Sage pierre, Amour, fait de boue or précieux,
Change le rien en chose et me transmue en Dieu. (I, 244)
Rentre en toi-même, ami, cette pierre des sages,
Il ne faut la chercher sur d'étranges rivages. (III, 118)
Trône et tente de Dieu sont les noms qu'on lui prête,
Arche, tour, fort, jardin, arbre, source et maison,
Miroir, océan, lune, étoile, aurore et mont,
Etant cela Marie est une autre planète. (IV, 42)
Pour monter jusqu'aux cieux, il te faut, pèlerin,
Passer, et le plus droit, par la croix des chemins. (V, 60)
Angelus Silesius, Le Pèlerin chérubinique, 1656 (www.premiumorange.com/tapisseries-licornes - Alchimie).
Le sceau de salomon de Palaja est constitué autour des deux trigones d'Eau et de Terre Cancer - Scorpion - Poissons et Taureau - Vierge - Capricorne.
" Le Sujet de la Matière première, qui est de nature hermaphrodite : en sa qualité aqueuse et selon son esprit mercuriel, il est de nature femelle; en sa qualité dominante de Terre et en tant que Soufre igné, il est de nature mâle. Corporellement il est Eau et Terre, et spirituellement Mercure et Soufre. " (L'Enfant hermaphrodite du Soleil et de la Lune).
Le Serpent rouge reprend ces éléments alchimiques. On en conviendra en lisant les strophes consacrées au Cancer, Vierge et Capricorne (Eau et Terre).
CANCER : " Les dalles du pavé mosaïque du lieu sacré pouvaient être alternativement blanches ou noires, et JESUS, comme ASMODEE observer leurs alignements, ma vue semblait incapable de voir le sommet où demeurait cachée la merveilleuse endormie. N'étant pas HERCULE à la puissance magique, comment déchiffrer les mystérieux symboles gravés par les observateurs du passé. Dans le sanctuaire pourtant le bénitier, fontaine d'amour des croyants redonne mémoire de ces mots : PAR CE SIGNE TU le VAINCRAS. "
VIERGE : " J'étais comme les bergers du célèbre peintre POUSSIN, perplexe devant l'énigme : " ET IN ARCADIA EGO... ". La voix du sang allait-elle me rendre l'image d'un passé ancestral. Oui, l'éclair du génie traversa ma pensée. Je revoyais, je comprenais ! Je savais maintenant ce secret fabuleux. Et merveille lors des sauts des autres cavaliers, les sabots d'un cheval avaient laissé quatre empreintes sur la pierre, voilà le signe que DELACROIX avait donné dans l'un des trois tableaux de la chapelle des Anges. Voilà la septième sentence qu'une main avait tracée : RETIRE MOI DE LA BOUE, QUE JE N'Y RESTE PAS ENFONCE. Deux fois IS, embaumeuse et embaumée, vase miracle de l'éternelle Dame Blanche des Légendes.
CAPRICORNE : " Mon émotion fut grande, " RETIRE-MOI DE LA BOUE " disais-je, et mon réveil fut immédiat. J'ai omis de vous dire en effet que c'était un songe que j'avais fait ce 17 janvier, fête de Saint SULPICE. Par la suite mon trouble persistant, après réflexion, j'ai souhaité vous le raconter à la manière d'un conte de PERRAULT. Cher lecteur, les pages qui suivent sont la conséquence d'un rêve m'ayant bercé dans les mondes de l'étrange et de l'inconnu. A CELUI QUI PASSE DE FAIRE LE BIEN. "
François de Coëtlogon né à Rennes en 1631, mort à Quimper en 1706, fut évêque de Cornouaille de 1668 à 1706. On raconte qu'en tant qu'habitué de la cour de Versailles, il rapporta une histoire de carrosse enlisé près de Quimper, ce qui inspira à Jean de La Fontaine " la fable du chartier embourbé " (1706), ce en complément du témoignage du père Nicolas Caussin, confesseur de Louis XIII, un temps exilé en Basse-Bretagne pour avoir mal parlé de Richelieu.
Le phaéton d'une voiture à foin
Vit son char embourbé. Le pauvre homme était loin
De tout humain secours. C'était à la campagne
Près d'un certain canton de la basse Bretagne,
Appelé Quimper-Corentin.
…
Il invoque à la fin le Dieu dont les travaux
Sont si célèbres dans le monde :
Hercule, lui dit-il, aide-moi ;
…
Il entend dans la nue
Une voix qui lui parle ainsi :
Hercule veut qu'on se remue,
…
Ôte d'autour de chaque roue
Ce malheureux mortier, cette maudite boue
Qui jusqu'Ã l'essieu les enduit.
…
Lors la voix : Tu vois comme
Tes Chevaux aisément se sont tirés de là .
Aide-toi, le Ciel t'aidera.
Jean de La Fontaine, " Le chartier embourbé ", dans Fables, livre VI
Une scène de charaban embourbé existe dans Esope (Le Bouvier et Hercule) : " Un bouvier menait un chariot vers un village. Le chariot étant tombé dans un ravin profond, au lieu d'aider à l'en sortir, le bouvier restait là sans rien faire, invoquant parmi tous les dieux le seul Héraclès, qu'il honorait particulièrement. Héraclès lui apparut et lui dit : " Mets la main aux roues, aiguillonne tes bœufs et n'invoque les dieux qu'en faisant toi-même un effort ; autrement tu les invoqueras en vain. ". Mais aussi dans Rabelais (Quart Livre, chap.21) (grandterrier.net - Le chartier embourbé).
Phaéton, dans la mythologie, est le fils du Soleil : ayant mal dirigé le char du soleil, il fut foudroyé (Métamorphoses, Ovide). Ici,"phaéton" a le synonyme de "cocher" mais renvoie à l'aspect astronomique de la fable. Le mixte des deux fables de La Fontaine et d'Esope permet d'interpréter le Serpent rouge : Bouvier et Héraklès sont deux constellations qui enserrent la Couronne boréale.
Hercule
La figure céleste, appelée engonasis chez les Grecs ingenuculus chez les Latins, deux mots qui se traduisent par agenouillé, à cause de la positon qu'elle a dans la sphère, a été regardée, par les anciens, comme celle d'Hercule, dont d'ailleurs elle a tous les attributs, tels que la massue, la peau de lion et la branche de pommes cueillies au jardin des Hespérides.Ce héros y paraît combattre et écraser sous son pied le terrible dragon qui gardait l'arbre qui portait ces pommes précieuses. Souvent il portait un globe étoile sur sa tête, comme s'il se fût chargé du fardeau d'Atlas. D'autres fois, c'était un hémisphère concave ou cadran solaire que ses statues portaient.
Le genouillet ou grenouillet est une plante portant aussi le nom de sceau de Salomon.
