Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Saint-Ciers-sur-Gironde   

Saint-Ciers-sur-Gironde

L'ensemble du Vitrezais dépendait sousl'ancien régime de la justice seigneuriale ayant son siège à Saint-Ciers-Lalande (ancien nom du village), à l'exception de Pleine Selve (Actes du Congrès d'études régionales, Volumes 34 à 36, 1985). L'église de Saint-Ciers est consacrée à saint Paulin de Nole et à saint Cyr.

Sancti Cyrici, Cirici, mieux Quirici De Brau ; Saint-Ciers-de-Brau, dit aujourd'hui : Saint-Ciers-la-Lande, chef-lieu de canton, arrondissement de Blaye, Gironde. En 1118, cette église fut donnée à l'abbaye de Baigne, par Arnaud, archevèque de Bordeaux. A mon avis, c'est l’Ebromagus où S. Paulin, évèque de Nole (né en 353, mort le 22 juin 431), avait sa villa d'habitation lorsqu'il était encore laïque. Quelques-uns pensent qu'il y est né.

Beania, abbaye de l'Ordre de S.Benoit, fondée en 769 (?), par Charlemagne ; aujourd'hui chef-lieu de canton et de commune sous le nom de Baigne-Sainte-Radégonde.

L'administration écrit Baignes ; j'ai préféré maintenir l'orthographe usitée au dernier siècle, bien plus conforme aux anciens titres. Dans le Cartulaire, on ne trouve jamais que Beania dont la traduction ne saurait être un pluriel. Avant d'être une abbaye, Baigne était un chef-lieu de viguerie, vicaria; son nom primitif était Cathmeriacum, et le ruisseau qui l'arrose portait le nom de Cavallo (Paul Français Etienne Cholet, Cartulaire de l'abbaye de St.-Êtienne de Baigne, 1868).

Sur la commune de Braud-Saint-Louis se trouve la centrale nucléaire du Blayais touchée par la tempête du 27 Février 1999.

Au Xe et au XIe siècle on peut reconstituer les itinéraires suivis par les marchands, les pèlerins, les courriers monastiques, depuis la région mosane, de Maestricht ou de Verdun à Reims, Meaux et Paris, puis, par Orléans, Poitiers, Blaye et Bordeaux, Bayonne, le col de Vélate et Pampelune, ou Ostabat, Saint-Jean-Pied-de-Port, Roncevaux et Pampelune, ou encore Oloron, le Somport, Jaca et Saragosse. A Poitiers un embranchement de cette grande route conduisait à Limoges et Toulouse, d'où l'on pouvait gagner indifféremment les passes des Pyrénées occidentales ou orientales. C'est une de ces routes qu'ont suivi les negotiatores virdunenses in divitiis potentissimi, des marchands chrétiens cette fois-ci, qui, revenant d'Espagne et passant par Meaux, s'étaient emparé, grâce à la complicité d'un clerc, des reliques de saint Saintin [fêté le 22 septembre], ancien évêque de Verdun, mort à Meaux, et dont le corps était vénéré dans l'église de cette ville (Maurice Lombard, Espaces et réseaux du haut moyen âge, Volume 2 de Le Savoir Historique Series, 1972).

Blaye et Bordeaux étaient des étapes majeures sur la route menant au lieu saint par Roncevaux et Pampelune ; elle fut auparavant la route des soldats allant combattre les Sarrazins.

Charlemagne, au début du poème, s'empare de Pampelune: il y est venu (selon l'Entrée en Espagne) par la route de Blaye, c'est à dire qu'il a passé, comme faisaient les pèlerins, par Saint- Jean-Pied de Port et par Roncevaux.

Les Roses

Traduction de l'Idylle des Roses d'Ausone :

Le printemps fleurissait : le ciel encore légèrement couvert des ombres de la nuit, et l'air frais du matin invitait à jouir des premiers rayons du soleil, lorsque je vins errer parmi les fleurs de mes jardins. Les larmes de l'aurore s'étaient réunies sur les feuilles des plantes, et leurs têtes se courbaient sous le poids de ces myriades de rubis. Mes rosiers fiers du soin que j'en prends, développaient leurs corolles aux premiers feu du jour, et je fus incertain si j'attribuerais à l'aurore où à la rose les brillantes couleurs qui les embellissaient; car l'existence de l'amante de Titon, comme celle de la reine des fleurs, ne dure qu'un jour ! Je serais au moins porté à croire qu'elles ont l'une et l'autre une odeur égale, mais que l'une l'exhale dans les vagues de l'air, tandis que l'autre la prodigue à la terre. Il est toujours bien sûr que la mère des amours les a teintes également de la plus belle pourpre.

