Partie XVIII - La Chouette d’Or   Pierrette ou l’errance en France   
LA CHOUETTE D'OR PIERRETTE TOUT ZAZIE MUTE

Pierrette et le pot-aux-roses

En un lieu tout commence,
En un point tout s’achève.
Allant de l’un à l’autre, serrée entre ses mains,
La rose de Pierrette, présent de Valentin,
A semé ses pétales, tels petits cailloux blancs,
Tandis qu’hésitants, mesurés, cadencés,
Jusqu’au bout du chemin ses pas l’avaient portée,
Comme en un autre monde dont elle serait le centre,
Diligente et zélée, Pierrette vint à comprendre…
Par la Chouette d’Or, enfin elle se ferait surprendre.
(les-sans-hulotte.net).

Zazie et mutations

Zazie - dont la mère s'appelle Jeanne Lalochère qui a tué son mari d'un coup de hache - dans le métro est une œuvre originale dans la littérature française écrite par Raymond Queneau et publiée en 1959. L’auteur de ce roman a connu plusieurs courants littéraires comme le surréalisme, la littérature engagée et le Nouveau Roman sans se laisser influencer par eux, il a imposé un style original qui lie à la fois la modernité et le langage parlé.

Céline a précédé Queneau dans son essai de faire entrer l’oral dans l’écrit. Le style de Louis-Ferdinand Céline se présente comme une révolution littéraire dans la littérature française, il renouvelle la prose romanesque de l’entre-deux–guerre. Dans son célèbre roman (Voyage au bout de la nuit), le langage parlé est en parallèle du langage soutenu car le style de Céline est basé sur la mise en relief de la différence entre les deux.

Nous ne pouvons pas souligner ou faire une distinction entre la langue littéraire et la langue parlée dans Zazie car Queneau fait entrer les caractéristiques du français oral par plusieurs éléments linguistiques comme l’orthographe phonétique, la ponctuation, les vocabulaires et la syntaxe (Elaf Hussein Abed, Le style parlé dans (Zazie dans le métro) de Raymond Queneau, 2018 - www.iasj.net).

Zazie dans le métro, sous les apparences d'un roman traditionnel, déconstruit les codes du genre au moyen de la parodie et de l'humour. L'action a lieu au cœur d'une société française en pleine mutation et des épisodes fantastiques viennent bouleverser la réalité. L'adaptation cinématographique par Louis Malle (cinéaste français, 1932?1995) en 1960 confirme le succès de l'ouvrage. En 2008, Clément Oubrerie (dessinateur français, né en 1966) en fait une bande dessinée (Zazie dans le métro de Raymond Queneau, Le Petit Litteraire, 2017 - www.google.fr/books/edition).

La provinciale de Saint-Montron débarque chez le tonton Gabriel et la tante Marceline. Elle ne verra pas le métro, rapport à la grève qui paralyse la capitale, mais fera d'autres découvertes (Martine Boyer-Weinmann, Denis Reynaud, Vestiaire de la littérature: Cent petites confections, 2019 - www.google.fr/books/edition).

Il y a des Montron/Montrond dans l'Aisne, les Hautes-Alpes, le Doubs, le Jura, la Loire, l'Orne (Duclos, Dictionnaire géneral de villes, 1836 - www.google.fr/books/edition).

On peut remarquer que le roman commence et finit à la gare d'Austerlitz, mot qui commence par A et finit par Z (www.comptoirlitteraire.com), comme Auschwitz.

La gare de Paris-Austerlitz, dite aussi gare d'Austerlitz, anciennement appelée gare d'Orléans, est l'une des six grandes gares terminus de la SNCF à Paris. Située sur le bord de la Seine (rive gauche), dans le quartier de la Salpêtrière du 13e arrondissement, elle est à la tête des lignes «classiques» qui desservent notamment Bordeaux-Saint-Jean, Toulouse-Matabiau (via Limoges-Bénédictins) et Nantes. Elle conserve un rôle majeur pour la desserte au départ de Paris du sud de l’Île-de-France, de l’Orléanais, du Berry et de l’ouest du Massif central (fr.wikipedia.org - Gare de Paris-Austerlitz).

La ville de Saint-Montron n'existe apparemment pas mais son nom est proche de celui de Saint-Amand-Montrond, dans le Berry, desservi par la gare d'Austerlitz, à 290 km de Paris (Lionel Labosse, Zazie dans le métro, de Raymond Queneau & de Louis Malle, 2010 - www.altersexualite.com).

L'église paroissiale Saint-Amand, dédiée à Amand, évangélisateur du nord de la Gaule, dite «Gaule belgique», particulièrement de la région de l'Escaut et de la Scarpe (fr.wikipedia.org - Saint-Amand-Montrond).

Cf. Saint Amand les Eaux de l'interprétation de l'énigme 500.

Hauser et Balzac

Regis Hauser sort en 1999 chez Ramsay le Piège de la Botaniste. L'héroïne se nomme Julia Deschamps. Jacques Roubaud a publié chez Ramsay.

Après un casse minable dans une bijouterie, où il tue le bijoutier, un jeune loubard, Denis Bellache, prend une automobiliste en otage. Elle habite seule dans une propriété isolée au fond d'un parc. Julia est divorcée, son mari a fui, épouvanté, devant la passion de sa femme pour les plantes tropicales carnivores, qu'elle fait proliférer dans des serres. Denis piège Julia dans la rue, mais bientôt Julia va le piéger en se servant de ses trouvailles génétiques avec un raffinement sadique.

