Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Le jardin d’Adonis   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES CASSAIGNES JARDINS ADONIS GELIS CHEMIN DE CROIX

Le procès verbal d'érection du chemin de croix de Cassaignes par l'abbé Gélis peut ouvrir quelques perspectives sur l'affaire de Rennes le Château.

Le procès verbal d'érection du chemin de croix de l'église de Cassaignes écrit de la main de l'abbé Gélis - www.renne-le-chateau.com

Quelles sont les formalités à observer pour ériger dans une église ou oratoire le Chemin de la Croix ?

Avant de l'ériger, il faut avoir obtenu trois permissions : celle du Pape qui donne à l'Evêque, à un missionnaire ou tout autre prêtre, le pouvoir de l'ériger ou de le faire ériger; celle de l'Evêque, qui doit être donnée par écrit, signée par lui ou par son grandvicaire, et munie du sceau épiscopal ; celle enfin du curé ou du supérieur de l'église, qui doit encore être donnée par écrit, à moins qu'il ne soit lui-même autorisé à faire la cérémonie. Nous observerons ici qu'il en est de même pour les indulgences et autres priviléges que l'on obtient de Rome pour certaines églises ou oratoires. Avant de les publier, il est nécessaire d'en avoir obtenu de l'Evêque l'autorisation par écrit et munie de son sceau.

Pour ériger le Chemin de la Croix, quoiqu'il n'y ait pas de formalité prescrite, il convient de le faire avec solennité. Quand tout est préparé pour la cérémonie, l'Officiant à genoux entonne le Veni, Creator, qui est chanté par les assistants; il fait une instruction sur l'objet de la cérémonie ; il bénit les Croix et les images des Stations, de la manière marquée dans le Rituel, et il va les placer processionellement à l'endroit qui est désigné pour chacune d'elles ; enfin, il termine par la bénédiction du Saint-Sacrement, s'il y est autorisé, ou du moins par celle de la Croix. En allant aux Stations , on chante des cantiques relatifs à la cérémonie, quelques versets du Stabatet du Miserere, et, à chaque Station, le prêtre fait une petite exhortation suivie d'un Pater et d'un Ave.

Après l'avoir érigé, il est nécessaire de dresser le procès-verbal de l'érection. Ce procès-verbal doit faire mention de l'induit du Pape, de l'autorisation de l'Evêque et de la date de l'une et de l'autre ; il doit être signé par le curé et par celui qui a fait la cérémonie, et ensuite conservé, de manière à ce qu'il puisse être présenté toutes les fois qu'il en'sera besoin (Instructions pratiques sur les indulgences et les confréries, accompagnées de prières pour la messe, 1851 - books.google.fr).

Modèle de Procès-verbal constatant l'érection du Chemin de la Croix : Procès-verbal De L'érection Du Chemin De La Croix dans l'église de (ou la chapelle de...). Je soussigné, Prêtre (titre : Missionnaire, ou Vicaire général, ou Curé de...., ou Prêtre du diocèse de...., etc.), certifie à qui il appartiendra que le (ici se met la date en toutes lettres), sur la demande de M. le Curé de (ou de M. le Supérieur de...., etc. ), j'ai procédé à l'érection de l'exercice de piété dit Chemin De La Croix, dans l'église paroissiale de (ou dans la chapelle de...., ou dans l'oratoire de ), suivant lés pouvoirs que j'en ai reçus de Rome, en date du (date du Rescrit pontifical), visés par Mgr l'Evêque de...., pour son diocèse, en date du (date du visa apposé au Rescrit pontifical par l'Ordinaire ou son Vicaire général), et d'après la permission ci-jointe accordée par Mgr l'Evêque de ..... d'ériger le Chemin De La Croix dans cette église (ou dans cette chapelle, ou dans cet oratoire). Après avoir adressé aux paroissiens assemblés (ou à la communauté, ou aux assistants ) quelques paroles sur les grandeurs et les bienfaits de la Croix, j'ai béni, suivant le rit prescrit, les Tableaux et les Croix, et je les ai placés, observant tout ce qui est enjoint à ce sujet. En foi de quoi j'ai dressé le présent acte, tant pour me conformer aux dispositions prescrites par l'Induit que j'ai obtenu du Souverain Pontife , que pour servir de témoignage au besoin, et j'ai signé, et fait signer par M. le Curé, etc. Fait à ..., le ... etc. (Suivant les signatures.) (M. Martin, Les sept vendredis ou recueil d'instructions et d'exercices sur le chemin de la Croix pour chaque vendredi du carême, 1867 - books.google.fr).

Avant de passer à l'érection du Chemin de la Croix, le religieux doit avoir obtenu la permission de l'Ordinaire du lieu, où il veut établir ce saint exercice. Cette mesure, prescrite par les Souverains-Pontifes et confirmée par l'usage, est très-sage pour empêcher les conflits , pour garantir de toute supercherie et pour ne permettre l'établissement des Stations, que dans les lieux où elles conviennent. Outre l'autorisation de l'ordinaire du lieu, Clément XII a voulu que le religieux ait encore le consentement du curé et des supérieurs de l'église, du monastère, de l'hôpital ou du lieu de dévotion où il s'agit d'ériger le Chemin de la Croix. Un décret de la Congrégation des indulgences du 30 Juillet 1748, approuvé par Benoît XIV le 3 Août de la même année, porte que ce consentement, tant de l'évêque que du curé et des autres supérieurs, sera donné par écrit de manière à pouvoir toujours être présenté au besoin. Les curés, qui procurent à leurs paroisses le bienfait du Chemin de la Croix, ne sont pas exempts d'obtenir l'autorisation de l'ordinaire, Benoit XIV leur en fait un devoir exprès dans son bref Cum tanta sit, du 30 Août 1741. Conformément au décret du concile de Trente, les évêques ne doivent autoriser les prêtres qui ont besoin d'être munis spécialement des pouvoirs du Saint-Siège, que sur l'exhibition du rescrit pontifical qui accorde ces pouvoirs. De grandes irrégularités avaient été commises en France, et l'extension qu'on avait donnée aux pouvoirs reçus de Rome, a été telle que l'érection de plusieurs de ces Chemins de la Croix était devenue fort douteuse. Des prêtres munis de rescrits du Saint Père, s'étaient contentés d'une permission verbale des évêques et des curés; plusieurs même n'avaient pris qu'une permission verbale pour tout un diocèse. Le cardinal Galeffi, fort affligé de cet abus, sollicita du Souverain-Pontife un rescrit de grâce, qui réparât l'omission des formalités prescrites, et applicât réellement à tous les Chemins de la Croix irrégulièrement établis, les indulgences attachées aux Stations. Sur sa demande, Léon XII, par un rescrit du i6 Novembre i824, a bien voulu rendre valides les Chemins de la Croix, qui, jusqu'à cette date, avaient été érigés en France d'une manière irrégulière, par le défaut du consentement écrit soit de l'évêque diocésain, soit du Supérieur de l'église où le Chemin de la Croix avait été établi. Il recommanda pour l'avenir, d'obtenir un nouveau consentement écrit pour chaque érection nouvelle, et déclara qu'il ne suffisait pas d'en avoir un général pour tout un diocèse. En fait d'indulgences, on ne doit se permettre ni interprétations, ni suppositions (Paolo Girolamo Casanuova, Précis historique et pratique du chemin de la croix, traduit par Léonard de Port-Maurice, 1833 - books.google.fr).

