Partie IX - Synthèse   Chapitre LXV - Faucher les Marguerite   Cueillir les Maguerite : les autres sommets   

Rugny

En 1289, a lieu la vente par Gautier de la Brosse, chevalier, sire de Villiers-le-Bois, de plusieurs héritages à Thorey, Rugny, Berci, Varennea, Mery-le-Serveux, à Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre. Ces héritages étaient tenus en fief de Gautier de la Brosse par Mile de Dannemoine, André de Rugny, écuyer, Anne, sa sœur (Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race Capétienne, Volume 6, 1898).

Née en 1249, elle était la fille du Duc Eudes de Bourgogne, Comte de Nevers. Elle passa son enfance dans le Couvent de Fontevrault, dirigé par une de ses aïeules, et réservé aux jeunes filles de sang royal. Ces dernières y apprenaient les principes de piété, de charité, d’amour pour les pauvres.

A la mort de son père, elle hérita du Comté de Tonnerre, qui jusqu’alors était toujours regroupé avec le Comté d’Auxerre, hérité par sa soeur Alix. A 19 ans, elle épousa Charles d’Anjou, dernier frère de Louis IX (Saint Louis), alors âgé de 48 ans. Le Pape favorisa cette union en 1268. Il s’agissait d’un remariage pour Charles qui avait épousé en première noce Béatrix de Provence, fille du 4ème Comte catalan de Provence. C'est leur fils, futur Charles II d'Anjou, qui découvre en 1279 les reliques de Sainte Marie Madeleine, cachées en 716 dans la crainte des Sarrasins.

Charles Ier, prince ambitieux, avait conquis avec l’aide de la Papauté, le royaume de Naples, de Sicile et de Jérusalem. Marguerite vécut à Naples où elle connut une vie très fastueuse.

Cependant l’ambition de Charles fit naître chez ses voisins la crainte de voir se former un nouvel empire latin. Les guerres éclatèrent à l’extérieur mais aussi à l’intérieur : les Siciliens étaient révoltés, Charles, homme cruel, avait fait couper la tête des révolutionnaires. Cependant, cela ne calma par les ardeurs du peuple et le 29 mars 1282, jour de Pâques, au premier coup de vêpres, retentit le cri « Que meurent les Français ». Sous la direction du roi d’Aragon, 8000 soldats français furent massacrés. Cet épisode de l’Histoire a pris pour nom « Les Vêpres Siciliennes » Petit à petit Charles perdit de son pouvoir, il s’éteint quelques années plus tard à Naples, en 1285, à l’âge de 66 ans.

Il laissa Marguerite veuve à 36 ans et sans enfant. Peut-être aurait-elle eu un enfant qui serait décédé en bas âge. Elle décida donc de se retirer sur ses terres, héritées de son père, alors que Charles lui laissa des terres dans le Nord et en Anjou. Elle séjourna tout d’abord vers Ligny le Châtel avant de s’établir à Tonnerre. Elle s’installa alors dans le château de Monbellant, situé sur les hauteurs de Tonnerre, château aujourd’hui totalement détruit. Elle était accompagnée de deux parents : Marguerite de Beaumont, princesse d’Antioche et comtesse de Tripoli et Catherine de Courtenay, impératrice titulaire de Constantinople, petite fille de Charles d’Anjou, issu de son premier mariage.

De son château, elle avait un excellent point de vue sur la vie dans la région. Elle y vit les côtés positifs et les points négatifs : pauvres et malades, et la faible capacité d’accueil pour les pèlerins. Les horribles souvenirs de Sicile la hantent, elle voulait faire quelque chose de bien.

Il y avait bien quelques maisons pour abriter les pauvres de Jésus Christ, mais elles sont misérables. Marguerite décida donc de remédier à ce manque, elle finança la construction d’un Hôtel-Dieu. Dans l’acte de fondation (1292), elle détermina avec précision non seulement l’emplacement futur de l’édifice mais aussi son fonctionnement. La reine abandonna des biens importants à l’Hôpital, susceptibles de lui fournir des revenus suffisants pour satisfaire à ses tâches. Elle s’occupa aussi des malades, et pour être plus prés d’eux, elle décida de quitter le château, et fit construire une demeure beaucoup plus modeste juste à côté de l’Hôtel-Dieu, et vu qu’elle s’y rendait tous les jours, elle aménagea une passerelle qui reliait les deux édifices.

Marguerite de Bourgogne décéda le 4 septembre 1308.

Suivant sa volonté son coeur fut inhumé dans le choeur de l’Hôtel-Dieu alors qu’auparavant elle désirait que son coeur repose à côté de son mari, enseveli à Naples. Un gisant en bronze à son effigie fut élevé sur un socle en pierre. Malheureusement les Révolutionnaires de 1789, s’emparèrent du bronze, cependant ils ne pillèrent pas le tombeau car ils se rappelèrent que Marguerite n’était pas un personnage politique mais une protectrice des pauvres et des malades (tourisme-tonnerre.fr - Marguerite de Bourgogne, www.st-maximin.fr).

Vers 1430, Nicolas Rolin, chancelier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne durant 40 ans, fait l'acquisition de la terre de Savoisy auprès de Pierre de Beauffremont. Il négocie pour la Bourgogne le Traité d'Arras, en 1435, qui marque la réconciliation entre le roi de France Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon. Fait en 1444, l'acquisition de la seigneurie en viager de Lens-Herchies de Corneille de Grave et entre cette date et 1462, il fera l'acquisition des terres de Rugny. Il deviendra Vidame de Châlons, Grand Veneur héréditaire du Hainaut. En 1435, c'est lui qui négocie pour la Bourgogne le Traité d'Arras. Il eut plusieurs liaisons notamment avec Alix, qui lui donne deux enfants: Antoine Rollin et Marguerite Rollin. Loyse qui lui donne Girard Rollin. Puis Marguerite qui lui donne Antoine Rollin (fr.wikipedia.org - Nicolas Rolin).

Clamerey

L’église paroissiale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte contient un calcaire peint (polychrome) du XVIème siècle représentant: sainte Marguerite.

Le style s'affine, en même temps que la figure traitée perd son naturel, dans une sainte Marguerite de Clamerey, agréable par l'élégance de sa coiffure et de ses traits, mais où la source vive du moyen âge est bien près de se tarir (Henri David, De Sluter à Sambin, Volume 1, 1933).

Landeronde

Lors d'un sauvetage, c'est un temple ennéagonal à cella circulaire qui a été découvert à Landeronde (Vendée), entouré d'une clôture. Depuis le recensement de 1992, plusieurs sanctuaires de ce type ont été mis au jour : dans l'Ouest, à Guérande et Vannes (en plus d'anciennes découvertes qui devraient être analysées, Luxé par exemple), dans l'Est, à Amel (avec d'autres édifices de plan carré) et Einville (sans galerie ?) dans la Meuse et surtout Chavéria (Doubs) ; ce dernier, à six pans, succède à un fanum carré. En Aquitaine, citons trois découvertes aériennes, à Corme-Écluse (Charente- Maritime) et, chez les Bituriges, à Neuvy- Pailloux et à Saint-Maur. Les dernières fouilles ne permettent pas de préciser s'il ya un lien avec des pratiques particulières. Le bâtiment hexagonal de Verteuil abritait une fosse, fouillée seulement jusqu'à 1,5 m de profondeur, de plan hexagonal aussi, d'où ont été extraits des débris de décor et de statuaire (supra n. 35) ; il évoque l'édicule polygonal de de Châteaubleau (Seine-et-Marne), qui abritait un puits, et le bassin de Sablon à Metz (Aquitania, Volumes 21 à 22, Ministère de la culture, Conseil régional d'Aquitaine, 2005).

Lorsque Béatrice de Rais, dame de Machecoul, de Luçon, de La Roche-sur-Yon, mourut en 1235, sa fille unique, Jeanne de Thouars, alors mineure, ne reçut pas l’autorisation du duc de Bretagne de succéder à sa mère dans ses fiefs bretons. La terre bretonne de Machecoul fut donnée, vers 1239, à la belle-mère du duc Jean, Marguerite, dame de Montaigu de Commequiers de La Garnache, qui avait épousé en 1228 Pierre Ier de Bretagne. En la choisissant, Jean Ier permettait à son père de créer un grand et riche fief sur les Marches du comté nantais, Pierre de Dreux ayant déjà obtenu du roi de France, on ne sait pas par quel moyen, les seigneuries de La Garnache et de Montaigu qui venaient se rajouter à sa terre angevine de Champtoceaux. A la mort de son père en 1250, Jean Ier ne réunit pas Machecoul à son Domaine, mais la donna à son demi-frère, Olivier de Dreux ou de Braine qui porta alors, en 1253, le titre de seigneur de Machecoul et de Saint-Philibert de Grandlieu (http://www.tudchentil.org - Pierre de Dreux).

Béatrix, la dame des légendes, dont le tombeau existe encore à l'abbaye des Fontenelles, transmit à son second mari, Aimery de Thouars, avec les seigneuries de Luçon et de la Roche- sur-Yon, qu'elle tenait du chef de sa mère, N… de Taunay, la propriété et le nom de Machecoul, qu'il adopta. Jeanne de Thouars, leur fille, réunissant tous les droits de cette branche, veuve d'un sire de Maillé, épousa Maurice de Belleville, sans avoir de postérité de ces deux mariages, que nous voyons revendiquer la châtellenie de Machecoul, à laquelle prétendaient également Gérard Chabot et Olivier de Bretagne.

Marguerite de Belleville ou de Vihiers, dame de Montaigu et de la Garnache, sœur de Maurice (Ibid., t. I, p. 447), veuve de Hugues de Thouars., épousa en secondes noces le duc Pierre Mauclerc, dit de Braine. De leur union naquit Olivier de Bretagne, sire de Machecoul, descendant ainsi en ligne directe, par son père, de Louis VI le Gros, roi de France. Voyant finir en elle sa maison, la fille de Béatrix aura voulu, à l'exemple de la vicomtesse de Mareil, avantager son neveu, qui, tenant à la Bretagne par les liens du sang, aura gardé de préférence aux terres champenoises ces domaines, dont la possession le fixait au centre de sa famille. Par reconnaissance ou par condition expresse, Olivier adopta le nom et les armes de son nouveau fief, faisant revivre une race éteinte, jetant un nouveau lustre sur ce blason, voile héraldique sous lequel disparut bientôt son individualité première.

Pierre de Dreux, duc de Bretagne, dit de Braine, fils de Robert II le jeune, comte de Dreux, avait pour aïeul, Robert le Grand, 1er comte de Dreux, 5e fils de Louis le Gros (Bulletin, Volume 1, Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 1859).

Pouy-sur-Vannes

En février 1308, l'évêque Guichard de Troyes, né à Villemaur, qui avait eu naguère des difficultés avec les reines Blanche et Jeanne de Champagne, et qui avait des ennemis, fut dénoncé au bailli royal de Sens, par un « ermite », comme nécromancien, empoisonneur, etc. Son procès fut conduit comme ceux de Saisset, de Boniface et des Templiers, par Guillaume de Nogaret, suivant sa méthode ordinaire. Toutefois, Guichard n'eut pas à souffrir les dernières extrémités : en 1313, il avait été livré à la cour pontificale d'Avignon, il était par conséquent à l'abri; en 1314 il fut transféré sur le siège épiscopal de Diakovar (en Bosnie), qu'il n'occupa pas (www.cosmovisions.com - Philippe le Bel).

