Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Présentation   La Vraie Langue Celtique et les Travaux d’Hercule   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE HENRI BOUDET TRAVAUX HERCULE

En prenant les 306 pages du texte proprement dit de La Vraie langue Celtque de l'abbé Henri Boudet, l'avant-propos et les observations préliminaires, et en excluant la table des matières, on obtient un texte de 312 pages divisibles par 12 : 12 x 26, soit 12 parties que l'on associe aux signes du zodiaque et aux travaux d'Hercule. On peut remarquer que 312 c'est aussi 13 x 24. 13 rappelle les 13 signes du Serpent rouge. Mais ici on se limte à 12 comme les Travaux d'Hercule.

L'association des signes du zodiaque et des travaux d'Hercule se limite dans la mythologie au lion de Némée, le Lion, et à l'Hydre de Lerne, le Cancer. Pour le reste il faut s'en remettre à des formules générales comme celle de Macrobe : Duodecim autem illi labores quos Hercules creditur consecisse, nìhil aliud significant quàm XII. signa Zodiaci, que Sol singulis annis conficit (Macrob. Saturn. L. I. C. 30.) (J. M. Lorentz, L'empereur Caius César Caligula, 1769 - books.google.fr).

C'est une affirmation répétée des dizaines de fois, une chose acceptée pour vraie (depuis Hygin et Eratosthène) et qui se trouve indiquée dans le moindre ouvrage à prétention encyclopédique, que les douze travaux d'Hercule représentent les douze signes du zodiaque. Mais cette affirmation, manifestement absurde, n'est jamais suivie d'un tableau établissant les correspondances entre les travaux et les signes, pour l'excellente raison qu'un tel tableau est impossible à établir ! En effet, si l'on cherche à serrer la vérité d'un peu plus près, on remarque que le Lion de Némée représente bien le signe du Lion ; l'Hydre de Lerne, le Cancer. On peut aussi mettre la destruction des Centaures en relation avec le Sagittaire. Mais déjà, à ce point, commencent les difficultés, car le massacre des Centaures ne figure pas dans la liste des douze travaux, et c'est en vain qu'on chercherait à tirer de l'inventaire des travaux un zodiaque complet... Il faut donc chercher dans une autre direction et il apparaît vite qu'il convient d'étudier l'ensemble de l'histoire d'Hercule, telle qu'elle est rapportée par un géographe comme Diodore ou un mythographe, comme Apollodore. On s'aperçoit vite qu'il s'agit d'un ensemble de traditions, appartenant à des états successifs de l'histoire d'une culture et d'une civilisation, et qu'il est parfois difficile de mettre d'accord entre elles. Si, comme on le suppose généralement les héros ont précédé les dieux, le symbolisme des travaux d'Hercule doit se rattacher à une tradition très ancienne. Déjà Diodore de Sicile considérait qu'il y avait eu plusieurs Hercules, eux-mêmes héritiers, pouvons-nous dire aujourd'hui, de tout un passé mythique où se retrouvent des éléments de provenance diverse (qu'on pense, par exemple, à l'Hanuman hindou, au Gilgamesh de Babylone, dont l'histoire put être transmise aux Grecs par les Phéniciens ou, encore au Melkhart phénicien) (Jean Richer, Géographie sacrée du Monde Grec : croyances astrales des anciens Grecs, 1983 - books.google.fr).

Charles Dupuis a proposé une association mais ne respecte pas le lien entre l'Hydre de Lerne et le Cancer puis qu'il donne au deuxième travail le signe de la Vierge (Charles-François Dupuis, Origine de tous les cultes ou Religion universelle par Dupuis, citoyen françois, Tome I, 1794 - books.google.fr).

Les travaux d'Hercule ont adopté différents ordres : Diodore de Sicile, Apollodore de Rhodes, Hygin, le sarcophage d'orsini, le bouclier d'Eurypile décrit par Quintus de Smyrne, etc. Si l'on considère les 12 parties de La Vraie Langue Celtique, les Hespéride (p. 90) sont à 8 longueurs du Sanglier d'Erymanthe (p. 298), ce qui correspondrait à l'ordre d'Hygin : Lion de Némée, Hydre de Lerne, Sanglier d'Erymanthe, Biche de Cérynie, Oiseaux de Stymphale, Etables d'Augias, Taureau de Crète, Cavales de Diomède, Amazone Hippolyte, Boeufs de Géryon, Pommes des Hespérides, et Cerbère (Charles Othon Frédéric Jean Baptiste comte de Clarac, Musée de sculpture antique et moderne, Tome 3, 1841 - books.google.fr).

Le Zodiaque du Palais d'Arco fut peint vers les années 1520 à Mantoue alors sous la domination des Gonzague qui interviennent incidemment dans le Prieuré de Sion et dans l'élaboration du Tarot de Paris (Kabbalisation du Tarot : Les Gonzague).

Le zodiaque de Mantoue place le travail d'Hercule combattant l'Hydre de Lerne au Cancer comme traditionnellement, car Junon envoya une écrevisse entraver l'action d'Hercule à cette occasion. L'hypothèse propose que le zodiaque de Mantoue suggère que les 12 travaux d'Hercule sont symbolisés par un signe du zodiaque, même si le lien est indirect et seulement suggéré. Ainsi le Lion est selon la mythologie celui de Némée, tombé de la lune dont la déesse Artémis ou Diane était le symbole et est présente sur la fresque en question. La prise de Troie peinte dans le signe de la Vierge s'est déroulée après le travail d'Hercule de la conquête de la ceinture de l'amazone Hippolyte.

Au Sagittaire, la présence d'un centaure armé pour une chasse ou une bataille rappelle le travail du sanglier d'Erymanthe avant lequel Hercule combattit des Centaures. Ainsi le Sanglier, placé à la fin de La Vraie Langue Celtique, correspond à la fin de l'année. Les 11 autres travaux se disposent ainsi dans le déroulement de l'année, pas forcément dans l'ordre des travaux établi par les commentateurs, mais dans l'ordre des signes du Zodiaque. Ainsi le Lion de Némée correspond à la citation de la ville de Lyon et de villes et régions au blason léonin, l'Hydre de Lerne (le Cancer) à la citation du Rhône qui a été comparé, avec ses embouchures, à une hydre par certains mythographes. Les Pommes d'or des Hespérides citées page 90 sont donc reliées au signe du Bélier.

A l'aide des explications de Rodolfo Signorini (www.museodarcomantova.it - Sala dello zodiaco) et de Guy de Tervarent (Guy de Tervarent, les fresques zodiacales du palais d'Arco à Mantoue, Mededeelingen van de Afdeeling schoone kunsten, Volumes 45 à 46, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1963 - books.google.fr),

le zodiaque sera étudié dans l'ordre suivant :

1) La Biche du Ménale ou de Cérynie - Capricorne

2) Cerbère, le chien à trois têtes - Verseau

3) les Etables ou les Ecuries d'Augias - Poissons

4) Les pommes d'or des Hespérides - Bélier

5) Le taureau de Crète - Taureau

6) Les chevaux de Diomède - Gémeaux

7) L'hydre de Lerne - Cancer

8) Le lion de Némée - Lion

9) La ceinture d'Hippolyte - Vierge

10) Les boeufs de Géryon - Balance

11) Les Oiseaux de Stymphale - Scorpion

12) Le sanglier d'Erymanthe - Sagittaire

Capricorne - La biche aux pieds d'airain - pages I-20

Le zodiaque de Mantoue propose pour le Capricorne le siège du château Saint-Ange par les Goths, défendu par Bélisaire général byzantin, le 12 mars 537, en arrière-plan, derrière deux hommes en discussion dont l'un porte une épée. A moins que cela ne soit le siège du château par Charles VIII, roi de France en décembre/janvier 1498, ce qui situerait l'événement dans le Capricorne. Hercule personnifia le roi Charles VIII au cours d'une entrée royale à Vienne.

L'entrée de Charles VIII à Vienne en 1490 est la première entrée française à mettre en scène des histoires à résonance exclusivement humaniste et cela, bien avant la descente en Italie. Pour la première fois, le roi était personnifié en Hercule qui faisait ainsi brutalement irruption dans le vieux jardin de France (ce dernier est aussi présent dans l'histoire). À l'évidence, le rituel prit cette forme nouvelle dans un milieu très éveillé. (Gilles Bertrand, Ilaria Taddei, Le destin des rituels, Volume 404 de Collection de l'École Française de Rome, 2008 - books.google.fr).

Pan étoit le flambeau qui anima les êtres vivans, comme le feu des être immortels : cela même le fait reconnoître pour l'Etre primitif, dont le Feu & la Pomme de Pin (Constantin (VIème siècle parès J.-C., Géoponiques, lib. XI), furent les Symboles ; aussi Phurnutus (Lucius Annaeus Cornutus, Ier siècle parès J.-C.) dít-il; qu'on regardoit Pan, comme le Dieu de l'Univers; & les Arcadiens, dont il étoit la Divinité spéciale, le considéroient, suivant Macrobe, comme la force, soit Divine, soit terrestre, qui constitue l'essence de tous les corps (Pierre d'Hancarville, Recherches Sur L'Origine, L'Esprit Et Les Progrès Des Arts De La Grece, 1785 - books.google.fr).

Le mausolée d'Adrien (Moles Hadriani, Adrianeum) était couronné d'une gigantesque pomme de pin en bronze qui se trouvait au XIXème isècle dans les jardins du Belvédère du Vatican. Le tombeau d'Hadrien étoit entouré de colonnades, & l'on croit que les plus belles colonnes de cet édifice furent transportées à Saint-Paul dès le tems de Constantin. Si l'on ajoute foi à un auteur grec, Jean d'Antioche, la statue d'Hadrien, réprésentée dans un quadrige, méritoit à juste titre le nom de colosse. Elle étoit si grande, & son char étoit si volumineux , qu'un homme de haute taille pouvoit s'introduire dans les creux des yeux des chevaux. On a prétendu de plus que la statue, le char & les chevaux, étoient faits d'un seul bloc de marbre (Antoine Mongez, Antiquités, mythologie, diplomatique des chartres, et chronologie, Volume 1, 1786 - books.google.fr).

Paul III se fait représenter, vers 1540, punissant lui-même Marsyas dans les fresques de la salle d'Apollon, au château Saint-Ange. Vers 1625, sous le pontificat d'Urbain VIII qui y faisait des travaux, fut retrouvé dans les fossés du château le Faune (Satyre) endormi aujourd'hui à Munich. Les Romains y étant assiégés par Vitigès, roi des Goths, ils s'y défendirent avec les statues qu'ils jetèrent fur leurs ennemis. Au XVIIIème siècle, la légende veut que le Faune Barberini soit de ces statues.