Ce fut un plaisir bien vif pour moi dans cet instant, de considérer les divers changements qui s'opéraient sur mes rosiers: celui-ci offrait un bouton muni de sa verte enveloppe , celui-là en montrait un autre qui laissait entrevoir, mais à peine , ses brillantes couleurs; non loin Je là un troisième, en brisant ses liens, faisait apercevoir le sommet de sa corolle , tandis qu'à côté d'elle un autre encore plus avancée semblait en déployant ses pétales vermeils , inviter à les compter, elle montrait aussi avec orgueil son sein ombragé d'étamines dorées : mais, hélas! A peine éclose je l'aperçus se faner, et ses feuilles à demi décolorées vinrent en voltigeant parsemer la terre. Je gémis sur l'impression cruelle et rapide que le temps laisse sur d'aussi belles fleurs. L'instant qui les voit naître, me dis-je, touche à celui qui doit les voir périr ! Tant d'éclat ne dure qu'un moment ! La nature devrait-elle nous priver ainsi de ses dons, lorsque nous ne faisons que commencer à en jouir ? La rose si belle ne dure qu'un jour, et l'astre qui, le matin, admira sa jeunesse et sa fraîcheur, la retrouve le soir mourante de vieillesse. Cependant sommes-nous justes de nous plaindre de la courte durée de cette fleur charmante lorsque chaque matin en fait éclore de nouvelles qui semblent en quelque sorte en prolonger la durée ? Et vous jeunes fillettes, n'oubliez jamais combien la rose est passagère, qu'il n'est qu'un temps pour la cueillir y et surtout souvenez-vous que les roses du plaisir sont passagères comme elle (Jean-Louis Marie Guillemeau, Histoire naturelle de la rose, 1800).

Dans le Carmen 10 qui est adressé à son vieux maître Ausone, Paulin cherche à le convaincre que le culte des divinités païennes est incompatible avec la foi chrétienne. « Pourquoi mon Père », demande-t-il, « exiges-tu que je retourne aux Muses que j’avais reniées ? »

Le contenu chrétien de ces poèmes d’Ausone, né à Bazas ou à Bordeaux, est assez mince, et d'autres sont franchement païens. On a pu se demander si Ausone était païen ou chrétien. Sans doute était-il de ces esprits qui, comme il y en eut beaucoup au IVe siècle dans les milieux cultivés, étaient au fond assez indifférents en matière religieuse, et dont le christianisme ne fut peut-être qu'un opportunisme (www.universalis.fr - Decimus Magnus Ausonius).

Quod enim tenere uel bonum aut uerum queunt qui non tenent summae caput, ueri bonique fomitem et fontem deum, quem nemo nisi in Christo uidet ? Hic ueritatis lumen est, uitae uia, uis mens manus uirtus patris, sol aequitatis, fons bonorum, flos dei, natus deo, mundi sator, mortalitatis uita nostrae et mors necis, magister hic uirtutium ;