On peut reconnaître sur le procès verbal de Gélis quelques termes :

aujourd'hui 2 (ou 8 ?) 9bre de l'an de grâce mil huit cent soixante dix sept, nous Gélis, curé à Cassaignes, canton de Couiza, diocèse de Carcassonne... ... le rescrit pontifical ... à l'évêque de Carcassonne .... l'autorisation.

Encore Isaïe

Des liens entre l'abbé Gélis et le prophète Isaïe ont été esquissés par ailleurs (Autour de Rennes le Château : Les Affaires Gélis & Tournesol, Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe, Les Prophètes et la Croix d’Huriel : Prophètes, Vertus, Fleuves du Paradis et Evangélistes).

Le 2 novembre est la fête des Défunts.

Odilon de Cluny est à l’un des promoteurs de la Paix de Dieu et de la Trêve de Dieu ainsi que de la commémoration liturgique des morts, célébrée au lendemain de la fête de la Toussaint, le 2 novembre (cette fête est célébrée pour la première fois le 2 novembre 998 (fr.wikipedia.org - Odilon de Cluny).

La prière pour les morts est aussi vieille que le monde. Plusieurs textes de l'Écriture la recommandent : Isaie (8,19), le second livre des Machabbées (69-46) (Jean Vigier, Odilon et le monastère bénédictin Saint-Croix de la Volte: le regard et la mémoire, 2000 - books.google.fr).

Pierre le Vénérable employé encore ici un Passage tiré du Chap. 8. v. 19. d'Isaïe, pour prouver que c'étoít la coutume des Juifs & de tous les peuples, de prier pour les Morts. Mais la Version que ce saint Abbé avoit n'étoit point correcte; & au lieu de lire: Numquid non populus a Deo suo requirit pro Vivi a Mortuis, il lisoit, pro Vivis ac Mortuis. Ainsi la conséquence qu'il a fondée sur une Version défectueuse ne peut être que fausse, d'autant plus que l'esprit du Prophète n'est sûrement point de recommander la prière pour les Morts dans cet endroit ; mais de défendre aux Juifs d'avoir recours aux enchantemens des Devins, & de consulter les Morts pour sçavoir ce qui arriveroit aux Vivans. Je passe donc cetre preuve qui est de nulle valeur, si ce n'est pour faire voir quel a été le sentiment de Pierre de Cluny, qui nous est connu d'ailleurs (Thomas Mangeart, Octave de sermons pour les morts avec un traité théologique sur le Purgatoire, 1739 - books.google.fr).

Cette explication du nom Anthesteria, appliqué à une féte des morts, est due à R. Wünsch [Das Friihtingsfest der Insel Malta, Leipzig, 1902, p. 48 sqq.l. Nous ne pouvons accepter l'étymologie du Dr A. W. Verrall, qui fait ingénieusement dériver le mot du verbe "ànathessasthai", dans le sens d'« évoquer ». (« The Name Anthesteria », Journal of Hellenic étudies, XX (1900), p. 115-117). Quant à la fête, voir E. Rohde, Psyche (1908), p. 32 sqq. Dans l'Annam, les gens offrent à leurs morts, des aliments qu'ils déposent sur les tombeaux quand la terre commence à se couvrir de verdure, au printemps. La cérémonie a lieu le troisième jour du troisième mois, quand le soleil entre dans la constellation du Taureau. Voir Paul Giran, Magie et Religion annamites (Paris, 1912), p. 423sq. 698. E. Renan, Mission de Phénicie (Paris, 1804), p. 216. 699. Pour autorités anciennes, voir ltaoul Rochette, » Mémoire sur les Jardins d'Adonis », llevue Archéologique, VIII (1851), p. 97-123 ; W. Mannhart, Antike Wald- und Feldhulle, p. 279, note 5 et p. 280, n. Aux sources que cite Mannhardt, ajouter Théophraste, Hist. des Plantes, VI, 7, 3 : id.. De Causis Plant. 1,12, 2; Grégoire de Chypre, 1.7 ; Macarius, I, 63 ; Apostolius, I. 34; Diogénien, 1. 14 ; Plutarque, De sera num. vind. 17. Les femmes seulement sont mentionnées comme plantant les jardins d'Adonis par Plutarque, l. c. ; Julien, Convivium, p. 320, éd. Spannheim (p. 42?, éd. Hertlein); Eustathe, sur Homère, Od. XI, 590. D'autre part, Apostolius et Diogénien (II. ce.) disent "phuteuontes", "phuteuonsai". Le premier écrivain grec que fait mention des jardins d'Adonis est Platon (Phèdre, p. 276 B). La procession, à la fête d'Adonis, est rapportée par une inscription attique de 302 ou 301 av. J.-C. (G. Dittenberger, Sylloge Inscriptionum Graecorum. t. II, p. 564, N° 726). Isaïe fait peut-être allusion aux Jardins d'Adonis (XVII, 10, avec les commentateurs) (James George Frazer, Adonis: étude de religions orientales comparées, traduit par Lilly Grove Frazer, Volume 29 de Annales du Musée Guimet, 1921 - books.google.fr).

Les Grecs anciens avaient la fête des Pyanepsie près du 1er novembre où avait lieu l'offrande des fèves (Montserrat Camps-Gaset, L'année des Grecs: la fête et le mythe, 1994 - books.google.fr).

Saint Cyrille Archevesque d'Alexandrie raconte au long dans ses Commentaires sur Isaïe l'histoire ou la fable des Poëtes Grecs touchant Adonis (Pierre Danet, Dictionarium antiquitatum romanarum et græcarum, 1701 - books.google.fr).

On faisoit accroire aux Peuples que les Egyptiens dans les fêtes d'Adonis envoyoient par mer une boete faite du jonc ou papier d'Egypte, façonnée en sonne de tête, dans laquelle on enfermoit une lettre , qui donnoit avis à ceux de Biblos, ville éloignée de la côte d'Egypte de plus de sept journées de chemin, que leur Dieu Adonis qu'on croyois perdu, avoit été découvert. Le vaisseau qui apportoit cette lettre arrivoit toujours à bon port à Biblos au bout de sept jours. Lucien dit qu'il a été témoin de cet événement. Procope, saint Cyrille d'Alexandrie, & quelques Savans croient qu'Isaïe fait allusion à cette superstitieuse coutume (XVIII,2) (Augustin Calmet, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, 1783 - books.google.fr).

Le chemin de croix d'Adonis est une expression des frères Jérôme et Jean Tharaud (Le chemin de Damas, 1923). Cette image semble inspirée de Renan.

« Devant nous est le Djebel-Mousa, hérissé de forêts et encore peuplé de bêtes fauves; sans doute la tradition localisait ici la mort d1 Adonis et les pleurs de Vénus; peut-être même étaient-ce là des espèces de tombeaux d'Adonis, lieux saints apocryphes qu'on proposait à la vénération de nombreux pèlerins. » (Ernest Renan, Mission de Phénicie dirigée par Ernest Renan, 1864 - books.google.fr).

