Partie IX - Synthèse   Chapitre LXIII - L’étoile hermétique   Alchimie et Astrologie   
SERPENT ROUGE VIRGILE RENNES LE CHATEAU ALCHIMIE ASTROLOGIE

L'alchimiste ne recherche pas l'or, mais la résurrection à partir du plomb.

La correspondance des planètes avec des métaux est définie ici par Olympiodore, néoplatonicien du VIe siècle, attribue le plomb à Saturne ; l'électrum, alliage d'or et d'argent regardé comme un métal distinct, à Jupiter ; le fer à Mars ; l'or au Soleil ; l'airain ou cuivre à Vénus ; l'étain à Hermès (planète Mercure) ; l'argent à la Lune. La liste rapportée par Olympiodore établit exactement les mêmes correspondances entre métaux et planètes que la liste (anonyme) qui se trouve au début du Marcianus 299, le manuscrit le plus ancien (Xème-XIème siècle) et le plus important du recueil des alchimistes grecs.

Au sujet de la boue : Terre et Eau

Le plus ancien document occidental connu contenant un cycle d'illustrations alchimiques, celles-ci accompagnant deux textes écrits en néerlandais, est constitué du Livre des secrets de dame alchimie de Constantinus ainsi qu'un autre sans titre de Gratheus.

Le texte et les images ont été conçus de manière unitaire. La première illustartion s'articule selon une géométrie métaphysique qui remonte à Platon et à Aristote et que l'on retrouve à la même époque dans l'Ars magna de Raymond Lulle. Selon Obrist un traité alchimique pseudo-platonicien pourrait en être une des sources. Le cercle y est présenté comme le symbole du feu, de la quintessence, du mouvement circulaire éternel en opposition au triangle correspondant, lui, à la terre, aux éléments matériels plus grossiers.

Il est évident que Constantinus établit un rapport de ce type dans cette image qui cherche à exprimer au travers de figures abstraites, comme chez Lulle, les relations entre les sphères célestes et le monde terrestre. De tels schémas cosmologiques matérialisent la double entité du macrocosme et la pierre philosophai en y présentant de manière allégorique les agents de la transmutation, ici le mercure comme matière première (le triangle) et le et le mercure sublimé (le cercle). Le triangle qui est entouré de noms de villes et de continents: Asie, Babylone, Byzance, Jérusalem, Europe, Afrique, Rome et Carthage, pourrait évoquer la Méditerranée. Cependant, traditionnellement, cette figure avec sa pointe vers le haut, est celle du feu. Ce schéma suggère donc, c'est une possibilité, que la terre et l'eau qui, à l'origine de l'œuvre, sont confondus dans le chaos primordial seront, en cours d'opération, sous l'effet de l'agent igné, transformés en élément subtil (l'air) qui s'élève dans le vase. Cette quintessence constitue la partie supérieure du dessin. Une allégorisation similaire se retrouvera dans L'Aurora consurgens. Elle remonte aux alchimistes grecs et vise à expliquer comment le feu agissant sur la matière première, ce chaos de terre et d'eau (dans le ventre de la mère) en fait naître le pneuma. De ce pneuma naîtra l'enfant des philosophes qui est associé au Christ. Il n'y a pas de contradiction entre la notion de mer et celle de feu évoquée par le triangle. En effet, cette partie inférieure de l'image désigne le contraire de la quintessence : les matières impures, les métaux vils, le soufre grossier en d'autres mots Lucifer et l'enfer. Un texte postérieur précise à ce sujet que "les distillations par lesquelles Mercure est purifié de toute impureté terrestre, sont nécessaires, et que cela est Lucifer qui tombe comme une terre immonde et maudite d'un ciel d'or" (Jacques van Lennep, Alchimie: contribution à l'histoire de l'art alchimique, 1985).

Le magistère

Cet essai de mise en parallèle de l'étoile hermétique datée avec le processus alchimique est réalisé à partir des travaux du site http://herve.delboy.perso.sfr.fr et de Paulette Duval : La Pensée alchimique et le conte du Graal (Autour de Rennes : une étoile à deux niveaux).

" Un représente le serpent Ouroboros ; deux, le Rebis ; trois, le Compost et quatre, la Pierre qui a en soi les éléments " ou encore " Un est le premier Mercure, deux, le Rebis. Trois, le Compost ", c'est-à-dire le Mixte formé de l'homme double igné de Basile et du premier Mercure. L'ensemble forme le Mercure philosophique ou Mercure animé.

Première oeuvre

Le tour de roue et demi correspond à 18 mois car, aux dires de Lenglet-Dufresnoy, cette voie se fait par le double mercure philosophique. Par là, l'Oeuvre s'accomplit en huit jours [la voie sèche], au lieu qu'il faut près de dix-huit mois pour la première voie. Un tour depuis le 25 octobre et un demi tour jusqu'au 25 avril.

Suivant les éléments du terrain, tout semble commencer pour ce troisième oeuvre par les Poissons. En fait nous verrons que l'oeuvre débute au Scorpion au 25 octobre, jour de la saint Crépin patron des cordonniers, fabricants de sandales (Super-étoile - Saint-Bérain-sur-Dheune).

La Balance et le Scorpions formaient autrefois un seul signe. La Balance était les pinces du Scorpions. Le Scorpion fait partie de la croix des fixes avec le Taureau, le Lion et le Verseau. En Mésopotamie, l'année primitive commençait au mois de septembre-octobre (Teshrit). L'homme-scorpion, les bras levés, marquait le soleil renaissant.

Du Scorpion au Taureau, au premier tour de roue, une " nuit " de maturation où apparaissent les Villedieu à Sainte-Foy-Saint-Sulpice et près de Saint-Flour (Super-étoile).

Le lever de Vénus, maîtresse du signe du Taureau, qui succède à la nuit des Poissons annonce le lever du soleil, la venue de l'Epoux, à l'Orient. Il s'agit là de l'étoile du compost (qui n'est pas le compost philosophal que l'on verra par la suite) ou Compostelle marque distinctive de la fin réussie de la première opération de l'œuvre (la dissolution). Quant au signe, il possède le même sens hermétique que l'antimoine saturnin d'Artéphius, une des parties de Saturne. L'étoile qui brille sur la Vierge mystique est la même que l'étoile du Berger (Vénus), le matin, à l'aurore. Vénus n'est visible qu'avant le lever du soleil lorsque le ciel blanchit puis jaunira au lever du soleil. Vénus et Saturne se trouvent souvent liés sous la plume des alchimistes, dans la phase de putréfaction qui suit l'infusion du Soufre dans le Mercure commun.

Cette " résurrection " correspondrait au mercure blanc qui naît du sombre Saturne du 25 avril. Ce mercure blanc serait bien le premier mercure assimilé à la rosée, comme le fait Olympiodore, apparaissant sur les planches du Mutus Liber entre bélier et taureau là où se trouve notre Saturne. Après la résurrection, qui, en interprétant chrétiennement le terme, si on place la Passion du Christ au 25 avril date extrême, se produit dans le signe du Taureau, la terre ne sera plus veuve ou stérile, et chaque grain de blé en fournira cent.

Ce premier mercure - placé au 25 avril - est représenté par une lune à l'envers comme une projection de la lune du 25 octobre qui est justement le sommet opposé au 25 avril.

Il apparaît cohérent que Jupiter se place avant Saturne : " Le nombre 17 […] est lié très vraisemblablement à l'œuf cosmique, au Tout : Osiris mourait un 17 [...]. Jupiter aussi, maître des Poissons astrologiques, doit avoir pour nombre 17 ; il est le Tout, chez Zozime. Nous aurions donc le complexe : mort, signe des Poissons, œuf cosmique-Jupiter. Cela semble confirmé par la présence de ce poisson de lapis lazuli véritable dans le tombeau de Khabekhnet à Deir el Medina, datant de la XIXème dynastie (1309-1194) et qui représente Osiris.

L'arcane XIII du Tarot est l'image de la putréfaction. La véritable dissolution est celle qui s'opère au début du 3ème oeuvre, lorsque les substances mises en présence vont subir la Passion.

Sous les pieds de la Mort, on voit les deux parties du Rebis, pour l'instant évidemment séparées : sous le pied, tête de femme ; à côté de la pointe de la lame, tête d'homme. C'est déjà là assigner les futurs domiciles des parties du prochain Rebis : la femme se placera en terre et formera le Corps de la Pierre ; l'homme conservera une ponticité particulière, restant infusé dans le Mercure avant que sonne l'heure de la réincrudation.