Les vers 43-52 sont particulièrement riches en échos bibliques. Ils constituent une sorte de catalogue des noms et des actions du Christ. Sur les différents noms donnés par Paulin au Christ et les différents passages où ceux-ci apparaissent, voir surtout Skeb, Christo vivere, pp. 215-225, ainsi que Skeb, Briefe, pp. 42-50 ; Green, The poetry of Paulinus of Nola, pp. 67-72. Le Christ est la tête (caput, v. 44) de toute chose, cf. Vulg. Eph. 4, 15, crescamus in illo per omnia qui est caput Christus. Il est cause (v. 45, fomes) et source (v. 45, fontem) : les deux mots, mis côte à côte pour leur ressemblance sonore, sont quasi synonymes. Sur le Christ source, cf. Vulg. Ioh. 4, 14, aqua quam dabo ei fiet in eofons aquae salientis in in uitam aeternam. Le terme fomes dans ce sens de « cause » se rencontre encore dans Paul. Nol. epist. 16, 6, et ipsum uerifomitem Christum pete. On rapprochera quem nemo uidet (v. 46) de Vulg. Ioh. 14, 9, qui uidit me uidit Patrem. On ne voit Dieu et la vérité que dans le Christ : Paulin développe le même thème dans epist. 38, 6, A quo [Christo] alieni, quia et ueritas Christus est, in hac necesse est errorum infelicium caecitate permaneant… Le Christ est lumière (v. 47, lumen), cf. Vulg. Ioh. 8, 12, ego sum lux mundi. Il est le chemin de la vie (v. 47, uitae uia), cf. Vulg. Ioh. 14, 6, ego sum uia et ueritas et uita. Il est la force et la puissance du Père (v. 48, uis, uirtus), cf. Vulg. Rom. 1, 20, sempiterna quoque eius [Dei] uirtus et diuinitas ; I Cor. 1, 24, Christum Dei uirtutem. Il est l'esprit du Père (v. 48, mens) ; l'utilisation de mens pour désigner le Christ « esprit » du Père est surprenante et sans précédent, tant dans la Bible que chez les écrivains ecclésiastiques (voir encore Paul. Nol. carm. 5, 81-82, saluator, deus ac dominus, mens, gloria, uerbum, / filius, ex uero uerus, de lumine lumen). Il est la main du père (v. 48, manus) : l'idée ne semble pas avoir de précédent dans l'Ecriture ; on la trouve en revanche chez certains auteurs ecclésiastiques (cf. notamment Hil. in psalm. 143, 14, manum autem dei dominum nostrum Iesum Christum significari in spiritu non obscura doctrina est). Il est le soleil de justice (v. 49, sol aequitatis), cf. Vulg. Mal. 4, 2, et orietur uobis timentibus nomen meum sol iustitiae. Il est la source des biens (v. 49, fons bonorum), cf. ci-dessus, note 50 à propos du Christ cause et source du vrai et du bien. Il est la fleur de Dieu (v. 49, flos dei), cf. Vulg. Is. 11, 1, egredietur uirga de radice Iesse et flos de radice eius ascendet. Il est le fils de Dieu (v. 50, natus deo), cf. Vulg. Ioh. 1, 14, uidimus gloriam eius, gloriam quasi unigeniti a Patre. Il est le créateur du monde (v. 50, mundi sator), cf. Vulg. Ioh. 1, 3, omnia per ipsum facta sunt ; le Christ est fréquemment appelé sator (v. 50), « créateur », chez Paulin (p. ex. carm. 29, 19), cette acception du terme étant peu fréquente dans la littérature chrétienne (cf. encore Arnob. nat. 1, 34, Ipse est enimfons rerum, sator saeculorum ac temporum). Il est la vie de notre nature mortelle et la mort de notre mort (v. 51) : Paulin cultive le paradoxe (cf. la formule en chiasme mortalitatis uita… mors necis), paradoxe que l'on retrouve notamment dans Vulg. Ioh. 11, 25, qui credit in me, et si mortuusfuerit, uiuet; et omnis qui uiuit et credit in me, non morietur in aeternum. Il est le maître des vertus : le Christ est souvent appelé maître dans les Evangiles (cf. Vulg. Matth. 8, 19, Magister, sequar te quocumque ieris). On observera enfin, dans ces vers 47-52, les effets de style qui accompagnent le catalogue des noms donnés au Christ (p. ex. allitérations et jeux de sonorités dans ueritatis - uitae – uia - uis - uirtus ; mens - manus ; fons - flos) (David Amherdt, Ausone et Paulin de Nole : correspondance, 2004).