L'image sous-jacente dans son esprit est celle d'un chemin de croix, dont ces tombeaux seraient les stations. Or Barrès (Enquête aux pays du Levant, Le culte d'Adonis, 1922) se saisit, pour les changer en certitudes, des hypothèses que Renan avait l'honnêteté de donner pour telles. Il transforme les pèlerinages supposés en une immense procession, partant de Byblos pour monter à Afaka, par les sentiers caillouteux et les escaliers surplombant des précipices. Le caractère aventureux, dangereux, un peu fou, de l'entreprise, le séduit, ainsi que la vision des incidents tragiques, des possédés du dieu roulant au gouffre. Oui : pour vivre en pensée ce rite grandiose, il devient visionnaire. Il voit se bousculer dans cette horde ascensionnelle : flagellants, hurleurs, échevelées, mutilés volontaires, « prêtres qui, à demi-nus, se tailladaient le corps à coups de coutelas, beaucoup pris de frénésie entraient, pour un bout de chemin, dans la sarabande orgiaque » (Hélène Tuzet, Mort et Résurrection d'Adonis, 1987 - books.google.fr).

Barrès est aussi l'auteur de La colline inspirée, mise en rapport avec Rennes le Château (Jean Pierre Monteils, Nouveaux trésors à Rennes le Château: ou, Le retour d'Ulysse, 1974 - books.google.fr).

L'existence des stations adonidiennes aux abords du Nahr Ibrahim (fleuve Adonis) est sujette à caution, à Ghiné, dont parle Renan, les bas-reliefs ne représenteraient pas Adonis, mais des scènes de chasse (sans sanglier) funéraires traditionnelles, tandis qu'à Qassouba, à l'arrière de Byblos, les monuments ont un rapport plus direct avec le mythe d'Adonis (Brigitte Soyez, Byblos et la Fête des Adonies, 1977 - books.google.fr).

On retrouve Isaïe dans le chemin de croix de l'église Saint Sulpice de Paris :

Station II du chemin de croix de Saint Sulpice de Paris (Chapelle Saint Jean Baptiste) : Jésus chargé de sa croix - Vraiment c'était nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il s'était chargé / Isaïe LIII (Autour de Rennes le Château : Saint Sulpice, Aude et Grande Ourse).

Histoire du chemin de croix

Les Franciscains sont présents en Terre sainte depuis 1220 et fondent en 1342 la Custodie de Terre sainte. Entre ces deux dates, suivant eux-mêmes le rite traditionnel en usage dans l'Église orthodoxe locale, ils le transposent progressivement dans leurs églises en Italie. C'est seulement sous le pape Clément XII, en 1731, que la permission fut donnée de créer des chemins de croix dans d'autres églises que celles des Franciscains. Saint Léonard de Port-Maurice en fut un ardent propagateur. Benoît XIV, en 1741, dut en limiter l'extension à un seul chemin de croix par paroisse (fr.wikipedia.org - Chemin de croix).

En 1291, la ville de Saint-Jean-d’Acre, dernière place forte des Croisés, tomba aux mains des musulmans. Cependant les franciscains, qui s’étaient réfugiés à Chypre où se trouvait le siège de la Province d’Orient, s’efforcèrent d’assurer une présence à Jérusalem et dans les autres secteurs de sanctuaires en Palestine. Le Pape Jean XXII permit alors au Ministre Provincial de Terre Sainte d’envoyer chaque année deux de ses frères dans les Lieux Saints. Malgré les difficultés, les Frères Mineurs continuèrent à être présents et à exercer toutes les formes possibles d’apostolat. Leur présence au service du Saint-Sépulcre est certifiée durant la période allant de 1322 à 1327. On doit le retour définitif des Frères Mineurs en Terre Sainte, avec la possession légale de certains lieux saint et le droit d’usage dans d’autres, à la générosité du roi de Naples, Robert d’Anjou, et de Sanche de Majorque. En 1333, ils firent l’acquisition auprès du sultan d’Égypte, avec la médiation du franciscain Roger Guérin, du Cénacle et obtinrent le droit d’officier au Saint-Sépulcre. Il fut établi, en outre, que les frères Mineurs jouiraient de ces droits au nom de la Chrétienté. En 1342, le pape Clément VI, par les Bulles « Gratias agimus » et « Nuper carissimae », approuva l’entreprise des Rois de Naples et fixa les dispositions pour la nouvelle entité. Les religieux destinés à la Terre Sainte pouvaient provenir de toutes les Provinces de l’Ordre et une fois au service de la Terre Sainte, ils se trouvaient sous la juridiction du Père Custode, « Gardien du Mont Sion à Jérusalem ».

Parmi les lieux saints de Jérusalem, se trouvent des stations du chemin de croix et un lieu lié à Isaïe : son tombeau :

Saint Cénacle (Mont Sion), Saint Sépulcre et Calvaire, Église de la Flagellation, Chapelle du Lithostrotos (IIe Station du chemin de croix), Chapelle de la rencontre avec le Cyrénéen (Ve Stat.), Colonne de la sentence, ou double Chapelle de la VIIe Station, Gethsémani : Basilique de l’Agonie, Gethsémani : Jardin des Oliviers, Gethsémani : Grotte de la trahison, Gethsémani : Tombeau de la sainte Vierge, Dominus Flevit, Lieu de l’Ascension de N.S. Jésus-Christ, Tombeau du prophète Isaïe (Fr. Pierrebattista Pizzaballa, La présence franciscaine en terre sainte, 2005 - www.christusrex.org).

Diego de Merida, dans son voyage en orient (15707-1512), raconte :

Je vis la maison de Marie-Madeleine intra civitatem. Extra civitatem, je vis Cheldemach, dont je vous ai envoyé de la terre. Je vis Siloé, cum excellentissima aqua. Je vis l'endroit où Isaïe fut enfermé. Je vis la fontaine où notre Dame lavait les langes de l'enfant Jésus. Je vis le torrent du Cédron. Je vis l'endroit où était l'Alphée Triduo [Peut-être le Trivion, station du Chemin de Croix tel qu'il fut reconstitué par les Croisés, et surtout par les Franciscains au XIVe siècle]. Je vis l'endroit où fut enterré Zacharie, qui occisus est in templo : juxta est sepulcrum Absalomis et pulchrum. Je vis Gethsémani. Je vis Josaphat. Je vis l'endroit où le Christ fut arrêté (Mélanges de science religieuse, Volumes 45 à 46, 1988 - books.google.fr).

Le vendredi saint célèbre le Serviteur souffrant (Isaïe 53) et annonce sa victoire sur la mort Le Christ ressuscité est inséparable du Christ crucifié (cf. Passage avec le disciple Thomas Jn 20,24-29). La Parole du Christ prononcée : « Faites ceci en mémoire de moi » lors de la sainte Cène signifie donc que ce repas est l'actualisation d'un passé dans l'aujourd'hui pour l'avenir. Ressuscites avec le Christ, il nous fait donc vivre avec lui dans une vie nouvelle (Rom 6,4-5). La fête de Pâques n'est pas entourée d'un folklore aussi abondant que celle de Noël. Cependant, des mises en scène (chemin de croix nés au XIVe s qui sont une méditation sur les souffrances du Christ en 14 stations) et des jeux liturgiques existent (Regards d'artistes : des peintres, sculpteurs... interprètent la Bible et les fêtes chrétiennes, 2001 - books.google.fr).

