Chemin de Vie - La ligne verte
La ligne gnostique passant par Belcaire, Alet, Escale, Magalas, aboutit à l'intersection avec la transversale de la Croix d'Huriel à Chalancon, près de Saint Nazaire le Désert, portant le nom du vocable de la basilique et ancienne cathédrale de Carcassonne. Cette ligne est quasiment parallèle au segment La Cassaigne - Rochemaure qui constitue le chemin de vie corporelle dans l'optique du voyage de l'âme. Rochemaure constitue la porte de la mort, Rochemaure - Fronsac l'agonie ou oeuvre au noir, Fronsac - Huriel l'envolée de l'âme hors du corps ou oeuvre au blanc, Huriel - La Cassaigne une nouvelle incarnation ou oeuvre au rouge.
Au sens d'Henri Pourrat
Voici les doctrines dont Henri Pourrat dans une dernier recueil, La ligne verte, s'est fait le théoricien : retrouver dans le passé ancestral l'âme des choses, communier avec l'éternel présent de la terre maternelle, puiser son inspiration au « royaume de simplicité, de bonne amitié, de vie légère et douce » d'autrefois, car Gaspard vivait juste avant que ne s'ouvre l'ère des chemins de fer. Ces doctrines, profondes, ne manquent pas de subtilités. Henri Pourrat n'est pas un écrivain que l'on aborde facilement. Il y faut quelque initiative, il y suffit de la pénétration d'analyse de M. Cortat, mais alors quel charme, dans ces livres de perpétuelle poésie, de respect, d'émotion et d'amitié (Revue de la Haute-Auvergne, Volumes 33 à 34, Société des lettres, sciences et arts "la Haute-Auvergne", 1931 - books.google.com).
Etapes du chemin de vie
Saint Martin le Vieil
Au début du XIIIème siècle, Simon de Montfort récompensa les moines de Villelongue pour leur prise de position contre les cathares : il leur fit don de nombreuses terres ainsi que du village de Saint-Martin. Villelongue devint alors une abbaye puissante et riche. Par la suite, elle bénéficie de la protection du roi de France (www.payscathare.org - Histoire).
38ème abbé de l'abbaye de Villelongue, Jean VI de Saint Jean de Voisins Moussoulens de 1653 à 1680, sera aussi abbé de Montolieu. Il continua la lutte de son prédécesseur pour la possession de Rieunette, et c'est en 1671, le 13 juin jour de la fête de saint Antoine de Padoue, qu'Élisabeth de Lévis fut assassinée en allant prendre possession de son abbaye de Rieunette (à Ladern sur Lauquet). Sa communauté rejoint alors Carcassonne puis est transféré à Lombez en 1761 (www.rieunette.org - Histoire, (www.belcaire-pyrenees.com - L'abbaye de Villelongue).
Brousses et Villaret
Par la suite, Pierre de Grave, chevalier, seigneur de Peyriac, fut un des seigneurs qui, le samedi 24 janvier 1243, prêtèrent serment au Roi de s'élever contre les entreprises du vicomte de Narbonne (Almeric Ier) et ses héritiers, et de conserver fidèlement les domaines de S.M. Il reçut du roi Saint-Louis, au mois de juillet 1245, avec Arnauld et Raymond de Grave, ses frères, 60 livres de rente, assignées sur les lieux de Casilag, de Brousses, de Cayrolles, de Traussan et d'Azile-le-Petit, et ce prince lui restitua la moitié de la ville de Peyriac, confisquée sur son aïeul, en récompense de ses services et de son dévouement à la cause de la religion (fr.wikipedia.org - Brousses et Villaret).
Tourette Cabardès
Lors de la période cathare, de par sa situation proche du château de Cabaret, le village de La Tourette appelé alors Turetta est un centre actif de l’hérésie. Il constitue un refuge pour de nombreux croyants et parfaits dont plusieurs sont victimes de l’Inquisition au moment de la croisade contre les Albigeois au début du XIIIe siècle. Le cas le plus connu est celui des parfaites Raymonde et Marceline, parentes de Raymond et Bertrand de Miraval. Avec l'aide de ces derniers, elles réussissent à quitter le château de Cabaret avant sa reddition en 1229 et se réfugient à Turetta (fr.wikipedia.org - La Tourette-Cabardès).
Mas Cabardès
La croix en pierre du Mas-Cabardès se montre aujourd'hui à l'angle étroit et obscur formé par le croisement de deux rues, mais elle était isolée autrefois et placée à l'entrée du village. Cette exposition était plus convenable et c'est à peine si l'actuelle est conforme aux règles liturgiques, car un décret de la congrégation des rites, du 22 mai 1596, défend de placer des croix ou des images de saints dans des lieux publics et malpropres, afin qu'elles ne soient pas exposées à des manques de respect. Elle est à deux faces (Bulletin, Société archéologique du Midi de la France, 1901 - books.google.com).
