Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Les Prophètes et Rennes le Château   Le sceau-signature et la Croix d’Huriel   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES GRAND PARCHEMIN SCEAU SIGNATURE METAUX CROIX HURIEL CYCLE

On a pour la Croix d'Huriel : ouest - Martial - Limoges - fer ; est - Trophime - Arles - or ; nord - Austremoine - Clermont - cuivre ; sud - Saturnin - Toulouse - plomb. Pour la Croix des Prophètes, reproduction de la Croix d'Huriel : ouest - Marie-Madeleine - Rennes-le-Château - or ; est - Nazaire - Rennes-les-Bains - plomb ; nord - Martin - Cassaignes - fer ; sud - Eugénie - Saint Just - cuivre (Les sommets de La Croix d’Huriel : Aux confins des diocèses : aspects métallurgiques, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature : aspects métalliques et jeu d’orgue).

Ce qui indique une sorte de déplacement ou de cycle de transmutation pour passer d'un système à l'autre : fer -> cuivre -> plomb -> or (-> fer) ; ouest - nord - sud - est (- ouest).

Cela correspond à un raccourci du cycle entrevu par Albert Poisson à partir de celui donné par Roger Bacon (1214-1294), surnommé Doctor mirabilis, philosophe, savant et alchimiste anglais (fr.wikipedia.org - Roger Bacon, Le carré SATOR, du fer à l'or - nonagones.info).

Dans la nature, les métaux imparfaits, formés tout d'abord, se transforment peu à peu en métaux de plus en plus parfaits; les sept métaux prennent naissance par une série invariable de transmutations, qui ont toujours lieu suivant le même cycle, fer, cuivre, plomb, étain, mercure, argent, or : " Nous avons en eflet démontré clairement dans notre Traité des minéraux, que la génération des métaux est circulaire; on passe facilement de l'un à l'autre suivant un cercle. Les métaux voisins ont des propriétés semblables; c'est pour cela que l'argent se change facilement en or" (Albert le Grand, Le composé des composés) (L.A. Hallopeau, Les théories des alchimistes et leur influence sur les premières doctrines chimiques, Revue générale des sciences pures et appliquées, Volume 29, 1918 - books.google.fr).

Roger Bacon dans son Miroir de l'alchimie classe en effet les métaux du plus au moins pur : or, argent, étain, plomb, cuivre, fer, mais sans parler de mercure (ou vif-argent) (Albert Poisson, Cinq traités d'alchimie des plus grands philosophes: Paracelse, Albert le Grand, Roger Bacon, R. Lulle, Arn. de Villeneuve, 2015 - books.google.fr).

Entre plomb et or, étain, mercure et argent seraient entre parenthèses.

Les numéros atomiques des métaux de la Croix d'Huriel sont fer 26, cuivre 29, plomb 82, or 79.

La séquence fer -> cuivre -> plomb -> or (-> fer) suit les opérations +3, +53, -3, (-53).

C'est ainsi que, pour transmuer le fer en or, il faudrait ajouter cinquante-trois protons à son noyau de vingt-six protons. La réalisation expérimentale de la transmutation du mercure en or a révélé que le grand rêve des alchimistes était étrangement proche de la réalité. Il est intéressant de remarquer que ces deux métaux se suivent dans la classification établie d'après la structure atomique. Le physicien Jean Perrin a reconnu que les alchimistes étaient « les précurseurs géniaux des magiciens modernes de l'atome » (René Alleau, Alchimie, Encyclopedia Universalis), ce qui ne veut pas dire qu'il faille accorder aux alchimistes un savoir qu'ils ne possédaient pas. L'alchimie ne fut ni tout à fait une « pré-chimie », ni encore moins une « pré-physique nucléaire » ; elle « ne peut pas être comprise chimiquement ; elle doit être interprétée alchimiquement... C'est un monde essentiellement fermé, historiquement et logiquement lointain» (René Alleau, Alchimie, Encyclopedia Universalis) (Margaret Llasera, Représentations scientifiques et images poétiques en Angleterre au XVIIe siècle: à la recherche de l'invisible, 1999 - books.google.fr).