Quoy qu'il en soit, les arbres & les fruits qu'on portoit dans la mesme feste, apprenoient qu'Adonis avoit aimé la vie champestre, & qu'il s'estoit appliqué à cultiver les jardins. M. Huet pense que l'origine de ces jardins portatifs venoit de la ressemblance du nom Adon (le Seigneur) qu'on donnoit à ce prince avec celuy d'Eden, ou volupté, & qu'ainsi les mots gan-Eden, ou jardin de volupté, donnez par les femmes Phéniciennes à ces jardins ambulants, ont esté changez avec le temps dans ces mots gan-Adon, jardins d'Adonis. Mais quelque ingénieuse que soit cette étymologie, il est inutile de recourir à ces conjectures; lorsque des monuments plus sûrs nous fournissent l'intelligence des cérémonies du Paganisme. Or l'histoire nous apprend qu'Adonis aima à cultiver les jardins, comme le prouve Servius sur ce vers de Virgile : "Et formosus oves ad fiumina pavit Adonis" (Eglogue 10). Et Pline adjoûte qu'il en possédoit qui ne cédoient pas en beauté à teux d'Alcinoüs, ou des Hespérides (Mémoires de littérature tirés des registres de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Volume 3, 1746 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le Paradis des curés).

Le triangle Saïs - Byblos - Tabuk

Un triangle moyen-oriental Saïs-Byblos-Tabuk est défini sur une carte : Tabuk (Arabie saoudite) forme presqu'un triangle équilatéral avec Byblos (Liban) et Saïs (Egypte). Byblos est associé à Douzens, Saïs à Moussoulens et Tabuk à la Roque Mude, un des deux triangles du Sceau de Palaja (Autour de Rennes le Château : Superposition de dalles et Saint Sulpice).

Il semble bien que le culte d'Adonis à Byblos, tel que Lucien le décrit, soit venu d'Alexandrie, non sans confusion avec la légende d'Osiris. Selon une version de celle-ci, le corps dépecé du dieu, enfermé dans un coffre et jeté à la mer, s'était échoué sur les côtes de Syrie ; il avait été entouré par le tronc d'un tamaris, dont on avait fait une colonne du palais royal de Byblos ; c'est là qu'il fut retrouvé et ranimé par Isis. Or, selon Lucien, « il y a quelques habitants de Byblos qui prétendent qu'Osiris d'Egypte est inhumé chez eux, et que ces deuils et ces orgies ne sont pas célébrés en l'honneur d'Adonis, mais en celui d'Osiris. Quelques-uns seulement, semble-t-il ; leur foi s'appuyait sur un rite étrange que Lucien nous transmet : « Tous les ans il vient d'Égypte à Byblos une tête (cette tête était en papyrus tressé), qui est porté sur les flots pendant sept jours ; les vents la conduisent par un effet de la puissance divine. Elle n'est jamais emportée d'un autre côté, et elle n'aborde qu'à la seule ville de Byblos. C'est une chose tout à fait admirable. » En effet ! Le narrateur affirme avoir vu cette tête aborder. Nous avons peine à croire qu'elle vînt d'Alexandrie, mais il suffit qu'on le crût, pour marquer les liens étroits entre les deux ports et leurs cultes. Cette « tête » coupée se rattache évidemment au mythe d'Osiris. Le culte d'Adonis n'en semble pas moins bien individualisé, à Byblos comme à Alexandrie, et assez semblable, à part l'inversion des deux jours de deuil et de joie. Dans la période de syncrétisme religieux et de confusion des cultes qui fut celle des premiers siècles de notre ère, le culte d'Adonis fut soumis à bien d'autres assimilations. Le jeune héros est confondu, non seulement avec Osiris, mais avec Attis le Phrygien ; avec Dionysos, sous ses diverses dénominations (Hélène Tuzet, Mort et Résurrection d'Adonis, 1987 - books.google.fr).

A Saïs étaient conservées les oreilles d'Osiris, un des 14 morceaux de son corps éparpillé, 14 comme le nombre de stations d'un chemin de croix normalisé (La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja).

Le mythe osirien, tel qu'il s'est formé à Busiris, est tout pénétré d'idées syriennes. Le culte agraire de Byblos, consacré à Tammouz, ce dieu sumérien qui devait plus tard se confondre avec Adonis, est curieusement parallèle au culte d'Osiris. Un contact étroit, qui ne devait cesser de s'affirmer davantage, s'est établi dès l'époque de l'hégémonie de Busiris, entre les cultes agraires du Delta et de la Syrie, au point qu'ils finirent par se confondre. La confusion même de ces cultes, les emprunts qu'ils se firent l'un à l'autre, semblent indiquer qu'ils furent considérés par les populations comme un culte unique qui rendit possible l'établissement entre elles de relations commerciales régulières. De même qu'à Héliopolis les rapports internationaux purent s'organiser entre les divers Etats égyptiens sur la base d'un même culte confié à un clergé universellement admis, de même entre l'Egypte et la Syrie, les échanges furent rendus possibles grâce à un culte commun; mais contrairement à ce qui s'était passé à Héliopolis, il ne fut pas élaboré par un clergé, il se forma spontanément, semble-t-il, par la conjonction des cultes agraires. A l'époque de la monarchie de Bouto, les relations maritimes sont constantes avec Byblos où les Egyptiens vont chercher le bois qui leur manque pour construire leurs bateaux et leurs charpentes. Le type des bateaux de mer égyptiens provient-il de Byblos, ou est-ce au contraire Byblos qui a emprunté à l'Egypte l'art de construire les bateaux ? La navigation égyptienne, en tout cas, fut importante. Peut-être a-t-elle atteint la Crète où l'on où l'on trouve les enseignes de Xoïs, le mont à trois pointes, et de Saïs, les deux flèches croisées sur un boucher, comme comme des motifs décoratifs dans l'art crétois. Il semble bien que les îles de Mélos et de Samos aient fourni l'obsidienne (verre de volcan) employée en Egypte dès cette époque. Les tombes égyptiennes contiennent des poteries égéennes. Peut-être les Crétois venaient-ils en Egypte comme les Egyptiens allaient en Crète, puisque les textes des Pyramides font mention des Haou-Nebou, dans lesquels on a voulu voir les habitants des îles égéennes, comme d'un peuple déjà anciennement connu. Cette question est cependant loin d'être tranchée. S'il y eut des relations entre la Crète et l'Egypte, dès l'époque antédynastique, ce qui semble probable, ce put être par l'intermédiaire de Byblos. [...]

Saïs, Bubastis attirent des centaines de milliers de pèlerins qui viennent y assister à la célébration des mystères représentant la mort et la résurrection du dieu. Au culte d'Osiris en Egypte répond très exactement, dans les villes phéniciennes, celui d'Adonis. Lui aussi, d'origine agraire, est devenu essentiellement un culte urbain. Déjà au 3e millénaire, Tammouz était le dieu le plus populaire des cités sumériennes. Dès la plus haute antiquité, il s'est confondu dans les cités syriennes, puis phéniciennes, avec le dieu Adonis, lui-même étroitement apparenté, à Byblos, à Osiris. Osiris et Isis finirent par se confondre avec Adonis et Baalat. De Phénicie, le culte d'Adonis a passé sur l'île de Chypre. Il a certainement influencé les mystères de Cybèle et d'Atys en Asie Mineure. Il a pénétré en Palestine où, à l'époque de Salomon, les femmes pleuraient la mort de Tammouz. D'Asie Mineure, il a passé en Grèce. Alcée de Mytilène et et Sappho le chantèrent. En Grèce, Dionysos, depuis le 8e siècle, prend une importance sans cesse accrue dans les mystères qui se rattachaient partout à l'ancien culte crétois des déesses mères et au culte agraire. Or avec Dionysos pénètrent les idées que représentent les cultes de l'Osiris égyptien et de l'Adonis de Byblos. Dionysos, Osiris, Adonis, Attis apparaissent de plus en plus comme des dieux semblables. Tous représentent le même dieu jeune qui meurt à la fleur de l'âge et ressuscite, symbole de la force créatrice de la nature qui s'éteint en hiver pour renaître au printemps ; dieu bon dont la mort sauve le monde; dieu des morts, donc dieu des âmes (Jacques Pirenne, Histoire de la civilisation de l'Égypt ancienne, Volume 1, 1961 - books.google.fr).