Sur une face, le Christ en croix est entouré d'anges qui reçoivent dans leurs mains le sang qui coule de ses mains et de ses pieds. Un autre tient le phylactère sur lequel sont inscrites les quatre initiales INRI. Deux autres paraissent s'envoler aux extrémités des bras de la croix. Aux deux côtés se tiennent debout la Vierge et saint Jean, sur une tablette soutenue par des anges qui présentent des phylactères portant chacun la moitié du millésime en lettres gothiques. Au-dessus de la croix, un prophète ou un docteur semble annoncer ou expliquer le mystère de la Rédemption (sans doute Isaïe). Sous le suppedaneum, un écusson en pointe montre en chef une navette, indiquant sans doute que l'érection de cette croix pourrait être le fait d'une confrérie de tisserands. Sur le revers de la croix, la Vierge debout tient l'Enfant sur son bras gauche tandis que trois anges élèvent une couronne au-dessus de sa tête. La Vierge est accompagnée, d'un côté par saint Etienne, patron de la paroisse et d'une ancienne abbaye qui parait avoir disparu dès la fin du XIIe siècle ; de l'autre par saint Michel, avec cuirasse et jambières, perçant la tête du dragon sous la forme d'un homme d'armes à moustache épaisse. Un prophète surmonte également le groupe (peut-être David). Un écusson sans figures, accosté d'anges, répond à celui qui est sculpté au pied de la croix (www.culture.gouv.fr).
Sur l'une, le Christ en croix est entouré d'anges qui reçoivent dans des coupes le sang qui coule de ses mains et de ses pieds. Un autre tient le phylactère sur lequel sont inscrites les quatre lettres initiales de l'inscription, qui, depuis le quinzième siècle, avait remplacé l'inscription entière : Jésus Nazarenus rex Judeorum. Deux autres paraissent s'envoler aux extrémités des bras de la croix. Aux deux côtés se tiennent debout la Vierge et saint Jean sur une tablette, soutenue par des anges, dont l'inclinaison unit habilement l'ensemble du groupe a la base carrée qui le supporte. Ces anges présentent des phylactères portant chacun la moitié du millésime en lettres gothiques: MIL. CCCCCXLV. Enfin, au-dessus de la croix, un prophète ou un docteur semble annoncer ou expliquer le mystère de la Rédemption.
Saint Amans Soult
En 1572, en pleine guerre de religion les deux Saint Amans, la Vila mendre (ville de moindre importance), sous suzeraineté directe du roi, fondée en 1225 par des habitants désirant s'affranchir de la tutelle seigneuriale, et la Vila mage (ville principale), s’affrontent pendant quatre jours, la ville restera finalement aux mains des protestants qui détruisent l’église initiale (du XIIIe) en 1581 afin d’édifier un Temple. Toutefois elle sera rebâtie 100 ans plus tard sous son vocable actuel de « Notre Dame de l’Assomption ». Le clocher de l’église du XIIIe a été conservé, il est un bon exemple de l’architecture régionale de cette époque. Après cette période de conflits, qui dure par intermittence pendant près de deux siècles, le commerce se développe et voit apparaître à Saint Amans Soult la production de verre par les gentilshommes verriers. Ces derniers s’installent sur les premiers contreforts de la Montagne Noire qui leur offre les matériaux de base (le bois et la silice) indispensables à leur activité.
Le 3 décembre 1851, la ville de La Bastide de Saint Amans prit définitivement le nom de Saint-Amans-Soult en reconnaissance à ce grand soldat et homme d’Etat que fut le Maréchal Jean de Dieu Soult originaire de la commune (www.saint-amans-soult.fr - Histoire, nominis.cef.fr - Saint Largi).
Le verre a été associé à Rochemaure (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme).
Mélagues
Lou Castellat (qui reste le nom du vieux Brusque) a été le siège d'une entité administrative qui comprenait les places d'Arnac, Tauriac et de Mélagues. Viguerie à l'époque Carolingienne, Brusque se trouve au 9ème siècle parmi les nombreux fiefs des vicomtes de Béziers, le site voit l'édification d'un château avant le 11ème siècle et traverse les âges. Le château ne semble pas avoir été habité continûment par ses propriétaires et l'administration de la communauté des terres de Brusque est très tôt gérée par un consulat.
Si aucun indice ne permet de penser que Brusque fut un refuge cathare, son appartenance à des familles considérées comme tolérant cette hérésie lui valut de subir un siège désastreux vers 1247 et d'être plus tard rattaché au royaume de France.
A la fin du XVIe siècle, la réforme fut bien accueillie dans les vallées de la région et les calvinistes éxercèrent une influence notable. Dans un arrêt de Richelieu en 1626, Brusque figure en effet parmi les quelques villes du Rouergue où la religion réformée était reconnue (fr.geneawiki.com - Brusque).
Dans les années 1550, le protestantisme se répandit en Cévennes, d'abord souterrainement, puis au grand jour dans les années 1560.
Arphy
Durant les troubles religieux, les nombreuses baumes servent de cachettes aux prédicants et aux insurgés. Comme en 1698, le berger Grimal héberge les prédicants Bas et Brousson. Le fait est ébruité et leur présence dénoncée. La "Baume du ministre" abritera pendant de long mois d'hiver différents pasteurs. En 1732, André Verseils, habitant du hameau de Pracoustals est arrêté et conduit à Montpellier où il est jugé pour avoir répandu des livres interdits et pour avoir favorisé la tenue d'assemblées clandestines. Il est condamné aux galères (fr.wikipedia.org - Arphy).
Saumane
Vers 1560, comme les paroisses environnantes, Saumane entonne d'une seule voix les psaumes de la Réforme, ce qu'elle devait par la suite payer chèrement, notamment par la terrible dévastation de 1703, assortie de la déportation à Perpignan de toute une population.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, resplendit l'âge d'or de la soie. Une prospérité inconnue jusque-là revivifie la vallée, faisant surgir un peu partout filatures, magnaneries, habitations nouvelles, donnant naissance à l'agglomération actuelle. Au tournant de la "Belle Epoque", arrive déjà le déclin : mévente de la soie, déprise agricole, saignée de la Grande Guerre, exode rural... à peine interrompu par le conflit de 39-45, au cours duquel Saumane trouve l'occasion de s'illustrer comme un des principaux points d'appui de la Résistance cévenole (www.vallee-borgne.org - Saumane).