Les têtes coupées rappellent celle de saint Jean-Baptiste dont l'invention est marquée principalement au 24 février, dans le signe des Poissons.

Instruits par une révélation, deux moines étant allés à Jérusalem pour y visiter les saints lieux, se transportèrent à l'ancien emplacement du palais d'Hérode. Après avoir cherché avec ardeur le Chef sacré de saint Jean-Baptiste qu'on y avait inhumé sans le corps, par l'ordre de l'implacable Hérodiade, ils furent assez heureux pour le découvrir. Ils le placèrent alors dans un sac, puis ils s'acheminèrent vers leur pays. En route, ils rencontrèrent un pauvre potier qui, pour les soulager, se chargea quelque temps de leur fardeau; mais bientôt, informé du trésor que le sac renfermait, ce compagnon de voyage infidèle s'enfuit à Émèse, sa patrie, emportant avec lui la relique. An moment de mourir, il recommanda à sa sœur d'entourer l'auguste Chef d'une profonde vénération et, lorsqu'elle même viendrait à succomber, de ne le remettre qu'à une personne entièrement digne par sa piété de recevoir cet inestimable dépôt. C'est ainsi que le Chef sacré du Précurseur passa de mains en mains, jusqu'au moment où un moine arien, qui habitait un monastère nommé Spelaeum, c'est-à-dire antre ou grotte, et situé dans les environs d'Emèse, en devint l'indigne possesseur. S'attribuant faussement la gloire des nombreux miracles opérés, chaque jour, par la puissance de cette relique, il se faisait passer, aux yeux du peuple, pour un saint personnage. Mais Dieu permit bientôt que la fraude fût découverte. Chassé brusquement de la ville d'Emèse, ce moine hérétique n'eut pas le temps d'emporter la vénérable relique. Elle demeura longtemps enterrée dans le couvent, et ne revit le jour qu'à l'époque où saint Jean-Baptiste lui-même en révéla la présence à un pieux abbé, nommé Marcel. L'année et le jour de cette Invention sont diversement indiqués par les auteurs qui en ont traité. La chronique Alexandrine donne la date du 18 février 483 ; les ménologes grecs et les martyrologes latins, celle du 24 du même mois; mais, d'après du Cange, il est aisé d'expliquer ces divergences : la première de ces deux dates se rapportant, selon les termes formels du traité manuscrit de la seconde Invention, au jour même de cette Invention, et la deuxième à celui de la translation solennelle de la relique au Diaconicon, ou sacristie, translation faite seulement six jours après par l'évêque du pays. Le ménologe ajoute que, le 24 février, les Grecs célèbrent la fête de la première et de la seconde Invention. Le nouveau martyrologe romain parle seulement de la première à cette date; mais l'ancien, donné au public par Rosweld, savant Jésuite vivant an XVIIe siècle, dit, d'une manière générale, qu'on solennisait, en ce jour, la fête de l'Invention du Chef du Précurseur; ce qui fait présumer à du Cange que le mot Première a été introduit, depuis, par les rédacteurs du nouveau martyrologe romain chargés de l'augmenter et de le réformer, et qu'ils ont qualifié de Seconde celle qui se trouve fixée au 29 août dans d'autres martyrologes.

La première date correspond à peu près à l'entrée du Soleil dans le signe des Poissons. Par cabale, ce signe est celui où s'opère la phase finale de réincrudation du Soufre, c'est-à-dire celle où la lumière jaillit définitivement des ténèbres. Comment l'Invention du Chef de Jean ne pourrait-il pas convenir à cet événement ? Quant au 29 août, il correspond au passage du Soleil dans le premier décan de la Vierge.

Walon de Sarton fait coup double, puisque non seulement il invente la relique de saint Georges mais aussi celle de saint Jean Baptiste, qu'il apportera à Amiens ! Ces trouvailles de Sarton ont quelque chose des deux vases dont parle Cyliani en son Hermès Dévoilé, écrit au XIXe siècle, ouvrage qui n'a pas livré encore tous ses secrets. Cyliani y écrit " Je vis alors deux superbes vases en cristal reposant chacun sur un piédestal du plus beau marbre de Carrara. L'un de ces vases était en forme d'urne, surmonté d'une couronne en or à 4 fleurons; on avait écrit en lettres gravées dessus: Matière contenant les deux natures métalliques. L'autre vase en cristal était un grand bocal bouché à l'émeri, d'une forte épaisseur, on avait gravé pareillement dessus ce qui suit: Esprit astral ou esprit ardent, qui est une déjection de l'étoile polaire. Ce vase était surmonté d'une couronne d'argent ornée de 9 étoiles brillantes. "

Le vase fait en marbre de Carrare cache la Terre alchimique et qu'elle peut être rapprochée de la relique de Georges [fêté le 23 avril, bien proche du 25], par l'assonance phonétique entre Georgios et georgion (champ cultivé) où l'on peut voir la terre feuillée des Sages, appelée encore terre sigillée [l'ouverture de cette terre est à l'image de saint Georges terrassant le dragon, allégorie de la disparition du vieux Mercure]. L'autre vase ressortit du dissolvant puisqu'il est appelé esprit astral ou esprit ardent : il se rapporte à saint Jean Baptiste. Il est surnommé le Baptiste : le thème du baptême est omniprésent dans les textes alchimiques, qui associent invariablement l'EAU au FEU. Jean ne dit pas autre chose puisqu'il assure que le Christ "...vous baptisera du Saint Esprit et de feu. " N'est-ce pas là, en vérité, annoncer l'incarnation de l'Âme dans le Corps, c'est-à-dire la réincrudation ? Jean subit la décapitation, autre thème récurrent de la symbolique alchimique ou la décollation est assimilée à la tête de corbeau, à la putréfaction.

Le 24 février est aussi la fête du Regifugium ou la " fuite du roi " qui fait penser au fugitif mercure. Le trait principal du Mercure commun est l'inconstance, la volatilité et qu'il est de toute importance qu'il trouve un tiers-agent pour assagir cet enfant turbulent.

Azoth (Auzils ?) est le nom que quelques Chymistes vulgaires ont donné à un précipité de mercure commun, ou vulgaire, fait (comme ils le disent) per se. On peut risquer un rapprochement avec Zetho(s), fils de Zeus et d'Antiope, frère jumeau d'Amphion ; ils furent abandonnés tous deux sur le mont Cithéron, mont de Béotie célèbre par ses troupeaux et théâtre des orgies des Bacchantes. Amphion doit être rapproché d'Orphée car il fut remarqué par Apollon qui lui offrit une lyre. La légende affirme que Zéthos et Amphion tuèrent Lycos, fils de Cadmos, et attachèrent son épouse, Dircé, par les cheveux aux cornes d'un taureau sauvage qui la traîna sur les rochers jusqu'à ce que mort s'ensuive. On ajoute qu'Amphion fut tué par les traits justiciers d'Apollon et d'Artémis pour avoir insulté leur mère, Léto. On a vu que le châtiment de Dircé sert de modèle a celui de saint Saturnin et de saint Marc (Au niveau de la sole).

Rebis ou deuxième oeuvre

Le Rebis semble prendre origine dans le premier oeuvre précédent.

Le Rebis n'est qu'un état intermédiaire où les matières ne sont que juxtaposées, si l'on peut dire, amalgamées si l'on préfère, au lieu qu'elles soient en conjonction radicale, ce qui est le but de la deuxième partie de la Grande Coction. Et à quelle phase de l'oeuvre se rapporte le Rebis ou Anrogyne ? L'étymologie d'Hermaphrodite même ne peut prêter à confusion : il s'agit bien de l'union de Vénus et de Mercure. De quelle Vénus s'agit- il ? A cette question, les alchimistes n'ont jamais apporté de réponse claire. Les uns en tiennent pour Vesper, d'autres pour Lucifer.

L'Azoth blanchit l'Airain, c'est-à-dire le premier état du Rebis. Cette fontaine d'eau vive constitue le vase secret de l'oeuvre, le véritable Athanor des Sages qui, vers la fin, verra en son centre, au sein de géodes, se former le Basileus.

Les éléments du Rebis, réduits à des monstres hideux, en cette époque où la dissolution est en cours et où le Mercure triomphe par sa ponticité. Nous sommes ici à peu près dans le signe du Cancer. Les ailes que l'on devine à ces Soufres, leur queue en forme de serpent annoncent l'évolution prochaine vers l'état de serpents purs, placés sous le joug du caducée des Gémeaux. La sortie du tombeau des éléments du Rebis ne peut que coïncider avec l'apparition du Lait de Vierge qui constitue sa nourriture.