Les Grecs appellent aussi Hercule engonasis, gnux, eripon, oclazon, agenouillé, courbé. Les Latins le nomment ingeniculus, procidens in genu, genu prolapsus, incurvatus ingenuflexus, nixus, nisus, nessus, toutes traditions des noms grecs qui signifient agenouillé ou appuyé sur un genou. On l'appelle aussi salator, aper, imago laborantisimilis, amphitryoniadts, heros tirynthius, oëtœus, canopius, puliceus, callinicus, mellus, melon, melicartus, malica, desanus, desanès, diodos, palœmon, maceris. Chez les anciens Germains, almannus; chez les les Romains, sancus. Il porta aussi les épithètes de trapezius, de cubistès, incaput saltans, polyplanctos ; de patœcus, epipatœcus ; de gignon ou gigon. Hercule se couche la tête la première, ayant l'air d'être suspendu par les pieds au cercle arctique : il se relève les pieds les premiers ; sa jambe reparaît avec la balance, le milieu de son corps avec le scorpion [ou se trouve notre Lune en chute], la main gauche et la tête avec le sagittaire ; de manière à mettre trois signes dans la durée de son développement. Serait-ce là l'origine de la fiction sur les trois nuits que mit Jupiter à donner naissance à Hercule ? (Dupuis,Origine de tous les cultes, Volume 3, 1835).
Le Bouvier
Au lieu d'Arcas, plusieurs ont vu dans cette constellation Icare, cultivateur de l'Attique, qui communiqua aux hommes l'art de faire le vin, qu'il avait appris de Bacchus. Il avait pour fille Erigone que d'autres nomment Entoria. Bacchus, voyageant par toute la terre pour y faire connaître la précieuse découverte du vin, arriva dans l'Attique chez Icare et chez Erigone sa fille, qui lui donnèrent l'hospitalité. Ce Dieu leur donna une outre pleine de vin, en leur enjoignant de propager la culture de la vigne par toute la terre, et d'y faire connaître ses présens. Icare charge cette outre et se met à voyager, accompagné d'Erigone, sa fille et de son chien Mœra. Il rencontre dans l'Attique des bergers à qui il fait part de la nouvelle découverte, et à qui il fait goûter le jus délicieux de Bacchus. Les bergers, en ayant bu outre mesure, s'enivrèrent et tombèrent dans une espèce de délire. S'étant imaginé qu'Icare leur avait donné un breuvage funeste, ils s'armèrent de pierres et de bâtons et le tuèrent. Son chien Mœra, hurlant près du lieu où l'on avait caché son cadavre, le fit découvrir à Erigone sa fille, qui, de désespoir, se pendit près du corps de son père. Jupiter, irrité contre les Athéniens, les en punit en frappant leurs filles d'un délire qui les portait à se pendre. L'oracle d'Apollon consulté répondit qu'ils étaient punis pour n'avoir pas vengé la mort d'Icare et d'Erigone. En conséquence de cette réponse, on punit les bergers, et on établit une fête de balançoire en honneur d'Erigone pour arrêter les ravages de la contagion. Pendant les vendanges, on offrit les prémices des fruits à Icare et à Erigone, qui furent placés ensuite au nombre des astres; Erigone, dit Hygin, devint la figure de la vierge que nous appelons Justice ; et Icare devint le bouvier et l'arcture. Leur chien fut placé dans la canicule. On expliquera aisément cette institution des fêtes athéniennes et des offrandes faites à la vierge et au bootès, quand on se rappellera qu'il font l'ouverture de l'automne et des vendanges ; que la vierge même a une étoile à qui cette circonstance a fait donner le nom de vendangeuse, et qu'enfin leur lever tempère les ardeurs caniculaires qui produisent les maladies. Le voisinage dans lequel le bootès est de la vierge et de la balance, l'a fait passer pour un homme recommandable par sa justice et par sa piété, comme l'était le fameux Noë des Hébreux, qui le premier planta aussi la vigne. Ce furent ses vertus qui lui méritèrent la faveur que lui accorda Bacchus d'être le premier dépositaire de la vigne, des raisins et du vin, et de l'art de la planter, de la cultiver et de se servir de son fruit. On prétend que lorsqu'il l'eut plantée et cultivée avec soin au point de la faire fleurir, un bouc vint se jeter dessus et en brouter les feuilles les plus tendres ; qu'Icare irrité l'avait tue, et avait fait de sa peau une outre qu'il avait enflée, et sur laquelle il avait engagé ses compagnons à sauter. Hygin raconte ailleurs la même aventure avec plus de détails. Après nous avoir fait la peinture des effets de l'ivresse sur les pâtres à qui Icare donna du vin, il nous dit que l'ayant tué, ils jetèrent son corps dans un puits, ou, suivant d'autres, qu'ils l'enterrèrent au pied d'un arbre. Ceux d'entre eux qui n'avaient point pris part au meurtre d'Icare parce qu'ils s'étaient endormis, venant à se réveiller, songèrent à témoigner leur reconnaissance à leur bienfaiteur. Les autres, pressés par le remords, prirent la fuite et se réfugièrent chez les Etoliens où ils furent reçus et où ils se fixèrent. Erigone ne voyant pas revenir son père, fut inquiète et se mit à sa recherche. Maera, chien d'Icare, revint à la maison en hurlant comme s'il eût pleuré la mort de son maître, et par là il donna à Erigone de violens soupçons sur la mort de son père, dont une absence aussi longue lui avait déjà fait pressentir le triste sort. Le chien, fidèle au souvenir de son maître, prend Erigone par les pans de sa robe, et la conduit au lieu où était le cadavre. Dès qu'elle aperçut son père, dans le désespoir, l'abandon et la misère où elle se trouva après avoir versé des torrens de larmes, elle ne vit d'autres ressources que de se pendre aux branches de l'arbre au pied duquel on avait enterré Icare. D'autres disent qu'elle se jeta dans le puits où il était, puits qu'on nommait anigrus, et dont personne ne but plus dans la suite. Jupiter, louché de leur sort, les plaça aux cielix. D'autres disent que ce fut Bacchus. Icare devint le bootès ; Erigone la vierge, et leur chien Mœra, la canicule ou procyon qui se lève avant le grand chien. Cependant une foule de filles athéniennes se pendaient tous les jours, parce qu'Erigone en mourant avait demandé aux Dieux qu'elles mourussent de la même mort dont elle était morte elle-même, si l'on ne vengeait sa mort. Ce fui en conséquence de cela que, guidés par l'oracle d'Apollon, ils instituèrent des fêtes où on se balançait dans l'air, comme avait fait le corps d'Erigone. Ce sacrifice solennel, adopté par les particuliers et par l'Etat, se nomma alétis, parce qu'Erigone, cherchant dans la solitude avec son chien le père qu'elle avait perdu, ressemblait aux mendiants que les grecs nomment aletides. On ajoute que la canicule, par son lever, brûlait les campagnes et les fruits de l'Attique, et produisait des maladies contagieuses. Aristée, fils d'Apollon et de Cyrène, placé dans le verseau avec lequel se lève le bootès, Icare, et qui monte le soir au solstice de l'été, au lever du matin de la canicule, consulta les Dieux pour connaître le moyen d'apaiser ces fléaux. Il lui fut répondu qu'il devait chercher à apaiser les mânes d'Icare, du bootès ou de la constellation qui ramène le frais de l'automne, et demander à Jupiter que les vents étésiens soufflassent au lever de la canicule pendant quarante jours. C'est à peu près le temps que les calendriers anciens mettent entre le lever du procyon et celui du bootès. Aristée obéit à l'oracle et obtint l'effet de sa demande (Dupuis,Origine de tous les cultes, Volume 3, 1835).