Les peintures de Marsyas et la découverte du Faune endormi se placent après la réalisation des peintures de la salle du Zodiaque de Mantoue.

Le séjour habituel de Pan était le Ménale où s'enfuit la biche aux pieds d'airain et aux cornes d'or.

Le Ménale est une montagne d'Arcadie, fameuse dans les écrits des poètes. Apollon y allait chanter sur sa lyre la métamorphose de Daphné en laurier. C'était aussi le séjour ordinaire du dieu Pan, que les Arcadiens s'imaginaient quelquefois y entendre jouer de la flûte. On en a fait aussi le théâtre ede l'un des travaux d'Hercule. Ce fut là qu'il poursuivit, par ordre d'Eurysthée, celle biche aux pieds d'airain et aux cornes d'or, si légère à la course que personne avant lui n'avait pu l'atteindre. Elle lui donna beaucoup d'exercice, Hercule ne voulant pas la percer de ses traits, parce qu'elle était consacrée à Diane ; mais enfin elle fut prise en voulant traverser le Ladon. Hercule l'apporta sur ses épaules a Mycènes. Le Ménale était aussi consacré à Diane, comme un terrain propre à la chasse (François Noël, Dictionnaire de la fable, 1801 - books.google.fr).

La biche des Kimris

p. 2 : Les Kimris formaient la seconde branche de la famille gauloise Les Grecs les nommaient Kimmerioi et les Romains les appelaient Cimbri.

p. 6 : Dans la mythologie grecque, les Gaulois étaient les sujets de Galatès, fils d'Hercule.

En 296 ils tirèrent de nouveau l'épée contre les Romains et s'unirent aux Samnites, aux Ombriens et aux Étrusques, qui depuis trois ans sollicitaient leur alliance à prix d'argent, tant ils craignaient de les avoir pour ennemis !. Ces peuples, impatients du joug que Rome faisait peser sur eux, avaient formé une ligue destinée à briser sa puissance. Les Samnites avaient organisé cette coalition et conseillé un appel à la bravoure de ces Celtes qui se vantaient de descendre des guerriers par qui la ville conquise avait été forcée de se racheter à prix d'or. Cet appel fut entendu, et les Kimris se mirent sous les armes.

Les consuls romains résolurent d'en venir à un engagement décisif, après avoir passé quelques jours en escarmouches. Les Sénonais et les Samnites acceptèrent le combat, et se déployèrent en ligne de bataille. Les premiers formaient l'aile droite; les seconds, l'aile gauche. Fabius fit face aux Samnites, et Décius aux Kimris. Mais au moment où les deux partis allaient en venir aux mains, une biche et un loup qui la poursuivait sortirent des montagnes et se jetèrent dans l'intervalle qui séparait les deux armées. La biche se dirigea vers les Celtes, qui la frappèrent de mort, tandis que le loup se précipita du côté des Romains, qui ouvrirent leurs rangs pour lui donner passage (André Henri Constant Van Hasselt, Histoire des Belges, 1ère période, 1849 - books.google.fr).

Les Romains remportèrent la victoire.

Hercynie/Cérynie

p. 13 : C'est donc dans les terres de la Germanie les plus fertiles, autour de la forêt Hercynie, que les Volkes Tectosages se sont établis après les avoir conquises. Ce peuple jusqu'à présent occupe ce même territoire.

On remarque qu'Hercynie est une proche anagramme de Cérynie.

Jules-César dit expressément: « La forêt de Hercynie nourrit plusieurs bêtes sauvages inconnues. — Il y a des bœufs de la figure d'un cerf, qui ont au milieu du front, entre les deux oreilles, une corne, plus grande et plus droite que celle d'aucun autre animal qui nous soit connu, et dont le haut se ramifie au loin en plusieurs branches, de la même manière que nos doigts sortent de la paume de la main. Les femelles sont de la même nature que les mâles; elles ont la même figure que lui et des cornes également grandes (De bello gallico, Livre VI). » Quoique César ne parle ici, à la vérité, que d'une seule corne, il paroît, par le tableau exact qu'il fait des femelles qu'il ne peut avoir eu en vue d'autre animal que le renne. J. Vossius est cependant arrêté par les mots unum cornu, et pense que César a par conséquent voulu parler d'un animal inconnu; mais les copistes peuvent avoir altéré ce passage, ou bien César, trompé par le rapprochement des cornes, qui ne sont pas à une aussi grande distance l'une de l'autre que dans le cerf, peut dans l'éloignement les avoir pris pour une seule et même corne. Il est certain du moins que dans la grande famille des cerfs, il n'y a pas de biche qui ait des cornes, excepté la biche ou femelle du renne, qui, comme le mâle, jette son bois tous les ans. La plus grande difficulté que les naturalistes aient trouvé dans ce passage a été de déterminer dans quelle partie de l'Europe il faut placer la forêt de Hercynie appelée le Hartz (Le renne, Oeuvres de Pierre Camper, qui ont pour objet l'histoire naturelle, la physiologie et l'anatomie comparée, Volume 1, 1803 - books.google.fr).

Pan

p. 17 : Les Tectosages, suivant les historiens, étaient de race Kimrique, et les Cimbres – Kimbo, fourchu, – to harry, dévaster – les dévastateurs fourchus, allusion aux cornes d'urus dont les guerriers ornaient leur tête, – les Cimbres disons-nous, appartenaient à la famille celtique: ils devaient donc, Cimbres et Tectosages, parler le langage de leur famille.

Le fourchu et le cornu rappellent fortement le dieu Pan représenté sous la forme d'un satyre, précurseur des images du diable.

Verseau - Cerbère - pages 21-46

Le Verseau de Mantoue montre de nombreux chiens de chasse, chiens qui font penser évidemment à Cerbère, et l'hallali d'un ours.

Le 11 novembre est la date traditionnelle de la descente de l'ours dans sa caverne d'hibernation, où il emmène avec lui les âmes destinées au séjour des morts : dans les enfers (infernum : ce qui est en bas), 40 jours avant Noël. Ces 40 jours seraient le reliquat d'un calendrier préhistorique où l'on comptait par lunaison et demi, de nouvelle lune à pleine lune (carmina-carmina.com - Martin).

Au début du Verseau, l'ours hiberne toujours. La durée de l'hibernation dépend des conditions climatiques : elle varie entre 3 et 7 mois (www.ursides.com - Hibernation ou hivernation).

Pendant longtemps, partout en Europe, le 2 février était un jour de fête païenne : "le Chant de l'Ours". Cette date correspondait à la sortie de tanière du plantigrade, et les européens fêtaient la reprise de ses activités. Le 2 février, la fête de la Purification-Chandeleur est fête de la sortie des ours ou des ourses (menstrues), où la Vierge Marie, 40 jours après avoir accouché, enlèvera les marques cycliques de sa fécondité (www.paysdelours.com - L'ours animal sacré, carmina-carmina.com - Sébastien).

On trouve dans le livre IV des Métamorphoses d'Apulée le récit d'un déguisement en ours qui se termine mal, par la chasse du faux ours par des chiens aux dents de Cerbère (Quamquam enim vitæ metas ultimas obiret, non tamen sui, nostrique, vel pristinae virtutis oblitus, jam faucibus ipsis hiantis Cerberi reluctabat) (remacle.org - Apulée - Les Métamorphoses - Livre IV).

p. 22 : « Les Gaulois, dit il, se glorifient de descendre tous de Pluton et ils assurent tenir cette croyance de l'enseignement des Druides : c'est pourquoi ils comptent le temps, non par les jours, mais par les nuits et ils sont attentifs à indiquer les jours de naissances, les commencements de mois et d'années, de telle sorte que le jour suive la nuit. » César se trompe évidemment en disant que les Gaulois se glorifiaient de descendre de Pluton, dont les Druides se souciaient aussi peu que de Proserpine...

p. 41 : c'est l'expression inferi, les enfers, tandis que le lieu du supplice des réprouvés et des maudits est l'infernus... [...] Abel présente la première image de la mort par le crime affreux de son frère aîné, – to ape (épe), imiter, présenter, l'image de..., hell, enfers.

p. 37 : On ne doit pas être surpris que, possédant le sens de ce nom sacré, les Celtes aient professé une vénération extrême pour le nombre trois, qui représentait à leur esprit la Trinité sainte dans l'Unité divine.

Les Grecs qui ont posé vn Cerbere à trois testes, n'ont sait autre chose, comme remarque Clement Alexandrin dans son Protreptique que profaner le Mystere de la Trinité par l'intention de Sathan (La Somme théologique des véritez capitales de la religion chrestienne, par le R. P. François Garassus, 1625 - books.google.fr).

Un proptreptique est littéralement un « discours pour exhorter », destiné à être lu, mais écrit sur un mode oratoire (fr.wikipedia.org - Protreptique).

Sur la difficile question de la Trinité, il faudra attendre l'intervention directe de Calvin dans le procès et la controverse écrite pour aller au fond. Ici, le tribunal se contente de citer les passages où Servet compare la Trinité à un Cerbère ou à un diable à trois têtes et l'Espagnol, prudent, répète qu'il n'a jamais mis en doute les trois personnes de la Trinité (Pierre Domeyne, Michel Servet (1511-1553): Au risque de se perdre, 2008 - books.google.fr).

Parfois Cerbère, ramené des enfers, est le dernier travail d'Hercule qui y descendit deux fois, d'abord avec son ami Thésée pour obéir à Eurysthée en lui amenant Cerbère, ensuite pour chercher la reine Alceste qui s'était vouée à la mort pour son mari Admète. Voici quelle fut la fin d'Hercule. Le centaure Nessus lui avait enlevé Déjanire : Hercule le poursuit et l'atteint d'une flèche empoisonnée par le sang de l'hydre de Lerne. Nessus, expirant au milieu des plus cruelles souffrances, persuade à Déjanire défaire porter à Hercule, en signe de réconciliation, une tunique teinte de son sang. Hercule ne l'a pas plus tôt revêtue, qu'il se sent dévorer du même poison, et dans sa rage il fait dresser sur le mont OEta un bûcher, et termine ses jours dans les flammes; mais Jupiter le reçoit dans l'Olympe, le place au rang des dieux, et lui donne pour épouse Hébé, déesse de la jeunesse (Charles Marchal, Dictionnaire universel d'éducation, 1866 - books.google.fr).

