Partie XVI - Darmstadt   La piste Darmstadtienne   Expiation et Dagobert II   
DARMSTADT EXPIATION BUJ MELCHISEDECH ABEL

L'arrangement des lignes du petit parchemin donne l'idée de rechercher une signification graphique de la composition. En noircissant les zones de texte, en retournant la page, on obtient un mot : buj. Le sceau mystérieux du haut de page se lit "43".

Triple buj : déliver - expier - jouir

L'indo-européen connaît un certain nombre de racines qui, après des réfections inconnaissables, sont devenues homonymes et se laissent définir par le schéma commun bheug. Il est difficile d'en discernerle nombre, d'en fixer les limites sémantiques et de répartir les diverses significations éparses dans le domaine indo-européen. On résumera ici la mise au point de Mayrhofer (EW II 504 sq.). Le véda connaît deux racines verbales bhuj qui se distinguent par leur type de présent et par leur signification : à bhujâti "plier" s'oppose bhunakti "être utile". Le pâli bhunjati "purifier" s'accorderait avec l'av. buj qui, selon Bartholomae, signifie "délier", pour la ceinture exclusivement, et, en général, "délivrer", pour dessiner parallèlement un bheug "délivrer". D'autres témoignages révèlent une racine bheug au sens de "fuir" : lat. fugio, grec "pheugô" et, peut-être, avec ü non étymologique et écart sémantique, le lit. bugs tu "je prends peur".

On s'est accordé à distinguer deux racines bheug, l'une pourvue du sens de "délivrer", l'autre réunissant ceux de "fuir" et de "plier". Cette répartition a été modifiée par Kretschmer (G-lotta 30, 1943, 138 sq.), qui isole une racine bheug "plier" et une autre, passée du sens de "délivrer" à "fuir" par l'entremise de celui, intransitif, de "sich retten", dont l'ambiguïté de la traduction française "se sauver" n'est peut-être pas un hasard.

buj - "l'expiation" : ce nom-racine est un hapax du Y. 31, 13. Nous traduisons ce passage assez complexe selon Humbach :

"Ce qui est parole ouverte grande, toutes ces choses, tu les vois avec Asa, veillant par le rayon de ton regard". L'attestation de bujem est évidente. Mais le sens en a été discuté. Nyberg (Rel 443) récuse la traduction "Busse" de Bartholomae en faveur de celle de "Erlösung " qu'il juge plus conforme à l'av., celui-ci n'attestant que "délivrer" pour buj. Cette hypothèse est peu défendable. Humbach (MSS l, l952, 23 ; II 28), après B. Geiger (AmSp 175 sq.), a montré de façon convaincante qu'on ne pouvait, dans ce cas-ci, s'en tenir à la signification exclusive du verbe av. buj. En effet, le rapport des deux termes de la relation aenamho ... bujem est non seulement significatif, mais trouve un parallèle exact dans le RV VI 5l, 7 (et VII 52, 2) : má va éno anyakrtam bhujema "Puissions-nous ne pas expier la faute commise par un autre".

Le nom-racine simple buj - appartient ainsi à la sphère de l'indien bhunâkti. Benveniste (HP 113) en conclut que l'iranien possédait deux racines buj. Ceci ressort du témoignage de l'arménien qui distingue, dans ses emprunts à l'iranien, un verbe buzem pour buj "délivrer" et un verbe amboéxnem pour buj "être utile". Benveniste interprète avec raison le composé pouru.baoxéna - par "qui a beaucoup de jouissances". L'attestation gâthique du nom-racine buj -, le composé pouru.baoxëna - et le témoignage des emprunts arméniens indiquent que la racine bheug, fondée sur bhunâkti, a eu une existence iranienne et que c'est par hasard qu'aucune forme conjuguée ne nous est parvenue. Il faut aussi retenir de l'analyse de Benveniste une explication plausible de la coexistence des sens de "expier" et de "être utile" pour la même racine.

Il s'agit cette fois de buj. "délivrer". azo.buj- est attesté trois fois et son existence est assurée. Le Y. 62, 5 contient l'Acc. sg. : (Puisses-tu me donner, ô feu) une descendance qui s'accomplit, noble, qui réglemente la ligne de frontière, éloquente, à la belle taille, aux bonnes oeuvres, qui délivre de l'angoisse, qui a de bons hommes". Même cas au V 18,6 : "Ahura Mazda dit : "Appelle celui-là prêtre, ô saint Zarathustra,... qui est saint, qui délivre de l'angoisse" Le Yt. 13,134 atteste le G. sg. : "(Nous sacrifions pour obtenir) une descendance noble, bonne, instruite, éloquente, brillante, aux yeux brillants, qui délivre de l'angoisse".

Il est bien sûr impossible d'apprécier le poids des influences réciproques et des réfections secondaires qui se sont produites dans le cours de l'évolution linguistique de ces racines : l'infixe nasal est-il ou non étymologique pour bunjainti et bunjaiiat ? A côté de l'hypothèse de Kretschmer, il faut en tout cas évoquer une autre possibilité, La racine bhuj , bhunakti "être utile, expier", n'a-t-elle pu développer, en iranien et au moins en pâli, la signification de "délivrer" ? Il est tentant de conclure que l'expiation d'une faute amenant automatiquement la délivrance, le saut était possible de "expier" à "délivrer". Mais c'est tout de même passer du sens actif au sens causatif Le problème est de toute manière au, delà de la vérification, les fluctuations les plus importantes s'étant produites avant l'installation des indo-iraniens dans leurs domaines respectifs. Je tiens seulement à faire remarquer qu'on ne peut non plus négliger l'indice que constitue l'infixe nasal de buj avestique (Jean Kellens, Les noms-racines de l'Avesta, 1974 - archive.org).

Nous avons maintenant un nouveau nom propre à ranger dans la même classe : Irtabawuksa var. Irdapuksa, dans l'onomastique de Persépolis (ci-dessus, p. 85), à restituer *rta-buxsa- ou bauxsa, donc parallèle à Baga-buxsa-. Dans le même répertoire élamite on relève Puksa = Buxsa, nom autonome ou abrégé d'un composé ; et Bawukèamira (var. Buksira) = B(a)uxsa-vïra- où le premier élément est régissant (type av. frâdat-vïra-). En outre Irdapuka vaut très probablement *rta-buga- avec degré réduit ; cf. véd. bhuj-. On en rapprochera un nom fourni par le document gréco-parthe d'Awramân : "Ystobôgou" (gén.), probablement de *usla-bauga- « dont la jouissance a été désirée », cf. le toponyme av. usta.farnah- ; la forme nominale *bauga- répond à skr. bhoga- « jouissance, satisfaction ». On peut aller plus loin et ramener à cette racine iranienne *buj- d'autres formes encore. Il y a d'abord le nom-racine buj- dans les Gâthâs, qu'on traduit approximativement «amende, pénitence». Bartholomae le rendait par « Busse », et le tirait de buj- « délivrer ». Mais selon la juste remarque de B. Geiger, l'expression gàthique aënaghô bûj- doit être rapprochée de véd. énah bhuj- d'où résulte non seulement l'étymologie correcte de buj- par véd. bhuj-, mais aussi l'appréciation plus exacte du sens : pour nous « jouir » est nécessairement associé à la notion de plaisir mais l'indo-iranien bhuj peut aussi bien dénoter une expérience pénible (Emile Benveniste, Titres et noms propres en iranien ancien, Travaux de l'Institut d'études iraniennes de l'Université de la Sorbonne nouvelle, Numéros 1 à 4, 1966 - books.google.fr).

Um 1820, als Schleiermacher in seinem ersten Entwurf je eine Stelle für »chinesische und indische Religion und zwei Rubriken für die Ägypter ansetzt, ergab sich folgendes Bild der wissenschaftlichen Erschließung. das "chinesische (18.) Jahrhundert" verfügte bereits über beträchtliche Kenntnisse aus dem Reich der Mitte durch das intensive Wirken der Jesuitenmission. [...] Ein Jahrhundert später wird Indien und Persien "entdeckt", China gerät in Vergessenheit. 1774 bringt Anquetil du Perron den Avesta, das heilige Buch der Zoroaster-Gemeinde, in französischer Sprache heraus. 1779 wird der Yajur-Veda übersetzt, einige Jahre später erscheint die Bhagavad-Gita in Europa. Englische und französische Reiseberichte häufen sich. Berühmt geworden sind J. Z. Holwells "Merkwürdige historische Nachrichten von Hindustan und Benghalen" (1764). Noch vor der Entzifferung der Hieroglyphen durch Champollion im Jahre 1822 schreibt der weltläufige Kulturhistoriker Christoph Meiners eine ägyptische Religionsgeschichte. — Der Islam ist zwar seit dem Mittelalter mit dem Abendland in engere Berührung gekommen, seine Lehren und Sitten freilich sind meist verzerrt und polemisch dargestellt worden. J. G. Herder setzte sich aufgrund originaler Koranstudien für eine unparteiische, d. h. historisch-psychologische Würdigung Mohammeds ein. (Das Bild des Katalogs bot bereits 1820 4 Rubriken für den Islam.) Das war also die Situation zu Beginn der Schleiermacherschen Ära. Aber das »indische (19.) Jahrhundert« — wie man es genannt hat - hatte erst begonnen. Die Orientbegeisterung der romantischen Generation sollte erst ihre Früchte tragen. Die Orientalistik und speziell die Indologie gingen ihrer ersten Blüte entgegen. Reiseberichte wurden langsam durch die Erschließung der literarischen Quellen abgelöst, ein willkommener Anfang für den weltoffenen Schleiermacher, 1845 für den indischen Kulturkreis 78 (!) Rubriken anzusetzen, für die indischen Religionen allein 9 (1820: 1). (Günther Stephenson, Andreas Schleiermacher, Sein "Bibliographiosche System", Durch der Jahrhunderte Strom, 1967 - books.google.fr).

On peut en déduire qu'il aurait pu connaître ce terme "buj", même si on ne le trouve pas dans ses ouvrages disponibles sur internet.

Si on ne peut remonter jusque là, la racine buj (délivrer) est notée par le jésuite Charles de Harlez (Liège, 21 août 1832 - Louvain, 14 juillet 1899), orientaliste belge fondateur en 1882 de l'une des premières revues scientifiques de linguistique et d'études orientales, Le Muséon (Charles Joseph de Harlez, Manuel de la langue de l'Avesta, 1878 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Charles de Harlez).

bókhtan [bokhtan, bukhtan] : to release, to deliver, to rescue, to save, to escape; (as applied to being free from the penalties of hell, it has been taken in the sense, “to purify') s. shuddhi, shoddhum, saftshuddhi, chhotayitum, Zend buj, Sanskrit bhuj (Neriosengh Daval, The Book of the Mainyo-i-Khard. The Pazand and Sanskrit Texts, (in Roman Characters), traduit par Edward William West, 1871 - books.google.fr).

La pénitence, Busse en allemand, se fait par l'expiation. On retrouve ce terme développé dans le système de la connaissance mis en place par Andreas August Ernst Schleiermacher dont la signature du grand parchemin s'inspire peut-être (Bibliographisches System der gesammten Wissenschaftskunde: mit einer Anleitung zum Ordnen von Bibliotheken, Kupferstichen, Musikalien, wissenschaftlichen und Geschäftspapieren, Tome II, 1852 - books.google.fr, Darmstadt : La piste Darmstadtienne : Andreas Schleiermacher et Sainte Marie Madeleine).