Saint Martin de Boubaux
C'est en 1561 que l'église réformée de St-Martin est " dressée " ; la communauté des catholiques de St-Martin, ayant rejoint d'un bloc la Réforme, prend l'église anciennement catholique comme lieu de culte (www.cevennes-a-boubaux.fr - Histoire).
Bessèges
Locus de Balseguis en 1318 puis Besigioe en 1410, sous l'Ancien Régime, Bessèges n'est autre qu'un hameau de la paroisse de Robiac.
Robiac trouve ses origines au temps de la conquête romaine. Surnommé « la villa de Robiacca » était un domaine agricole d’un riche romain ou gallo-romain. Au IXème siècle, des moines bénédictins construisent l’abbaye de Saint Andéol. Tout d’abord une chapelle fut érigée. Elle subit pendant des siècles de nombreuses transformations. Les assises de l’abside témoignent encore de ses origines. Faute de ressources suffisantes la tour du clocher n’a jamais reçu la flèche qui lui était destinée. Plus tard, une église romane fut bâtie dessus. Elle fût rénovée vers 1870. On peut y admirer un magnifique tableau classé « La Délivrance de St Pierre » peint par Xavier Sigalon (1788-1837) ainsi que toute une série de vitraux notamment celui représentant St Laurent subissant le martyr du « grill ». A voir également, les douze tableaux du Chemin de Croix (fr.wikipedia.org - Bessèges, www.mairierobiacrochessadoule.com).
Lagorce
Le nom de "Lagorce" nous vient du nom gaulois "Gortia" qui signifie "haie d'épines" ou "buisson épineux". Le nom a évolué au cours du temps : Lagorsa (XIIe siècle), Gorza (1247), Gorça (1275), La Gorce (1464).
La région a pendant de nombreuses années été marquée par les guerres de religions. Dans la vallée de l'Ibie, près de la digue, il existe une grotte aménagée, appelée la "Grotte Habitée", qui a servi de refuge aux protestants lors de la prise de la place forte de Lagorce en 1629 par Louis XIII et Richelieu (fr.wikipedia.org - Lagorce (Ardèche)).
Intersection de la barre transversale de la Croix d'Huriel et de la ligne gnostique
Avant 1790, Chalancon était une communauté de l'élection de Montélimar, subdélégation de Crest et du bailliage de Die, formant une paroisse du diocèse de Die, dont l'église, dédiée à saint Pierre — Ecclesia beati Petri Chalanconii, 1509 L'église était celle d'un prieuré de l'ordre de Saint-Augustin, congrégation de Saint-Ruf, fondé vers 1100 (Collection de documents inédits sur l'histoire de France, Volume 116, Numéro 9, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1891 - books.google.com).
A Saint Nazaire (Drôme), on se situe ici au cœur de Désert de Drôme, et de l’Archiprêtré du Désert. On peut penser que le nom de la Montagne dite « du Désert » a désigné tout le pays environnant. Chalancon était un fief important au Moyen âge, doté d’un imposant château. En 1268, il appartenait aux Isoard. En 1770 il était entre les mains des Villeneuve-Vence qui le firent démanteler. Le village situé en dessous, accroché à la falaise, possède une église dédiée à Saint Pierre, établissement important dont dépendait l’église Sainte Ariès de la Motte. Mais le 10 janvier 1720, à 10 heures du soir, un terrible éboulement se produisit dans la falaise, emporta l’église et la moitié du village qui fut reconstruit à l’emplacement actuel. A Saint Jean se situa un Prieuré dépendant des hospitaliers (www.vallee-roanne.com).
Sur la commune de Chalancon, la Forêt d'Aiguebelle rappelle le nom de l'abbaye qui fonda sa seconde "fille" sur le site de Feniers, dans la paroisse de Saint Loup et Saint Nazaire de Condat (dans le Cantal).
L’origine du nom est très claire pour Saint-Nazaire qui est le patron de l’église, (en oubliant son compagnon Saint Celse), mais plus obscur pour le désert, nom très ancien du pays. « Sancti Nazarii in Désertum ». Le territoire fut occupé dés la préhistoire puisqu’on a trouvé des traces des chasséens (4000 an AC) dans la grotte du Trou Arnaud. La période gallo-romaine a laissé des fragments de tuiles, ici et là . L’histoire réellement connue débute au Moyen âge. Le village actuel n’existait pas. Seuls était construits l’église plus petite qu’aujourd’hui, celle d’un prieuré bénédictin dépendant d’Aurillac, le chœur de la Chapelle Saint Joseph est probablement une bégude au carrefour de chemins muletiers. La communauté des habitants vivait comme les autres, sur un site perché sur la montagne de Montanègue au lieu dit Saint-Philibert.
On assiste à la descente de Saint-Philibert pour former le village actuel, entre 1350 et 1475 sur un glissement de terrain très ancien de Montanègue, pour avoir de l’eau à volonté et au carrefour de chemins muletiers (Emilien Blain : Saint Nazaire le Désert, capitale du Désert) (www.vallee-roanne.com).