On montrait autrefois la tombe de Bootès à Mantinée (Les Bergers d'Arcadie).
On distingue principalement dans la constellation du bouvier une étoile rougeâtre de la première grandeur, connue dans tous les calendriers anciens sous le nom d'arcturus ; étoile aussi observée des laboureurs qu'elle l'était des navigateurs. Cette étoile est placée sur le prolongement de la queue de la grande ourse, à peu près au milieu de l'intervalle qui sépare l'extrémité de l'ourse de l'épi de la vierge. Elle se lève aux approches de l'automne ; elle semble appartenir à la partie inférieure de la ceinture du bouvier arcturi oura; elle est placée entre ses cuisses. On a étendu quelquefois cette dénomination d'arcturus à toute la constellation. On donna aussi à la belle étoile arcturus le nom d'eosphoros ou de lucifer. Plutarque raconte l'histoire du bootès sous le nom d'Icare, à quelques circonstances près de différence. C'est Saturne ou le Dieu du lemps et de la planète qui a son exaltation à la balance près du bootès, et son domicile au capricorne et au verseau, qu'il fait arriver chez Icare. Les bergers et Déméter/Artémis personnifient quatre constellations. Nous reconnaissons facilement Hercule, personnage presque central du tableau. Poussin l'a représenté tel qu'il figure sur les cartes anciennes du ciel, en position agenouillée. Sa jambe droite, pliée, forme le chiffre quatre.
Le personnage suivant, à droite, ne peut être que le Bouvier, constellation toute proche de celle d'Hercule. Le Bouvier est identifiable par le pied qu'il pose sur un rocher. Les cartes anciennes le montre toujours ainsi (www.rlc-leblog.com - Poussin).
La Couronne boréale
Tertullien parle des diverses couronnes d'Hercule (De coron, milit., ch. VII, page 104). Nous avons un exemple de la première couronne, c'est-à -dire de celle de peuplier, dans notre marbre et dansl'Herméracle du Musée Pie-Clémentin indiqué ci- dessus; dans les Antiquités d'Herculanum , pl. II, num. 2 du tome I des Bronzes , où est un Hercule barbu avec une couronne pareille. Ce sera la même probablement que celle qu'on voit sur la tête d'un Hercule publié par Boissard, répété par Montfaucon. Quoique beaucoup d'espèces de couronnes convinrent à Hercules, on préféra cependant celle de peuplier. Il s'en orna le front en revenant vainqueur des enfers, et chez les anciens peuples latins on lui offrait des hommages ayant la tête ceinte de pareilles couronnes. L'olivier sauvage servit aussi aux couronnes d'Hercule, puisque les vainqueurs des jeux Olympiques s'en ceignaient la tète. Nous ne pouvons indiquer aucun monument où l'on trouve Alcide avec cette espèce de couronne y mais quelques-unes des gravures, en si grand nombre, qui représentent Hercule couronné de lauriers t pourraient bien avoir celle d'olivier, qu'on ne distingue pas facilement d'avec l'autre, k cause de la petitesse de l'objet. D'ailleurs Winckelmann nous décrit un Hercule avec une branche d'olivier dans les pierres gravées du Musée Stosch, Nous apprenons aussi de Pausanias, que la massue d'Hercule était d'olivier sauvage. L'ache fut aussi une des couronnes d'Hercule, non seulement au dire de Tertullien, mais encore selon Aemilius Macer, lequel ajoute qu'elle était particulière aux vainqueurs dans les triomphes- Outre les couronnes dont il vient d'être parlé, nous voyons encore d'autres guirlandes ceindre la tête d'Hercule. On trouve une grande quantité d'Hercules à couronne de laurier sur les pierres gravées antiques, mais Winckelmann en cite différentes sortes , dans sa description du Musée de Stosch, comme aux n. 1684, 1685, 1686, 1690, 1691, etc. On peut encore dire à ce sujet que selon Sénèque le tragique, les Thébains rendirent des honneurs à Hercule lorsqu'il revint vainqueur de l'Averne, en lui ceignant le front de lauriers (Filippo Aurelio Visconti, Monumens du Musée Chiaramonti, 1822).
Dans la version 1 des bergers d'Arcadie de Poussin, le fleuve Ophis porte couronne ainsi qu'Hercule. Ophis est traduit en grec par serpent et la constellation du Serpent a au-dessus de la tête la Couronne boréale. Le Bouvier avec sa besace était aussi appelé Arcas astronomiquement.
La tombe de Bootès, ou Arcas, se trouvait à Mantinée, comme un temple d'Hercule (Autour de Rennes : Les Bergers d'Arcadie, ts, ts !, Autour de Rennes : Poussin et Mantinée).
Cette couronne qu'on appelle boréale, pour la distinguer de celle qui est au midi près du Sagittaire, passe pour avoir appartenu à la fille de Minos, à Ariadne, et avoir été placée aux cieux par Bacchus son amant. On raconte que celte jeune princesse, s'étant mariée à Bacchus dans l'île Dia, ou au Dieu des vendanges auxquelles cette constellation préside par son lever, elle reçut cette couronne, en présent de noces, de la main de Vénus qui préside à la balance, et de celles des heures. Elle avait été fabriquée par Vulcain qui préside aussi, comme un des douze grands Dieux, à la balance avec laquelle la couronne boréale se lève. D'autres disent que Bacchus, étant venu en Crète chez Minos pour jouir des faveurs d'Ariadne, il lui fit présent de cette couronne dont l'éclat la séduisit et la fit consentir à accorder ses faveurs à Bacchus. On dit que Vulcain l'avait composée d'or et de pierres précieuses de l'Inde, dont le brillant servit à éclairer Thésée dans les sentiers obscurs du labyrinthe. On dit aussi que ce, sont les cheveux de cette princesse que l'ont voit près de la queue du lion. Elle a neuf étoiles posées circulairement, dont trois sont très brillantes près de la tête du serpent. Ceux-ci en font une couronne de lierre. Ils disent que c'est elle que portait Bacchus, et qu'il quitta et plaça aux cieux après le mort d'Ariadne, pour être un monument de ce malheur. Ceux-là en font un monument de son hymen avec Bacchus. Certains auteurs la font de la même plante dont était composée celle qu'Isis trouva sur le bord de la mer en cherchant Osiris qu'elle venait de perdre.
