Partie IX - Synthèse   Chapitre LVII - Calendrier   Calendrier et Etoile du grand nonagne   

Triangle Y

Le Ban-Saint-Martin - Edern - Rennes-le-Château

Saint Méthode d'Olympe - Saint Yves - Saint Antoine

18 septembre - 19 mai - 17 janvier

Cérès, déesse du grain (céréales)

L'ergot de seigle (Claviceps purpurea) est un champignon du groupe des ascomycètes, parasite du seigle (et d'autres céréales). Il contient des alcaloïdes responsable de l'ergotisme. Les alcaloïdes de l'ergot ont probablement été les premières mycotoxines responsables d'intoxications alimentaires par le passé. Ces dernières années il semble qu'il y ait une recrudescence du nombre de cas alors que leur présence dans les céréales avait quasiment disparu durant la seconde moitié du siècle dernier. Les alcaloïdes de l'ergot comprennent un grand nombre de composés différents qui sont produits par le genre Claviceps (seigle et autres céréales) mais aussi par Neotyphodium (champignon endophyte des herbes). Parmi les composés les plus importants on peut citer l'ergotamine, l'ergocristine, l'ergocryptine et l'ergocornine (céréales) mais aussi l'ergovaline, l'ergine, l'erginine et les alcaloïdes de type clavine (herbages).

Filipov (1998) a conduit une étude et a conclu que la croissance de jeunes lapins a été inhibée par l'ingestion de graine infectée par des endophytes. Par conséquent, les lapins pourraient être un animal approprié d'essai pour la toxicose. Aussi, il a noté que la vaccination de lapins, nourris avec des grains infectés par des endophytes, aboutit à la formation d'anticorps anti-ergot. La prolactine est une hormone sécrétée par l'anté-hypophyse qui permet principalement le déclenchement et le maintien de la lactation. Elle agit également sur la sécrétion de progestérone chez la femme, et de testostérone chez l'homme. Son dosage est indiqué dans les explorations d'aménorrhée, de stérilité, d'impuissance ; en cas de galactorrhée, gynécomastie, absence de montée laiteuse ; dans le cadre de certains adénomes, en particulier un adénome à prolactine. En 1967, une moisson expérimentale de Claviceps purpurea, cultivé du seigle, a produit cornine, ergosine et ergométrine comme alcaloïdes principaux. La présence d'ergovaline dans une quantité d'environ 4 % du total a été vérifiée par la chromatographie.

L'ergovaline est un inhibiteur de la prolactine, tandis que l'ergonovine, un acide lysergique amide de la fétuque, est incapable de produire les signes typiques de la toxicose de la fétuque ou de baisser les concentrations de prolactine dans le bétail (Olivier et al, 1994). Les anticorps contre des alcaloïdes d'ergot sont capables d'améliorer quelques caractéristiques cliniques de la toxicose de la fétuque dans le bétail et chez les souris (Hill et al, 1994; Rice et al, 1998). L'étude de Rice a évalué la protection par anticorps anti-ergotamine induits par la vaccination orale ou parentérale avec protéine-ergotamine conjuguées ou la vaccination passive avec des anticorps anti-ergovaline monoclonaux dans un modèle murin de la toxicose de la fétuque.

En forme de Y

Un anticorps est une protéine complexe utilisée par le système immunitaire pour détecter et neutraliser les antigènes de manière spécifique. Les anticorps sont sécrétés par des cellules dérivées des lymphocytes B les Plasmocytes. Les anticorps sont des glycoprotéines de la superfamille des immunoglobulines formées de 4 chaînes polypeptidiques : 2 chaînes lourdes et 2 chaînes légères qui sont reliées entre elles par un nombre variable de ponts disulfures. Ces chaînes forment une structure en Y et sont constituées de domaines immunoglobulines de 110 acides aminés environ.