Mais, outre l'église paroissiale, la commune de Saint-Nazaire-le-Désert possède l'ancienne chapelle seigneuriale dédiée à Saint Joseph, la chapelle de Merlet, aujourd'hui en ruines, et la chapelle du Petit-Paris. Il y avait aussi, jusque vers le fin du siècle dernier, une chapelle dédiée à St. Philibert, située sur la montagne de Montanègue (Revue dromoise, Volume 85, Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1986 - books.google.com).
Philiberte est le prénom de la fille de Claude de Brosse, épouse de Philippe Ier de Savoie, qui est un modèle possible de la "Joconde" de Léonard de Vinci (Les sommets de la La Croix d’Huriel : Huriel).
Le désert
Quand les Pères du Désert nomment « Paradis », le désert dans lequel ils séjournent, ils évoquent l'Eden, l'état d'innocence et tentent de le retrouver dans le mystère du Christ ressuscité. Ce désert n'est pas forcément un lieu géographique, il signifie la solitude et le silence réalisés dans le cœur pur, d'où le texte d'Osée (II. 16-18) : « Je vais la séduire, la conduire au désert et parler à son cœur. » Le cœur devient oreille dans la mesure où il sait écouter. Pour entendre, il doit réaliser un état de vide dans le sens où la pureté est un vide qui ne néantise pas mais se déploie en espace. « Le cœur vide a puissance sur toute chose », écrit Eckhart, mais auparavant il avait précisé : « Seul est pur le cœur qui a réduit à néant tout le créé. » Le cœur pur est donc celui, qui, vide de lui-même, est entièrement dépouillé. Dans les grandes traditions orientales et occidentales, le cœur est envisagé comme centre de connaissance avant d'être évoqué comme le siège de l'amour. Toutes les mystiques donnent une importance fondamentale à la pureté du cœur, et particulièrement la pensée orthodoxe. Dans l'hésychasme, le cœur est le plus essentiel parmi les quatre centres de concentration et de prière. Dans le Soufisme, le cœur est l'organe de la vraie connaissance, de l'intuition, du mystère et enfin de l'amour. (Le pneuma (esprit) l'emporte sur le cœur au niveau de l'amour.) Le cœur est le miroir dans lequel se reflète la divinité, il possède en lui une énergie secrète et dans la mesure de sa pureté il reflète les mystères et ceux-ci opèrent un dévoilement (T. de Konninck, L'intelligence des contraires, Les Etudes philosophiques, 1971 - books.google.com).
Chemins parallèles
Le segment La Cassaigne - Rochemaure est quasiment parallèle à la Ligne gnostique passant par Belcaire.
Le village de Magalas se trouve sur la Ligne gnostique et son nom a des résonnances hébraïques (Autour de Rennes le Château : Un alignement inattendu : la ligne gnostique).
Route, Chemin, maagal hébreu. De là le nom de Magala, lieu où les Israélites étaient campés lorsque David combattit Goliath; de Magala, ancienne ville d'Espagne; de Magalas, village de l'arrondissement de Béziers, Hérault; et de Malaga, ville d'Espagne, au royaume de Grenade (Jacques Azaïs, Dieu, l'homme et la parole, ou, La langue primitive, 1853 - books.google.com).
Saint Augustin trouve, dans le combat de David contre Goliath, une excellente figure du combat de Jésus-Christ contre le démon. Voici ses paroles: « David vint donc et trouva les Juifs combattant contre le démon (Goliath et les Philistins en étaient les représentants), et comme il ne se trouvait personne qui osât se présenter pour répondre aux provocations du géant, celui qui figurait Jésus-Christ s'avança au combat. Prenant son bâton à la main, il sort contre Goliath. Alors on vit la figure de ce qui fut réalisé par Notre Seigneur Jésus-Christ. Car le vrai David, le Christ, est venu qui, pour combattre contre le Goliath spirituel, c'est-à -dire contre le diable, a porté lui même sa Croix. Voyez aussi, mes frères, où David frappa Goliath : au front, certes, où il n'avait pas le sceau de la Croix. Car de même que le bâton figurait la Croix, ainsi la pierre qui l'abattit figurait Notre Seigneur Jésus-Christ. » (Sermo XXXVII, alias Sermo 197 de Tempore) (Abbé Vautrain, Manuel des associés de la Confrérie de Sainte-Croix érigée à Bailly-le-Franc au diocèse de Troyes en l'année 1847 - books.google.com).
Pour saint Augustin, le diable est donc un spiritualis Golias, et la victoire de David sur Goliath est le "type", la préfiguration de la victoire de Jésus sur les forces du Mal (Régis de La Haye, Le plus ancien graffiti du cloître de Moissac, BSATG (Bulletin de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne) 118, 1993 - home.kpn.nl).
Le verset 20 du premier livre de Samuel (autrement appelé I Rois) interprète différemment Magala :
"Surrexit itaque David mane, et commendavit gregem custodi: et onustus abiit, sicut praeceperat ei Isai. Et venit ad locum Magala*, et ad exercitum, qui egressus ad pugnam vociferatus erat in certamine" : *près du rempart de chariots — C'est le sens du mot Magala, — c'est-à -dire près des chariots qu'où avait placés autour du camp pour servir de rempart (Joseph Franz Allioli, Nouveau Commentaire littéral critique et théologique, 1868 - books.google.com).
Cette traduction introduit d'une manière had hoc l'article La Croix d’Huriel et la Ligne gnostique : Le Chariot.
Le segment La Cassaigne - Rochemaure traverse Pays Cathare et Pays Camisard (Cévennes), deux régions qui se sont soulevées contre des Goliaths religieux et étatiques, sans toutefois les vaincre dans le temps du conflit.