Voici quelles sont les traditions crétoises. Voici celles d'Argos : On dit que Bacchus, ayant obtenu de son père de ramener des enfers Sémélé sa mère, vint dans l'Argolide, cherchant un lieu par où il pût descendre au séjour de Pluton. Il rencontra un certain Hypolipnus qui lui en marqua la route ; c'est celui que d'autres nomment Prosymnus. Mais son guide exigea de lui une promesse qui ne fait point honneur à ses mœurs ; ni à celles du Dieu qui la lui fit. Bacchus, avant de descendre, déposa sa couronne dans la constellation appelée stephanos ; il ne voulut pas l'emporter avec lui, dans la crainte qu'elle ne fût souillée dans l'empire des morts. Après qu'il eut ramené sa mère il plaça aux cieux sa couronne pour y perpétuer le souvenir de son nom.
La couronne boréale précède aux cieux l'Hercule Ingéniculus, connu sous le nom de Thésée ; aussi l'appelle-t-on la couronne de Thésée, et elle est placée à côté de lui. C'est elle qui le.tira du labyrinthe et qui le ramena à la lumière, comme la couronne ramène tous les jours Hercule sur l'horizon.
La couronne boréale descend au sein des flots avant Ingeniculus, Thésée ; celui-ci s'y précipite aussitôt après elle, et il reparaît ensuite à l'Orient précédé de la couronne, qu'il semble rapporter avec lui. Dans la fable du labyrinthe, c'est elle qui guide et qui conduit Thésée; dans celle-ci, c'est Thésée qui se précipe après elle dans la mer comme pour aller la chercher, et qui la ramène ensuite sur la terre ou sur l'horizon. Quelques auteurs font Ariadne fille de Pasiphaë ou de la pléiade placée sur le taureau céleste, laquelle, par son coucher, fait lever le serpent sur lequel est placée la couronne. Cette filiation a lieu aussi dans les amours de Jupiter avec Cérès, dont naît Proserpine, à laquelle son père s'accouple également sous la forme du serpent; d'où naît ensuite, le taureau fameux dans les amours de Pasiphaë, ou à Ariadne, ajoute Hygin, le nom de Libera, qui est le nom de Proserpine. C'est aussi le nom que lui donne Ovide dans ses fastes, où il raconte l'aventure d'Ariadne et les motifs qui firent consacrer aux cieux sa couronne. Ariadne, dans le discours où elle se plaint de Bacchus, rappelle les amours de Pasiphaë sa mère pour un taureau, et elle dit qu'à plus juste titre, elle a pu être elle-même éprise de la beauté des cornes qui ornent le front de Bacchus. C'est alors que Bacchus, qui, caché derrière elle l'écoutait, l'embrasse, sèche ses larmes, et l'enlève aux cieux, où il place sa couronne, et où elle prend le nom de libera, comme Bacchus celui de liber. Cette dénomination nous mène naturellement à une dissertation sur Proserpine, libera, épouse de Pluton. Nous en avous déjà fait imprimer quelques essais dans l'astronomie de Lalande. Nous rappellerons ici ce que nous en avons dit, comme pouvant faire suite à notre article Pluton.
Le nom de la couronne boréale est rendu au chaldéen par celui de phertsephon prononcé le plus souvent persephone par les Grecs et c'est le nom de Proserpine. La couronne boréale se lève immédiatement à là suite de la vierge et de son épi, et ce signe est censé lui donner la naissance, et la ramener sur l'horizon. Mais la vierge, en astronomie, porte le nom de Cérès et de spicifèra. Hygin nous dit de cette constellation qu'on la nomma Cérès. Germanicus César l'appelle aussi Cérès. Enfin, dans l'horoscope que le vieux Astreus tire de Cérès et de Proserpine, il dit à Cérès qu'elle est désignée dans les deux par la vierge et par son épi, et que l'ascension de ce signe annonce Cérès qui présidera aux moissons. Il est donc assez vraisemblable que la filiation de Persephone et son union à Cérès sont fondées entièrement sur les aspects et la succession des levers, dont l'un produit toujours celui de l'autre. Elle suit de si près la vierge, que Manilius les unit ensemble dans leur ascension, et fait lever la couronne avec les quinze derniers degrés de la vierge céleste ; ce qui peut avoir lieu vers le quarantième degré de latitude septentrionale.Voilà donc déjà un des traits de Persophone qui convient perfaitement à la couronne boréale.
On a trouvé à Rome une statue sur la ceinture de laquelle est représenté l'enlèvement de Proserpine. Cette Déesse et le char qui l'enlève sont placés sur un bas-relief où sont tracés les douze signes du zodiaque ; et la place qu'elle y occupe avec son char répond à la vierge et à la balance, c'est-à -dire qu'elle répond aux mêmes signes auxquels elle répond dans le ciel. On y voit aussi, près du char, sur le signe suivant, un Hercule armé de sa massue; et il est impossible d'y méconnaître l'Hercule céleste placé pareillement dans les cieux à côté de la couronne boréale, à laquelle il est uni sous le nom de Thésée (Diagonale Ban-Saint-Martin - Rennes-le-Château).
Peu de jours après que le soleil était arrivé à la constellation du scorpion, la couronne boréale, le serpentaire et son serpent se couchaient héliaquement, descendaient au sein des flots de la mer d'Hespérie, disparaissaient aux yeux d'un Phénicien, sur la Sicile. C'est précisément où l'on plaçait la scène de son enlèvement. Orphée même suppose que Pluton l'enleva le soir, à travers la mer ou à travers l'Océan ; et le même auteur fixe en automne ses noces avec le Dieu des enfers, automnalis desponsata. Aussi était-ce en octobre qu'on célébrait la fête de l'enlèvement de Proserpine au lever du soir du taureau céleste, auquel ce mariage avec Jupiter-serpent donne naissance. Le taureau se levait en effet au coucher du serpent et de la couronne. C'était alors que se couchait la couronne, au lever du soir du taureau dont les pleiades, vergiliœ, font partie. C'était au commencement des semailles auxquelles Proserpine présidait au lever du taureau et des pleiades qui, dans le calendrier rural, fixaient cette époque importante. Diodore de Sicile, nous dit aussi que la recherche de Cérès se célébrait au temps des semailles. Théon unit dans leurs aspects la couronne boréale et la queue du taureau ou les pleiades, et il fait lever la moitié de la couronne avec la balance.
Peu de jours auparavant, la couronne précédait le char du soleil, et fixait, par son lever héliaque, le passage de cet astre dans les signes inférieurs, et le commencement du règne de la nuit et de l'empire de Pluton. Elle était donc alors comme le génie des signes inférieurs auxquels elle présidait conjointement avec le serpent. Voilà pourquoi elle était regardée comme la reine du Tartare ou l'hémisphère inférieur et de nos antipodes. Voilà pourquoi Proserpine portait le nom de Juno infera. On sait également que l'oracle de Claros donne le titre Jupiter inferus ou d'adés au soleil, lorsqu'il parcourt les signes inférieurs. Ainsi, l'union de la couronne avec le soleil lorsqu'il passe dans le règne inférieur, et qu'il va échauffer le côté du pôle qui est sous nos pieds, est aussi naturelle que celle de Proserpine avec le roi du Tartare; car, par Pluton l'on doit entendre le soleil peint avec les formes d'Ophiucus et et de son serpent, comme nous l'avons prouvé ci-dessus. Dans le calendrier rural, cette constellation déterminait le temps des semailles, auxquelles elle présidait, et on l'invoquait comme le génie dépositaire de la force germinatrice qui se développe dans le sein de la terre. Ce rapport à la terre et à la végétation obscure qui s'opère alors dans son sein, lui fit donner l'épithète de chtonia on de terreste qui lui était commune avec Pluton.