Il la contraint à l'emmener dans sa maison. La voilà captive, sans espoir de secours, en compagnie d'un monstre qui la brutalise par pur sadisme... Mais pas de chance : cette Julia Deschamps se révèle très coriace ! Aussitôt se met en place un huis clos épouvantable où le geôlier et sa prisonnière rivalisent d'astuce et de haine ruminée pour soumettre l'autre. Alors que son bourreau s'acharne, cette débauche de cruauté réveille en Julia une folie latente qui ne s'exprimait jusqu'alors que dans d'étranges expérimentations scientifiques. Elle parvient à retourner la situation. Le voyou est pris à son propre piège, un piège monstrueux. Botaniste géniale, Julia a travaillé en secret à créer dans ses serres d'inquiétantes plantes prédatrices. Mais, aujourd'hui, elle a besoin d'un cobaye humain. Alors pourquoi pas ce voyou sadique ? Après tout, personne ne sait qu'il est là. Julia prépare ses instruments. Sourire aux lèvres, elle s'approche de son prisonnier ligoté et lui implante une graine dans l'avant-bras... (www.decitre.fr, Le point, Numéros 1334 à 1339, 1998 - www.google.fr/books/edition).

- Vous êtes bien matinale, madame Michu ? lui dit-il en l'accostant.

- Nous sommes si malheureux, répondit-elle, que je suis forcée de faire l'ouvrage d'une servante; je vais aller à Bellache y chercher des graines.

- Vous n'avez donc pas de graines à Cinq-Cygne ? dit le garde.

Marthe ne répondit pas. Elle continua sa route, et, en arrivant à la ferme de Bellache, elle pria Beauvisage de lui donner plusieurs graines pour semence, en lui disant que M. d'Hauteserre lui avait recommandé de les prendre chez lui pour renouveler ses espèces. Quand Marthe fut partie, le garde de Gondreville vint à la ferme savoir ce que Marthe y était allée chercher (Honoré de Balzac, Une ténébreuse affaire: scène de la vie politique, 1841 - www.google.fr/books/edition).

Diane de Maufrigneuse deviendra ensuite princesse de Cadignan, après que son mari, le duc de Maufrigneuse, aura repris le titre de feu son père. En 1840, dans Une ténébreuse affaire (paru en 1843), la princesse de Cadignan protège sa vie privée et se cloître avec d’Arthez à Genève où elle passe le plus clair de son temps. On la voit peu dans le monde. Cette même année, elle marie son fils à Berthe de Cinq-Cygne (fr.wikipedia.org - Diane de Maufrigneuse).

Dans la ténébreuse affaire, Laurence de Cinq-Cygne va trouver Napoléon sur le champ de bataille à la veille de la bataille d'Iéna, elle demande la grâce de Michu, des Simeuse, des Hauteserre (fr.wikipedia.org - Une ténébreuse affaire).

La duchesse d'Esclignac, née Talleyrand-Périgord, sous le nom de duchesse de Maufrigneuse, puis princesse de Cadignan, apparaîtrait dans un grand nombre de romans de Balzac, a prétendu Lambinet (Balzac mis à nu et les dessous de la société romantique, préface et notes de Charles Léger, Paris, C. Gaillandre, 1928, p. 172). Mais c'est une fausse piste : la fascinante princesse de Cadignan a un autre modèle, comme l'a démontré Mme Anne-Marie Meininger dans l'Année balzacienne 1962, p. 283-330 : la comtesse de Castellane, née Cordélia Greffulhe (L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, Volume 31, 1981 - www.google.fr/books/edition).

Il y a un prince de Cadignan dans Madame Firmiani. Ce nom était d'abord Carignan. La forme actuelle date des Secrets de la princesse de Cadignan, où ce personnage reparut (Maurice Tourneux, Revue d'histoire littéraire de la France, Volume 41, 1934 - www.google.fr/books/edition).

Quant au nom de Cadignan, il fut d'abord Carignan dans Madame Firmiani; or, sous la Restauration, une princesse de Carignan et la comtesse de Castellane avaient eu un célèbre et tragique point commun : le feu s'était mis à leurs robes, l'une et l'autre furent cruellement brûlées (Honoré de Balzac, La comédie humaine: Études de mœurs: Scènes de la vie parisienne, 1976 - www.google.fr/books/edition).

La similitude des accidents Castellane - Carignan et la similitude des noms Carignan - Cadignan semblent trop frappantes pour qu'on n'y voie pas l'explication du nom choisi par Balzac pour son héroïne. Selon Rémusat, la jeune comtesse Cordélia de Castellane qui, dès son mariage, "s'était aperçu tout de suite qu'elle avait fait une sottise, et qu'elle n'avait d'autres moyens de la réparer que d'en faire d'autres" (Anne-Marie Meininger, Une princesse parisienne, L'Année balzacienne, 1962 - www.google.fr/books/edition).

Dans les Étrennes aux Parisiens patriotes, CADIGNAN, ancien garde-française, est inscrit d'abord comme premier aide-de-camp du Commandant-général, puis, sous le nom de baron DE CADIGNAN, Comme capitaine de la compagnie de grenadiers soldés, casernée place de l'Estrapade, attachée à la Ire division (Sigismond Lacroix, Actes de la Commune de Paris pendant la Révolution, Tome 8, 1914 - www.google.fr/books/edition).

Pour le prénom Denis de Bellache, cf. la banlieue de Paris et saint Denis qui fut décapité à Montmartre.

Hauser et Queneau

Queneau, qui s'intéressait aux sciences dont la botanique, publie en 1952 Le Dimanche de la Vie dont un personnage s'appelle Julia Ségovie. Le film qu'en tire Jean Herman a dans sa distribution, outre Danielle Darrieux, Hubert Deschamps dans le rôle de Bourrelier. Le mari de Julia Ségovie a pour nom Valentin Brû.