En cas de pandémie par exemple, l'immunothérapie passive des malades, par des anticorps monoclonaux est une des solutions envisagées par les chercheurs qui en 2007 testaient déjà son efficacité sur l'animal, avec des résultats laissant penser que des anticorps monoclonaux d'origine humaine pourraient être produits à partir du sang de patients ayant guéri d'une grippe à H5N1 (ou de convalescents le cas échéants) et contribuer à enrayer une épidémie.

Les soins prodigués par les Antonins s'appuyaient sur la pharmacopée disponible au Moyen Âge. " Les plantes utilisées, par les Chanoines hospitaliers de Saint-Antoine dans leur pharmacopée, apparaissent sur le retable réalisé pour la commanderie d'Issenhem par Matthias Grünewald, entre 1512 et 1516. Quatorze plantes sont répertoriées comme pouvant entrer dans la composition du Saint Vinage, breuvage thérapeutique fabriqué exclusivement par les Hospitaliers: grand plantain, plantain lancéolé, coquelicot, verveine, renoncule bulbeuse, scrofulaire aquatique, ortie blanche, chiendent rampant, véronique petit chêne, gentiane croisette, dompte-venin, trèfle blanc, souchet, épeautre. Ces plantes sédatives, narcotiques ou vasodilatatrices sont, la plupart du temps, accommodées de vinaigre, de miel. Concassées, bouillies, macérées, elles permettent l'élaboration de nombreux emplâtres, jus et autres décoctions ou encore d'onguents destinés aux plaies ouvertes et aux ulcères. Le Practica in medicinam, practica morborum curandorum, offert en 1469 à Jean d'Orlier, précepteur d'Issenheim, met en évidence une recette obtenue à base de soufre, de poivre, de graisse de porc, d'eau de rose destinée aux maladies de peau. L'onguent comme l'emplâtre sont des médications courantes. L'effet de cicatrisation est, avant tout, recherché étant donné le nombre de malades amputés de leurs membres lésés.

Parmi ces remèdes, le baume de Saint-Antoine apparaît comme le plus efficace. Les neuf essences végétales recensées activent la circulation sanguine, désinfectent puissamment et réduisent l'activité sensorielle " (voir http://www.adolphus.nl/xcrpts/xcantoinabbay.html).

L'origine de l'Upsilon qui a donné notre Y est à trouver dans le waw phénicien ou hébreu dont, à l'origine, l'image représentait un clou ou une cheville. En hébreu, le vav sert de conjonction de coordination et représente tout ce que réunit les choses entre elles ; en liant et en unifiant comme le font la lumière et l'air. Le vav symbolise la création, l'union, la fécondation entraînant la naissance et la vie; Vav est à la fois le lien et la divergence entre l'être et le néant, le sentiment, l'affection, le désir. Elle symbolise également une complète harmonie intérieure, résultat d'une transformation et d'une persévérance. Le nom Vav, signifie littéralement " crochet ". Ce crochet est un symbole de communication entre les puissances célestes et les forces terrestres. Le Vav est aussi un rayon de lumière reliant les différents aspects de la création, en les unissant pour former un organisme, dans lequel chaque partie dépend du lien qui la connecte aux autres. Ce crochet primordial joint l'esprit et la matière, le ciel et la terre dans le processus des 6 jours de la Création.

Appelé aussi sclerotium clavus, de clavus clou et du néolatin sclerotium venant du grec skleros " dur ", le Claviceps (" tête de clou ") produit l'ergot (de seigle), mot dont l'origine peut-être préromane désignerait une pointe et qui est très ancien sous la forme d'argot.

