Partie VII - Cohérence grand nonagone   Chapitre IL - Deuxième Etoile   Calendrier   

C'est en lisant le Dictionnaire des Saints d'Edmond Outin que l'idée de triangulation de l'année ou triangulation des fêtes de saints en trois triangles superposés m'est venue. D'autant que l'un des triangle d'Outin avait pour sommets le 29 juin, fête de saint Pierre, et le 28 octobre, fête de Simon et Jude. L'un des sommets des nonagones, celui en Manche, se projette sur la côte normande, à Saint-Pierre-Eglise. Le sommet en Suisse, au Patchalet, sur le même triangle équilatéral, est proche de Villars-sous-Mont, petit village dont l'église est dédiée à Simon et Jude justement.

Mais le sens de rotation de l'année sur la représentation graphique nonagonale est à l'inverse de celle d'Edmond Outin.

Cette carte du ciel est tirée de l'ouvrage de Simon Girault Langrois Le globe du Monde... de 1592. Les constellations sont présentées dans leur position réelle sur la voûte céleste et non inversées comme dans la plupart des globes.

Simon Girault, savant modeste, sur lequel on a peu de renseignements, était né vers 1535, à Langres, d'une famille noble. On sait qu'il avait hérité de son père les terres de Chaloncey, Vaivres et Vaillant, dont l'évêque de Langres était suzerain. Il acquit la charge de grenetier à Montsaugeon. De son mariage avec Eglantine Villot, il eut deux enfants pour l'éducation desquels il composa quelques-uns des ouvrages que nous allons citer. C'est à ce peu de mots que se borne tout ce que l'on sait de Simon Girault, qui, s'il vivait eu 1613, date de son dernier écrit, parvint à un âge avancé, sans cesser de cultiver la littérature et les sciences. Il a publié entre autres ouvrages Le globe du monde, contenant un bref traite du ciel et de la terre, 1592. Le globe céleste, représenté est la copie de celui que l'imprimeur Morel avait publiée en l559, dans son édition d'Aratus (Interpretation phaenomenorum Arateorum una cum ejusdem commentariis de Caesar Germanicus).

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Guillaume Morel, né en 1505 au Teilleul (Normandie), mort le 13 février 1564 à Paris, bien qu'issu d'une famille pauvre, étudie les langues anciennes. Installé à Paris, il enseigne le grec, puis devient correcteur d'épreuves dans l'imprimerie du flamand Jean Loys, dit Tilletan. Il intègre ennsuite la corporation des imprimeurs de Paris et s'établit à son compte, près du collége de Reims. Associé à partir de 1552, à Adrien Turnèbe, imprimeur du Roi pour le grec, il lui succède en 1555, restant seul détenteur des matrices royales. Sa veuve lui succède à la fonction de libraire et d'imprimeur royal, devenant la permière femme à ce poste, et épouse Jean Bien-Né. Jean Morel, apprenti typographe dans l'atelier de son frère, part pour Genève où il se convertit au protestantisme. De retour à Paris, il est arrêté et enfermé au Châtelet. A la demande de son frère, il abjure, mais se rétracte aussitôt. L'official le déclare hérétique et l'abandonne au bras séculier par sentence du 16 février 1559.il meurt, peut-être empoisonné, à la Conciergerie. Le 27 février, son cadavre est exhumé puis réduit en cendres sur le parvis de Notre- Dame.

En procédant mathématiquement, la division de l'année en 9, année non bissextile, donne à partir du 29 juin et du 28 octobre les autres dates suivantes : 17 janvier, 27 février, 9 avril, 19 mai, 8 août, 18 septembre qui se dédouble au 19 septembre, et 8 décembre.

Ce dédoublement du 18/19 septembre semble confirmé par une lettre de Pierre Plantard lui-même extraite d'un numéro de Circuit, qui est la revue officielle du Prieuré de Sion : "Janvier / 17 c'est-à-dire le 19 septembre la fête de l'évêque Janvier" (www.octonovo.org - Lettre de Pierre Plantard du 4 avril 1989).

Edmond Outin donnait pour autre sommet au 29 juin et 28 octobre le 24 février, la saint Matthias dans le calendrier d'avant Vatican II, Matthias étant aussi un apôtre, en rapport avec le 15 juillet, fête de tous les apôtres ou Divisio apostolorum. En suivant une règle de calcul strict nous nous éloignons des apôtres pour nous rapprocher de l'Histoire.

29 juin - 28 octobre - 27 février

ou le triomphe de l'Eglise de Pierre (ou de Constantin ?)

La fête de Saint Pierre, patron des pêcheurs, est associée au sommet situé dans la Manche, ce qui tombe bien.

L'Empereur Constantin était le fils de Constance Chlore, empereur d'Occident et d'Hélène. Constantin avait passé sa jeunesse en Orient. Puis il était devenu le chef des légions romaines en Gaule. Il résolut de rétablir à son profit l'unité du gouvernement en Occident d'abord. Maître de la Gaule, il marcha sur l'Italie dont Maxence s'était rendu maître. Le 28 octobre 312 est aussi la date de la bataille du pont Milvius où Constantin rencontra son adversaire Maxence "ad Saxa Rubra" sur le Pont Milvius près de Rome. Les troupes ennemies furent taillées en pièces. Il était désormais seul empereur d'Occident.

La veille, alors que le soleil se couchait, Constantin eut la vision d'un étendard qui portait une croix et la formule In hoc signo vinces , " Par ce signe tu vaincras ", inscription que l'on retrouve sur l'église de Rennes-le-Château. Dans la nuit, le Christ lui apparut et lui ordonna de faire un étendard semblable à celui de la vision. Selon la légende, l'empereur fit fabriquer le labarum. Sur une lance recouverte d'or, on fixa un bâton qui, avec la lance, formait une croix. Au sommet de la lance était fichée une couronne de pierres précieuses et d'or, sur laquelle figurait le chrisme, XP. Sur la hampe horizontale était fixé l'étendard de tissu blanc, brodé d'or et de pierres précieuses. Dans la partie la plus haute de l'étendard se trouvaient les effigies du roi et de ses enfants. Selon Lactance, précepteur du fils de Constantin, le signe miraculeux représentait trois X semblant prophétiser les 30 années de règne de l'empereur.