L'oasis de Tabuk est située sur la route du pèlerinage de Syrie à Médine ; elle était, à l'époque du Prophète, un des points frontières entre l'Arabie et la Syrie byzantine, où l'arabisme, avant même la conquête musulmane, s'était déjà énergiquement affirmé. L'oasis était alors peuplée d'Arabes, appartenant aux tribus des 'Amila, Lahm et Gudam, et de Grecs. Le Prophète décida de s'emparer de Tabûk en l'année 9, avec le dessein de mesurer la force de résistance de Byzance et peut-être, le cas échéant, de pousser plus loin. Les troupes expéditionnaires commandées par le Prophète occupèrent l'oasis pendant une vingtaine de jours et durent se retirer (Le traité de droit public de Ibn Tamyia, traduit par Henri Laoust, 1948 - books.google.fr).

C'est Héraclius qui était empereur de Byzance à cette époque (Autour de Rennes le Château : Messie, Messias, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et le Sceau de Palaja : Paradis et Stella luti).

Peut être en souvenir de la première bataille islamo-byzantine à Mut'ah en 629 qui fut une défaite musulmane pour les Byzantins, une victoire pour les Arabes. La bataille de Yarmouk, sept ans plus tard, fut une victoire incontestée pour ces derniers. Jérusalem tomba en 638 et la Syrie en 640.

La sourate 9 est révélée au retour du Prophète de la campagne de Tabûk. Elle est réputée l'une des dernières composées par Mahomet. Elle porte deux noms : Désaveu et Repentir, compte 130 versets.

Yazîd rapporte-t-il un propos d'Ibn Abbâs, cousin paternel de Mahomet, selon lequel celui-ci aurait fait des observations précises au calife Othmân sur l'ordre des sourates du Coran. Othmân se serait justifié devant lui de n'avoir pas fait débuter la sourate 9 (Barâ'a) par la formule habituelle « Au nom d'Allâh, le Rahmân miséricordieux » (A.-L. de Premare, Les fondations de l'Islam: entre écriture et histoire, 2002 - books.google.fr).

Diverses raisons ont été données pour expliquer cette omission : 1° Les théologiens musulmans ont dit que cette sourate faisait partie primitivement de la Sourate 8, qui se trouve avant elle dans le recueil coranique ; 2° Le calife Othmân disait que, révélée peu de temps avant la mort du Prophète, Mahomet n'avait laissé aucune instruction à son sujet. Cette sourate est, en effet, une des moins anciennes du Coran ; 3° Il est probable et possible que l'omission de la formule résulte simplement d'une erreur de copiste. La Sourate 9, comme la Sourate 5, manque (Le Coran, traduit par Édouard Montet, 1925 - books.google.fr).

Il n'y a pas de Basmala, car c'est une sourate annoncant la fin de la trêve ou toute miséricorde cesse envers les Koufar et idolâtres, donc il n'y pas de "Au nom du misericordieux". La sourate montre la dureté qu'il faut éprouver envers les mécreants durant le jihad (Jihad fard 3ayn, 2010 - www.bladi.info).

Quant à la Basmala (Bismi Allâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi), trois courants connus émettent des opinions différentes quant à son emplacement dans la Fâtiha : a. La basmala est un verset qui s’inclut dans la Fâtiha : Il s’ensuit que sa récitation au début de la Fâtiha est un devoir aussi bien au moment de la lire à voix haute ou à voix basse. Na‘îm al-Mujammar a dit : “J’ai prié derrière Abû Hurayra qui a lu la Basmala et ensuite la matrice du Livre (Ummul Kitâb)”. b. La basmala est un verset indépendant: Elle a été révélée en vue de séparer les sourates entre elles. Cependant, sa lecture est permise; elle est même recommandée sans qu’il soit nécessaire de l’énoncer à haute voix. Anas a dit: “J’ai prié derrière Abû Bakr, ‘Umar et ‘Uthmân. Ils ne récitaient pas la Basmala à haute voix”. c. La basmala ne fait partie ni de la Fâtiha ni d’aucune autre sourate: Il en résulte que sa récitation est déconseillée lors des prières légales et non pas pendant les prières surérogatoires. (La prière légale - www.aimm.be).

Les Hanafis promouvaient la récitation silencieuse de la basmala, alors que le juriste Imami al-Tusi penchait pour celle à voix audible (Najam Haider, The Origins of the Shi'a: Identity, Ritual, and Sacred Space in Eighth-Century Kufa, 2011 - books.google.fr).

Le hanafisme ou hanéfisme est la plus ancienne des quatre écoles sunnites (madhhab) de droit musulman et de jurisprudence (fiqh), fondée sur l'enseignement du théologien et législateur Abû Hanîfa Al-Nu'man Ibn Thabit (699-767), qui vécut à Koufa en Irak. L'école hanafite, fortement représentée chez les musulmans non arabophones, est la principale école de l'islam depuis l'époque de la dynastie des Omeyyades (661-750). Elle est particulièrement répandue en Turquie, où l’Empire ottoman l'officialisa (la majorité des Turcs sont hanafis), dans les régions asiatiques à l'est de l'Iran (Chine, Afghanistan, Tadjikistan, Pakistan, Inde, Bengale, Bangladesh, Turkestan Oriental) mais aussi en Jordanie, en Syrie, en Irak et en Égypte (fr.wikipedia.org - Hanafisme).