Personne, par exemple, n'a compris, jusqu'aux premières années du dix-septième siècle, que le vitriol bleu est un composé de cuivre, et qu'une dissolution de ce sel n'est, à proprement parler, que du cuivre dissous. Aussi le dépôt de cuivre que l'on obtient en plongeant une lame de fer dans une semblable liqueur, est-il donné comme une preuve sans réplique de la transmutation du fer en cuivre par Paracelse et Libavius (Louis Figuier, L'alchimie et les alchimistes, 1856 - books.google.fr, Relocalisation beaujolaise IX, 20 - www.nostradamus-centuries.com).

Le plomb, comme l'étain, est susceptible de prendre une belle forme cristalline quand on le déplace de ses dissolutions par un métal moins oxydable. La cristallisation du plomb, représentée par la figure 1, est désignée sous le nom d'arbre de Saturne. Voici comment on peut faire l'expérience : on dissout 30 grammes d'acétate de plomb dans un litre d'eau, et on verse la solution dans un vase de forme sphérique. On adapte au bouchon de ce vase un morceau de zinc auquel on attache cinq ou six fils de laiton écartés les uns des autres; on plonge ce système dans la liqueur, et bientôt on voit les fils de laiton se couvrir de paillettes de plomb brillantes et cristallines, qui croissent et grandissent de jour en jour. Les alchimistes, qui connaissaient cette expérience, croyaient qu'il y avait là transformation du cuivre en plomb, tandis qu'il n'y a en réalité que substitution d'un métal à l'autre. Le cuivre se dissout dans le liquide, et il est remplacé par le plomb qui se dépose; mais il n'y a aucune métamorphose qui s'accomplisse. On peut varier à volonté la forme du vase ou la disposition des fils qui servent de support aux cristaux de plomb (La chimie sans laboratoire : le plomb, Le Magasin pittoresque, Volume 38, 1870 - books.google.fr).

Espérer changer du plomb en or ! De nos jours, la figure de l'alchimiste fait sourire. Pourtant, l'alchimie a correspondu à une étape de la science et, au Moyen Âge, les alchimistes étaient révérés avec autant de constance qu'ils sont moqués aujourd'hui. L'origine de l'alchimie est très ancienne et se confond avec la volonté de l'homme d'intervenir sur le milieu qui l'entoure. Elle commence à être codifiée par les Grecs mais c'est au Moyen Âge et à la Renaissance qu'elle connaît son âge... d'or... (Emmanuel Pierrat, Les Symboles pour les Nuls, 2015 - books.google.fr).

C'est Jupiter qui transforme le plomb en or - il est la poudre de projection parfaite, dit Zosime - car le signe des Poissons est suivi de celui du Bélier, signe printanier de résurrection (Alchimie Mystique & Traditions Populaires, Les cahiers de Fontenay n° 33, 1983 - books.google.fr).

...Hermès inconnu qui m'assistes Et qui toujours m'intimidas, / Tu me rends l'égal de Midas, / Le plus triste des alchimistes ; / Par toi je change l'or en fer / Et le paradis en enfer...

Ici est introduite l'idée féconde de l'alchimie lyrique. Sous la direction d'un Hermès inconnu — Hermès (Mercure) présidait à la transmutation des métaux, suivant les alchimistes qui considéraient le mercure comme la base nécessaire du grand œuvre — , le poète a reçu un pouvoir analogue à celui qui fut accordé par Bacchus à Midas, roi de Phrygie. Ce dernier voyait se changer en or tout ce ce qu'it louchait, mais consterné bientôt par les conséquences néfastes de ce privilège, il avait trouvé sa délivrance en se baignant dans le Pactole. Baudelaire, au contraire de Midas, change l'or en fer, et il gardera à jamais ce pouvoir, souvent maléfique. Pourtant, dans un poème sans titre et inachevé qu'il destinait un moment à compléter la préface de son tivre, il reparte de transmutation et d'alchimie, mais, cette fois, embrassant toute son œuvre d'un regard, il peut s'enorgueillir d'avoir transformé, lui l'ouvrier du verbe, les données vulgaires de la vie en un métal glorieux et rutitant : Anges revêtus d'or, de pourpre et d'hyacinthe, / O vous, soyez témoins que j'ai fait mon devoir / Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte, / Car j'ai de chaque chose extrait la quintessence, Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. [...]