Avesta

Des livres attribués à Zoroastre, le Zend ou le Zend-Avesta est le plus célèbre. Il est divisé en deux parties : l'une comprend la liturgie ou les cérémonies à observer dans le culte du feu; l'autre prescrit les devoirs de l'homme en général, et ceux de l'homme religieux. Le Zend est sacré; et ce vieux recueil de contes absurdes, qu'on appelle la Bible, n'a pas plus d'autorité parmi les chrétiens, ni l'Alcoran parmi les Turcs. On pense bien que Zoroastre le reçut aussi d'en haut. Il est écrit en langue et en caractères perses. Il est renfermé dans les temples; il n'est pas permis de le communiquer aux étrangers, et tous les jours de fêtes les prêtres en lisent quelques pages au peuple. Thomas Hyde nous en avait promis une édition ; mais il ne s'est trouvé personne, même en Angleterre, qui ait voulu en faire les frais.

Selon Hyde, le Zend n'est point un ouvrage de Zoroastre; il faut en rapporter la supposition au temps d'Eusèbe. On y trouve des psaumes de David; on y raconte l'origine du monde d'après Moïse; il y a les mêmes choses sur le déluge; il y est parlé d'Abraham, de Joseph et de Salomon. C'est une de ces productions telles qu'il en parut une infinité dans ces siècles, où toutes les sectes qui étaient en grand nombre cherchaient à prévaloir les unes sur les autres par le titre d'ancienneté (Denis Diderot, Œuvres complètes de Diderot: Encyclopédie, Loi naturelle-Q, 1876 - books.google.fr).

Arnaud-Thomas Caperan, né le 6 avril l754 à Dol (Ille-et-Vilaine), où son père était imprimeur ou libraire de l'évèché, embrassa l'état ecclésiastique et devint le précepteur de M. de Chateaubriand. Forcé de s'expatrier pendant la Révolution, il voyagea en Hollande, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre, et fit partout apprécier son savoir et son érudition. Doué d'un cœur excellent, il rendit souvent à ses compagnons d'infortune des services importants. Accueilli à Rome avec distinction par le souverain Pontife, il réside pendant trois ans dans la capitale du monde chrétien, et fut chargé, en 1806, au collège Mariano, d'une chaire de langues syriaque, persane et illyrique anciennes, chaire qu'il occupait encore en 1807. Revenu dans sa patrie, après dix—sept ans d'absence, il ne dedaigna pas, malgré sa science, de se fixer au Tronchet. Là, retiré du monde, ne recevant aucun traitement et vivant pour ainsi dire d'aumônes, il se tenait enfermé dans sa chambre pendant tout le jour, et se livrait constamment à l'étude. Sa soumission envers ses supérieurs était exemplaire. Pendant les dernières années de sa vie, il fut atteint d'aliénation mentale, et, dans la dernière attaque de cette maladie, il s'occupait beaucoup du mystère de l’Incarnation, répétant sans cesse qu'il était le Messie. Il faisait aussi des vers. Il mourut le 26 novembre 1826, au Tronchet, qu'il avait en la satisfaction de faire ériger en paroisse, et dont il fut le premier curé. Par une acétie digne de figurer dans le Chef-d‘OEuvre d'un inconnu, son épitaphe française a été écrite en lettres grecques. L'abbé Caperan est auteur du Sens prophétique du 67e psaume de David : Exsurgat Deus et dissipentur inimici ejus, etc., imprimé à Londres en 1800. et formant un ou deux volumes in-8°. On lui doit aussi une traduction inédite de l'ouvrage publié par Hyde, célèbre orientaliste anglais, sous ce titre : Veterum Persarum et Magorum religionis historia, Oxford, 1700, in-4°. La traduction de l'abbé Caperan est intitulée : Histoire de la religion des anciens Perses, Parthes, Mèdes et de leurs mages, etc., 3 vol. in-8° formant ensemble 1066 pages à longues lignes, dont le nombre varie de 46 à 30. La Biliothèque de Rennes possède ce manuscrit autographe (P. Levot, Biographie Bretonne, Tome I, 1852 - books.google.fr).

La toute première traduction de l’Avesta, aujourd’hui totalement obsolète est celle d’Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron (1771). Son titre est très intéressant : Le Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre, contenant les Idées Théologiques, Physiques et Morales de ce Législateur, les Cérémonies du Culte Religieux qu’il a établi et plusieurs traits importants relatifs à l’ancienne Histoire des Perses. Les termes sont très retenus, Anquetil-Duperron ne parle pas de «livre» mais d’«ouvrage» ; il ne parle pas de doctrine religieuse mais d’«idées théologiques» et de «culte religieux». Nulle part il ne fait de Zoroastre un prophète, il dit «législateur». Deux corrections à ce titre s’imposent : on a abandonné, autour de 1900, le tire de «Zend-Avesta», pour ne parler que d’«Avesta» (le Zend n’étant que la désignation du commentaire de l’Avesta en moyen-perse). D’autre part, nous ne mettrions plus en rapport aujourd’hui l’Avesta ou la figure de Zoroastre avec la Perse et l’empire achéménide, mais plutôt avec l’Iran oriental (Jean Kellens, Le panthéon mazdéen : dieux qui survivent et dieux qui naissent, Résumé du premier cours (19 nov. 2010)).

Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron (7 décembre 1731 à Paris – 17 janvier 1805 à Paris) est un indianiste et un traducteur français. Il s'engage comme soldat de la Compagnie française des Indes orientales, ce qui lui permet de se rendre en Inde en 1754 à l'âge de vingt-trois ans. Son périple indien est raconté en détail dans son Discours préliminaire du Zend-Avesta (1771). Il a fait connaître en France les Upanishads et le Zend-Avesta. Il publie en 1771, une traduction française de l'Avesta, sous le titre du Zend Avesta. À sa parution, il s'ensuivit une polémique avec les savants de la Royal Society of London qui émettent des doutes sur l'authenticité du texte et accusent Anquetil-Duperron de supercherie (fr.wikipedia.org - Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron).

Anquetil subit les critiques anglaises. Herder et son traducteur Kleuker le défendent contrairement à Grimm (Pierre Lecoq, Les livres de l'Avesta: Textes sacrés des Zoroastriens, 2017 - books.google.fr).

Les premières éditions critiques de l’Avesta parues au début des années 1850, celles de F. Spiegel (1851-58) et de N. Westergaard (1852-54), laissent apparaître très clairement que l’Avesta est composé de cinq livres réductibles à trois : le Yasna «sacrifice», le Videvdad «loi de rupture avec les démons» et les Yasts «hymnes sacrificiels». Le Visprad est considéré comme un complément au Yasna, et le Xorda Avesta, «l’Avesta bref», est composé de morceaux extraits des Yasts.

Deux possibilités s’offrent à nous dans la confrontation Gathas monothéistes-Yasts polythéistes : soit ces textes proviennent d’une juxtaposition des éléments de deux religions différentes, soit le livre des Yasts, de langue plus récente, représente une résurgence du passé. Il y a eu une sorte de syncrétisme religieux fondé sur le monothéisme gathique, mais avec des emprunts à une religion plus ancienne de type indien. Deux idées se dégagent de la conception que Geldner et Bartholomae se font des Yasts : premièrement ils contiennent de la «matière épique», à savoir l’aspect guerrier, le merveilleux, et le récit explicatif de la constitution d’un sentiment national. En effet les histoires des Yašts aboutissent à la création de ce qu’on appelle les «nations iraniennes» (arya). Deuxièmement, il y aurait, parmi les 21 Yasts que nous possédons, quelques «grands Yasts» dont leur caractéristique serait d’être les plus longs, les plus anciens, les plus corrects du point de vue de la grammaire, et ceux qui présentent aussi la plus haute qualité esthétique (Jean Kellens, Le panthéon mazdéen : dieux qui survivent et dieux qui naissent, Résumé du premier cours (19 nov. 2010) - books.google.fr).

Le zend est la langue des livres sacrés (zend-avesta) des Persans. Le sanscrit fut remplacé par le zend, qui devint la langue des prêtres, et ne s'employa que pour ecrire sur les matières religleuses et philosophiques. Au bout de plusieurs siècles, le zend se chargea de mots pris dans l'idiome vulgaire, et de ce mélange naquit le parsi, qui, s'enrichissent a son tour de termes arabes et poli par l'usage, est devenu le persan moderne (Encyclopédie catholique, Tome XV, 1847 - books.google.fr).

Le mot Zend désigne en fait la traduction et le commentaire pehlevi de l'Avesta et nom une langue (Pierre Lecoq, Les livres de l'Avesta: Textes sacrés des Zoroastriens, 2017 - books.google.fr).

Les grands ouvrages de grammaire générale sur la langue avestique ont été publiés aux alentours de 1900 et ils n'ont pas été remplacés. Ce sont ceux que nous utilisons encore : la traduction de J. Darmesteter (le Zend - Avesta I-III, Paris 1892-1893), l'édition critique du texte avestique par K. P. Geldner (Avesta. The Saored Books of the Parsis I-III, Stuttgart 1889-1896), l'article sur l'iranien ancien du Grundriss der Iranischen Philologie (I : Strassburg 1896) et l'Altiranisches Wörterbuch (Strassburg 1904-), par Chr. Bartholomae (Jean Kellens, Les noms-racines de l'Avesta, 1974 - archive.org).

James Darmesteter (Château-Salins, le 28 mars 1849 - Maisons-Laffitte, le 19 octobre 1894) naît dans une famille juive installée en Lorraine depuis le milieu du XVIIIe siècle et dont les ancêtres sont originaires du ghetto de Darmstadt. Les principales contributions de James Darmesteter à la science portent sur l’Avesta, livre saint du zoroastrisme. En 1875, il publie une thèse sur la mythologie du Zend Avesta, et en 1877 devient professeur de Zend à l'Ecole des Hautes Etudes. Il poursuit ses recherches avec Etudes iraniennes sorti en 1883. Sa traduction anglaise de l’ouvrage, préparée en collaboration avec L. H. Mills, paraît dans les Sacred Books of the East (vol. 4, 23 et 31, 1883-1887), édités par l'orientaliste et linguiste anglo-allemand Max Müller. Darmesteter en réalise également une traduction française en 3 volumes, Le Zend-Avesta (1892-1893) ; dans le commentaire historique à cette traduction, il estime que la première section des manuscrits conservés de l’Avesta remonte au Ier siècle avant notre ère tandis que les suivantes lui seraient postérieures de deux siècles (fr.wikipedia.org - James Darmesteter, Encyclopaedia Britannica: A New Survey of Universal Knowledge, Volume 7, 1961 - books.google.fr).

Christian Bartholomae, né le 21 janvier 1855 à Thurnau, en Bavière, et mort le 9 août 1925 à Langeoog, île de la Frise-Orientale, est un linguiste allemand. Il est spécialiste de linguistique comparée des langues indo-européennes et, plus particulièrement des langues indo-iraniennes (fr.wikipedia.org - Christian Bartholomae, www.iranicaonline.org).

L'Avesta est rédigé dans une langue appelée avestique qui est originaire de l'Iran oriental, parlée dans ce qui est devenue l'Afghanistan, proche du sanskrit. Ces deux langues sont issues de ce que l'on appelle l'"indo-iranien" (Pierre Lecoq, Les livres de l'Avesta: Textes sacrés des Zoroastriens, 2017 - books.google.fr).