Après avoir battu Maxence, Constantin entra vainqueur dans Rome, et, au centre de la ville, il fit ériger ce labarum et une statue le représentant avec une croix dans la main droite. On pouvait y lire : " Avec ce signe salvateur […] j'ai libéré votre ville. " Sur un tableau le représentant, Constantin fit figurer au-dessus de sa tête le signe salvateur et sous ses pieds un dragon précipité dans un gouffre. Ainsi il montrait que les ennemis des hommes, les païens persécutant l'Église symbolisés par le dragon, avaient été envoyés dans l'abîme de la mort par la force du signe salvateur. Les médaillons sur lesquels figurent Constance II à cheval et le dragon au cou transpercé montrent que cette représentation a perduré.

Constantin est, selon certains auteurs, né le 27 février 274. C'est l'autre date du triangle de notre calendrier nonagonal. Le 27 février correspond à Briscous où, dans les environs se trouvent les hameaux de Constantinia et de l'Enseigne. Sur la diagonale Briscous - Ban-Saint-Martin, à Oeyreluy, où les romains établirent un camp sur l'ancien hippodrome, fut trouvé un trésor monétaire de 30 kg de pièces à l'effigie de Constantin.

Le Labarum est une enseigne militaire romaine qui appartient à la classe spéciale des " vexillum ", qui étaient des étendards de cavalerie. Ces étendards étaient des objets de vénération pour les soldats, qui leur rendaient des honneurs divins. Le labarum se présentait aux origines sous la forme d'une bannière de pourpre bordée d'une frange d'or, attachée à une longue pique ou à une lance. Un Aigle était peint ou brodé avec des fils d'or sur cette bannière, et on ne la sortait que lorsque l'Empereur était avec l'armée. Le nom de labarum viendrait du grec " lapbyron", signifiant "étendard de la victoire" et Briscous se trouve dans le Labourd, nom venant de Lapurdum, antique Bayonne, qui entre en assonance avec le précédent mot grec.

Constantin désigna cinquante des plus braves officiers de son armée pour la porter tour à tour, et pour la garder : ceux qui la portaient étaient aussi gardés et préservés par sa vertu divine. Car Eusèbe dit qu'il a ouï raconter à cet empereur, qu'un jour celui qui la portait sur son épaule à la tête de l'armée, entendant les cris des ennemis qui venaient avec fureur, en fut si étonné qu'il donna le labarum à un de ses camarades pour prendre la fuite, mais qu'il n'alla pas loin ayant été percé d'une flèche. Au contraire, celui qui avait pris cet étendard, el qui le portait élevé devant lui ne reçut aucun mal, quoique les ennemis tirassent sur lui de tous côtés, et que le bâton qu'il tenait fut tout couvert de flèches, qui y étaient demeurées attachées.

L'ordre équestre institué forma la "Chevalerie Dorée Constantinienne" ("Dorée" en vertu du collier en or très fin, porté par les plus hauts dignitaires), un des plus anciens ordre de la chevalerie; celle-ci représente le modèle de toutes les milices postérieures, en son sens classique. Un ordre qui se dit héritier de cette chevalerie constantinienne a pour chef actuel le prince de Bourbon de Naples et de Sicile. Il existe en outre le Bref Rerum humanarum conditio de Pie VI, du 24 mars 1777, par lequel fut ratifiée l'agrégation des biens de l'Ordre de Saint Antoine Viennois (qui avait été aboli) du Royaume de Naples à l'Ordre Constantinien, exigée par Ferdinand de Bourbon Roi de Naples et Sicile.

Constantin, meurt à Achyron, près de Nicomédie, en 337 le jour de la Pentecôte qui, cette année-là, tombe le 22 mai, dans de grands sentiments de religion, après avoir reçu le baptême des mains de Eusèbe de Césarée. Prêtre, puis évêque à Césarée de Palestine (vers 313), Eusèbe ajouta à son nom celui de son maître saint Pamphile, victime de la persécution de Dioclétien. Il noua des liens avec plusieurs des principales figures de l'arianisme. Théoricien de l'Empire chrétien et de la mission divine confiée à Constantin, il tint des positions intermédiaires entre les partisans du symbole de Nicée et les ariens, s'opposant au concile de Tyr et au synode d'Antioche à Athanase d'Alexandrie, partisan d'une stricte orthodoxie. Le culte de Constantin est indiqué dans les calendriers du ixe siècle, et c'est à cette époque, qu'un service pour le célébrer a été mis en place. L'empereur est enterré dans l'église des Saints-Apôtres de Constantinople, qu'il avait fait bâtir à ce dessein ; ses reliques avaient une force curative. Constantin avait vécu soixante- trois ans, deux mois et vingt-cinq jours, et avait régné trente ans, neuf mois et vingt- sept jours.

