Accès direct                   

Pays :
Région
Département :
Ville :
Le Mesnil-Saint-Denis
France
Yvelines 78

Nonagones "français"
Les tracés des nonagones "français" déborde sur la Suisse.
Ils ont pour centre un lieu dans les environs de La Ferrandière à Neuillay-les-Bois dans l'Indre.

sur la diagonale du petit nonagone Sommet en Manche – Le Sarnieu

Une maison fortifiée connue sous le nom de Ferté-Beaurain fut construite pour protégée les biens possédés par l’abbaye de Saint-Denis depuis 768 dans la Forêt d’Yveline grâce à Pépin le Bref. En 1543, Philippe Habert de Montmor, originaire de l’Artois, clerc du greffe criminel au Parlement, fit l’acquisition dans la paroisse, d’une maison et des terres. Il épousa Radegonde Hodon, nièce de Guillaume Budé. C’est son fils Louis Habert de Montmor, trésorier des Guerres, conseiller d’Etat qui, à partir de 1589, entreprit la construction de l’actuel château ; sur une terre inféodée en 1580 par Henri de Lorraine, duc de Guise et de Chevreuse. Les Habert de Montmor furent seigneur du Mesnil-Saint-Denis de 1543 à 1720. Louis XIV érige en 1650 le Mesnil en comté sous le nom de Mênil-Habert.

Jean Habert, marquis de Marigny et comte de Hauteville, mort en 1639 se maria avec Anne Hue de Miromesnil et eut cinq enfants dont Henri-Louis, maître des requêtes et académicien, mécène de savants et d’artistes, et Anne qui épousa en première noces en 1618 Charles de Lauzières, marquis de Thémines, veuve en 1621.
Avec henri-Louis, le château accueillit Mme de Sévigné, le savant Gassendi, Cyrano de Bergerac et Henry Le Bret, mais aussi François-Hannibal Maréchal d’Estrées, frère de la belle Gabrielle favorite du roi Henri IV, qui se maria en l’église du Mesnil en 1634.
Henri-Louis ne semble pas avoir été rebuté par les partisans du jansénisme. Jean Hamon, médecin, un des maîtres de Jean Racine y vint en 1663 soigner l’évêque d’Agen Claude Joly. Pendant la Fronde et après la naissance de son fils Jean-Louis, il séjourna dans son château de la vallée de Chevreuse, tout proche de Port-Royal des Champs, où se trouvait Philippe de Champaigne qui peindra en 1649 ses sept enfants. L’artiste réalisera également, en 1667, un portrait (perdu) du père qui possédait dans son château 177 tableaux.
Le plafond polychrome dit à la française de la bibliothèque possède une cheminée en bois peint et sculpté datant du XVIème siècle, et provenant du château de Sully-sur-Loire inféodé aux Habert. Au centre du linteau un cartouche porte l’inscription latine tirée du livre de l’Eglogue VIII des Bucoliques de Virgile : « An qui amant ipsi sibi somnia fingunt » : (Ceux qui aiment forgent-ils pour eux mêmes des songes).

Sous la seigneurie de Charles de Selle, conseiller honoraire au Parlement de Paris, le château reçut l’abbé Claude-Pierre Goujet (Paris, 1697 – Paris, 1767). Excellent élève chez les jésuites, il prit en 1705 l’habit ecclésiastique, et osa soutenir dans sa thèse de licence les principes jansénistes condamnés par la bulle Unigenitus. En 1719 il entra dans l’ordre des oratoriens et fut nommé chanoine de Saint-Jacques l’Hôpital. Erudit, historiographe, éditeur, Goujet fut persécuté par le cardinal Fleury pour son engagement janséniste. Il dut vendre sa bibliothèque de 10 000 ouvrages réunis en 50 ans à la fin de sa vie.

Mentionnée en 1216, délabrée en 1469, reconstruite en 1584 et dédiée à saint Denis, l’église du Mesnil, en brique rouge et pierre blanche, possède un clocher de 1729 et les ouvertures du XIXème siècle. En 1912, des travaux de restauration permirent de découvrit sous le pavage du chœur, le caveau de Louis Habert de Montmor (1530-1622) ainsi que le cercueil de sa femme Marie Rubentel (+ 1612).
A l’intérieur, une statue en pierre polychrome du milieu du XIVème siècle, mesurant 1 m. 37 représente "La Vierge à l’Oiseau", ressemblant à celle de Lévis-saint-Nom. Dans ses doigts l’Enfant tient un oiseau avec lequel il semble jouer.

L’Abbaye de La Roche fut édifiée, selon la légende, pour abriter une statue de la Vierge déterrée miraculeusement par un taureau. L’ermitage fut fondé en 1201. Une communauté de moines fut entretenue par Gui Ier de Lévis et ils devinrent chanoines réguliers de Saint-Augustin. En 1232, Gui, qui participa à la croisade contre les Albigeois, fit une donation pour construire l’une abbaye.
Dans la chapelle qui subsiste des bâtiments on retrouve les statues tombales de Gui Ier, Guy II et Gui III. La statue miraculeuse de Notre-Dame de la Roche, aux visages et aux mains de marbre (XIVème), se trouve à Lévis-Saint-Nom. Le logis abbatial fut reconstruit au XVIIème par l’Abbé Pierre Habert, proche de Gaston d’Orléans, évêque de Cahors de 1627 à sa mort en 1636. Il est d’ailleurs représenté sous les traits de Saint-Blaise accompagné de Saint-Denis, sur l’huile sur toile du XVIIème siècle.

Les trois calvaires du Mesnil-Saint-Denis indiquaient d’un côté Notre-Dame de la Roche et de l’autre Port-Royal des champs. Toutes trois portent un « christ janséniste » dont les bras forment un Y.

L’ancien couvent de norbertines du Mousseau fut édifié sur les ruines d’un fort-manoir. Le maire de l’époque, Henri Husson, fonda au Mousseau le couvent du Sacré-Cœur pour sa fille Marie, pour accueillir 18 religieuses en charge de 18 orphelins.