La sorcière, Marguerite la Sage-Femme, dite aussi de Bellevillette (aujourd'hui Bellevillotte, Aube, cant. Marcilly-le-Hayer, commune Bourdenay, à côté de Pouy-sur-Vannes), âgée de trente-deux ans, pauvre serve de l'église Sainte-Colombe de Sens, avait été arrêtée en 1308, en même temps que l'évêque de Troyes, et longuement interrogée par les gens du roi qui la détenaient prisonnière et par les commissaires ecclésiastiques. Elle était toujours incarcérée dans les prisons royales en 1319 lorsqu'elle subit un nouvel interrogatoire devant le Parlement. Elle reconnut, comme naguère, avoir participé à la fabrication du « voult » et à son baptême, mais elle ne dit rien de l'envoûtement proprement dit. Et les enquêteurs qui lui demandèrent de préciser certains de ses souvenirs, n'abordèrent pas cette question. Le 29 septembre 1319, Jean d'Arrablay le Jeune envoyait au pape Jean XXII le procès-verbal en latin de cet interrogatoire. Le 6 février 1320, Jean XXII accusa réception de cet envoi; il ne semblait pas douter de la véracité de ce témoignage, mais ne se déclarait pas quant au fond. Le sort de Marguerite et le dénouement de ce procès ne nous sont pas connus.

Marguerite et Emeline avec un chapelain de Marcilly ils modelèrent une statuette de cire que le prêtre prévaricateur oignit au front de saint chrême. En tout cas, si cet envoûtement eut lieu, elle n'y participa point : que si Guichard se rendit coupable de ce crime, les rites sataniques furent accomplis hors de l'ermitage de Saint- Flavit.

Sans doute le témoignage de la sorcière de Bourdenay n'est pas suffisant pour entraîner l'entière conviction à lui seul. En réduisant sa complicité à la confection de l'image de cire et à son baptême, est-elle sincère ?

A lire les dépositions de Marguerite de Bellevillette, assez compromettantes pour elle, il semble bien, malgré les restrictions prudentes qui y sont insérées, qu'elle ait voulu, comme l'indique l'acte notarié, se décharger la conscience. Quel intérêt aurait- elle eu à disculper Gui- chard de Troyes, mort depuis le 22 janvier 1317 ? Elle affirme uniquement qu'elle a concouru à la fabrication d'un « voult » ainsi qu'à la cérémonie du baptême, qu'elle agit ainsi sur le désir de l'évêque, qu'enfin elle a appris de l'ermite de Saint-Flavit que le « voult » avait été fait contre la reine Jeanne, femme de Philippe le Bel, et qu'il avait été remis au dit évêque. Celui- ci a-t-il réellement pratiqué l'envoûtement, elle n'en souffle pas mot ; elle l'ignore, quoiqu'en fin de compte elle le laisse supposer. Etant donné que lors de l'instruction conduite par le bailli de Sens la sorcière de Bourdenay déclara le contraire et accusa formellement Guichard d'avoir envoûté la statuette de cire représentant la reine Jeanne, les aveux qu'elle profère en 1319 peuvent être considérés comme une rétractation partielle et tardive, provoquée par des remords de conscience. Si elle est sincère — et pour quelles raisons en douterait-on — il convient de rappeler l'hypothèse naguère émise par M. Rigault d'après laquelle « un essai de l'évêque, révélé par ceux qui avaient trempé dans ses pratiques », aurait « suggéré » à Guillaume de Nogaret l’idée (Le Moyen âge, Volume 21, 1908).

Il y avait huit témoins qui devaient déposer sur les premières charges, parmi lesquels les personnes arrêtées en même temps que Guichard. C'étaient Jacques, le doyen de chrétienté de Villemaur, près d'Aix-en-Othe, qui avait pu voir l’ermite en rapports avec l’évêque 1 ; - Regnaud de Langres, Termite de Saint-Flavit, un homme jeune encore, d'environ trente-sept ans, pauvre prêtre, qui déclarait que Tévêque ne lui avait point fait de mal, hormis la contrainte qu'il lui avait imposée, et protestait qu'il ne l’avait point en haine é ; — Pierre de Grancey, un clerc, fils de serf, âgé de soixante ans, qui avait été le compagnon de Termite 3 ; — Lorin « de la Chambre », le chambellan de l’évêque, âgé de quarante-trois ans, de libre condition et fils de libres, ayant à lui environ 100 livres tournois : couchant dans la chambre de l’évêque, il avait pu observer ses déplacements, ses allées et venues la nuit, à l'époque du crime 4 ; — Regnaud de Saint-Lyé, le barbier de Guichard 5 ; — Margueronne de Belle villette, la sorcière, qu'on appelait « la Matrausse », âgée de trente-deux ans, femme de corps et de mainmorte de Téglise de Sainte-Colombe de Sens, abonnée à 4 deniers; si pauvre, que, des vêtements qu'elle portait, il n'y avait que son corselet qui fût à elle, et que sa tunique ne lui appartenait point : elle regrettait le crime où elle avait trempé, et s'en était confessée à un frère Mineur qui lui avait imposé pénitence 6 ; — enfin, Perrote de Pouy, l'accoucheuse, « la Baille » comme on l'appelait, âgée de quarante ans et veuve, pauvre femme elle aussi, taillable haut et bas, et qui n'avait pas à elle plus de 30 sous tournois : elle avouait avoir mal fait en se prêtant aux pratiques de Tévêque, et en avait fait pénitence 7 ; — son fils, Feliset, le dernier témoin, était un jeune garçon de dix-huit ans, qui avait été valet de l'ermite et avait servi à ses relations avec Guichard.

Le procès de Guichard de Troyes ne fut pas un simple procès de sorcellerie : peut-être, à ce moment de lutte ardente contre le pape, couvrait-il une action politique ; il fut, au fond, le dénouement tragique, sous la main violente de Nogaret, d'une longue et sourde intrigue de cour. Mais pour la foule, qui vit surtout l'appareil des débats et n'en put entendre que le bruit, ce fut une ténébreuse affaire, sorcellerie, meurtres, sodomie, poison mêlés à d'autres crimes, et dont les imaginations restèrent longuement frappées.

Rien n'y manqua de ce qui pouvait faire la caisse retentissante : la qualité de l'accusé, un prélat ayant eu richesse et honneurs, favori de la feue reine, jadis un des principaux de la cour du roi ; — le nom de l'accusateur, Louis, roi de Navarre et comte de Champagne, fils aîné du roi de France ; — la nature et le nombre des crimes, entre lesquels on comptait l'envoûtement d'une reine de France et l'empoisonnement de la reine de Navarre. Solennelle et passionnante fut l'ouverture du procès, quand, le premier dimanche d'octobre 1308, devant la foule du peuple et des clercs réunis dans le jardin de la Cité, — comme l'année précédente pour les Templiers, — on lut l'exposé des crimes de l'évêque. On était en pleine affaire du Temple ; c'était le moment même où les poursuites allaient être reprises contre la mémoire de Boniface VIII 1 : les gens du roi, gravement, avec une froide complaisance, et comme dans « un acre plaisir de vengeance », étalaient à la fois les turpitudes d'un ordre, d'un évêque et d'un pape, et semblaient avoir dans un même dessein concerté ce formidable appareil d'accusations.

Ce furent en tout cas les mêmes hommes qui dirigèrent les trois procès. En même temps qu'il composait les griefs contre les Templiers et qu'il rédigeait ses accusations contre Boniface, Nogaret trempait dans le procès de Guichard, où il agissait de concert avec Noffo Dei, ce lombard que Villani regarde comme le dénonciateur de l'ordre du Temple (Abel Rigault, Le procès de Guichard de Troyes (1308—1313)).

Villedieu

Marguerite Chansel est la fondatrice du club "le Lien" (3ème âge) à Villedieu. En janvier 2006, inauguration d'une salle municipale baptisée "Salle Marguerite Chansel".

Le 25 juillet 2008, Monsieur le Ministre Alain Marleix était présent dans notre commune pour l'inauguration des travaux de restauration effectués dans cette salle" Marguerite Chansel". Un vin d'honneur clôturait cette soirée.

Plus antique, le nom de Margeride signifie bien « la montagne » ou « le ruisseau des perles ». Le sens « perle » de margeride /marguerite est resté vivant vraisemblablement jusqu'au XVIIIe s. dans la conscience populaire ; dans les graphies anciennes du mot occitan, la prononciation actuelle du g n'apparaît qu’au XVIème siècle (Margrheride), ce qui semblerait indiquer que l'influence des parlers du sud, en liaison sans doute avec l'extension de la transhumance, qui atteignait alors les limites du Cantal.

La mention d'un rivus de Margarida serait bien propre à faire penser à un ruisseau contenant des moules perlières. L'existence de telles moules n'est pas une légende. Margarida (du latin margarita) serait donc le surnom donné à des ruisseaux contenant des moules perlières. De fait, la Virlange est bien connue des naturalistes (Revue internationale d'onomastique, Volume 8, 1956).

La Margeride est le commencement du faite qui sépare les bassins de la Loire et de la Garonne. Il se compose d'abord des monts de la Margeride, puis des montagnes d'Auvergne, des montagnes du Limousin, des collines du Poitou et du plateau de Gatine. Ce faite traverse, en déterminant ses principaux accidents, le plateau central de la France, dont on parlera plus loin. — La chaîne de la Margeride, longue de 48 kilom., se détache des Cévennes vers le mont de la Lozère, à la jonction des montagnes du Vivarais et du Gévaudan, et finit à la source de l'Herne (affluent de l'Allier), prés de Saint-Flour. Elle se rattache aux monts d'Auvergne, vers le Plomb du Cantal.

La Margeride se dirige du S.-E. au N.-O., entre les vallées de l'Allier et du Lot dans les départements de la Lozère, de la Haute-Loire et du Cantal ; elle est presque entièrement composée de granité et haute de 1100 à 1200 m. Son point culminant est entre Mende et Châteauneuf ; le Signal de Randon s'élève à 1554 m. Des pâturages revêlent les parties les plus hautes du massif, et ses flancs sont couverts de forêts épaisses, dans lesquelles les loups sont encore très nombreux (Louis Dussieux, Géographie générale, Volume 2, 1866).

Andouillé

La famille de Loré connaît plusieurs de ses membres à porter le prénom de Marguerite.

Madelon de la Jaille, d'une famille angevine qui possédait à cette époque de nombreux fiefs dans nos Haies de Mayenne, était venu demeurer au château de Fresnay, près du Bourgneuf, en se mariant avec Marguerite de Loré, dame de cette terre, fille de Mathieu de Loré, écuyer, seigneur de Fresnay, et de Françoise des Vaux-Levaré. Matthieu était un descendant de Robert IV de Loré, oncle d’Ambroise II de Loré compagnon de Jeanne d’Arc et baron d’Ivry (la Bataille). Ils eurent une fille, Marie de la Jaille, alliée aussi avec un de Loré dont elle eut trois filles : Elisabeth, Marie et Marthe de Loré. Le manoir de Fresnay ne revint pas à celles- ci, mais au jeune Pierre de Chalus, seigneur de la Bénéhardière et du Bourgneuf, petit-fils de cette même Marguerite de Loré, qui s'était mariée en premières noces avec Claude de Chalus, seigneur de la Bénéhardière. Le père de Pierre de Chalus fut René de Chalus, seigneur du Bourgneuf, et sa mère Madeleine de Gaignon. Pierre dut être nourri et élevé au château de Fresnay par sa grand'mère et par Madelon de la Jaille. Les principes catholiques qu'il reçut de sa famille le rangèrent de bonne heure au parti de la Ligue, puisque nous l'avons vu servir en qualité de lieutenant dans l'intrépide garnison que le sieur du Plessis de Cosmes, Pierre Le Cornu, opposa victorieusement à l'armée des princes et des royaux partisans d'Henri IV, avril 1592 (Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1887).

La Maison de Chalus est d'une ancienne noblesse, alliée à celle du fameux Ambroise de Loré, à celle du Plessis-Liancour, et à celle de la Jaille.

Si la Bretagne est riche de souvenirs familiaux, l’Ouest de la France et sa douceur ont attiré bon nombre de Roquefeuil et alliés.