Des maisons du nom de Constantin existaient au XVIIIème siècle en Soule et en Béarn. A Biarritz, on en trouve habitant la maison de Patcheco, apparentés aux familles cagotes de cette paroisse [1]. Les cagots font partie d'une peuplade pyrénéenne d'origine inconnue, rejetée par la population, à l'instar de la caste des intouchables indiens. On les trouve des deux côtés des Pyrénées et dans le sud de la Gascogne, désignés sous diverses appellations : agots en Espagne, agotaks, kaskarots au Pays basque, capots, gahets en Gascogne ... etc (kakou en celte)...Ils étaient particulièrement nombreux en Béarn. Leur provenance est mystérieuse, mais dans la plupart des hypothèses, ils correspondraient à une peuplade vaincue, de religion différente , donc hérétiques (barbares venus de l'est, wisigoths, arabes, ariens, cathares...). Ils apparaissent au Xème siècle sous l'appellation de chrestiaas. C'est sous cette dénomination qu'ils sont enregistrés dans le recensement de 1385 initié par Gaston Fébus. Persécutés jusqu'au XIXe siècle, les kaskarots avaient constitué une communauté qui s'était établie sur les bords de la Nivelle. Les femmes allaient jusqu'à Bayonne vendre le poisson. Les hommes, en mer, se livraient au dur métier de la pêche. Il n'y a pas de carnavals (le Mardi gras tombe entre le 3 février et le 9 mars) en Labourd sans tournées de personnages hirsutes et truculents appelés kaskarots, inspirés des exclus d'autrefois réputés pour leur liberté de ton et de jugement.

Notons encore que le Béarnais Henri IV fut sacré roi de France à Chartres le 27 février 1594.

La "Lettre de Constantin au pape Sylvère" contient la "Donation de Constantin", par laquelle l'empereur reconnaît au pape la primauté spirituelle sur tous les évêques et lui donne l'autorité temporelle sur Rome et sa région. Ce serait un faux fabriqué au VIIIème siècle pour justifier la création de l'État pontifical par Pépin le Bref. La Saint-Pierre du 29 juin se trouve ainsi bien coordonnée avec les dates en rapport avec Constantin.

8 décembre - 9 avril - 8 août

Pénitence !

Le 9 avril, associée au Sommet en Atlantique, est dédiée, selon l'ancien calendrier, à Marie l'Egyptienne ou d'Egypte. Elle naquit vers l'an 354, et quitta la maison paternelle vers l'âge de douze ans pour se rendre à Alexandrie, où elle devint courtisane par plaisir effréné du lucre. Après 17 ans d'une pareille vie, ayant vu un jour plusieurs personnes se diriger vers la mer, elle demanda où elles allaient ? On lui répondit qu'elles allaient à Jérusalem pour y célébrer l'exaltation de la sainte Croix. Elle s'embarqua avec elles et continua ses désordres pendant la traversée. Ce voyage en mer tombe bien encore ici. A son arrivée à Jérusalem, elle ne changea point de conduite; quand le jour de la fête fut venu, elle se rendit avec la foule à l'église où l'on exposait la croix du Sauveur à là vénération des fidèles. Mais lorsqu'elle voulut franchir le portail du saint lieu, elle se trouva repoussée par une force invisible, et cela jusqu'à trois fois. Elle en conclut que c'était l'abomination de sa vie qui lui fermait l'entrée du temple. Eplorée, elle aperçut, au-dessus du lieu où elle se trouvait, une image de la Mère de Dieu. S'adressant alors à Marie, elle la conjura d'intercéder pour son pardon et lui promit de consacrer au Seigneur le reste de ses jours qu'elle s'engageait à passer dans les austérités de la pénitence. Celte prière remplit Marie d'Egypte de consolation et d'espérance. Celle fois elle put pénétrer dans le lieu saint, et même jusque dans le chœur. Elle entendit une voix qui lui dit : Si tu passes le Jourdain, tu trouveras un parfait repos. Marie se leva aussitôt, et après avoir acheté trois pains chez un boulanger, et demandé quelle était la porte de la ville qui conduisait au Jourdain, elle se mit en route sur-le-champ, et marcha jusqu'au soir, où elle arriva près de l'église de Saint-Jean-Baptiste, située sur la rive du fleuve. Après y avoir fait sa prière et reçu le précieux corps de Noire-Seigneur, elle mangea la moitié d'un de ses pains et se coucha sur la terre pour se reposer. Le lendemain matin elle passa le Jourdain, après s'être recommandée à la sainte Vierge. Marie avait vingt-neuf ans lorsqu'elle se convertit en 383, et elle en passa quarante-sept sans avoir de rapport avec aucun être humain. Après avoir mangé les pains qu'elle avait apportés, elle se nourrit des herbes du désert. Elle luttait contre le souvenir tentateur de ses turpitudes passées. Saint Zozime, qui habitait un monastère près du Jourdain, ayant passé ce fleuve vers l'an 430, s'enfonça dans le désert, espérant y rencontrer un ermite encore plus consommé dans les voies de la perfection que les moines parmi lesquels il s'était retiré. Après vingt jours de marche il aperçut comme la figure d'un corps humain, ce qui le remplit d'étonnement et de crainte, s'imaginant que c'était une illusion du démon ; mais s'étant armé du signe de la croix, il continua sa prière et son chemin. Lorsqu'il se fut avancé plus près, il vit un être humain dont la peau était noircie par le soleil et les cheveux blancs comme de la laine. Zozime, le voyant prendre la fuite à son approche, crut que c'était quelque saint anachorète, et se mil à courir après lui. Quand il fut à portée de se faire entendre, il le pria de s'arrêter et lui demanda sa bénédiction. Voici la réponse qu'il reçut : Abbé Zozime, je suis une femme, et je ne puis paraître devant vous, parce que je suis nue ; jetez-moi donc votre manteau pour me couvrir, afin que je puisse m'approcher de vous. Zozime, surpris de s'entendre appeler par son nom, ne douta point que cette femme ne l'eût connu par révélation ; il fit donc ce qu'elle lui demandait et lui jeta son manteau. Marie, s'en étant couverte, s'approcha de lui, et après avoir conversé ensemble, ils firent la prière. Ensuite Zozime la conjura, au nom de Jésus-Christ, de lui dire qui elle était, depuis combien de temps elle se trouvait dans le désert et de quelle manière elle y avait vécu. Alors elle lui fit le récit de sa vie. Zozime s'étant aperçu qu'elle se servait, en racontant son histoire, de plusieurs paroles de l'Ecriture, lui demanda si elle avait fait une élude des livres saints. Comment, lui répondit-elle, les aurais-je lues ou entendu lire, puisque vous êtes le seul homme que j'aie vu depuis que je suis dans le désert. Tenez secret ce que je viens de vous dire, jusqu'à ce que Dieu m'ait enlevée de ce monde, et n'oubliez pas dans vos prières, une personne qui en a un si grand besoin. Une grâce que je vous demande encore, c'est de ne point sortir du monastère, selon votre coutume, au commencement du carême prochain; vous tenteriez même inutilement de le faire, parce que vous devez m'apporter le jour de la sainte Cène, le corps et le sang de Jésus Christ sur les bords du Jourdain, du côté qui n'est point habité. Elle s'enfonça ensuite dans le désert après avoir pris congé de Zozime, qui se mit à genoux pour remercier Dieu de ce qu'il avait vu et entendu. L'année suivante il se trouva malade, lorsque ses frères, au commencement du carême passèrent le Jourdain, pour se rendre dans le désert, à l'exemple du Sauveur ; ce qui lui rappela ces paroles de la sainte, qu'il ne pourrait sortir du monastère quand même il le voudrait. Le jeudi saint étant arrivé, il se rendit sur le bord du fleuve, avec le corps et le sang de Jésus- Christ qu'il mit dans un petit calice. Le soir, il vit Marie, qui était de l'autre côté du Jourdain, et qui, après avoir formé le signe de la croix, marcha sur l'eau comme si elle eût marché sur la terre. Quand elle fut arrivée près de Zozime, elle lui demanda sa bénédiction el le pria de réciter le Symbole avec l'Oraison dominicale; ayant ensuite reçu la divine eucharistie, elle leva les mains au ciel el dit, en fondant en larmes : C'est maintenant, Seigneur, que vous laisserez mourir en paix votre servante, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le Sauveur de mon âme. Après avoir demandé pardon à Zozime de la peine qu'elle lui avait donnée, elle le pria de revenir l'année suivante, au lieu où il l'avait vue pour la première fois. Elle repassa ensuite le fleuve de la même manière qu'elle l'avait traversé et elle ne voulut accepter de ce que Zozime lui offrait qu'un peu de lentilles. L'année suivante, le saint religieux retourna au désert pour y retrouver Marie, comme il le lui avait promis. Il se proposait de lui demander son nom, question qu'il avait oublié de lui faire jusqu'alors ; mais lorsqu'il fut arrivé au lieu désigné, il la trouva morte. Il aperçut auprès de son corps une inscription écrite sur le sable, qui portait qu'elle s'appelait Marie, qu'elle était morte le jour même qu'elle avait reçu les saints mystères, l'année précédente, et qu'il était prié de l'enterrer dans l'endroit même où elle se trouvait. Pendant que Zozime pensait au moyen de creuser une fosse, on rapporte qu'un lion, qui vint à passer, se chargea du travail et fit, avec ses pattes, un trou suffisant pour recevoir le corps. Après l'avoir dépose dans la terre, il retourna dans son monastère, où il rendit compte des merveilles dont il avait été témoin, et la Vie de la sainte, qui mourut vers l'an 431, âgée d'environ 77 ans.[2]

