Accès direct                   

Pays :
Région
Département :
Ville :
Saint-Junien
France
Haute-Vienne 87

Nonagones "français"
Les tracés des nonagones "français" déborde sur la Suisse.
Ils ont pour centre un lieu dans les environs de La Ferrandière à Neuillay-les-Bois dans l'Indre.

sur la diagonale du grand nonagone Rennes-le-Château – Sommet en Manche

Au début du VIème siècle, Amand s’installe en ermite à Comodoliac, terrain vague appartenant à l’évêque Rorice Ier. Près de là, la voie romaine se déroule sur la rive gauche de la Vienne, reliant Limoges à Saintes. Son disciple Junien, d’une famille noble de Cambrai lui succède le 25 juin 500 quand Amand décède. Sa sainteté et ses miracles attire les foules. Il meurt le 16 octobre 540, l’évêque Rorice II ensevelit son corps et fonde une église qui deviendra une abbaye dont les richesses seront dissipées par les abbés et ruinée par les Normands.
En l’an 1 000, l’Abbaye est sécularisée et les chanoines s’installent hors du cloître contribuant à la fondation de la ville qui prendra le nom de Saint-Junien. Fortifiée au XIIème siècle, la ville ne garde aujourd’hui que deux des quatre portes d’enceinte : la « Tour du Bourreau » et la « Tour du Bœuf ».
La collégiale dont la construction s’étend du XIème au milieu du XIIIème siècle, abrite un tombeau contenant les reliques d’Amand, Junien et de Théodore. Le monument sépulcral est de forme rectangulaire, réalisé dans du calcaire fin de La Rochefoucauld et date du XIIème siècle. Il est sculpté à l’est ainsi que sur les deux tiers de ses grands côtés. L’inscription sur la face nord du monument, sur le pourtour de la mandorle : + AD COLLVM MATRIS PENDET SAPIENTIA PATRIS. ME CHRISTI MATREM PRODO GERENDO PATREM. MVNDI FACTOREM GENITRIX GERIT ET GENITOREM. MATERNOS QVE SINVS SARCINAT HIC DOMINVS (Au cou de la Mère pend la sagesse du Père. Je m’affirme la mère du Christ en portant le Père. La mère porte le créateur et le père du monde. Ici le Seigneur pèse sur le sein maternel).

Il y a aussi une mise au tombeau en pierre calcaire peinte polychrome, un ensemble de fresques et de peintures murales (XIIème - XIIIème), des statues polychromes de bois ou de pierre sur des piliers de la nef et du chœur du XVème au XVIIème, des chapiteaux historiés en granit de la fin du XIème siècle à la croisée du chœur et de la nef, une châsse émaillée champlevé du XIIIème siècle dans la chapelle Saint-Martial.

Tous les 7 ans les habitants de Saint-Junien célèbrent les ostensions, fêtes religieuses qui se déroulent entre Quasimodo et la Trinité, durant le temps pascal, centrées autour de la vénération des reliques de saint Junien et saint Amand.

Dès le XIème et XIIe siècle, la fabrication des gants de Saint Junien fait parler d’elle et Madame de Sévigné, dans une lettre du 15 juin 1671, célèbre les gants de « canepin ».

Saint-Junien est la patrie des frères Ernest (1874 – Varengeville-sur-Mer, 1953) dit Jérôme et Charles dit Jean (1877 – Paris, 1952) Tharaud, écrivains français. Ils seront tous les deux secrétaires de Barrès et écriront essais, études et romans à 4 mains. Prix Goncourt 1906 pour « Dingley, l’illustre écrivain, critique de Kipling et de l’impérialisme anglais », ils s’intéressent au monde juif (Bar Cochebas - 1907, Quand Israël est roi – 1920), au monde musulman (La fête arabe – 1912, La chaîne d’or – 1950). Ils rédigent des livres-souvenirs : « Notre cher Péguy » (1926), « Mes années chez Barrès » (1928).
Jérôme est élu à l’Académie française en 1938 et Jean en 1946. Avec Maurice et Louis de Broglie (élus en 1934 et 1944), les Tharaud forment le second couple fraternel à revêtir l’habit vert au XXème siècle.