Depuis que l'histoire de la vie que nous avons de sainte Consorce ou Consorcie est devenue suspecte aux savants, il ne nous reste plus de titre pour autoriser tout ce qu'on en a publié. Plusieurs l'ont fait vivre au sixième siècle de l'Eglise, prétendant qu'elle était fille d'un prétendu saint Eucher second du nom évêque de Lyon qui passe maintenant pour une chimère. Si la Sainte a eu pout père saint Eucher et sainte Galle pour mère, on ne doit pas faire difficulté de la supposer fille du saint Evêque de ce nom qui vivait au cinquième siècle, et sœur de saint Véran évêque de Vence, et de saint Salone évêque de Genève. On lui donna une sœur nommée Tullie qui mourut avant elle, et qui est honorée en Provence sous le nom de sainte Tulle. On prétend que quand saint Eucher se sépara d'avec sa femme sainte Galle pour servir Dieu dans la solitude et la pénitence, Consorce suivit sa mère dans sa retraite , et qu'elle demeura auprès d'elle jusqu'à sa mort, s'attachant à la servir et à l'imiter dans les exercices de la piété et la pratique des vertus chrétiennes. Sainte Consorce après la mort de son père et de sa mère qui avaient toujours voulu lui conserver la liberté de prendre un parti dans le monde, continua jusqu'à la fin dans la généreuse résolution qu'elle avait faite de garder la foi de Jésus- Christ dans une continence perpétuelle. Elle mourut saintement vers l'an 468, ou peut-être encore beaucoup plus tard, et l'Eglise honore sa mémoire au 22 de juin que l'on regarde comme celui de sa mort. Nous ne voyons pas qu'elle ait pris le voile de la profession religieuse dans aucun monastère ; et de son temps c'était encore une chose toute commune de voir les vierges chrétiennes demeurer dans le monde sans prendre part à la corruption du siècle. C'est pour quoi Dom Hugues Menard a eu raison de la retirer du martyrologe des Bénédictins, et quoi qu'on en ait dit, il n'a point eu tort de n'admettre qu'un Eucher de Lyon. Le martyrologe Romain fait mention d'elle au 22 de juin, et marque sa fête dans l'abbaye de Cluny, comme fait aussi Molan dans les additions au martyrologe d'Usuard. Cela supposé que le corps de la Sainte y a été transporté et ce dernier marque la fête de cette translation au 13 de mars. Ce qui a été suivi par l’auteur du martyrologe de France, qui ne laisse pas de marquer encore la fête principale de la Sainte au 16 de novembre à l'occasion sans doute de saint Eucher de Lyon (Adrien Baillet, Les Vies des Saints, Volume 2, 1724).

Consorce est fêtée le même jour que Paulin de Nole, le 22 juin, mais aussi le 13 mars qui nous intéresse ici.

Eucher, évêque de Lyon, fêté le 16 novembre et patron de Farnay dans la Loire où la vogue avait lieu le 17 novembre (La Rose kabbalistique : introduction), était d'une famille de première noblesse, mais il était distingué plus encore par son mérite que par sa naissance. Le même rang et les mêmes inclinations l'avaient rendu ami de S. Paulin de Nole : il en voulut être l'imitateur.

Nous avons une lettre de S. Paulin pour féliciter S. Eucher et sa femme, Ste Galla, du courage qu'ils avaient eu de renoncer au monde. C'est le P. Chifflet qui l'a donnée le premier au public.

Ayant renoncé de concert avec sa femme à toutes les grandeurs du monde, il alla étudier la science des saints au monastère de Lérins, l'école la plus célèbre qui fût alors des vertus religieuses. Il avait deux fils et deux filles, à ce qu'on croit communément.

Les filles de S. Eucher seraient Ste Consorce et Ste Tulle. Mais l'histoire qu'on en a présente des difficultés qui ont porté quelques critiques à prétendre que ces deux saintes sont filles d'un autre S. Eucher, qu'ils font aussi évêque de Lyon: nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire de recourir à cette explication.

Il laissa l'éducation des filles à sa femme Galla, qui s'en acquitta si bien qu'elle les sanctifia en se sanctifiant elle-même. Quant à ses deux fils, Salonius et Véranius, il les mit à Lérins sous la conduite de S. Honorat et de S. Hilaire. Après qu'ils y eurent été formés à la piété, il leur donna pour maîtres dans l'étude des belles-lettres et de la rhétorique Vincent de Lérins et le célèbre Salvien, prêtre de Marseille. Mais on peut dire qu'Eucher pouvait lui-même mieux que personne, par ses exemples et ses leçons, leur donner le goût de la vertu et de l'éloquence. Car les ouvrages qui nous restent de lui font voir qu'il était un grand maître et dans l'art de bien écrire et dans celui de bien vivre.