Proserpine, qui par son lever héliaque déterminait le passage du soleil aux régions australes et a l'hémisphère inférieur, déterminait six mois après, par son lever du soir, le retour de cet astre vers nos régions, lorsque l'astre du jour ramenait la lumière dans nos climats. Ovide fixe ce lever au 8 des ides de mars, quatorze jours ou une demi-lunaison avant l'arrivée du soleil au bélier. Alors la couronne présidait à l'hémisphère supérieur ou boréal, règne de la lumière, et fixait les moissons égyptiennes qui se font à cette époque. De là cette fable qui suppose qu'elle était six mois aux enfers et six mois dans le ciel, avec Cérès sa mère. Il devait donc y avoir deux fêtes de Proserpine, l'une au printemps, l'autre en automne. Aussi l'empereur Julien les distingue bien ; et il appelle les unes celles du bélier, et les autres celles de la balance. Salluste le philosophe oppose aussi lés fêtes lugubres d'automne, célébrées en honneur de Cérès, aux fêtes agréables du printemps.
Les habitans de l'île de Naxe avaient également deux fêtes d'Ariadne, l'une en septembre, qui était une fête de deuil, et l'autre gaie, vraisemblablement celle du printemps. Or, l'Ariadne des habitans de Naxe est la Proserpine des Grecs, et les fêtes célébrées dans le même temps avaient pour commun fondement la même apparence astronomique.
Nous avons dit que la couronne boréale se levait acroniquement ou le soir au printemps, lorsque le soleil approchait de la constellation du bélier. Cette époque importante était fixée le matin par le coucher de la vierge ou de la Cérès céleste, et le soir par celui du taureau qui se couchait au même endroit qu'elle, et qui donnait par là naissance à la couronne et au serpent qui montaient alors sur l'horizon. C'est cette phase astronomique qui arrivant près du bélier, donna lieu à l'allégorie de l'union de Jupiter-taureau fécondant Cérès, et jetant dans son sein le symbole actif de la fécondité qu'il emprunte du bélier, d'où naît ensuite Puella florida, dont il devient amoureux. En effet, six mois après le soleil arrive vers les dernières étoiles de la balance, et s'unit alors à Persephone qui se lève héliaquement avec le serpent céleste placé au- dessous. Ils montent ensemble et se trouvent ensemble encore le soir à l'horizon occidental, et par leur coucher ils font lever le taureau qui, six mois auparavant, par son coucher les faisait lever.
C'est ce taureau, fils de Proserpine et de Jupiter serpent, mais considéré à son lever d'automne,que les anciens honoraient sous le nom de Bacchus Zagreus, génie élevé par les hyades ou par les étoiles du taureau céleste qu'on peignait avec des cornes de bœuf, dont on faisait le Dieu du labourage, et en honneur duquel étaient instituées les fêtes sabazia. En effet, le plus ancien Bacchus, suivant Ciceron était fils de Jupiter et de la belle Persephone. Diodore de Sicile prétend que c'était le second Bacchus : " Suivant les mythologues, dit cet auteur, le second Bacchus naquit de Jupiter et de Proserpine. Ce fut lui qui attela les bœufs à la charrue et facilita les semailles ; les peintres et les sculpteurs le peignent avec des cornes. "
Ovide dit en termes formels que la couronne boréale, appelée autrement couronne d'Ariadne est la fameuse Proserpine des anciens, de manière que ce que nous prouvons par notre système, se trouve confirmé par le témoignage de l'antiquité. Il suppose qu'Ariadne se plaint des infidélités de son amant, et que Baccbus qui l'écoutait l'embrasse pour la consoler, et la place dans les astres sous le le nom de Libera ou de Proserpine.
Hygin et Lactance confirment la même tradition sur le nom de Libera, donné à Ariadne.
Sous quelque point de vue qu'on envisage l'histoire de Proserpine, soit qu'on cherche l'étymologie de ses diffèrents noms, soit qu'on explique la théologie monstrueuse de sa naissance et de son hymen, et ses autres aventures, soit qu'on examine l'horoscope de son enlèvement ou de ses amours avec le Dieu-serpent, tout s'accorde à prouver que Proserpine est la constellation de la couronne boréale ou d'Ariadne ; ou au moins qu'elle est la lune pleine ou nouvelle dans la balance en conjonction avec la couronne d'Ariadne ; car il a existé pour la lune la la même confusion que pour le soleil. On a donné souvent son nom à la constellation qui lui prêtait ses attributs, comme le soleil a donné son nom d'Hercule à la constellation voisine de la couronne.
On distingue surtout dans la couronne une belle étoile au milieu du bord circulaire qui la forme, et qui en est comme le cœur. Elle se nomme la perle, margarita, gemma, margarita coronœ, lucida coronœ, pupilla ou "Rosa aperta = la rose ouverte". Elle s'appelle aussi chez les Babyloniens alpheta, alphece, elepheta, alphacca, atphakako.
Sainte Gemme est parmi les 9 sœurs dont sainte Quitterie honorée à Aire-sur-Adour.
Chez les Grecs, stephanos prôtos et boreios, stephos, stetnma. La couronne touche d'un côté l'épaule gauche du bouvier, et de l'autre le talon droit de l'Hercule ingeniculus. Elle se couche au lever du cancer et du lion, et se lève avec les chèles et le scorpion.
Columelle fixe au 4 des nones de juillet le coucher du matin de la couronne ; au 3 des nones d'octobre, le commencement de son lever, avec annonce de la tempête ; au 8 des ides d'octobre, le lever de la luisante de la couronne ; au 3 et à la veille des ides, le lever total du matin de la couronne : alors souffle le vent auster accompagné quelquefois de pluie. Ovide 8 marque au 8 des ides de mars un lever de la couronne. C'est à cette occasion qu'il rapporte ses amours avec Bacchus (Dupuis, Origine de tous les cultes, Volume 6, 1822).
La couronne boréale symbolise la seconde couronne associé à la Pierre au blanc (L'étoile hermétique : alchimie).
Le Serpent rouge : Mantinée, encore
Les rédacteurs du Serpent Rouge étaient sans doute très attentifs aux fouilles qui se déroulèrent à la fin du XIXème siècle avec Georges Fougères. Les quatre marques de sabots de la strophe de la Vierge (la jeune fille assassinée) et la présence d'Isis se retrouvent à Mantinée.
