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Venise
Italie
Vénétie


Nonagones "italiens"
Ils couvrent l'Italie du Nord, une partie de la Croatie, de l'Autriche, de la France et de la Suisse. Ils sont construits à partir des sommet du grand nonagone "français" du Patchalet et Ferrassière.
Ils ont pour centre un lieu proche d’Empoli en Toscane.



fut une république indépendante jusqu’en 1797, date à laquelle Bonaparte investit la ville.
Venise est la patrie de peintres parmi les plus importants d’Italie. La peinture de Giovanni Bellini (vers 1432 – 1516), fils et frère de peintres, illustre l’évolution de l’humanisme vénitien, passant d’une intensité pathétique à une sérénité classique. Dans les œuvres de jeunesse (Crucifixion, Transfiguration), influencé par son beau-frère Mantegna pour le graphisme énergique des contours, il s’en éloigne par le côté doloriste de l’expression des personnages. Sa peinture évolue vers une composition plus géométrique et solennelle avec des effets de fusions atmosphériques (Retable de Job, Allégorie sacrée). Au début du XVIème siècle, les paysages s’ouvrent, l’atmosphère s’élargie (Vierge du pré), et apparaissent des thèmes profanes (Vénus au miroir) et bibliques.
Vittore Carpaccio (vers 1460 – 1526) atteint le sommet de son art pour les cycles de tableaux peint pour les scuola de Sainte-Ursule et des Esclavons. La Légende de sainte Ursule restitue l’ambiance des fastes solennels des cérémonies vénitiennes. L’histoire des saints de la confrérie des dalmates de la scuola Saint-Georges des Esclavons - Georges, Jérôme et Tryphon – fait preuve d’inventivité dans une palette chromatique digne de Giorgione.
Lorenzo Lotto (vers 1480 – Lorette, 1556). Une première manière de sa peinture se manifeste par un style mouvementé avec des couleurs froides. Il en change, s’inspirant de Raphaël mais conservant l’exacerbation passionnelle des personnages (Déposition à Jesi). En 1513 il est à Bergame où s’ouvre une période plus sereine, loin du style noble, dans une veine populaire qui se termine avec un choix de sujets religieux proche de la Réforme. Rentré à Venise en 1525, il se retrouve dans la misère et se fait oblat à la Santa Casa de Lorette.
Jacopo Robusti dit le Tintoret (1518 – 1594), après sa période de formation auprès de peintre comme Pordenone, peint des toiles très théâtrales où les corps ont des mouvements agités avec des effets de lumière contrastés et une touche rapide dans des décors monumentaux. Les œuvres suivantes moins tragiques sont toujours chargées d’intense émotion et ont pour sujet l’intervention miraculeuse (Saint Roch soignant les pestiférés). Pour honorer toutes les commandes qui affluent, le Tintoret fait appel à des collaborateurs (La bataille de Zara), mais à la fin de sa vie il se réserve les toiles de la scuola de San Rocco et celle de San Giorgio Maggiore.
Gian Battista Piazetta (1683 – 1754) fit un séjour à Bologne où il étudie les peintures de Crespi et la perspective. Installé à Venise en 1711, il ouvre un atelier, puis crée une école en 1750 qui deviendra l’Académie. Piazetta est un maître en peinture religieuse, source d’inspiration, mais ne délaissera pas les scènes de genre, tirées du quotidien ou d’épisodes bibliques. Il réalise des illustrations pour les œuvres de Bossuet et du Tasse.
Giovanni Antonio Canal dit le Canaletto (1697 – 1768), peintre de décor avec son père, se lance dans la peinture de vues de Venise, le véduitisme dont il est le promoteur. Il passe de clairs-obscurs contrastés à effet théâtral à un subtil contraste de rapports chromatiques parcouru par une luminosité intense. Attiré en Angleterre par le consul britannique à Venise et collectionneur-marchand Joseph Smith, Canaletto s’installe une dizaine d’années à Londres dont il peint des vues à sa manière. Il produit aussi des eaux-fortes remarquables.
Dans la peinture de ces veduta, lui succédera Francesco Guardi (1712 – 1793) avec plus de fantaisie, les constructions semblant perdre leur profondeur dans la lumière argenté de la lagune (L’Eglise de la Salute et la pointe de la Douane).
La peinture des débuts de Giambattista Tiepolo (1696 – Madrid, 1770) se rapproche de celle de Piazzetta dans les forts contrastes d’ombre et de lumière. Son chef-d’œuvre de cette époque est le cycle de l’archevêché d’Udine (1726-1728). Il prendra ensuite la manière de Véronèse avec une complexification de la composition et l’intensité lumineuse des couleurs. Il s’établit avec deux de ses fils à Würzburg entre 1750 et 1753. En 1762 il est en Espagne au service de Charles III pour décorer le palais royal à Madrid où il meurt.
Federico Zandomeneghi (1841 – Paris 1917), autre vénitien, patriote ayant participé à l’expédition des Mille, s’adonnera à la peinture vériste dans un premier temps, puis réalisera des tableaux divisonnistes et s’inspirera de Renoir après 1890.

La musique vénitienne n’est pas en reste. Giovanni Gabrieli (vers 1557 – 1612), élève de son oncle Andrea, fut le plus important représentant de l’école qui inaugura la période baroque, avec une construction monumentale, et accomplissant l’idéal polyphonique de la Renaissance.
Tommasso Albinoni (1671 – 1750) est surtout connu pour sa production instrumentale avec 9 recueils édités, dont 5 de sonates à trois de chambre et d’église et 4 de symphonies ou concertos à 5.
Antonio Vivaldi (1678 – Vienne, 1741), surnommé « Le Prêtre roux » écrivit près de 450 concertos, dont seulement 84 assurèrent la renommée de leur auteur de son vivant. Bach en transcrivit quelques uns. Il produisit aussi de la musique de chambre, 22 sinfonie, au moins 46 opéras, et de la musique vocale.
La musique de Gian Francesco Malipiero (1882 – Trévise, 1973) s’inspire du chant grégorien et de la monodie italienne du XVIème siècle, avec une grande liberté de structure et de rythme tout en étant fluide.

En littérature, Venise a vu naître les frères ennemis Carlo Goldoni (1707 – Paris, 1793) et Carlo Gozzi (1720 – 1806), l’un décrivant, en réformant la commedia dell’arte, avec réalisme l’aristocratie décadente, la bourgeoisie industrieuse et le menu peuple plein de verve et de vie, l’autre partisan de l’ordre aristocratique établi mêlant dans ses 10 fables théâtrales le merveilleux et la comédie.