Marie Cleopas, mère de Jacques le Mineur, Jude et Simon - d'un autre sommet -, qui fit partie des Trois Marie au pied de la croix avec Marie, mère du Christ, et Marie-Madeleine, est fêté aussi le 9 avril (Les Trois Marie).

Le deuxième jour lié à Ferrassières et au 8 décembre est consacrée à sainte Casarie qui vécut chaste dans son mariage avec Valens au Vlème siècle.

Avant 1790, Ferrassières était une paroisse du diocèse de Sisteron et dont l'église, sous le vocable de saint Julien, dépendait de l'abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès- Avignon.

L'occupation connue du site de l'abbaye, le mont Andaon, remonte au néolithique grâce à la découverte d'une tombe en 1919. Une inscription, conservée jusqu'en 1794, atteste, à l'époque romaine, l'existence d'un autel au dieu latin Silvain, et de la villa romaine d'Aulus Talicius Firmanus. La tradition fait remonter au VIème siècle la christianisation du site avec la retraite de sainte Casarie dans une grotte située au sommet du mont Andaon. L'épitaphe de la sainte, brisée au moment de la Révolution. Un fragment fut retrouvé en 1868 qui donne la date de sa mort : 587. Son tombeau devint l'objet d'un culte. Ce n'est qu'à la fin du Xlème siècle qu'une communauté religieuse se constitue approuvée par l'évêque d'Avignon en 982, puis par le pape Grégoire V, en 999, qui confirme aux moines la possession des trois églises Saint-Michel, Saint-André et Saint-Martin sur le mont Andaon. En 1226, l'abbaye qui a pris une grande importance dans la région, passe dans la mouvance royale, quand Louis VIII occupe Avignon en lui refusant toutes prétentions sur la rive droite du Rhône et le mont Andaon. Jean le Bon fortifie l'abbaye et y séjourne à trois reprises. Les XVème et XVIème siècles sont une époque de décadence avec son cortège de guerres et d'épidémies. César Brancas, converti du judaïsme, devient abbé de Saint-André en 1572 mais doit démissionner en 1588, devant l'hostilité des moines. La réforme spirituelle, le renouveau du culte de sainte Casarie arrive avec la congrégation bénédictine de Saint-Maur. Devenue bien national, transformée en hôpital militaire, elle est vendue en 1797 et démolie en grande partie par son propriétaire.