Dans son Journal intime, alors inédit, un autre solitaire, esprit tourmenté et profond comme Baudelaire, Frédéric Amiel, notait, en date du 31 octobre 1852, l'inoubtiable et cétèbre aphorisme: « Un paysage est un état d'âme ». Or, l'Alchimie de la douleur fut publiée pour la première fois dans l'Artiste du 15 octobre 1860; cette rencontre à leur insu des deux méditatifs contemporains (nés l'un et l'autre en 1821) éctaire la psychologie esthétique de la fin du romantisme (Robert-Benoît Chérix, Commentaire des "Fleurs du mal": essai d'une critique intégrale : avec introduction, concordances et références, notes et index, 1993 - books.google.fr).

Trois siècles plus tôt, "les Dialoghi della imitations poetica que Bernardino Partenio (vers 1500-1588) publie en 1560 sont significatifs de la façon dont l'œuvre de Camillo est reçue. [...] Nous trouvons dans les pages de Partenio, quelques-uns des thèmes qui reviennent avec beaucoup d'insistance dans les préfaces des éditions contemporaines d'ouvrages de Camillo : l'exaltation de l'utilité extraordinaire de la méthode de celui-ci va de pair avec le souci que ses textes inédits ne soient objet de plagiat. Dans les mots que Partenio met sur les lèvres de Trissino il y a quelque chose en plus: l'image de l'alchimie est une citation précise de la dimension occulte, «transmutatrice», que Camillo attribuait à son travail sur les mots, sur la «matière» de l'éloquence. C'est justement pour cela que l'action des plagiaires qui volent et avilissent les découvertes de Camillo est représentée comme un procédé alchimique renversé : à partir de l'or et de l'argent, ils n'obtiennent que du fer et du plomb, tout comme les dépôts fertiles des «lieux topiques» se transforment en répertoires banals: «ils parlent continuellement d'artifices, d'idées, de formes, de forêts...»" (Lina Bolzoni, La Chambre de la mémoire : Modèles littéraires et iconographiques à l'âge de l'imprimerie, 2005 - books.google.fr).

On retrouve cette transmutation chez Nostradamus dans un quatrain semblant porter sur l'année 1475, défaite genevoise pendant les Guerres de Bourgogne face aux Suisses confédérés dont le canton de Fribourg où le village de Villarepos (Villareppoz en 1396, Rupertswyl en allemand en 1578) se trouve. A l'époque Antoine d'Avenches, mort en 1475, en était le seigneur. Il était gouverneur du Pays de Vaud en 1473 pour le compte du duc de Savoie, allié du duc de Bourgogne et de Genève, dont il était un fidèle. "contre Raypoz" désigne le canton de Fribourg opposé aux précédents. Le canton de Vaud sera encore envahi en 1536 par les Suisses. Berne le gouvernera jusqu'en 1798. 1536 est proche de la date de 1533, année de commencement du "règne" de la Lune, dont le métal associé est plutôt l'argent que le fer, selon les chornocratories de Roussat.

Quantrain 44 de la IXème centurie : Migres migre de Genesve trestous. / Saturne d'or en fer se changera, / Le contre RAYPOZ exterminera tous, / Avant l'advent de ciel signes fera.

1475 est aussi la date de début du calendrier perpétuel de Regiomontanus qui portent jusqu'à 1506. Les éphémérides achetées et compulsées par Nostradamus furent celles de Regiomontanus, Stoeffler, Pitatus, puis celles de Stadius et Leowitz (Christian Turpin, Nostradamus décodé, 2010 - books.google.fr, Guerres de Bourgogne, IX, 44, 2117-2118 - www.nostradamus-centuries.com).

Correspondance des saints évêques des diocèses contigus et des saints de la Croix des Prophètes

