans la grandeur d'âme ». Dorothée, directrice d'un pittoresque cirque ambulant — mais Yolande d'Argonne de son vrai nom — , se trouve prise dans une série d'intrigues extrêmement complexes, de caractère « policier », avec nombre de comparses et un « traître ». (Francine Marill, Le Dernier des dandies, Arsène Lupin: étude de mythes, 1979 - books.google.fr).

Le château de Roborey est le centre de toutes les attentions de Dorothée, bouleversé par son nom, car il est le dernier mot sorti plusieurs fois, pendant son agonie, de la bouche de son père, blessé mortellement au combat. Mais Roborey est aussi un nom qui semble venir du latin « roboreus » (relatif au chêne) (fr.wikipedia.org - Dorothée danseuse de corde).

Peut on voir dans "Robore" un allusion à La Cassaigne (cassanus = chêne) ?

L'Argonne est le pays d'élection d'André Theuriet, romancier, auteur de Gertrude et Véronique en 1888.

L’Argonne étend ses masses boisées entre les plateaux du Verdunois et les plaines crayeuses et monotones de la Champagne. Longue de quinze lieues et faisant suite à la chaîne des Ardennes, cette forêt aux terrains tourmentés, aux mornes clairières, aux gorges escarpées, a un caractère de sauvage grandeur. Peu de routes la traversent. À l’exception d’une ancienne voie romaine qu’on nomme la Haute-Chevauchée, on n’y rencontre guère que sentiers abrupts, à demi cachés sous les fougères, et conduisant à quelque scierie installée au bord de l’eau ou à quelque village enfoui en plein bois. Au fond de ces gorges et sur ces clairières vit une population à part : sabotiers nomades, braconniers intrépides, charbonniers maigres et songeurs, verriers pauvres comme Job et fiers comme le Cid ; — tous gens hardis, amoureux de liberté et de franches lippées, buvant sec, parlant haut, ayant les jarrets solides, la poigne lourde et le coup d’œil juste. Au milieu des vulgarités des pays à blé, l’Argonne profonde, solitaire et mystérieuse, s’élève comme une verdoyante forteresse où se sont réfugiés les types romanesques et curieux d’un autre âge. L’automne imprègne ses futaies brumeuses d’une tristesse pénétrante ; en hiver, la voix grondante des eaux grossies par la fonte des neiges semble un écho des héroïques combats de 92 dont ses défilés ont été le théâtre ; mais quand vient le printemps, toutes ces lignes sévères s’adoucissent, toute cette rudesse s’amollit ; les hêtres bourgeonnent, les pentes sablonneuses refleurissent, les sources chantent au lieu de gronder, et l’Argonne, sans cesser d’être sauvage, devient plus fraîche et plus hospitalière (André Theuriet, Gertrude et Véronique, 1888 - books.google.fr).

Issue du Tunnel

Le Tunnel de Montclar peut être défini comme une oeuvre véritablement emblématique, puisque pendant longtemps il a constitué le plus grand tunnel d'Europe. Sa construction débuta en novembre 1853 et ce ne fut que 8 ans plus tard, en 1861, qu'il fut terminé. Sa forme de fer à cheval est revêtue de pierre et la pente du tunnel est d'un mètre tous les mille mètres. Dans l'axe du tunnel, par l'entrée de Montclar, un monolithe se lève pour commémorer l'oeuvre. Le tunnel a approximativement cinq kilomètres de longueur et cela est vraiment impressionnant de marcher à l'intérieur, ou bien de voir comment s'agrandit la lumière qui provient de la sortie opposée du tunnel, puisqu'il s'agit d'un parcours de 5 Km en parfaite ligne droite pendant lequel on peut apercevoir la fin du tunnel. Ce tunnel a été construit par des forçats - main d'oeuvre complètement gratuite. Beaucoup d'entre eux ont perdu la vie dans ces travaux ; ceux qui y sont morts ont été si nombreux qu'on a dû construire un nouveau cimetière aux alentours du village pour les enterrer. (www.casaruralnuria.com - Route du Canal d'Urgell, www.castelldemontclar.com - Canal d'Urgell).

Boca sud de la Mina de Montclar, per on l'aigua surt del túnel de 4917 metres. Paret recoberta darrerament amb formigó. A l'horitzó es pot entreveure el castell i el campanar del poble de Montclar - Jordiferrer, ca.wikipedia.org - Mina de Montclar

Catalogne et Bohême ou la Guerre de Trente ans

Nous retrouvons ici la Guerre de Trente ans, trente comme trente cercueils, qui a été abordée dans La Vraie Langue Celtique : 9 octobre - Abraham - Guebwiller, et dans Les curiosités de La Vraie Langue Celtique : Un alignement Carnac - Grand Pressigny - Neuillay-les-Bois).

La France intervient dans cette guerre, commencée en 1618, en 1635.