Les Bénédictins de l'Abbaye récitaient cette prière pour la fête de sainte Casarie :

" Prions Dieu, grand et saint, nous venons te supplier au nom de la glorieuse Vierge marie, au nom des apôtres Pierre et Paul, de saint André ainsi que de sainte Casarie et de nos saints pères de l'ordre de saint Benoît, sois toujours notre défenseur et donne à notre temps le don de Ta Paix ! Ô toi qui es vivant aux siècles des siècles ! Amen ! "

Enfin le 8 août. Si l'on se fixait au nouveau calendrier, saint Dominique était tout trouvé. Mais ce n'est pas le cas. Dans l'esprit de pénitence qui accompagne ce triangle de 3 jours, on trouve une sainte Hugoline, née à Verceil ou à Novare en Piémont (Italie) vers 1235 et morte le 16 août 1300 à Verceil, mais fêtée le 8. Elle vécut retirée 47 ans fuyant un père incestueux, se faisant appelée Hugo et habillée en homme.

François de Bourbon (1470-1495), comte de Vendôme, et de Saint-Pol dont dépendaient Vimy et Frévent approchant de Vieille-Chapelle (ancienne Vieze Chapelle) qui fut fondée par des ermites, fils de Jean VIII et d'Isabelle de Beauvau. Trois siècles plus tard, un prince de Beauvau-Craon se maria avec la fille de Zoé Talon, maîtresse de Louis XVIII, prénommée Ugoline qui avait un frère mort à 17 ans qui, lui, portait le prénom d'Ugolin. Agé de sept ans à la mort de son père, François fut placé sous la tutelle de son beau-frère Louis de Joyeuse. François de Bourbon accompagna le roi Charles VIII dans les guerres d'Italie et contribua à la victoire de Fornoue en 495, mais le comte mourut peu après à Verceil en Italie le 30 octobre 1495 à l'âge de 25 ans.

17 janvier - 18 septembre - 19 mai

Après la pénitence, au pain de seigle et à l'eau !

Dans le contexte de ce triangle céréalier, ce 17 janvier, située à Rennes-le-Château où le 17 janvier se manifeste particulièrement, est forcément consacré à saint Antoine, l'ermite ou l'abbé. Près de là, à Limoux, les Antonins avaient un établissement, et un tableau représentant saint Antoine se trouve à Notre-Dame-de-Marceille.

La foire du Trône fut précédée d'une foire aux Pains d'épice : en 957 les religieux de l'abbaye de Saint-Antoine voisine obtinrent le droit de vendre pendant la semaine sainte un pain de seigle mêlé de miel et d'anis, en souvenir de la nourriture de leur patron saint Antoine, ermite dans le désert égyptien au IVème siècle. Constantin le Grand, qui le traitait de Père, et que l'on rencontre au 27 février, lui écrivit de sa propre main pour lui demander le secours de ses prières, en sollicitant comme une faveur quelques mots de réponse à sa tendresse filiale.

Comme saint Antoine, saint Yves, saint guérisseur généraliste et saint le plus célèbre de Bretagne, fêté le 19 mai, menait une vie fort frugale. Ses repas se composaient le plus souvent de pain de seigle, de légumes, fèves ou pois, sans aucun condiment, ni beurre; une fois par an, à Pâques, il mangeait un œuf, parfois deux. Il buvait presque toujours de l'eau pure, très rarement du vin, de la cervoise ou du bouchet, espèce d'hypocras fait d'eau, de sucre et de cannelle. Il jeûnait trois fois par semaine. Il dormait toujours par terre, dans une pièce sans chauffage, n'ayant pour oreiller qu'une pierre, ou, au mieux, un ou deux livres.

Alors que le seigle était cultivé en Bretagne sur 2,5 millions d'hectares au XIXème siècle, il ne représente aujourd'hui que 68 000 hectares.

La Bretagne connaît son miracle du pain de seigle avec l'incendie de la cathédrale de Quimper, le samedi premier février 1620. La foudre tombe sur le toit de l'église le matin. La population qui assiste à l'évènement est persuadée de voir dans les éclairs le diable lui-même. Comme on arrivait pas à éteindre le feu, en dernière résolution, on jeta dans le brasier un pain de sigle de quatre sols, dans lequel on avait mis une hostie consacrée, puis on prit de l'eau bénite avec du lait d'une nourrice. Le Démon fut contraint de quitter la cathédrale On retrouva le pain de seigle intact, la croûte un peu noircie.

Les épis de seigle, surnommé le blé des pauvres, commencent ordinairement à paraître vers la fin d'avril, et les fleurs se développent dans le courant de mai ; mais le temps de l'apparition des épis et de la floraison peut' être retardé lorsque l'hiver s'est prolongé et que le commencement du printemps n'est pas suffisamment chaud. Il en est de même de la maturité du grain : elle varie, selon que la saison est plus ou moins chaude et plus ou moins favorable, depuis les derniers jours de Juin ou les premiers de Juillet jusqu'à la fin de ce mois; mais, en général, elle précède de quinze à vingt jours celle du froment.

Le seigle était la principale nourriture des habitants du Nord, et la majeure partie des paysans dans plus de la moitié de la France ne mange aussi que du pain de seigle ou de méteil, qui est un mélange en quantité â peu près égale de ce dernier et de froment. Il pousse sur les sols pauvres et acides, dans les terres siliceuses, schisteuses et légères. Toujours barbu, l'épi du seigle est formé d'épillets à trois fleurs, dont la médiane est stérile et qui ne porte donc que deux graines. On trouve un épillet à chacun des nœuds.

On appelle ergot le scléroté (stade d'hibernation) du champignon parasite Claviceps purpurea qui s'attaque à certaines céréales et herbes sauvages, et particulièrement au seigle. L'ergot proprement dit est une masse courbée, calviforme, noire-violette de 1 à 6cm de long qui peut se développer à la place d'un grain. Le champignon produit des alcaloïdes psychotropes et toxiques. Ce champignon se développe en deux temps : son cycle actif est suivi d'un cycle de dormance. Le sclérote se sépare de l'épi et tombe. Il germe au printemps en émettant de petits champignons globulaires pédicellés dans lesquels se développent des ascospores filamenteuses. Celles-ci seront disséminées par le vent sur les stigmates du seigle. Les épis ainsi infestés développeront de nouveau de l'ergot. C'était surtout l'ergot nouveau, qui était redoutable, consommé en juillet, août et septembre, juste après la récolte de juillet.