A Tarascon, au moins, on trouve une tradition populaire : celle de la célèbre Tarasque, vaincue par la sainte du pays. Il est possible que cet élément légendaire ait préexisté à la "découverte" du tombeau de Marthe en 1187. [...] On ne pouvait laisser sans légende un lieu saint comme celui-là. Les écrivains du pays se mirent à l'œuvre. Cette légende ne se trouve ni dans Surius ni dans les Bollandistes. Il faut la chercher soit dans le Sanctuarium de Mombritius (t. II), soit dans les manuscrits. Vincent de Beauvais et Jacques de Voragine la reproduisent d'une façon satisfaisante. L'Évangile leur fournissait déjà des données importantes; ils connaissaient la légende de Vézelay sur saint Maximin et sainte Madeleine. C'est celle-ci qui fournit le cadre pour la partie provençale. J'ai dit le cadre. Les moines de Vézelay, qui n'avaient fabriqué cette légende que pour authentiquer leurs reliques, ne s'étaient pas mis en peine de développements merveilleux. A Tarascon, on ne pouvait se contenter de si peu. Le légendaire ne manqua pas de faire arriver sainte Marthe en compagnie de sa sœur Madeleine; et comme celle-ci avait eu en Maximin une sorte de tuteur, il adjoignit à sainte Marthe, en cette qualité, un des sept diacres de Jérusalem, Parménas. De plus, il fit embarquer avec eux tout un personnel d'archevêques et d'evêques pour les différentes villes de Gaule, saint Trophime d'Arles, saint Paul de Narbonne, saint Saturnin de Toulouse, saint Martial de Limoges, saint Eutrope de Saintes, saint Julien du Mans, saint Austrégisile de Bourges, saint Gatien de Tours, saint Irénée de Lyon, saint Ferjeux de Besançon, saint Eutrope d'Orange, saint Front de Périgueux, saint Georges du Puy-en-Velay, saint Denis de Paris. Cette incursion dans l'histoire ecclésiastique n'était pas très heureuse, car elle réunissait dans la même mission des personnages qui ont vécu en divers siècles, depuis le deuxième jusqu'au septième. Chose remarquable, Lazare n'est pas du voyage ; il est même noté expressément qu'il était évêque en Chypre. [...]

Ce pieux roman est censé avoir été écrit en hébreu par une certaine Marcelle, suivante de sainte Marthe, et traduit en latin par Syntique, autre compagne de la sainte. Syntique a été évidemment empruntée à l'épître de saint Paul aux Philippiens ; quant à Marcella, c'est le décalque féminin du prétendu Marcellus, sous le nom duquel circulaient des légendes relatives à saint Pierre et à saint Paul. M. Faillon n'a pas inséré cette pièce dans son recueil de documents sur les saints de Provence. Launoy avait mené grand ramage des énormes absurdités qui s'y rencontrent. En revanche, on trouvera dans les Monuments inédits de M. Faillon une pièce dérivée de celle-ci, dont elle ne diffère que par de longs développements tirés de l'Ecriture sainte et une rhétorique plus délayée. C'est ce que l'éditeur1 appelle La vie de sainte Marie-Madeleine et de sainte Marthe, par Raban Maur. Il en fait le plus grand état. Cette rédaction a été tirée par lui d'un manuscrit d'Oxford, du quatorzième siècle; on n'a pas lieu de croire qu'elle remonte beaucoup plus haut que sa transcription dans ce manuscrit. Quant au nom de Raban, qui se lit en tête, il ne saurait en imposer beaucoup plus que ceux de Marcella et de Syntique. [...]

En résumé :

1 . Avant le milieu du onzième siècle, il n'y a pas la moindre trace du système d'après lequel les saints de Bethanie et autres saints palestiniens seraient venus en Provence. La tradition de l'église grecque, en tant qu'elle les mentionne, les fait vivre et mourir en Orient, où ils sont enterrés, honorés, transférés.

2. Vers le milieu du onzième siècle apparaît à Vézelay le culte de sainte Madeleine. Pour authentiquer les reliques que l'on croit avoir d'elle, on imagine le voyage de Madeleine et de Maximin, de Palestine en Provence; on identifie leurs tombeaux avec les sarcophages de Saint-Maximin; enfin, on prétend les avoir ouverts pour y voler les corps saints. Dans un premier récit, on les fait voler tous les deux, puis on se décide à ne réclamer que sainte Madeleine. Cette histoire s'accrédite et fait foi jusque vers la fin du treizième siècle.

3. A Tarascon, en 1187, on découvre un corps saint qui est réputé être celui de sainte Marthe. La légende composée en son honneur rattache naturellement la venue de sainte Marthe à celle de Madeleine, d'après les données de la légende de Vézelay.

4. Dans la premièie moitié du treizième siècle s'établit le pèlerinage de la Sainte-Baume. Jusque-là cette caverne était dédiée à la sainte Vierge; on y localise l'épisode de la pénitence de Madeleine, épisode adventice, ajouté après coup à la légende de Vézelay, d'après la vie de sainte Marie l'Égyptienne.

5. Dans la seconde moitié du treizième siècle on conteste le transfert de sainte Madeleine à Vézelay et l'on prétend qu'elle est restée à Saint-Maximin. Pour l'établir, sans cependant heurter la légende bourguignonne de la translation,, on a recours, en 1279, à une supercherie qui réussit.