Hébé était la déesse de la jeunesse. Jupiter lui confia le soin de verser du nectar aux Dieux. Elle tomba un jour et renversa le vase qui contenait cette précieuse liqueur; sa charge lui fut alors ôtée en faveur de Ganimède, fils de Tros, roi de Troie, et le protégé de Jupiter; mais Junon retint Hébé auprès d'elle , et la chargea d'atteler son char. Hercule, appelé aux cieux, épousa cette belle immortelle, en récompense de ses illustres travaux. Ganymède, préféré à Hébé pour être l'échanson des Dieux, mérita cet honneur par l'admiration que sa jeunesse réfléchie et exempte de passions inspira à l'Olympe. Prince troyen, Ganymède, paré de tous les dons extérieurs, se retirait de la cour pour aller méditer dans les forêts du mont Ida; le ciel l'envia à la terre, et Jupiter se changeant en aigle, vint s'abattre près du jeune solitaire et le transporta dans le séjour des Dieux, où il l'admit à toutes les prérogatives de la cour céleste (Laure de Lagrave Bernard, Les mythologies de tous les peuples racontées à la jeunesse, 1854 - books.google.fr).

Poissons - Les écuries d'Augias - pages 47-72

A Mantoue, Vénus se jette d'un mont dans l'Euphrate avec son fils pour échapper à l'appartition épouvantable de Typhon. Un vieillard se chauffe devant un feu (saison froide).

Comme pour Pan et sa transformation en Capricorne placé ensuite au Ciel, parfois Vénus accompagne les autres dieux en Égypte pour fuir le titan Typhon et se transforme en poisson; mais dans la plupart des cas, la scène se situe sur la berge de l'Euphrate. Fuyant Typhon, Vénus, éventuellement accompagnée de son fils Cupidon, se jette à l'eau. Nous assistons alors soit à une métamorphose en poisson, soit à un sauvetage par les poissons (Paul Louis van Berg, Corpus cultus deae Syriae (CCDS): (sauf le de dea Syria), les sources littéraires 1, 1972 - books.google.fr).

Le feu peut faire allusion à Pyrène. Pyrénéa est un surnom de Vénus adorée dans les Pyrénées qui doivent leur nom à Pyrène, fille de Bébryx, ou fille du Feu (Pyr) qui y fit de grand ravages. Ce feu, allumé par des bergers, échauffa tellement ces montagnes, que les mines d'argent qu'elles rentermoient, se fondirent et coulèrent comme des ruisseaux. Strabon et plusieurs autres écrivains traitent ce récit de fable (Diodore, 5.) (Mathieu Christophe, Dictionnaire pour servir à l'intelligence des auteurs classiques grecs et latins, comprenant la géographie, la fable, l'histoire et les antiquités, Tome II, 1805 - books.google.fr).

Dans certains textes sanskrits, un terrible déluge est censé n’avoir laissé qu’un seul survivant, un saint nommé Manu, sauvé par Vishnu sous la forme d’un poisson. (fr.wikipedia.org - Arche de Noé).

Le Verseau est associé au déluge, mais le Verseau est un signe d'air, c'est l'eau dans le ciel, l'ouverture des écluses (page 41) du ciel, et les Poissons sont les eaux sur la Terre.

Sénèque nous apprend que Berose fut l'interprete de Belus. Cet ancien roi avoit donc laissé des ouvrages. Peut être est ce d'après eux que Berose annonçoit à la terre plusieurs fléaux. II pensoit qu'elle seroit soumise à un déluge, & à un embrasement universel. Le tems en étoit marqué par les astres; l'incendie général devoit arriver, quand toutes les planètes se réuniroient en conjonction, au même point dans le signe de l'écrevisse ; & le déluge , quand les mêmes astres se trouveroient aussi en conjonction dans le capricorne. Cette prédiction de Berose a été renouvellée bien des fois depuis lui. Stofler, astrologue allemand du 15e siécle, prédit que la conjonction de jupiter, saturne &: mars, dans le signe des poissons, en 1524 causeroit un déluge universel ; & cette prédiction jetta la terreur dans toute l'Europe. II y en avoit eu une pareille pour Tannée 1186. Les orientaux, qui ont cultivé l'Astronomie, ont eu les mêmes idées, & ont attaché les mêmes craintes aux conjonctions des planètes. Ressemblance remarquable des hommes de tous les climats, qui tombent dans les mêmes erreurs aux extrémités du monde. C'est sans doute le souvenir des révolutions que la terre a éprouvées. Les conjonctions de plusieurs ou de toutes les planètes font rares. Ces phénomènes, qui ne se laissent voir que par des générations très éloignées s qui fe préparent pendant des siècles, sont effrayans pour les esprits foibles de tous les pays. La génération présente ne les connoît point. L'expérience feule peut rassurer l'homme, jetté fur la terre par la nature, & inquiet de tout ce qu'elle opère autour de lui. Ce qui est très remarquable, c'est que cette superstition de Berose, qui existoit peut-être chez les Chaldéens 1000 ou 1500 ans avant J. C., se retrouve encore en Europe 1500 ans après lui. Le cercle des erreurs renaît en finissant, comme celui des orbites célestes (la figure explicite du frontispice de la Practica de Leonhardt Reynmann, Nuremberg, 1523 — du ventre énorme du Poisson céleste tombe un déluge catastrophique qui noie la terre) (Jean Sylvain Bailly, Histoire de l'astronimie ancienne : depuis son origine jusqu'à l'établissement de l'école d'Alexandrie, 1781 - books.google.fr, Barthélémy Aneau, Alector our Le coq: histoire fabuleuse, Volume 1, 1996 - books.google.fr).

Le déluge le plus mémorable dont l'histoire ait parlé, et dont la mémoire restera tant que le monde subsistera, est celui qu'on nomme par excellence de dèlugeuniversel ou le déluge de Noé. Ce fut une inondation générale que Dieu permit pour punir la corruption des hommes, en détruisant tout ce qui avait vie sur la surface de la terre, excepté Noé, sa famille, les poissons, et tout ce qui fut enfermé dans l'arche avec Noé.

L'immense quantité d'eau qu'il a fallu pour former un déluge universel a fait soupçonner à plusieurs auteurs qu'il n'était que partiel. Selon eux, un déluge universel était inutile, eu égard à sa fin , qui était d'extirper la race des méchants; le inonde alors était nouveau , et les hommes en très-petit nombro; l'Ecriture sainte ne comptant que huit générations depuis Adam,' il n'y avait qu'une partie de la terre habitée; le pays qui arrose l'Euphrate, et qu'on suppose avoir été l'habitation des hommes avant le déluge, était suffisant pour les contenir (Déluge, Nouvelle encyclopédie théologique, Volume 38, Migne, 1853 - books.google.fr).

On peut en déduire que Noé était sur le bord de l'Euphrate ou du Tigre lorsqu'il construisit son arche.

p. 48 : Noé était juste, et ayant trouvé grâce devant Dieu, il était devenu comme le confident de ses desseins vengeurs. Il construisit l'arche sur l'ordre donné par le Seigneur, et s'enfermant avec sa famille et les animaux qui devaient être conservés sur la terre dans ce vaisseau placé sous la protection divine, il fut sauvé du déluge dans lequel périrent tous les hommes criminels.

Josué est abordé pages 76-79 dans la partie suivante.

S'il est dit que le soleil s'arrêta à la voix de Josué, cela se rapporte uniquement au fait extérieur de la cessation du mouvement apparent du soleil; car c’est cette apparente immobilité qui allougeait le jour. Nous autres, coperniciens peu suspects, nous parlons à chaque instant de la marche du soleil dans l'écliptique, ou sur les cadrans solaires. [...] quelques mots d'un autre système admis par quelques esprits honorables, et que des géologues même ont exploité à l’appui de leurs idées sur les révolutions de la surface du globe. En admettant que la terre se soit arrétée tout-à-coup, ils supposent que l'Océan et toutes les autres mers auront continué leur route, de sorte que tous les continens auraient été envahis par les eaux; de la un cataclysme qu’ils appellent le déluge de Josué. Je crois même qu’ils ont trouvé dans quelque coin des auteurs des passages à l’appui de leur hypothèse. Mais, malheureusement pour elle , il est manifeste que si l’histoire avait du conserver des traces d'un pareil phénomène, c’est dans l'écrivain sacré qu’on devrait surtout les trouver (Revue religieuse, philosophique, scientifique et littéraire, Institut catholique de Paris, 1841 - books.google.fr).

Louis-Anastase Chaubard est un de ces savanst partisan d'un cataclysme provoqué par l'arrête de la Terre appelé déluge de Josué.

On a déjà montré que le déluge de Deucalion ou d'Ogygès est identique avec celui dont les prêtres égyptiens ont parlé à Solon, et qui engoufra l'Atlantide; on va voir ici que le déluge arrivé sous Josué n'en est pas différent, et que tous trois ne sont qu'un seul et même cataclysme. [...] On lit dans les Annales de Cèdrenus, qu'un fort grand homme, nommé Ogygus, de la postérité de Japhet, vivait au temps de Moïse (i), par conséquent de Josué, et on voit ailleurs qu'Ogygès, dont le nom est évidemment le même qu'Ogygus, était descendant de Japhet. Or Cedrenus, qui écrivait dans le onzième siècle, n'a fait qu'extraire des anciens auteurs, sans aucune critique, ce dont il a composé ses Annales. En lisant ce fait dans ses ouvrages, c'est donc comme si on le lisait dans les anciens mêmes. Enfin, cet Augias des fables grecques, dont il est dit qu'Hercule nétoya les étables par une inondation, ne serait-il pas le même qu'Ogygès ? La différence de nom est fort légère; d'ailleurs, on sait que l'histoire d'Hercule, par la double nuit des traditions grecques durant laquelle il fut créé, se rattache avec le cataclysme du temps de Josué, et par ses travaux au détroit de Gibraltar, avec les traditions égyptiennes relatives au déluge de vingt-quatre heures (Louis-Anastase Chaubard, Élémens de géologie mis à la portée de tout le monde, 1833 - books.google.fr).

Bélier - Les pommes d'or des Hespérides - pages 73-98

Le Bélier de Mantoue domine une scène où l'on voit le héros romain Mucius Scaevola se brûler la main droite. Derrière les Arènes de Vérone dont le saint patron est Zénon, fêté le 12 avril dans le signe du Bélier.