Varron donne au mot seges, le sens de Champ labouré & semé : Segobriga, Segesta, Segorbia, Segovia, &c. Segesta Tiguliorum, Sestri di Levante, dans la Ligurie, Segethusa dans la Transylvanie, Segetica dans la Mesie, Segevoldia en Livonie, Segodunum Rodez, & Seton en Angleterre, &c. (Claude-François Ménestrier, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon, justifiée par chartres, titres, chroniques, 1696 - www.google.fr/books/edition).

Le dimanche de la vie est le roman le plus philosophique de Raymond Queneau, le titre étant emprunté à une expression de Hegel citée lors d'un de ses cours sur l'esthétique, au sujet de la peinture flamande du XVIIème siècle. Queneau se sert de la Phénoménologie de l'esprit pour illustrer une histoire finalement assez banale mais aux personnages au caractère bien trempé (www.babelio.com).

C'est à propos de la peinture hollandaise et de ses scènes de «naïve gaieté et de joie spontanée» que Hegel parle de «dimanche de la vie», et il ajoute : «Des hommes doués d'une aussi bonne humeur ne peuvent être foncièrement mauvais ou vils.» (www.librairie-gallimard.com).

Julia Ségovie, commerçante d'un certain âge, s'éprend d'un jeune soldat (Valentin Brû) dont elle ignore le nom et fera tout pour retrouver la trace et se marier avec. Elle finira par arriver à ses fins et vivra avec jusqu'à la mobilisation militaire de celui-ci.

L'évolution du protagoniste Valentin Brû se passe en trois étapes dans ce qui est une sorte de cheminement initiatique. Tout d'abord, il est inconscient de lui-même et donc c'est pour cette raison qu'il n'apparaît pas dans le registre de l'armée. Il obtient une existence à partir du moment où Julia porte un regard sur lui mais ne restant pourtant qu'un jouet entre ses mains, ne faisant qu'obéir à tous ses désirs selon la dialectique maitre-esclave de Hegel. Puis, Valentin commence à apprendre le métier de commerçant et passe à l'étape de l'auto-conscience. Dans la dernière partie du roman, il arrive enfin à une sorte de sagesse ainsi qu'à une connaissance de l'humanité et du monde et c'est pour cette raison qu'il passe presque pour un prophète, car il parvient à prédire l'imminence de la guerre alors que personne n'y croit vraiment. Ces trois étapes peuvent également se situer à un niveau social : le simple soldat inconscient devient un mari, devient un commerçant et ensuite part faire la guerre.

Il y a également cette fascination angoissante du temps qui passe, Valentin n'arrêtant pas de scruter les aiguilles de l'horloge, cherchant à surveiller le temps s'écoulant inexorablement (www.babelio.com).

Valentin Brû est fasciné par la bataille d'Iéna.

Le soldat Valentin Brû, on le sait, pour accéder à la conscience de soi, puis à la sagesse absolue, suit approximativement le cheminement décrit par Hegel dans La Phénoménologie de l'esprit. À partir d'un état d'innocence complète, que Hegel appelle la «sensation brute», qu'il symbolise par une vieille femme se chauffant au soleil et qui n'est que sensation de chaleur, qui n'a pas vraiment conscience d'elle-même, l'«abstraction» dans le vocabulaire de Hegel, Valentin parvient au savoir total, celui de l'«universel concret». Il passe par les diverses étapes analysées par Hegel (pas forcément dans le même ordre) : le stoïcisme, le solipsisme, etc. Il ne prend conscience de lui que parce qu'il est «reconnu» par une autre conscience, celle de Julia. Enfin son parcours est circulaire comme celui de l'Histoire selon Hegel (Anne Clancier, Raymond Queneau et le langage de la psychanalyse, Raymond Queneau et les langages, 1993 - www.google.fr/books/edition).

Si Brû semble effectivement pleinement satisfait et n’a manifestement plus rien à attendre de la vie et de ses aléas, surtout depuis qu’il a réalisé le voyage de ses rêves sur le champ de bataille d’Iéna où Hegel avait aperçu en 1807 l’Âme du monde, Napoléon, cette satisfaction confine le plus souvent à l’hébétude et à une profonde indifférence à l’égard de la réalité temporelle et historique – comme si, pour lui, le temps s’était effectivement arrêté et qu’il n’avait plus rien à désirer ni donc à attendre d’une Histoire vouée pour l’essentiel à la répétition sans fin du passé (Philippe Sabot, Bataille, entre Kojève et Queneau : le désir et l’histoire, Le Portique N° 29, 2012 - journals.openedition.org).

Il y a un certain parallélisme entre les romans d'Hauser et de Queneau, différence d'âges, femme/jeune homme, rapport de dépendance. Reste l'"innocence" du voyou assassin.

Dans Le Dimanche de la vie, par exemple, Valentin Brû ne connaît pas la topographie parisienne : il cherche la gare du Nord du côté de la place d'Italie; il confond la statue du Chevalier de la Barre avec celle du dieu Mars enchaîné, erreur que Brunella Eruli a analysée à la lumière de Hegel (mais qui pourrait aussi bien tenir à une querelle étymologique sur «Montmartre» - Mont de Mars)

Julia envoie son mari seul en voyage de noces à Bruges : elle n'a pas le temps avec sa mercerie ! Mais Valentin s'arrête à Paris, où, hasard objectif, il rencontre dans un cimetière Nanette, la propre mère de Julia (Berthe Bovy) qui enterre son mari ! Nanette demande à Valentin de venir reprendre sa boutique d'encadrement à Montmartre avec Julia. Les époux déménagent. Nanette ne tarde pas à décéder à son tour : Julia et son mari deviennent propriétaires de son commerce (Clara Laurent, Danielle Darrieux, une femme moderne, 2017 - www.google.fr/books/edition).

