Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Villemaury et les hommes noirs   
VILLEMAURY ENLEVEMENT FEMMES HOMMES NOIRS

La légende des hommes noirs de Villemaury

A propos de Ville-Maury (Aude), « Villo-Mauro », M. Pierre FAGES rapporte quelques traditions populaires, en particulier, celle des hommes noirs, qui volaient jadis les femmes des villages, voisins et qui « reviennent » par les nuits d'orage, sur l'emplacement de leur château détruit (garae.fr - "Folklore", Revue trimestrielle publiée par le Centre de Documentation et le Musée Audois des Arts et Traditions populaires, Fondateur : le Colonel Fernand CROS-MAYREVIEILLE, Tome V, 6ème Année - N° 1, PRINTEMPS 1943).

En 1889, Villemaury est une vaste exploitation agricole ; actuellement, ces mamelons fertiles sont en friches et utilisés comme champ de tir. dans le pays, ont dit "Billo-mauro" et les anciens veulent que ce soit une ville sarrazine. Une légende vit sur Villemaury :

Par les nuits sans lune, noires et froides, lorsque la bise souffle, on entend, du côté des ruines, des bruits de pas, des bruits de chaînes, des cris gutturaux ; des ombres se profilent dans la vallée de Quarante parmi les cèdres ; ce sont les "hommes noirs" qui vont voler les femmes des environs. Les plus courageux qui se sont approchés par ces mêmes nuits, ont entendu, aumileiu des rires et des cris, des plaintes ; ce sont les femmes enfermées dans les souterrains du château qui gémissent (Pierre Fages, Villemaury, Bulletin de la SESA, 1939, Tome XLIII, pp. CXXIII-CXXV).

Ruines romanes : le Lion de Villemaury en 1889

Le ravissement des Sabines et l'enlèvement des filles de Silo

Le ravissement des Sabines, autre titre de l'Enlèvement (André Félibien, Entretiens sur les vies et sur les ouvrages de plus excellens peintres anciens et modernes, Volume 2, 1696 - books.google.com), peut faire référence au qualificatif de ravisseur donné au loup emblème de la tribu de Benjamin, sachant que cet événement bilbique en a été rapproché.

Nicolas Poussin, Le ravissement des Sabines (vers 1635)

Les filles de Silo dansaient à l'ombre des palmiers, lorsque les jeunes garçons de la tribu de Benjamin les enlevèrent de force. «Voici la fête du Seigneur; allez vous cacher dans les vignes, et quand les filles de Silo danseront, selon l'usage, sortez de votre embuscade, prenez chacun une épouse, et fuyez vers la terre de Benjamin. » Tel est le conseil que les vieillards d'Israël donnèrent aux galans que la coquetterie avait repoussés. Romulus profita de cet avis, et l'enlèvement des Sabines est une répétition exacte du rapt des filles de Silo (Castil-Blaze, La danse et les ballets, de Bacchus jusqu'à Mademoiselle Taglioni, Revue de Paris, Volume 6, 1829 - books.google.com).

Matthieu Galien Professeur de théologie à Dillingen, puis à l'université de Douai (1563) note dans son Traicté des Danses du temps présent imprimé à Douai chez Jean Bogard (1577), à propos des filles de Silo : « car si les filles, par occasion se trouvans aucune fois ensemble saultent & dansent, selon ancienne & non bonne coustume, je ne contredis point : encore que le ravissement des femmes des Sabins, & des vierges de ceulx de Silo, monstre la chise estre assez dangereuse (Marianne Ruel Robins, Les chrétiens et la danse dans la France moderne: XVIe-XVIIIe siècle, 2006 - books.google.com).

Est-ce un noir au premier plan à gauche de la première version des Sabines (1634-1635) de Nicolas Poussin ? Les traits négroïdes de cette tête semblent en témoigner, contrairement à la seconde version (1637) :

Sur une colline qui s'avance au-dessus d'une fertile vallée, était assise Silo, célèbre aussi dans l'Ancien Testament. C'est là que Josué fit le second partage de la Terre-Promise. C'est là aussi que le jeune Samuel servait le Seigneur à l'ombre du tabernacle. L'Arche d'Alliance y demeura pendant 328 ans, depuis le jour où elle fut transportée de Galgala jusqu'à la mort du grand-prêtre Héli; à cette époque elle devint la proie des Philistins. Pendant tout ce temps, les juifs venaient trois fois par au à Silo pour célébrer le culte de Jéhovah. Cette ville consacrée particulièrement au Seigneur comme Béthel, s'est attirée comme elle les vengeances divines par la malice de ses habitants, et est devenue aussi un monceau de ruines. Un petit village, nommé Seiloun, indique son emplacement (Laurent de Saint-Aignan, La Terre-Sainte, description topographique, historique et archéologique de tous les lieux célèbres de la Palestine, 1864 - books.google.com).