Les cavaliers de la strophe de la Vierge sont le point commun des trois tableaux de Delacroix dans la chapelle des Saints Anges de Saint Sulpice à Paris : l'ange cavalier à la lance terrassant Héliodore qui porte un nom grec (don du soleil), le cavalier de la caravane du Jacob avec sa lance, et saint Michel. Mais où est le cheval de saint Michel, le chevalier de Dieu, habillé comme tel, et en position " à cheval " sur un cheval invisible comme le prouve a contrario une première esquisse lui donnant une position plus " sportive " ?
Eugène Delacroix : Saint Michel terrassant le dragon
Etude pour le Saint Michel terrassant le dragon
Trois tableaux, trois épisodes bibliques, trois combats des mythes religieux. C'était la chapelle n°7, celle des trois lances ou des trois coups de tonnerre (Franck Balmary. La roche aux loups). Trois éléments aussi : l'air pour saint Michel ; la terre pour Héliodore (à terre) ; l'eau pour Jacob combattant l'ange au bord du torrent Yabboq.
Et deux chevaux, cherchez l'erreur…
Il y a un cheval invisible, mis en relation avec la Méridienne de Cassini par Pierre Honoré Robbé de Beauveset, né à Vendôme (Loir-et-Cher) vers 1714 et mort en 1794, poète libertin français, dans Mon odyssée, ou le Journal de mon retour de Saintonge, poème à Chloé (1760) où l'auteur se compare à Ulysse de retour de... Troie. Il fut le protégé de Mme du Barry. Il montra un vif penchant pour la satire et la poésie érotique, et fut qualifié de « chantre du mal immonde ». Il toucha même une pension de Louis XV pour ne pas publier ses vers. Vers la fin de sa vie, il se convertit et écrivit des poésies religieuses (fr.wikipedia.org - Pierre Honoré Robbé de Beauveset).
Irois-je , en Ulysse moderne, des Provinciaux Saintongeois, scruter & les mœurs & les loix ? ou, tenant en main la lanterne qu'avoit Diogene autretois, juger si, par-tout où nous sommes, nous pouvons rencontrer des hommes? Notre parti sut bientôt pris. Sans doute vous avez appris à connoître cette monture, dont on sait si riche peinture; ce fier Coursier à dos ailé, qui, quand il se sent appellé par quelque Citoyen du Pinde, sur sa croupe dans l'air le guinde. Or ce phant'astique animal, quaftd nous le montons, perd sa sorme & si bien en nous se transsorme, qu'un Centaure nous rendroit mal; si qu'après , un tourneur d'iambes se trouve monté sur ses jambes, & rend ses oracles á pied. C'est sur ce Cheval invisible, qui m'étoit identifié, qu'en Astronome trop risible, j'ose entreprendre de toiser, à ma sueur quotidienne, cette longue Méridienne que Cassini sçut nous tracer. Ah ! Chloé, que la gloire pese, quand, reliée en manuscrits, un pauvre piéton mal à Taise, la voiture avec ses Ecrits ! (Beauveset, Mon Odissée ou Le Journal de mon retour de Saintonge, Poème à Chloé, Recueil amusant de voyages, en vers et en prose, 1784).
Louis XI institua l'Ordre des Chevaliers de saint Michel. Les historiens de Michel Colombe, né à Saint-Pol-de-Léon, parlent, à la date de 1472, d'un bas-relief votif qu'il exécuta pour Louis XI en l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm, en Vendée. Ce bas- relief représentait un saint Michel à cheval repoussant un dragon furieux et commence la carrière de Colombe.
La lance du premier plan du Jacob est étrange. Au premier plan du Jacob, " Delacroix a peint une étrange nature morte constituée d'un grand chapeau d'artiste à la Van Gogh comme en portent les peintres de Barbizon ou de Fontainebleau, d'un carquois rempli de flèches et d'une sorte d'entassement de vêtements. Faut-il, comme Maurice Arama, éditeur, historien de l'art et excellent connaisseur de Delacroix, y voir une allusion aux habits que Gros, le baron Gros, l'auteur des " Pestiférés de Jaffa ", a laissés sur les bords de la Seine avant de se jeter dans le fleuve ? Les flèches ressemblent, il est vrai, étrangement à des pinceaux (Jean Pierrard, Delacroix : derniers feux).
Quant au plafond de la chapelle de Saint-Sulpice, n'écrivait-il pas (lettre à son assistant Lassalle- Bordes du 22 janvier 1850 (Correspondance générale, t. III, p. 6) : "Le plafond sera l'Ange Michel (souligné par nous) terrassant le démon". Cet "Ange Michel" conservé par le maître pour sa décoration, ne contient-il pas (de toute évidence) le système sémantique qui forme le patronyme inversé ici de Michel Ange (tout comme on a pu observer dans Héliodore l'inversion du cheval - de Trajan [voir (Shugborough) - et, dans la lutte de Jacob l'inversion de la scène concernant les deux lutteurs par rapport au projet initial) (Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1990).
La cavalerie a marqué la deuxième bataille de Mantinée de 362 avant J-C.
" Ce qui fit la gloire d'Epaminondas, c'est qu'il imagina pour la phalange des hoplites une disposition qui devait rendre sa force irrésistible dans le choc des boucliers ; ses contemporains n'admiraient pas moins son habilité à employer les autres forces de son armée. Les dispositions qu'il adopta à Mantinée furent surtout admirées ; il y eut dans cette bataille un combat de cavalerie très important. Une disposition nouvelle fut appliquée pour la première fois à Mantinée ; l'ennemi, dit Xénophon, avait disposé, sa cavalerie comme un corps d'hoplites, sur un ordre profond, et sans y mêler d'infanterie ; cette disposition indique que les Spartiates, reconnaissant la supériorité de la cavalerie thébaine, ne réservaient à leur propre cavalerie qu'un rôle purement défensif. Epaminondas imita cette disposition ; il forma sa cavalerie en un solide coin d'attaque; mais il eut soin de l'entremêler dans ses rangs de ces fantassins appelés " amippos ", ce qui donne à cette cavalerie une supériorité décisive. " (Albert Martin, Les cavaliers athéniens, 1887).
A Mantinée, se trouve le temple de Poseidon-Hippios : Poseidon-chevalier, près duquel se passa une partie de la bataille.
Le probable Podaréion de Mantinée est un " édicule situé au N-E. de la scène est plus ancien. C'est un rectangle orienté de l'O. à l'E. Les fondations sont en moellons. Le mur se divise en deux parties construites suivant un système différent. La partie postérieure est formée de pierres bien équarries et soigneusement ajustées, sans parement à l'intérieur. La largeur moyenne est de 0m-50 environ. Elle comprend, sur le côté Sud, deux marches en retrait l'une sur l'autre de 0m-04. Un martelage et une rangée de trous de scellement à la surface supérieure semblent indiquer qu'elle était surmontée d'une 3me assise, aujourd'hui disparue. - L'autre partie se compose d'un dallage large de 0m-70, débordant extérieurement le mur précédent, et enveloppant un mur intérieur plus étroit et plus haut de 0m-23. Le martelage et les trous de scellement observés à la surface du dallage attestent la présence d'une autre assise en retrait, sur le front, de 0m-25,et de 0m-11 sur les côtés. Cet édifice était dépourvu de colonnade latérale, mais, comme semble l'indiquer la largeur plus grande du front, il pouvait avoir des colonnettes ou des demi-colonnes sur la façade.