Triangle O

Vieille-Chapelle - Sommet en Atlantique - Ferrassières

Hugoline, Marie d'Egypte et Casarie : Pénitentes du Calendrier

8 août - 9 avril - 8 décembre

Le Tibre et Astrée

La confession est l'un des sept sacrements de l'Eglise catholique. Elle renvoie à la remise des péchés par un prêtre ; mais tous péchés, même pardonnés, entraînent un devoir de réparation, appelé pénitence. Le latin confessio signifie "aveu" et correspond en grec à "martyrion", témoignage, dans le sens de la profession de foi. La confession témoigne donc d'une démarche à la fois personnelle et communautaire de pardon. La religion chrétienne n'a élaboré une théologie du repentir que très progressivement. La possibilité de se faire pardonner une faute grave après le baptême semble avoir été pour la première fois exprimée dans le Pasteur d'Hermas, vers le milieu du IIème siècle. Mais il faut attendre le IIIème siècle pour que soit mentionné ce sacrement : il s'agit alors d'une "pénitence publique". Le croyant se réconcilie à la fois avec Dieu et avec sa communauté. En ce qui concerne les fautes graves, l'Église tient alors qu'aucune faute n'est irrémissible mais que la rémission n'est pas réitérable. Les pécheurs, après l'aveu public devant l'évêque, sont placés dans le groupe des pénitents pour plusieurs mois, voire plusieurs années. Exclus de l'Eucharistie, ils doivent pratiquer des jeûnes rigoureux, quitter éventuellement leur emploi et leur conjoint, voire partir au désert - origine du monachisme -, pour pouvoir réintégrer la communauté. Ils sont réadmis au sein de l'Eglise lors de la cérémonie du Jeudi Saint. Cette rigueur conduisait beaucoup de fidèles à repousser la confession appelée alors pénitence jusqu'à leur mort. A partir du VIIème siècle, les moines irlandais vont encourager une nouvelle forme de pénitence : non seulement elle est "tarifée", à chaque faute correspondait une pénitence précise, mais surtout elle est renouvelable selon la gravité de la faute. De plus, dans les Églises d'Angleterre et d'Irlande avait cours une pratique privée de la pénitence. Ce mode de confession secrète et privée se généralise sur le continent grâce aux missions de ces moines. Le XIIème siècle voit un bouleversement capital dans l'histoire de la spiritualité : la notion de Rédemption évolue vers un état de Salut personnel, où le Jugement dernier perd son caractère définitif avec l'apparition notamment du Purgatoire. Le sacrement de pénitence se développe en conséquence : l'aveu est reconnu comme un acte d'humilité permettant d'obtenir la miséricorde de Dieu, et la rémission des pêchés ne se passe plus après l'expiation de la pénitence, mais dès l'absolution. Le vocabulaire change en conséquence, on parle maintenant de "confession". Le Concile de Latran IV (1215) la rend obligatoire au moins une fois l'an. A cette époque, l'état pénitentiel va même devenir un genre de vie religieuse librement consenti par ceux qui aspirent à la perfection, sans nécessairement devoir sortir du monde : des hommes et des femmes s'imposent une vie de renoncements et de mortifications, comme les béguines, ou les flagellants. La confession va se développer parallèlement à l'Eucharistie, avec qui elle très liée dans la mesure où l'on n'envisage pas de communier sans s'être au préalable purifié de ses péchés. Le prêtre a le pouvoir d'absoudre, mais certains cas (inceste, sortilèges) sont réservés au Pape et à la Pénitencerie apostolique. Les pénitences publiques, souvent spectaculaires sont également maintenues : pèlerinage, port de vêtement, croisades, etc. Au XVIème siècle, la confession fréquente, comme la pratiquait Charles de Blois mort à la bataille d' Auray en 1364, va être proposée aux laïcs, notamment par l'entremise de la Dévotion moderne, comme un moyen de progression spirituelle. Parallèlement à la confession se développe la notion d'indulgence : la faute grave est finalement expiée après la mort au Purgatoire, sas d'entrée purificateur. Mais grâce aux mérites du Christ et à la communion des Saints, l'Eglise dispose d'un moyen pour adoucir les peines. Le croyant peut ainsi obtenir des "actions" valable sur son futur eschatologique, au travers d'œuvres pieuses. Si le Concile de Trente condamne leur trafic, il maintient la validité de l'indulgence. Après le Concile de Trente, la confession, liée à la direction de conscience, va être considérée comme le sacrement le plus important la foi catholique, car il permet un dialogue privilégié avec le prêtre. A cette époque apparaît le confessionnal assurant l'anonymat entre le confesseur et son pénitent.