Parmi ces Versets citons le Verset 95, de la Sourate 9 et son commentaire paru dans l'ouvrage The Lighl of the Holy Qur'an-La Lumière du Saint Coran : "Lorsque vous reviendrez vers eux, ils vous feront des serments par -il-Dieu pour que vous vous détourniez d'eux. Détournez-vous d'eux. Ils sont souillures ; leur refuge sera la Géhenne, pour prix de ce qu'ils ont fait". Après la Bataille de Tabuk et le retour des Musulmans à Médine, ceux d'entre les hypocrites qui n'avaient pas pris part à la Bataille et en vue de justifier leur action, vinrent à la rencontre des Combattants de l'Islam pour leur jurer qu'ils avaient eu de bonnes raisons de ne pas se joindre à leurs rangs. Leur témoignage avait pour objectif d'obtenir une grâce de la part des Musulmans qui étaient allés au combat. Mais le contenu de ce Verset avait déjà prévenu les Combattants de l'Islam qu'à leur retour de la Guerre Sainte, les hypocrites viendraient à eux et jureraient par Dieu pour leur présenter des raisons tendant à justifier leur absence parmi les troupes et ainsi obtenir la clémence des Musulmans à l'égard de leur acte coupable. Mais les Combattants de l'Islam avaient reçu l'ordre de se détourner d'eux en signe de forte désapprobation de leur acte condamnable, ils ne devaient pas même leur adresser la parole. Le Coran condamnera leur action accomplie selon leur volonté d'en décider seuls par "leur refuge sera la Géhenne, pour prix de ce qu'ils ont fait". Donc, le désaveu peut se faire de deux façons, une, de façon sereine ou d'accord tacite ; deux, , de façon ferme ou d'avertissement sévère ; dans ce Verset le désaveu apparaît sous ses deux formes : les hypocrites réclamaient un désaveu fondé sur un accord tacite ; Dieu les désavoua sous la forme d'avertissement en réclamant aux Musulmans de faire preuve de sévérité envers eux. Ainsi, lorsque le Messager de Dieu rentra de la Bataille de Tabuk, il réclama expressément aux Musulmans de ne pas avoir de relations avec ceux des hypocrites qui ne s'étaient pas enrôlés dans les rangs des Combattants de l'Islam. Néanmoins, certains commentateurs avancent que le désaveu s'accorde sous la forme du pardon et de l'indulgence sans avoir recours ni à la sévérité, ni au mépris. Autrement dit, tout en condamnant l'acte fautif pour lequel il est réclamé des excuses, le désaveu peut se signifier par le silence et l'indulgence car, de toute façon, les fautifs sont considérés comme souillures et il est ordonné de ne pas s'en approcher : "leur refuge sera la Géhenne, pour prix de ce qu'ils ont fait" (A. BenAbderRahmane, H. BenAbderRahmane, Géothéologie et géopolitique de la Déclaration de Ghadir: conservation et protection de la religion immuable, 2005 - books.google.fr).

Dans « La Chronique », Tabari raconte l’expédition de Mahomet à Tabûk en l’an VIII de l’Hégire (630) Cette campagne est menée sans qu’il y ait de bataille.

A cette occasion, le prophète Salih musulman est chargé de convertir sa tribu des Thamoudites installé dans les environs de Tabuk dans le Hijr. Les Thamoudites lui demandent un miracle qui est réalisé. Une chamelle avec son petit tous deux de poils rouges sortent d'un rocher. Mais, le prophète les prévient qu'un enfant roux aux yeux bleus tuera la chamelle. Pour éviter la catastrophe dont ils sont menacés, les Thamoudéens décident de tuer à la naissance tous les enfants présentant ces deux caractères. 9 enfants sont ainsi tués. Les 9 pères de ces enfants persuadent le père d’un 10e enfant blond aux yeux bleus, de ne pas tuer son fils. Ils accusent Salih d’être la cause de ces assassinats qu’ils estiment non justifiés. Ils se résolvent à tuer eux-mêmes la chamelle, mais ils sont tous les 9 écrasés par un rocher. Salih est alors accusé d’être la cause de la mort des enfants et de leurs pères. L’enfant roux survivant tue alors la chamelle, mais le petit parvient à s’échapper dans la montagne d’où il est sorti.

La tribu à laquelle appartient Salih s'appelle Thamud, du nom de son ancêtre Thamud, le frère de Jadis. Ils étaient tous deux fils de Abir, fils d'Iram, fils de Sem, fils de Noé (fr.wikipedia.org - Thamud).

La tribu de Thamoud doit probablement son nom à Tammouz ou Thamus (J. Garnier, The Worship of the Dead, 1909 - books.google.fr, Etienne Fourmont, Réflexions sur l'origine, l'histoire et la succession des anciens peuples, Tome 1, 1747 - books.google.fr).

Le peuple de Thamud est une tribu mentionnée dans le Coran et dont nous connaissons l'essentiel. Les sources historiques confirment qu'un peuple connu sous le nom de Thamud existait depuis de nombreuses années. On pense aussi que la communauté d'al-Hijr, évoquée dans le Coran, et les Thamud, ne font probablement qu'un seul et même peuple, car l'autre nom des Thamud est Ashab al-Hijr. Donc "Thamud" est le nom attribué à un peuple, tandis que al-Hijr peut être celui d'une des cités fondées par ce même peuple. Un géographe grec ancien, Pline, a écrit que les Thamud habitaient des localités appelées Domotha et Hegra, correspondant à l'actuelle cité de Hijr.312 Les sources les plus anciennes mentionnant l'existence des Thamud sont les annales de l'Etat babylonien. Elles relatent la victoire du roi babylonien Sargon II (8ème siècle av. J.C.) sur ce peuple lors d'une campagne menée dans le Nord de l'Arabie. Les Grecs ainsi qu'Aristote, Ptolémée et Pline nous renvoient également à ce peuple en parlant des "Tamudaei", c'est-à-dire "Thamud" (Harun Yaya, Les miracles du Coran, 2009 - books.google.fr).

Le site d’Al-Hijr en Arabie Saoudite est encore méconnu. Ce site est bien davantage qu'une nécropole troglodyte. Al-Hijr a été une véritable ville, même si les principaux vestiges actuellement visibles sont des hypogées creusés dans le grès rouge du désert. Dans ce site il y a existé une ville et un domaine agricole irrigué.

« Vous avez édifié des palais dans ses plaines, et taillé en maisons les montagnes. Rappelez-vous donc les bienfaits de Dieu et ne répandez pas la corruption sur terre « Comme des fauteurs de troubles » (citation de Salih : Coran 7,74).

Le peuple de Thamud est cité 26 fois dans le Coran. Un seul cri (Sayha) détruit les Thamoudéens. La nature du cri est décrite comme un hurlement produit par un ange, causant un énorme tremblement, cité dans la sourate VII, le mot employé signifie tremblement (Rajfa) en revanche dans la sourate XLI le mot employé signifie foudre (Sa'iqa).

Sourate 9,70 : Est-ce que ne leur est pas parvenue l'histoire de ceux qui les ont précédés : le peuple de Noé, des Aad, des Tamud, d'Abraham, des gens de Madyan, et des Villes renversées ? Leurs messagers leur avaient apporté des preuves évidentes. Ce ne fut pas Allah qui leur fit du tort, mais ils se firent du tort à eux-mêmes (fr.wikipedia.org - Thamud, (islamfrance.free.fr).

The Byzantines were called Banfi Asfar by the Arabs in contrast to aswad [black], a description of non-Arabs as light-skinned The genealogists were not satisfied with the color explanation and considered Asfar, [Sefo of Genesis 36:11] the grandson of Esau [in the Septuagint, Genesis 36, 10) and the father of Rumil [Genesis 36, 11), as the ancestor of the Rum. [...] Ibn Hazm [Jamharah, 511), on the other hand, states that the Ram] Asfar were the descendants of 'Isab b. Ishaq b. Ibrahim, who lived in the mountains of al-Sharat between Syria and al-Hijaz (History of al-Tabari Vol. 9, The: The Last Years of the Prophet: The Formation of the State A.D. 630-632/A.H. 8-11, traduit par Ismail K. Poonawala, 2015 - books.google.fr).

Papier s'il vous plaît

Liviana, qui pourrait être Douzens, est aussi un adjectif formé sur le prénom latin de Livia. Une Livia fut femme d'Auguste et on donna son nom à un papier à leur époque. Il y avait aussi le papier saïtique fait à Saïs (SAE) en Egypte (Autour de Rennes le Château : Superposition de dalles et Saint Sulpice).