A droite de l'arène, une figure de femme tenant un enfant par les cheveux accroché en face d'un personnage masculin. C'est probablement une allusion à Médée, qui a aidé Jason à la conquête de la toison d'or. La référence à Médée serait justifiée dans le mythe de la toison d'or, relié avec le mythe de Phrixus et de sa soeur Hellé tombée dans ce qui deviendra l'Hellespont, (aujourd'hui la mer de Marmara). Le mythe rapporté par Hyginus raconte l'histoire d'un bélier qui aurait surgi du sable du désert parmi l'armée assoiffée de Bacchus qui pria Ammon de les désaltérer. le bélier les conduisit une source. Pour ce prodige Bacchus demanda à Jupiter de placer le bélier parmi les constellations. La constellation était connu comme "aequinoctialis aries". Bacchus érigea un temple à Jupiter Ammon.

Grâce la résistance des Romains, avec Horatius Coclès, et la démarche de Mucius Scaevola, Rome obtient alors la levée du siège et le repli de Porsenna qui renonce à restaurer la royauté des Tarquins devant la détermination des Romains (fr.wikipedia.org - Porsenna).

Dans une pièce d'Attius, représentée au temps de César, le poète racontait que Tarquin, troublé par un rêve, avait appelé des devins auprès de lui. «J'ai vu en songe, leur dit-il, au milieu d'un troupeau, deux béliers magnifiques. J'immolais l'un ; mais l'autre, s'élançant sur moi, me jeta à terre et me blessa grièvement de ses cornes. A ce moment, j'aperçus dans le ciel un merveilleux prodige : le soleil changea de route, et son orbe enflammé s'avança vers la droite. - O roi ! répondirent les augures, les pensées qui nous occupent dans la veille se reproduisent en nos songes ; il n'y a donc point à s'émouvoir de ce qui t'arrive. Cependant, prends garde que celui que tu ne mets pas au-dessus d'une bête n'ait en lui une âme d'élite, toute faite de sagesse. Le prodige que tu as vu annonce une révolution prochaine. Puisse-t-elle être heureuse pour le peuple ! Mais l'astre majestueux a pris sa course de gauche à droite ; c'est un augure certain : Rome atteindra au faite de la gloire» (Victor Duruy - Histoire des Romains (éd. 1879-85), I - Histoire traditionnelle des rois, VII - TARQUIN LE SUPERBE (534-510)).

Appolonius fait suivre l'aventure de Médée et Jason de la conquête des pommes d'or :

Hymen de Jason et de Médée. — Le vaisseau est jeté sur les côtes d'Afrique, au fond de la Grande-Syrte ; les Argonautes le portent sur leurs épaules jusqu'au lac Triton. — Histoire du dragon qui gardait les pommes d'or, tué par Hercule ; douleur des Hespérides; leur métamorphose.— (Chant Quatrième Apollonius, L'expédition des Argonautes - books.google.fr).

p. 90 : La Mauritanie était pour elle le jardin des Hespérides renfermant les arbres aux pommes d'or. Un dragon à cent têtes était préposé à leur garde, et, les yeux sans cesse ouverts sur les fruits précieux, il poussait d'horribles sifflements. Hercule avait promis à Eurysthée, roi de Mycènes, de lui apporter les pommes d'or du jardin des Hespérides. Il se transporta dans la Mauritanie, au milieu des Atlantides, tua le dragon et, s'emparant des pommes d'or, il revint triomphant les offrir à Eurysthée.

Taureau - Taureau de Crète - pages 99-124

Le zodiaque de Mantoue présente Jupiter allaité par la chèvre Amalthée, avec en premier plan le dieu Pan portant un agneau sur ses épaules (Bon pasteur).

Dans l'île de Crète, Jupiter est nourri par Amalthée ; suivant Phurnutus, la corne d'Amalthée étoit remplie des bienfaits de Pan et étoit un de ses attributs.

Selon les auteurs (Pausanias, Apollodore, Epiphane), ce taureau est identifié à celui ont Zeus prit la forme pour transporter Europe des rivages de la Phénicie dans l'île de Crète ; c'est encore le même taureau qui excite la passion de Pasiphaé (Nouvelles annales publiées par la section française de l'Institut archéologique, Volume 2, 1838 - books.google.fr).

Le mensonge

Les Carthaginois (p. 99), puniques (p. 101), étaient des colons Phéniciens. La foi punique est synonyme de mauvaise foi.

La vérité autoréférentielle : c'est la cohérence d'une affirmation quand on l'applique à elle-même. Par exemple, écrire « Je sais écrire » permet une conformité parfaite de l'acte avec la phrase qui l'énonce. Mais il arrive parfois qu'une affirmation appliquée à elle- même nous entraîne dans un cercle sans fin : c'est ce que l'on appelle un paradoxe. Le plus connu est celui d'Epiménide le Crétois qui, pour démontrer qu'on ne pouvait pas établir la vérité, se contentait de dire « Tous les Crétois sont des menteurs ». Étant lui-même Crétois, il était un menteur ; s'il mentait en disant « Tous les Crétois sont des menteurs », c'est qu'au contraire, les Crétois ne mentent pas, mais disent la vérité ; mais étant lui-même Crétois, s'il dit la vérité en disant « Tous les sont des menteurs », c'est qu'il ment, etc. (Il faut entendre « "Tous les Crétois sont des menteurs" est un mensonge », non pas comme la contradictoire » Tous les Cretois ne sont pas menteurs », auquel cas quelques Cretois mentiraient encore et Épiménide pourrait faire partie de ceux-là, mais comme la contraire « Aucun Cretois n'est menteur. »). Ces paradoxes ne sont pas de simples curiosités de la logique, mais ils ont posé de redoutables problèmes aux mathématiciens du XIXe siècle (Jean-Marie Nicolle, Histoire des méthodes scientifiques: Du théorème de Thalès au clonage, 2006 - books.google.fr).

Europe

p. 108 : Les autres enfants de Gomer que la Genèse ne nomme pas, demeurèrent sans doute avec lui et constituèrent l'immense famille celtique, qui vint établir le centre de sa domination dans la Gaule, après avoir traversé, en suivant le cours du Danube, l'Europe – to err, aller çà et là, – to hope (hôpe) espérer – encore inhabitée.

Bécan, de son nom latinisé complet Johannes Goropius Becanus, né Jan Gerartsen van Gorp à Gorp, 23 juin 1519 et mort à Maastricht, 28 juin 1572), est un humaniste et médecin qui a publié nombre de livres remarquables, comme les Origines Antwerpianae (Les origines d'Anvers) et le Hiëroglyphica. Bécan affirmait que la langue cimbrique ou flamande était la langue d’Adam. La preuve goropienne de cette thèse consiste à remarquer que les mots de la langue cimbrique sont plus courts que ceux des autres langues (ce qui n'est pas prouvé), et qu'une langue simple doit nécessairement être plus ancienne qu'une langue compliquée. La thèse prend aussi la forme d'une longue liste qui compare des mots de la Bible, et d'autres, avec des mots ou fragments de mots d'origine cimbriques (flamandes, brabançonnes ou néerlandaises) (fr.wikipedia.org - Bécan_(humaniste)).

Ce Johannes Goropius qui faisait dériver Europe de trois mots hébreux : E, mariage heureux, Ur, excellent et Hop, espoir !

Abeilles et taureau

p. 102 : Les anciens habitant de l'Afrique du nord n'élevaient point probablement les abeilles, dont les essaims se propageaient en liberté dans le creux des troncs d'arbres ou les fentes des rochers. Ces abeilles, peu accoutumées au voisinage des hommes et des animaux, tourmentaient cruellement les voyageurs qui passaient près de leur demeure et troublaient par leurs piqûres cuisantes la tranquillité de leur marche. Tel est le sens du mot abeille, en Kabyle, thizizouith, au pluriel thizizoua – to tease (tize), tourmenter – ease (ize) tranquillité, – way (oué) chemin –.

Dans la fable du berger Aristée, Virgile raconte en vers très-beaux et très-élégans, comtnent on peut faire naître des abeilles de la chair corrompue d'un jeune taureau qu'on étouffe dans un endroit fermé au commencement du printemps (C. F. A. Delalauze, Traités sur l'éducation des abeilles et des vers à soie, 1809 - books.google.fr).

Gémeaux - Les Chevaux de Diomède - pages 125-150

Les Gémeaux de Mantoue sont sous le patronage des Dioscures, Castor et Pollux, dont la mère Léda est représentée nue avec un cygne, et d'Esculape. Des navires sont sur le rivage. L'église San Vitale de Ravenne est vue en coupe dans le fond. Saint Vital de Milan martyr à Ravenne (28 avril) était selon la légende le père de les jumeaux Gervais et Protais, fêtés le 19 juin, dans le signe des Gémeaux (Mathieu Richard Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, 1859 - books.google.fr).

Pausanias dans sa Grœciœ descriptio, lib. III, c. 19, fait mention d'un temple d'Esculape, à Amyclée, qui aurait été consacré par Hercule, en reconnaissance de ce qu'Esculape l'avait guéri d'une douleur à la cuisse. (Archives de la Médicine Belge: journal des sciences medicales, physiques et naturelles, Volume 13, 1844 - books.google.fr).

Solutré est connu pour son cimetière de cheaux de l'époque préhistorique.

p. 130 : Nous verrons plus loin que des crânes et d'autres débris retrouvés en Belgique, par M. Dupont, à Solutré, dans le Mâconnais, par M. de Ferry, et à Bruniquel par M.Brun, enfin les mâchoires provenant d'Aurignac et d'Arcy-sur-Cure, confirment cette conclusion. Les hommes appartenant à la race mongoloïde primitive avaient la tête généralement arrondie, le visage taillé en losange, les mâchoires et les dents un peu dirigés en avant, enfin, selon toute probabilité, le teint brun et les cheveux noirs et durs... (L'homme primitif par M. Louis Figuier, page 113.)

Adrien Cranile, dans son Solutré, Chasseurs de rennes de la France centrale, Histoire préhistorique, oeuvre d'imagination (1872), raconte : Nous nous assîmes ; le docteur poursuivit ainsi : — Cette population toute entière appartient au groupe hyperboréen, et chose étrange ! elle en reproduit tous les types principaux : Le Lapon, à tête courte et ronde, frêle et de petite taille; le Finnois, voisin du Lapon, mais mieux développé ; Léthonien, à tête longue, fort, grand, robuste ; le Tartare vigoureux et trapu ; l'Esquimau, avec son œil découvert, avide de lumière, et son crâne ogival, etc. [...] Voilà bien son groupe mongoloïde ; le voilà vivant en chair et en os ! et vous avez devant vous les plus anciens habitants de l'Europe occidentale (Adrien Cranile, Solutré, Chasseurs de rennes de la France centrale, 1872).