Dans la tradition juive, Adam va se tenir dans les eaux du Guihon pendant sept semaines, comme pénitence, après quoi il demande à Dieu de lui pardonner ses péchés. La tradition chrétienne entretient une conception similaire. Ephrem d'Edesse (9 juillet) écrit dans ses Cantiques pour la fête de l'Épiphanie : " Dans le Baptême, Adam retrouva - cette gloire qui était parmi les arbres d'Éden. - Il descendit et la reçut hors de l'eau ; - il s'en revêtit, monta et en fut orné... L'Homme est tombé au milieu du paradis, - et dans le baptême, la compassion l'a restauré […] Ils [Adam et Eve] se revêtirent des feuilles de la nécessité, - mais le Miséricordieux eut pitié de leur beauté, - et au lieu de feuilles d'arbres, - Il les revêtit de gloire dans l'eau ".

Dans un texte chrétien du V ou du Vème siècle connu sous le nom de Conflit d'Adam et Ève, nous voyons Adam et Ève aller dans les eaux, s'y tenir à une assez grande distance l'un de l'autre et prier Dieu de leur pardonner leurs péchés. Satan tente en vain Adam, lui disant de sortir de l'eau. Satan va alors tenter Ève qui se laisse séduire, sort de l'eau et va trouver Adam. Dans Apocalypse de Moïse, Adam et Ève décident de faire pénitence pour leurs péchés en se tenant de nombreux jours dans l'eau d'une rivière. Ève se tient dans le Tigre et Adam dans le Jourdain.

Les traditions arabes donnent une description similaire de la façon dont Adam reçut le pardon de son péché. Muhammad Ibn Abd Allah al-Kisa'i raconte comment, lorsque Adam se repent, l'ange Gabriel lui est envoyé pour lui dire : " Ton repentir a été accepté et ta transgression est pardonnée. " Chez Al-Kisa'i, le message du pardon est alors porté par la brise jusqu'à Ève, qui se prosterne. Dieu envoie Michel à Ève et il lui apporte la bonne nouvelle du repentir et du pardon et la revêt. Elle dit : " Dieu soit loué de son excellence et de sa sanction. " Quand elle apprend que son repentir a été accepté, elle se rend au bord de la mer et se baigne. Eve est donc le modèle des pénitentes, que ce soit dans les textes chrétiens ou musulmans. Ajoutons Astrée, qui si elle ne fut pas pénitente, se retira de notre monde, comme Casarie dans sa grotte, pour ne pas assister à la fin de l'Âge d'Or et aux turpitudes de hommes corrompus. Elle bénéficia d'une sorte de canonisation, comme Hugoline et Marie l'Egyptienne, en étant placée dans le ciel et occupant l'actuelle constellation de la Vierge.

Le purgatoire est le lieu des âmes croyantes et pénitentes séparées du corps. Dans chaque département du Purgatoire de Dante, des exemples du péché qu'on y expie, et de la vertu opposée à ce péché, sont offerts aux âmes pénitentes, pour les convaincre de la justice de leurs souffrances, et les exciter d'autant mieux à la contrition. Dans la Divine Comédie, Caton d'Utique, homme honnête et droit, est le gardien austère du Purgatoire dont l'entrée se trouve à l'embouchure du Tibre. Marcius Porcus (95-46 avant JC), dit Caton d'Utique, était un homme d'état romain, adversaire de César, allié à Pompée, qui subit une défaite en - 46 à Thapsus (en Tunisie). Réfugié à Utique, les habitants voulurent le livrer à César. Il préféra se donner la mort.