L'expédition de Tabûk, en l'année neuf de l'hégire, est, pour la sira chiite, un événement capital, dont les circonstances pour ainsi dire externes sont sans doute sensiblement les mêmes que dans le récit sunnite, mais dont le sens et la portée ont, pour le rôle assigné à 'Ali, une toute autre résonance. C'est Dieu d'abord qui, par une révélation, ordonne au Prophète de lancer l'appel à la guerre sainte contre les Byzantins et de prendre lui-même le commandement de l'expédition mais Il lui fait en même temps savoir que cette expédition se déroulera pacifiquement et que, s'il convient d'exhorter les Musulmans à y participer c'est uniquement pour mettre à jour le secret de leurs cœurs. Mahomet invite donc ses Compagnons à le suivre pour aller combattre les Byzantins à Tabûk, mais il se heurte à beaucoup d'hésitation ou d'indifférence ; rares sont ceux qui acceptent de s'engager dans cette nouvelle épreuve et nombreux ceux qui, en revanche, donnent pour raison de leur refus, l'approche de la moisson ou les rigueurs de la saison. Dans les deux versions de l'expédition, Mahomet désigne, avant de partir, 'Ali comme son délégué (khalïfa) à Médine et le charge aussi de veiller sur sa propre famille. Les raisons de cette décision, telles que le Kitâb al-irshâd les dégage, montrent tout le prix que le chiisme attache à cette désignation : Mahomet entendait par là souligner que Médine ne pouvait recevoir de chefs plus qualifiés que lui-même et 'Ali. Il ne se dissimulait pas, non plus, les sentiments que ne pouvaient manquer de nourrir à son égard bon nombre de Bédouins ou de Mekkois qu'il avait jadis combattus. Il redoutait les torts ou les offenses que les autres Compagnons n'eussent pas manqué de faire subir à sa propre famille s'il avait confié à l'un d'eux le commandement de la ville. Il savait aussi que 'Alï était seul capable de faire régner l'ordre et la paix à Médine. En désignant enfin 'Alï comme son délégué, il entendait faire publiquement savoir, par une décision expresse et claire, sans la moindre équivoque possible, qu'il le destinait à être un jour son successeur à la tête de la communauté (Henri Laoust, Le rôle de Ali dans la sira chiite, Revue des études islamiques, Volumes 30 à 31, 1963 - books.google.fr).

Membre des ahlul bayt, Ali est resté en compagnie de Mahomet durant tout son ministère, y compris à Médine (actuelle Arabie saoudite). Il a participé aux mêmes guerres que Mahomet, excepté à la bataille de Tabûk car Mahomet l'avait nommé responsable de Médine en son absence : Ali ayant protesté après que des personnes eurent répandu la rumeur selon laquelle Mahomet ne voulait que se débarrasser de lui en le laissant à l'arrière, Mahomet lui a dit: « N'es-tu pas satisfait d'être envers moi ce que Aaron était pour Moïse, excepté qu'il n'y aura pas de prophète après moi ? »

En revenant de son dernier pèlerinage en 632, Mahomet fait des déclarations à propos d'Ali qui sont interprétées très différemment par les sunnites et les chiites. Le Prophète arrête la caravane à Ghadir Khumm et réunit les pèlerins de retour de la prière commune. « Prenant Ali par la main, Mahomet demande à ses fidèles, Ô gens! N'ai-je pas plus de droit (awla) sur les croyants que ce qu'ils ont sur eux-mêmes ?; la foule a crié : « Il est vrai, ô Messager d'Allah ! »?; il a ensuite déclaré: « Celui dont je suis le mawla, alors Ali est aussi mawla ». » (fr.wikipedia.org - Ali ibn Abi Talib).

D'évidence, le Prophète Mohammed voulait marquer sur le papier la succession de Ali au califat de manière à ce que personne ne puisse ni le nier ni le changer. Sa volonté étant de compléter ainsi les propos stipulant l'événement qui se sont transmis à partir de lui de manière à ce que personne ne puisse ni le nier ni le changer. Sa volonté étant de compléter ainsi les propos stipulant l'événement de Ghadir Khumm qui se sont transmis à partir de lui de manière mutawâtir, et qui avaient rempli les cœurs et les oreilles. Aussi, au vu de l'histoire, certains présents, craignant cette confirmation écrite de la part du Prophète (pslf), tentèrent par tous les moyens d'empêcher la confirmation écrite du Droit de l'Imam Ali au califat. « Les chroniqueurs s'accordent à reconnaître que le Prophète réclama de l'encre et un parchemin pour enregistrer par écrit ce qui « ne devait jamais les égarer après lui ». Malgré tout, une personne se leva pour aller chercher ce que le Prophète réclamait mais Ibn Al-Khattab lui demanda de faire demi-tour. L'homme s'en retourna à sa place, Ibn Al-Khattab ajouta: A vrai dire, cet homme est délirant. « Selon ce que rapporte Al-Bukhari dans la section Le livre de la maladie et de la médecine, il y est fait mention que certaines personnes, parmi lesquelles il y avait Omar Ibn Al-Khattab, s'étant rassemblées auprès du Messager de Dieu, celui-ci dit : Venez ! Je vais rédiger pour vous un document de telle manière que jamais après lui vous vous égarerez - alors Omar ajouta : La douleur a épuisé le Prophète, et nous autres nous possédons le Coran. Le Livre de Ai-Dieu est suffisant. La discorde s'installa parmi les présents au point de se disputer l'un l'autre ce qui amena le Prophète à leur ordonner de quitter les lieux. Selon une autre chronique, il est fait mention qu'après avoir ouvertement montré leur opposition à la rédaction de ce document, ils s'adressèrent au Prophète en ces termes : Désires- tu, malgré tout, que nous t'apportions l'encre et le parchemin ? O Messager de Dieu ! Le Prophète répondit : Comment ? Après ce que vous avez dit ! Je vous demande seulement que vous vous comportiez avec bonté envers les Gens de ma Demeure - Ahlul Beyt. « Les chroniques décrivant la maladie du Prophète ainsi que les événements et les discussions qui eurent lieu venant appuyer son vif désir de porter sur le papier ce qui les réunirait autour de la Vérité et de la Guidance, s'accordent sur le fait que Omar Ibn Al-Khattab s'interposa entre le Prophète et ce qu'il désirait faire en l'accusant de délire ou bien de ce qui implique une telle accusation. Omar Ibn Al-Khattab avait pressenti la relation directe entre le document et le destin des Musulmans après le décès du Prophète ainsi qu'avec celui qui était destiné à lui succéder, ce qui l'amenait à prendre cette position contraire. A vrai dire, le Prophète, après avoir entendu l'accusation, de délire ou de quelque chose de semblable l'impliquant, portée contre lui par Omar Ibn Al-Khattab, se refusa à établir le document, étant entendu que rien ne garantissait, après sa mort, qu'une telle accusation ne soit pas mise en avant par les mêmes personnes dans l'intention d'annuler purement et simplement le sens du document en question ou bien d'en interpréter son contenu en accord avec leurs intérêts particuliers ou bien encore aboutir à des mesures encore plus nuisibles (A. BenAbderRahmane, H. BenAbderRahmane, Géothéologie et géopolitique de la Déclaration de Ghadir: conservation et protection de la religion immuable, 2005 - books.google.fr).

Byblos (appelée Jbeil en arabe) est une ville du Liban. Les Grecs la nommèrent Byblos, car c'est de Gebal que le papyrus (ou "bublos", déjà ainsi nommé par Hérodote) était importé en Grèce (fr.wikipedia.org - Byblos).