43

Comme les rites & les cérémonies des Juifs étoient sans nombre & renfermoient tant de choses qu'il étoit presqu'impossible de n'en point omettre quelques-unes & de pécher ainsi contre la loi, Dieu leur fournit les moyens d'expier les transgressions les plus légeres en lui offrant des dons, qui devoient paíser par les mains des Prêtres; quant aux transgressions plus graves telles que l'idolâtrie, le meurtre, l'adultere, le parjure, la violation du Sabbat, &c. on ne pouvoit les expier ni par des offrandes ni par des Sacrifices. C'est pour cette raison que St. Paul au Chap. VII. v. 18. & 19 dit que la premiere loi est abolie comme impuissante & inutile par ce que la loi n'a conduit personne à la perfection, mais ce qui y conduit c'est une meilleure espérance qui a été substituée en sa place, par laquelle nous nous approchons de Dieu. Il ajoute Chap. IX. v. 9. que les dons et les victimes ne pouvaient sanctifier la conscience; dans le Chap. X. v. 4. il dit qu'íl est impossible que le sang des taureaux et des boucs éte les péchés. Et dans les versets 6. & 8. que Dieu n'a point agréé les holocaustes ni les sacrifices pour les péchés. L'Apôtre conclut de tout cela qu'il falloit qu'il s'elevât un autre Prêtre selon l'ordre de Melchisedech non pas selon l'ordre d'Aaron; que le Sacerdoce étant transféré, il faut nécessairement que la loi soit aussi transférée; que si le Sacerdoce de Lévi avec lequel le Peuple avoit reçu la loi avoit pu rendre les hommes parfaits, qu'auroit-il été besoin qu'il s'élevât un autre Prêtre &c. (Thomas Gordon, L'Esprit du clergé ou Le Christianisme primitif vengé des entreprises et des excès de nos Prêtres modernes, traduit de l'Anglois de Thomas Gordon et J. Trenchard. Refait en partie par le baron d'Holbach, 1767 - books.google.fr).

Lors de la repentance de Yom Kippur (Il s'agit de la grande confession (vidduy ha-gadol) récitée le jour de Kippur, debout, en se frappant la poitrine pour chaque péché énoncé), sur quarante-trois péchés énumérés, onze concernent le langage. D'une façon générale, on ne doit pas répéter ce qu'on a entendu, ni parler en bien ou en mal de quiconque, car cela risque d'être mal interprété ou d'offenser son interlocuteur. Mais on est autorisé à parler quand on témoigne devant un tribunal ou quand son prochain est en danger (Jean-Pierre Messali, La "Lèpre" dans les écrits bibliques et rabbiniques, 2016).

Il y avoit parmi les Israëlites deux sortes de sacrifices expiatoires, que les Ecrivains sacrez distinguent, en apellant l'un Chattah, & l'autre Ascham. Nos Interprètes les distinguent aussi en nommant le premier sacrifice pour le péché & le second sacrifice pour le délit. [..] Selon la division qu'en font les Juifs, il y a deux sortes de sacrifices pour le péché, dont l'une étoit ordonnée aux pauvres & aux riches sans distinction, & l'autre étoit de plus, ou de moins de dépense, selon que les personnes etoient riches ou pauvres. Ils apellent les sacrifices pour le péché du premier ordre Chattaah Kibougnah, & ceux du second, Gnolah Vaijored, c'est-à-dire, le sacrifice déterminé & celui qui monte & décend. [...]

Selon les Rabins, il n'y avoit que 43. péchez commis par mégarde, dont l'expiation se fît par le moïen des sacrifices déterminez,: Maimon. in Schegagoth. c. i. Car, disent-ils, il n'y en avoit pas davantage, si on en excepte les deux, dont je viens de parler, que Dieu punît lui-même de mort, lorsqu'on les commettoit à dessein. De ces 43. il y en avoit 26. concernant les conjonctions illicites, dont je ne ferai pas ici l'énumeration. Parmi ceux qui restent, ils content les consulteurs des devins ; ceux qui immoloient leurs enfans à Moloch ; Ceux qui violoient le Sabbath, ou le jour des expiations, en travaillant ; Ceux qui beuvoient, ou mangeoient dans ce jour solemnel ; Ceux qui mangeoient du pain levé pendant tout le tems que duroit la fête de Pâques ; Ceux qui mangeoient des choses consacrées qui avoient passé le troisième jour ; Ceux qui mangeoient du suif & du sang, des chairs des victimes ; Ceux qui sentoient mauvais ; Ceux qui immoloient des victimes dans un lieu profane, c'est-à-dire, hors du Sanctuaire ; Ceux qui offroient les entrailles des animaux dans un lieu profane ; Ceux qui faisoient de l'onction sacrée du parfum sacré pour l'emploïer à des usages profanes, ou qui s'en oignoient, ce qui étoit encore pis. Voilà quels sont les péchez que les Rabins croient avoir été expiez par le sacrifice déterminé, supposé qu'ils eussent été commis par mégarde.

Les péchés commis par fierté ("elâta manu") méritaient que dieu infligeât au pécheur cette mort qu'ils appellent Cereth ["kereth" : arrachement]. Péché par fierté : bejad ramah ("bejad" : main et "ramah" haut) (Petrus Cunaeus, La république des Hebreux où l'on voit l'origine de ce peuple, ses lois, sa religion, Tome 3, 1705 - books.google.fr, Marcus Moritz Kalisch, Vayyikra, Volume 1, 1867 - books.google.fr).

Jésus justifie ses apôtres qui arrachent et mangent du blé le jour du sabbat par le fait qu'Achimelec donne à David affamé des pains de proposition réservés aux prêtres. Achimelec sera parmi les 85 prêtres sacrificateurs exterminés par Saül. Jésus est crucifié.

Peter van der Kun, latinisé en Petrus Cunaeus, né en 1586 à Flessingue et mort le 2 décembre 1638 à Leyde, est un philologue et jurisconsulte néerlandais. Considéré comme l’un des hommes les plus savants de son temps, il fut apprécié de Scaliger, Heinsius, Grotius, Casaubon, Baudius, Vulcanius, Drusius avec qui il était lié. Les langues savantes d’Orient et d’Occident lui étaient toutes également familières. La théologie, la jurisprudence, la philosophie et la politique exercèrent également son esprit épris de connaissances. Son ouvrage De Republica Hebraeorum exprime une théorie républicaine des premières années de la République néerlandaise. La lecture par Cunaeus de l’État hébreu comme une république fédérale a directement influencé la formation du gouvernement de la République néerlandaise. La République hébreue envisagée par Cunaeus était une communauté vertueuse de petits exploitants agricoles républicains. La fabrication et le commerce conduisant, selon lui, à toutes sortes de corruption morale, à l’effondrement du gouvernement républicain vertueux, la vertu étant assimilée à la simplicité matérielle, de petits exploitants agricoles et une répartition égalitaire des richesses. Cunaeus conclut son ouvrage sur un appel à la tolérance et la sympathie envers ses contemporains juifs (fr.wikipedia.org - Petrus Cunaeus).

L'expiation permet de relier avec le grand parchemin, récit de l'onction des pieds de Jésus par Madeleine.

Madeleine éprouvait un ardent désir de revoir le Sauveur, de se jeter à ses genoux et d'entendre de ses lèvres divines les paroles bénies du pardon, lorsqu'elle apprit qu'il venait dîner chez Simon le pharisien. A l'instant elle sort de son palais et encore plus hors d'elle-même. Elle ne veut pas tarder davantage à aller trouver Jésus pour lui consacrer son cœur. Prenant un vase d'albâtre plein d'un parfum de grand prix et très-rare, elle court, les cheveux épars, le front humilié, les yeux baissés, jusqu'à la salle du festin où la conduisent les transports de son repentir et les élans de son amour. Elle n'éprouve aucune confusion d'être vue dans la rue sans bijoux et sans ornements; le respect humain n'a aucune prise sur ce cœur pénitent; elle va droit au but et commence par cet acte d'expiation publique, la réparation de désordres qui avaient été presque publics (Sainte Madeleine et la sainte Baume, 1866 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Les parchemins : dans le texte).

43 lettres de l'alphabet zend

Le calcul du nombre de lettres de l'alphabet de la langue de l'Avesta a varié. Le "43" pourrait permettre de dater le parchemin s'il n'y a pas contrefaçon.

L'alphabet avestique se compose de 45 lettres ou sons simples; dans ce nombre on compte 15 voyelles, 4 semivoyelles et 26 consonnes. Les voyelles sont brèves ou longues ou douteuses (Charles Joseph de Harlez, Manuel de la langue de l'Avesta, 1878 - books.google.fr).

On considère généralement que cette écriture comprend 53 lettres, dont 6 ne sont que des variantes rarement utilisées dans les manuscrits. Les textes imprimés de nos jours ne retiennent donc que 47 caractères, pour 14 voyelles et 33 consonnes (Pierre Lecoq, Les livres de l'Avesta: Textes sacrés des Zoroastriens, 2017 - books.google.fr).

En 1854, "L'alphabet zend se compose de 43 lettres, dont 30 consonnes et 13 voyelles" (Maurice La Châtre, Le dictionnaire universel: panthéon littéraire et encyclopédie illustrée, Tome 2, 1853 - books.google.fr).

J. Saint-Martin, de la Société Asiatique, disait déjà en 1823 que l'alphabet zend avait 43 lettres, se plaignant que les inscriptions cunéiformes persanes n'étaient pas encore déchifrées (Mémoire sur les inscriptions de Persépolis, Journal asiatique, Tome 2, 1823 - books.google.fr).

Il faudra attendre que Burnouf reprenne le dossier et tombe sur une traduction sanscrite du Yasna, ce qui lui ouvrira la voie à une partie plus ancienne et plus authentique des textes sacrés zoroastriens, d'où sortira son Commentaire sur le Yasna. Au-delà des actuels Parsis, au-delà des Sassanides, la voie de l'ancien Iran achéménide s'ouvrait. «En levant le sceau de l'Avesta, Burnouf levait du même coup le sceau [des] inscriptions cunéiformes de Persépolis» [Darmesteter, 1883, p. 20], ouvrant la voie à Grotefend qui, en se servant d'Hérodote, constituera un bilingue pour lire les inscriptions qu'il supposait être, à juste titre, une liste des rois achéménides. L'accès au vieux perse était trouvé et ce premier déchiffrage de cunéiforme ouvrait la voie à celui de l'assyrien et de l'élamite”. Burnouf avait fondé les études iraniennes (Camille Tarot, De Durkheim à Mauss, l'invention du symbolique: Sociologie et science des religions, 2010 - books.google.fr).

The Zend alphabet has been fully analysed by M. Burnouf in the Introduction to his Commentaire sur le Yasna; it contains thirteen vowels and thirty consonants (Charles Fellows, An account of discoveries in Lycia: being a journal kept during a second excursion in Asia Minor, 1841 - books.google.fr).