Le métamorphisme en cours, qui, des serpents, fera une sirène, avant qu'elle ne devienne l'escarboucle des Sages. Pour les Grecs, l'escarboucle est une pierre marine que leur alchimie fabriquait de biles d'animaux marins, poissons et cétacés et est appelée par eux pourpre marine (cf pelagia : coquillage dont on tirait la pourpre). L'escarboucle, pierre rouge, est associée à Mars de par sa couleur, planète nommée Horus le rouge par les Egyptiens et placée à côté du signe du Capricorne dans le Zodiaque de Denderah.

La sirène intervient dans la planche 3 du Mutus Liber présidée par Jupiter. Il surmonte la scène centrale représentant une pèche et Neptune (indication du signe des Poissons ?). Cette scène est entourée par le bélier et le taureau qui marque la date suivante (25 avril). Au-delà, le cercle extérieur représente la sirène (Cancer) qui est péchée tandis qu'une femme tend un filet pour l'attraper. Ce cercle est présidé à l'opposé par un paon dont l'apparition des couleurs annonce la seconde couronne.

Le signe du Cancer évoque les eaux placentaires de la gestation qui, une fois franchies, feront passer l'embryon précédemment formé, dans le signe du LION, celui de l'or, première expression de l'homme individué. Ce germe hermaphrodite de la pierre naissante est pour ces raisons nommé " poisson de notre mer " par les alchimistes. Le Cancer est le lieu de formation et de conjonction encore instable du Rebis. La planète Mercure est placée au-dessus du Lion et près du scarabée qui symbolise le Cancer dans le Zodiaque de Denderah.

En astrologie, Mercure est, dans le Cancer, le Maître dans le Bon Démon (ou maison 11) - l'Asmodée de Lesage (Sarzeau, 1668 - Boulogne-sur-Mer, 1747) est un bon petit démon boîteux. Mercure doit être considéré comme commun avec n'importe quel groupe de planètes avec lequel il forme une configuration, comme dispensateur d'enfants chaque fois qu'il est oriental et comme celui qui prive d'enfants chaque fois qu'il est occidental. En bonne configuration il annonce donc des naissances.

Mercure a un second domicile, la Vierge, consacrée à la croissance et au développement de l'embryon hermétique. Ce que les Gémeaux promettent, la Vierge en assure donc la promotion. Il n'est donc point étonnant que la Vierge soit le lieu d'exaltation du Mercure, l'agent de maturation et de minéralisation par excellence, en même temps que ce signe est le lieu de chute de Vénus, chose normale là encore, puisque dans son parcours diurne, Vénus, à cette époque de l'oeuvre, franchit le Milieu du Ciel et se métamorphose peu à peu en Terre. Dans notre cas, Vénus est en chute dans la Vierge, c'est la chute de l'Ange, de Lucifer, étoile du matin et la Vénus hermétique.

La Vierge est cet endroit du zodiaque où le Rebis mûrit et s'accroît, par transformation progressive de la forme du Mercure en eau permanente résolutive ; elle porte alors le nom de Lait de Vierge.

Au sommet suivant, la Lune est en chute dans le Scorpion, c'est-à-dire à l'époque où la cuisson du Rebis est en plein ; suite logique.

Enfin au 25 décembre, c'est Horus qui représente le Rebis, fils d'Isis et d'Osiris. Le soleil et la lune sont appelés les yeux d'Horus. Le feu qui détruit toutes choses construit celle-ci. A tout le reste il apporte la mort, et à ceci la vie. C'est ici l'unique Phénix qui est restauré par le feu, rénové par les flammes, qui sort des cendres, rendu à une vie nouvelle. Le phénix est synonyme de Pierre au blanc, mais il ne faut pas l'entendre de la façon habituelle qu'ont les alchimistes. L'oiseau Bennu dont les Grecs firent le Phénix était un épithète d'Horus. La nature royale du Rebis est affirmée par la couronne que porte le Basileus. Ou Pharaon car tout pharaon égyptien est un Horus incarné, porteur de la double couronne. Le Hedjet était une couronne blanche représentant le royaume de la Haute Egypte. Elle ressemblait à une mitre blanche de forme ovoïde. Le Decheret était une couronne rouge représentant le royaume de la Basse Egypte. Unie à la couronne de Haute Egypte, elles formaient le Skhemty ou Pschent, symbole de l'Egypte unifiée.

Voir Horus dans une telle position est pleinement justifié.

Pour Drewerman, " c'est précisément cette virtuosité des Egyptiens à unir de vivantes contradictions (néanmoins associées pour décrire la plénitude du réel dans sa totalité) qui se révèle dans la fusion des deux mythes celui de Rê et celui d'Osiris, 2000 ans avant Jésus-Christ déjà, en un symbole religieux d'unification des contraires, d'une complexité et d'une prégnance inouïes " (Muriel Laharie, Le sacré et le religieux: expression dans la psychose, 1996).

Le noble Thériaque n'est autre que le Rebis qui, dans un certain sens est le premier état de la Pierre, ce que désignent les alchimistes comme la deuxième couronne [déalbation]. C'est celle-là même que l'on peut distinguer à la droite du Bouvier : la Couronne boréale. Elle se signale à l'attention par neuf étoiles, visibles à l'oeil nu. L'astre le plus lumineux en est la Perle, connue aussi comme Gemma, Margarita ou encore Alphecca (Autour de Rennes : Retire-moi de la boue). La première couronne est bien cette " œuvre " au noir du 3ème Œuvre qu'il faut d'abord mener à bien [répétons que la putréfaction est la solution de la conjonction] ; la deuxième couronne du 3ème Œuvre se devine à l'apparition des couleurs de la queue de paon. Autrement dit se succèdent l'Airain des Sages, c'est-à-dire le Rebis dont la naissance se fait dans l'obscurité de la putréfaction ; la conjonction radicale des deux éléments - Gabricius et Beja - signant l'arrivée de la blancheur, annoncée elle-même par les couleurs de la queue de paon qui marquent quelque irisation.

Le Mercure est d'abord un Mixte bâti à AIR et EAU. Le Rebis [l'Airain, l'homme double igné de Basile Valentin, l'homunculus de Paracelse sous des dehors kabbalistique et ésotérique, l'androgyne hermétique] y introduit un embryon de TERRE. C'est le " super Mixte " Rebis, Mercure qui représente le Compost philosophal ou véritable double Mercure.

Le petit roi, le Basileus émerge de la fontaine d'eau mercurielle. Mais ce poisson est plus que le Soufre rouge, une composante du Rebis, le mot dauphin l'annonçant. Il est aussi appelé poisson pilote ou rémora car il ne s'agit que de la forme prise par la coagulation de l'eau mercurielle, laquelle, comme l'a écrit Flamel, procède de l'écume de la mer rouge et de la graisse du vent mercuriel. La graisse du vent mercuriel est le Soufre rouge ; l'écume de la mer rouge peut se rapporter au Soufre blanc. Il faut en retenir que le Roi couronné n'est pas encore la Pierre et qu'il s'agit d'un symbole qui se rapporte à l'apparition du Soufre rouge sur le Corps de la Pierre. Ce poisson, il nous faudra le préparer, l'assaisonner et le cuire ; " échénéis " se rapproche d'un mot crypté dans un texte attribué à Artephius (Livre Secret) et à N. Flamel. Il est diversement comparé à la fève (noir bleuâtre), à un cocon (tunica = coque, coquille), au chabot, petit poisson noirâtre, au basilic, i.e. regulus ou petit roi, à la sole (la palaja sicilienne). La solea latine est aussi sandale, pantoufle, garniture de sabot, sabot. On notera que Fulcanelli, dans le Mystère des Cathédrales, parle du sabot : il s'agit d'un jeu de cabale sur le crapaud, par le biais de Batrakiou désigne la partie supérieure du sabot d'un cheval, la grenouille ou un poisson plat. C'est assez dire si le chabot désigne l'un des états du Soufre rouge des philosophes. Selon le savoir des Alexandrins, la sole est une moitié de poisson, depuis que Moïse a partagé la Mer rouge, il en faut deux pour en faire un entier.

Troisième oeuvre

Après avoir fait un tour nous en recommençons un. Le travail n'est pas fini et se poursuit jusqu'aux Caunettes où nous sommes déjà passés.