Dans les environs de Laval à Andouillé habitent les Pierre de Roquefeuil. La Goisniere, qui date du siecle dernier voit l'été de belles réunions de famille. L'oncle Pierre et tante Antoinette ayant eu huit enfants, ont de nombreux petits enfants et arrieres petits enfants (Géraud de Roquefeuil-Cahuzac, Bulletin de liaison " ROQUEFEUIL " Numéro 6, Automne 1980).

Laval

Laval dans la banlieue d’Andouillé est lui-même un palindrome.

François de Montmorency-Laval – ou Monseigneur de Laval – né le 30 avril 1623 à Montigny-sur-Avre en France, mort le 6 mai 1708 à Québec au Canada. Premier évêque de Québec, il est le fondateur du Séminaire de Québec. Au temps de Francois de Montmorency- Laval, l'actuelle province de Québec portait le toponyme de Canada et constituait une région de la Nouvelle-France. Il sera par deux fois gouverneur-général de la Nouvelle-France à titre provisoire en 1663 et en 1682. Il est le fils de Hugues de Laval-Montigny, seigneur de Montigny, et de Michelle de Péricard. Maison de Laval-Montigny.

La Deuxième maison de Montmorency-Laval est une branche cadette de la famille de Laval qui commence à Mathieu II de Montmorency. Mathieu II de Montmorency a bien épousé Emma de Laval mais il ne fut que son mari et le père de ses enfants. Il n'eut personnellement aucun pouvoir sur les terres des Laval, Emma l'exerçant sans partage. De plus, le contrat précisait bien que les enfants et descendants du couple porteraient seulement le nom des Laval comme leur mère.

Une branche cadette de la Deuxième maison de Montmorency-Laval : les Laval-Montigny existe avec Hugues de Laval-Montigny, fils de Jean de Laval-Tartigny.

En 1664, l'évêque François de Montmorency-Laval, qui avait été envoyé au Canada en 1663 devient abbé commandataire de l'abbaye de Méobecq, et à ce titre, prieur de celui d'Esves. Il détourne au profit de son évêché de Québec les revenus de l'abbaye, avant de supprimer le monastère en 1673 par lettres patentes. Neuillay-les-Bois, contigu à Méobecq, dépendait de cette abbaye et faisait partie de la « Terre de Saint-Pierre ».

François de Laval est béatifié le 22 juin 1980 par le pape Jean-Paul II, fêté le 21 juillet (fr.wikipedia.org - François de Montmorency-Laval, fr.wikipedia.org - Hugues de Laval-Montigny).

Monseigneur de Laval et Marguerite Bourgeoys

Sainte Marguerite Bourgeoys (Troyes, 17 avril 1620 - Ville-Marie au Canada, 12 janvier 1700) fut la fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal.

Elle reçut de Louis XIV une charte civile pour sa congrégation et du Bienheureux François de Laval une charte canonique en 1676. Après l'incendie de la maison de la Congrégation en 1683, un nouveau couvent fut construit entre 1684 et 1686.

Elle fut déclarée Vénérable en 1878, Bienheureuse par Pie XII le 12 novembre 1950 puis canonisée le 31 octobre 1982 par Jean-Paul II. Elle est vénérée comme sainte à la fois par l'Église catholique romaine et par l'Église anglicane du Canada. Elle repose dans le sanctuaire Notre-Dame de Bon-Secours dans le Vieux Montréal (fr.wikipedia.org - Marguerite Bourgeoys).

Montfaucon

Le 18 mai 1152, lors de son second mariage, Aliénor d'Aquitaine apporta en dot à Henry de Plantagenet le duché d'Aquitaine. Devenu roi d'Angleterre en 1154, Henry envahit le Quercy. Après un siècle de querelles entre la France et l'Angleterre, en 1286, Philippe le Bel et Édouard Ier d'Angleterre conclurent un arrangement et Édouard Ier reçut avec haute et basse justice de nombreux territoires dont celui de Montfaucon et dut en rendre hommage à son suzerain le roi de France. Pour permettre à ses officiers de justice de se réunir, il fait acheter au seigneur Fortanier de Gourdon, des terres de la paroisse de Séniergues en promontoire sur le Céou. La bastide fut établie : une ville pour les activités économiques et un fort pour la défense, une source intarissable fut captée. L'ordre de paiement des dépenses fut donné le 21 juin 1291.

Un bayle fut nommé pour représenter le roi d'Angleterre. Le sénéchal Hélie de de Campène rédigea une charte datée du 2 novembre 1292, confirmée par le roi le 23 juin 1293. Cette charte fixait les coutumes, droits et usages en vigueur à Montfaucon. Pour favoriser la venue de nouveaux habitants, elle leur accordait des droits particulièrement favorables comme avoir un four ou chasser, exploiter les herbages appelés hermites ou fraux, ce qui était habituellement réservé au seigneur.

Ces coutumes provoquèrent des heurts avec les seigneurs voisins. En 1298, après des problèmes entre les officiers anglais et le seigneur Fortanier de Gourdon, il fut décidé de nommer des gouverneurs parmi les familles nobles du pays. Certains le furent avec l'appui d'employés à la cour du pape Jean XXII. Malgré des conflits de juridiction, la bastide de Montfaucon devint prospère.

En la cathédrale de Cantorbéry, Édouard Ier se remarie le 8 ou le 9 septembre 1299 avec Marguerite de France, fille de Philippe III le Hardi, roi de France, lui donne Thomas de Brotherton (1300-1338), comte de Norfolk, Edmond de Woodstock (1301-1330), comte de Kent. Celui-ci, accusé de trahison, meurt décapité à la hache sur ordre de sa cousine, la reine Isabelle, veuve d'Édouard II, Aliénor (1306-1311) (fr.wikipedia.org - Édouard Ier d'Angleterre, fr.wikipedia.org - Montfaucon).

Edmond de Woostock est le père de Jeanne de Kent avec Margaret Wake.

Le Prince Noir, prince de Galles, Edouard de Woodstock, fils aîné d'Édouard III d'Angleterre et de Philippa de Hainaut, qui établit à Montfaucon une cour martiale, se marie en 1362 avec Jeanne de Kent, petite-fille donc du roi Édouard Ier d'Angleterre et de Marguerite de France.

Les Anglais revinrent à Montfaucon en 1439, mais furent chassés par Rodrigue de Villandrando. C'est la fin de la présence des Anglais à Montfaucon.

Le 24 mai 1433, Rodrigue de Villandrando avait épousé Marguerite de Bourbon, fille illégitime du duc Jean Ier de Bourbon et demi-sœur du duc Charles Ier de Bourbon, qui lui constitue en dot le château d'Ussel avec mille livres de rente, et la châtellenie de Chateldon, en Auvergne. Le mariage se fit à Cusset. Ce Rodrigo était un gentilhomme de Valladolid, de Solar conocido. Jean II, roi de Castille, le fit comte de Ribadéo.

Plan de la bastide et carré SATOR

Les bastides sont très ordonnées orthogonalement. Cela rompt fortement avec les formes romanes des villes que les contemporains pouvaient observer.

Le quadrillage géométrique rigoureux, que vient parfois altérer l'adaptation au relief ou à l'hydrographie, fait immédiatement penser à l'organisation militaire des camps romains.

La bastide se compose dans le sens de la longueur de 1 à 8 rues. Ce nombre varie avec l'importance de la bastide. Lorsqu'il n'y en a qu'une seule, on l'appelle bastide-rue ou village-ruban. Il s'agit des bastides s'étant le moins développées. Une cité classique en damier possède au moins 4 rues parallèles (www.techno-science.net - Bastides).

Montfaucon a un plan régulier à 3 longitudinales encadrant des îlots rectangulaires, mais sans place publique (Pierre Lavedan, Jeanne Hugueney, L'urbanisme au moyen age, 1974).

Pour J. Poumarède, historien du droit, " La pénétration du droit romain dans le bassin de la Garonne coïncide avec un grand mouvement d'affranchissement urbain et de création de bastides. Le principe de liberté individuelle que véhicule le droit romain est le ferment de cette éclosion urbaine acceptée par une féodalité méridionale peu cohérente ".

La place du village, généralement au centre, inspirée de l'agora" grecque ou du "forum" romain était le lieu du marché. On trouve parfois deux places, une autre pour l'église.

Ainsi que l'a démontré Pierre Lavedan, un plan qui présente une " géométrie régulière, uniquement fait de lignes droites, a nécessairement été établi à l'avance et prouve qu'il s'agit d'une ville créée, même si les textes font défaut".

Aux XIe et XIIe siècles, l'Église va jouer un rôle moteur, car elle possède des terrains et une expérience qui conduit les seigneurs à lui apporter leurs terres pour créer les "sauvetés" qui ne font pas, à proprement parler, l'objet d'une codification, mais plutôt de principes généraux. Le systématisme viendra avec les bastides, instruments de l'aménagement du territoire, et singulièrement les bastides sur plans linéaires. Les fondations des XIIIe et XIVe siècles sont la suite logique de ce mouvement. Si rares sont les textes qui parlent des "traceurs de villes" ou de "lotisseurs" (1292), nous pouvons affirmer, sans grand risque d'erreur, que ces métiers existaient d'autant qu'un nouveau dessin commence à apparaître dans la seconde moitié du XIIIe siècle et que, s'il ne figure à l'origine que dans les cathédrales (album de Villard de Honnecourt), il contribue, néanmoins, à améliorer la qualité des plans cadastraux : la ville, ceinte de murailles, est divisée selon une trame orthogonale en lots, souvent nommés " ayrals " (en pays d'oc), qui sont attribués aux constructeurs, agissant alors selon les dispositions d'un règlement précis. La codification rigoureuse des plans est donc, au Moyen Âge, une affaire de coutumes liées à la transformation de la société et la conséquence directe de la spéculation. Il est très important de noter que des savoir-faire existent, mais qu'ils ne sont pas consignés, parce que le secret est une constante du Moyen Âge. Les textes (chartes de paréage, chartes de coutumes) font connaître la condition juridique des habitants et nous éclairent sur les véritables faiseurs de villes : les baillis, les notaires, voire les évêques ou les gouverneurs de province, alors que le "sénéchal" est l'homme de la réalisation. Quant aux plans, ils diffèrent au point que nous ne pouvons affirmer qu'il n'existait d'autre codification que juridique. Pour le reste, c'est-à-dire les composants de la ville, il semble que la similitude ne soit pas le résultat de la règle, mais de la coutume qui se transmet de ville en ville. L'abondance de la création urbaine au Moyen Âge et la nouveauté sont telles qu'une typologie est impossible à établir, même pour les bastides dont les plans pouvant paraître, à l'oeil non averti, identiques présentent une grande diversité (La codification des plans de ville).

Tous les privilèges donnés aux habitants, l'égalité pour ce qui est de la distribution des terres et la quasi-égalité juridique dont bénéficient les nouveaux bourgeois peuvent faire apparaître les bastides comme des terres de liberté et d'égalité. Mais elles n'avaient pas du tout ce but-là. Elles ne cherchaient pas à remettre en cause le droit féodal, ni à créer un désordre. Il ne s'agit que d'ajustements locaux afin d'améliorer le rendement économique et fiscal de terres sous-exploitées. Si les habitants paraissent libres, ils ne jouissent en fait que d'un régime économiquement libéral. S'ils paraissent égaux, ce n'est qu'une égalité des chances à leur installation. De toute façon, l'inégalité et l'absence de libertés individuelles proviennent surtout de l'état de la société médiévale.

Le plan des villes romaines fondé sur le cardo et le décumanus et la Roma quadrata ont pour symbole le carré SATOR, unissant dans un même tracé Jupiter, pater noster, Mars de l'ager et Quirinus de l'urbs (Carré SATOR - SFUTRAN vs SAUTRAN).

Sainte-Croix

"La maison du prieur" située à quelques mètres de l'église a probablement été construite au début du XIVe siècle. Ce petit manoir semble avoir été la résidence des prieurs de Saint-Avit- Sénieur (www.pays-de-bergerac.com - Sainte Croix de Beaumont).