Carignan et Napoléon font partie de la chasse au trésor de la Chouette d'or.

Fleutiaux

Claire Devarrieux publie l'article "Pierrette et le pot aux roses" dans le journal Libération, n.s., n° 2883 le 30 août 1990 (French Twentieth Bibliography: Critical and Biographical References for the Study of French Literature Since 1885, 1992 - www.google.fr/books/edition).

Au sujet du roman de Pierrette Fleutiaux, Nous sommes éternels.

Pierrette Fleutiaux, née Adenis le 9 octobre 1941 à Guéret dans la Creuse et morte le 27 février 2019 à Paris, est une écrivaine française, lauréate du prix Femina 1990 pour Nous sommes éternels Son père était le directeur de l’École normale des garçons de Guéret – a en effet grandi entre la ville préfecture et le village de Villasmeillas, aux portes de Sainte-Feyre, là où ses grands-parents avaient une ferme (fr.wikipedia.org - Pierrette Fleutiaux, www.lamontagne.fr).

Née à Guéret, ou tout a commencé, pour elle mais aussi pour la Chouette d'Or avec l'OEuf du père Méhus dans lequel le narrateur est originaire aussi de cette localité de la Creuse.

Si, dans les contes de Perrault, la première place revenait aux femmes ? Cendrillon s’appellerait Cendron, il serait un merveilleux jeune homme, et à l’heure fatidique de minuit (ici annoncée par talkie walkie) il irait offrir sa belle jeunesse… non pas à une quelconque princesse mais à la reine. La femme de l’Ogre serait végétarienne, et bien affligée de ses sept petites ogrelettes aux quenottes trop avides et de cet époux tourmenté par un affreux instinct de mort. De la forêt alors arriverait Poucet, mais il ne serait pas si petit, et il saurait très bien comment aimer une femme… (Bertrand Poirot Delpech, Le Monde des livres, 23 nov 1984) (www.pierrettefleutiaux.com).

Le récit de Pierrette Fleutiaux, La femme de l'Ogre est paru dans son recueil de contes perraultiens réécrits, intitulé Métamorphoses de la reine publié en 1984, chez Gallimard. Tous les contes réécrits dans ce recueil donnent la première place aux femmes. Cette réécriture du Petit Poucet est centrée autour d'une jeune fille qui devient la femme d'un Ogre perverti. En omettant de donner un nom propre à son protagoniste, Fleutiaux universalise la condition de la violence sexuelle envers les femmes. En vain, la femme de l'Ogre essaie de sauver ses ogrelettes des habitudes sanglantes et monstrueuses de leur père. Quand Poucet et ses frères, cherchant un abri pour la nuit, frappent à la porte, la femme de l'Ogre essaie de les décourager mais sans y arriver. Au bout d'un jeu de cache-cache avec les frères de Poucet qui aboutit à un carnage familial où l'Ogre et les sept ogrelettes meurent, la femme de l'Ogre se retrouve toute seule. Grâce aux bottes de sept lieues de l'Ogre, elle trouve enfin son bonheur avec le jeune homme nommé Poucet (Daniela Zuzana Slavik, Le détournement du Petit Poucet, de Charles Perrault par Pierrette Fleutiaux et Michel Tournier suivi de Contes : écrits et réécrits, 2006, p. 3).

On trouve des pétales de rose dans la Femme de l'Ogre, reprise du petit Poucet, lui même issu du conte de tradition orale anglaise Tom Thumb.

Elle sort de dessous une trappe les pommes de terre roses qu'elle fait pousser dans une clairière secrète de la forêt, ramasse dans les pots où elle les fait passer pour des plantes vertes les salades et les poireaux, et dans un vase les artichauts dont les feuilles ressemblent aux pétales d'une grosse rose irascible (Pierrette Fleutiaux, Métamorphoses de la reine (1984), 1990 - www.google.fr/books/edition).

Cendrillon est liée à la période de février, temps des fiancailles, et de la Saint Valentin : les Tchèques promenaient un mannequin nommé Fiancée des cendres pendant le Carnaval. Dans les contes apparentés, une aide surnaturelle intervient, chez Perrault ou madame d'Aulnoy, dont l'héroïne s'appelle Finette Cendron, il s'agit d'une fée marraine (Pierre Saintyves, Les contes de Perrault et les récits parallèles: leurs origines (coutumes primitives et liturgies populaires), 1990 - www.google.fr/books/edition).

Castellane et Guéret

Guéret est aligné avec Golfe Juan, Castellane, la Chaise-Dieu, Issoire, Bellegarde-en-Marche, et Plouescat en Bretagne. Dieppe - Guéret passe à l'est de Mer vers Avaray.

C'est près de Castellane que se trouve la ferme du Père Mehu dans les prémisses de la chasse au trésor, l'oeuf du Père Méhu. Le Baron de castellane, Altoviti, est un protagoniste du roman Beaux Inconnus de Pierre Lartigue, qui s'entretue avec Henri d'Angoulême à Marseille en 1586.

Perrine (Pierrette) de CASTELLANE d'ALLEMAGNE est mariée avec Antoine de CLAPIERS du PUGET dont Jean-François de CLAPIERS du PUGET de Pierrefeu mort en 1539 et Marguerite de CLAPIERS du PUGET (gw.geneanet.org).