6. Les nombreuses chartes provençales qui; depuis l'année 1038 jusqu'au milieu du treizième siècle, mentionnent les églises de Saint-Maximin et de Sainte-Marie-de-la-Baume, ne contiennent pas la moindre trace d'une tradition locale quelconque relative à sainte Madeleine.

7. Le saint Maximin honoré dans l'église qui porte son nom n'a été considère comme évêque d'Aix que d'après les indications de la légende de Vézelay. On ne peut savoir quel il est, si c'est un saint du pays ou d'ailleurs, un martyr, un confesseur, un évêque.

8. Les sarcophages du cinquième et du sixième siècle que l'on voit dans la crypte de Saint-Maximin et la crypte elle-même ne présentent aucun indice qui favorise leur attribution aux personnages de la légende. Ce sont vraisemblablement des tombes appartenant à quelque riche famille gallo-romaine.

9. Au commencement du douzième siècle, on se figura, à Autun, que le tombeau de saint Lazare devait se trouver dans la cathédrale, dédiée jusque-là à saint Nazaire. On releva, en 1144, et on transféra solennellement des restes qui furent considérés comme ceux du Ressuscité, mais sans s'inquiéter de savoir comment ils se trouvaient en France.

10. Au treizième siècle, la croyance se répandit en Provence que Lazare était venu dans le pays avec ses deux sœura et qu'il avait été évêque de Marseille. Cependant les Marseillais n'inquiétèrent pas les gens d'Autun dans la possession de ses reliques. On finit par admettre qu'elles avaient été transférées, elles aussi, en Bourgogne, au temps des Sarrasins (L. Duchesne, La légende de Sainte Marie-Madeleine. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 5, N°17, 1893 - www.persee.fr).

Les Actes de Saint Ursin, de date indéterminés, donnent 7 émissaires des saints apôtres, Pierre et Paul : Ursin de Bourges, Saturnin de Toulouse, Denis de Paris, Trophime d'Arles, Paul de Narbonne, Austremoine d'Auvergne et Gatien de Tours. Grégoire de Tours (VIème siècle) les placent sous l'empereur Dèce (250) (Étienne Michel Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence et sur les autres apôtres de cette contrée, Volume 2, Jacques Paul Migne, 1848 - books.google.fr).

Marie Madeleine - Trophime : Or

Trophime "accompagne" donc Marie Madeleine selon le légendaire de Tarascon.

Martial - Martin : fer

Dans un tropaire-prosier de Limoges, que l'on attribue soit à l'abbaye de Saint Martial soit à celle de Saint Martin, peut-être composé vers 1028-1031, les deux saints sont mis à égalité, avec une léger avantage à Martial selon le compte des tropes et des proses par J. Chailley (D. Gaborit-Chopin, La décoration des Manuscrits à Saint-Martial de Limoges et en Limousin, 1969 - books.google.fr).

On retrouve l'année 1028 avec un probable concile à Limoges auquel assite l'évêque Foulc de Carcassonne. Le nom de ce prélat a été donné à un prieuré de Palaja, commune centre du Sceau de Palaja (Autour de Rennes le Château : Nonagones et Sceau de Palaja : correspondances).

Austremoine - Jean-Baptiste

Plutôt qu'Eugénie, pour laquelle on n'a rien trouver en liaison avec Austremoine, ni d'ailleurs pour Just et Pastor, on se tourne vers saint Jean Baptiste vocable de l'église du Bézu (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature : aspects métalliques et jeu d’orgue).

Stremonius, quelquefois même Austromonius, serait effectivement originaire de l’«Orient austral», près de Jérusalem : il serait un Juif, né à Emmaüs, de Judas et d’Anne, nous dit la légende. Le nom d’Emmaüs, dans l’Évangile, est effectivement synonyme de «Renouveau de la Lumière», puisque c’est dans cette ville que Jésus-Christ, «Trois Jours» après sa mort, se «révèle» comme étant ressuscité à l’«Aurore», en partageant le pain avec «deux» disciples (= 2+1) qui revenaient, au «Crépuscule du Soir», de la Pâque de Jérusalem, complètement désespérés (La Croix d’Huriel : Les sommets de La Croix d’Huriel : Aux confins des diocèses : aspects métallurgiques, Ambroise Tardieu, Histoire de la ville de la ville de Clermont-Ferrand depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, 1871 - books.google.fr).