Faire la conquête du cheval dut être l'une des premières ambitions de l'homme. L'être quaternaire le chassa d'abord comme les Kirghis de l'Asie centrale poursuivent aujoud'hui les tarpans, comme les sauvages d'Amérique capturent actuellement les alzados. Une si noble bête ne pouvait accepter le joug du premier coup, elle dut vendre cher sa liberté. Mais si la fable du « cheval s' étant voulu venger du cerf » est aussi vraie que les fables le sont d'ordinaire, rien ne peut nous empêcher de croire, qu'à l'époque de Solutré, Yequus caballus, comme disent les savants, n'ait servi de monture à l'homme, et que le premier capreolus, frappé par une pierre emmanchée dans du bois, n'ait été atteint par un chasseur grimpé sur le descendant dompté du farouche hipparion. Au temps d'Hercule, le vainqueur des Centaures et des Amazones, les chevaux étaient déjà domestiqués au Péloponèse, puisque le héros grec punit Diomède pour avoir voulu nourrir les siens avec de la chair humaine ; et si l'on nous prétexte l'opinion de certains auteurs un peu trop systématiques, sur l'impossibilité des écuries en pleine Bourgogne au temps quaternaire, nous répon- drons que le même fils d'Alcmène en trouva d'assez énormes dans l'Hellade, celles d'Augias, pour être forcé d'y faire passer le fleuve Alphée, afin d'en opérer le nettoyage. Si du fabuleux nous passons au réel, quelques faits nous permettront d'appuyer notre hypothèse sur des constatations moins problématiques. On a trouvé à Solutré même, une série de « puissantes accumulations, » le mot est de l'auteur du Préhistorique, atteignant jusqu'à 3 mètres d'épaisseur et s'étendant sur près de 100 mètres de long, entièrement remplies d'ossements de chevaux. Les savants, qui ont toujours à leur disposition des termes techniques connus d'eux seuls, ont appelé ces accumulations le magma du cheval. (Henri du Cleuziou, La création de l'homme et les premiers âges de l'humanité, 1887).

Du Cleuziou parle encore des Kjoekken-moeddings : Kjoekkenmoeddings ! quel admirable mot et comme on comprend que les savants se soient précipités sur ce kjoekkenmoeddings, pour en faire une des étiquettes les plus pompeuses de leurs solennelles classifications! Mais, quand on saura que kjoekkenmoeddings veut dire en langue danoise débris de cuisine (de kjoekken, cuisine, et moeddings, amas de rebuts), on aura, pour les hommes qui essaient de faire consister la science dans un étalage de termes sonores et vides, toute la considération qui leur est due.

Mais la date d'édition de La création... est un peu tardive, 1887, aussi faut-il aller voir dans les livres antérieurs de Du Cleuziou pour recueillir des informations susceptibles d'avoir été connues par Boudet : L'art national, 1882 :

Nous ne parlerons pas ici des habitations lacustres, ni des Kjokkenmoddings, amas de coquilles. Les unes sont particulièrement suisses et les autres entièrement danois. Ils appartiennent par certains points à la période qui nous occupe, mais n'ont vraiment, à bien regarder, aucun caractère positivement français, quoiqu'on ait trouvé, dit M. Elisée Reclus, des lacustres à Clairvaux, non loin de Lons-le-Saunier, quoiqu'on ait trouvé des amas de coquilles à l'embouchure de la Somme, à Daoland, dans le Finistère, et même à Bordeaux, sur un des affluents de la Gironde. Nous tenons à rester ici Français avant tout (note page 144).

Sous la Restauration, M. Maudet de Penhoùet [...] consacra aux pierres celtiques quatre brochures assez compactes. — Les évolutions de cet esprit original entre tous sont assez curieuses pour que nous nous arrêtions un instant à les étudier sommairement. Dans la première, publiée en 1806, il s'efforça d'établir que ces monuments devaient être considérés comme « érigés en mémoire d'un guerrier péri en ces lieux dans une bataille mémorable : » Dans la seconde, publiée en 1814, « ne voulant pas se borner à copier les idées de ceux qui l'avaient précédé, » il découvrit que les menhirs n'étaient que des colonnes d'Hercule; car Hercule seul avait pu élever l'obélisque de Locmariaquer (p. 54).

Rappelons que Du Cleuziou a écrit L'oeuvre de Delacroix en 1865.

Jules Laurens (1825-1901), Hercule et les chevaux de Diomède, dessin d'après Eugène Delacroix, gravure 1866

Le Magasin pittoresque, Volume 34, 1866 - books.google.fr

Le lien des Disocures avec les chevaux est serré, Castor était un dompteur de chevaux et Pollux un boxeur.

Les Dioscures , aussi bien que Neptune, avoient soin des voyageurs. Neptune, qui présidoit à la surface de la terre comme à celle de l'océan, leur procuroit des chevaux comme il leur donnoit des navires: les dieux les plus célèbres par leur habileté à conduire des chevaux ne pouvoient manquer de partager avec Neptune le soin des vaisseaux. Chez Hygin (Astron. Pet. II. 22) Neptune donne ua xdIoscures les chevaux aussi bien que le pouvoir de secourir les naufragés. Quleques fois les lances des Dioscures sont terminées en trident (Petrus Limburg Brouwer, Histoire de la civilisation morale et religieuse des Grecs, Volume 7, 1841 - books.google.fr).

Les pages 128-148 qui constituent le coeur de cette partie concentrent 18 citations au cheval/chevaux, c'est la plus forte concentration de toutes les 12 parties. La page 143 ne compte pas moins de 4 dompter/dompteur(s).

p. 143 : Les Basque appellent dit-on, leur langue, l'Escualdunac : c'est le langage des dompteurs de chevaux, dompteurs au visage sombre et refrogné – scowl (skaoul), air sombre et refrogné, – to down (daoun), dompter, – hack, cheval.– Le titre de dompteurs de chevaux n'appartient pas aux seuls Basques, il doit être partagé par les aquitani, et cette communauté de goûts et de moeurs nous semble un trait remarquable d'affinité, qu'il ne faut point négliger.

Cancer : l'Hydre de Lerne - pages 151-176

p. 175 : Strabon rapporte, au sujet du Rhône, l'opinion de Timée, soutenant que le Rhodanus se jetait à la mer par cinq bouches différentes, dans une rade, comblée par ce fleuve travailleur, – road (rôd), rade, endroit où les vaisseaux jettent l'ancre ; – hand, main, extrémité du bras terminée par la main divisée en cinq doigts –.

Nous franchissons le Rhône identifié à l'Hydre qui arrêta, en en ces lieux, le Héros, pour nous enfoncer dans la Camargue. Monde hors de la durée, nourri par les bras du Fleuve-Dieu, symbole d'un autre mystère, d'une autre présence si différents de ceux qui vibrent dans l'air bleu et sur les pierres chaudes de Provence. Eternel sans fin où eau, terre et ciel, indéfiniment, se dissolvent et réapparaissent. Rêves du voyageur solitaire, mais surtout envoûtement de ceux qui ont été possédés par cette terre sorcière. N'est-ce pas le rêve de Baroncelli, fabuleuse histoire du continent englouti? Les gitans descendants des débris de la race Atlante, demeurant accrochés aux rivages occidentaux de l'Europe et de l'Afrique après l'engloutissement de l'Atlantide? N'est-ce pas le royaume enchanté des Filles de la Nuit, limites du monde, et des fabuleux trésors gardés par des dragons et des dieux ? (Maurice Pezet, Sur les traces d'Hercule, 1962 - books.google.fr).

Mondragon doit peut-être son nom au Rhône qui personnifiait le Dragon dans le monde antique. Les bras du Rhône représentaient alors, d'après les mythographes grecs et latins, l'hydre énorme, contre laquelle Hercule dut lutter et dont la Tarasque n'est que la forme christianisée. Au Moyen Age, les dracs, dont certaines rivières portent nom, hantaient, selon la croyance populaire, le Rhône et ses abords et, comme à Vaucluse, dans la vallée de la Nesque, à Tarascon, et en maints autres lieux, dévoraient les habitants (Maurice Pezet, Ventoux et Comtat Venaissin, 1962 - books.google.fr).

Ces îles flottantes de la Camargue, que toute une mythologie hérakléenne compare aux multiples bras de l'Hydre de Lerne (Jean Paul Clébert, Provence antique: Des origines à la conquête romaine, Volume I, 1966 - books.google.fr).

Or, sur toute la surface de la Gaule, les bas-fonds marécageux entravaient les cultures et obstruaient les routes naturelles. Ils élargissaient démesurément les moindres ruisseaux. Plus que les forêts et que les montagnes, ils furent l’obstacle que César redouta : derrière eux, les Gaulois se riaient de Rome. Ils empêchèrent, le long de l’Essonne, le passage de Labienus marchant contre Paris ; ils protégeaient Bourges sur les trois quarts de son pourtour. Plus fréquents au nord, ils n’étaient point rares au midi. La côte du Languedoc en fut abîmée, depuis les bouches du Rhône jusqu’aux caps des Albères : Arles eût mille fois risqué d’être un îlot dans les marécages, sans les efforts périodiques de sa vieille Société des Vidanges ; la route de cette ville à Tarascon et à Nîmes, la plus fréquentée du monde gaulois, était souvent coupée, même à l’époque romaine, par des boues renaissant toujours [Strabon, IV, 1, 12. Strabon pense en particulier, je crois, à l’étang de Jonquières (Germer-Durand, Dict. top. du Gard, p. 108).] : le monstre de la Tarasque n’est que l’hydre provençale des légendes chrétiennes[Immanis draco, terrarum aquarumque pernicies, tenebricosum nemus ad Rhodani ripam obsederat, Acta sanct., juillet, VII, p. 22., 1643]. Les embouchures de tous les fleuves et de tous les ruisseaux de l’Atlantique étaient déformées par les palus, depuis la Nivelle de Saint-Jean-de-Luz jusqu’aux tourbières de la Frise (Camille Jullian, Histoire de la Gaule, Tome I - Lest invasions gauloises et la colonisation grecque, Chapitre III - Nature et aspects du sol, 1914, www.heiligenlexikon.de - Acta Sanctorum - 29 Julliet).