Selon le psychanalyste Leyne, " Horus devient Osiris, illustrant la socialisation par la loi, contre la mère-nature symbolisée par Isis, contre le père féroce figuré par Seth, le " Père mort selon la Loi ", c'est-à- dire Osiris permet d'instaurer un ordre " divin " car, transcendant le désir humain individuel, il s'impose à tous ".

De manière plus globale, le rituel funéraire lui-même devient, comme le dit Schwarz, le ciment des générations : " La mort renverse les rôles, change le protagonisme des générations qui se relient ainsi grâce à la solidarité des rituels. Si le père a engendré charnellement le fils, le fils devenu prêtre officiant ouvre au père défunt les portes d'une nouvelle vie spirituelle : l'ancien enfant devient père spirituel de son géniteur terrestre. Le rite active le cycle de solidarité entre générations, qui reçoivent l'une et l'autre ce dont elles ont besoin " (Muriel Laharie, Le sacré et le religieux: expression dans la psychose, 1996).

Le Hemhem est une couronne divine et royale, elle était constituée de trois couronnes d'atef, et portée par les rois défunts et certains dieux enfants. Harpocrate en est quelquefois représenté coiffé. Aucune représentation d'Osiris avec cette couronne n'a été retrouvée même si elle symbolise la résurrection. Saturne est parfois défini comme le père d'Osiris. Ainsi Saturne met au monde Osiris sous la forme d'Harpocrate coiffé de la triple couronne de résurrection. L'Atef se compose d'une couronne blanche avec de chaque côté une plume d'autruche. Elle était souvent portée par Osiris, symbole d'éternité et de justice, tel la dieu ouvrant les portes du Douat (paradis) au juste ayant été jugé (pagesperso-orange.fr/osiris-seth/ - Insignes royaux). La couronne Hemhem fait pendant à la tiare à triples couronnes que Benoît XII aurait instituée peu avant sa mort le 25 avril 1342 (Les Chymistes ont appelé la pierre philosophale pierre benoîte). La triple couronne marque dans L'Enfant hermaphrodite, la fin : car la fin couronne l’Œuvre ; et les trois couronnes montrent en outre que la Pierre de Teinture Philosophique peut triompher des trois règnes, végétal, animal et minéral, et les ennoblir.

Il y a, dans l'art hermétique comme dans le régime féodal, une hiérarchie des couronnes. [...] Innombrables sont les gravures alchimiques qui nous présentent le Rébis ou l'Hermaphrodite couronné, une vierge nue couronnée ou la Vierge Marie couronnée, une sirène couronnée, des amants couronnés jusque dans leurs états amoureux, le "Seigneur de la Forêt" (expression du philosophe alchmiste Lambsprinck) couronné, mais aussi l'aigle, ou le serpent, ou le lion couronné, et même l'oeuf couronné. Toute manipulation réussie, toute apparition propice d'une couleur, toute étape atteinte de l'Oeuvre mérite sa couronne, jusqu'à l'obtention de la "tiare pontificale", triple couronne de la projection

(Thierry Miguet, Sur le balcon de l'ordre du Saint Esprit de Besançon, Mélanges Roland Fietier, 1984 - books.google.fr).

Saturne, appelée Horus le Taureau par les Egyptiens, est placé dans ce signe dans notre configuration.

L'alchimiste Northon, maître de Philalèthe, tourne dans l'autre sens du notre. " Ce Saturne, l'aïeul des planètes philosophiques, qui tient déjà réellement, enfermé dans son ventre, l'Enfant d'or du Soleil, suit immédiatement Mercure dans l'ordre de succession, et reste sept fois sept jours au gouvernement, où ensuite son prédécesseur Mercure, obtenant l'aide du Mercure céleste, contraint ce Saturne paralysé à vomir le Fils du Soleil qu'il avait avalé et que Mercure avait fait, et à le remettre intact à son successeur au gouvernement, Jupiter. "

Nous voyons s'afficher au centre de la lame VII du Chariot un blason où l'on reconnaît le Taureau, au centre duquel on parvient à distinguer une forme : celle d'un coeur que les alchimistes nomment leur Soufre rouge qui est aussi leur teinture. Le chariot, c'est d'abord le char. Son conducteur est tout-puissant et l'on ne peut qu'y voir notre Mercure allié au Rebis : c'est nommer le Compost philosophal comme en témoigne la couleur bleue du bras droit du conducteur royal, désignant le Corps de la Pierre, et son bras gauche, de couleur rouge, désignant cette teinture qui se projette dans l'escarboucle des Sages. Ce roi ne porte pas de fouet, mais un sceptre. C'est à bon droit que les hermétistes disent retrouver avec la lame VII l'Amoureux de la lame VI. Il a rajeuni car le processus à l'oeuvre est ce que les alchimistes appellent la réincrudation. C'est donc une forme plus évoluée du Rebis que présente le septième arcane. Le septième arcane du Tarot se rapporte à l'évolution du Compost philosophal dans le vase de nature, à une époque où le Soufre se fait Mercure et inversement, rendant ainsi tout son sens à la devise alchimique bien connue : " Solve et Coagula ".

Ce Saturne, l'aïeul des planètes philosophiques, qui tient déjà réellement, enfermé dans son ventre, l'Enfant d'or du Soleil. A la fin, la pierre étésienne est donc l'équivalent de celle du " mercure " " accouché " par le sombre Saturne, comme la lumière surgit de la nuit ", et l'Un du Tout. "

Comme le dit Magophon : " La quinzième et dernière planche représente l'apothéose de Saturne, victorieux de son fils Jupiter qui l'avait détrôné, et gît, inerte, sur le sol. C'est la solarisation du plus vil des métaux, sa résurrection et sa glorification dans la lumière. Les deux branches d'églantier du frontispice sont chargées de baies rouges et de baies blanches remplies de semences actives dont chacune a le pouvoir de muer en or ou en argent tous les métaux impurs. "

Rouge et blanc émanché comme le blason de la cité de Palaja.

Palaja au centre du Sceau

Pelagia était le nom d'un coquillage dont on tirait la pourpre. Pierre sanguine rouge, élixir de vie, la Pierre Philosophale est une poudre rouge, lourde, transformant les impuretés de la Nature. Les alchimistes l'appellent Sang, or pourpre, Corail rouge, Soufre rouge.

Isis Pelagia inventa la voile. La constellation des Voiles sont bordées à l'ouest par la Poupe, au sud par la Carène, à l'est par le Centaure, et au nord par la Machine pneumatique et la Boussole. Le symbolisme du mot " voile " peut s'entendre de deux manières, dans le Livre Secret d'Artéphius. La voile [istion] se rapproche de istos [mât de navire] et aussi d'un rouleau vertical d'où partaient les fils de la chaîne sur un métier de tisserand. Nous retrouvons le symbolisme de la fileuse sur lequel nous ne trouvons plus lieu d'insister [en bref, elle file sa laine comme l'Artiste doit " filer " son Mercure, c'est-à-dire doit le rendre bien fluide, comme de l'eau]. On peut y rattacher, par analogie, la toile d'Araignée [Arachné de Fulcanelli] et le cellule d'abeille [partie élémentaire d'une ruche (Buc)]. A la voile elle-même s'ajoute le vent qui vient la gonfler et qui assure le déplacement du bateau, c'est-à- dire qui tourne la roue [feu de roue].

Dans la grande invocation d'Oxyrhynchos la déesse porte les épithètes cultuelles de Guide, et de Pilote. De telles appellations rappellent le rôle que jouait Isis-Sothis dans l'astrologie égyptienne, " Soleil féminin, pilote de la barque solaire, diadème au front de son père, mère, fille ou sœur du soleil ", tandis qu'Hathor est Vénus. L'abondance des lampes découvertes dans les sanctuaires des dieux égyptiens souligne aussi cette relation de Sarapis et d'Isis avec la lumière (Yves Grandjean, Une nouvelle arétalogie d'Isis à Maronée, Volume 49, 1975).

Les cheveux évoquent toujours la sortie de la phase de dissolution [putréfaction] et donnent à la matière l'apparence [réelle ou éidétique] d'un iris. Par son nom grec, komê, elle prend aussi le sens de " chevelure d'une comète " et désigne par là le principe volatil de l'oeuvre [humide radical métallique]. Les cheveux filant au vent sont en outre la marque du Mercure " fluent ", indiquant la parfaite solution de la matière. Le nitre s'avère indispensable au magistère. C'est, en effet, le nitre fixé qui constitue l'alkali dont l'Artiste a besoin pour préparer son Mercure. Ce nitre est des parties de Vénus-Aphrodite [ce qui explique la raison de l'offrande que Bérénice fit à Aphrodite de sa chevelure]. Quant à l'Arsenic, c'est l'hiéroglyphe de la substance incombustible que Paracelse nomma SEL, là où d'autres auteurs l'ont nommé Corps. La constellation de la Chevelure de Bérénice se trouve de l'autre côté du Bouvier par rapport à la Couronne boréale (Autour de Rennes : Retire-moi de la boue).