Je ne fais que mentionner le prix remporté en 1831 par M. Eugène Burnouf sur la transcription des écritures asiatiques en lettres latines. Ce prix, fondé par Volney, n'existe plus; et le sujet, un peu trop restreint, a été modifié pour le rendre plus utile à la science. Les papiers de M. Eugène Burnouf ne renferment que des notes assez nombreuses sur ce travail; mais la rédaction originale doit se trouver dans les archives de l'Institut, qui l'a couronnée. Telle était donc la situation scientifique de M. Eugène Burnouf dans la première partie de sa carrière. Déjà connu par l'Essai sur le pali, et j'ajoute par des notices intéressantes sur l'Inde française, secrétaire de la Société asiatique de Paris en 1829, après avoir été l'un de ses fondateurs, professeur très-autorisé, quoique novateur, à l'École normale, membre de l'Institut à la place de Champollion le jeune, professeur de sanscrit au collége de France à la place de M. de Chézy, membre du Journal des Savants à la place de M. Saint-Martin, il promettait à l'érudition nationale les travaux les plus neufs et les plus distingués, quand, en 1833, la publication de son Commentaire sur le Yaçna vint réaliser et dépasser même toutes les espérances (Barthélemy Saint-Hilaire, Sur les travaux d'Eugène Burnouf, Journal des savants août 1852 - books.google.fr).

Le prix Volney, fondé en 1803 pour la recherche d'un Alphabet universel, avait été attribué en 1828 à Andreas Schleiermacher pour son De l'influence de l'écriture sur le langage (La piste Darmstadtienne : Andreas Schleiermacher et Sainte Marie Madeleine).

Le pali avait été nommé pour la première fois en France par Laloubère en 1687 dans sa relation du royaume du Siam (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Présentation : La Vraie Langue Celtique et Saint Sulpice).

Anquetil, lui, comptait 48 caractères dont 16 voyelles et 32 consonnes (Eugène Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, l'un des livres religieux des Parses: ouvrage contenant le texte Zend expliqué pour la première fois, Tome 1, 1833 - books.google.fr).

La Société asiatique est une société savante fondée en 1822, dont l'objet est de promouvoir les langues orientales, publier les travaux et rapports des orientalistes et rassembler la communauté scientifique francophone autour de conférences mensuelles. Sa création fut confirmée par ordonnance royale le 15 avril 1829. La première présidence fut assurée par Antoine-Isaac Silvestre de Sacy, avec Abel Rémusat comme secrétaire. Parmi les premiers membres, figurent Jean-François Champollion, Eugène Burnouf, Antoine-Jean Saint-Martin. Son organe, le Journal asiatique, est publié sans interruption depuis 1822 (fr.wikipedia.org - Société asiatique, www.aibl.fr).

Psaume 42 et expiation

La signature du petit parchemin "PS" et le "43" du haut réfèrerait au psaume 43 des hébreux qui est le 42 de la Vulgate, le psaume des prières, du bas de l'autel : PS PRAECUM. Le service de la messe réclame l'expiation.

421. La messe se divise en deux parties dont la première est appelée messe des catéchumènes (missa catechumenorum). et la seconde, messe des fidèles, (missa fidéliuflt). 422. Premièrement. La messe des catéchumènes, ainsi nommée parce que, dans la primitive Eglise, on permettait aux catéchumènes d'y prendre part, s’étend jusqu'à l'ofiertoire et comprend les prières qu’on récite au bas de l'autel, l'introit, la collecte, l’épitre, le graduel (suivi de l’alleluia ou du trait), et l'évangile. Les prières qui se font au pied de l'autel, ainsi que l‘introït, se subdivisent a leur tour en trois parties, dont celle qui précède est toujours une préparation a celle qui suit. Le psaume 42 (Judica) forme le point intermédiaire de la première partie de ces prières. La seconde partie renferme le Conflteor ou la confession des péchés. La troisième est une prière, où le prêtre, en montant a l‘autel, demande la rémission des péchés. L'introit contient l'introït proprement dit, le Kyrie et le Gloria in eæcelsis, qui cependant ne se récite pas a toutes les messes. Entre la première et la seconde partie de la messe en récite, s’il y a lieu, le Credo, c'esbà-dire la profession de foi formulée par les Conciles de Nicée et de Constantinople. 423. Secondement. La messe des fidèles embrasse trois actions principales : l'offertoire, la consécration et la communion. (Cours supérieur d'instruction religieuse, 1874 - books.google.fr).

Il devait expier ses fautes par la pénitence et par la pratique des bonnes œuvres, avant de s'approcher des marches de l'autel, et de participer à un si auguste mystère. Je laverai mes mains, dit le Prophète, entendant par là ses œuvres, puis je me tiendrai auprès de vos Autels (Ps. 25,6). Et ailleurs : Envoyez votre lumière et votre vérité; elles me guideront et me conduiront sur la montagne sainte et dans vos tabernacles, et alors, Seigneur, je monterai à votre Autel (Ps. 42,3-4) (Du Sacerdoce et du Saint Ministère par les Pères de l'Eglise, Traduction française et texte latin; avec une introduction, 1859 - books.google.fr).

D. Pourquoi, après la récitation du psaume 42, le prêtre et le peuple font-ils à Dieu leur confession générale ? R. Pour se purifier, par cette confession, des moindres péchés qui pourroient nous empêcher d'approcher avec confiance et avec joie du saint autel (François-Aimé Pouget, Instructions générales en forme de catéchisme par ordre de Mgr de Charancy, Ev. de Montpellier, 1823 - books.google.fr).

Jean-Jacques Olier, initiateur de la reconstruction de l'église Saint Sulpice de Paris dont il est curé en 1642, abonde dans ce sens dans L'Esprit des Cérémonies de la Messe ouvrage testamentaire publié en 1657, le moins connu de cet auteur.

C'était un sacrifice d'expiation dans la croix et de réconciliation au tombeau. Le Fils en sa Passion était rebuté de son Père : Quare me repulisti ? et quare tristis incedo ? (Ps 42, 2). Mais, dans le tombeau, le Père éternel vient l'embrasser Dominus suscepit me. Ille porte dans son sein : Adimplebis me lætitia cum vultu tuo (Ps 3, 6 ; Ps 15, 11)

Jean-Jacques Olier (1608-1657), fondateur de la Compagnie de Saint-Sulpice, promoteur principal des séminaires qui, depuis le Concile de Trente, ont pris en charge la formation des futurs prêtres, est un des représentants majeurs de ce que l'on a pris l'habitude d'appeler l'École française de spiritualité. Il est aussi le dernier porte-parole de la tradition du «sens spirituel» ou sens mystique de la liturgie (Jean-Jacques Olier, L'Esprit des Cérémonies de la Messe, 2017 - books.google.fr).

Psaume 109 et expiation

Ptolémée désigne les descendans de Tubal par le nom de Tobéliens, tandis que Josèphe les connaît sous celui d'Ibériens. Une partie de ces Ibères abandonna le pays où ils s'étaient d'abord propagés, et se mettant, au dire des traditions basques, sous la conduite de Tharsis, neveu de Thubal, ils affrontèrent les périls de la navigation, à la recherche d'une nouvelle contrée dans laquelle ils pourraient s'établir, en conservant leurs habitudes et leurs moeurs particulières. Il est tout à fait curieux de constater que le nom de Tharsis, chef des Ibères émigrants, s'explique par la langue celtique aussi bien que celui de Tubal. (VLC, p. 109)

Thubal, différent de Tubal Caïn, est fils de Japhet, troisième fils de Noé.

Dans le Livre du Juste, les enfants de Cettim et ceux de Thubal se font la guerre dans la 91ème année d'Abraham à qui avait donné le pain et le vin Adoniedec, alias Melchisedec (Dictionnaire des apocryphes: ou Collection de tous les livres apocryphes relatifs a l'Ancien et au Nouveau Testament pour la plupart, Tome 2, 1858 - books.google.fr).

Selon Flavius Josèphe, les Géorgiens seraient le peuple de Tubal, dont parle la Bible.

L'HISTOIRE DE PORTUGAL ET DES ALGARVES, qui contient ce qui s'est passé de plus considérable dans les deux Royaumes depuis que Tubal y amena des Colonies, jusqu'à la mort du Cardinal Roy Dom Henri ; par Josué Rouseau Imprimeur. Les Remarques, chronologiques qui suivent le texte, s'appellent dans le langage du sieur Rousseau Notices croniquales. C'est un petit ramas d'evenemens arrivez ailleurs qu'en Portugal. Voici la première de ces Notices : Elle servira à donner l'idée des autres. Durant le temps de cette première Epoque, Melchisedec fit bâtir la cité de Jeruzalem, pendant le reigne de Tubal (en Portugal) & un peu aprêz Semiramiz fit édifier les murs de Babìlone. Noé mourut en Italie, qui y inventa avant de mourir, les carrures pour clore seurement les portes. Vesta qui en estoit femme institua l'Ordre des Vestales. Abraham fleurissoit durant le reigne de Brigo. Les Amazones se signalèrent. Phaeton alla en Italie, & depuis qu'il y fut arrivé, il y avint une sécheresse tant grande qu'elle fournit une occazion aux Poètes d'en inventer une fable. Le Roi de Salem mourut durant le reigne de Beto. Pendant toutes ces susdites années, Melchisedec mourut, en qui estoit le souverain sacerdoce, qui passa à Jacob, à cause qu'EsaU s'en estoit rendu indigne. Jacob servoit Laban pendant le reigne de Gerion (Journal des savants, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1715 - books.google.fr).

According to the doctrine of Zoroaster, in the last days of the world the holy man Oschanderbami (Oschanderbegha), will come to contend with the evil spirit, for the space of twenty years. He will at length obtain the victory, justice will return, kings will render him homage, and peace will dwell upon the eart (Hyde De Religione Perss. veterum, ch. 31. Comp. Zend-avesta ii. p. 375). This glorious hope beams forth again for the first time in 1 Mos. XLIX. 10, in the words of the dying patriarch, inspired by the breath of the Eternal. Whether the Messiah is intended in 5 Mos. XVIII., admits of doubt. In the Psalms of David, the light of hope again shines with indubitable clearness. The Second, and the Hundred and Tenth Psalm, can be explained, by a sound exegesis, only of the Messiah. So far we recognise in the expected Messiah a King, or rather, a royal Priest. His Kingdom, however, is not yet described. A picture of it is first presented in the Prophets (Mos. = Genèse) (August Tholuck, Hints on the Importance of the Study of the Old Testament: By Augustus Tholuck, Professor in the University of Halle, traduit par Robert Bridges Patton, 1827 - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 109).

Les pierres levées celtiques ont encore une autre signification secondaire que nous avons déjà énoncée, et qu'il est utile de rappeler. L'ordre sacerdotal druidique était investi de fonctions importantes, et ses membres les remplissaient comme ministres et représentants de Dieu au milieu des hommes. (VLC, pp. 263-264)

Le célébrant lève les yeux au ciel avant la consécration. Les évangélistes rapportent que Notre-Seigneur a ainsi élevé les yeux vers le ciel en diverses occasions, lors des actes les plus importants de son ministère : devant le tombeau de Lazare ; avant de guérir le sourd-muet ; au début de la prière sacerdotale, juste avant sa Passion : "Levant les yeux au ciel, il dit : Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils...". Mais c’est sans doute du récit de la multiplication des pains que s’inspirent plus directement les gestes du prêtre : "Le regard levé vers le ciel, Il bénit le pain et le rompit." Agissant à la messe in persona Christi, le prêtre exprime par ce regard cette union profonde et mystérieuse entre lui-même et le Christ, et le Christ et son Père.