C'est vers 1272 que Beaumont fut érigé en paroisse, suivant Tarde et le père Anselme, à la suite d'un arrangement entre Guillaume et Pierre de Gontaut, seigneur de Badefol, d'une part, et le chapitre de Saint-Avit Sénieur et l'abbé de Cadouin, d'autre part.

Bientôt après, il fut élevé là une bastide ou bastille par Luc de Tany, chevalier, lieutenant du roi d'Angleterre. Elle existait depuis plusieurs années, lorsque, par lettre du 11 juin 1279 (septième année de son règne), Edouard Ier invite son lieutenant Luc de Tany [Thaney] à exercer dans les territoires de Lalinde et de Beaumont les droits de juridiction et de ressort, comme les avaient exercés antérieurement les baillis royaux, sans s'arrêter aux dires de quelques-uns, prétendant qu'il en était investi à titre de titulaire direct, de seigneur.

Les prieur et chapitre de Saint-Avit Sénieur se plaignaient des bayle et sergents de Beaumont et de Molières; ceux-ci, suivant leur dire, entravaient et troublaient l'exercice des droits de juridiction dont le prieur et le chapitre de Saint-Avit Sénieur étaient investis dans la paroisse de Saint-Avit; ils saisissaient les biens des personnes, relevant du chepitre sans appeler celui- ci à la procédure et apportaient dans l’exercice de leurs fonctions une rigueur injuste et des procédés nouveaux et irréguliers.

Le roi rappelle ses agents et les agents de la bastide au respect des droits des plaignants; il leur prescrit de s'abstenir, à l'avenir, de toute atteinte nouvelle et de réparer les irrégularités, s'il en avait été antérieurement commis.

Vers l'ouest, le territoire de la bastide de Beaumont touchait aux fiefs et possession de Marguerite de Rudel dite de Turenne, seigneur de Bergerac et de Genciac.

Marguerite eut une vie assez agitée. Mariée en première noce à Renaud III, de Pons, elle devint veuve en 1272; et, en 1273, elle épousa Alexandre de la Pebrée: à ce moment, elle avait des démêlés avec son suzerain, le duc d'Aquitaine, roi d'Angleterre; elle s'était plainte d’avoir été dépossédée de la terre de Bayac et de ses dépendances, dans tous les cas, et certainement de violences qui lui auraient été faites au château de Cugnac (commune de Sainte-Sabine, canton de Beaumont) par les gens du roi d'Angleterre ; sa plainte n'avait pas été écoutée par son suzerain, et elle en avait appelé au roi de France à juris defectu, pour défaut de droit; par représailles, le roi d'Angleterre avait saisi le château de Cugnac pour punir sa vassale.

Mais grâce à son mariage et aux bons offices que son second mari rendait au roi d'Angleterre, au service duquel il était attaché, Marguerite renonce à son appel au Parlement, et le roi d'Angleterre, en conséquence, donne main-levée de la saisie de Cugnac, adresse à ses agents les instructions les plus expresses, afin qu'ils n'aient à intervenir dans les affaires pendantes entre lui et Marguerite de Turenne, qu’après lui en avoir référé (2), et marque sa bienveillance pour Marguerite et son mari dans de multiples circonstances, notamment en autorisant Alexandre de la Pebrée à compenser ce qu'il devait du fouage pour ses possessions de la Gascogne, avec des remboursements de sommes que le roi d'Angleterre devait à Marguerite à suite des dépenses faites par elle dans l'intérêt du roi, pendant la guerre de Béarn.

Mais, malgré sa bienveillance pour Marguerite et son mari; le roi d'Angleterre ne pouvait oublier les difficultés et conflits qui étaient nés aux environs de Beaumont, entre lui et sa vassale, et les difficultés qui s'étaient produites aussi en d'autres points des vastes domaines de Marguerite et notamment aux environs d’Issigeac. Mais il se prêta à une transaction qui, préparée par ses conseillers et le sénéchal de Gascogne, Jean de Grilly (voir Carsac-de- Gurson), et examinée après enquête, par Bonnet de Saint-Quentin, fut acceptée par Marguerite de Turenne et le roi.

Aux termes de cet accord (31 août 1283), Marguerite se voyait attribuer, pour elle et ses héritiers, et à perpétuité, tous les droits du roi d'Angleterre, dans la bastide de Roquépine et ses dépendances, dans la ville d'Issigeac, et dans le territoire de Bajanès: Marguerite serait investie de tous ces droits, à titre de fief, aux mêmes titres et conditions que de ses autres domaines : elle restait, pour ces droits, vassale du roi d'Angleterre, et reconnaissait qu'à ce même titre, elle tenait ses autres domaines.

En retour, elle abandonnait à perpétuité, au roi d'Angleterre, pour en disposer à sa volonté, les droits, propriétés, possessions, domaines, devoirs et redevances de toute nature qu'elle avait ou pouvait avoir dans les paroisses de Naussanes, de Bana, de Monte-Canino en leur entier; et les droits qu'elle avait dans les villages et paroisses de Monsac et de Perium, suivant une démarcation dont le titre donne le détail. On démembrait sur ce point le territoire relevant de Marguerite; à l'avenir, la portion située à l’est de cette démarcation, vers Beaumont, appartiendrait au roi d'Angleterre, et la portion située à l'ouest, vers le château de Cugnac, resterait la propriété de Marguerite de Turenne.

Cette transaction de 1283, qui augmentait d'une façon si considérable le territoire de la bastide de Beaumont, ne fit pas cesser les débats et difficultés entre Marguerite de Turenne et le roi d'Angleterre, puisqu'en 1289 le roi donna à Bernard Favre, chanoine de Saint-Séverin de Bordeaux, et à Bertrand de Panissal, chevalier, pouvoir et mandat spécial de transiger sur les débats et querelles existant entre le roi et les seigneurs de Bergerac relativement aux villes de Issigeac, de Roquépine et de Bajanès et sur l'étendue des droits de juridiction leur appartenant (www.guyenne.fr - Bastides du Périgord).

Élie Rudel, abbé de Carbon-Blanc, était (1213) sire de Bergerac et de Gensac. Il quitta le froc et épousa Hélis de Turenne, fille unique de Raymond IV, vicomte de Turenne, et il disputa à Raymond VI, vicomte de Turenne, son cousin, la vicomté de Turenne, mais il entra en accommodement avec lui par l'intermédiaire d'Élie abbé de Sarlat, et de G. de Malemort, et la vicomté fut partagée entre eux. L'acte fut confirmé par la reine Blanche, mère de saint Louis, par lettres de l'an 1251.

Les procureurs de Renaud de Pons et de Marguerite de Turenne exposèrent que Rudel, père de Marguerite, était, au moment de la mort, en possession du château de Gensac, et demandèrent, en conséquence, à être investis de la saisine de ce château et admis à prêter au roi hommage et fidélité. L'oncle de Marguerite, présent aux débats, s'opposa à cette demande, soutint avoir été dépouillé du château de Gensac par le roi, et demanda à être mis en possession de ce fief. On invoqua alors, au nom de Renaud de Pons et de Marguerite, un jugement rendu en leur faveur par la cour du roi de France; mais leurs adversaires, les procureurs du roi d'Angleterre, répondirent que cette allégation n'était point prouvée, et conclurent à ce que la garde du château de Gensac leur fût remise. La cour fit droit à leur réclamation. Rudel adhéra à ce jugement; mais Renaud de Pons et sa femme déclarèrent en appeler à la cour du roi de France. On dressa néanmoins acte de la sentence, et tous les membres de la cour y apposèrent leurs sceaux. Pour mettre fin à un procès qui durait depuis onze ans, Henri III donna plein pouvoir (1263) à Marguerite, sa très-chère sœur, reine de France, de composer, transiger, de faire la paix ou trêve en son nom, au sujet de Bergerac et de ses appartenances, avec Renaud de Pons et sa femme. Par sa sentence, la reine décida que les châteaux de Bergerac et Gensac et leurs dépendances seraient restitués à Renaud de Pons et à Marguerite de Turenne, moyennant une somme de 10,000 liv. tournois donnée au roi d'Angleterre à titre de compensation, et dont le roi de France garantirait le payement (Raymond Guinodie, Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement, Volume 3, 1845).

Epitaphe de Marguerite de Turenne

« Libérale, pleine de courage et humble à la fois fut cette femme, princesse au cœur viril. Quoique de sexe faible, elle avait un courage supérieur. Beauté, naissance, éclat, richesses et honneurs, ce que c’est.... vois-le en moi, o toi, qui ne considères que les choses périssables! — Je suis une marguerite, enchâssée dans l’or et les pierres précieuses, et jouissant, suivant le monde, de tout l’éclat de mon relief. — Pons, Bergerac, Turenne et Ribérac me forment de tout côté une seigneurie des plus étendues. Mais maintenant ma lyre est brisée devant les rigueurs de la mort, et déjà j’éprouve l’inanité de toutes les choses d’ici bas. Mon corps n’est plus que poussière par suite des ravages de la mort, et tandis que je m’élève, tous ces honneurs sont rabaissés. — Oh toi qui lis cette épitaphe, adresse pour moi tes prières au seigneur. Je suis déjà ce que tu seras à ton tour, seulement l’heure et le moment t’en sont inconnus. — Ordre des vénérables frères de Saint-Dominique, appaisez Dieu, je vous en supplie, par vos prières multiples. » (www.guyenne.fr - Bergerac).

C’est là le sens, la traduction littérale ou mot à mot en serait insupportable et pas aussi claire. Il est à remarquer que cette œuvre de plein moyen âge porte bien le cachet de son temps; c’est une latinité tourmentée, à jeux de mots, antithèses, vers léonins, etc.

L’Aigle

Marguerite de l'Aigle était la fille de Gilbert de l'Aigle, Seigneur de l'Aigle et de sa femme Juliana du Perche. Les grands parents paternels de Marguerite étaient Richer de l'Aigle, Seigneur de l'Aigle et Judith d'Avranches. Ses grands parents maternels étaient Geoffrey II du Perche, comte du Perche et de Mortagne, et Béatrix de Montdidier. Marguerite était une descendante d’Hedwige de France, fille de Hugues Capet. Marguerite était aussi une cousine éloignée de Felicia de Roucy, seconde femme de Sanch Ramírez, Kroi d’Aragon.

Marguerite se maria en 1130 à García Ramírez de Navarre, peu de temps avant son accession au trône de Navarre. Marguerite donna à un héritier Sanch VI, et deux filles Blanca (après 1133) mariée à Sanch III de Castille, et Marguerite, marié à Guillaume Ier de Sicile. Un deuxième fils naquit, Rodrigue, que Garcia ne reconnut pas. Marguerite meurt disgraciée le 25 Mai 1141 (en.wikipedia.org - Marguerite de l'Aigle).