Le Soleil et l'Or

Dans le Mystère des cathédrales, Fulcanelli écrit : " Dans une famille amie où nous fûmes invité à partager le gâteau, nous vîmes sur la croûte, non sans quelque surprise, un chêne développer ses branches, au lieu des marques en losange qui y figurent d'ordinaire. Au baigneur on avait substitué un poisson de porcelaine, et ce poisson était une sole [lat. sol, solis, le soleil]. "

Astrologie

Pour un Grec ou un Romain, le calendrier ne se comprend bien que par rapport au zodiaque : les deux systèmes ont une logique commune. En ce qui concerne plus particulièrement Virgile, on sait l'intérêt, la ferveur même, qu'il avait pour les spéculations astrologiques. Il le manifeste déjà dans le début de la Ière Géorgique; et j'espère avoir contribué à établir, dans ma thèse, que la symbolique héroïque, solaire et initiatique de l'Énéide est prolongée et explicitée par une symbolique zodiacale : Énée traverse les 12 livres de l'Énéide comme le soleil traverse les 12 signes du zodiaque (Philippe Walter, Mythologies du porc, 1999).

Enée serait ce soleil au centre du sceau né du tombeau d'Anchise, dont le nom signifierait, selon Fulgence, "habitant la demeure du père" en grec : ano scenon.

Les vers de l'hymne V de l'auteur chrétien Prudence évoquent l'aurore qui se lève sur les ruines de Troie lorsqu'Énée, tel un berger sa brebis, charge son père Anchise sur ses épaules, dans l' attitude du Bon Pasteur pour des lecteurs chrétiens: "Et déjà Lucifer s'élevait sur les plus hauts monts de l'Ida, nous amenait le jour ". Lucifer - qui, pour Prudence désigne seulement, suivant l'usage classique, l'étoile du matin, et n'a aucun rapport avec Satan, - annonce, comme chez Virgile le commencement d'une nouvelle vie (Laurence Gosserez, Poésie de Lumière: une lecture de Prudence, 2001).

Enée devient le père de son père. Il ne porte pas l'enfant comme saint Christophe portant Jésus, qui est toutefois Dieu. Fulgence ose assurer d'après ses vers qu'Anchise représente, aux yeux de Virgile, la divinité même en train de révéler.

L'horoscope d'Énée aurait eu cette particularité de comporter Vénus en Vierge (cf. Servius, ad Aen. I, 314), ce qui laisse présager, chez lui, l'Intelligence créatrice et le discernement des esprits. Précisément, c'est en ce livre I que l'alternative Vénus ouranienne / Vénus tellurique est proposée au héros, afin qu'il choisisse en toute connaissance de cause a voie de la fusion avec la Vierge céleste - thème de l'androgyne.

Mais il avoit déja fait voir ailleurs qu'il y a plus que de la Politique & de la Morale dans les Mœurs du Héros Enée, & que Virgile s'étoit comporté aussi en Physicien & en Astrologue dans la formation de ce Héros. Le Poète ne s'est pas contenté de nous faire considérer Dieu comme la cause de ces Mœurs la plus universelle & la première de toutes lorsqu'il nous frit connoître combien ce Héros est chéri de Jupiter, & que Junon qui le persécute d'ailleurs ne peut s'empêcher d'estimer fa personne. Mais il n'a pas manqué de donner encore à ces mœurs une cause seconde, qui est celle des Astres, dit il, & principalement des Signes & des Planètes, dont il a voulu marquer la force fur la compléxion des hommes en diverses occasions. Car il ne faut pas s'imaginer que ce soit par hazard que ce Poète, si savant d'ailleurs dans l'Astronomie, fait agir les Planètes en favenr de son Héros, conformément aux règles des Astrologues. De sept il y en a trois favorables, Jupiter, Venus, & le Soleil : toutes trois agissent ouvertement dans le Poème en faveur d'Enée. II y en a trois dont les influences sont malignes, Saturne, Mars, & la Lune ou Diane. Si elles agissent c'est en crier contre le Héros, mais elles paroissent de telle sorte qu'on peut dire que Virgile les a cachées sous I'Horizon. Enfin Mercure, dont on dit que la Planète est bonne avec les bonnes, & mauvaise avec les mauvaises, agit ouvertement comme les bonnes Planètes, mais il n'agit jamais seul, c'est toujours Jupiter qui l'envoye. C'est ainsi que le Poète fait fur son propre Héros l'horoscope de l'Empire Romain en sa naissance (Adrien Baillet, Gilles Ménage, Balthazar Gibert, Jugemens des savans sur les principaux ouvrages des auteurs, Volumes 1 à 3, 1725).

Guillaume Besse, de Carcassonne, dont les écrits historiques inspirèrent Louis Fédié, identifia la ville d'Aerea citée dans l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien (Livre III, 36), ou d'Aeria chez Strabon, avec Montréal d'Aude. Aerea serait l'altération d' " aeraria ", forge de bronze. Des scories ont été retrouvées à Montréal qui était sur la route de l'étain qui reliait les Cassitérides à Narbonne et dans le réseau économique des mines de cuivre de l'Ariège et de Cuxac. Montréal aurait été un petit oppidum de l'âge du bronze. Guillaume Besse faisait remonter le peuplement de la région de Caracassonne à Enée et à ses compagnons Troyens (Le Carré Sator : Le graal et l'alchimie).

Comme l'indique Rabelais : " En ceste manière disent les Mathématiciens ung mesme horoscope estre à la nativité des Roys & des Sots. Et donnent exemple de Eneas, & Chorœbus, lequel Euphorion dist avoir esté fol, qui eurent ung mesme genethliaque. "

Tout ceci manque que dans les éditions de 1547 et de 1553. J'ignore dans quels Astrologues si ce n'est peut-être dans Cardan, Rabelais a lu qu'Enée & Corebus eurent un même horoscope, & que les fous & les Rois naissent sous une même constellation. Au défaut de pouvoir verifier ces deux articles, je dirai seulement que dans les éditions de 1547, dans les trois de Lyon, dans celle de 1596 & dans celle de 1626. Je dirai seulement que le second a beaucoup de rapport avec le proverbe aut Regem, aut fatuum nasci opportet. Voyez les Adages d'Erasme (Jacob Le Duchat, Bernard de La Monnoye, Oeuvres de maitre François Rabelais ; 1711).

C'est avec beaucoup de goût que Virgile a mis an nombre de ceux qui suivent Enée, le jeune Corèbe, amant de Cassandre : cela prépare la scène touchante où cet amant se précipite au milieu des Grecs pour leur arracher son amante, Cassandre, fille de Priam (Jacques Delille, Oeuvres, Volume 5, 1834).

Le Serpent rouge

Il est étrange que Le Serpent rouge parle de la fin de l'aventure de l'auteur des strophes au signe de la Balance. Mais cela s'explique si on met en relation le poème avec l'Enéide et ses interprétations astrologiques. Philippe Walter dit qu'Enée parcours le récit de Virgile comme le soleil traverse les douze signes. Nous allons plus loin avec Yves Albert Dauge.