Qui est le ministre du saint sacrifice de la Messe ? Le Catéchisme de saint Pie X répond : "Le premier et le principal dans l’oblation du sacrifice de la sainte Messe est Jésus-Christ, et le prêtre est le ministre qui, au nom de Jésus-Christ, offre ce sacrifice au Père Eternel." D’où l’expression sacerdos alter Christus, le prêtre est un autre Christ (www.clerus.org).

Psaume 42 et Avesta

Ps. 42 : Envoyez votre lumière et votre vérité.

Lumière et vérité sont aussi associé dans le culte zoroastrien, mais cela doit être universel.

Une inscription gravée sur le rocher d'Elvend en Perse par Darius dit : "C'est un Dieu puissant qu'Ahura-Mazda. C'est lui qui a créé cette terre. C'est lui qui a fait le ciel là-haut. C'est lui qui a fait les hommes. Il est le dieu de la vie, de la pureté, de la vérité."

Ahura Mazda (ce qui veut dire le sage maître), ou Ormuz, est le dieu de la lumière physique, comme aussi de la sagesse, de la vérité, de la bonté, et de la pureté. Il est donc la source, en même temps, et de la lumière physique et de l'ordre moral. Au-dessous de lui apparaissent sept personnifications de forces et de vertus : les Ameschaspentas, ou Amschaspands. Plus bas encore, et fort au-dessous d'Ormuz qui, entouré de ses Amschaspands, porte pour cela le nom de mathista baganam, ou «le plus grand des dieux», est une multitude de dieux locaux et populaires; entre autres ce dieu du soleil, Mithra, le médiateur entre Ormuz et les hommes, qui, plus tard, joua un si grand rôle dans la Rome impériale, lorsque celle—ci se vit envahie par les systèmes religieux de l'Orient. A l'opposé d'Ormuz est « Angra Mainju » («le méchant esprit»), ou Ahriman, le principe et des ténèbres et du désordre moral (César Malan, Les grands traits de l'histoire religieuse de l'humanité, 1885 - books.google.fr).

Le dimanche : jour du soleil

Le déplacement du jour chômé de samedi à dimanche constitue une transgression du sabbat. Dimanche est le jour du soleil, le jour de Mithra.

Mithra se dissimule parfois sous le nom Baga, comme le baga par excellence. Comment expliquer, sinon, que le nom de mois Bâgayâdi, du calendrier vieux-perse, ait trouvé pour équivalent, dans le calendrier zoroastrien (quand celui-ci fut adopté), le mois de Mithra ? L'étroite relation, sinon l'identité, entre Baga et Mithra ressort aussi du fait, reconnu jadis par Markwart, que le village arménien de Bagayafic avait un temple à Mithra et, mieux encore, du parallélisme entre "Megabuxos" ( = Baga-buxsa) et "Mithrobouzanès", quelle que soit la valeur qu'il faille attribuer ici à la racine buj «délivrer» ou, selon Benveniste «jouir». Lorsque Ahuramazda est appelé, dans les inscriptions achéménides, le plus grand des bagas, et est le seul nommé chez Darius et Xerxès parmi tous «les bagas qui existent», et lorsque, d'autre part, Ahura Mazdâ, dans les gâthâs, est le seul ahura qui se détache des «(autres) ahuras», les deux faits sont évidemment parallèles. De part et d'autre, nous avons les rudiments d'un monothéisme, quoique apparemment plus élaboré chez Zarathustra que chez Darius. Mais quel est le lien historique entre les deux ? Dans leur position d'excellence, Ahura et Mithra s'excluaient mutuellement. Mais ils avaient formé une paire, comme l'attestent les dvandvas védique et avestique : véd. Mitrâvaruna et av. mithra ahura. En conséquence, chacun d'eux participait des qualités de l'autre: Mithra était un ahura (de même que, dans le Veda, Mitra est un asura), et Ahura Mazdâ est appelé, dans l'Avesta récent, un baga (Jacques DuchesneGuillemin, Le dieu de Cyrus, Acta iranica: collection fondée à l'occasion du 2500e anniversaire de la fondation de l'empire Perse par Cyrus le grand, 1974 - books.google.fr).

Investiture d'Ardachîr II représentant Mithra derrière et Ahura Mazda en face du roi

Ardachîr, ou Ardashir II, surnommé « le Bienveillant » (en persan Nikukar), est un empereur sassanide d'Iran ayant régné de 379 à 383. Ardachîr II est un fils du roi Hormizd II. Pendant le règne de son frère cadet Shapur II, Ardachîr II sert en tant que roi-gouverneur d'Adiabène vers 344/376 où il persécute les chrétiens. Après la mort de Shapur II, et à plus de 70 ans, les grands de l'empire le placent sur le trône persan. Rien n'est connu de son règne et il meurt ou est déposé par les nobles (fr.wikipedia.org - Ardachir II).

C'est lui qui se déclare maître du sabbat et qui transporte d'un jour à l'autre le repos du septième jour. C'est lui qui transfère à Simon-Pierre le pontificat de Caïphe et à ceux de ses disciples qu'il a choisis le sacerdoce lévitique. C'est lui qui substitue son humanité à toutes les victimes immolées jusque-là, et qui,suivant le rite de Melchisédech, sous un pain qui n'est plus, nous voile sa présence ; c'est lui qui chante les psaumes et qui est célébré dans les psaumes (Adrien Nampon, Beautés de la liturgie, 1874 - books.google.fr).

L'entrée de Jésus à Jérusalem ("dimanche des rameaux") fait immédiatement suite à l'épisode de Marie lui oignant les pieds (Autour de Rennes le Château : Les parchemins : dans le texte).

Le NO du sceau-signature a une graphie particulière : le N est pointé en dessous et le O l'est en son centre. Andreas August Ernst Schleiermacher (Darmstadt, 1787 - Auerbach, 1858), orientaliste hessois, a, dans ces recherches, proposé des notations d'une grammaire idéographique dans un mémoire qui, en 1828, a partagé le prix fondé par M. le comte de Volney (Andreas August Ernst Schleiermacher, De l'influence de l'écriture sur le langue, 1835). On aurait pour NO du sceau-signature : "Le soleil" comme indiqué par le nominatif, même si dans le grand parchemin le N est majuscule (Darmstadt : La piste Darmstadtienne : Andreas Schleiermacher et Sainte Marie Madeleine).

Psaume 42 et psaume 109 : sacerdoce

Abraham et Melchisedech sont nommés, comme Abel, au canon de la messe, après la consécration, pour rappeler leur sacrifice préfiguratif (Marcel Jay, Le symbolisme des nombres à la Cathédrale de Reims: le nombre d'or dans le plan de la cathédrale, 1961 - books.google.fr).

San Apollinare in Classe, Italie, près de Ravenna, consacrée en 549, à la même époque que San Vital, avec des mosaïques comparables - amazingcatechists.com

Abel est à la page 42 de la VLC, et un pape Innocent à la 197 (42 + 155) : cela relève l'innocence d'Abel (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 42).

Abel était pasteur; il offrait à Dieu des sacrifices, choisissant à cet effet les agneaux les plus beaux et les plus gras de son troupeau, et le Seigneur regardait favorablement ses présents. (Gen. c. IV. 2-4.) (VLC, p. 42)

Jésus Christ attaché à la croix se trouve avec ses deux types Tubal [- Caïn : forgeron qui fabtrique les clous] & Isaïe dans la Bible des Pauvres en 50 planches & dans le Miroir de la Rédemption (Journal ecclésiastique, ou Bibliothèque raisonnée des sciences ecclésiastiques, 1772 - books.google.fr).

Hlatky's Schluss ist wie manche andere Stelle seiner Trilogie katholisches Dogma in Versen. [...] "Sinnig hat der Dichter" schreibt Jaeger "als erstes Gebet, das der Priester Abel zu Gott richtet, die Psalmstelle (Ps, 43, 4), die der katholische Priester beim Beginne der Messe betet, gewählt, die nach der Vulgata lautet : Introibo ad altare Dei, ad Deum, qui laetificat juventutem meam Abel spricht : "Hintreten will will ich zum Altare Gottes, Zu Gott, der meine Jugend freudig macht" (Die Kultur, Volume 2, 1901 - books.google.fr).

Eduard Hlatky wrote his dramatic poem Weltenmorgen (Dawn of the World) from a dogmatic Christian viewpoint. His three "actions", "The Fall of the Angels", "The first sacrifice" are only loosely connected, and are furthermore interrupted by three insertions ("Previous Action in God", "Heavenly Interlude", and "Prelude in Hell"). Hlatky traces the events from the Creation through Cain's murder of Abel, and and Lucifer's rebellion is seen as springing from his unwillingness to accept humans (God's representative on earth and the Virgin Mary) as superior to him, a spiritual being. From this perspective, the French Revolution and the advances made by science, hailed as landmarks on the way towards human perfection and towards reunion with God by French Romanticists, are clearly depicted as the work of the devil. (Dieter P. Lotze, Madách'sTragedy of Man and the tradition of the “Poème d'Humanité” in European literature, Neohelicon, Acta comparationis litterarum universarum, 6, N° 1, 1978 - vdocuments.mx).

Adam, chassé du paradis, eut à reconquérir par le travail la terre devenue elle-même rebelle à sa loi. Il arracha quelques parties du sol aux broussailles et aux ronces; il s'attacha les plus dociles des animaux, mêlant la vie agricole à la vie pastorale. Ève (c'est le nom qu'il avait donné à la femme comme devant être la mère du genre humain), Ève avait mis au monde plusieurs enfants, parmi lesquels on nomme d'abord Caïn et Abel: Caïn cultivait la terre, Abel gardait les brebis. Caïn et Abel faisaient à Dieu leurs offrandes. Dieu, qui sonde les cœurs, agréa les présents d'Abel et rejeta ceux de Caïn. Caïn s'en irritant, Dieu lui dit : « Pourquoi cette colére et ce troublede ton visage ? Si tu fais bien, n'en recevras-tu pas la récompense; et si tu fais mal, ne seras-tu pas sous le joug du péché ?». Caïn s'endurcit, et dit à son frère Abel: « Allons dehors! » Et quand ils furent dans la campagne, il se leva contre son frère et le tua. Dieu dit à Caïn: « Où est ton frère Abel ? » Il répondit: « Je ne sais: suis-je le gardien de mon frère ?» Dieu lui dit: « Qu'as-tu fait ? la voix du sang de ton frère crie de la terre vers moi. Mainlenant donc tu seras maudit sur cette terre, qui s'est ouverte pour boire le sang de ton frèrerépandu par ta main. Tu la cultiveras, et elle te refusera ses fruits; tu y seras errant et fugitif. » Caïn, désespérant de la miséricorde de Dieu, n'attendait plus que la mort de la main du premier qui le rencontrerait; mais Dieu défendit de le tuer. Et il lui mit un signe au front, pour que personne n'osât toucher celui qu'avait marqué sa justice. La peine de mort, ce droit du sang, que le progrès du crime fît introduire parmi les hommes, n'existait pas dans l'origine. La défense d'expier le sang par le sang est renouvelée à l'occasion d'un meurtre commis par Lamech, descendant de Caïn: « La mort de Caïn sera payée sept fois, et celle de Lamech septante-sept fois. » Caïn, fuyant à l'orient del'Éden, avait bâti la première ville qu'il appela Hénoch, du nom de son fils. Lamech, descendant d'Hénoch, épousa deux femmes et eut d'elles: Jabel, qui apprit aux siens à vivre sous la tente de la vie de pasteur; Jubal, qui trouva les premiers instruments de musique; Tubalcaïn, qui forgea l'airain et le fer. Seth, né d'Adam et d'Ève, un peu après la mort d'Abel, laissa une autre race où l'on compta: Énos, Caïnan, Malaléel, un second Hénoch, que Dieu enleva du monde, Mathusâlem, qui vécut le plus d'années entre tous les hommes, et un autre Lamech, père de Noé (Henri Wallon, La Sainte Bible: résumée dans son histoire et dans ses enseignements, Tome 1, 1867 - books.google.fr).