Un purgatoire avec sa grille en carré de 5, Chapelle de Benva, Lorgues

Dans une gravure de Jérôme Cock, publiée dans sa maison d'édition Aux quatre vents fondée en 1548, pour laquelle Philippe Galle, fondateur sa propre maison d'édition à Anvers "Au Lys Blanc" en 1564, travaillera, on peut voir associés saint Jérôme pénitent et le Tibre personnifié. Saint Jérôme (342-420), l'un des quatre Pères latins de l'Église, est un érudit qui, pendant quatre ans, s'est retiré en ermite dans le désert de Syrie pour étudier l'hébreu. Plus tard, il traduira l'Ancien et le Nouveau Testament en latin. En peinture, saint Jérôme est représenté le plus souvent comme un savant au travail dans son cabinet ou bien comme un pénitent dans le désert; échevelé et à moitié nu, il est agenouillé devant un crucifix et tient une pierre avec laquelle il pourra se frapper la poitrine, avec à proximité un crâne et un sablier (symboles de mortalité).

Paysage avec saint Jérôme et le dieu Tibre (1552)

par Jérôme Cock, d'après Maerten van Heemskerck

© Collections artistiques de Université de Liège (Belgique) - http://www.wittert.ulg.ac.be

Dans l'Apocalypse de saint Jean peut-on lire :

Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur Dieu, qui est, qui était, et qui doit venir, le Tout-Puissant.

et

Ecris à l'ange de l'église d'Ephèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite , qui marche au milieu des sept chandeliers d'or. Je sais tes œuvres, et ton travail, et ta patience ; et que tu ne peux supporter les méchants : tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres, et ne le sont point ; et les as trouvés menteurs. Tu es patient, et tu as souffert pour mon nom, et tu ne t'es point découragé. Mais j'ai à te reprocher que tu es déchu de ta première charité. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, et fais pénitence, et reprends tes premières œuvres : sinon je viendrai bientôt à toi ; et si tu ne fais pénitence, j'ôterai ton chandelier de sa place.

encore

Ecris à l'ange de l'église de Sardes ; Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes œuvres ; tu as la réputation d'être vivant, mais tu es mort. Sois vigilant et confirme les restes qui étaient prêts de mourir : car je ne trouve pas tes œuvres pleines devant mon Dieu. Souviens-toi donc de ce que tu as reçu et de ce que tu as ouï, et garde-le, et fais pénitence : car si tu ne veilles, je viendrai à toi comme un larron, et tu ne sauras à quelle heure je viendrai.

Ce texte apocalyptique fait le lien entre l'oméga et la pénitence. Oméga marquant le terme de la révélation, la fin d'un monde et le début d'un nouveau pour les bienheureux qui se seront préparés par la contrition ou les œuvres de charité.

Le violet est la couleur affectée par l'Église aux temps de pénitence, et le caractère ecclésiastique que le sacre est réputé imprimer aux rois de France , explique comment cette couleur a pu devenir pour eux un signe de douleur et de tristesse. Les cardinaux de Lorraine, de Bourbon, de Sens, de Châtillon et de Guise, assistèrent aux obsèques de Henri II en chappes violettes, et le roi y parut aussi en robe et en manteau violet. On n'ignore pas, d'ailleurs, que ce signe a varié suivant les temps, les lieux et les idées philosophiques et religieuses des peuples. L'Eglise, qui a continué de regarder l'avent comme " un temps destiné à la pénitence, y a conservé l'interdit des noces, et se sert du violet, couleur affectée aux temps de pénitence. Pendant l'avent, le carême et toutes les vigiles, le pape n'officie qu'avec des ornements violets, excepté le vendredi-saint, jour auquel le noir est exclusivement consacré.

Comme le dit Rimbaud, né à Charleville, que l'on retrouvera pour le A et le N, dans son poème Voyelles, où les trompettes du Jugement dernier semblent retentir à la fin des temps :

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,

Silences traversés des Mondes et des Anges ;

- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

D'autant que le O provient de la lettre phénicienne ou hébraïque Aïn qui a pour sens "oeil".

Les diagonales de ce triangle correspondent à sa signification tirée du calendrier.

Vieille-Chapelle - Ferrassières est dominée par la figure de saint Jean-Baptiste qui, en effet, est le prédicateur de la pénitence.