Souvent on donnait à ce serpent sept têtes, pour figurer les sept embouchures du fleuve primitif ; les Grecs alors l'appelaient Hydre, Udor, en grec, Water, en celtique, signifiant eau.

La Lys se joignait à l'Escaut par sept branches marécageuses; près de la dernière se trouve encore aujourd'hui Lœme, qui donna autrefois son nom à cette hydre aux sept têtes dont parlent les légendes grecques : Lœme, dit Pausanias, est séparée du marais par un bois consacré à Cérès; le bois subsiste toujours. Il est entre Lœme et l'Escaut, et même il s'appelle encore Nonnen-bosch : le bois de Cérès (Théophile Cailleux, Origine celtique de la civilisation de tous les peuples, 1878).

Théophile Cailleux, avait été assez connu de son vivant pour plusieurs travaux proposant diverses hypothèses, plus aventureuses les unes que les autres, qui le placent aujourd'hui dans la catégorie des « fous littéraires ». Nous citerons : Origine celtique de la civilisation de tous les peuples, (Paris, 1878), Théorie nouvelle sur les origines humaines. Homère en Occident, Troie en Angleterre, (Bruxelles, 1883). L'ouvrage La Judée en Europe, parue en 1894 développe la thèse selon laquelle le berceau du judaïsme devait être localisé en Espagne et invite à reconnaître dans Tolède la situation initiale de Jérusalem. Ces hypothèses surprenantes ne sont peut-être pas aussi farfelues qu'elles le paraissent d'abord puisqu'elles contredisent radicalement les données de notre Histoire sainte. (Franis Laget, L'ambigüité ethnique de Milosz, parfait judéo-chrétien, Les Amis de Milosz, 2009 - books.google.fr).

A l'exemple du Mississipi, l'embouchure du Rhône peut être comparé à une hydre à multiples têtes :

Le travail qui s'opère à la surface du sol, suffit déjà pour montrer comment le Mississipi étend son domaine sur le golfe du Mexique. Il y projette son delta moderne et ses embouchures, comme ferait une hydre à sept têtes avançant sur les flots. Mais tandis qu'à travers les dépôts les plus récents il s'ouvre de nouveaux passages à la mer, il semble en vouloir boucher d'autres, en commençant par les plus anciens (Raymond Thomassy, Géologie pratique de la Louisiane, 1860 - books.google.fr).

L'aménagement de l'embouchure du Rhône faisait débat parmi la population provençale dans le milieu et à la fin du XIXème siècle.

Le Canal Saint-Louis est aux yeux de nos anciens capitaines marins une hydre à plusieurs tètes, prête à dévorer le port d'Arles et à engloutir toutes ces pauvres petites barques de cabotage qui sont depuis si longtemps leur gagne-pain et l'objet de leur affection et de leur sollicitude (M. Berthaud, H. Peut, Port Saint Louis du Rhone: Pamphlets, 1864 - books.google.fr).

Telle est la région qui avoisine les embouchures du Rhône, et dont une partie appartient à l'ancienne Provence et l'autre au Languedoc. Telle, du moins, elle était encore il y a peu d'années, car l'hydre de la spéculation a récemment étendu jusque-là un de ses bras polypéens. En attendant le succès fort hypothétique de leurs plans d'amélioration, les compagnies auxquelles ces déserts sont aujourd'hui en proie ont toujours commencé par altérer également et la race des habitants et la physionomie du pays. L'industrie n'y gagnera probablement pas grand'chose, mais la poésie et l'art y perdront beaucoup (Honoré de Balzac, Dom Gigadas, Les Meyran, 1841 - books.google.fr).

Saint Vanne

Jeu de mot entre vannes (Morbihan) et saint Vanne, évêque de Verdun vers 500, sous le règne de Clovis ?

L'Histoire ecclésiastique de la province de Trêves nous en fournit un témoignage nouveau, à propos de saint Vanne de Verdun. Ce vénérable pasteur, le premier évèque, — si la date de sa promotion par Clovis est certaine — que la nomination loyale ait imposé à l'Eglise en France, resta célèbre bien moins à cause de ses travaux apostoliques et du monastère, devenu deux fois, dans le cours des siècles, le centre et le modèle de tout l'ordre bénédictin de France et d'Allemagne, que pour la victoire qu'il remporta sur un serpent monstrueux sorti des eaux de la Meuse, et qui, des rochers où il avait établi son repaire, s'élançait sur les hommes et les animaux, empestant les environs de son souffle empoisonné. L'épouvante régnait dans tout le pays; le peuple était décime. Saint Vanne se met en prières, puis, en présence de la foule, il pénètre seul dans l'antre du reptile, et reparait bientôt, le tenant enchaîné avec son étole. « Depuis ce temps, ajoute la chronique, il n'y eut plus d'idolâtres à Verdun, l'éclat d'un si grand miracle ayant frappé les cœurs les plus » rebelles à la grace de l'Evangile.

Le serpent ailé, le dragon vaincu par le pieux évèque, c'est l'idolâtrie elle-même, vaincue aussi, détruite, anéantie, et que le peuple s'est plu à personnifier sous cette image redoutable. Le Grauli ou dragon de saint Clément, à Metz, le Bailla de Reims, la Gargouille de saint Romain de Rouen, la Vermine de sainte Radegonde de Poitiers, la Tarasque de sainte Marthe de Tarascon, la Lézarde de Provins, la Vuivre de Larré, et tant d'autres monstres soumis à la puissance d'un prêtre ou d'une sainte femme, sont les frères du serpent de saint Vanne; ils n'ont point d'autre explication : la victoire du christianisme sur le paganisme, des lumières sur les ténèbres, voilà ce que représentent ces combats extraordinaires, ce que rappelaient en réalité les processions où, jusqu'à la fin du dix-septième siècle, la figure de la bête affreuse était triomphalement promenée dans nos rues (Bibliographie, Revue contemporaine, Volume 1, 1852 - books.google.fr).

Le serpent de vanne est un serpent auqatique comme l'hydre de Lerne, évoqué à la fin de cette partie avec le Rhône et ses Bouches. Quoique il en soit la Bretagne morbihanaise pullule de monstres en tout genre vaincus à l'eau bénite.

Les populations terrifiées implorent le ciel, et invoquent un libérateur comme dans l'Œdipe de Sophocle. Alors le saint apparaît, comme un Thésée ou un Hercule chrétien. C'est ainsi que saint Cado, saint Tenock, et tant d'autres sont appelés à combattre ces monstres sur les bords de l'Elorn et dans les îles du Morbihan, tantôt tantôt seuls, tantôt accompagnés d'un de ces chefs ruraux et guerriers, (le roi de Brest, le roi de Vannes, le roi de Léon, ces tueurs héroïques d'animaux carnassiers et de serpents). Mais les saints bretons, dans ces périlleux engagements ont une ressource qui manquait aux Hercule et aux Thésée des temps héroïques; ils se tirent d'affaire par un miracle quand la situation devient trop critique : au lieu de tuer l'hydre de Lerne, ils l'exorcisent; la vue d'une étole agit sur les monstres les plus redoutables avec autant d'efficacité que la massue du héros antique. Comment ces populations n'auraient-elles pas ressenti une impression profonde de ce tranquille courage, de cette auréole de surnaturel, de ces effets appréciables d'améliorations salutaires ? (Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, compte rendu, Volume 119, 1883 - books.google.fr).

Le palais épiscopal de Vannes, possédait un tableau représentant Hercule terrassant l'hydre de Lerne, aux dires de M. Léon Lallement qui l'avait lu dans un ancien inventaire et dont le grand-père avait été maire de la ville (Pierre Thomas-Lacroix, Le vieux Vannes, 1975 - books.google.fr).

Venètes, Vannes et Morbihan sont mentionnés pages 152-156, 160, 168-169 de La Vraie Langue Celtique.

Lion - Lion de Némée - pages 177-202

p. 178 : ...retournons vers le confluent de la Saône et du Rhône, afin d'y trouver Lugdunum, Lyon.

Le rapport Lyon/lion est tout trouvé. Lyon, sur le Rhône assimilé à l'Hydre - ce qui fait transition -, est décrit sur les pages 178-180. Les pages 180-181 sont consacrées à Lectoure possession des Armagnacs.

Le Comte Bernard VIII d'Armagnac s'armoit d'argent, au Lion léopardé de gueule, écartelé de pourpre , au Lion d'or au chef d'argent, le Lion rampant sur le tout, qui font les anciennes pleines Il n'étoit point allié à la Maison de Bourbon, comme quelques-uns l'ont prétendu. II portoit, selon le P. Anselme, écartelé au 1. & 4. d'argent, au Lion de gueule 1, & 3. de gueule, au Lion léopardé d'or. La Belgique (p. 190-192) porte aussi un lion dans ses armoiries.

Armes du comte Bernard VIII d'Armagnac

p. 190 : Pour trouver, dit-il, les témoignages encore debout des « guerres des hommes de l'âge de la pierre, il faut nous transporter dans la partie de l'Europe qui forme aujourd'hui la Belgique.

Il en va aussi de la page 193 sur Nîmes qui a des relents de lion de Némée :

p. 193 : Nemausus, en celtique, signifie : maison de renom, – name (nème), renom, célébrité, – house (haouce), maison –.

Nemausus, divinité de Nîmes, est réputé fils ou descendants d'Hercule, et fondateur de la ville (Complément du dictionnaire de l'Académie Française, 2, 1847 - books.google.fr).

Hercule trouve néanmoins des ressources pour mener à bien des amours innombrables. De l'un de ceux-ci — mais avec qui ? — descendrait Némausus, dieu tutélaire de la ville. Au reste, Hercule n'a-t-il pas vaincu un lion extraordinaire dans la forêt de Némée ? L'allusion est claire, même si toutes les étymologies la démentent et si la géographie s'offusque. Sur ce creux d'eau de vingt mètres de diamètre s'accumulent les histoires qui courent ensuite le bassin méditerranéen : le premier à parler de l'origine mythique de Nîmes aurait été Parthénius, un Phocéen du Ier siècle avant notre ère, disciple d'un Grec d'Alexandrie. Oui, mais les écrits sont perdus et l'on ne connaît ses dires que par un grammairien, Etienne de Byzance, qui les rapporte au Ve siècle : des manuscrits perdus aux inscriptions à demi effacées, et des bois de l'Argolide à ce creux de plaine languedocienne, toute la fable méditerranéenne de notre ère assiste à la naissance merveilleuse d'une ville, et la propage (Vincent Liger, Nîmes sans visa: portrait d'une ville, 1987 - books.google.fr).