La notion de chemin de vie est fort ancienne.
Le Père B. Couroyer a rapproché de la littérature égyptienne quelques versets du psautier. Ps 34, 13 reprend une formule qui se lit à el-Amarna, sur une inscription dans la tombe de Aï (XVIIIe dynastie), successeur éphémère de Toutankhamon. Ce même tombeau a conservé le grand hymne à Aton, souvent comparé au Ps 104, 14-18, 20-26, 29-30. Dans cette même tombe encore, l'expression chemin de vie a été retrouvée, elle semble bien être à l'origine du chemin de vie dont parlent les Proverbes et Ps 16, 11. Cette expression désigne la conduite à tenir conformément à l'instruction reçue des sages inculquant les préceptes qui assurent une vie longue et heureuse. On sait que les textes d'el-Amarna ont été utilisés très tard et il n'est pas impossible qu'ils aient eu cours durant une période aussi longue que celle qui sépare l'hérésie d'Akhenaton de l'époque des Ptolémées, mais nous ignorons par quel truchement ils seraient parvenus à la connaissance des scribes d'Israël (Jean-Luc Vesco , L'Ancien testament: cent ans d'exégèse à l'Ecole biblique, 1990 - books.google.com).
En Matthieu 19,16-30, "La situation de notre jeune homme riche rappelle étrangement, à ce moment, celle d'un novice zen. La vie spirituelle lui apparaît, semble-t-il, comme un tout bien ordonné où chacun des actes à accomplir a sa place déterminée, et il s'aperçoit qu'il manque à la sienne encore quelque chose pour que tout soit parfait, mais il ne sait quoi. Le disciple zen pose la question à son maître, mais celui-ci a trop l'expérience des âmes pour répondre directement : une solution ou un principe ne ferait qu'ancrer l'esprit du disciple au plan de la loi, du rite, alors que c'est justement ce plan du moralisme ou du social qu'il faut lui faire dépasser. Et le maître de répondre par un ko-ân, une sorte d'énigme ou de coq-à -l'âne renversant qui bouscule l'esprit et provoque « l'éveil » qui fera éclater le système clos où l'âme du novice est enfermée. Jésus n'use pas de ko-ân. Mais, si le moyen diffère, la méthode est semblable car le problème est le même : faire prendre conscience nu jeune homme riche du désir infini qu'il porte en son âme et l'nider à naître. Jésus n'est pas professeur de morale ni d'ascétique, et mystique, il est docteur c'est-à -dire médecin. Son évangile n'est pas le manuel de spiritualité que tant de chrétiens croient et où ils vont chercher des principes et des solutions, mais une maïeutique qui accouche les âmes de ce qu'elles ont de meilleur, l'être nouveau qu'elles portent en elles-mêmes." (EDL, L'appel du riche de Simon Légasse, Etudes franciscaines, Volume 17,Numéro 41, 1967 - books.google.com).
C'est ainsi que Paul s'oppose à la dévalorisation de la vie présente, entreprise par les rêveurs de Thessalonique. Selon Paul, la vie terrestre du chrétien est double : vie naturelle, d'une part, que le chrétien partage avec les autres, vie réelle de l'autre, celle qui seule est vraie, mais cachée, c'est la vie mystique dans le Christ ; elle ne s'explique que par les forces déjà actives en nous de la deuxième période, de l'âge céleste. « Notre vie est cachée dans le Christ. » (Josef Holzner, Paul de Tarse, 1997 - books.google.com).
Dans l'Epître aux Galates 2,20, "S. Paul parle d'une double vie, savoir de la Vie naturelle du Corps : je vis dans la Chair, & de la Vie spirituelle de l'Ame : je vis dans la Foy du Fils de Dieu. La Vie du Corps & la Vie de l'Ame sont deux Vies différentes, mais elles ont toutes deux un même principe dans le Chrétien. Et c'est ici que je dois vous faire remarquer toute la beauté des paroles de S. Paul, & la richesse du sens qu'elles renferment. Ce que je vis dans la Chair, dans ce Corps mortel, je le vis dans la Foi du Fils de Dieu. On conçoit bien que c'est par la Foy que le Fidelle vit de la Vie de l'Ame, qui est la plus noble & la plus excellente. Mais ne pouvons nous point dire que la Foi est aussi le principe par lequel le Fidelle vit & se conduit dans les choses même qui concernent le Corps & la Vie presente ? Pendant qu'il vit sur la Terre, il est assujetti aux necessitez du Corps, & par conséquent à diverses occupations temporelles; il doit pourvoir aux besoins de cette Vie passagere, il doit être utile aux autres dans la Societé civile, la Pieté ne l'oblige point à sortir du monde, & à renoncer aUx soins d'une Vocation légitime. Mais pour tout cela, il ne vit pas pour la chair & pour le Monde. On peut vivre dans la chair, sans être charnel; on peut vivre dans le Monde, sans être Mondain; on peut vivre sur la Terre, sans être de la Terre." (Jean-Frédéric Ostervald (théologien), Douze sermons sur divers textes de l'Ecriture sainte, 1725 - books.google.com).
Quelle serait cette vie spirituelle de l'âme ?
La ligne gnostique, qui double donc le segment La Cassaigne - Rochemaure, commence à Belcaire dont l'église est voué aux jumeaux (doubles) Côme (Cosme) et Damien.
Côme vient du grec cosmos, le monde ; et Damien de Damia, la déesse de la fertilité et des accouchements (Le martyrologe romain publié par l'ordre de Grégoire XIII, revu par l'autorité d'Urbain VII et de Clément X: traduction nouvelle, 1866 - books.google.com).