Heureuse la maison qui donna l'hospitalité à la Mère de Dieu; qui entendit la salutation de la mère de Jean-Baptiste et la magnifique réponse de Marie auxlouanges de sa cousine ! Qu'est-elle devenue ? Si tu veux le savoir, écoute le récit d'un ancien voyageur. « La maison de Zacharie était située à un mille (dix minutes environ) du bourg d'Emmaüs, au pied des montagnes. A la fin du moyen âge, cette maison était encore habitée, et les pèlerins avaient coutume de la visiter avec un profond respect. Là, naquit saint Jean-Baptiste; là, il fut circoncis et caché dans une caverne, pour échapper au massacre des enfants de Bethléem, ordonné par Hérode. Près de la maison est la fontaine qui porte le nom de la bienheureuse Vierge; car c'est là qu'elle venait puiser de l'eau, pendant son séjour chez Élisabeth. De la partie supérieure de la maison, on avait fait une petite église, qui est aujourd'hui complétement détruite. Elle marquait l'endroit où Zacharie, inspiré par le Saint-Esprit, prononça son chant prophétique : Benedictus Dominus Deus Israel : Béni soit le Seigneur Dieu d'Israel, etc. » (Adrichom., Descript. Terræ S., p. 55, n. 243) (Joseph Gaume, L'Angélus au dix-neuvième siècle, 1873 - books.google.fr).

Chrétien Adrichomius, né à Delft, le 14 février 1533, était fils d'Adrien Van Adrichom, et petit-neveu de Martin Van Dorp, le célèbre ami d'Érasme. Ayant embrassé l'état ecclésiastique, il fut ordonné prêtre en 1561, et succéda h Michel Doensz, dans la charge de directeur des religieuses de Sainte-Barbe à Delft, emploi qu'il remplit assez longtems, jusqu'à ce que, les guerres civiles de religion l'ayant contraint de sortir du pays, il se retira d'abord à Malines, ensuite à Maestricht, et enfin à Cologne. Depuis son exil il quitta son nom de famille pour celui de Chrétien Crucius, sous lequel il a fait imprimer plusieurs de ses ouvrages. Il mourut à Cologne, le 20 juin 1585, âgé de 52 ans, et fut enterré dans le monastère de Nazareth, des chanoinesses régulières de saint Augustin, dont il avait été quelque tems directeur (Félix-Victor Goethals,; Dictionnaire historique et bibliografique des écrivains et des artistes célèbres nés dans le royaume des Pays-Bas, 1829 - books.google.fr).

La Confession de Frère Jean de Cassanhas, Templier, Praceptu Domûs templi de Noggarda près Pâmiez, dit que lors qu'il fut receu, le Précepteur après tira d'une boëte une Idole de Aurichalco, en figure d'homme (Pierre Dupuy, Histoire de l'ordre militaire des Templiers, ou chevaliers du Temple de Jérusalem, depuis son établissement jusqu'à sa décadence,& sa suppression, 1751).

Jean-Baptiste représente la projection terrestre du pneuma descendu des sphères céleste en environnant l'âme, transformant le feu en eau du baptême (Autour de Rennes le Château : Baphomet, loup et pneuma).

Les auteurs classiques eux-mêmes ignoraient de quoi il s'agissait. Plus tard, le mot a été appliqué tour à tour au cuivre pur, au laiton (alliage de cuivre et de zinc), et au bronze (alliage de cuivre et d’étain). Dans le Critias (114e), Platon le décrit comme un métal utilisé couramment par les Atlantes, habitants de la légendaire Atlantide (fr.wikipedia.org - Orichalque).

On remarque que le trio Jésus-Christ - Marie-Madeleine - Jean-Baptiste forme la tripartition âme - corps - esprit (pneuma) (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaumes 54, 119 et 129 : Hautpoul et Noli me tangere, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Trésors : La Pieta de Rennes les Bains : le Christ aux mâchoires).