Vierge - Amazones - pages 203-228

La Vierge de Mantoue surmonte une tour en flammes qui représente Troie. Au premier plan un enfant fait couler de l'eau comme le Verseau qui est aussi Ganymède. Hercule avait incendié la ville de Troie car Laomédon, son roi, avait refusé de le rétribuer en échange de la libération de sa fille Hésione d'un monstre marin. Le prix convenu était les chevaux que Jupiter avait donné à la vile de Troie lorsqu'il enleva Ganymède fils de Tros, précédent roi de la ville. Hercule laissa vivant Priam. C'est au retour de son expédition contre les Amazones que cela arriva (M. N. Theil, Dictionnaire de biographie, mythologie, géographie anciennes, traduit en grande partie du Dr Smith, 1865 - books.google.fr).

Le neuvième travail selon Diodore est le combat d'Hercule contre des femmes guerrières, connues sous le nom d'Amazones. Le but travail, de cette expédition étoit de conquérir la ceinture d'une de ces héroïnes.. Hercule , pour cet effet, traverse la mer Noire & le pays des Cimmériens. On lui refuse la ceinture. Plusieurs Amazones périssent. La dernière meurt vierge. Alors la reine des Amazones, appellée Menalippe ou femme aux cheveux noirs, lui livre la ceinture. Le lieu du combat est Thémiscure, sur les bords du Thermodon ou de la route de la chaleur (François-Florentin Brunet, Parrallèle des religions, 1792 - books.google.fr).

p. 213 : LE ROI BÉBRIX ET PYRENE. – HERCULE. LES SARDANES. – CAUCOLIBERIS. – ILLIBERIS. LES SORDES.

Pyrène est citée de la page 213 à 216.

C'est aux mythes des peuples celtiques que l'on doit la fable que nous avons rapportée d'après Diodore, laquelle fable attribue l'origine des Pyrénées à l'amour qu'avait éprouvé Alcide pour Pyrène, fille de Bébrix. On faisait aussi de ce héros le chef de colonies qui seraient venues de l'Helvétie apporter leur langage dans les Pyrénées ; et, selon Ammien les Doriens n'auraient pas tardé à suivre ces premiers émigrés pour s'établir à leur tour dans le méme pays, où divers lieux, voisins de l'Océan, portent encore des moins grecs, tels que ceux d’Abydos, de Sestos, de Scyros, etc. On a parlé aussi de l'existence sur les monts pyrénéens de femmes guerrières, d'espèces d’amazones qui s'y étaient constitué un gouvernement particulier (Encyclopédie du dix-neuvième siècle, Pyrénées, Volume 19, 1870 - books.google.fr).

Tel étoit enfin dans toutes ces contrées l'amour de la liberté, qu'on voyoit jusqu'à des associations connues sous le nom de Républiques des Filles. Il subsistoit des traces de ces Amazones dans la ville de Rentevia, près de Fontarabíe, dans la Biscaye. Ces contrées n'ont pas toujours été aussi heureuses (Jean P. Picquet, Voyage dans les Pyrénées Françoises: dirigé principalement vers le Bigorre & les Vallées, 1789 - books.google.fr).

Balance - Géryon - pages 229-254

La représentation de la Balance, de la Sala dello zodiaco de Mantoue, mélange hippocampes et imagerie autour de la vigne et du vin avec satyres. Bacchus est le dieu du vin et réputé avoir construits des autels au pays des Scythes, comme le fit Hercule au même endroit, à son retour de son travail chez Géryon en Erythie, à l'opposé géographique. Scythie et Eryhtie marquent donc les extrémités est/ouest du monde connu (p. 238 : du levant au couchant).

Hercule chez les Scythes

Il est encore une fable détachée sur Hercule, qui forme le fond d'une antique tradition chez les Scythes, et que nous trouvons dans Hérodote. Les Grecs qui habitaient le Pont, nous dit cet historien, racontent qu'Hercule, après avoir voyagé en Espagne et conquis les vaches de Géryon, s'avança vers le nord , jusque dans les déserts occupés depuis par les Scythes; que là, il s'endormit sur sa peau de lion, et qu'il avait débridé les chevaux de son char. Ces chevaux disparurent , je ne sais comment, pendant son sommeil. A son réveil, ce héros surpris de ne plus trouver ses cavales, les chercha dans tout le pays; et, dans ses recherches, il fut conduit vers un antre où il trouva une jeune fille vierge, d'une forme monstrueuse. La partie supérieure de son corps était celle d'une belle fille, et la partie inférieure un serpent. C'est à elle qu'Hercule s'adressa pour en tirer quelques renseignemens sur ses cavales. Elle lui répondit qu'elle les ayait, et qu'elle ne les lui rendrait pas , qu'il n'eût consenti A coucher avec elle. Hercule acquiesça à sa demande, et après plusieurs hommages rendus à sa beauté, il obtint ses cavales dont il avait très généreusement acquitté le prix à celle qui les lui avait conservées. La jeune vierge devint mère de trois enfans, dont l'un, appelé Scythos, régna sur la Scythie à qui il donna son nom. La mère lui donna un arc , un baudrier et une coupe d'or que lui avait laissés Hercule , pour remettre à celui des trois enfans qui aurait le bras assez vigoureux pour tendre l'arc el ceindre le baudrier. Tel est le précis de cette fable racontée par Hérodote (Charles-François Dupuis , Origine de tous les cultes, Volume 2, 1822 - books.google.fr).

Chez Hésiode, Echidna est soeur de Géryon, fille de Chrysaor et de Callirhoé.

Cerbère et Géryon

p. 238 : La fatigue se fait bien un peu sentir en grimpant sur les flancs du Serbaïrou par des sentiers peu fréquentés, – to swerve (souerve), grimper, – by-road (baï - rôd), chemin peu fréquenté – ;

p. 239 : Certes, ce n'est point à cause de la beauté du site et de la fertilité du terrain, puisque le sol est couvert de bruyères dans toute la pente nord du Serbaïrou, tandis que la pente sud, très escarpée, n'offre à l'oeil qu'un maigre bois taillis, peu fait pour inspirer aux savants du Neimheid une dénomination aussi agréable que celle de Goundhill.

p. 244 : Partant du hameau du Cercle, vers le milieu du flanc de la montagne, il suit par l'Illète jusqu'au ruisseau de Trinque Bouteille, se dessine ensuite sur la pente du Serbaïrou la plus rapprochée des rivières de la Blanque et de la Sals, reprend au Roukats, pour se terminer en face du hameau du Cercle, son point de départ. [...] Nous en avons retrouvé sept ; cinq sur les flancs du Serbaïrou, et deux au Roukats.

Les grès d'Alet, exploités près de la route de Bugarach, sur la rive gauche de la Blanque, s'étendent au nord sur le flanc gauche de la vallée de la Sals jusqu'au col de Cuguillou, au-dessus des grès de l'assise des marnes bleues. Sur la rive droite de la Blanque, ils forment un massif assez puissant, borné par la Sais à l'est et au sud par l'anticlinal de La Perrière. Ils franchissent même la Sals entre, en aval, l'échancrure de Serbairou et, en amont, la limite de Sougraigne, pour remonter en coin sur la montagne boisée qui s'élève au nord et en atteindre la crête (Bulletin, Volumes 21 à 22, Société d'études scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1910 - books.google.fr).

En examinant les traditions relatives à l'expédition d'Hercule en Espagne, on doit nécessairement comparer le vol des bœufs de Géryon aux autres vols de bœufs qu'on rencontre dans les récits mythologiques. Géryon, dieu indigène et possesseur des bœufs du Soleil, est dans la même position qu'Apollon-Soleil qui mène paître les troupeaux.

« Arrivé dans Erythia, dit Apollodore, Hercule passa la nuit sur le mont Abas. Le chien l'ayant senti se précipita sur lui; Hercule l'assomma avec sa massue et tua le berger Eurytion qui était accouru à son secours. Ménœtius qui gardait près de là les génisses d'Hadès, avertit Géryon de ce qui venait d'arriver. Celui-ci ayant rencontré, vers le fleuve Ahthémus, Hercule qui emmenait les génisses, engagea le combat; mais il fut tué à coups de flèches. Hercule ayant mis les génisses dans la coupe, se dirigea vers Tartessus et « rendit la coupe au Soleil. » Chez Hésiode (Theogon. 308) Géryon a deux chiens, Cerbère et Orthrus. L'un est tué par Hercule, et le second suit les troupeaux. Pindare (Isthm. I, 15) parle aussi de plusieurs chiens de Géryon (Jean Witte, Etude du mythe de Géryon, 1841 - books.google.fr).

L'hippocampe

L'hippocampe est un attribut de Melqart, l'Hercule tyrien, adoré aussi à Gadès en Espagne.

Les plus anciennes monnaies de Tyr représentent Melqart chevauchant un hippocampe ailé, qui bondit sur les flots. C'est là toujours, qu'à Lixos pour les Hespérides, à Gadès pour les boeufs de Géryon, on finira par situer le mythe, tout près de ces colonnes d'Héraclès dont on peut penser qu'elles furent d'abord les colonnes de Melqart (Revue des études anciennes, Volume 84, CNRS, 1982 - books.google.fr).

Très vite, le sanctuaire de Melqart-Héraclès-Hercule, à Gadès, aux confins de l'espace méditerranéen, devient un lieu de culte internationalement connu et fréquenté. Les Gaditains prétendaient y abriter la dépouille du dieu (Corinne Bonnet, Entre immanence et transcendance, Dieux-valises, 2008 - books.google.fr).

Géryon, cercle et vieillesse

M. Creuzer (Symbol, traduction fr. de M. Guigniaut, t. II, p. 200, note 1) fait dériver le nom de Géryon de geras, gerao, vieillesse, vieillir, et établit un rapprochement entre le roi du couchant et les trois vieilles Graiai, sœurs des Gorgones qui habitent à l'occident. En effet, le dieu repoussé par Jupiter aux extrémités du monde est un vieillard impotent ; Saturne que nous avons déjà rapproché de Géryon figure sur les monuments avec les traits de la vieillesse. Les Gaditains, d'un autre côté, avaient élevé des autels non seulement à la vieillesse, mais encore à la mort. Cette association s'explique d'une manière très-satisfaisante : Géryon, le dieu âgé, est voisin, comme nous avons vu, âï Hadès, le dieu des morts; il est le ministre de Pluton, et dans l'Enéide, Senectus, la Vieillesse se tient aux portes des enfers.