Damia et Auxesia, honorées surtout dans le Péloponnèse, comme d'antiques déesses de la fertilité et de l'accouchement, passaient, au moins à Trézène, pour être venues de Crète ; de la même façon, en Sicile, on attribuait une origine Cretoise à un culte des Mères. Il semble qu'on rencontre ainsi, à travers le monde grec, une série de répliques du couple crétois des Eileithyiai, le plus souvent représentées en effet par deux (Pierre Demargne, Plaquettes votives de la Grèce archaïque. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 54, 1930 - books.google.com).
Relevons le fait que le nom de Mayronnes, sommet du Sceau de Palaja, vient des Matrones celtes qui, elles sont représentées par trois.
Dans l'Inde antique, la médecine a occupé une place prépondérante depuis les premiers temps. Ce sont les mythes relatés par les livres sacrés des quatre Vedas qui nous renseignent sur ces anciennes pratiques (1400 av. J.C.). Selon la légende relatée par le Rigveda (2000 av.J.C.), Brahma enseigna le savoir médical à un sage qui le transmit à son tour aux jumeaux Acvins, fils du Soleil et médecins des dieux. Les Acvins sont évoqués dans non moins d'une cinquantaine d'hymnes où sont célébrées, entre autres, leur virtuosité chirurgicale et leur capacité de rendre sa fertilité à l'homme stérile ainsi que de donner la fécondité à la jeune épousée. Ces jumeaux célestes sont représentés dans toutes les civilisations indo-européennes et leur parenté avec les Dioscures grecs Castor et Pollux, par exemple, ne fait aucun doute. Ce n'est donc pas par hasard que les saints Cosme et Damien, derniers descendants des cultes dioscuriques occidentaux, sont devenus les patrons des chirurgiens et des médecins (Fernand Leroy, Histoire de naître: De l'enfantement primitif à l'accouchement médicalisé, 2001 - books.google.com).
L'ange Raphaël devait par la suite céder de telles fonctions protectrices aux saints Côme et Damien (Revue des études anciennes, Volume 63, 1961 - books.google.com).
Raphaël ("dieu guérit") est associé à La Cassaigne, tandis que saints Côme et Damien le sont à Belcaire, sur le montant vertical de la Croix d'Huriel.
A l'autre bout, à Saint Nazaire le Désert, est vénéré saint Nazaire qui avec Celse forme une paire de saints jumelés à défaut d'être jumeaux comme Côme et Damien.
Le culte de Nazaire et Celse se répandit très largement, non seulement en ltalie, mais aussi dans toute la Gaule: c'est au premier que se rattache la cité portuaire de Saint-Nazaire, près de Nantes, et on les retrouve à Trêves, à Carcassonne, à Embrun, à Rouen et ailleurs, dès le Ve siècle. Leur légende reflète la diffusion de leurs reliques, car elle les fait circuler en Gaule pour annoncer l'Evangile. Le début de la légende montre d'abord Nazaire seul: né à Rome, il se rend à Milan où il visite Gervais et Protais dans leur prison et reçoit l'ordre, en songe, d'aller porter l'Evangile en Gaule. C'est alors qu'il rencontre Celse, qui va s'attacher à lui et tous deux, venus à Milan, y seront mis à mort pour leur foi. Vous aimeriez bien savoir où Nazaire rencontra Celse ? Voici ce qu'écrit saint François de Sales dans l'appendice concernant les fêtes propres à Genève, qu'il ajouta au calendrier de l'Église Romaine publié en 1612: «28 juillet, fête des saints martyrs Nazaire et Celse, et d'Innocent, pape et confesseur, desquels saint Nazaire, se rendant d'ltalie à Trêves et s'arrêtant assez longtemps dans la cité de Genève, y convertit à la foi beaucoup de gens, parmi lesquels Celse, citoyen de Genève encore tout jeune, qui fut ensuite son compagnon dans le martyre. Double». Ce texte ne parle pas de Pantaléon, que l'on fêtait alors la veille, mais ajoute le Pape Innocent Le mot «double» est une donnée liturgique indiquant le rang de la fête. ll y a eu de grandes discussions pour savoir si l'événement rapporté est bien à situer à Genève et non à Gênes, la confusion étant possible dans les anciens textes latins. A vrai dire, c'est là vaine dispute: on est dans le domaine de la légende et les deux martyrs ne vinrent dans l'une ou l'autre de ces villes que sous forme de reliques (Claude Savary et Christophe Gros, Des jumeaux et des autres, Musée d'ethnographie, Genève, 1995, p. 115).
Pantaléon, saint fêté la veille le 27 juillet, est associé à Genève aux deux autres, dans l'église Saint Gervais et Saint Protais, deux jumeaux. mais la fête de Pantaléon était fixée au 28 juillet dans l'ancienne liturgie chartraine et comportait un office de la passion du saint dont les neuf leçons fournissent l’explication des médaillons légendaires de cette verrière (www.vitraux-chartres.fr - Pantaléon).
On ne voit pas bien pourquoi le culte de saint Pantaléon est venu en Savoie ; médecin et martyr sous Dioclétien, il est invoqué contre toutes sortes de maladies ; des reliques sont signalées à Saint-Jean-de-Maurienne dès 1447 et à Chambéry en 1617 ; il avait des chapelles à Chambéry, Orcier, Granier, Hauteville-Gondon et Sainte-Foy. Cette localisation peut faire supposer une origine italienne. Les saints Nazaire et Celse, ont, comme saint Pantaléon, leur fête le 28 juillet (Arnold van Gennep, La Savoie: vie quotidienne, fêtes profanes & religieuses, contes & légendes populaires, architecture & mobilier traditionnels, art populaire, 1991 - books.google.com).