Le sacrifice d'Abel représente l'oblation de Jésus-Christ comme premier né durant sa vie. Le Sacrisice d'Isaac celuy que nôtre Seigneur a offert sur la croix ; & l'oblation de Melchisedech, le sacrifice qu'il offre éternellement dans le Ciel aprés la victoire. Dans le premier, Abel est Prêtre par sa naissance ; dans le second, Abraham ne sacrifie que par l'ordre de Dieu ; & dans le troisiéme, c'est un Prêtre qui n'a ny commencement ny fin ; ces trois circonstances nous marquent que Jesus-Christ est prêtre, et par le droit de sa naissance, et par la vocation de Dieu, et par la puissance de sa résurrection et de sa vie glorieuse (Charles de Condren, L'idée du sacerdoce et du sacrifice de Jesus-Christ, 1697 - books.google.fr).

Les manuscrits du commentaire du Ps-Albert ne comportent pas de tables, mais on relève à partir de l'édition imprimée au moins deux allusions au sacerdoce du Christ (PS-ALBERTUS, In PS. 19, n° 1, dans ALBERTI MAGNI, Opera omnia, t. 15, Ed. Borgnet, Paris, Vives, 1892; In PS 109, n° 4, ibid., t. 17, 1893) et trois au sacerdoce ministériel (PS-ALBERTUS, In PS. 31, n° 5, ibid., t. 15, à propos de la confession sacramentelle; PS 42, 4, ibid., t. 15 [les prêtres montant à l'autel] (Le sacerdoce du Christ dans la Somme de théologie, Revue Thomiste 3ème Partie - catholiquedu.free.fr).

Dans sa conclusion des Tres meditationes de Sacerdotio, Nicolas Paulmier fait la liaison entre le psaume 109 et le psaume 42.

Poenitentis sacerdotis oratio, ad Jesum sacerdotem magnum : Audi, Jesu sacerdos magne (Zach. III, 8), princeps pastorum (I Pet. V, 4), sacerdos in æternum (Ps. CIX, 4), cujus factus sum minister secundum donum gratiæ Dei, quæ data est mihi secundum operationem virtutis ejus (Eph. III, 7). Audi, Jesu sacerdos magne, sempervivens ad interpellandum pro nobis (Heb. VII, 25). Audi : Domine, miserere mei (Ps. LXXXV, 16). Sana animam meam, quia peccavi tibi (Ps. XL, 5). Peccavi tradens sanguinem justum (Matth. XXVII, 4), reus, corporis et sanguinis Domini (II Öor. XI, 27). Sama animam meam. Domine, non sum dignus, ut intres sub tectum meum : sed tantum dic verbo et sanabitur (Mauh. VIII, 8). Tantum dic verbo. Loquere, Domine, quia audit servus tuus (I Reg. III, 9). Dic animæ meæ : Salus tua ego sum (Ps. XXXIV, 3): et sanabitur. Domine non sum dignus offerre sacrificium Deo, incensum, et bonum odorem, in memoriam placare pro populo (Eccli. XLV, 20). Sed tantum dic verbo : Fili, remiuuntur tibi peccata tua (Matth. IX, 2). Jam non sum dignus vocari filius tuus; fac me sicut unum de mercenariis tuis (Luc. XV, 19). Ne perdas cum impiis, Deus, animam meam, et cum viris sanguinum vitam meam (Ps. XXV, 9): custodi auimam, meam, quoniam sanctus sum (Ps. LXXXV, 2). Judica me, Deus, et discerne causam meam de gente non sancta, ab homine iniquo et doloso erue me (Ps. XLII, 4); quia tu es, Deus, fortitudo mea : quare me repulisti? et quare tristis incedo, dum affligit me inimicus (Ibid., 2)? Emitte lucem tuam et veritatem tuam : ipsa me deduxerunt, et adduxerunt in montem sanctum tuum, et in tabernacula uua. (Ibid. 3), Emitte et introibo ad altare Dei, ad Deum, qui laetificat juventutem meam (Ibid., 4). Confilebor tibi in cithara, Deus, Deus meus : quare tristis es anima mea, et quare conturbas me ? Spera in Deo quoniam adhuc confitebor illi : salutare vultus mei et Deus meus (Ibid., 5). Domine, quando respicies ? restitue animam meam (Ps. XXXIV, 17). Confitebor tibi in Ecclesia magna, in populo gravi laudabo te (Ibid., 18); narrabo nomen tuum fratribus meis, in medio Ecclesiæ laudabo te (Ps. XXI, 23). Docebo iniquos vias uias, et impii nil te converlentur (Ps. L, 15). Quamdiu quidem ego sum, ministerium meum honorificabo (Rom. XI, 15). Ego libentissime impendam et superimpendar ipse pro animabus (II Cor. XII, 15). Fiat, fiat (Ps. LXXXVIII, 53). Fidelis sermo et omni acceptione dignus ; quod Christus Jesus venit in hunc mindum peccatores salvos facere, quorum primus ego sum (I Tim. I, 15) (Scripturae sacrae cursus completus, Tome 27, 1860 - books.google.fr).

Né dans le diocèse de Séez ou de Rouen (peut-être à Rouen), le 6 janvier 1637, Nicolas Le Paulmier entra au noviciat de la compagnie de Jésus le 2 septembre 1656. Après avoir enseigné la grammaire, les humanités et la rhétorique, il est prédicateur, puis recteur (1682-1685) à Moulins, où il promeut la pratique des Exercices. Il est ensuite associé à Louis Le Valois qui fonde et dirige la maison de retraites de Paris, rue du Pot-de-Fer (1685-1694), enfin il partage la fonction de directeur avec M. Sanadon (1694-1700), puis l'assure seul avant d'être arrêté par une paralysie les derniers mois de sa vie ; il meurt le 6 juillet 1702. Outre un Traité de l'amour de Dieu par S. François de Sales, retouché (Paris, 1696), on doit à Le Paulmier une Scriptura sacra in formam meditationum redacta (Paris, 1692). Il s'agit de pièces composées, exclusivement ou presque, de citations bibliques. Les thèmes sont ceux des Exercices, nés de l'Écriture ; plusieurs textes en commentent chacune des phases essentielles afin de répondre aux besoins de diverses classes de retraitants : laïcs, religieux, prêtres (répartition mise en lumière grâce aux index). Le succès de la réalisation est inégal ; si le choix des textes est parfois savoureux, il ne va pas sans quelque artifice, même si l'on admet la légitimité d'un usage assez libre du sens accommodatice. Il faut remarquer aussi que l'ordonnance d'ensemble ne tient pas un compte rigoureux de la marche spécifique des Exercices : le nerf de leur dialectique est un peu distendu. Quoi qu'il en soit, ces méditations constituent une invitation à une conversion toujours plus profonde par la pratique de vertus solides et parfaites (Henri de Gensac, Nicolas Le Paulmier, jésuite, 1637-1702 - beauchesne.immanens.com).

Abel, premier martyr, est fêté le 30 juillet à Rome (Paul Guerin, Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, 1874 - books.google.fr).

Selon Pétin, chez les Ethiopiens on fêtait Melchisedec le 12 avril, mais sa mort y est commémorée le 3 du mois de "pag emen" (9 septembre grégorien) (Jacques-Noël Pérès, L'utilisation de la Bible dans la liturgie des Églises orientales hier et aujourd'hu, Présence et rôle de la Bible dans la liturgie, 2006 - books.google.fr).

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Dagobert

Le message codé contenu dans le petit parchemin serait : A DAGOBERT II ROI ET A SION EST CE TRESOR ET IL EST LA MORT (Autour de Rennes le Château : Stenay et Dagobert II : transgression du possible, et pet sur la terre).

Il existe en Irlande un Sion, issu d'une forme gaélique "sidhean" (à prononcer *sheeawn), où l'on retrouve le vieil-irlandais "sid" ("sith") signalé plus haut, avec le sens de "hauteur habitée par des êtres surnaturels", et traduit sans hésitation, par les spécialistes insulaires, "a fairy mount" ("une hauteur... féerique") (Autour de Rennes le Château : CEIL BEIL MCCXCII de l’Aude à l’Irlande).