Vieille-Chapelle - Sommet en Atlantique est marquée par le double mouvement décrit par la Vierge de l'Assomption (montée) et saint Martin (descente) qui rencontre le parcours risqué du pénitent. Saint Augustin décriait l'autosatisfaction de celui-là, qui, trop souvent imbu de sa réussite spirituelle, bascule dans le péché et la chute. Cette dichotomie haut/bas, montée/descente, est parfaitement illustrée dans le monde chrétien par la métaphore de l'échelle, métaphore qui se trouve dans la Genèse [XXVIII, 10- 22], où Jacob rêve d'une échelle appuyée sur la terre dont le sommet touche le ciel. Par la suite, ce thème apparaîtra dans l'art chrétien primitif, dans le livre du moine Jean de Sinaï (appelé par la suite Jean Climaque), qui le rendra populaire, et, à partir du XIème siècle, chez les cénobites, surtout chez les Cisterciens. Pour tous, l'échelle est ambivalente, car si elle est parcourue avec un sentiment d'auto-exaltation, elle amène le moine et le pénitent " pas à pas vers les abîmes du péché ". Saint Benoît, considérant l'échelle qui apparut à Jacob, explique: "Cette descente et cette montée signifient pour nous, sans aucun doute, que l'on descend par l'élèvement et que l'on monte par l'humilité. Cette échelle ainsi dressée, c'est notre vie en ce monde, que le Seigneur élève jusqu'au ciel, si notre coeur s'humilie" (Règle, ch. 7) (voir http://www.cairn.info).

Ferrassières - Sommet en Atlantique traverse des zones au riche sous-sol qui pouvait être peuplé dans le cas des mines. La figure du pénitent, ce personnage qui devait faire exploser le grisou pour purger les galeries est présente chez Louis Simonin (Marseille, 1830 - Paris, 1886) qui a occupé diverses positions dans des mines en Italie et en France, voyagé aux Etats-Unis et dans d'autres pays, jeté les bases de la recherche en archéométallurgie, écrit divers ouvrages dont "La vie souterraine : Les mines et les mineurs" (1867) qui aurait inspiré "Germinal" de Zola : " Roulé dans une couverture de laine ou de cuir, la figure protégée par un masque, la tête couverte par un linge analogue à la cagoule des moines, il rampait sur le sol pour se tenir autant que possible dans la couche d'air respirable. Il tenait d'une main un long bâton, au bout duquel était une chandelle allumée. Et il allait seul, perdu dans ce dédale empoisonné, provoquant les explosions par l'approche de la lampe, et décomposant ainsi le gaz pernicieux. On l'appelait le pénitent, à cause de la ressemblance de son costume avec celui des ordres religieux, et ce mot semblait en même temps dicté par une dérision amère, car souvent le pénitent, victime sacrifiée d'avance, ne revenait pas, emporté par l'explosion. " (voir http://www.lahic.cnrs.fr).

Triangle R

Psaume 118, 22 : " La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la tête de l'angle. "

Le Patchalet - Sommet en Manche - Briscous

Pont Milvius - Saint Pierre - Constantin

28 octobre - 29 juin - 27 février

Hagalaz - Fehu - Tiwaz

Les Chevaux de Mars

La lettre R a pour origine le resch phénicien ou hébreu qui signifie " tête ". Que saint Pierre et ses successeurs soient à la tête de l'Eglise est affirmé par le Concile de Vatican II, dans le Document conciliaire "Lumen Gentium" pour lequel " Le Pape est la tête visible de toute l'Eglise. ", et que Constantin soit à celle de l'empire, cela va de soit. Lors de la bataille du Pont Milvius, une partie de l'armée de Maxence fut jetée dans le Tibre, l'autre prit la fuite par le pont de bateaux qui, sous le poids, se rompit. Tentant de traverser le fleuve à cheval, Maxence s'y noya. Son cadavre retrouvé fut décapité et sa tête promenée dans Rome au bout d'une pique, sous les huées de Romains.

La légende de la vision de Constantin au Pont Milvius est rapportée dans l'exposition " Mille et un cristaux " de l'Université Pierre et Marie Curie en 2005. Sous l'angle de la question de savoir si cette croix dans les nuages était un simple halo (du grec hâlos, l'aire, la surface) ou une parhélie (comme para-hêlios, près du Soleil).