La commune de Saint Pantaléon les Vignes, dans la Drôme près de Valréas, se trouve sur la ligne gnostique joignant Belcaire à Saint Nazaire le Désert.
On fait venir le nom de Nazaire de l'hébreu nassor, consacré, séparé, mais ne viendrait-il pas des Nazareni, peuple du Liban, au sources du Jourdain ? Celse est issu du latin celsus, grand, haut, élevé. C'est le nom d'un célèbre médecin romain.
Aulus Cornelius Celsus, francisé en Celse, né à Rome ou à Vérone, est un médecin et écrivain de l'antiquité, surnommé l'Hippocrate latin et le Cicéron de la médecine. Celse vient d'une famille distinguée. On connaît peu de choses de sa vie, mais il semble cependant certain qu'il ait vécu au temps de l'empereur Auguste (de la fin du Ier siècle av. J.-C.. au début du Ier siècle). Aulus Cornelius Celsus serait né à Vérone, il écrivit De Artibus, ouvrage aujourd'hui disparu, une vaste encyclopédie couvrant des domaines aussi variés que l'agriculture, l'art militaire, la rhétorique, la philosophie, la jurisprudence et la médecine. Celse était un naturaliste encyclopédiste qui exerça la médecine à Rome au cours du Ier siècle. Selon le jugement de Quintilien, il traitait avec un égal succès de l'agriculture, de l'art militaire et de la médecine. Il ne nous reste de lui qu'un traité de médecine, De Arte medica, en huit livres, l'ouvrage le plus précieux en ce genre que nous aient légué les Romains : il n'est pas moins remarquable par le style que par le fond des choses. Le huitième livre de l'ouvrage De Medicina libri octo, est la seule partie de son œuvre qui nous soit parvenue. Il représente le premier ouvrage complet sur la profession médicale. Il fut le premier auteur médical dont l'œuvre fut imprimée en caractères mobiles (en l'an 1478) (fr.wikipedia.org - Aulus Cornelius Celsus).
Le psaume 41, associé à la commune de Serviès-en-Val, lie âme et sources du Jourdain :
Mon âme vient-elle à défaillir, / je me souviens de Toi, / En exil, au pays de l'Hermon / aux sources du Jourdain, / près d'une montagne où je suis humilié (peresdeleglise.free.fr).
Le nom de Jacopo Sannazar vient du prénom Nazaire. D'ailleurs l'auteur napolitain serait né le 28 juillet, jout de la fête du saint.
En contaminant sa réinvention du mythe de Protée et l'histoire politique napolitaine pendant les guerres d'Italie, Sannazar se persuade donc que le temps humain est dépourvu de transcendance. Pour signifier que l'Incarnation la réintroduit dans l'histoire humaine, le De partu Virginis transporte la source de l'Oceanos virgilien jusqu'à la source du Jourdain, dans les eaux duquel le Christ est baptisé. Dans son livre intitulé Sacramentum futuri, Jean Daniélou a consacré un chapitre au Jourdain, dans lequel il utilise le traité de Grégoire de Nysse sur le baptême. Ce Père de l'Eglise grecque expose que le Jourdain entoure la terre entière pour se jeter dans le Paradis en lui rapportant les hommes engendrés par l'Esprit saint. Le Jourdain, figure du baptême, hérite de la tradition grecque qui faisait de l'Oceanos le fleuve [psychopompe] qui transporte les âmes dans l'autre monde. Sannazar prend soin de préciser que les eaux du fleuve refluent vers leur source à l'exact moment où le Jourdain achève d'observer les détails de son urne fluviale, où est représenté le baptême du Christ ainsi accompli (Marc Deramaix, Il mito di Proteo e la teologia poetica nell'opera del Sannazaro, Il sacro nel Rinascimento: atti del 12. Convegno internazionale : Chianciano-Pienza, 17-20 luglio 2000, 2002 - books.google.com).
Le Jourdain entoure la terre pour reporter en Paradis les âmes régénérées (Perrine Galand-Hallyn, Carlos Lévy, Vivre pour soi, vivre dans la cité de l'antiquité à la Renaissance, 2006 - books.google.com).
Toute cette partie de la montagne que nous avions traversée dans la journée, et les chaînes qui en dépendent depuis Antioche au nord, jusques au-dessus de Latakié au midi, sont occupées par les Nosaïris. Il est digne de remarque que les mêmes montagnes étoient autrefois habitées par un peuple particulier, dont le nom de Nazareni [donné par Pline à un peuple de cette région] semble s’être conservé dans le nom actuel des Nosaïris. Ils se composent aujourd’hui de dix-huit à vingt tribus différentes, commandées par des chefs particuliers. Ces tribus, répandues dansles principaux villages et dans les hameaux voisins, forment, dans le scinde ces montagnes, autant d’arrondissemens distincts. Les principaux sont ceux de Saflila, Messid, Kadmous, Meokab, Tortose, Rouad, Banias. Banias ou Belnias est l'ancienne Balanea, située au pied du mont Liban, à quatorze lieues de Latakié. Cette ville, que les historiens des croisades nomment aussi Paneas et Cæsarea Philippi, joue un grand rôle dans les guerres des princes d’Alep et de Damas avec les croisés. C’étoit alors une ville trèsforte, dont ceux-ci furent un moment les maîtres. L’an 1167 de notre ère, elle leur fut enlevée par Noradin, qui régnoit alors à Alep, et Saladin la reprit ensuite au fils de ce dernier (Louis-Alexandre-Olivier de Corancez, Itinéraire d'une partie peu connue de l'Asie Mineure, 1816 - books.google.com).