Cependant la guerre, qui a langui l'année précédente, reprend une nouvelle vivacité en 1638. C'est dans les Pays-Bas d'abord, et bientôt sur les bords du Rhin, que tout l'intérêt politique et militaire se concentre. Bernard de Saxe-Weimar avait espéré se créer au milieu de la confusion générale une souveraineté héréditaire : ses talents, ses succès, sa jeunesse, le lui permettaient. Après deux campagnes indécises, il avait pris en 1638 un ascendant réel sur les Impériaux. Vaincu aux environs de Rhinfeld, il réparait trois jours après cet échec par une victoire mémorable, occupait les villes forestiéres et venait mettre le siége devant Brisach. Trois armées ennemies tentèrent de forcer ses lignes, et furent vaincues tour a tour; Brisach capitula (7 décembre 1638). Ce fut le plus beau triomphe de Bernard et la fin de sa glorieuse carrière; il mourut, comme son maître Gustave-Adolphe, a l'âge où le génie arrive à sa maturité, laissant comme lui une réputation sans tache. Richelieu acheta son armée et la fit passer au service de la France. Guébriant et Turenne, dont le nom apparaît pour la première fois dans notre histoire, la conduisirent en Allemagne. C'était là qu'elle devait rejoindre Banner, cet autre Gustave, comme l'appelaient ses soldats. Banner marqua la campagne de 1639 par la victoire de Chemnitz, l'occupation de la Saxe et l'invasion de la Bohême, où deux fois il assiégea Prague; en 1640, il s'emparait de la Lusace, et lui aussi mourait quelque temps après, en 1641, a Halberstadt, empoisonné peut-être par des rivaux ou des ennemis. Cependant les Suédois, un moment ébranlés par ces coups précipités de la fortune qui frappaient tous les héros de la grande guerre, allaient encore ajouter, sous un vaillant général, quelques noms glorieux aux noms de Leipsick, de Lutzen et de Chemnitz. Torstenson concerta ses opérations avec Guébriant. Celui-ci avait battu les Impériaux à Wolfenbuttel et a Kempen, conquis l'électorat de Cologne et le bas Palatinat. Torstenson , avec une promptitude qui rappelle les conceptions hardies du roi de Suède, se jette sur la Silésie, triomphe a Schweidnitz, s'empare d'Olmutz, menace Vienne, et ne se retire qu'à l'approche de l'armée de Piccolomini et de l'archiduc Léopold, qui accouraient des bords du Rhin pour sauver la capitale des États héréditaires; forcé de se replier sur la Saxe, Torstenson accepta la bataille dans ces mêmes plaines de Breitenfeld ou de Leipsick qui devaient être deux fois fatales aux Impériaux (2 novembre 1642). C'étaient là des victoires qui profitaient à la France. Vainement la défaite de la Marfée (1641), où le maréchal de Châtillon était vaincu par le comte de Soissons, avait fait diversion aux brillants succès de la campagne; la ferme contenance de Guébriant avait tout réparé. Le duc de Lorraine et le duc de Bouillon s'étaient réconciliés avec la cour; en Italie, d'Harcourt, heureux successeur de Créquy et de La Valette, avait battu les Espagnols et les Piémontais à Casal, à Turin et à Ivrée. Le résultat de ces victoires avait été de ramener le Piémont dans l'alliance française. Enfin, tandis que le Portugal échappait à l'Espagne et reconquérait son indépendance politique par l'avénement de la maison de Bragance (1640-1641), Richelieu soutenait la révolte de la Catalogne, envahissait la Cerdagne et le Roussillon, menait son roi au siége de Perpignan, et, sur le point de mourir, laissait à la France ces deux provinces, qui désormais devaient lui servir de boulevard contre les invasions de l'Espagne (A. F. E. Broutta, Précis d'histoire de France, 1854 - books.google.fr).

Pourquoi Henri Boudet et Maurice Leblanc feraient-ils allusion à la guerre de Trente ans ?

On peut remarquer que cette période est précédée de la parution des manifestes rosecroix. Elfride, épouse de Vorski dans L'île aux trente cercueils, est aussi la sage reine d'Angleterre, chez Evariste-Désiré Desforges Parny, et institutrice de l'ordre des Rose-Croix. S'agit-il des vrais rose-croix, protestants ?

Selon Frances Yates (La Lumière des Rose-Croix : l'illuminisme rosicrucien, 1978), les manifestes rose-croix seraient le reflet ésotérique de projets de réforme politique, sous l'influence de l'astrologue et mathématicien anglais John Dee (1527-1608). Cela expliquerait la bonne réception que reçurent les manifestes en Angleterre, dans la lignée de Robert Fludd. Des princes comme Frédéric V du Palatinat et Gustave Adolphe de Suède, tous deux protestants, ont pu être inspirés par certaines idées des manifestes. Frances Yates note que ces derniers ont été publiés dans le contexte politique d'une tentative d'union des princes protestants européens, projet qui culminera en 1613 avec le mariage de la princesse Elizabeth Stuart d'Angleterre avec Frédéric V du Palatinat, et l'acceptation par ce dernier de la Couronne de Bohème alors en rébellion contre l'empereur catholique Ferdinand II de Habsbourg (fr.wikipedia.org - Rose-Croix, Voyage dans le temps : Les Rose-Croix).