Pierrette de Pontevès est fille de Jean de Pontevès (mort en 1501), Seigneur de Cabanes, et de Sibylle de Castellane. Bertrand Raimbaud V de Simiane épouse le 27 novembre 1509 Pierrette de Pontevès qui meurt après 11 septembre 1573 (www.histoireeurope.fr).

A Aix-en-Provence, l’hôtel dit de Simiane, situé à l’angle de la place des Prêcheurs et de la rue Manuel, fut bâti en 1641 par Angélique de Lacépède, fille du poète, veuve d’un Simiane de la Coste (Jacqueline Duchêne, Pauline de Simiane et l’Académie de Marseille, 2013 - www.academie-sla-marseille.fr).

L'hôtel de Lacépède est un hôtel particulier situé à Aix-en-Provence. L'hôtel a été construit et habité dans la première moitié du XVIIe siècle, autour de 16101, par Jean de Lacépède (1550-1622), seigneur des Aygalades, premier président à la cour des comptes en 1622. Ami de François de Malherbe, il a écrit Les théorèmes sur le sacré mystère de notre rédemption. Sa fille, Angélique de Lacépède, s'est mariée en 1604 avec Henri de Simiane (1582-1614), seigneur de La Coste, conseiller en la Chambre des Comptes, Aides et Finances de Provence. Ils ont eu deux enfants, Jean de Simiane (1606-1650), seigneur de La Coste, marié en 1632 avec Charlotte de Cambe d'Orves qui ont eu Jean de Simiane (1637-1687), marquis de Simiane, président au parlement, et Gaspard de Simiane (1607-1649), chevalier de La Coste, chevalier de Malte, qui est mort de la peste en 1649, au service des forçats retenus sur les galères du roi à Marseille. Angélique de Lacépède a fait reconstruire l'hôtel dans son apparence actuelle en 1641. L'hôtel a une porte sur chaque rue. Sur la rue Chastel, la porte à pointes de diamant et trophées est surmontée des armes et de la devise "IN.TE.DOMINE SPERAVI" (fr.wikipedia.org - Hôtel de Lacépède).

Mer

Mer, à l'expansion sagement étudiée, avec ses industries, son musée et son Centre Nautique, offre aux touristes, soit la «Route de la Rose» qui les conduira au château de de Talcy, sur lequel planent les ombres de Ronsard et d'Agrippa d'Aubigné, soit la route de Chambord, où les attendent ce prestigieux château et cette vaste réserve cynégétique dont l'histoire est trop connue pour être rappelée

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait desclose
Sa robe de pourpre au soleil
(Ronsard, à Cassandre) (Loir-et-Cher : géographique, économique, touristique, 1971 - www.google.fr/books/edition).

Le frère de Charles Perrault, auteur des contes, passe dans le Loir-et-Cher dans son Voyage à Bordeaux (1669). Il était de l'autre côté de la Loire et ne passa donc pas à Mer.

Nous entendîmes la messe à Notre-Dame de Cléry, à la chapelle qui est dans le jubé, où il y avoit d'assez beau monde. Nous fûmes ensuite dîner à Saint-Laurent-des-Eaux. De là nous fûmes à Chambord, où nous saluâmes messieurs de Saint-Aignan, de Sommery, gouverneur, et de Ménars, qui nous reçurent avec beaucoup d'honnêteté et nous pressèrent fort de faire collation (Claude Perrault, Voyage à Bordeaux, 2000 - www.google.fr/books/edition).

Cailloux blancs

au point où on en est... plus rien ne m'étonnerait ! :-)

Les Petits Cailloux Blancs par Michel Delpech

Ta poule a pondu des oeufs d'or.
T'as des sous dans ton coffre-fort.
T'as de quoi changer ton décor
Et mener la chasse au trésor
Dans la grande ville.
(vinss789, Bonsoir - Indication des 30 ans de Michel Becker, 25 avr. 2023 à 15:57 - les-sans-hulotte.net).

La Boite à Pierrette

La Boîte à Perrette a été créée en 1695. Selon la légende, Pierre Nicole, théologien janséniste, aurait confié à sa servante Perrette des fonds destinés à soutenir les jansénistes persécutés par Louis XIV et par le pape. La servante aurait caché l'argent dans son pot à lait. Cette histoire est trop inspirée de la fable de Jean de La Fontaine pour être plausible mais il est vrai qu'à la fin du xviie siècle une caisse de secours se met en place dans le milieu janséniste (fr.wikipedia.org/wiki/Boîte à Perrette).

The Catholic Church, however, attacked both Jews and Protestants openly. An example of these attacks is the curious brochure against Jews and Protestants which appeared in Paris : La Boîte à Pierrette des protestans et des israélites (Paris, 1815). "Et qui dit Juif, dit protestant, sachez le" : Toussenel A., Les Juifs, rois de l'époque, Histoire de la féodalité financière, Paris 1845 (Zosa Szajkowski, Jews and the French Revolutions of 1789, 1830 and 1848, 1970 - www.google.fr/books/edition).

Perrette désignerait la ville de la Rochelle au temps du siège de 1627-1628 pour qui les protestants vendômois faisaient la quête en disant "N'oubliez pas Perrette", comme relaté dans Le Pot aux roses, libelle dénonçant le agissements des rebelles et imprimé peut-être par Claude Peigné, imprimeur à Chartres (Abbé Metais, Le pot aux roses et la Boite à Perrette, Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois, Volumes 34 à 35, 1895 - www.google.fr/books/edition).

Ce qui rapproche du Loir et Cher.

La Rochelle est alignée avec Mer et Carignan et presque avec Epernay.