Eléments rituels : la souillure et l'expiation. Un lien existe entre le monde fragile des hommes et le domaine souterrain et l'on peut se poser la question : s'il y a une communication, quand se produit-elle ? Pouvons-nous obtenir, grâce aux éléments relatifs à l'espace, des précisions sur le temps du récit ? Dans l'Irlande mythique, quand un tertre s'ouvre et que tout se dérègle au point que la magie supplée pour un temps la loi, il y a de fortes chances pour qu'on se trouve dans les parages de Samain, la période festive qui marque la jonction entre saison sombre et saison claire. L'opposition entre le monde des hommes et les enfers, invite à chercher dans cette direction, à envisager le rapport qui unit des actes à des moments, des procédés à un calendrier. C'est le problème de la conservation dans les récits mythiques et épiques de données rituelles fournies par la société et sa tradition religieuse (fût-elle morte pour les transcripteurs médiévaux). Contrairement à une opinion souvent émise, nous pensons que les traces du rituel sont assez nombreuses dans le domaine celtique insulaire. L'Aided Cheltchair en livre un certain nombre. Un grand pas est fait quand on parvient à situer les péripéties mythiques sur l'axe des saisons. Plusieurs éléments de l'Aided désignent Samain. La restitution par la terre des trois chiens maléfiques est typique de cette période où les tertres livrent passage à l'"armée du Sid", la troupe des fantômes et des esprits des morts : "Grandes étaient l'obscurité de cette nuit et son horreur et les démons apparaissaient toujours cette nuit-là » (Echtra Nerai, § 2). L'intervalle d'un an entre le meurtre de Conganchnes et l'ouverture du carn qui se place « à la fin de l'année suivante » se retrouve dans nombre de légendes religieuses, si bien qu'il n'est même pas besoin de préciser le nom de la fête ; pour n'importe quel Irlandais il était évident. Le climat d'eschatologie qui règne dans les descriptions de Samain est une preuve suffisante. Notre récit apparaît ainsi comme une illustration des risques que courent au crépuscule de l'année la société organisée et celui qui a pour mission de la protéger. Mais ce n'est qu'un répit : ce qu'on "tue" à une Samain "ressuscite" à la suivante. Une explication s'impose alors : l'ensemble du récit relate un rituel de maîtrise des forces infernales, accompli par un magicien sur ordre du roi, ce qui entraîne l'élimination du sacrifiant entaché de souillure rituelle, tout cela bâti sur le schème notionnel des "trois fonctions" et des "trois natures" de l'être individuel. Entendons-nous cependant, il s'agit ici non d'un recueil de fastes, mais d'une théorisation des procédés, qui schématise les pratiques sacrificielles sans en livrer le détail. Les transcripteurs chrétiens auxquels nous devons ce texte remarquablement préservé ont retenu un ensemble conceptuel, et les conduites qui lui sont associées. Ils ont du même coup transmis la justification idéologique de ces conduites, dès lors identifiables comme rites. L'une des préoccupations majeures du récit est d'éviter la souillure rituelle due au contact avec le sacré. La fuite de Celtchar en Munster après le meurtre de Blâi et son rappel juridique chez les Ulates s'expliquent comme un rituel d'expulsion et de réintégration accompli dans les normes juridiques requises. L'argument des Ulates est étrange : la venue de Celtchar signifierait « la ruine des Deisi », ses hôtes involontaires (qui sont des clans guerriers vassaux des Eôganacht et bannis, supposait-on, de Tara), ce qui confirme le caractère dangereux du personnage. Conchobar prend donc la décision de le faire revenir : « "Qu'il vienne alors, et que son fils aille devant lui et qu'il soit sa garantie." Car on ne mettait pas la faute du père sur le fils ni la faute du fils sur le père chez les Ulates en ce temps-là. » Pour réintégrer Celtchar, on fait appel à un membre de sa lignée dont l'absence de participation à l'affaire lave ses ascendants. L'artifice est sensible et Celtchar s'en rend compte : « Ténue (séimh) est la ruse qu'emploient les Ulates à mon égard : [me faire venir] sous la ruse de mon fils". L'origine de cette ruse contraignante supérieure à la sienne replace le processus dans le domaine de la première fonction. C'est en effet le seul passage du récit où un druide intervient : « "Ténu (séimh) sera son nom et le nom de sa descendance", dit le druide. » Nous sommes renseignés : c'est le fils, et l'emploi qu'on en fait, qui est « une subtilité », et le nom qu'on lui donne est lourd de sens. Semias le "Subtil" est en effet l'un des quatre druides primordiaux des Tûatha dans les "îles au nord du monde" ; il demeurait à Murias d'où provient le chaudron du Dagda. C'est donc le côté clair, juridique, de la première fonction qui prend en charge la purification de Celtchar, nécessaire à la poursuite de sa mission. Et cela nous permet de comprendre pourquoi Cüchulainn n'a pas vengé Blâi, pourquoi Conchobar fut « le plus long » à le faire : on avait encore besoin de Celtchar. Le roi prend la tête des opérations, avec distance il est vrai, mais il est dans son rôle de direction, hérité de temps plus anciens. Le rapport du roi celtique et des sacra est d'ailleurs bien attesté par d'autres textes. Le scrupule rituel d'une fête de Samain rejoint ainsi d'autres données indo-européennes, telles les péripéties romaines du meurtre des trois Curiaces. C'est le vieil Horace qui avait organisé l'expiation de son fils. Le sacrifice public au tigillum sororum commémorait cet effacement rituel des souillures à la date du premier octobre. On retrouve là aussi la fin de la période diurne. Mais ce qui était supportable dans le meurtre de l'inoffensif Blâi, dans la neutralisation d'un animal (ou d'un guerrier ravalé au niveau d'une « souris brune ») ne l'est plus dans l'exécution d'un frère du grand Cûroi. Tous veulent sa mort, mais il n'est pas dit qu'une simple subtilité suffise à la réparer, et la participation commune marquée par l'érection d'un carn formé par « la pierre de chaque homme qui venait là » se fait aussi contre Celtchar. La tête coupée de Conganchnes peut bien assimiler le résultat à un triomphe guerrier, ce que la magie a fait, une magie plus forte peut le défaire. Et le Sîd, malencontreusement ouvert par des pâtres (donc des imprudents non qualifiés) venge Conganchnes et, plus lointainement, Cûrói en supprimant son contradicteur. Le troisième meurtre, celui du chien noir, agencé par les deux premiers (fonctions 3 et 2) ne pardonne pas. Il faut dire que Celtchar sait mieux qu'un autre attirer sur lui la haine infernale. En témoigne la mort odieuse de la Souris Brune : « Celtchar mit la main à l'intérieur de la branche (un trou dans l'appât) et il prit son cœur à travers sa gueule, si bien qu'il fut dans sa main » (co tard a chridi tar a bel, co raibi ina dorn). Image saisissante, le cœur maléfique est caché dans l'animal comme l'animal est dans la ténèbre. Cela se répète pour le chien-bousier Dôelchû. On s'étonne, devant tant d'efforts, que le sorcier ne gagne rien pour lui-même. Serait-ce que « sans une vie en échange d'une vie humaine, la colère des dieux immortels ne peut être apaisée » (César, B.G. VI, 16) ? Tout se passe comme s'il y avait quelque nécessité à la mort de Celtchar. Pour réparer l'impureté des trois crimes, pour éviter la contamination, pour satisfaire l'appétit des mânes ? Ainsi, à Rome, le général voué aux dieux infernaux pour sauver son armée était-il tué, ou l'on représentait symboliquement son inhumation s'il en échappait. On sent derrière les agissements du "rusé" l'arsenal plus développé des contraintes juridiques et sociales. Car si un bon spécialiste peut vaincre des hommes diminués ou aveuglés il ne peut espérer vaincre des esprits de Samain sans un minimum de distance et de supériorité, ce qu'à l'évidence ne possède pas le sombre magicien. Emblème de ce triomphe ambigu qui montre que dans le domaine celtique aussi "violée, la loi fait violence" (Lois de Manou), la même lance qui exécute Blâi et Doelchû perce aussi le vindicatif Celtchar. La goutte de sang signe un meurtre désigne le vengeur et tue le coupable (Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, 2007 - books.google.fr).

Les cygnes sont les oiseaux du Sid et Midir et Étaine se sont métamorphosés en cygnes parce qu'ils sont des esprits. La patrie de Midir vers laquelle ils s'envolent à tire-d'aile et dont Midir vantait les charmes à sa bien-aimée, c'est le Sid, le bienheureux séjour où ils vont enfin pouvoir goûter la paix et le bonheur pour l'éternité, dans l'épanouissement de leur merveilleux amour que n'ont pu altérer ni les tribulations, ni le temps, ni les réincarnations d'Étaine. Les délices du Sid, tous les êtres sont destinés à en jouir. Mais ce ne sera pas nécessairement, en ce qui concerne les mortels, tout de suite après le trépas qui marquera le terme de leur condition actuelle. Ce pourra être après une ou plusieurs réincarnations, comme le montre le mythe d'Etaine et comme nous l'avaient montré aussi celui de Tuan, passé par diverses formes animales avant de renaître à l'état humain, ou celui de Gwyon Bach, devenu, après sa renaissance, le barde Taliésin. Ce pourra être également après un séjour sur terre dans l'état d'âme errante. Les divers peuples celtes — Bretons et Irlandais, en particulier - ont conservé jusqu'à nos jours la croyance en l'errance d'âmes trépassées (les Bretons les appellent Anaon) qui accomplissent une pénitence sur terre, en expiation de leurs fautes, avant d'être admises à la félicité éternelle dans le Tir na n-Og gaélique, christianisé en Paradis (Yann Brékilien, La Mythologie celtique, 1981 - books.google.fr).

Remarquons aussi, car l'observation est très-importante, que Pépin, après la mort de Dagobert II, ne recueillit pas, le premier, l'autorité suprême en Austrasie. Ce fut Ebroïn qui se saisit, au nom de Thierry III, de la puissance arrachée par le meurtre au fils de Sigebert. Les soupçons que font naître la mort du roi d'Austrasie se portent donc naturellement, ou plutôt forcément, du côté de la Neustrie. Ebroïn avait toujours été l'ennemi mortel de Dagobert; il avait fait à ce prince une guerre sanglante pour lui ôter sa couronne, et, la force ouverte n'ayant point réussi, l'assassinat était devenu, comme d'ordinaire, la suprême ressource d'Ebroïn. Le forfait accompli dans la forêt de Scorzes avait livré au maire de Neustrie un pouvoir absolu dans le royaume de l'Est, et la terreur devait maintenir quelque temps ce pouvoir. Que devint en ce moment la famille de Dagobert? Par quel moyen parvint-elle à se mettre à l'abri de l'implacable haine d'Ebroïn? C'est ce que l'on ne saurait dire d'une manière certaine. La reine Melthilde et ses trois filles, Adéla, Irmina et Régentrude, cherchèrent-elles d'abord leur sécurité dans l'exil ? On pourrait le penser ; mais nous verrons que cet exil, du moins, ne devait pas durer toujours. Vers ce même temps la reine Himnechild ne paraît plus sur la scène; nous ignorons si elle avait déjà fini ses jours ou si elle vécut assez longtemps pour pleurer ce nouveau malheur. Au printemps de l'année 680, quelques mois seulement après la mort de Dagobert, l'évêque d'Yorck repassa les monts pour retourner en Angleterre; il se trouvait encore cette fois accompagné de plusieurs clercs, parmi lesquels était Eddius, témoin et narrateur fidèle de ces derniers événements. Wilfrid était déjà instruit, sans doute , de la catastrophe qui avait ensanglanté l'Austrasie; il ne voulut pas moins traverser de nouveau ce royaume dont l'aspect ne pouvait que rendre sa douleur plus vive. Mais il n'avait pas prévu ce qui l'attendait lui-même sur cette terre de malheur. A peine en eut-il franchi les limites, qu'une troupe nombreuse d'hommes armés vint à sa rencontre avec l'intention de l'arrêter et de lui faire subir, au tribunal d'Ebroïn, un jugement capital pour avoir favorisé le rétablissement de Dagobert sur le trône (Alexandre Huguenin, Histoire du royaume mérovingien d'Austrasie, 1862 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 2).

Ebroïn meurt en 681, nombre qui se trouve dans le message codé de la dalle verticale de Marie de Nègre.

Le roi Dagobert Ier qui succéda à son père Clotaire II, en 628, régna sur toute la France. Tant qu'il suivait les conseils de deux hommes vertueux, St. Arnould, évêque de Metz et Pépin de Landen, ses peuples furent heureux, mais plus tard sa vie n'offre qu'une suite d'excès. Il nomma, en 633, son fils Sigebert III, roi d'Austrasie et fonda, en expiation de ses crimes, plusieurs abbayes, entre autres celle de St. Denis, à deux lieues de Paris (M. Hunkler, Abrégé de l'histoire d'Alsace, à l'usage de la jeunesse, 1840 - books.google.fr).

Dans l'intrication complexe, voire contradictoire, des représentations eschatologiques celtiques, on trouve la représentation d'un espace paradisiaque souterrain. C'est le Sid qui est aussi le nom de la paix et qui, par définition, est en dehors du temps, de l' espace et des vicissitudes humaines (Dict. S., 704). Le Sid prend, entre autres sens, celui de monde tumulique, de sous-sol dans lequel habitent les morts ainsi que les anciens dieux ou Tuatha De Dannan, tribus de la déesse Danna. Les descriptions de tous les textes font du Sid un endroit merveilleux, franchement paradisiaque. Le Sid se caractérise par son temps qui y est presque immobile : « Un jour passé là-bas est comme cent ans sur la terre. » Ce monde inférieur est aussi « une sorte de Walhalla » où les guerriers morts poursuivent leurs combats. La vie y est dépeinte en couleurs brillantes. Il y a là de grands trésors : Les maisons y sont plaquées d'or et d'argent, ornées de pierres précieuses. On y trouve des arbres donnant des fruits, pommes ou noisettes, qui procurent le savoir et la santé éternelle. Les guerriers y organisent des festins interminables, où l'on consomme la viande des porcs magiques et où coulent à flot les boissons traditionnelles d'immortalité et d'ivresse, le lait, la bière et l'hydromel. C'est un séjour enchanteur où il n'y a ni péché, ni mort, ni transgression, ni maladie d'aucune sorte. Les habitants y restent éternellement jeunes et sains. Ce sont du reste, en grande partie, des femmes à l'extraordinaire beauté. Ces caractéristiques ont servi de base aux différents noms de l'Autre-Monde qui sont usuels dans les textes : Tirna nog, Terre des Jeunes, Tir nam-Béo, Terre des Vivants, Tir nam Bam, Terre des Femmes, etc. (Jean Burgos, Le refuge: études et recherches réunies, Circé, 1970 - books.google.fr).