Alors qu'ils s'intéressaient à Léonard de Vinci et au suaire de Turin, Lynn Picknett et Clive Prince ont remarqué l'importance que de nombreuses sociétés secrètes accordaient à deux personnages bibliques : Jean Baptiste et Marie Madeleine. Poussant leur enquête plus avant, ils ont ainsi été amenés à étudier attentivement l'aventure cathare, l'épopée templière et l'émergence de la franc-maçonnerie. Les croyances de ces organisations font apparaître un tableau d'une cohérence remarquable. Les hérétiques semblent avoir détenu le "chaînon manquant" du christianisme, et les réponses à de nombreuses questions : quels liens unissaient Jean Baptiste, Marie Madeleine et Jésus ? Qui est responsable de la décapitation de Jean Baptiste ? Où se trouvent alors la tête du saint et la dépouille de la Magdaléenne ? C'est le mystère de la véritable identité du Christ qui est en jeu (Lynn Picknett, Clive Prince, La révélation des Templiers: les gardiens secrets de la véritable identité du Christ, traduit par Paul Couturiau, 2002 - books.google.fr).

L’église Saint-Merri (ou Saint-Merry) est une église catholique située à proximité du centre Georges-Pompidou au croisement de la rue Saint-Martin et de la rue de la Verrerie (au 76) dans le 4e arrondissement de Paris. Le nom de Saint-Merri viendrait de l’abbé Saint Médéric, mort en l’an 700 à Paris dans une cellule attenante à l'église Saint Pierre, à la suite de son pélerinage au tombeau de saint Symphorien d'Autun situé dans l'abbaye Saint Germain des Prés. Il fut abbé de l'abbaye bénédictine de Saint-Martin d'Autun, canonisé puis rebaptisé saint Merri par contraction. Les restes de ce saint reposent toujours dans la crypte de l’église. [...]

Sur cette façade ouest les maîtres sculpteurs du XVIe siècle ont posé sous nos yeux d'étranges figures, en particulier un bestiaire riche et étonnant. En revanche, celle qui orne la clé de voute du portail principal date de la restauration menée dans les années 1841-1843. Elle représenterait le Baphomet, c’est-à-dire pour certains le Diable, pour d’autres l'idole possiblement vénérée par les Templiers dont la maison principale se trouvait très proche de Saint-Merri, ou enfin tout simplement l'occitanisation de Mahomet. Ce petit diablotin, être cornu mi-homme mi-femme doté d’ailes de chauve-souris, évoque les publications d’Eliphas Lévi (né Alphonse-Louis Constant 1810-1875). Il appartient à l’iconographie occultiste du XIXe siècle, inspirée d’anciennes figures trouvées chez les Templiers. [...] Les verrières des fenêtres hautes des premières travées de la nef datant du début du XVIe siècle retracent la vie de saint Nicolas de Myre, saint François d’Assise, sainte Madeleine et sainte Agnès. La plupart des vitraux ont néanmoins été remplacés par des verrières blanches en 1753 pour faciliter la lecture pendant l’office (Jacques G. Bulliot, Essai historique sur l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun de l'ordre de Saint-Benoit, Tome 1, 1849 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Eglise Saint-Merri, Relocalisation beaujolaise IX, 20 - www.nostradamus-centuries.com).

A la fin du 5e siècle, l’évêché est déplacé à l’emplacement où il se trouve toujours et la première cathédrale, dédiée à Saint-Nazaire, est construite. Le groupe épiscopal comprenait trois églises : la cathédrale Saint-Nazaire, le baptistère Saint-Jean-de-la-Grotte et l’église Notre-Dame-du-Châtel. Au 6e siècle, la cathédrale reçoit les reliques de saint Nazaire et de saint Celse, apportés de Milan par l’évêque Syagre. [...] En 875, l’évêque Augier reçoit de Charles le Chauve la possession de tout le castrum de la ville haute. C’est vers 970, sous l’évêque Gérard, que la cathédrale Saint-Nazaire obtient les reliques de saint Lazare, évêque du 4e siècle, venues de Marseille. Peu à peu, ces reliques étaient confondues avec celles du frère de Sainte-Madeleine, vénérées à Vézelay, et deviennent l’objet d’un grand pèlerinage. Au 12e siècle, la cathédrale ne peut plus accueillir l’affluence de pèlerins et l’évêque Etienne de Bâgé, qui a fait construire aussi Saint-Andoche de Saulieu, décide vers 1120 la construction d’une église pour la vénération des reliques de saint Lazare. Elle se trouvait directement devant le porche de Saint-Nazaire, sur des terres données en 1101-1102 par Hugues II, duc de Bourgogne. Cette église de pèlerinage est l’actuelle cathédrale Saint-Lazare, dont la construction, selon le modèle clunisien, se poursuit rapidement pendant les années 1120-1135. Elle est consacrée en 1130 par le pape Innocent II. Le transfert des reliques de St-Nazaire à St-Lazare prend place en 1146 ou 1147, sous l’évêque Humbert de Bâgé, quand la construction était alors achevée. Le tombeau de saint Lazare est construit dans le chœur vers 1160-1170 pour vénérer les reliques et faciliter le passage des pèlerins. Hugues III autorise les chanoines pour la construction d’un narthex en 1178. L’édifice s’achève alors à la fin du 12e siècle. [...] L’église Saint-Lazare fut élevée au titre de co-cathédrale en 1195 : Saint-Lazare devint Cathédrale d’été, pendant la période de Pâques à la Toussaint, alors que Saint-Nazaire restait Cathédrale d’hiver. La voûte de Saint-Nazaire s’effondre en 1699 et Saint-Lazare devint Cathédrale en 1720 (www.bourgogneromane.com - Autun).