Contrairement à leur apparence, les halos ne sont pas des astres comme le Soleil ou la Lune mais simplement des images aux formes diverses, dues à la réfraction et la réflexion de la lumière sur les cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère. Ces cristaux de glace peuvent être présents dans des nuages de très haute altitude ou dans l'air proche, où ils forment alors la " poussière de diamants ". La présence de cristaux dans l'atmosphère ne suffit pas, d'autres paramètres jouent un rôle déterminant : l'orientation des cristaux, leur forme, leur taille, ainsi que la hauteur du Soleil. La forme du cristal de glace conditionne la trajectoire que va parcourir la lumière. En étudiant le chemin optique d'un rayon lumineux à travers un prisme, on peut ainsi apprendre à classifier les halos. On calcule, pour cela, l'angle de déviation (D) qui est l'angle de changement de direction du rayon lumineux entre son entrée et sa sortie du prisme... Il existe un angle de déviation minimum qui correspond, pour les halos les plus répandus, à 22° ou à 46° selon qu'il s'agit de prisme ayant respectivement des angles de 60° ou de 90° entre les différentes faces. Si les cristaux de glace ont une orientation aléatoire, on peut alors observer une concentration de la lumière sur un cercle de rayon angulaire 22°, centré sur le soleil, c'est le petit halo. Le grand halo de rayon angulaire 46° est plus difficile à observer tant l'intensité lumineuse du cercle est faible.

Selon un vieux poème runique islandais : " Hagall est une graine froide/Et une pluie de grêle et de neige/Et une maladie de serpents ".

A Mimizan, dans la galerie au dessus du porche de l'église bénédictine Sainte-Marie, 12 statues d'apôtres entourent le Christ et le Tétramorphe. L'apôtre Jude (fêté le 28 octobre avec Simon) est remplacé par Barnabé, invoqué contre la grêle, qui se trouve à côté de saint Simon.

Tête de Constantin (Ier) - Musée Capitolin - Rome

http://fr.wikipedia.org

Pierre, Constantin et la vision du Pont Milvius se lient pour consacrer le triomphe de l'Eglise de Rome. La ville éternelle était souvent représentée par ce même R sur les pièces de monnaie. Un trésor monétaire fut d'ailleurs trouvé près de Briscous, en 1906. Le champ que travaillait le fils de Lamarkaenia, lors de la découverte de deux pots contenant les vieilles monnaies romaines, est situé à la limite de Briscous et d'Hasparren. Le brabant, en pénétrant plus profondément que les charrues ordinaires, a fini par mettre la cachette à découvert. 500 pièces se rapportent à 18 empereurs et 4 impératrices, toutes du IIIème siècle, de Caracalla à Dioclétien (230 à 285). Ces pièces présentaient 139 types divers.

Le R avec sa boucle triangulaire, se retrouve fréquemment sur les bronzes de Constantin frappés à Arles.

http://www.fredericweber.com/MONNERON/Monneron.htm

L'église, " maison de Dieu et porte du ciel ", est un lien entre le monde terrestre et le monde céleste, comme le lieu du songe de Jacob qui utilisa la même expression. Avec les runes Hagalaz, Fehu et Tiwaz qui forment le " mot " " hft " (hanche) nous retombons sur Jacob et son combat contre l'ange.

Delacroix - Esquisse pour Le Combat avec l'ange (Saint-Sulpice)

 


Sources

http://www.alephbeth.net/alphabet/vav.html

http://www2.upmc.fr/AMP2005/halos.htm

http://www.idumea.org/Etudes/Croyances/Bapteme_Adam.htm

http://docteurjp.free.fr/dante/purgatoire.htm

Pascal Majérus, De la pénitence à la réconciliation, http://www.guidecasa.com/bibliotheque/texte40.htm

http://www.eleves.ens.fr/aumonerie/seneve/numeros_en_ligne/noel2001/seneve007.html