Les nombres 12 et 13, liés au symbolisme astronomique et astrologique, offrent d'étonnantes révélations sur le plan de l'organisation des énergies. Un examen de trois figures étrangères au monde virgilien : le XIIe arcane du Tarot, le chakra du Coeur et le Christ Chronocrator-Pantocrator, montre l'universalité d'un schéma, didactique et opératif à la fois, qu'il est tout à fait naturel de retrouver dans l'Enéide, poème fondamentalement initiatique. Pour passer au-delà de la condition humaine ordinaire, idéal proposé par Virgile, il faut maîtriser et dépasser le duodénaire : parcourir le zodiaque dans les deux sens pour en sortir et le dominer. Les 12 livres de l'Enéide doivent donc se lire selon ce double parcours, du Scorpion à la Balance (signes solaires de l'année tropique), et de la Vierge à la Balance (signe stellairesn série inverse) ; ce qui fait découvrir la présence d'un centre secret du poème - un treizième livre non écrit -, qui tient la place du Soleil au coeur du clipeus, et correspond au résultat de la transmutation de l'homo viator. Le nombre 13 est celui de la plénitude ontologique et de l'efficacité créatrice : c'est le nombre même de cette épopée. Le 13 est essentiellement lié au Soleil, maître du Zodaique, et tout l'itinéraire d'Enée doit se comprendre comme un fructueux passage à travers les qualités complémentaires des 12 signes, pour s'arracher à la périphérie et accéder au centre, ce qui veut dire s'identifier au Soleil. Voilà ce qu'on peut appeler l'héliomorphose du héros. Symbole particulièrement suggestif d'un processus que sont invités à suivre les meilleurs parmi les hommes. [...] Ainsi le feu créateur du Bélier, ayant fécondé la terre et l'eau, est-il parvenu à instaurer une meilleur Alliance entre les deux mondes (air) et à faire fructifier ici-bas les Idées-forces divines (victoire de l'éther). (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

Si Yves Albert Dauge écrit cela en 1983, Charles Baudouin en faisait déjà part en 1952 :

Oui ou non, les douze livres composent-ils un symbolisme zodiacal ? J'ai dressé l'oreille à cette question, lors d'une de mes lectures de l'Enéide, en rencontrant, au livre X, une prédilection pour les comparaisons empruntées au Lion (X, 273, 454, 723). Cela ne signifie peut-être pas grand-chose ; mais voici, au livre XI, une présence plus marquée (et liée davantage au sujet même du livre) des images de la Vierge. C'est alors que Lavinie est désignée comme « la vierge, cause de tout ce mal, Lavinia virgo, cotisa mali tanti » (XI, 479), mais c'est ce chaut surtout qui célèbre longuement la personne et les exploits de la « vierge Camille » vouée à Diane (XI, 535 sqq.) (Charles Baudouin, Le Triomphe du heros, Etude psychanalytique sur le mythe du heros et les grandes epopees, 1952).

Virgile, l'Ami

Virgile cultivait l'amitié, avec Horace - dont le mot sur Virgile « la moitié de son ame » explique tout -, Gallus, Mécène etc.

On peut louer en lui le poète de la terre dans les Géorgiques et le poète de la mer avec le voyage d'Enée, le poète des arbres et celui des animaux, le poète de la guerre et celui de la paix, le poète de l'amitié avec l'épisode de Nisus et d'Euryale et le poète de l'amour où il n'a guère été rejoint que par Racine — l'amour douloureux et fatal qui aboutit à la mort d'Orphée, à la mort de Didon (Ettore Romagnoli, Albert Besnard, Henry Bordeaux, Le Message de Virgile, 1930).

Quand Hector apparaît à Enée pour le persuader de quitter Troye « A l'aspect de son ami qui se présente à lui sous une forme si effrayante, Enée s'écrie avec un accent douloureux : « O lumière de » Dardanie ! ô la plus ferme espérance des Troyens I quels si grands » sujets de retard ont pu t'arrêter ? De quels rivages reviens-tu, a cher Hector, toi, l'objet d'une si longue attente? Faut-il ne te » revoir qu'après les funérailles des tiens, après tant de travaux de Troie et de ses peuples ? Quoi! tu nous es rendu quand tout succombe sous le faix de la guerre! Mais quelle injuste cause a pu troubler la sérénité de ton front, et quelles sont ces blessures que j'aperçois? » Il n'y a rien de plus déchirant que ces cris de l'amitié. » Homère est encore plus que Virgile le poète de l'amitié ; toutefois le songe d'Enée l'emporte de beaucoup sur celui d'Achille : dans le premier, qui porte la terreur jusqu'où elle peut aller, on découvre un ressort de l'action ; dans le second, qui fait couler de plus douces larmes, je ne vois qu'un ornement propre à augmenter l'intérêt, mais dont le poème aurait pu se passer (Oeuvres de Delille, Volume 2, 1833).

Virgile, ses parchemins

Le Vergilius romanus, ou Virgile romain, est un manuscrit enluminé contenant l'Énéide, les Géorgiques et des fragments des Bucoliques de Virgile. Il a été rédigé au Ve siècle en rustica sur 309 folios de parchemin de vélin, mesurant 32,3 cm sur 33,2 cm. Le manuscrit, de dix-huit lignes par feuillet, est conservé à la Bibliothèque apostolique vaticane à Rome, sous la cote Codex Vaticanus latinus 3867. C'est l'un des plus anciens manuscrits virgiliens et l'un des trois mansucrits enluminés subsistants de littérature classique antique, avec l'Iliade ambrosienne et le Vergilius vaticanus. Il marque d'un point de vue esthétique la limite de la Basse-Antiquité avec le monde médiéval naissant (fr.wikipedia.org - Vergilius romanus).

Folio 14 recto : portrait de Virgile

En faisant le bien

Quand Enée arrive dans les Champs Elysées, après avoir parcouru toutes les étapes de son initiation « poétique » (et « abandonné » au passage son « épouse » Didon), il aperçoit, disions-nous, Orphée accompagnant tantôt des doigts, tantôt de son plectre d'ivoire, un chœur qui chante des poèmes en dansant. Autour d'eux, des gymnastes s'entraînent à la palestre et tout près, paisibles, leurs armes abandonnées, Ilus, Assaracus et Dardanus, l'antique descendance de Teucer, race bénie des dieux, héros magnanimes nés en des temps meilleurs Enée, curieusement, ne s'arrête pas auprès de ses ancêtres. Son regard se porte ailleurs et, un peu plus loin, il détaille une autre troupe qui prend son repas sur l'herbe et chante en chœur un péan ; elle entoure Musée, le plus célèbre des disciples d'Orphée :

Ici, en une troupe réunis, ceux qui dans la bataille ont souffert pour leur patrie blessures mortelles ; ceux qui, leur vie durant, furent prêtres saints ou prophètes pieux et proférant paroles dignes de Phébus ; ceux dont les inventions ont rendu la vie meilleure et qui, faisant le bien, ont laissé un souvenir dans la mémoire de quelques-uns, tous ont les tempes ceintes d'un bandeau blanc comme neige (VI, 660-667).

C'est précisément à Musée, dont la haute stature domine cette troupe, que la Sibylle demande où se trouve Anchise ; et c'est lui qui va les conduire auprès de l'ombre du vieillard. Il y a donc, semble-t-il, eu égard à l'attitude indifférente d'Enée envers le groupe précédent, insistance de la part de Virgile pour attirer l'attention du lecteur sur la composition du second et sur la valeur symbolique qu'il lui confère. Ce groupe de trois classes d'individus : les guerriers, les prêtres et prophètes, et enfin tous ceux qui ont en charge la vie (uitam), en l'améliorant par leur art et leurs bienfaits (Alain Deremetz, Le miroir des muses: Poétiques de la réflexivité à Rome, 1995).

Scorpion Livre I

Comme le dit la strophe de la Balance, "commencé dans les ténèbres", on les retrouve dans le Scoprion, l'Enéide commence dans les ténèbres recouvrant la mer par le dieu Eole sous l'injonction de Junon pour perdre la race des Troyens rescapés de Troie.

Les nuages dérobent soudain le ciel et la lumière du jour aux yeux des Troyens ; une nuit noire se couche sur la mer. (La tempête - Les Troyens en péril (1, 81-123)).

A Rome, l'embaumement était réservé sans doute pour les gens riches ; car, on a découvert de petits vases de verre et de terre, que leur forme a fait presumer avoir été destinés à contenir des liqueurs odoriférantes ; le cadavre ainsi embaumé, ainsi protégé par les sacrifices, entrait dans la tombe paré d'amulettes et escorté des petites figures de bronze des dieux pénates.

Les corps embaumés sont là pour signifier les Pénates qu'Enée emporte loin de Troie dans sa fuite. La maison ruinée est la maison paternelle, celle d'Anchise. Les cinquante chambres nuptiales du palais de Priam, espoir d'une si grande descendance, leurs portes superbes, parées de l'or et des dépouilles barbares, se sont écroulées ; les Danaens s'emparent de ce qu'a épargné l'incendie.

Sagittaire Livre II

Deux serpents rouges emportent Laocoon et ses enfants en pleine mer.