Autres Pierrette

FRONT NATIONAL Pierrette et le pot aux roses : Dans «Playboy», N° 23 paru le 12 juin 1987, l'ex-Mme Le Pen faisait le ménage. Aujourd'hui, elle casse la vaisselle (L'Express, Partie 2, 1988 - www.google.fr/books/edition).

C'est au plus fort de la tempête post-conjugale entre les ex-époux que Pierrette Le Pen dévoile le pot aux roses dans un hebdomadaire suisse gratuit, Genève Home Informations, daté du 12 décembre 1987 (Gilles Bresson, Christian Lionet, Le Pen: biographie, L'épreuve des faits, 1994 - www.google.fr/books/edition).

Michel Leiris (1990) a écrit quelques «Je me souviens» à la manière de Georges Perec. Ils sont au nombre de trois et figurent dans le Journal 1922-1989. Les voici : Je me souviens de la demi-mondaine Pierrette Rothschild chez qui l'on mangeait de la salade d'oranges à l'éther. Je me souviens du temps où Mlle Chanel vêtait les femmes de tailleurs aux épaules bien marquées mais sans aucun padding. Je me souviens du pensionnaire grisonnant du sanatorium de Bühlerhöhe qui, tout beau dans son complet pied-de-poule et appuyant sur une canne sa haute et forte stature, énumérait mélancoliquement les noms des vins auxquels il n'avait plus droit : Gewurtztraminer... Riesling... Pinot noir. Etc. (Mireille Cifali, Alain André, Écrire l'expérience: Vers la reconnaissance des pratiques professionnelles, 2015 - www.google.fr/books/edition).

Pierrette est le prénom donné aux restes fossiles d'une femme neandertalienne ayant attesté pour la première fois des traces d'un échange culturel entre Homo sapiens et neandertalien. Le lieu de sa découverte le 27 juillet 1979 est aujourd'hui encadré par le Paléosite de Saint-Césaire, à proximité du site archéologique de la Roche à Pierrot, commune située dans le département de la Charente-Maritime, près de Saintes.

Olga (ou Golda) Bancic dite Pierrette, née en 1912, selon les sources, à Chisinau en Bessarabie, et morte guillotinée le 10 mai 1944 à Stuttgart, est une résistante roumaine, juive et communiste, soldate volontaire des FTP-MOI de la région parisienne. (fr.wikipedia.org - Pierrette).

Marié à Jeanne Esterle le 22 novembre 1788 à Lyon, Laurent Mourguet, créateur de la marionnette de Guignol, eut dix enfants. Parmi eux, Jacques, tiendra le Guignol du Café du Caveau (place de Célestins à Lyon). Mais c'est surtout avec Étienne (né en 1797) et Rose-Pierrette (ou «Rosalie», née en 1804) que Mourguet parcourt la région lyonnaise pour y donner des représentations. Il se fait également accompagner du marionnettiste Louis Josserand, qui deviendra son gendre en épousant Rose-Pierrette. Plus tard, c'est à Josserand que Mourguet léguera la direction de son théâtre. Josserand perpétuera la tradition. Dans sa troupe, on trouve Victor-Napoléon Vuillerme-Dunand, qui sera le premier à mettre par écrit les pièces de Guignol. Rosalie Mourguet et Louis Josserand eurent deux enfants, eux-mêmes marionnettistes : Louis et Laurent. Le jeune Laurent épousera la fille de Vuillerme (fr.wikipedia.org - Laurent Mourguet).

Denis Valentin dit Vlentin (XIXe-XXe siècle) est l'auteur de pièces pour Guignol, Denis Valentin dirigea le Grand Guignol Lyonnais, le Théâtre Guignol Lyonnais et le Nouveau Guignol (cataloguedoc.marionnette.com).

On va pas se faire toutes les Pierrette.

Les roses et Queneau

Mais, la plus belle fleur de cette Rose rouge, fut une rose... noire : Juliette Gréco. Sans avoir jamais chanté, elle était déjà auréolée de gloire : muse de l'existentialisme, toutes les filles se coiffaient comme elle, frange lourde, longs cheveux, même uniforme; pantalon et chandail noirs. Et voilà que dans sa corbeille de noces de jeune mariée de la chanson, les plus grands poètes et écrivains déposaient en guise d'offrande un royal cadeau. Sartre, la rue des Blancs-Manteaux qu'il écrivit pour elle; Queneau, Si tu t'imagines, fillette, fillette, et Simone de Beauvoir qui avait trouvé dans Villiers de l'Isle Adam cet éternel féminin mis en musique par Kosma, qui lui allait si bien (Alexandre Astruc, Alain Menevy, La tête la première, 1975 - www.google.fr/books/edition).

Queneau a notamment écrit, sans visée satirique, une version renouvelée du sonnet de Ronsard «Mignonne allons voir sila rose» :

allons cueille cueille
les roses les roses
roses de la vie
et que leurs pétales
soient la mer étale
de tous les bonheurs
allons cueille cueille
si tu le fais pas
fillette fillette
ce que tu te goures
(extrait de «Si tu t'imagines», in L'Instant fatal, 1948)

Comme l'objectif est ici de dire la même chose d'une façon différente, le texte procède à un travestissement qui modifie le style originel en passant de l'alexandrin au pentasyllabe et du registre soutenu au parler familier. Il n'en conserve pas moins au sujet sa gravité, ainsi que l'aspect de chantage inhérent à la philosophie du carpe diem (Jean-François Jeandillou, L'analyse textuelle, 2006 - www.google.fr/books/edition).

On retrouve Ronsard sur la Route des Roses entre Mer et Talcy.