Paneas, la Banias moderne, était le nom de la ville siluée auprès des sources du Jourdain, que Philippe agrandit et embellit, en lui donnant le nom de Césarée. Paneas devint ainsi la Cœsarea Philippi (Ant. Jud., XVIII, II, Bell. Jud., II, IX, 1.). Plus tard, le roi Agrippa le Jeune ayant considérablement augmenté l'importance de Césarée de Philippe, lui donna le nom de Néronias (Anf. Jud., XX, IX, 4.) (M.L. de Saulgy, Encyclopédie théologique, Dictionnaire des antiquités bibliques, Migne, 1859 - books.google.com, Nonagones : Synthèse : YOR DAN).
Mondes parallèles
L'abbaye de Fontcaude se trouve près de la Ligne gnostique et est illustrée par un de ses abbés, Bernard.
Un autre moine, de l'ordre des Prémontrés, Bernard, abbé de Fontcaude dans le diocèse de Narbonne, avait composé de son côté, un traité contre les Vaudois et les Ariens; c'est par ce dernier nom que l'on désignait alors les Cathares (Jean Guiraud, Cartulaire de Notre-Dame de Prouille: Précédé d'une étude sur l'albigéisme languedocien aux XIIe & XIIIe siècles, Volume 2, 1907 - books.google.com).
Vers 1190, Bernard de Fontcaude écrivit en effet Contra Valdenses et contra Arianos (Aimé Michel, la France qui dit non, Histoire et guide de la France secrète, Planète, 1968, p. 94).
Toutes les tentatives faites par l’Église contre la liberté de pensée qui régnait dans le Midi, restèrent sans effet; le décret du concile de Vérone, de 1184, ne trouva pas encore d’exécuteurs en France; peu d’années après l’expédition armée du légat Henri, le clergé fut même de nouveau réduit à accorder aux hérétiques les honneurs de discussions publiques, jugées par des laïques choisis parmi les deux partis; une de ces discussions, fort remarquable, eut lieu , vers 1190, dans la métropole de Narbonne, entre des Vaudois et l’abbé Bernard de Fontcaude. Les évêques du pays, stimulés tant de fois par le pape et ses légats, étaient tout disposés a sévir; mais la résistance des seigneurs et du peuple les condamnait a l’inaction (Carl Wilhelm Adolph Schmidt, Histoire et Doctrine de la secte des Cathares ou Albigeois, Volume 1, 1849 - books.google.com).
L'abbaye de Fontcaude se trouve sur la commune de Cazedarnes, près de la ligne gnostique qui passe à Cazouls-lès-Béziers.
Pour les Cathares, Jésus n'a jamais promis la "résurrection de la chair", mais l'accès au "Royaume du Père", c'est- à -dire au monde purement spirituel. Au XXe siècle, on dirait un univers "parallèle" supérieur affranchi des contraintes, et des limitations, de l'espace et du temps, qui caractérisent, précisément, la matière et la chair. les apparitions de Jésus "réssuscité" décrites par les Evangiles manifestent d'ailleurs une "chair" très hypothétique : les disciples ne le reconnaissent jamais spontanément ; il apparaît, puis s'efface sans qu'aucun obstacle ne l'arrête, et, surtout, il disparaît définitivement au bout de quarante jours (José Dupré, Catharisme et chrétienté : La pensée dualiste dans le destin de l'Europe, 1999 - books.google.com).
Vie philosophique parallèle
Des écrits (De summo bono) de Boèce de Dacie, né au Danemark vers 1245, furent condamnés en 1277 par l'évêque de Paris Etienne Tempier. Pour lui, plus encore que pour son confrère Siger de Brabant, maîtres seuls visés tous deux par la censure transmise par la tradition manuscrite du décret Tempier, la philosophie a une méthodologie propre qui ne saurait être subordonnée à la théologie (Benoît Patar, Dictionnaire des philosophes médiévaux, 2006 - books.google.com).
Il nous apparaît assez évident que les propos du maître dace ont été condamnés parce qu'ils laissaient entendre que la vie selon l'intellect, parallèlement à la religion, pouvait assurer la perfection de l'humaine nature in hac uita mortali et servir de tremplin pour toucher éventuellement à la béatitude céleste que révèle la foi. Boèce ne nie pas que le chemin du christianisme conduit à la vie éternelle mais, ce qui est inacceptable pour les théologiens qui le condamnent, il semble mettre en parallèle avec lui, donc à égalité, un chemin de vie philosophique.
Il était en effet de bon ton pour l'évêque Tempier, de dissimuler, sous l'apparence d'un souci charitable de protéger les bonnes âmes des gens du peuple contre les « exécrables erreurs » des artiens ce qui était en fait le véritable objectif de sa condamnation sur le plan éthique : empêcher l'apparition, à côté de la morale chrétienne, d'une morale philosophique compétitive afin de sauvegarder la mainmise de l'Église sur « l'ordonnance » et la « gestion » éthiques des consciences (La condamnation parisienne de 1277, traduit par David Piché, Claude Lafleur, 1999 - books.google.com).