Laocoon, prêtre de Poséidon à Troie, fils de Capys et frère d'Anchise, mettra les Troyens en garde contre le cheval de bois laissé par les Grecs en déclarant "timeo Danaos, et dona ferentes" ("je crains les Grecs, même lorsqu'ils offrent des présents"), et lancera son javelot contre ses flancs. Deux monstrueux serpents venus de l'île de Ténédos le tueront, ainsi que ses fils. Les Troyens attribueront leur mort à un châtiment de Poséidon ou Athéna qui voulaient les punir d'avoir blessé leur offrande. Convaincus par des espions grecs du sacrilège, ils amèneront la statue dans l'enceinte de la ville pour obtenir la protection des dieux (www.insecula.com - Laocoon).

On retrouve un serpent aux reflets rouges lorsqu'Enée commémore le premier anniversaire de la mort de son père Anchise au LIvre V. L'animal sort du tombeau et goûte aux offrandes.

Cancer Livre III sens rétrograde

Lorsqu'on franchit la porte du temple, on passe entre deux colonnes qui représentent la dualité, pour arriver, en trois pas, au bord de ce pavé mosaïque qui en symbolise la réconciliation. Le pavé mosaïque n'est pas la répétition de la dualité des deux colonnes, ni la continuation de cette dualité. Pourquoi y aurait-il, dans un même lieu, deux symboles différents pour dire la même chose ? Il est au, contraire, la régulation de cette dualité. [...] Comme la Pâque juive, comme la fête de Pâques Chrétienne, le pavé mosaïque est un passage : passage de la Mer Rouge, pour les uns, passage de la mort à la vie du Christ ressuscité, pour les autres. C'est l'endroit qu'il faut franchir pour passer du noir au blanc, des ténèbres à la lumière, de la peine à la joie (Le pavé mosaïque ou la dualité réconciliée, 2006).

Jésus, c'est la lumière et Asmodée les ténèbres. Dans le contexte maçonnique, le "Le" du "Par ce signe tu le vaincras" semble de trop car le pavé harmonise l'obscutrité et la lumière.

Le Livre III (Cancer) développe ce thème du passage : de l'Orient à l'Occident, de la première naissance à la seconde naissance (pour Enée), des illusions aux certitudes, dez conceptions prématurées à l'ouverture sur le dessein providentiel (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

Gémeaux Livre IV sens rétrograde

Il s'agit pour Enée de sortir des ambiguïtés, des reflets trompeurs, des miroirs déformants. Didon et lui-même ne sont que de faux jumeaux ; et il lui faut substituer à une éphémère union horizontale [de l'orient à l'occident] la solidité d'une union verticale [du midi au nord]. Mercure, qui a son domicile dans ce signe, règne alors en maître, avec son caducée, sa double intervention, ses deux natures (mobile et fixe). Le jeu des complémentarités se décante (les deux Vénus) au profit d'une véritable alliance humno-divine : le "Ego poscor Olympo" du livre VIII s'annonce déjà aux vv. 574 sq. et l"épée de foudre" trace la voie au bouclier d'or (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

Les Troyens, opéra en cinq actes, paroles d'Hector Berlioz, s'inspirent des livres II et IV de l’Énéide de Virgile. A l'acte III, les constructeurs en cortège s’avancent vers le trône, Didon (reine) donne à leur chef une équerre d’argent et une hache.

Pour Grégoire VII, « le pape est Pierre présent sur terre. Son autorité propre est immédiate. L'obéissance à Pierre devient la quintessence de l'appartenance à l'Eglise ». Rome ambitionne de devenir la source de toute vie dans l'Eglise (Henri Tincq, Les catholiques, 2008).

Les 14 pierres seraient les quatorze papes qui régnèrent pendant la vie de Dante : Clément IV (1265-1268), Grégoire X (1271-1276), Innocent V (1276), Adrien V (1276), Jean XXI (1276-1277), Nicolas III (1277-1280), Martin IV (1281-1281), Honorius IV (1285-1287), Nicolas IV (1288-1292), Célestin V (1294), Boniface VIII (1294-1303), Benoît XI (1303-1304), Clément V (1305-1314), Jean XXII (1319-1334).

On y compte Célestin V, pape fêté le 19 mai date nonagonale qui forme triangle équilatéral avec le 17 janvier et le 18 septembre, Clément V qui abolit l'ordre du Temple à l'origine selon la légende des Fidèles d'amour, et jean XXII, pape prétendument alchimiste.

Il importe d'observer que Dante, contemporain de quatorze papes, en a loué deux, passé sous silence sept ; et que dans les cinq autres il a prétendu blâmer les imperfections de l'humanité : il n'a jamais cessé de vénérer la sainteté du ministère. S'il veut immoler Boniface VIII à ses poétiques vengeances, il commence par le dépouiller du caractère auguste qu'il craint de profaner ; et, avec une témérité qui n'est pas dépourvue d'un reste de respect, il décare de son chef la vacance du sainl-siége. Puis tout à coup, lorsque ce même pape lui paraît entouré de la seconde majesté du malheur, captif au milieu des émissaires de Philippe le Bel, il ne voit plus en lui que le vicaire et l'image du Christ une seconde fois crucifié. Toujours il s'incline devant la papauté comme devant une magistrature sainte, un pouvoir que Pierre a reçu du ciel et transmis à ses successeurs ; il en fait l'objet primordial des desseins providentiels, le secret des grandes destinées de Rome, le lien de l'antiquité et des temps nouveau. Il insiste sur la nécessité de la monarchie religieuse, qu'il oppose à la monarchie temporelle ; et, bien qu'il réclame l'indépendance réciproque du sacerdoce et de l'Empire, il veut que, dans l'ordre spirituel, l'héritier des Césars professe pour les successeurs des apôtres une déférence filiale. Si ce langage est celui qui flatte nos frères de la réforme, et les décide à compter le poëte comme un des leurs, qu'ils parlent de même, et à ce mot de ralliement le Midi et le Nord s'inclineront l'un vers l'autre; les docteurs de Londres et de Berlin se rencontreront aux portes de Rome ; le Vatican élargira ses portiques pour recevoir les générations réconciliées ; et, dans la joie d'une alliance universelle, se réalisera la prophétie écrite sur l'obélisque de Saint-Pierre : Christus Vincit, Christus Régnat, Christus Imperat. (Frédéric Ozanam, Dante et la philosophie catholique au treizième siècle, 1855).

14 est aussi le nombre de stations d'un chemin de croix ainsi que le nombre de fresques sur l'histoire de Troie au château d'Oiron.

La couronne, c'est la couronne boréale aux neuf diadèmes (étoiles) dont fait partie Rennes-le-Château (Reine du castel) avec le 17 janvier, saint Antoine l'Ermite, dans le calendrier du grand nonagone. 9, signe de la Lune et de l'argent.

Taureau Livre V sens rétrograde

Et les taureaux au dos noir immolés au début de cet épisode du Livre V préfigurent le grand sacrifice de taureau italien qui occupera la seconde moitié du poème : vaincue et régénérée, la matière, par l'oeuvre au noir, s'éveille à des potentialités insoupçonnées. (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

C'est dans un bois sombre (bois noir) que s'ouvre la divine Comédie de Dante, qui est guidé premièrement par Virgile. Celui-ci disparaît au chant 30 du Purgatoire qui est le 64ème de la Comédie. Virgile cède la place à Béatrice, "une autre âme plus digne", la Belle. Eugène Aroux fait des Templiers des adeptes de l'Eglise albigeoise (la secte) qui seraient à l'origine des Fidèles d'Amour (les frères de la belle) (Mirko Mangolini, Dante et la quête de l'âme, 1999, Eugène Aroux, Clef de la comédie anti-catholique de Dante Alighieri, 1856).

Défenseur passionné de l'idée impériale, Dante se révolte contre tous ceux qui, selon lui, sont les usurpateurs de la dignité et des fonctions du seul chef légitime de médiévale: les rois, qu'il déteste parce qu'ils ont substitué leur trône à celui de l'Empereur et plus encore les Papes, qui ont réuni en leur main les deux pouvoirs, confusion funeste dont l'asservissement de l'Eglise est l'ultime résultat (Marie-Anne Rubat du Mérac, Lamennais et l'Italie, 1979).

Les usurpateurs, le roi Philippe le Bel et le pape Clément V, se sont mis d'accord pour anéantir l'ordre du Temple. Le fort blanc peut être le Chastel Blanc à Safita qui fut évacué par les Templiers en 1271 sous la pression de Baybar.