Pierrette chez Queneau

Il y a une fillette nommée Pierrette dans le roman "Loin de Rueil" (1944). La Malmaison renvoie à Joséphine de Beauharnais et à Napoléon Ier Bonaparte.

PIERRETTE : Ornith. Femelle du pierrot, ou moineau franc; (Louis Nicolas Bescherelle, Dictionnaire National ou grand Dictionnaire classique de la langue française, Tome 2 : G - Z, 1846 - www.google.fr/books/edition).

PIERRETTE : Femme du Pierrot. Son costume a beaucoup de ressemblance avec celui de son mari, et figure également parmi les déguisements du carnaval. Femme travestie en pierrette. Donner le bras à une pierrette (Louis Nicolas Bescherelle, Dictionnaire National ou grand Dictionnaire classique de la langue française, Tome 2 : G - Z, 1846 - www.google.fr/books/edition, Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - www.google.fr/books/edition, J. B. Lacombe, Lettre à Napoléon III au sujet des hannetons et des moineaux francs, par un Meunier de Seine-et-Oise, 1862 - www.google.fr/books/edition).

Queneau et le petit Poucet

Au chapitre VIII (106-110) des Fleurs bleues, la parodie du conte est manifeste; le duc, s'étant égaré dans une forêt profonde, aperçoit une lueur au cœur de la nuit. C'est une chaumière dont la porte va s'ouvrir magiquement pour laisser apparaître une superbe jeune manante. L'allusion du duc aux cailloux du Petit Poucet nous met sur la voie : nous sommes dans l'univers du conte. Mais le duc n'est pas un Petit Poucet, et préférera prendre le rôle du grand méchant loup. La parodie est soulignée par des italiques qui indiquent que l'écrivain utilise un registre codifié. Quand le duc entre dans la chaumière de la jeune paysanne, Queneau écrit : «Aussitôt la porte s'ouvre comme par enchantement et une radieuse apparition fait son apparition» (Sylvie Cassayre, Les fleurs bleues de Raymond Queneau, 1999 - www.google.fr/books/edition).

L'UNE DES FIGURES symboliques du roman dont la signification reste peu claire, est représentée par les fleurs bleues du titre. Interrogé par Italo Calvino sur le sens de cette expression, Queneau répondit à l'écrivain italien qu'il s'agissait d'une allusion ironique à l'expression «être fleur bleue», qui renvoie aux personnes sentimentales, romantiques, idéalistes et qui éprouvent un sentiment de nostalgie pour la pureté perdue (Note à l'édition italienne des Fleurs bleues, cit., p. 270. Dans ses Journaux (cit., p. 1066), Queneau précise en 1964 : «titre : les fleurs bleues si roses») (Anne-Marie Jaton, Lecture(s) des "Fleurs bleues" de Raymond Queneau, 1998 - www.google.fr/books/edition).

Pierrette : petite pierre

Mais il y a surement quelque chose à tirer de la répétition des deux "tout", de Pierrette qui peut être une petite pierre, de la pierre de Rosette qui doit permettre d'éclairer beaucoup de mystères, des deux adjectifs diligente et zélée, des petits cailloux blancs qui ne sont pas les reliquats puisque MB a dit qu'ils n'existaient pas (fourty, 26 avril 2023 - les-sans-hulotte.net).

Dans le contexte de tracés sur la carte de France, l’expression "pierre qui roule amasse mousse" pourrait faire référence au Rocher de Dabo évidemment, mais aussi aux villes de Mouthier-Haute-Pierre, La Petite-Pierre (et son château de Lützelstein) ou bien au Col de Grosse Pierre (qui relie La Bresse à Gérardmer) (Airyn, Les Cahiers Secrets et le, Cahier des Charges, 2022 - didier.morandi.free.fr).

La Petite-Pierre (Lìtzelstän en alsacien, Lützelstein en allemand) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Entre Sarreguemines, patrie de Régis Hauser (où tout a commencé aussi), et Saverne.

Sentier des Trois-Rochers reliant le rocher Blanc à l'ouest, le rocher Païens et le rocher du Corbeau au sud (fr.wikipedia.org - La Petite-Pierre).

La Petite-Pierre est alignée avec Mer et Pierre-La-Treiche (nonagones.info - La Chouette d’Or - Chouettes vignettes : énigme 420).

Pierre-la-Treiche est aligné avec Golf Juan et Sion-Vaudémont.

Un hôtel des Trois Roses à La Petite Pierre est connu déjà des guides Joanne (Itinéraire général de la France, Collection des Guides-Joanne, 1868 - www.google.fr/books/edition).

Qui existe encore de nos jours (www.aux-trois-roses.com).

Jeu

«ioüer les double à la pierrette.» Le Dictionnaire de Trévoux donne cette explication : «Pierrette, petite pierre, Lapillus. On le dit particulièrement d'un jeu d'enfants qui consiste à faire retourner des doubles avec une pierre, ou avec une balle de plomb» (Alexandre Héron, La Muse normande de David Ferrand d'après les livrets originaux, 1625-1653, et l'Inventaire général de 1655, 1891 - www.google.fr/books/edition).

Double : monnaie de cuivre valant deux deniers.

Les premiers deniers de cuivre qui ont paru en France furent fabriqués en 1575, sous Henri III : ainsi que les doubles deniers tournois les deniers étoient à la taille de 156 au marc, ce qui faisoit revenir le marc de cuivre monnoyé à 13 sols. Jusqu'alors on ne s'étoit point servi en France de monnoie de cuivre pur; mais le billon manquant pour faire des doubles & des deniers, on fut obligé de se servir de cuivre spour fabriquer ces petites monnoies, ce qu'on à pratiqué depuis jusqu'en 1689 (Encyclopedie Methodique, Tome V, 1ère partie, 1789 - www.google.fr/books/edition).