Carbay

Carbay (Peut être préceltique, Querbay de Quer Roche arête rocheuse ?) est un lieu de passage vers la Bretagne. C’est une ancienne villa. La paroisse est l’objet d’enjeux entre le comte et Brient « son ennemi », puis Gautier Oditus et Geoffroy-Rorgon. Entre Anjou et Bretagne, contrôlée par la famille de Pouancé-La Guerche, elle est contrôlée par une abbaye assez lointaine et peu impliquée dans ces querelles territoriales. Le réseau de chemins est dominé par le passage Est-Ouest. La partie ouest de la paroisse est probablement issue des défrichements tardifs de l’ancienne forêt limitrophe avec la Bretagne, comme le montre les toponymes en ais, ceux indiquant des terres de mauvaise qualité et ceux forestiers Carbay est cité comme la paroisse de deux miracles de saint Maimboeuf. Mais les sources concernant ces miracles sont très postérieures aux faits et écrit par des clercs avec un évident souci hagiographique. Le type de miracle décrit est assez général pour ne pouvoir être recoupé (guérison d’une aveugle et d’une rhumatisante). Le nom de l’une d’elle, Godomella, pourrait être assez ancien (mérovingien ?). Pourtant la uita anonyme copiée par Marbode serait antérieure à l’an mil. Elle prouve que la paroisse de Carbay existait à cette époque au plus tard. Malgré les incohérences du texte, il est improbable qu’un auteur, sans doute un clerc, ait utilisé le mot de paroisse à tort à la date ou il écrit. L’église de Carbay est dédiée à saint Martin de Tours, preuve de son ancienneté. La proximité de la voie romaine vers Carhaix est attestée et rend plausible une occupation ancienne. Les miracles s’étant produits lors d’une visite pastorale de l’évêque plaident pour l’existence d’une paroisse. La vénération spéciale de la paroisse de Noëllet, tout à côté, pour Maimboeuf à qui est dédiée l’église (il n’existe que trois dédicaces en Anjou à ce saint : Angers, Villebernier et Noëllet) plaiderait pour une probable authenticité de la visite pastorale à Carbay, d’autant que Noëllet n’est paroisse avérée qu’aux alentours de 1170.

Saint Maimboeuf était évêque d’Angers mort vers 627. C’est l’auteur de la vita de saint Maurille un de ses prédécesseurs. Sa vita a été écrite par Marbode, évêque de Rennes et archidiacre d’Angers à la fin du XIe siècle. Il aurait été moine, recevant la tonsure de saint Lézin. Il aurait vécu dans un ermitage à Chalonnes, la ou il aurait miraculeusement échappé à un naufrage sur la Loire. Elu évêque d’Angers il y fonda l’abbaye Saint-Jean-Baptiste, dont il avait ramené une relique d’un voyage à Rome. Il assista à plusieurs conciles (Clichy, Paris..). Il aurait visité avec application son diocèse et aurait fait des miracles ( à Carbay notamment) lors de ses visites pastorales (Voir aussi Dom Chamard, Les saints personnages de l’Anjou, Angers 1863, pages 315-331). Il ne figure pas dans la Légende Dorée (Michel Pecha, Le doyenné de Candé aux XIe et XIIe siècles, organisation de l’espace et structures sociales).

Marguerite d'Anjou, princesse de Lorraine et de Bar puis reine d'Angleterre, née en 1429 à Pont-à-Mousson, morte en 1482 à Dampierre-sur-Loire1, était la fille de René Ier d'Anjou, roi de Naples, duc d'Anjou, de Barde Lorraine et comte de Provence, instituteur de la tradition du roi de Carbay, et d'Isabelle, duchesse de Lorraine. Sa tante Marie d'Anjou ayant épousé le roi Charles VII de France, elle était la cousine germaine du roi Louis XI. Sa grand-mère paternelle était la fameuse Yolande d'Aragon, sa grand-mère maternelle la Bienheureuse Marguerite de Bavière.

Le 23 avril 1445, elle fut mariée par procuration en la collégiale Saint-Georges de Nancy à Henri VI (1421 † 1471), roi d'Angleterre. Le mariage fut célébré en personne en la cathédrale de Westminster le 30 mai suivant. Ils eurent un fils Edouard, prince de Galles (1453-1471) marié en 1470 à Anne Neville (1456- 1485) qui resta sans postérité.

Doux et pieux, Henri VI, petit-fils de Charles VI de France, connut des accès de démence dès 1453. En 1461, il fut déposé par son cousin, le duc d'York (qui règna sous le nom de Edouard IV) et enfermé dans une prison où il sombra définitivement dans la folie. Marguerite et son fils parvinrent à se réfugier en France en 1463. La mère et l'enfant furent accueillis sans chaleur par leur cousin Louis XI.

Henri VI restauré en 1470, la reine Marguerite et le prince de Galles rentrèrent en Angleterre. Le jeune prince fut marié à Anne Neville, fille du comte de Warwick, ce qui détacha celui-ci des York.

Femme active, Marguerite d'Anjou fonda le Queen's College de Cambridge. Marguerite aussi joua un grand rôle politique et militaire pendant la Guerre des Deux-Roses. Elle combattit sans relâche son ennemi Richard, duc d'York, frère d'Edouard IV, (qui était soutenu par les armées du puissant duc de Bourgogne, Charles le Téméraire quand Louis XI de France se refusait à aider sa cousine) et essaya sans succès de faire monter sur le trône son fils, le prince de Galles Édouard. Néanmoins, Henri VI fut définitivement détrôné après la défaite de Tewkesbury où son fils, âgé de 18 ans, fait prisonnier, fut abattu sommairement sur l'ordre du duc de Gloucester, le futur Richard III. Henri VI, enfermé dans la Tour de Londres, fut assassiné.

Marguerite fut emprisonnée au château de Wallingford. Son père, le bon roi René, devait payer une rançon de 50 000 écus pour la libération de sa fille, mais ses finances ne le permettait pas. Louis XI, son cousin qui avait favorisé son mariage, accepta de verser la rançon mais à la condition que son oncle lui cède ses duchés d'Anjou, de Bar, de Lorraine et de Provence. Exilée en France, ayant perdu son trône, son mari et son enfant, elle rejoignit son père en 1476 à Aix-en-Provence. En 1480, après la mort de son père, Marguerite d'Anjou s'installa à Angers et termina sa vie tragique entre le petit château du manoir du Reculée à Angers et son manoir de Saumur. Elle mourut en Anjou en 1482 à l'âge de 53 ans. Sur un mur du château de Morains (le manoir de Morains, depuis XVe siècle) de Dampierre-sur-Loire, il existe une plaque : "Chateau de Morains // ou mourut le 20 aout 14824// Marguerite d'Anjou // Reine d'Angleterre fille du Roi Rene // heroïne de la guerre des Deux Roses // la plus malheureuse des Reines // des Epouses et des Meres."

Sa dépouille mortelle fut déposée dans le tombeau que le roi René fit construire pour lui-même au chœur de la cathédrale d'Angers. Elle y rejoignit ainsi dans le même caveau, son bon père et sa mère, la vaillante Isabelle de Lorraine (fr.wikipedia.org - Marguerite d'Anjou).

Nantes

Marguerite de Foix, (née après 1458, morte le 15 mai 1486 à Nantes), fille de Gaston IV de Foix-Béarn, comte de Foix, et d'Éléonore Ire de Navarre, reine de Navarre, fut duchesse de Bretagne par son mariage à François II en 1471. La grâcieuse et poétique image de la mère de la duchesse Anne, cette Marguerite de Foix, si belle et si blanche, qu'elle mérita le surnom si naïf de Marguerite au Sein-de-Lys.

Le 27 juin 1471, à Clisson, elle épouse le duc de Bretagne François II (1435-1488), fils de Richard de Bretagne (1395-1438), comte d'Étampes (1421-1438), et de Marguerite d'Orléans (1406-1466), comtesse de Vertus (1423-?). Il s'agissait pour François II d'un second mariage, sa première femme Marguerite de Bretagne étant morte en 1469.

De cette union naquirent deux enfants : Anne de Bretagne (1477-1514), duchesse de Bretagne (1488-1514), reine de France de 1491 à 1498 et de nouveau de 1499 à 1514, ayant successivement épousé les rois Charles VIII et Louis XII, et Isabeau de Bretagne (1478-1490).

Marguerite de Foix repose dans la cathédrale de Nantes, aux côtés de son mari et de Marguerite de Bretagne, dans un magnifique tombeau communément appelé Tombeau de François II, chef-d'œuvre de la sculpture bretonne à l'aube de la Renaissance (fr.wikipedia.org - Marguerite de Foix).

Royan

La seigneurie de Royan passa à la princesse Marguerite, fille naturelle de Charles VII et d'Agnès Sorel. Elle fut élevée au château de Taillebourg par les soins de l'amiral Prégent de Coétivy, et, en 1458, elle épousa Olivier de Coétivy, frère de Prégent et sénéchal de Guienne. Le mariage fut célébré le 18 décembre par lettres données à Vendôme, le 18 octobre précédent, Charles VII avait reconnu Marguerite pour sa fille et l'avait autorisée à prendre le nom et les armes des Valois, en barrant reçu de famille, ainsi qu'enfants naturels ont accoutumé de le porter. Ce fut en faveur de ce mariage que la princesse Marguerite reçut de Charles VII les seigneuries de Mornac et de Royan, qui avaient ordinairement les mêmes suzerains. « De ce mariage, » dit M. Massiou, « naquirent Charles de » Coétivy, comte de Taillebourg, qui épousa Jeanne d'Orléans, tante de François Ier, et trois filles, dont une épousa François de Pons, premier du nom, comte de Montfort et de Brouage. Marguerite, dite de Valois, mourut en 1473.

Cinq ans plus tard, Louis XI fit un échange avec Olivier de Coétivy, seigneur de Taillebourg, devenu son chambellan. Il détacha de son domaine la châtellenie de Rochefort et la lui donna en retour des seigneuries de Royan et de Mornac, qu'il avait reçues vingt ans auparavant. Il y avait donc alors une parité parfaite entre ces châtellenies sous les rapports des droits seigneuriaux ; mais la ville de Royan avait plus d'importance que le bourg de Rochefort, destiné à devenir l'un des plus beaux ports de l'Océan (Hippolyte d'Aussy, Chroniques Saintongeaises et Aunisiennes, 1857).

Sainte-Foy-Saint-Sulpice

Sainte Foi, vierge et martyre sous Dioclétien, est fêtée le 6 octobre. Étendue sur un gril de bronze, elle fut livrée ainsi au feu dont on excitait l'ardeur en y versant de l'huile. Cette barbarie fit murmurer le peuple, et valut à la sainte des compagnons de supplice que la générosité de cette jeune fille piqua d'honneur (Charles Cahier, Caractéristiques des saints dans l'art populaire, Volume 2, 1867).

Nous avons vu que la jeune Marguerite était révérée comme sainte dans la commune.

Saint-Bérain-sur-Dheune

Saint-Brin ou Saint-Bérain-sur-Dheune était une paroisse sous le vocable de saint Bénigne, archiprétré de Couches, patronage de la cathédrale d'Autun. L'église, qui paraît avoir été la chapelle de l'ancien château ruiné.

Le fief de la Motte à Saint-Bérain appartenait à la famille Armet et dépendait de la baronnie de Couches.

Isaac Armet d’Avoisotte ou de La Motte, ci-devant cadet dans le régiment de Dampierre, compagnie d'Armet de La Motte, son frère. Sa famille professait la religion protestante ; mais lui^s'était converti, mais on suspectait la sincérité de son abjuration. Entré à la Bastille le 27 février 1695, en exécution d'un ordre du roi, signé Châteauneuf, sorti le 7 septembre 1749, pour être transféré à Charenton, où il est mort quelque temps après. Il était accusé d'être complice d'un meurtre commis par ses neveux. Pendant que le sieur Armet sollicitait ces lettres de grâce, un décret de prise de corps lancé par les juges de son pays natal, au sujet d'un autre prétendu meurtre contre un gentilhomme qu'il aurait fait aussi tuer par un de ces mêmes neveux, motiva son incarcération à la Bastille. Il y fut oublié. Au bout de quarante ans, on lui offrit sa liberté ; il la refusa et demanda que le roi le gardât par charité. Cet homme y est resté cinquante quatre ans, six mois et vingt jours. Il était âgé d'environ quatre-vingt dix ans lorsqu'il en sortit pour être transféré à Charenton, et y être nourri et vêtu aux dépens du roi. Il était comme imbécile et en enfance; cependant il marchait depuis le matin jusqu'au soir dans les deux cours intérieures du château, dont on lui avait accordé la jouissance. Depuis plus de douze ans, on ne lui permettait plus de coucher dans une chambre; parce qu'un jour on y découvrit un petit amas de bois et de chandelle, et qu'on supposa qu'il pouvait mettre le feu au château. On l'avait relégué dans un corps-de-garde, où les soldats ne le souffraient qu'à cause de son grand âge, et parce qu'ils s'en amusaient. Mais lorsque les invalides prirent possession de la Bastille, il le trouvèrent fort incommode, et M. Bel, gouverneur du château, demanda qu'on le débarrassât de cet homme. Ses parens venaient s'informer de temps en temps s'il était mort; ce qui peut raisonnablement faire croire qu'ils s'étaient emparés de tous ses biens, tandis que le roi le nourrissait et l'habillait à leur décharge (Fougeret, Histoire generale de la Bastille, depuis sa fondation 1369, jusqu'a sa destruction, 1789, Volume 1, 1834, Eugène Haag, Émile Haag, La France protestante, 1846).