L'île où règne Géryon s'appelle Erythia, c'est-à-dire l'île rouge et ce nom, ainsi que les génisses de couleur pourpre.

En passant en Sicile, Hercule consacre un temple à Géryon dans la ville d'Agyrium ; et ce nom mérite d'être comparé avec celui de Geruon (agur, garu par métathèse). Garuo signifie aussi courber, tracer un cercle, arrondir, et là nous rencontrons, comme dans l'etymologie du nom de Kronos, l'idée d'un cours qui se replie sur lui-même : tels sont le serpent, la queue des Tritons et les autres symboles que nous avons cités plus haut. D'un autre côté, agor, en hébreu signifie gyrans, in orbem volans. le mot agor est une épithète de l'hirondelle qui décrit des cercles en volant. D'un autre côté, Hésychius nous apprend que dans l'île de Cypre on désignait une certaine espèce d'aigle sous le nom d'agor. On sait que souvent, sur les vases peints, l'emblème du bouclier de Géryon est un oiseau de proie (Jean Witte, Etude du mythe de Géryon, 1841 - books.google.fr).

p. 240 note : Un excellent vieillard du hameau de la Hille nous a déclaré avoir trouvé, lui-même, dans le terrain situé au-dessus du bas-sin, des scories de fer, traces évidentes de l'industrie exercée dans cette maison.

Scorpion - Oiseaux de Stymphale - pages 255-280

Le Scorpion de Mantoue montre Orion tenant un faucon ou un épervier qui s'envole, tandis que Diane, qui avait un temple à Stymphale, ou Gaïa mettent le scorpion au firmament.

Selon la tradition littéraire, l’ibis et la cigogne étaient très utiles aux hommes puisqu’ils éliminaient les serpents. Ainsi, Diodore de Sicile, dans un chapitre où il énumère tous les animaux qui reçoivent un culte en raison des nombreux services qu’ils rendent à la société dit de l’ibis que :

« Parmi les oiseaux, l’ibis est utile contre les serpents, les sauterelles et les chenilles, et le faucon contre les scorpions, les serpents à cornes et les petits animaux qui mordent et font courir aux hommes le plus grand danger de mort » (Bibliothèque historique, I, LXXXVII, 6.) (Mlle Ismérie Boissel, L'Egypte dans les mosaïques de l'occident romain, 2007).

Je ne puis décider, dit Pausanias, s'il y a eu autrefois en Arcadie des oiseaux de même nom que ceux qui se voient aujourd'hui dans l'Arabie, quoique d'une forme différente; mais supposé, ajoute le même Pausanias, que l'espece des stymphalides soit unique, & qu'elle ait toujours existé comme celle des éperviers, des aigles, & des autres oiseaux; je me persuade que les stymphalides sont des oiseaux d'Arabie, dont quelques - uns auront volé vers les rives du Stymphale, & que dans la suite la gloire d'Hercule & le nom des Grecs, beaucoup plus célebre que celui des Barbares, aura fait appeller ces oiseaux stymphalides dans l'Arabie même, au lieu qu'auparavant ils avoient un autre nom.

Il y avoit à Stymphale un vieux temple de Diane, surnommé aussi stymphalie. La statue de la déesse étoit de bois, & dorée pour la plus grande partie; la voûte du temple etoit ornée de figures d'oiseaux stymphalides. Sur le derriere du temple on voyoit des statues de marbre blanc, qui représentoient de jeunes filles avec des cuisses & des jambes d'oiseaux. On disoit que les habitans de Stymphale avoient éprouvé la colere du ciel d'une maniere terrible: la fête de Diane étoit négligée, on n'y observoit plus les cérémonies prescrites par la coutume: un jour l'arcade qu'on avoit faite pour l'écoulement des eaux du Stymphale, se trouva tout à - coup engorgée au point que l'eau venant à refluer, inonda toute la campagne l'espace de plus de quatre cens stades; un chasseur qui couroit après une biche, se laissant emporter à l'envie d'avoir sa proie, se jetta à la nage dans ce lac, & ne cessa de poursuivre l'animal, jusqu'à ce que tombés tous deux dans le même gouffre, ils disparurent & se noyerent; les eaux se retirerent à l'instant, & en moins d'un jour la terre parut séche. Depuis cet événement, la fête de Diane se célébra avec plus de pompe & de dévotion.

Voila le récit de Pausanias (portail.atilf.fr - Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Stymphale, 1751-1782).

Voici la classification d'Ulysse Aldrovandi - philosophe et médecin, professeur d'histoire naturelle à Bologne, sa patrie, né en 1527, d'une noble famille bolonaise, qui, dit-on, subsiste encore, et mort, le 4 mai 1605, à l'âge de soixante-dix-huit ans - qui, par elle-même, donne une juste idée de l'état de la science au xvic siècle. La première classe comprend les oiseaux rapaces ou carnivores, savoir: les aigles, les vautours, les éperviers, les faucons, les hiboux, les chauve-souris, l'autruche, le griffon , les harpies, les oiseaux du lac de Stymphale, les sirènes (à cause de leur chant), les corbeaux, etc. ; et, de plus, beaucoup d'espèces qui pourtant vivent de graines ou de fruits, mais qu'à raison de la force de leur bec, ou faute de pouvoir déterminer leur régime alimentaire, l'auteur place avec les familles véritablement carnivores (ce sont, par exemple, les perroquets, les oiseaux de paradis, le chimérique phénix, etc.) (Pierre Leroux, Encyclopédie nouvelle ou dictionnaire phylosophique, scientifique, littéraire et industriel, 1836 - books.google.fr).

Marsil et le scorpion

p. 280 : L'ignorance de la prononciation des mots celtiques a pu seule conduire, dans la suite des temps, à dire marseel, (Marceille) pour Marsil.

Le Marsile de la Chanson de Roland avait un neveu Escorfaut, nom issu de Escorfi forme languedocienne d'Escorpi, le scorpion provençal.

Stymphale cité des vierges

Si la statue de la Vierge de Notre Dame de Marceille (pages 276-280) est en bois noir, celle d'Artemis de Stymphale en bois doré.

Le héros Téménos, fils du roi Pélasgos, en Arcadie qui aurait construits trois temples à Junon comme le cite Pausanias : « le premier, Pais (enfant) lorsqu’elle était encore vierge ; aussitôt qu’elle fut mariée à Zeus, il la surnomma Teléia (accomplie), et lorsqu’à la suite de quelque différent avec Zeus, elle revint à Stymphale, il la surnomma Chéra (veuve) » (mythologica.fr - Héra).

Tout comme Athéna et Hestia, Artémis (Diane) est une déesse « vierge ». Elle a demandé à son père de garder sa virginité pour toujours à cause de l'aversion pour le mariage que lui a donné sa mère dès la naissance. Improprement considérée par les mythocritiques jusqu'au XIXe siècle comme « chaste », jusqu'à ce que Jean-Pierre Vernant éclaire davantage les adjectifs accolés à son nom. Artémis est parthenos, la vierge qui s'occupe du feu, ou, comme le rapporte Plutarque, celle qui s’abstient de tout commerce sexuel avec des hommes. Elle punit sévèrement les hommes qui tentent de la séduire : « tristes noces, celles que briguèrent Otos et Orion ». Quand Actéon la surprend par hasard dans son bain, elle le métamorphose en cerf et le fait déchiqueter par ses propres chiens. Elle surveille également la chasteté de ses compagnes : elle menace de tuer Callisto, enceinte de Zeus (fr.wikipedia.org - Artémis).

Diane d'Ephèse est peinte au Lion de Mantoue.

Sagittaire - Le sanglier d'Erymanthe - pages 281-306

p. 300 : La prédilection des Gaulois pour la chasse au sanglier était connue des anciens Grecs, et, suivant leur habitude de personnifier les qualités de la nation gauloise dans Hercule, ils ont inscrit, parmi les douze travaux de ce héros, son combat contre le sanglier d'Erymante. Ce que rapporte la mythologie grecque au sujet d'Hercule est trop instructif pour n'en pas citer quelques traits.

Le Sagittaire, qui est un centaure, serait soit Chrion soit Crotus. mais il n'est pas dit chez les mythographes que Crotus ait un un corps de cheval sur Terre. Cependant Crotus appréciait la présence des Muses et séjournait sur le mont Hélicon au sommet duquel Pégase frappe du sabot en faisant naître la fontaine d'Hippocrène dans la fresque. Crotus était le fils d'Euphémé, nourrice des Muses, et de Pan.

La Fable supposoit que Crotus, fils d'Eupheme, nourrice des Muses, avoit été mis à leur sollicitation par Jupiter au nombre des Astres après sa mort. Oa le peignoit avec des fleches à cause de son amour pour la chasse, & avec une croupe de cheval, parce qu'il montoit beaucoup à cheval pour prendre cet exercice (Charles François Saboureux de La Bonneterie, Traduction d'anciens ouvrages latins relatifs a l'agriculture et a la médecine vétérinaire: L'économie rurale de Columelle, 1783 - books.google.fr).

Le combat d'Hercule contre les Centaures se prolonge avec la prise du sanglier d'Erymanthe dans le 3ème travail, selon Diodore de Sicile. la fresque montre en effet en grisaille un combat de centaure dans le parapet.

Héraclès, en quête du sanglier d'Érymanthe, traverse le mont Pholoé, massif forestier du nord-ouest de l'Arcadie. Dans cette région peuplée de Centaures, Héraclès reçut l'hospitalité de Pholos et réclama du vin. Une fois la jarre ouverte, les Centaures sous l'effet des effluves se ruèrent contre Héraclès qui les extermina. Dans la version de Diodore, Dionysos remit aux Centaures la jarre de vin en vue de la venue d'Héraclès qui l'ouvrit lui-même. Selon le Pseuso-Apollodore, la jarre était la propriété commune des Centaures et Pholos servit à Héraclès un repas de viandes avant qu'Héraclès ne réclame du vin et n'ouvre lui-même la jarre (Daniel Noël, Centaures en société autour d'une jarre de vin, Dialogues d'histoire ancienne, 1977, Volume 202, 1977 - books.google.fr).

L'intervention de Dionysos dans le 3ème travail justifie l'interprétation de la Balance, rencontre du dieu du vin et d'Hercule.

Avant Noël

p. 284 : Peu de jours avant la Noël, des jeunes gens se présentent durant la nuit devant chaque maison, en chantant Aguillouné, au gui l'an neuf.

Quelques jours avant Noël, on peut encore être dans le Sagittaire.