S. Lazare est patron des villes d'Autun, Marseille, Bourbon-Lancy, A vallon et Carcassonne ; par suite de la tradition qui fait un seul personnage de Lazare le ressuscité et du lépreux de l'Évangile, on l'a donné comme protecteur à l'Ordre de Saint-Lazare, aux lépreux, et, par suite et, par suite, aux léproseries élevées au moyen âge pour soigner les malheureux atteints de la lèpre (Marie Pellechet, Notes sur les livres liturgiques des diocèses d'Autun, Chalon et Macon, 1883 - books.google.fr).

L'or mesel ou or lépreux est le plomb, associé à Saint Nazaire (cf nasard) et à Rennes-les-Bains. Il correspond donc aussi à Lazare, pauvre lépreux et frère de Marthe et Marie confondus (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature : aspects métalliques et jeu d’orgue).

Saturnin - Nazaire et Celse

Philomena secrétaire de Charlemagne a écrit que cet empereur édifia plusieurs églises dans la Cité de Carcassonne, entr'autres celles de Sainct-Nazaire et de Sainct-Saturnin, que nous disons Saint-Sernin, et deux autres appellées de Sainct Jean et de Sainct-Viardel, dont il n'est resté aucuns vestiges ; car ceux qui paraissent en quelques maisons qui sont en la rue qui va de la grande porte au Palais, près le coin de Nostre-Dame, sont plus apparemment d'un temple que d'une église (Besse) (Alphonse Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassone, 1857 - books.google.fr).

Il s'agit du roman de Philomena, chronique légendaire, rédigée par un moine de l'abbaye de La Grasse (Aude), première moitié du XIIIe s., racontant la fondation du monastère de La Grasse et les combats de Charlemagne contre les Sarrasins lors de la prise de Narbonne. Versions en langue d'oc et en latin, dont on ne sait pas avec certitude quelle est la plus ancienne. Le prologue de la version latine attribue l'oeuvre à un certain "Filomena" historiographe de Charlemagne (data.bnf.fr - Roman de Filomena, Guillaume de Catel, Memoires de l'histoire du Languedoc, curieusement et fidelement recueillis de diuers autheurs grecs, latins, françois & espagnols, 1633 - books.google.fr).

L'église de Carcassonne ne nous est pas connue avant le Xe siècle (925). Elle était dédiée aux saints martyrs Nazaire et Celse dont le culte s'était fort répandu aux IVe et Ve siècles, à la suite de l'invention de leurs reliques par saint Ambroise. Nous ne pouvons rien dire de l'ancienne église qui a précédé la cathédrale actuelle, dont la construction remonte, en partie, à la fin du XIe siècle (Elie Griffe, Histoire religieuse des anciens pays de l'Aude, Tome I, 1933 - www.mgh-bibliothek.de).

Nous ne quitterons pas l'enceinte intérieure sans faire remarquer la tour voisine du Château-Narbonnais, du côté du sud, qui porte le nom de Sacraire de St-Sernin. Elle formait l'abside d'une église démolie en 1793. On y voit encore une fenêtre en ogive que Charles VII permit de pratiquer en 1441, les ouvertures qui existaient alors étant trop étroites pour éclairer convenablement le maître-autel. Une pieuse tradition rapporte que lorsque, à la fin du IIIe siècle, le saint évêque Sernin ou Saturnin, accompagné de Papoul et d'Honestus ses disciples, vint prêcher la foi chrétienne à Carcassonne, il fut emprisonné dans une tour construite sur l'emplacement même de celle que nous venons de signaler (Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, Les Monuments de Carcassonne, 1850 - books.google.fr).