L'intoxication a touché toute la Lorraine à de nombreuses reprises, en particulier 1042, 1089 et 1198, mais alors que l'affection perdure en France et en Europe jusqu'au XIXème siècle, il n'y a plus de cas d'ergotisme en Lorraine à partir du XIIIème siècle. Un des premiers saints invoqué contre l'ergotisme en Lorraine avant saint Antoine avait été saint Goéric ou Goéry, dont les reliques avaient été confiées par Adalbéron II, évêque de Metz, à une communauté de bénédictins d'Epinal aux environs de l'an mil.

Saint Goéry serait né en Aquitaine, dont il aurait été vice-roi, à la fin du VIème siècle. Devenu aveugle, il se rendit auprès d'un de ses parents, Saint Arnould, alors évêque de Metz, pour implorer Saint Etienne. Il fut guéri et fit ériger, en remerciement, une église dédiée à Saint Pierre. Saint Arnould, ayant trouvé en Saint Goëry un successeur, décida de se retirer sur le Saint Mont, auprès de Saint Romaric, près de Remiremont. Saint Goëry devint le 30ème évêque de Metz en 629. Dom Calmet écrit qu'il ne mangeait que du pain de seigle et ne buvait que de l'eau avant le coucher du soleil à l'exception des dimanches et jours de fêtes." Saint Arnould meurt en 640 et son corps est ramené à Metz. Saint Goëry mourut le 19 septembre 643 et fut inhumé à Metz au monastère de Saint Symphorien. Trois siècles plus tard, Thierry de Hamelant fonda sur les rives de la Moselle un monastère dans lequel il fit transférer les reliques de Saint Goéry à l'exception de la tête restée à Metz. La translation des reliques est fêtée le 15 avril. Vers l'an 1000, les fidèles viennent en nombre dans l'église abbatiale à Epinal vénérer les précieuses reliques qui guérissent du mal des ardents. Adalbéron II crée un hôpital en face de l'église où il reçoit les malades.

Mais comme partout en France et en Europe, les foules se mirent, depuis l'épidémie du Dauphiné en 1089 sous la protection de saint Antoine dont les reliques venant d'Alexandrie avaient été données par l'empereur romain à Guilin II qui les confia à l'église de La Motte aux Bois devenue Saint Antoine du Viennois. L'ordre hospitalier des Antonins, au départ laïque puis entièrement religieux sous l'égide de la règle bénédictine, puis des chanoines réguliers de saint Augustin, se spécialisa dans l'assistance des victimes du feu, les hébergeant, les habillant et les nourrissant ; les démembrés étaient en principe seuls admis dans ces établissements spécialisés. La nourriture était probablement plus saine et plus équilibrée qu'au domicile des malades, ce qui permit aux Antonins d'obtenir, les prières aidant, des améliorations et même des guérisons qualifiées de miraculeuses. Les Antonins ou Antonites, ou encore en Lorraine Antonistes avaient le privilège de la quête, ils étaient vêtus d'habits marqués du Tau, agitaient leur clochette pour faire rassembler les populations et avaient le curieux privilège de faire circuler les cochons marqués du Tau, porteurs d'une clochette et ayant les oreilles fendues. Les Chanoines hospitaliers de Saint-Antoine identifient, dès le XIIème siècle, les deux formes, convulsivante et gangreneuse, du mal et établissent un lien avec le pain contaminé. Ils proposent alors dans les hôpitaux de l'Ordre, un pain de meilleure qualité (le grain est passé au crible pour isoler l'ergot) et changent les habitudes alimentaires des malades par un apport en protéines important grâce à la consommation de viande porcine entre autres. En 1596, la Faculté de Marbourg en Allemagne désigne officiellement l'ergot de seigle comme l'unique cause de la maladie.

Le 18 septembre est fêté Méthode de Patara surnommé Eubulus, théologien grec, mort au commencement du quatrième siècle de l'ère chrétienne. Il occupa successivement les sièges épiscopaux d'Olympe et de Patara en Lycie et de Tyr en Phénicie. Il est probable que Méthodius périt pendant la grande persécution de Dioclétien et de Galerius. On a de ce saint : De la Résurrection, contre Origène ; Le Banquet des dix vierges (De l'angélique Virginité et de la Chasteté), écrit en forme de dialogue qui rappelle à la fois le Banquet de Platon et le Cantique des cantiques. Photius prétend qu'il a été interpolé, et qu'on y trouve des traces d'arianisme ; ces traces ont disparu des manuscrits qui existent actuellement. Mais c'est le surnom de Méthode qui nous intéresse ici : Eubulus qui vient du grec Eubouleos, le " bon conseiller ", qui est le nom du dernier des trois fils du roi d'Eleusis Céléos, et frère de Triptolème. Eubouleos, alors qu'il gardait les cochons, fut témoin de l'enlèvement de Koré (Perséphone) par Hadès. A cette occasion, un de ses cochons fut englouti dans la terre par une crevasse. Alors qu'elle cherchait sa fille Coré, Déméter (Mère Orge selon Rober Graves) s'arrêta à Eleusis (" l'arrivée ") sous un déguisement où elle est reçue par Céléos et Métanire. Elle met fin à son jeûne en buvant le kykéon (boisson composée d'eau, d'orge et d'une variété de menthe) proposé par la vieille nourrice sèche Baubô qui poussa des gémissement comme si elle devait accoucher. Pour remercier ses hôtes, Déméter se propose d'immortaliser leur fils Démophon en le plongeant dans le feu. Surprise par Métanire, elle s'interrompt, le charme est rompu et Démophon meurt. Déméter révèle à ses hôtes sa divinité. Elle retrouve ensuite Koré, à Eleusis même : après négociation avec Zeus et Hadès, Koré passera la moitié de chaque année hors des Enfers (c'est le retour du printemps). Dans l'évolution des Mystères, les deux déesses prirent le premier rang. Le dieu s'est effacé, mais il n'a pas cessé d'exister ; on le retrouve sous les noms d'Eubouleos, de Pluton, de Dionysos. Annuellement, il existait deux célébrations des mystères d'Éleusis : les Grands mystères fondés par Eumolpe (ancêtre des Eumolpides), en août, et les Petits mystères au printemps. C'était alors que les prêtres purifiaient les mystes qui devaient boire le kykéon et l'on sacrifiait un cochon à Déméter.

