Partie IX - Synthèse   Chapitre LXIV - Super-étoile (Superstar in english)   La Chapelle-Geneste, 9 décembre   

La Chapelle-Geneste, 9 décembre

Le prieuré bénédictin, avec son église Notre-Dame, de La Chapelle-Geneste dépendait de l'abbaye de La Chaise-Dieu. Le village possède une vierge noire assise

9 décembre, saint Nectaire

La maison de Sénecterre ou Saint-Nectaire, originaire de cette province, tire son extraction selon la légénde du frère de saint Nectaire, évêque de Clermont, du temps de saint Austremoine. Cette maison a donné depuis un grand nombre de prélats, dont les plus remarquables sont Jacques de Sénecterre, mort abbé de la Chaise- Dieu en 1518, qui fut le dernier abbé fait par élection ; la nomination aux prélatures, bénéfices électifs et conventuels ayant été accordée au roi, trois ans auparavant, par le concordat entre Léon X et François Ier, en 1515; Charles de Senecterre, abbé de saint Géraud d'Aurillac, mort en 1560 ; Antoine de Sénecterre, évêque du Puy, mort en 1592; François de Sénecterre-Fonteville, évêque de Sarlat, mort en 1597 ; Antoine de Sénecterre , évêque de Clermont, évêché dont dépendait La Chapelle- Geneste, mort en 1585.

L'abbaye de la Chaise Dieu devint un foyer d'accueil pour les jansénistes. La communauté casadéenne accueillit volontiers Jean Soanen, évêque de Senez, l'un des plus farouches appelants, qui avait été suspendu de ses fonctions épiscopales et que le roi avait contraint à se retirer à La Chaise-Dieu, où il vécut de 1727 à sa mort en 1740 à l'âge de 93 ans (www.abbaye-chaise-dieu.com - Les Mauristes).

Bon Vieillard

Jean Soanen, né à Riom, le 6 janvier 1647 et mort en 1740, est un prédicateur oratorien et évêque de Senez suspendu par le " Concile " d'Embrun. D'origine auvergnate, il est le petit-neveu du père Sirmond, confesseur de Louis XIII. Son père, Mathieu Soanen, consul de Riom et procureur au Présidial de la même ville sera mis en prison pour ne pas avoir dépouillé les pauvres et condamné à payer de ses propres deniers à la place des taillables défaillants. Formé par le collège oratorien de sa ville, il est reçu, malgré les propositions des jésuites de Billom, le 24 novembre 1661 à l'Oratoire de Paris où le P. Pasquier Quesnel devient son confesseur. Louis XIV le nomme, le 8 septembre 1695, évêque de Senez (dans les actuelles Alpes-de-Haute-Provence). Tout à l'écoute de son diocèse, Soanen s'occupe peu des querelles religieuses. Mais la publication, en septembre 1713, de la Bulle Unigenitus le sort de sa réserve : non seulement il s'y oppose catégoriquement mais encore il s'élève contre les projets d'Acceptation suivie d'Explications. Il est l'un des premiers signataires de l'Appel à la réunion d'un concile sur la question, avec Charles-Joachim Colbert de Croissy. Sur les conseils du secrétaire d'État Le Blanc, Fleury envoie Soanen à la Chaise-Dieu. Celui-ci meurt " Réappelant" le 25 décembre 1740. Le lendemain de son décès, le Père prieur vient signifier l'ordre du roi qui défend qu'on l'inhume dans l'église de l'abbaye, ouverte au public. Il fut enseveli dans la chapelle du Collège, à l'entrée du sanctuaire, avec tous les honneurs dus à un évêque. Son tombeau et sa dépouille n'ont pas été retrouvés ; le Collège des Novices ayant été détruit et transformé en hôtel et étable. Le cœur sera déposé en la paroisse Saint-Josse le 30 mai 1741 (fr.wikipedia.org - Jean Soanen).

Soanen montra de la bienveillance envers le sieur Troin dit Delisle qui prétendait avoir trouvé la pierre philosophale (Louis XIV - L'Affaire Vinache).

Jeune Mort

Antoine d'Urfé, frère cadet d'Anne d'Urfé, de Christophe d'Urfé et d'Honoré d'Urfé, est né en 1571 et est le sixième et dernier fils de Jacques Ier d'Urfé et de Renée de Savoie. Comme Honoré d'Urfé, qui est chevalier de Malte, le cadet est orienté vers la vie d'Eglise, ayant " les ardeurs de la jeunesse et le cœur généreux ". Il entre dans l'Ordre de saint Benoît, à l'abbaye de la Chaise-Dieu, en Auvergne. Après son frère Christophe, il est prieur de Montverdun et réside au château de Combes. Antoine est aussi un écrivain. En 1592, il publie un dialogue intitulé "L'Honneur", qui contient une épître adressée à Honoré d'Urfé ("de la préférence des Platoniciens aux autres philosophes"). Le dialogue oppose le studieux Uranophile (peut-être vieux) et le vaillant Polémophile (peut-être jeune). Celui-ci, qui voit sortir de son cabinet d'étude Uranophile rêvant à quelque problème de philosophie, ne comprend pas qu'il perde son temps à des spéculations d'idéologie. Parmy ces cruelles et sanglantes guerres civiles, rien ne sauroit être plus hors de saison que de s'alambicquer le cerveau avec les frivoles, inutiles et chimériques contemplations, alors que l'heure est à l'action. Polémophile et Uranophile ne seraient qu'un seul et même personnage : Antoine d'Urfé, dont l'âme généreuse est disputée entre les paisibles jouissances de l'étude et l'ardeur guerrière qui l'entraîne à prendre parti, malgré son extrême jeunesse, pour la foi menacée par un roi hérétique. Polémophile finit par avoir raison d'Uranophile. Antoine Urfé se jeta dans la bataille de la Ligue avec impétuosité.

Antoine est élu abbé de La Chaise-Dieu, le 22 juin 1589. Très studieux, il ne voyage jamais sans une bibliothèque portative. Puis, avec l'appui du roi Henri III, il est élu évêque de Saint-Flour. Antoine d'Urfé prend parti pour la Ligue des Catholiques même après l'abjuration d'Henri IV. A Usson, en Auvergne, Marguerite de Valois fait de même. L'abbé adresse à la reine une épître, "De la beauté qu'acquiert l'esprit par les sciences", inspirée par leur néo- platonisme commun. Antoine d'Urfé n'aura pas le temps de prendre ses nouvelles fonctions dans le Cantal. Se rendant au château familial de la Bastie d'Urfé, il traverse une plaine du Forez en état de guerre civile. Lieutenant général du Forez pour le Marquis de Nemours, chef de la Ligue des Catholiques, Honoré d'Urfé vient de prendre Villerest, près de Roanne. Non reconnu, alors qu'il approche des murs de Villerest, Antoine d'Urfé est tué par un arquebusier de son frère Honoré. Il fut l'innocente victime de la rage de ces furieux, le 1er octobre 1594, laissant tant l'Eglise de Saint-Flour, que l'abbaye de la Chaise-Dieu beaucoup désolée, son corps fut porté au château de la Bastie en Forez et inhumé avec grand deuil de la famille en l'église du couvent des Cordeliers que fonda et fit construire près de ce château son bisaïeul grand écuyer de France qui y a son mausolée (hubert-houdoy.ifrance.com - Honoré d'Urfé).

Alchimie

La vierge noire du village semble marqué un temps de maturation de la materia prima qui se poursuit jusqu'à Villedieu.