En avant du front se trouvaient deux pierres rectangulaires munies à la partie supérieure de trous de scellement, destinés sans doute à maintenir une stèle. Cet édicule est une construction hellénique. C'était vraisemblablement un de ces " èroa " que Pausanias avait vus dans l'agora. La découverte, dans le voisinage immédiat de ce monument, de deux fragments de tuile portant des inscriptions. On a trouvé sur les tuiles de certains sanctuaires le nom de la divinité à qui l'édifice était consacré. Pausanias cite le Podaréion immédiatement après la statue en bronze de Déomeneia qui était dans l'agora (VIII, 9, 9.). Nous pensons que les mots " en tè agora " dominent toute la phrase et s'appliquent aussi bien au monument de Podarès qu'à celui de la fille d'Areas.
Ce monument fut converti en église à l'époque byzantine. Nous y avons retrouvé des objets en bronze et des chaînes de lampe ayant appartenu au mobilier de la chapelle. Il recelait aussi trois tombes: l'une, rectangulaire, avait bien résisté au temps grâce à ses parois de pierre. Elle était couverte d'une plaque ornée de moulures qui devait avoir été la corniche d'une base de statue équestre. Car, à la partie supérieure, on remarquait quatre trous de scellement pour des sabots de cheval. Nous énumérons ailleurs les objets trouvés dans ce tombeau. Les deux autres se sont effondrés. Il n'en restait plus que deux grosses urnes en pierre poreuse remplies de boue. Ces trois tombeaux, à notre avis, sont de l'époque romaine " (Fougères Gustave. Fouilles de Mantinée. II. Topographie intérieure, 1890).
Le culte d'Isis s'est répandu dans le bassin méditerranéen et en particulier en Grèce.
Une inscription mantinéenne " est assez énigmatique, car on ne voit pas pour quelle raison les prêtres d'Asklépios prennent part aux repas isiaques; ou alors il faut admettre que le culte d'Isis divinité guérisseuse] et celui d'Asklépios étaient associés à Mantinée comme ils paraissent l'avoir été à Épidaure et peut-être ailleurs dans le Péloponnèse. On peut même se demander si les desservants n'étaient pas communs aux deux cultes, encore que cela pose un nouveau problème, étant donné la spécialisation du culte égyptien. Dans une telle hypothèse, ce dernier aurait été assez hellénisé; pourtant, la coutume des repas en l'honneur d'Isis est une coutume qui semble bien égyptienne et qui est souvent attestée dans le culte de Sarapis et d'Isis en Egypte à l'époque impériale; on la rencontre d'ailleurs dès l'époque hellénistique à Thasos, Mylasa et Priène. En tout état de cause, il est intéressant de voir célébrer au fond de l'Arcadie un des rites importants du culte des divinités égyptiennes " (Françoise Dunand, Le culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée, Partie 2, 1973).
Palaja
L'église de Palaja au centre de cette étoile est dédiée à saint Etienne.
Étienne ou Stéphane veut dire couronne en grec ; en hébreu il signifie règle. Il fut la couronne, c'est-à -dire le chef des martyrs du Nouveau Testament; comme Abel de, l'ancien. Il fut encore une règle, c'est-à -dire un exemple aux autres de souffrir pour J.-C. ou bien d'agir et de vivre dans la sincérité, ou de prier pour ses ennemis. Stéphane signifierait encore, d'après une autre étymologie, Strenue fans, qui parle avec énergie, comme il appert par son discours et par sa belle prédication de la parole de Dieu. Stéphane signifierait aussi : qui parle avec force aux vieilles, Strenue fans anus, parce qu'il parlait avec énergie, avec dignité aux veuves qu'il instruisait et dirigeait d'après la commission qu'il en avait reçue des apôtres, et qui, à la lettre, étaient vieilles. Il est donc couronné comme chef du martyre, règle du souffrir et du bien vivre, orateur énergique dans sa prédication, riche, et parlant aux vieilles dans ses admirables instructions.
Le nom de ce premier martyr de l'Église fêté le 26 décembre évoque l'étroitesse d'un passage : c'est après ce passage difficile que le soleil inverse sa trajectoire et commence à remonter. C'est le jour le plus étroit de l'année, à la fois sphincter et passage sacré et initiatique à partir duquel la terre va, petit à petit, retrouver sa fécondité et sa végétation (son aspect velu et oursin). (La couronne est, en substance un lieu de passage. C'est l'instrument que l'on place sur la tête des rois afin qu'ils puissent remplir leur rôle d'intermédiaire entre le ciel et la terre.
L'angoisse du passage solsticial hivernal réside dans la peur de la disparition définitive du soleil et l'augmentation du royaume du noir (du démon), alors que le passage estival de juin engendre la peur de l'embrasement de la terre à cause du manque d'humidité. Un des grands soucis de l'humanité a toujours été celui du destin des âmes (souffles). D'où viens-je et où vais- je ? La mythologie calendaire organise, de manière très créative, les cycles par lesquels les âmes circulent. Dans la mytho-logique qui préside à l'établissement de nos calendriers, nous provenons du grand "réservoir" d'âmes qu'est la Voie Lactée. En même temps la Voie Lactée est le véhicule (fleuve) qui permet aux âmes de descendre dans les liens du corps et s'incarner (en cancer) pour vivre en suivant plusieurs cycles annuels. Ensuite surviendra la mort et la descente aux enfers (capricorne). Enfin, la remontée sur la terre pour aider à la fécondation de la nature puis poursuivre la route vers le ciel afin d'y goûter la félicité (carmina-carmina.com - Calendaire).