Bélier Livre VI deux sens

Il marque le milieu de l'oeuvre, et l'initiation d'Enée par la Sibylle et par Anchise dans un au-delà qui manifeste la réalité des choses et la source du dynamisme créateur. Investi de la Lumière de Gloire, le héros prend alors possession du feu artiste, dans le rayonnement pourpre du soleil mystique de l'Elysium, médiateur entre l'Essence et le monde sensible : Homme-Bélier, il s'emplit des Idées divines qu'il aura pour mission de faire fructifier sur terre (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

À Cumes, Enée consulte la prêtresse d’Apollon, la Sibylle, puis il lui demande la faveur de le conduire jusqu’aux Enfers pour y rencontrer l’âme de son père, décédé pendant le voyage.

Et voici que, aux premières lueurs de l’aube, le sol commence à gronder sous leurs pieds, la cime des forêts se met à trembler et les chiens hurlent dans l’ombre. Alors la Sibylle s’écrie : “Allez-vous-en loin d’ici, tous les profanes ! Sortez de ce bois sacré ! Et toi, Énée, dégaine ton épée et marche avec moi : c’est le moment d’avoir du courage et un cœur intrépide.” (Virgile, L’Énéide, chant VI, « Au fond des Enfers »).

Enée se taille un rameau, le rameau d'or dont des colombes, sur un chêne, lui indiquent la position (Virg., Én., VI, 190-211). La belle endormie est peut-être l'âme de son père résidant aux Enfers.

Poissons Livre VII sens rétrograde

Le sceau de Salomon est l'hexagramme. Virgile est en latin Vergilius. Selon la numérologie en 9 chiffres, proposée dans le premier ouvrage de Numérologie sorti aux Etats-Unis vers 1905, signé de Mrs L. Dow Balliett (The Day of Wisdom According to Number Vibration), HEXAGRAMME vaut 50 (8+5+6+1+7+9+1+4+4+5) et VERGILIUS 50 aussi (4+5+9+7+9+3+9+3+1). 50 est la valeur de la lettre hébraïque nun qui signifie poisson (ou serpent).

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4

5

6

7

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9

A

B

C

D

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F

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K

L

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R

S

T

U

V

W

X

Y

Z

Virgile est le guide, autre nautonier, de Dante dans la barque qui traverse le Styx, en Enfer, et le quitte avant le Paradis. On trouve un roc noir au Livre VI pendant la descente d'Enée aux Enfers avec la Sibylle :

Pourquoi évoquer les Lapithes, Ixion et Pirithoüs ? Une roche noire, toujours sur le point de glisser, prête à tomber, les surplombe et les menace.

La roche blanche, c'est Leucade, où aborde Enée (Livre III) et près de laquelle se passe la bataille d'Actium (Livre VIII).

Verseau Livre VIII sens rétrograde

A la complexité du Verseau - signe d'eau, d'air et de lumière - correspond bien le livre VIII : on y voit, hiératique, le héros priant au lever du soleil les divinités des fleuves et le Tibre, retenant dans ses mains puis laissant s'écouler l'eau sacrée (vv. 68 sq.) ; l'air y est tout vibrant de messages et d'appels (cf vv. 524 sq.) ; mille reflets, mille lumières y miroitent subtilement, depuis l'onde tremblante du bassin de bronze jusqu'à la surface rayonnante du bouclier circulaire (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

De la blancheur de la truie aux 30 petits au noir originel de l'animal chez Lycophron (IIIème siècle avant J.-C.). La truie et sa portée sont d'abord et avant tout le signe sûr et certain que les Troyens ont atteint la Terre Promise (Jacques Poucet, Le motif de la truie romaine aux trente gorets).

Ovide résume en deux vers la remontée du Tibre, qui contenait plus d'images et de couleurs, au livre VIII de l'Enéide (86-96) (Nathalie Limat-Letellier, Marie Miguet-Ollagnier, L'Intertextualité, 1998).

Capricorne Livre IX sens rétrograde

Les "Mon émotion fut grande..." et "Par la suite mon trouble persistant..." correspond au livre IX est une période ambiguë de dissolution et de gestation, et Enée y reste occulté et recueilli, dans l'attente d'une réapparition fulgurante.

Les liens entre les contes de Perrault et l'oeuvre de Virgile existent. Le comte de Carabas du Chat botté tire son nom du comte de Caravaz, titre d'Artus Gouffier gagné en Italie, dont la famille fit reconstruire le château d'Oiron dans le goût Renaissance. Claude Gouffier, fils d'Artus, prit comme devise une phrase de l'Enéide pronocé par Didon qui figure sur le fronton de la façade ouest : « Hic terminus haeret » (ici est le terme). Il fit peindre une série de 14 fresques sur l'histoire de Troie inspirée d'Homère et de Virgile.

Par ailleurs, pour nommer son personnage d'Anne dans Barbe Bleue, Perrault s’inspire d'Anna Perenna, sœur de Didon, reine de Carthage et abandonnée par Énée (au chant IV de L'Énéide de Virgile). Toutes deux, ou Didon seule, observent du haut de la citadelle les préparatifs et le départ d’Énée, au désespoir de l’amoureuse (introduction, notices et notes de Catherine Magnien, Editions Le Livre de Poche Classique) (fr.wikipedia.org - Soeur Anne).

Lion Livre X

Le héros solaire se dresse pour tracer la voie flamboyante vers la victoire. Sa maîtrise du feu se manifeste par l'usage qu'il fait, salvateur et destructeur à la fois, de son bouclier d'or (vv. 270 sq.). Sa maîtrise de lui-même, par la discipline qu'il impose dans la lutte, par son humanité et sa bonté intactes (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983). Cette bonté se reflète dans le réconfort apporté par Isis et le baume de Marie-Madeleine. Et Notre Dame des Cross donne ANKH ISES, Anchises.

Mais en vérité, dès que le fils d'Anchise vit le visage du mourant, quand il vit ses traits, ses traits devenus étrangement pâles, pris de pitié, il gémit profondément et lui tendit la main, tandis que l'image de l'amour paternel envahit son esprit. "Et maintenant, pitoyable enfant, en échange de tes mérites, quelle récompense digne d'un si grand cœur t'accordera le pieux Énée ? Conserve ces armes, qui faisaient ta joie ; de plus, je te rends, si cette faveur a du prix, aux mânes et à la cendre de tes pères. Une chose pourtant, malheureux, te consolera de ta mort misérable : tu succombes de la main du grand Énée." Et il interpelle aussitôt ses compagnons hésitants, et soulève de terre le jeune homme, dont la chevelure soignée se souillait de sang.(Livre X : Désespoir et réaction de Mézence, 833-869)

Vierge Livre XI

Comme l'a dit Charles Baudouin, ce livre est celui des vierges, Diane, Camille et Lavinia.

Les Arcadiens sont alliés des Troyens, qui combattent les Latins, avec les Etrusques. Le fils de l'arcadien Evandre, Pallas, est tué au chant X par Turnus et ses funérailles sont célébrées au chant XI. Mantinée en Arcadie est un des lieux supposés de la sépulture d'Anchise, sur le Mont Anchisai. Les archéologues au XIXème siècle y ont trouvés la traces de quatres emplacements de sabots d'une statue équestre.

Au Livre VI, la Sibylle et Enée se meuvent parmi la boue que les fleuves de Enfers charrient : "Finalement la prophétesse et le héros, indemnes, traversent le fleuve et sont déposés sur une fange informe, parmi les algues glauques. Enée évitera judsqu'à la fin de l'épopée de terminé en ces lieux.

Balance Livre XII

Que ce soit dans le sens ascendant ou descendant, la Balance termine l'Enéide. Alors qu'elle commence dans les ténèbres de la tempête commandée par Junon, elle finit dans la lumière du Soleil.

L'auteur des strophes chevauche l'abîme comme le saint Michel de Delacroix à Saint-Sulpice, sans cheval visible, les jambes écartées dans le vide.

L'Enéide par Fulcanelli

Varron, dans ses Antiquitates rerum humanarum, rappelle la légende d'Enée, sauvant son père et ses pénates des flammes de Troie, et aboutissant, après de longues pérégrinations, aux champs de Laurente (cabalistiquement, l'or enté, greffé), terme de son voayge. Il en donne la raison suivante : depuis son départ de Troie, il vit tous les jours et pendant le jour, l'étoile de Vénus, jusqu'à ce qu'il arrivât aux champs Laurentins, où il cessa de la voir, ce qui lui fit connaître ce qu'étaient les terres désignées par le Destin (Varron, dans Servius, Aeneid, t. III) (Fulcanelli, Le mystère des cathédrales, Pauvert, p. 67).