Saint-Bérain est proche de Couches, lieu légendaire de la détention de Marguerite de Bourgogne, femme de Louis X, roi de France. Fille de Robert II, duc de Bourgogne et petite-fille de Saint-Louis par sa mère Agnès de France, vécut au château de Couches. Epouse de Louis le Hutin, elle fût répudiée pour adultère (affaire de la Tour de Nesle) et enfermée à la forteresse de Château-Gaillard.

En 1315, Louis X raya de la carte des vivants son épouse Marguerite. Recueillie par sa cousine Marie de Beauffremont, Dame de Couches, et tenue en secret prisonnière, libre au château où elle mourût en 1333 à 43 ans (microservice71.chez-alice.fr - Couches).

En 1314, Jeanne de Bourgogne, sœur de Marguerite, est emprisonnée dans le donjon de Dourdan à la suite du scandale de la Tour de Nesle (les épouses des trois fils de Philippe le Bel sont accusées d’adultère). Jeanne sera disculpée au bout d’un an d’enfermement. Dans le donjon, les traces de ce passé demeurent encore visibles : graffitis de prisonniers, anneaux scellés dans le mur, barreaux aux fenêtres

Carré magique dans le mur du donjon de Dourdan

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Aigueperse

Archimbauld-le-Blanc, voulant aller à Jérusalem, lui vendit tout ce qu'il possédait sur les bords de la Loire, consistant en plaines, montagnes, bois, eaux, fiefs, serviteurs et servantes. Et comme ce voyage devait entraîner Archimbauld dans de grandes dépenses, Humbert de Beaujeu lui prêta sur la garantie de sa terre de Chevagny, située en la paroisse d'Aigueperse, cinq mille sols, cent sols de la monnaie de Cluny, cinq cents sols forts de la monnaie de Lyon, et trois marcs d'argent. Il demeura convenu que nul autre qu’Archimbauld lui-même ne pourrait dégager ladite terre de Chevagny, qui appartiendrait de plein droit au sire de Baujeu en cas de décès de l'emprunteur. C’est ainsi que Chevagny passa à la maison de Beaujeu. Le maréchal Edouard de Beaujeu mourut à Crécy en 1346, à l'âge de trente-six ans, frappé au milieu d'une carrière qu'il parcourait avec éclat et qui semblait lui promettre les plus hautes destinées. Sa mort excita des regrets universels, et il fut pleuré amèrement des populations de ses états, qui, connaissant sa justice, sa générosité et sa loyauté chevaleresque, fondaient sur son règne l'espoir d'un bonheur auquel le peuple était peu accoutumé à cette époque de troubles. Edouard avait testé le 27 mai 1346, et fait de nombreux legs aux églises et communautés de ses seigneuries. La chapelle de Notre-Dame de Montmerle lui dut l'établissement et la dotation de six prêtres de St-Augustin. Il avait épousé, le 6 novembre 1338, Marie du Thil, dame de Bourboille, de la Roche-Nolay, de Montagny et de Carisy, fille de Jean, seigneur du Thil en Auxois, et d'Agnès de Frolois. De ce mariage est issue Marguerite, née à Montmerle le 20 octobre 1346, et mariée, à Belley, le 16 juillet 1362, à Jacques de Savoie, prince d'Achaïe et de Morée, à qui elle porta les seigneuries de Berzé, Cenves et Juliénas. Marguerite, étant veuve, prit l'habit du tiers-ordre de St-François et passa le reste de sa vie dans une grande dévotion. Elle avait eu deux enfants de son mariage. Amé et Louis de Savoie. Le testament de cette princesse est du 21 octobre 1 388. Marie du Thil eut la garde et tutelle de ses enfants, dont elle administra les biens avec une vive sollicitude. Elle fit de grandes économies, et de leurs produits acheta plusieurs seigneuries en Maconnais. Cette princesse mourut au château de Pouilly le 4 mars 1389. Guichard VIII (?-1356), frère d’Edouard Ier, fils de Guichard VII et de Jeanne de Châteauvillain, Seigneur de Perreux épouse Marguerite de Poitiers, fille de Louis de Poitiers, Comte de Valentinois, et de Marguerite de Vergy, Dame de Vadans. Elle lui apporta en dot le château de Fouvens; elle fit de grands biens aux religieux de St-François de Charlieu, et de belles fondations dans leur église où elle fut inhumée. Son fils Edouard confirma ces donations le 13 juin 1393.

Edouard II (1351-1400), leur fils, fut seigneur de Beaujeu (1374-1390), la Seigneurie de Beaujeu lui est enlevée par le roi et cédée à Louis II de Bourbon, Duc de Bourbon.

Edouard de Beaujeu et sa maîtresse

Bien que simple cadet, et possesseur de territoires assez modestes (Perreux, Arcinges et Bourbon-Lancy), Edouard de Perreux avait fait un mariage inespéré : il avait épousé la nièce du pape Grégoire XI, Éléonore de Beaufort, qui lui avait apporté une dot considérable de 18,000 florins d'or (14 novembre 1370). Outre ces avantages matériels, cette union lui procurait l'appui d'un pape très attaché à sa famille. Edouard de Perreux allait, peu de temps après, hériter d'une seigneurie considérable par la mort inattendue de son cousin germain Antoine, seigneur de Beaujeu, libéral et insouciant personnage, ami de Froissart, compagnon d'armes de Du Guesclin à Cocherel et dans sa première expédition d'Espagne.

Bien qu'en droit, par le testament de son cousin, Edouard II fût le légitime héritier, ses parents n'étaient pas disposés à lui abandonner la seigneurie sans combattre. Cependant, le seigneur de Beaujeu avait obtenu contre eux un premier succès, Charles V l'avait reconnu légitime héritier du Beaujolais en octobre 1374. Deux des antagonistes d'Edouard capitulèrent assez vite après un honnête marchandage ; le premier à s'incliner fut l'oncle du jeune seigneur de Beaujeu, Guillaume d'Amplepuis, qui se soumit à l'arbitrage de la mère de son adversaire, bel hommage rendu à l'impartialité de Marguerite de Poitiers (17 mars 1375). Peu de temps après, la princesse d'Achaïe renonçait également à ses droits ; c'était un succès considérable, car Marguerite de Beaujeu était la plus proche parente du seigneur défunt.

En 1375, Marguerite de Poitiers, dame de Perreux et de Luzy, prise pour arbitre entre Edouard, sire de Beaujeu, son fils, et Guillaume de Beaujeu, sire d'Amplepuis, son beau-frère, décide par sentence qu'Edouard cédera à son oncle la terre de Chevagny sa vie durant; qu'il lui rendra l'usufruit de la terre de Marcigny provenant de l'héritage de Jeanne de Chàteauvilain, mère dudit Guillaume, et qui avait été vendue par celui-ci ; qu'il consentira à ce que la terre d'Amplepuis soit assignée pour le douaire d'Agnès de Saint-Germain, femme dudit Guillaume, quoique la moitié de cette terre ait été réunie à la baronnie de Beaujeu par Antoine, sire de Beaujeu. De son côté, Guillaume de Beaujeu renoncera aux prétentions qu'il avait élevées contre la substitution faite à son détriment par Guichard, sire de Beaujeu, son père, en faveur d'Edouard et de Guichard de Beaujeu, ses autres fils, substitution en vertu de laquelle Edouard, fils de ce second Guichard, avait succédé à son cousin Antoine, fils d'Édouard, ancien sire de Beaujeu. Guillaume renoncera également à toute réclamation sur l'héritage de Jeanne de Châteauvilain, sa mère.

Marguerite de Beaujeu réclamait l'héritage d’Antoine, son frère, comme plus proche parente, et se rendit à Paris où elle intenta un procès à Edouard. Cette affaire n'eut pas de suite; un arrangement fut conclu, qui reconnaissait et approuvait le legs à elle fait par son frère, des châteaux de Berzé, Cenves et Juliénas, et y ajoutait une somme de vingt mille francs d'or, pour complément de ce qui pouvait lui être dû. Marguerite, de son côté, se désistait de ses prétentions sur la baronnie de Beaujolais. Ce traité fut approuvé par le roi Charles V, et vérifié en la cour de parlement le 29 juillet 1375.

Le procès avec Robert fut plus difficile à arranger. Les choses semblaient devoir être poussées vivement, et le parlement était saisi. Mais Edouard voulait en finir, et termina par l'abandon de la terre et château de Coligny, avec une somme de quatre mille florins d'or. Ce prince traita également avec Blanche de Beaujeu, sa tante, pour les réclamations qu'elle prétendait avoir à faire sur la succession de Guichard-le-Grand son père, et mit fin ainsi au procès qu'elle avait intenté à Antoine de Beaujeu, et qu'elle suivait contre son successeur. D'après ce que nous venons de rapporter d'Edouard de Beaujeu, il semblerait qu'on dût le considérer comme un prince grand, généreux et ami de la justice, malheureusement l'inflexible vérité nous force à dire qu'il n'en était rien. Violent, despote, adonné à tous les vices, sans frein lorsqu'il s'agissait d'assouvir ses passions, ne reculant devant aucun moyen de se procurer de l'argent, son règne fut une véritable calamité pour ses sujets, dont la résistance énergique le força souvent de renoncer à ses entreprises téméraires contre leurs franchises. Disons-le cependant, Edouard, au milieu de tous ses vices, avait conservé une des qualités héréditaires de sa famille, la bravoure. Il en donna des preuves nombreuses en 1375, en combattant les Anglais à l'entreprise de St-Sauveur, où il se trouva à la téte de sept chevaliers et de cinquante-six écuyers, et plus tard encore au siége de Carlat où il suivit le duc Louis II de Bourbon dont un descendant, Pierre de Beaujeu, captura Jacques d’Armagnac dans cette même cité (Meras Mathieu. Le dernier seigneur de Beaujeu, Edouard II (1374-1400), Ferdinand de La Roche la Carelle, Histoire du Beaujolais et des sires de Beaujeu, suivie de L'Armorial de la province, 1853, gilles.maillet.free.fr - Sire de Beaujeu, Jean-Louis-Alphonse Huillard-Bréholles, Albert Lecoy de La Marche, Titres de la maison ducale de Bourbon, Volume 1, 1867).

Saint Lazare

Hugues d’Arcy, évêque d'Autun, dont le siège était à Saint-Lazare, installa le chapitre de la collégiale d'Aigueperse en 1288.

L'obtention des reliques de Saint Lazare par l'évêque d'Autun au début du XIIème siècle fait de la cité épiscopale un lieu de pèlerinage. Pour abriter les reliques du lépreux ressuscité par le Christ, l'évêque d'Autun fait construire une nouvelle église à côté de la cathédrale, desservie par ses chanoines. La collégiale Saint Lazare devient rapidement le siège de l'évêché sans que la vieille cathédrale Saint Nazaire soit détruite. Ainsi Autun jouit du privilège d'avoir deux cathédrales. L'église Saint Lazare est dédicacée par le pape Innocent II en 1130 lors de son voyage en France. C'est de cette période que l'on date la majeure partie de l'architecture et de la sculpture de l'église. Les chapiteaux de la nef, l'Eve du portail nord et le tympan du Jugement dernier (le premier des Jugements derniers sculptés sur le tympan d'un portail), comptent parmi les chefs d'œuvre de la sculpture romane. L'église à trois nefs est une déclinaison des techniques mises en œuvre à Cluny quelques années auparavant, savamment mêlées aux traditions antiques propres à Rome (www.andrich.frn - Autun).