Passion à autre chose

Ce n'est que dans ses essais, « Pour introduire le narcissisme » et « Un Souvenir d'Enfance de Léonard de Vinci », que le terme de passion apparaît. Il y sera spécifié par Freud que dans la passion l'objet est indéterminé. Lacan quant à lui, ne semble guère accorder à la passion une place originale. Certes, cet auteur l'évoque dans son commentaire sur « Le Crime des Sœurs Papin », mais, à l'instar d'autres auteurs qui traitent de l'érotomanie, sur le seul versant psychiatrique. Certes, le frayage que trace Lacan aux termes de désir, de jouissance, d'amour et d'hainamoration permet de cerner l'enjeu subjectif de la passion; mais ici encore, un creux, une absence, un silence viennent signifier une mise à l'écart qui représente en elle- même une aporie. Pourtant il est évident que dans les cures analytiques, la passion, la passion amoureuse en particulier, est un symptôme difficilement réductible à un autre. L'analysant semble rivé à une servitude pour un objet insaisissable. Cet objet est pourtant constamment nommé, surnommé même, surchargé d'attributs qui tentent de le fixer, de le dérober aussi à l'entendement ou à l'intrusion d'un autre qui est d'emblée défini comme un importun incapable d'entrer dans le mystère de ce qui se trame d'une souffrance exposée jusqu'à l'obscénité. Articulé à l'évanouissement d'un père et à la mort d'un enfant, son modèle ultime est proche-oriental. Passion du Christ pour les chrétiens, passion d'Ali et de ses fils pour les chiites, elle peut se figurer comme une poussée qui ne cesse de cerner un objet, dans une quête dont l'essence est d'être interminable. Car cette recherche issue d'un d'un objet est rapportée à celle d'un être intraitable et exigeant qui possède et parle le passionné (Jacques Hassoun, Les Passions intraitables, 1989 - books.google.fr).

A la passion d'Ali, qui débute à Tabuk, s'adjoignent celle d'Osiris (Saïs) et celle d'Adonis (Byblos). Le centre de ce triangle nous rapproche de Gaza, où la Passion du Peuple palestinien se joue.

Ali ne manque ainsi l'élection au califat que par trop de modestie et de délicatesse. La brutalité d'Omar éclate alors. « La raison des gens du peuple, dit-il, est dans leurs yeux. » Le califat d'Aboubekr ne sera fondé que quand Fatima aura été chassée du jardin de son père, où elle passe ses chassée du jardin de son père, où elle passe ses jours à pleurer. Omar entreprend cet exploit ; il force la porte, frappe Fatima, qui fait une fausse couche. Ali n'est sauvé que par les étrangers et les chrétiens, qui vont trouver Aboubekr et le supplient de mettre un terme aux barbaries d'Omar. Il y a un véritable pathétique dans le Martyre d'Ali. La désolation de la petite Kulsoum, fille d'Ali, est naturelle et vraie. « Mais tu as donc oublié ta pauvre Kulsoum, père chéri ? A qui me laisseras-tu ? Si parfois il me vient l'envie de t'embrasser, de te voir, où te trouverai-je ? Qui me consolera de ton absence ? Ne m'abandonne pas seule ici. Confie-moi à quelqu'un aussi bon que toi. » La sérénité mystique d'Ali, ses adieux à Gamber, son serviteur, sont de fort belles pages. Ali : - Du calme, de la patience, mon pauvre Gamber. Ne te livre pas à ces pensées de désespoir. Après moi, tu serviras Hassan et Hossein, pour mériter la récompense du salut éternel auprès du maître de tous. Ne t'afflige pas, ami ; mes deux fils assureront ton bien-être sur la terre et là-haut. Gamber : — Corps du Prophète, astre du septième ciel, âme de la maison de Dieu, rose du parterre de fleurs de la religion et ami d'Allah, ah! qu'ils étaient beaux ces jours, où, monté sur Duldul, tu éblouissais les yeux de nos ennemis, par le soleil des victoires qui étincelait sur l'or de ton étrier. Je te suivais partout, fier de la grandeur de mon maître, et Gamber, petit atome, se baignait dans les flots de lumière de ta gloire. Dorénavant comment pourrais-je voir le Zulfékar, ô mon roi, avec quels yeux contemplerai-je Duldul? Parle parle, ô mon maître, dis ! A la vue de ton glaive et de ton cheval, comme moi orphelins de leur maître, que fera Gamber, sinon de déchirer sa barbe et ses vêtements ? Ai : - Duldul ne sera pas plus oublieux que toi, mon vieil ami. Pardonne-moi toutes les peines que tu as endurées pendant de longues années. Approchez, Hassan et Hossein ! je vous confie Gamber ; il m'a servi avec dévouement et loyauté, il a eu toute ma confiance! Ayez-en soin, mes enfants, et, par vos bontés, faites-lui oublier que je ne vis plus (Ernest Renan, Nouvelles études d'histoire religieuse, 1884 - books.google.fr).

La représentation de la « passion » d'Osiris a lieu à Saïs, dam le sanctuaire d'Athéna-Neith où il y a, dit Hérodote (II, 171), « un lac auprès duquel on mime la nuit la passion de ce dieu que les Egyptiens appellent des mystères ». Et comme il croit qu'il s'agit de « mystères », Hérodote n'en dit pas plus (Claire Préaux, Le monde hellénistique. Tome 2: La Grèce et l'Orient de la mort d'Alexandre à la conquête romaine de la Grèce (323-146 av. J.-C.), 2015 - books.google.fr).

La souffrance d'un héros adoré; la mort terminant ces soufirances, et ensuite la résurrection et le triomphe final, c'est la forme suprême du drame, c'est le plus complet développement des sentiments du cœur humain. Une forme dramatique de ce genre est un puissant auxiliaire du sentiment religieux; sans de telles émotions l'âme religieuse n'arrive pas au complet épanouissement de ses facultés. Le même genre de fêtes dramatiques se rencontre dans la Perse musulmane; à l'occasion de la mort d'Hussein, fils d'Ali, il y a eu en Perse une passion d'Hussein comme en Phénicie une passion d'Adonis. Nous pouvons donc admettre que c'est sous l'influence de ce besoin d'émotions dramatiques que le phénomène naturel de la succession des saisons a pris chez les Phéniciens la forme émouvante de la fête de Tammouz (Le christianisme et les autres religions, Le Contemporain: revue d'économie chrétienne, 1883 - books.google.fr).

C'est seulement à partir de Strabon que la ville de Byblos apparaît réellement consacrée à Adonis, en ce même temps où elle possède le caractère de "ville sainte" que revendiquent les légendes monétaires. [...] Trois chapitres du De Syria Dea attribué à Lucien évoquent divers rites bybliens en relation avec le culte d'Adonis : "Et j'ai vu, à Byblos, un grand sanctuaire d'Aphrodite Byblienne, dans lequel on accomplit aussi les cérémonies sacrées envers Adonis. Et j'ai été instruit de ces cérémonies. Or donc, (les gens de Byblos) disent que l'acte commis sur Adonis par le sanglier a eu lieu dans leur propre pays. Et en mémoire de cette passion, ils se frappent chaque année et font des lamentations, et ils célèbrent leurs cérémonies sacrées, et c'est pour eux de grands deuils menés par la campagne..." (Brigitte Soyez, Byblos et la Fête des Adonies, 1977 - books.google.fr).