Sid est aussi le nom de la paix, à rapprocher du Salem hébreu, du roi de Salem Melchisedech.

On connaît la notion d'accessibilité périodique des trésors, au seul moment de l'année où s'ouvrent mégalithes, cairns, tombes et châteaux (et dans la perspective celtique, c'est donc à Samain). Les objets en or et en bronze réellement découverts de temps à autre sur les sites archéologiques - au lors du creusement de fondations par exemple - ont certainement contribué à la remotivation régulière de ce type de récits.

Les traditions celtiques insulaires insistent sur le fait que les trésors sont la propriété des morts, indiquer leur emplacement. Les traditions galloises et irlandaises mentionnent souvent des revenants qui indiquent l'endroit où sont cachés les trésors. On peut également citer le conte Le Petit, le Chaudronnier et l'Âne noir recueilli dans l'Ouest de l'Irlande par Douglas Hyde, et dans lequel un défunt, fils de gentilhomme, revient sur terre sous la forme d'un âne, et donne une bourse d'or inépuisable au héros (Jacques Coget, L'homme, le minéral et la musique, 2000 - books.google.fr).

Ces mégalithes peuvent renvoyer au Cromleck de Boudet (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Cromleck : Le cromleck et les trois lunes).

Psaume 142 et psaume 42

On retrouve un pape Innocent à la page 142 et à la page 297 (142 + 155) la cité de Vindomagos (Le Vigan).

Ainsi, Vindo-Magos (le Vigan), Embro-Magos (Embrun), Mag-Olona (Maguelone), Mag-Salié (Marseille), ville des Saliens, etc. (Philippe Eyssette, Notice historique sur les origines municipales de la ville de Nîmes, 1853 - books.google.fr).

Vindo signifie blanc, heureux, et magos/magus champ (Henry Arbois de Jubainville, Emile Ernault, Études grammaticales sur les langues celtiques, Tome 1, 1881 - books.google.fr).

Or le "champ blanc" est aussi le Gwynfa gallois, le Findmag irlandais, le Gwenva breton : le paradis celte (Transactions of the Philological Society, Volume 27, 1887 - books.google.fr).

Une Dame et Reine blanche se présente en la personne d'Ygerne mère d'Arthur et belle-mère de Guenièvre. Son château de La Roche Champguin (Canguin, Changuin, Ganguin) est localisé par Gwenc'hlan Le Scouëzec à Guingamp, près de l'intersection Darmstadt - Gisors et Rennes le Château - Jarnac. Champguin n'est que la forme romanisée et modernisée du vieux-breton Guingamp (Darmstadt : Les trois portes : Introduction).

Champguin est pour le gallois Gwynva (irlandais Findmag), où gwyn- veut dire 'blanc' et -va 'champ'; Champguin unit à l'un des composants la traduction de l'autre. Or Gwynva, Findmag, est une appellation de l'Autre Monde (Guy Vial, Le conte du Graal: sens et unité ; La première continuation : textes et contenu, 1987 - books.google.fr).

Pour accéder au paradis christianisé, l'innocence est réclamée.

Saint Paul, qui distinguait si clairement la justification rattachée à la première venue du Christ et le salut, lié à la seconde, distingue également justification et jugement. A cet égard, l'un des textes les plus significatifs me semble être le passage du ch. 3 de l'épître aux Romains où Paul traite ex professo le problème de la justification, plus précisément la façon dont au v. 19 il introduit le thème annoncé en 1,17. Ce verset constitue en effet une charnière; il clôt le thème de la révélation de la colère: en dehors de l'économie évangélique, l'homme, qu'il soit païen ou juif, ne saurait être que l'objet de la colère divine; le monde entier doit se reconnaître coupable devant Dieu, passible de la "dikè" divine, que la Vulgate traduit par ultio (Ac 28,4) ou poena (2 Th 1,9; Jude 7). A cet endroit, comme il l'avait déjà fait précédemment, afin de rendre plus acceptable ou moins scandaleuse aux Juifs l'accusation qu'il porte contre eux et semble atteindre la révélation même de l'A. T., Paul invoque l'Écriture: c'est elle qui a prononcé le verdict par la bouche du psalmiste: «Personne ne sera justifié devant Dieu » (Ps. 142(143),2). Il est vrai que Paul ajoute au texte «personne ne sera justifié par les œuvres de la Loi». Mais s'il ajoute cette précision [...], ce n'est certes pas pour insinuer que que l'homme pourrait être justifié par d'autres œuvres qui ne seraient pas celles de la Loi: de telles œuvres sont exclues a fortiori. [...]

On ne saurait souligner davantage la gratuité de la justification, et l'on comprend que saint Paul ait choisi précisément ce passage des Psaumes; car il faut avouer que de telles déclarations sont plutôt rares, même dans les Psaumes. Le plus souvent le psalmiste implore, comme Job, le «jugement de Dieu» : il demande à Dieu de «lui faire justice», de lui accorder ce qu'il estime avoir droit d'obtenir en vertu de son innocence. Ainsi le Ps 7,9, le Ps 25 ou bien le Ps 42(43), 1 : "Judica me Deus !". S'il n'invoque pas explicitement «son innocence» ou «sa justice», il demande pourtant à Dieu, comme dans les psaumes précédents, de le «juger» avec tout le vocabulaire juridique des procès: "Juge-moi ("krinon me", softênî), défends ma cause contre des gens sans merci". [...]

Paul oppose la justification par la foi à la justification par la Loi, telle que la concevaient les Juifs. Mais si la justification par la foi s'opère indépendamment de la Loi entendue comme une économie de salut, chôris nomou, la nouvelle économie constitue si peu une rupture avec l'A. T., que la Loi et les Prophètes, nous dit saint Paul, l'annonçaient déjà et ne cessent de lui rendre témoignage (Rom 3,21). En réalité, la justification par la foi n'est que l'effet de cette activité salvifique qu'appelait de ses vœux le Psalmiste, cité justement par Paul au verset précédent (Rome 3,20), sous le nom de «justice de Dieu»: «Yahvé, écoute ma prière; prête l'oreille à mes supplications dans ta fidélité; exauce-moi dans ta justice...» (Ps 142,1 et 11). D'ailleurs, si cette «justice de Dieu» s'est révélée au grand jour, pephanerôtai, dans l'œuvre rédemptrice du Christ, elle n'a pas attendu cette «plénitude des temps» pour s'exercer en fait, et le chapitre 4 de l'épître a précisément pour but de montrer qu'Abraham, considéré par les Juifs contemporains comme le modèle par excellence des «justifiés», n'avait pas obtenu sa justice en vertu d'un autre principe. [...]

Devant la justification et le salut, Juifs et païens se trouvent aussi dépourvus les uns que les autres: tous pécheurs, tous condamnés, tous contraints à n'attendre cette justification et ce salut que de la pure miséricorde de Dieu; car pour l'homme il ne saurait y avoir ici d'autre moyen de participer à ce don de Dieu qu'est la communication ineffable de sa propre vie, sinon de commencer par renoncer à y prétendre comme à un dû. Jadis Job avait cru, en des propos qualifiés ensuite d'insensés, que pour voir sa justice reconnue par Dieu, il lui suffisait d'obtenir que Dieu veuille bien user à son égard d'une balance exacte: «Qu'il me pèse sur une balance exacte; lui, Dieu, reconnaîtra mon innocence!» (Job 31,6). Or, pour être juste devant Dieu, il lui faut d'abord renoncer à s'appuyer sur sa propre justice et se reconnaître coupable: «J'ai parlé à la légère..., je mettrai plutôt ma main sur ma bouche» (40,4). «Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t'ont vu. Aussi je retire mes paroles, je me repens sur la poussière et la cendre» (42,5-6). «Afin, dira S. Paul à son tour, au terme de cette dialectique, que toute bouche soit fermée, et le monde entier — juif et païen — reconnu coupable devant Dieu» (Rom 3,19), juste avant la citation du psaume 142 (Stanislas Lyonnet, Etudes sur l'Epître aux Romains, 1989 - books.google.fr).

Innocent encore

"Innocent" apparaît encore à la page 164 (psaume 9 de la Septante/Vulgate) et à la page 251 (psaume 96).

Le Ps 9 de la Septante est coupé en deux dans le texte massorétique qui considère que ce sont deux psaumes distincts (Ps 9 et 10). Trois argumentsprincipaux militent en faveur de l'unité du texte. C'est avant tout l'acrostiche alphabétique, bien qu'il soit lacunaire, il manque 7 lettres. [...] Dans le premier passage, un verset peut rappeler l'histoire des deux premiers frères : « car il s'enquiert des sangs, d'eux il se souvient, il n'oublie pas le cri des malheureux» (Ps 9,13). Les premiers «sangs» répandus qui «crièrent» vers le Seigneur furent ceux d'Abel que Caïn «tua» : «et il arriva que tandis qu'ils étaient dans la campagne, Caïn se leva contre Abel son frère et le tua» (Gn 4,8) ; «Et [Yhwh] dit : «Qu'as-tu fait ? La voix des sangs de ton frère crient [sic] vers moi du sol » (4,10). Dans le dernier passage, la description du méchant qui «se tient à l'affut» «comme un lion dans son fourré» (Ps 10,9), qui «s'accroupit, se tapit» (10) et qui «sous les couverts tue l'innocent» (8), rappelle aussi l'histoire de Caïn et Abel et en particulier les paroles que Yhwh adresse à Caïn pour le mettre en garde : «Pourquoi es-tu en colère et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas ? Mais si tu n'agis pas bien, à ta porte le péché est tapi et vers toi va son élan ; mais toi tu peux le dominer » (Gn 4,6) (Roland Meynet, Les huit psaumes acrostiches alphabétiques, 2015 - books.google.fr).

Quant au verset 11 du Ps 96, Lux orta est iusto, il peut servir de thème pour l'Annonciation, pour Noël ou pour la Nativité de Marie (Louis Jacques Bataillon, La Prédication Au XIIIe Siècle En France Et Italie, 1993 - books.google.fr, Joseph Lemarié, Le Bréviaire de Ripoll: Paris, B.N. lat. 742 : étude sur sa composition et ses textes inédits, 1965 - books.google.fr, Daniel-Odon Hurel, La fête de Noël chez les bénédictins à l'époque moderne, La célébration de Noël du XVIIe au XIXe siècle: liturgie et tradition, 2005 - books.google.fr).

Noël permet de relier au Massacre des Innocents fêté le 28 décembre après saint Etienne et saint Jean l'Evangéliste

...mais lorsque les coupables manquent, ils en viennent aussi aux supplices des innocents (De bell. gall. lib. VI. 16) (VLC, p. 251) (Le Prieuré de Sion : Prologue : Emma Calvé : massacre des Innocents à la grenade).