Dans The Road to Eleusis, R. Gordon Wasson, Albert Hofmann et Carl A. P. Ruck ont tenté de résoudre le débat concernant les Mystères d'Eleusis de la Grèce ancienne. Auparavant, Karl Kerényi, R. G. Wasson, ou Robert Graves ont proposé que la phase automnale du rite aurait utilisé une drogue psychoactive. The Road to Eleusis avance une théorie sur la nature du kykeon, la potion sacramentelle. La principale hypothèse des trois auteurs est celle de l'ergot de seigle Claviceps purpurea, collecté par les prêtres hiérophantes sur des orges parasités poussant dans la plaine de Raros près d'Eleusis, qui serait la source de l'ingrédient psychoactif de l'élixir. C. purpurea produit de l'acide lysergique. Albert Hofmann, suggère que les hiérophantes traitaient le C. purpurea par une simple extraction à l'eau, dissolvant les alcaloïdes soulubles contenant l'ergonovine et le méthylergonovine, principaux composants psychoactifs. Rappelons qu'Albert Hoffmann consacra une partie de sa vie à étudier l'ergot de seigle, ce qui lui permit d'inventer le LSD.

L'usage de l'ergot par les sages-femmes comme antalgique semble ancestral même s'il n'est mentionné dans un recueil de plantes médicinales qu'en 1582 par le docteur allemand Adam Lonitzer.

Les Mystères d'Eleusis comportaient justement la représentation de Déméter accouchant d'un enfant. Dans le Télestérion, lors des cérémonies secrètes, avait lieu la représentation de drames sacrés joués devant le néophyte, qui renouvelaient la légende de Déméter et de Koré, la hiérogamie de Zeus et Déméter, la mort et la résurrection de Dionysos. L'assemblée disait à Zeus : " pleus ", et à Déméter : " enfante ". Raros signifierait selon Robert Graves "enfant avorté".

Ainsi le contexte d'utilisation de l'ergot de façon médicinale, de ces effets probables comme l'avortement (Raros) ou favorisant l'accouchement (simulation de Baubô) ainsi que l'existence des cochons, utilisés par les Antonins pour soigner l'ergotisme, dans le mythe et les cérémonies, conduisent à considérer l'hypothèse de l'ergot comme particulièrement intéressante dans l'explication des Mystères d'Eleusis, fêtés à l'équinoxe d'automne selon l'empereur Julien et probablement à partir de ce 18 septembre à l'époque romaine (voir Fêtes romaines), et corrobore le placement de Méthode d'Olympe au 18 septembre dans notre calendrier. On retrouvera un doublet de jours comme le 18/19 septembre avec le calendrier du petit nonagone : les 28/29 septembre.

Le pain de seigle infecté par l'ergot est un véritable pain du diable. Alors que l'hostie est sensée apporter la vie, celui-là apporte la mort et les souffrances de l'enfer sur terre.

Notons que le 19 mai est aussi la fête de Saint Pierre Célestin, le pape Célestin V que Dante place en Enfer parmi les lâches, alors qu'il eut la lucidité de reconnaître qu'il n'était pas taillé pour la fonction, au grand désespoir des Spirituels qui le prenait pour le pape angélique prédit par Joachim de Flore (fêté le 29 mai, voir Petit Calendrier) et Robert d' Uzès, et qu'il eut le malheur d'être enfermé par son secrétaire et successeur Boniface VIII (Anagni, 1230 - Rome, 1303). Il mourut en 1296 dans sa prison de Fumone.

Un lien entre Pierre Célestin et l'ergot passe par la région des Abruzzes. En effet Pierre Angeleri est un "saint des Abruzzes", né soit à Isernia autrefois dans les Abruzzes (aujourd'hui dans la région de Molise qui est une soustraction des Abruzzes depuis 1963) soit à San Angelo Limosano toujours dans les Abruzzes. Dans de nombreux villages de cette région, on honore Saint Antoine abbé, le 17 janvier, souvent représenté avec un porc à ses pieds, guérisseur des animaux et de l'ergotisme ou du zona, le "Feu de Saint-Antoine". A cette occasion, le bétail et des feux étaient bénis.

Jérôme Bosch, Tentation de saint Antoine, vers 1500, Lisbonne

La Festa di Sant'Antonio Abate, 17 Genniao, est fêtée dans la province de Pescara à Bolognano, Caramanico Terme, Pescara même, San Valentino in Abruzzo Citeriore, Loreto Aprutino ; dans la province de Chieti à Casoli, Chieti même, Gessopalena, Ortona, Palena, Crecchio, San Vito Chietino, Villa Santa Maria, Miglianico et d'énormes colonnes de cannes, les farchie, sont allumées le 16 janvier à Fara Filiorum Petri ; dans la province de L’Aquila à Bagno, Villavallelonga, Alfedena, Ateleta, Castel di Sangro, Celano, Cerchio, Collelongo, Ofena, Ortona dei Marsi, Ovindoli, Pescina (patrie de Mazarin), Pescocostanzo, Pizzoli, San Benedetto dei Marsi, Scanno, Secinaro, et le 13 août à Pescocostanzo ; dans la province de Teramo à Arsita, Cermignano.