Le Bréviaire romain, dans les Leçons de la fête de sainte Marthe, assure qu'après l'Ascension de Notre-Seigneur (ce qui se doit entendre d'environ dix ans après sa résurrection), Lazare fut jeté par les Juifs dans un vaisseau sans voiles et sans rames, avec ses sœurs Marthe et Madeleine, et avec sainte Marcelle, saint Maximin et d'autres Chrétiens, pour périr sur mer, mais qu'il arriva heureusement au port de Marseille, dont il fut fait évêque. Les Actes de cette Eglise lui donnent trente ans d'épiscopat et ajoutent qu'après ce temps, il endura un très-glorieux martyre; car, ayant été conduit par les infidèles devant le juge de la ville, établi pour les Romains, ce païen lui proposa de sacrifier sur-le-champ aux idoles, ou d'être exécuté à mort. Il répondit qu'il était serviteur du Jésus-Christ, par lequel il avait déjà été ressuscité une fois, et qu'il ne reconnaîtrait jamais d'autre Dieu que lui avec son Père, créateur de toutes choses. Cette généreuse confession fut cause qu'on lui déchira le, corps avec des peignes de fer, qu'on lui mit sur les épaules une cuirasse de fer embrasée, qu'on le coucha sur un gril rougi au feu, pour y être rôti ; qu'on lira sur lui plusieurs flèches, qui, néanmoins, ne purent jamais le percer, et qu'enfin on lui trancha la tête (Adrien Baillet, Les vies des saints composées sur ce qui nous est resté de plus authentique et de plus assuré dans leur histoire, Volume 8, 1739).

Le samedi 17 décembre 1701, les chevaliers de l'ordre royal, militaire et hospitalier de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, qui avoient tenu chapitre le jour précédent dans une des salles de l'abbaye de Saint-Germain des Prés, célébrèrent dans l'église de cette abbaye la fête de saint Lazare, patron de leur ordre (Journal du marquis de Dangeau: 1699-1700, Volume 7).

L'ordre de Saint-Lazare de Jérusalem fut confirmé par une bulle du pape Alexandre IV en 1255. Le pape Innocent VIII réunit les chevaliers de Saint Lazare aux chevaliers de Malte en 1490. Pie IV rétablit l'ordre de Saint-Lazare et Pie V lui accorda de nouveaux privilèges en 1564. Le pape Grégoire XIII l'incorpora, en 1572, à l'ordre de Saint Maurice en Savoie et déclara grands maîtres le duc de Savoie, Emmanuel-Philibert, et ses successeurs. Les chevaliers français se plaignirent de cette disposition, et, lorsque la France se fut relevée sous Henri IV, le pape Paul V réunit les chevaliers français de Saint-Lazare à ceux de Notre-Dame du Mont-Carmel par une bulle datée de 1608. Louis XIV joignit à ces ordres plusieurs autres ordres secondaires, tels que les Hospitaliers du Saint-Esprit de Montpellier, les chevaliers du Saint-Sépulcre, les chevaliers de Saint-Antoine, etc. Les chevaliers de Saint-Lazare portaient, comme signe distinctif, une croix d'or à huit pointes suspendue à un ruban violet. L'ordre de Saint-Lazare a existé jusqu'à la révolution française.

La reprise de fief, du 2 décembre 1727, du fief des Blancs en la paroisse de Colombier (Commune de Colombier-en-Brionnais, canton de La Clayette), est faite par Jean-Antoine Guillin, docteur en théologie, prêtre, chanoine et doyen de l'église collégiale de Sainte-Marie-Madeleine d'Aigueperse, seigneur dudit lieu, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Lazare, comme acquéreur dudit fief de Messire Henri Denis, avocat au Parlement, résidant en ladite paroisse de Colombier, et de Claudine Janin, sa femme, par contrat reçu Thévenet, notaire aux Blancs, le 3 décembre 1726, contrôlé et insinué a Matour le 9 dudit mois, pour le prix de 5.000 livres. Il est mort le 3 août 1736, inhumé dans le tombeau des doyens et chanoines du chapitre d’Aigueperse (pjpmartin.pagesperso-orange.fr - Fiefs maconnais).

La Chapelle-Geneste

Usson, ancienne place forte, bruit du souvenir de celle qui, sœur de trois rois de France et épouse d'un quatrième, a pourtant passé ici près de vingt ans en exil (1586-1605) : Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot (charbaud.free.fr - Usson).

En 1592, tandis que Marguerite travaille en Auvergne pour le succès de la Sainte Union, Antoine d'Urfé, abbé de la Chaise- Dieu lui envoie une épître inspirée de Platon : De la beauté qu'acquiert l'esprit par les sciences. On pourrait dire, il est vrai, qu'Antoine loue surtout la reine de s'être élevée, par les délassements de l'intelligence, au-dessus des « passions viles et contemptibles », et d'avoir trouvé, en sa solitude d'Usson, un « havre de tranquillité qui semble appeller à soy ceux qui cultivent les Muses » (Odon Claude Reure, La vie et les œuvres de Honoré d'Urfé, 1910).

Il y a là une énigme, dont l'étude comparative de l'histoire des d'Urfé et de l'abbaye de la Chaise-Dieu nous fournit la clé suivante : L'illustre maison d'Urfé, établie dans le Forez, avait par ses alliances et possessions un pied en Auvergne, où elle cherche, vers la fin du seizième siècle, à étendre son influence. Une occasion se présenta de pousser l'un des siens dans les hautes dignités de la province, en faisant nommerAntoine abbé de la Chaise-Dieu. Les moines de ce riche monastère avaient élu à la mort d'Henri d'Angoulême, grand-prieur de France, tué à Marseille en 1586, Pierre de Frétat, leur prieur-mage. Mais le cardinal François de la Rochefoucauld, évêque de Clermont, refusa de le sacrer, sur la nouvellequ'Henri III avait, en vertu des prérogatives du concordat, nommé Charles de Valois, bâtard de Charles IX, abbé- commendataire de la Chaise-Dieu. Les d'Urfé eurent l'habileté d'obtenir la démission de Pierre de Frétat en faveur d'Antoine d'Urfé, le plus jeune des six enfants de la famille (Leo Saint-Poncy (comte de), Histoire de Marguerite de Valois, reine de France et de Navarre, Volume 2, 1887).

Les moines, favorables à la Ligue, élisent Antoine d'Urfé ; certes, il est très jeune, mais il s'est recommandé à tous par ses qualités intellectuelles, et surtout il est frère du protégé de Mayenne (Claude Longeon, Les Écrivains foréziens du XVIe siècle, 1970).

Reignac

La légende des quatre fils Aymon a un côté subversif puisqu'elle renvoie au refus du féodalisme et du centralisme, à la résistance et au désir de liberté, tout en défendant une certaine autonomie des régions de la Gascogne et de l'Ardenne. Au cours d’un épisode de leur légende, remis et armés par leur cousin Maugis, les quatre frères décident de se mettre au service d'une juste cause. Ils partent pour la Gascogne, afin d'aider le roi Yvon à combattre l'Émir Begès. Renaud, grâce à l'épée Froberge qui lui a été offerte par Maugis, combat héroïquement. Suite à leur victoire conjointe, le roi leur offre en remerciement le château de Montauban et la main de sa sœur à Renaud. Désormais, Renaud s'appelle Renaud de Montauban. Renaud et ses frères combattent l’émir à Blaye dont Roland sera comte plus tard (fr.wikipedia.org - Les Quatre fils Aymon).

La légende des quatre fils Aymon a été imprimée en flamand à Louvain, chez Jean Bogaerts, vers 1567, in-4°. Elle fait actueiiement encore partie de la Bibliothèque bleue du peuple flamand.

On peut y lire : « Charlemagne voyant que l'un ne pouvait pas gagner l'autre, et qu'ils étaient très-mal en ordre, eut peur pour Roland; il se mit alors à genoux , éleva les mains au ciel, et dit en pleurant : Grand Dieu qui créâtes le monde, le ciel et la terre, qui délivrâtes la grande sainte Marguerite des dents de l'horrible dragon , et Jonas du ventre de la baleine, je vous prie de vouloir bien délivrer mou neveu Roland et faire cesser la bataille » (Histoire des quatre fils Aymon, très-nobles et très-vaillants chevaliers, 1840).

Lors de l’Omgang de Louvain, célébrant la victoire sur les Normands fêtée le 8 septembre, on pouvait voir le fabuleux cheval Bayard des fils Aymon défiler avec sainte Marguerite. Le dragon de Louvain est bien connu. Saint Georges est cité dans la ville brabançonne en 1401 et le dragon y est présent en 1411. En 1594, deux hommes animent le dragon. Sainte Marguerite est mentionnée en 1490. Aux figures sacrées, se mêlaient dans le cortége de Louvain, quelques figures profanes, puisées dans les iégendes nationales. C'est ainsi qu'on y remarquait le cheval Bayard, les quatre fils Aymon et le géant Hercule avec son épouse la belle Mégère (Edward van Even, L'Omgang de Louvain, 1863).

« Mathieu de Rouvroy, surnommé « le Borgne », (surnom également porté par son fils et son petit-fils), chevalier, seigneur du Plessis-Choisel, épousa, avant l'année 1332, Marguerite, dame de Saint-Simon » (fr.wikipedia.org - Maison de Rouvroy de Saint-Simon).

C’est ainsi que les ancêtres du mémorialiste Saint-Simon, né à Blaye, trouvèrent leur nom. Le gouvernorat de Blaye est confié au duc Charles de Saint-Simon, son père, favori de Louis XIII. Louis de Saint-Simon fonda une mission à Reignac en 1733.

Au sud de Reignac, la chapelle Sainte-Marguerite assura longtemps le culte pour le village de Berthenon, sur la commune de Berson. Un chapelain y disait la messe. Un cimetière attenant semblait exister (découverte d'ossements aux alentours) (www.caruso33.net - Berson).

Île de Ré

Les deux maisons d'Amboise et de La Trémoille se trouvaient donc réconciliées après une féroce rivalité de six années, 1428-1434, qui avait affecté la noblesse de Touraine, Poitou, Maine, Anjou, jusqu'à la Bretagne, et compromis à plusieurs reprises l'essentiel du pouvoir royal. Ce dernier était pourtant sorti renforcé de cette lutte, et les deux maisons en question connurent encore des heures fastes : Louis d'Amboise n'eut pas de fils, mais son cousin Pierre de Chaumont eut quelques descendants illustres, comme il y en eut aussi dans la descendance directe de Georges de la Trémoille. Une telle série de faits pose des problèmes : pourquoi ce conflit tellement acharné ? Comment Charles VII arriva-t-il à en tirer profit pour consolider son autorité ?

Si on considère l'ensemble de ces événements complexes, il s'en dégage une impression générale : on a affaire à des luttes entre familles nobles constituant groupements plus ou moins cohérents, répondant assez mal à l'image des anciennes solidarités lignagères et des fidélités féodales. […] Un vocable plus adéquat serait « alliance », qui ne manquerait pas de bases documentaires : un réseau de liens matrimoniaux engendrant et consolidant la solidarité dans l’action. Cette action commune, à quoi vise-t-elle ? Essentiellement à s'assurer une base territoriale assez solide afin de contrôler le pouvoir royal. Et ceci par tous les moyens : enlèvement, mise à rançon, jusqu'à l'assassinat, sauf attentat direct contre la personne royale protégée par la vertu du sacre. On ne peut s'empêcher de penser aux mœurs en usage dans la politique italienne de la même époque, dont le spectacle ne devait pas être étranger aux nobles français contemporains. Ce spectacle, on le reverra en Angleterre pendant la guerre des Deux Roses.