Pierre de Rosette

Christiane Desroches Noblecourt, aux côtés de qui je travaillais maintenant à mi-temps depuis le dernier trimestre de 1971, mais aussi Jacques Vandier que je rencontrais de temps à autre dans son bureau, tout occupé à la rédaction d'un des derniers tomes de son magistral Manuel d'archéologie égyptienne, s'informaient non sans une pointe de curiosité sur les rouages sociaux de cette Égypte bien tardive et pourtant si loin de leurs préoccupations du moment. En effet, on préparait fébrilement au Département, pour le mois d'octobre qui se profilait à l'horizon, la célébration du cent cinquantième anniversaire du déchiffrement des hiéroglyphes (1822-1972), par Jean-François Champollion. Si l'Institut de France souhaitait lui rendre un solennel hommage pour son élection, en 1830, à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, c'est également pour honorer celui qui avait été le premier conservateur des antiquités égyptiennes du Louvre, que Christiane Desroches Noblecourt avait entrepris le réaménagement de la galerie Henri IV, dont on prévoyait l'inauguration en y présentant, à cette occasion, la célèbre Pierre de Rosette demandée à titre de prêt exceptionnel au British Museum. Après d'incroyables tractations auprès des plus hautes autorités anglaises, cette «prise de guerre» du général Hutchinson et de l'amiral Nelson arriva finalement à Paris à temps, et pour le ravissement de tous les visiteurs du musée... L'événement fut encore commémoré par la Poste qui édita une luxueuse plaquette et un timbre reproduisant Champollion d'après un portrait peint par Léon Cogniet, en 1831, l'année même où le génial savant avait été nommé professeur au Collège de France. Enfin, comme il se devait, nous prîmes, par un bel après-midi, le chemin du cimetière du Père Lachaise où, au pied d'un obélisque, reposait, depuis 1832, le fondateur de l'égyptologie. C'est là que, sur la pierre tombale vermoulue devant laquelle nous étions tous inclinés, mon attention fut attirée par quelques petits cailloux blancs soigneusement disposés les uns à côté des autres. Je les comptais et il y a en avait sept. Sans vraiment m'intriguer à l'époque, je gardais néanmoins en mémoire cette troublante présence. En fait, ce n'est que beaucoup plus tard, en rendant de nouveau visite à Champollion et en observant le même énigmatique phénomène, que l'on m'apprît cette fois qu'il s'agissait d'un rituel réservé aux franc-maçons, corporation à laquelle avait appartenu en son temps, le vénérable maître (Christian Leblanc, La mémoire de Thèbes: Fragments d'Egypte d'hier et d'aujourd'hui, 2015 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Christian Leblanc).

Valentin et Pierrette chez Balzac

Pierrette est un roman d’Honoré de Balzac, publié en 1840. L’action se situe durant le règne de Charles X (1824-1830) et se déroule entièrement dans la ville, dite médiévale, de Provins, dans le département de Seine-et-Marne. Pierrette Lorrain est une jeune orpheline, confiée par ses grands-parents ruinés à ses cousins Rogron, deux célibataires imbéciles. Elle sera la victime innocente des manipulations des personnages essayant de récupérer la fortune des Rogron. C'est le docteur Horace Bianchon qui dénonce les sévices dont la jeune fille est victime et qui propose à son maître Desplein de la faire trépaner. Horace assiste son maître dans cette opération délicate (fr.wikipedia.org - Pierrette (roman)).

Cf. la rose de Provins.

Raphaël de Valentin est un personnage de La Comédie humaine d’Honoré de Balzac. Il n'apparaît que dans La Peau de chagrin. A la fin de sa vie, à 27 ans, il est soigné par Horace Bianchon (HB comme l'auteur) (fr.wikipedia.org - Raphaël de Valentin).

Né en 1797, docteur en médecine, il est illustre dans la Comédie Humaine. Originaire de Sancerre, il est cousin des Boirouge par les Popinot (La Muse du département). Il soigne Louis Lambert, Lucien de Rubempré et Coralie, la maîtesse de Lucien (Illusions Perdues). Il soigne aussi Pierrette (Pierrette), la marquise de Listomère (Autre étude de femme); examine la Rabouilleuse (La Rabouilleuse), Nucingen (Splendeurs et Misères des courtisanes), Raphaël de Valentin (La Peau de chagrin), Desplein (La messe de l'athée), la comtesse du Bruel (Un prince de la Bohème), le comte Popinot (Le Cousin Pons), Marneffe (La Cousine Bette), etc. Il apparaît aussi dans Les Secrets de la princesse de Cadignan (hbalzac.free.fr).

Valentin près de Flexbourg

Plusieurs sentiers montent vers le château de Guirbaden à Mollkirch, au Sud-Ouest de Dinsheim, en haut de la colline du Burckberg, à 565 mètres d'altitude. C'est l'occasion d'une agréable promenade avant de parvenir au plus vaste château d'Alsace, construit au XIe siècle par les comtes d'Eguisheim-Dabo (ou Dagsburg, qui est l'allemand pour Dabo) sur un ancien site romain afin de protéger l'abbaye d'Altorf. Aujourd'hui envahies par la végétation, les ruines réservent toutefois de belles surprises aux visiteurs et les vestiges subsistent tant bien que mal. La chapelle Saint-Valentin, d'origine romane mais remaniée au XIXe siècle, se trouve sur le site (www.petitfute.com, www.pop.culture.gouv.fr).