L'invention du corps du premier martyr saint Étienne est rapportée à l'année 447, la septième du règne d'Honorius. On distingué son invention, sa translation et sa réunion. Son invention eut lieu comme il suit : Un prêtre du territoire de Jérusalem, appelé Lucien écrit lui-même qu'un vendredi, comme il reposait à moitié endormi dans son lit, lui apparut un vieillard, haut de taille, beau de visage, avec une longue barbe, revêtu d'un manteau blanc semé de petites pierres précieuses enchâssées dans l'or en formé de croix, portant une chaussure recouverte d'or à la surface. Il tenait à la main une baguette d'or dont il toucha Lucien en disant: " Hâte-toi de découvrir nos tombeaux, car nous avons été renfermés dans un endroit fort indécent. Va dire à Jean, évêque de Jérusalem; qu'il nous place dans un lieu honorable; car, puisque la sécheresse et la tribulation désolent la terre, Dieu, touché de nos prières a décidé de pardonner au monde. " Le prêtre Lucien lui dit : " Seigneur qui êtes-vous ? " " Je suis, dit-il, Gamaliel qui ai nourri saint Paul; et qui lui ai enseigné la loi à mes pieds. A mon côté repose saint Étienne, qui a été lapidé par les Juifs, hors de la ville, afin que son corps fut dévoré par les bêtes féroces et les oiseaux. Mais celui pour la foi duquel ce saint martyr a versé son sang ne l'a pas permis; je l'ai recueilli alors avec grand respect et l'ai enseveli dans un tombeau neuf que j'avais fait creuser pour moi. L'autre qui est avec moi, c'est Nicodème, mon neveu ; qui alla, une nuit, trouver Jésus, et reçut le baptême sacré des mains de saint Pierre et de saint Jean. Les princes des prêtres ; indignés de son action l'auraient tué, si les égards qu'ils avaient pour nous ne les eussent retenus. Cependant ils lui ravirent tous ses biens le dépouillèrent de sa principauté du sacerdoce et le laissèrent, à demi mort des coups dont ils l'accablèrent. Alors je le menai dans ma maison où il survécut quelques jours et quand il fut mort, je le fis ensevelir; aux pieds de saint Étienne. Il y en a encore un troisième avec moi ; c'est Abibas, mon propre fils, qui, à l'âge de 20 ans, reçut le baptême en même temps que moi, il vécut dans la virginité, et se livra à l'étude de la loi avec Paul, mon disciple. Quant à ma, femme Athéa et à mon fils Sélémias qui ne voulurent pas croire en J.-C. ils n'ont pas été dignes de partager notre sépulture ; mais vous les trouverez ensevelis autre part, et leurs tombeaux sont vides et nus. " A ces mots, Gamaliel disparut. Alors Lucien s'éveillant pria le Seigneur que si cette vision avait un fondement de vérité, elle se renouvelât une seconde et une troisième fois. Or, le vendredi suivant, Gamaliel lui apparut comme la première fois, et lui demanda pourquoi il avait négligé de faire ce qu'il lui avait recommandé: " Non, seigneur, répondit-il, je ne l'ai pas négligé, mais j'ai prié le Seigneur que si cette vision venait de Dieu, elle se renouvelât : trois fois. " Et Gamaliel lui dit : " Puisque vous avez réfléchi à quel signe, si vous nous trouviez, vous pourriez distinguer les reliques de chacun et particulier, je vais, vous donner un emblème au moyen duquel vous reconnaîtrez nos cercueils et nos reliques. " Et il lui montra trois corbeilles d'or et une quatrième d'argent, dont l'une était pleine de roses rouges et deux autres de roses blanches. Il lui montra aussi la quatrième pleine de safran. Alors Gamaliel ajouta : Ces corbeilles sont nos cercueils - et ces roses sont nos reliques. La corbeille pleine de roses rouges est le cercueil de saint Étienne qui, seul d'entre nous, a mérité la couronne du martyre; les deux autres pleines de roses blanches sont les cercueils de Nicodème et de moi, comme ayant persévéré d'un coeur sincère dans la confession de J.-C. Pour la quatrième d'argent qui est pleine de safran, c'est le cercueil d'Abibas, mon fils, dont la virginité fut éclatante et qui sortit pur de ce monde. " Ayant dit ces paroles, il disparut de nouveau. Le vendredi de la semaine suivante, Gamaliel lui apparut avec un visage irrité et le réprimanda gravement de ses délais et de sa négligence. Aussitôt Lucien alla à Jérusalem et raconta à l'évêque Jean l'ensemble de tout ce qu'il, avait vu. On fit, venir d'autres évêques et on se dirigea vers l'endroit indiqué à Lucien ; et dès qu'on se fut mis en train de fouiller, la terre trembla et l'on ressentit une odeur très suave, dont l'admirable parfum guérit, par les mérites des saints, soixante et dix hommes affligés de diverses maladies. Or, ce fut ainsi que l'on porta en l'église de Sion de Jérusalem, et où saints Etienne avait exercé ses fonctions d'archidiacre; les reliques de ces saints au milieu de la joie publique, et qu'on les ensevelit avec les plus grands honneurs. A cette heure-là même, il tomba une grande pluie. Bède, en sa chronique, fait mention de cette vision et de cette invention.
Il faut remarquer que saint Étienne souffrit le martyre le trois d'août, jour où l'on célèbre son invention. Nous raconterons alors pour quel motif ces fêtes furent changées. Qu'il suffise de dire ici que l'Eglise a eu deux raisons de placer, comme elle l'a fait, les trois fêtes qui suivent Noël: La première, c'est afin de réunir à l'Epoux et au chef ceux qui ont été ses compagnons. En effet, en naissant, J.-C. qui est l'Epoux a donné, en ce monde à l'Eglise, son épouse, trois compagnons, dont il est dit dans les cantiques : " Mon bien-aimé est reconnaissable par sa blancheur et sa rougeur : il est choisi entre mille. " La blancheur indique Jean l'évangéliste, saint confesseur ; la rougeur, saint Étienne, premier martyr ; la multitude virginale des Innocents est signifiée par ces paroles : " Il est choisi entre mille. " La seconde raison est qu'ainsi, l'Eglise réunit ensemble tous les genres de martyrs, selon leur rang de dignité. La naissance du Christ fut, en effet, la cause de leur martyre. Or, il y a trois martyres: le volontaire qu'on subit, le volontaire qu'on ne subit pas, celui que l'on subit, mais qui n'est pas volontaire. On trouve le premier dans saint Etienne, le second dans saint Jean et le troisième dans les Innocents.
Saint Etienne se disculpa du quatrième blasphème contre le temple et le Tabernacle, eu disant quatre sortes de biens du Tabernacle ; savoir : qu'il avait été commandé par Dieu ; que Moïse en avait reçu le plan dans une vision ; qu'il avait été achevé par Moïse et qu'il renfermait l'arche du témoignage. Il dit que le temple avait remplacé le Tabernacle (spiritualitechretienne.blog4ever.com - Saint Etienne).
La couronne royale est la Pierre rouge propre à faire la poudre de projection ou poudre transmutatoire.
Rappelons que Etienne - Stephanos - désigne tout ce qui se rapporte au Mercure [cercle, enceinte, couronne de fleurs]. Etienne est donc le moyen de couronner après avoir encerclé. En somme, la Nature, par le truchement de l'Art, accorde à la matière la 3ème couronne de perfection en même temps qu'elle accorde à l'Artiste la couronne de laurier, celle-là même que l'on peut voir dans notre Tarot alchimique, à la lame XXI. Et ce roi couronné, nous l'apercevons au ¼ droit du vitrail. N'oublions pas que la légende de saint Etienne rapporte que lorsque le navire aborda Chalcédoine, les démons sortirent des flots. Kalkhe est le coquillage d'où l'on tire la pourpre : allégorie de la phase finale de la Grande Coction. L'illumination est double : elle traduit d'une part le passage de la noirceur à la blancheur, et d'autre part l'apparition du pourpre qui signale la naissance de la Pierre (herve.delboy.perso.sfr.fr - Vitraux de Bourges).