Quelles sont les alliances aux prises ? Sur le devant de la scène : Amboise contre La Trémoille. Mais derrière Amboise il y a Richemont, son frère aîné le duc de Bretagne Jean V, et surtout la maison d'Anjou dans la personne de la reine Yolande de Sicile et de son fils cadet Charles du Maine - car le fils aîné, René, se trouva prisonnier du duc de Bourgogne de juillet 1431 jusqu'au début de 1437. Georges de la Trémoille, quant à lui, grandi dans l'ombre de Richemont avant de le trahir, avait l'alliance de plusieurs grands feudataires de l'Ouest : les Craon, les Laval, Gilles de Rais.

L'Anjou, menacé par Bedford au nord, se trouvait adossé à une Bretagne désormais anglophile ; la reine Yolande, apeurée, fit renvoyer par son gendre Charles VII les conseillers armagnacs : et pour réconcilier Charles et le duc de Bretagne, elle joua la carte Richemont, faisant nommer celui-ci connétable en 1425. Mais le nouveau promu se montra maladroit, autoritaire, malheureux dans ses premiers combats : La Trémoille n'eut pas trop de peine à lui souffler le pouvoir en 1428. Richemont gardait cependant l'appui de Yolande mais Jean V de Bretagne continuait de louvoyer : ayant promis sa fille Isabelle à Louis III d'Anjou, fils aîné de Yolande, en 1417, il la maria en juillet 1430 avec Guy, comte de Laval, parent et allié de La Trémoille. Yolande entra dans une violente colère, et Charles VII mit du temps à la réconcilier avec Jean V : en mars 1431 finalement, François, fils aîné de Jean V, épousa Yolande, fille cadette de la belle-mère du roi.

La Trémoille fut aussi pour beaucoup dans la libération de son rival. Dès le lendemain de sa chute, l'ex-favori s'était en effet trouvé captif au château de Montrésor, au nord-est de Loches, appartenant à Jean du Bueil, un des conjurés contre La Trémoille. Ce dernier offrit non seulement d'acheter sa liberté contre une rançon mais s'engagea par serment de faire tout ce qui dépendrait de lui pour obtenir du roi la grâce de Louis d'Amboise. On accepta l'offre : l'ex-favori fut libéré contre versement à Jean du Bueil de 4 000 moutons d'or. Et La Trémoille tint sa promesse : il intervint auprès auprès de Charles VII afin de faire libérer Louis d'Amboise et de lui faire restituer ses biens. Mais l'ancien favori n'était pas seulement pressé d'être libre. On a vu qu'il avait sauvé Louis de la peine capitale en espérant conclure un mariage entre son propre fils, Louis de la Trémoille, et la petite Françoise d'Amboise. Cet espoir devait être abandonné désormais : dans les lettres patentes de septembre 1434 par lesquelles Charles VII libéra Louis d'Amboise, il était spécifié que celui-ci ne pourrait marier sa fille ni aucun autre héritier principal sans la permission du roi, ni dans le royaume, ni partout ailleurs. C'est la prépondérance nouvelle du parti d'Anjou qui fit pencher Charles VII en faveur de l'exécution du contrat de mariage du 21 juillet 1431 entre Françoise d'Amboise et Pierre de Bretagne : on a vu que les noces furent célébrées en 1442. Cependant Louis d'Amboise avait deux filles cadettes : la première, Péronelle, épousa Guillaume de Harcourt, comte de Tancarville ; mais la seconde, Marguerite, fut l'objet d'une nouvelle contestation, dans laquelle reparut La Trémoille.

En effet, Marguerite avait été promise à Pierre d'Amboise, le seigneur de Chaumont, cousin de Louis. Cependant on a vu que Pierre, en 1428, avait épousé Anne du Bueil. La Trémoille, ne pouvant obtenir pour son fils aîné Louis la main de Françoise d'Amboise, se rabattit sur Marguerite qui porta dans la maison de la Tremoille, avec la vicomté de Thouars et la principauté de Talmond, les seigneuries de Mauléon, de l'île de Ré et de Montrichard. Louis s'opposa d'abord à ce nouveau projet. Mais l'ancien favori, après sa disgrâce et son échec dans le complot de 1438, avait fini par se réconcilier avec qui l'appuya près de Louis d'Amboise : celui-ci finit par consentir, et le mariage eut lieu en 1445. Ayant réussi cette ultime revanche, Georges de la Trémoille mourut le 6 mai 1446 (Georges Peyronnet, Les complots de Louis d’Amboise contre Charles VII, Bibliothèque de l'École des chartes, 1984).

Louis XI ordonne à Jacques de Beaumont, seigneur de Bressuire, qui " avoyt aydé à conduire l'oeuvre ", de s'emparer du château de Thouars et de toute la succession du seigneur décédé. Alors les dépouilles mortelles de l'antique famille féodale servirent à enrichir les seigneurs dévoués. A sa fille Anne de France, fut octroyée provisoirement la vicomté de Thouars ; au connétable de Saint-Pol les seigneuries de Marans et de l'île de Ré. Mais le plus favorisé dans cette munificence royale, faite aux dépens de la Trémouille, gendre du comte de Thouars, fut un seigneur flamand, Philippe de Commynes, qui passa au service du, roi de France. Les plus importantes seigneuries de la succession d'Amboise tombèrent en son pouvoir; " à raison des services rendus, au roi, en le délivrant des rebelles, et en le servant contre eux, au péril, de sa vie, et pour les pertes, endurées, par lui ". C'étaient la, principauté de Talmond, avec ses baronnies et ses autres dépendances, les terres de Curzon, d'Olonne, de la Chaume, de Braix, de Brandois et de plusieurs autres domaines considérables. Louis Ier de la Trémouille protesta, mais en vain, au nom de ses enfants mineurs, contre cette spoliation inique, qui avait soulevé une vive, opposition dans le Parlement, lorsque les lettres- patentes furent présentées pour l'enregistrement. Ce ne fut qu'après la mort du despote, arrivée le 30 août 1483, que des lettres royales du 29 septembre de la même année, mettant à néant tous les actes intervenus entre le défunt roi et le sire d'Amboise, les arrêts et les jugements du grand conseil rendaient aux quatre fils de Louis Ier, mort en 1482, la possession de tous les biens, dont une partie avait été donnée à Commynes, l'ancien favori, maintenant sacrifié (www.histoiredevendee.com).

Carsac-de-Gurson

Gaston de Foix, second fils d'Archambaud de Grailly, Comte de Foix, fut Captal de Buch, et servit les Rois d'Angleterre Henri V et VI dans leurs guerres. Le premier le fit Comte de Longueville ; et le second Comte de Benauges. II fut aussi Chevalier de la Jarretière, et Baron de Gurson. II épousa en 1410 Marguerite, fille d’Armand Amanieu Sire d'Albret : dont il eut Jean de Foix, Captal de Buch, Comte de Benauges, Vicomte de Castillon, & Baron de Gurson, Chevalier de l'Ordre de la Jarretière. Ce seigneur suivit le même parti que son père et fut fait prisonnier à la bataille de Castillon en 1453. Il passa en Angleterre, pays de sa femme dont il revint en 1461. Louis XI, le 17 mai 1462, le maintint dans la possession des terres qui lui avaient appartenu ainsi qu'à son père, en Guienne et en Gascogne, et nommément de la baronnie de Doazit. Il promulgue en 1468 la Baillette (on pourrait dire dans le Nord "charte") qui confirme le droit de prendre du bois dans la forêt pour construire cabanes et bateaux ". Il épousa Marguerite (1426 – après le 5 décember 1485), nièce de Guillaume de la Pôle, Duc de Suffolk en Angleterre et fille de Sir John de la Pole (mort en 1429) et de Marie dite de Sicile (petite fille de Thomas duc de Sale). Son père était le plus jeune fils de Michael de la Pole, deuxième comte de Suffolk et plus jeune frère de William de la Pole, premier duc de Suffolk. Le Roi Henri VI, qui épousa Marguerite d’Anjou fille de René Ier, lui donna le Comté de Candale en Angleterre ; et quoique, par la réunion de la Guyenne à la couronne de France, la maison de Foix ait perdu les grands biens qu'elle avoit en Angleterre ; ces Seigneurs ont toujours conservé le titre de Comtes de Candale, qu'ils ont transmis à la maison de Nogaret la Valette, Ducs d'Epernon.

Marguerite de La Pole et Jean II de Foix sont enterrés dans l’église de Castelnau-de-Médoc. Gaston de Foix, leur fils, Comte de Candale (vers 1448-1500) épousa l’infante Catherine de Navarre (vers 1455 – avant 1494), et eut Anne de Foix-Candale, reine de Hongrie. Jean de Foix, un autre fils puîné, Comte de Gurson, Vicomte de Meille en Arragon et Comte de Candale, continua la postérité. Il épousa Anne de Villeneuve, Marquise de Trans, de la famille de sainte Roseline, dont il eut Gaston. Les ducs de Randan en sont issus (Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique, Volume 4, 1732, en.wikipedia.org - Margaret de la Pole, m.decouvrirlaphoto.free.fr - Histoire du Captalat).

Lignières-Orgère

Sainte-Marguerite de Carrouges, à proximité de Lignières-Orgères dans lme département de l'Orne, n'est érigée en commune que depuis 1867, auparavant Sainte-Marguerite était une section de Carrouges, où se situe entre autre l'église. Avant la révolution, il n'existait pas d'église au bourg de Carrouges, mais les habitants avaient à leur disposition l'église paroissiale de Sainte-Marguerite. En 1802, Carrouges fut distrait de Sainte-Marguerite et érigé en chef lieu de canton et doyenné (ste.marguerite.cges.pagesperso-orange.fr).

Jean de Carrouges, chevalier né à Carrouges au début de la Guerre de Cent Ans est à l'origine du château de Carrouges. Chambellan du duc Pierre II d'Alençon (un petit-neveu de Philippe Le Bel). Il fut l'instigateur du dernier duel judiciaire autorisé en France par le Parlement de Paris en 1386 et devint Chevalier d'honneur du roi Charles VI le 10 novembre 1390. Il part en croisade et meurt en 1396 à la bataille de Nicopolis. Jean Blosset épouse la dernière Dame de Carrouges et fut grand sénéchal de Normandie. Il est le constructeur de l'aile Nord Est du château dans laquelle il hébergera Louis XI en 1473. Il fit construire, sur les prières de son épouse Marguerite de Derval, une chapelle qu'elle voulut placer sous le vocable de Notre- Dame-de-Bon-Confort et qu'il transformera en chanoinerie en 1493, juste après sa mort. Blosset n'ayant pas eu d'héritier, c'est sa sœur Marie qui transmettra le domaine à son fils Jean Le Veneur de Tillières dont sa famille resta propriétaire jusqu'en 1936, année où le dernier du nom le céda à l'État.

A Pâques 1380, Jean de Carrouges est de retour des campagnes en Cotentin dans lesquelles il s'était engagé à la suite du décès de son épouse Jehanne de Tilly, et il se remarie à la belle Marguerite de Thibouville.

En décembre 1386, Jean IV de Carrouges rentre d'une expédition en Écosse où il servait sous les ordres de l'amiral Jean de Vienne. Alors qu'il va rendre compte de cette expédition au jeune Roi de France Charles VI qui règne encore sous la tutelle de ses oncles, sa jeune épouse subit un viol odieux pour lequel Jean de Carrouges mettra sa vie en jeu afin de sauver son honneur et celui de Marguerite, en faisant appel au Parlement de Paris, pour faire valoir son droit contre le favori du duc d'Alençon, Jacques Le Gris, par un judicium dei, le dernier des duels judiciaires ayant eu lieu en France (fr.wikipedia.org - Jean IV de Carrouges, www.carrouges.fr - Le château de Carrouges).