L’Aquila a son église San Antonio et Pierre Célestin y a son tombeau, mais sa première sépulture fut en l'église San Antonio de Ferentino (Latium).

Le maréchal de Belle-Isle, gouverneur de Metz de 1727 à 1761, entreprit de grands travaux dans sa ville, qui avaient été envisagés par Vauban en 1675. En 1737, l'église Saint-Simon et Saint-Jude fut commencée et terminée en 1741. Elle était affectée à la paroisse couvrant les nouveaux quartiers de Metz, Devant-les-Ponts, Ladonchamps, La Ronde et Ban-Saint-Martin. Son vocable provient peut-être du nom de l'évêque de Metz de l'époque, Monseigneur de Saint-Simon. Saint-Simon est fêté le 28 octobre, ce qui correspond en fait au sommet suisse du grand nonagone. Cette incohérence discrédite le système calendaire nonagonale mais est rattrapée lorsque la paroisse du Ban fut instaurée et son église construite à partir de 1935, terminée en 1948 après la guerre. Cette église est sous le vocable de la Sainte-Croix, fêté depuis des siècles le 14 septembre. Elle relevait une ancienne église de Metz datant du XIIème siècle et détruite en 1816. Certes, 14 n'est pas 18. Mais cette fête durait 8 jours à Jérusalem et à Constantinople, commençant le 13 septembre et finissant le 21, vers l'équinoxe d'automne.

" Le 14 septembre, l'Eglise latine célèbre la fête de " l'Exaltation de la Sainte Croix ". Ce nom peut étonner. Il évoque en fait l'ostention de la relique de la croix qui était proposé à la vénération des fidèles mais cette célébration tire en fait son origine de Jérusalem et de la liturgie des premiers siècles. Elle correspond à l'anniversaire de la dédicace de la Basilique de l'Anastasis et du martyrium le 13 septembre 335. " Au témoignage d'Egérie, la bien nommé [Traces d'anciles], " pèlerine de la fin du IVème siècle à Jérusalem, ce jour avait été choisi en 335 comme anniversaire de la découverte quelques années plus tôt de la relique de la vraie croix : " De ces vénérables églises, on célèbre la dédicace avec une grande solennité, parce que la croix du Seigneur a été découverte ce jour-là. Et c'est la raison pour laquelle que le jour où pour la première fois les vénérables églises susdites seraient consacrées, ce serait le jour où la croix du Seigneur avait été découverte. " La fête durait huit jours et il y avait un grand concours d'évêques et de fidèles, et c'était une fête d'obligation : " ...on croit avoir péché très gravement si l'on n'y assiste pas." mais elle ne mentionne pas une ostention de la croix. C'est avec le lectionnaire arménien de Jérusalem, qui témoigne des usages liturgiques de la ville sainte au Vème siècle, que l'on trouve la mention d'une ostention de la croix : " Le 13 septembre, dédicace des saints lieux de Jérusalem : pendant le premier jour à la sainte Anastasis....le deuxième jour on s'assemble dans le saint Martyrium et ce même jour on montre la vénérable croix à toute l'assemblée ". […] Petit à petit le souvenir de la dédicace se perdit tandis que la fête de la Croix prit la première place. Ainsi au VIème siècle au témoignage d'Alexandre le moine, la fête porte déjà le nom d'Exatation de la sainte Croix. Cette fête se répandit en Orient, et de Constantinople, où elle durait également huit jours, elle se propagea en Occident. Durant le VIème siècle les Romains voyaient les chrétiens orientaux célébrer cette fête avec solennité, le prêtre élevant le bois sacré aux dessus des fidèles et les bénissant en se tournant vers les quatre points cardinaux. Aussi ils désirèrent faire la même chose avec les reliques de la croix qui se trouvait à Rome. A partir du milieu du VIIème, l'Exaltation de la sainte Croix commenca à être célébré sous forme d'un pieux exercice : on proposait à la vénération des fidèles une relique de la vraie croix qui se trouvait dans la basilique Vaticane. Le 14 septembre, était la fête des saints Corneille et Cyprien, mais on trouve une oraison ajoutée : " ad crucem salutandam in sancto Petro " (sacramentaire grégorien de Padoue) Le pape Sergius (687-701) en transférant ce fragment au Latran, pense surtout à le présenter à l'adoration des fidèles. Cette vénération va prendre d'autant plus de poids que Jérusalem a été prise par les Perses en 614 et ils se sont emparés de la relique de la croix. Elle sera ramenée par Héraclius en 630 et face à la menace arabe, elle sera transportée à Constantinople en 633. Le monde chrétien se tourne alors avec intensité vers cette croix du Christ menacée par les événements. A partir de la moitié du VIIème cette fête apparaît dans la plupart des livres liturgiques d'occident (Frère Louis-Marie, Les origines de la fête de l'exaltation de la Sainte Croix).

Les Quatre-Temps d'automne dans la liturgue catholique sont fixés au mercredi, vendredi et samedi, qui suivent le 14 septembre, fête de l'exaltation de la sainte croix, et coïncident avec l'équinoxe d'automne. La croix glorieuse se projette en "croix de nature" selon Dom Pernety en laquelle se croisent l'axe des équinoxes etr celui des solstices. Il apparaît normal que cette fête suive les saisons.

 


[1] http://cgpa64.free.fr/cagots/03/036.htm

[2] Abbé Pétin, Dictionnaire hagiographique, http://books.google.fr/books?id=tmYAAAAAMAAJ&pg=RA1-PA37&lpg=RA1-PA37&dq=p%C3%A9tin+hagiographie&source=web&ots=zGO1Xag9xd&sig=jaPpSMdSKjE4PtkNjgkAcD85cHg&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=10&ct=result#PRA3-PA401,M1

Sources

http://xoomer.alice.it/enioantonio/2006/farchie.html

http://www.abruzzocitta.it/comuni/loretoaprutino.html