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Pays :
Région
Département :
Ville :
Emden
Allemagne
Frise orientale


Nonagones "allemands"
Les nonagones de cette région sont construits à partir du grand nonagone français, précisément en se basant sur les sommets de Vieille-Chapelle et de Ban-Saint-Martin.
Le centre se trouve dans la ville de Lindern en Basse-Saxe.



Dès 1520, des activités réformatrices, entre autres sous l’influence de la « Dévotion moderne », apparaissent en Frise orientale. En 1540, la comtesse Anna arrive au pouvoir. À cette date, les deux courants réformateurs se sont formés en Frise orientale : le courant luthérien et l’autre, qu’on appellera plus tard « réformé ». Emden verra cette même année l’arrivée de Jan Laski. Né à Lask au Sud-Ouest de Varsovie en 1499, fils de Jaroslaw Laski, voïvode de Siradz et de Suzanne Bak, il fait des études à Giezno. Il accompagna son oncle Jan Laski dit le vieux (1456-1531), archevêque de Gniezno et primat de Pologne, à Rome. En Italie, il poursuivit ses études à Bologne. Après son retour en Pologne, il repart en voyage à travers l’Europe mandaté par son Eglise. Il rencontre Zwingli à Zurich en 1524 et Erasme à Rotterdam en 1525 à Rotterdam. Il devient cependant archidiacre de Varsovie, évêque de Vesprem, essayant d’apporter des réformes. En 1536, il rejoint à Louvain la fraternité des frères et sœurs de la vie commune où il rencontre sa future femme. Il retrouve son frère malade en Pologne et rompt avec l’Eglise Catholique. Prêcheur itinérant, il s’installe, en 1540, à Emden, où, à la demande d’Anna d’Oldenburg femme de Enno II, il occupe la fonction de surintendant de la première Eglise réformée de Frise. Il est appelé en Allemagne Johannes a Lasco. Sous son action, Emden devient la Genève du Nord, malgré l’opposition des luthériens. En 1549, a Lasco est relevé de ses fonctions à la demande du comte Jean. Il est appelé en Angleterre par l’archevêque Thomas Cranmer, qui le charge avec d’autres réformateurs de réformer le livre des prières et l’organisation des fonctions religieuses. La mort d’Edouard VI et l’accession au pouvoir de Marie Tudor, la « Sanglante » le chassent d’Angleterre. La comtesse Anna d’Oldenburg l’accueille à Emden. En 1555, Laski est définitivement chassé de Frise : selon le gouvernement, il ne fait pas assez de concessions. Jan Laski passe par Francfort sur le Main, où il établit une église calviniste à destination des réfugiés hollandais. Finalement il retourne en Pologne qui connaissait son âge d’or et une grande tolérance religieuse grâce au roi Sigismond II dont il devint son secrétaire particulier.
Jan Laski crée l’Eglise Réformée polonaise et prépare la traduction de la Bible en polonais. Son rêve d’unification des tendances du protestantisme polonais ne fut pas réalisé. Il meurt le 7 janvier 1560 après une longue maladie à Pinczow.

Jan Laski était le parent du comte Albert Laski, comte palatin de Siradz qui vint en Angleterre et rendit visite à John Dee qui s’était accoquiné avec Edward Kelly. Albert Laski, très riche, et intéressé par la pierre philosophale, invita le duo en Pologne avec femmes et enfants. Après 4 mois de voyage, ils arrivèrent au château du comte qui fut ruiné par les exigences vaines des prétendus alchimistes. Ceux-ci continuèrent leur manège à la cour de Rodolphe II puis à celle de Maximilien II. L’histoire se termina mal pour Kelly qui mourut d’avoir essayer de s’évader du château de Zerner. Dee, rentré en Angleterre, mourut en 1608 à Mortlake, où la populace lui avait brûler son laboratoire et sa bibliothèque de 4000 ouvrages, avec une maigre pension de la reine Elizabeth Ière.

La même année où Laski arrive à Emden, Hendrik Niclaes (vers 1500 – vers 1580) y fonde la Familia Caritas ou « Haus der Liebe ». Pendant 20 ans, de 1540 à 1560, Emden sera le centre de cette secte. Niclaes partageait un rêve d’unité plus large que Laski, appelant toutes les religions à se rejoindre. Etrangement, Niclaes sera en Angleterre en 1552 ou 1553, en même temps que Laski. Ses œuvres étaient signées de ses initiales H.N. comme Homo Novus. Pour lui, l’esprit du Christ était le « Miroir de la Droiture », titre de l’un de ses libelles qui auraient été édités par Christophe Plantin (Saint-Avertin, 1514 – Anvers, 1589) à Anvers en secret alors qu’il publiait des ouvrages catholiques romains avec les subsides du roi Philippe II d’Espagne.

En 1575, Menso Alting devient pasteur à Emden. Cet homme fortement influencé par le calvinisme organise les paroisses de Frise orientale selon la doctrine réformée, avec le soutien du comte Jean. Par la révolution d’Emden de 1595, les habitants d’Emden acquièrent le statut particulier de ville libre, en dépit de la résistance du frère luthérien du comte Jean, Edzard II.
En 1599, le Concordat d’Emden établit la coexistence des confessions réformée et luthérienne en Frise orientale. Dans chaque cité, il n’y aura qu’une église. Dans certains villages, le concordat s’applique encore aujourd’hui.