Le désir d'une plus grande perfection avait fait naître dans Eucher le désir de visiter les moines d'Égypte, pour s'édifier de leurs vertus; mais Cassien lui dédia ses Conférences pour l'en instruire et lui épargner les dangers d'une si pénible navigation. Il ne perdit cependant pas le goût qu'il avait pour une solitude plus grande encore que la sienne. Après avoir mené quelques années la vie cénobilique à Lérins, il passa dans une île voisine, nommée alors Lero (aujourd'hui Sainte-Marguerite), et là Dieu devint son unique occupation (Jean-Nicolas Jäger, Histoire de l'Eglise catholique en France, 1862).

La commune de Sainte-Consorce, dans le Rhône, ne tire peut-être pas son nom d'un culte à notre sainte mais de sanctum consortium, c'est-à-dire « de la sainte communauté du Temple ». L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem fut propriétaire dans ladite commune.

Paulin fuit la Rose à Nole

Les origines profondes de la Fêtre des Lys de la ville de Nole sont en fait toutes autres et bien antérieures au retour des esclaves libérés. La fête religieuse, qui se déroule le dimanche le plus proche du 22 juin, date anniversaire de la mort de Saint Paulin, évêque de Nole, tire ses origines d’une légende chrétienne de la tradition orale, retranscrite par le Pape Grégoire Ier le Grand. Depuis toujours l’argent nécessaire à la fête est offert par les artisans et commerçants et huit corps de métiers se disputent un prix pour le plus beau lys, à savoir, les maraîchers, les charcutiers, les aubergistes, les boulangers, les bouchers, les cordonniers, les forgerons et les tailleurs. Au XVIIIe siècle, on ajoute un neuvième corps de métier, les tanneurs, qui se chargent de la construction d’un nouvel élément, le bateau (en souvenir du navire qui remmena les prisonniers d’Afrique).

Les lys actuels dérivent en réalité de fêtes païennes liées au solstice d’été [21 juin : une des dates de la Rose]. A cette occasion, on portait en procession des arbres sacrés, symboles de fertilité et de fécondité. L’arbre a une connotation sexuelle par sa forme et par sa nature qui incarne la puissance et le fort lien de ses racines avec la terre. Plusieurs fêtes d’Italie du Sud reproduisent ce rite antique du transport de l’arbre vers un lieu sacré. A Nola l’arbre s’est transformé en tour. Leur forme effilée rappelle celle du mât d’un bateau qui, en italien et en napolitain se dit « albero », arbre. Et par le biais de ce mot, on peut rejoindre la consonance sexuelle, dans la mesure où, en napolitain, le sexe masculin est appelé « cazzo » du grec kation, mât. Par ailleurs, dans l’antiquité, le fait de se dépasser, d’aller au-delà de ses forces en portant des objets extrêmement lourds, faisait partie des épreuves à surmonter en l’honneur de la divinité célébrée. Les origines profondes sont en fait toutes autres et bien antérieures au retour des esclaves libérés. Les lys actuels dérivent en réalité de fêtes païennes liées au solstice d’été. A cette occasion, on portait en procession des arbres sacrés, symboles de fertilité et de fécondité. L’arbre a une connotation sexuelle par sa forme et par sa nature qui incarne la puissance et le fort lien de ses racines avec la terre. Plusieurs fêtes d’Italie du Sud reproduisent ce rite antique du transport de l’arbre vers un lieu sacré. A Nola l’arbre s’est transformé en tour. Leur forme effilée rappelle celle du mât d’un bateau qui, en italien et en napolitain se dit « albero », arbre. Et par le biais de ce mot, on peut rejoindre la consonance sexuelle, dans la mesure où, en napolitain, le sexe masculin est appelé « cazzo » du grec kation, mât. Par ailleurs, dans l’antiquité, le fait de se dépasser, d’aller au-delà de ses forces en portant des objets extrêmement lourds, faisait partie des épreuves à surmonter en l’honneur de la divinité célébrée (www.sgdl-auteurs.org - Les lys de Nola).