Il y a une belle moitié d'arche architecturale sur la droite du tableau du Ravissement des Sabines, de Nicolas Poussin.

Poussin a placé le troisième terme de la paronomase, autre variation sur le thème du couple antagoniste, dans un plan plus éloigné du spectateur : le couple est ici formé par un cavalier monté sur un cheval blanc qui enlève une femme vêtue de jaune. La femme lève le bras droit dans le même geste de supplication que les deux précédentes. Sa main, tendue et ouverte, est située sur la même horizontale que les mains gauches des deux autres femmes. De plus, les trois bras levés et suppliants sont les seuls éléments que Poussin ait sortis de la masse des corps : ces trois bras clairs s'élèvent, mot à mot, au-dessus de la mêlée. Ils sont d'autant plus remarquables. L'emploi de la paronomase permet de guider le regard du spectateur de la gauche vers la droite du tableau, en lui donnant des points d'appui forts, comme les bras clairs alignés horizontalement et se détachant de la confusion des corps (Anne Surgers, Et que dit ce silence ? La rhétorique du visible, 2007 - books.google.com).

La paronomase du tableau conduit à l'arche.

Ps XXVII, 2 : Exaudi, Domine, vocem deprecationis meœ, dùm oro ad te; dùm extollo manus meas ad templum sanctum tuum (Exaucez, Seigneur, la voix de ma prière, pendant que je crie vers vous et que j'élève mes mains vers votre saint temple)

Les Juifs, lorsqu'ils étaient éloignés de Jérusalem, se tournaient vers la ville sainte, pour adresser leurs prières à Dieu; ils élevaient leurs mains vers le lieu où reposait l'arche d'alliance. Le prophète faisait de même durant le temps de son exil et de ses persécutions. Poursuivi par un fils rebelle, obligé de fuir loin du tabernacle, il a recours à la prière; il élève son cœur et ses mains vers le sanctuaire, où le Seigneur réside sur son arche, pour obtenir de lui l'assistance. La nature elle-même nous porte à tendre nos mains vers Dieu, comme pour recevoir son secours. Moise priait ainsi, les bras levés vers le Ciel, et son peuple était victorieux; mais lorsque ses bras fléchissaient, les 1sraélites fléchissaient aussi, et leurs ennemis l'emportaient. 11 fallut, à la fin, soutenir, de chaque côté, les bras fatigués du saint législateur, pour s'assurer la victoire (Abbé Padé, Les Psaumes à la portee des fidèles et appliqués à Notre Seigneur Jésus-Christ d'après les principaux commentaires des Pères de l'Eglise, Brier, 1858 - books.google.com).

Un médaillon se trouve dans la Basilique Saint Denis, où il est précieusement enchâssé dans une verrière d'une chapelle de l'abside, présentant Dieu soutenant le Christ crucifié sur une croix verte porté par l'arche d'alliance à moitié ouverte qualifié de quadrige d'Aminadab (autrement Abinadab).

Un des plus anciens exemples, où l'auteur et l'instrument de la rédemption sont à la fois portés en triomphe, est donné par un vitrail que Suger fit exécuter pour son église abbatiale de Saint-Denis. Ce n'est que le germe assez grossier et maladroitement exécuté de ces fêtes triomphales qui se développeront surtout au XVIème siècle; mais ce germe, par cela même, n'en est que plus intéressant. Dans un médaillon circulaire, un char à quatre roues porte l'Arche d'alliance à moitié ouverte, et dans laquelle on aperçoit les Tables de la loi mosaïque, le rameau fleuri d'Aaron et le vase qui contenait la manne du désert du Sinaï. Du milieu de l'arche émerge une croix verte, richement ornée de filigranes, à laquelle est attaché le Sauveur. Cette croix est soutenue par les bras mêmes du Père éternel, qui est debout sur le char. Aux quatre coins du quadrige, sortent du ciel, à mi-corps, les quatre attributs des évangélistes, tenant chacun le livre de leur évangile. Ils regardent le char et semblent acclamer de leur grande voix, surtout le lion et le bœuf, le divin triomphateur. On lit au-dessus du char :

FEDERIS EX ARCHA CRUCE XPI SISTITVR ARA / FEDERE MAIORI VULT IBI VITA MORI.

Ainsi l'arche d'alliance s'arrête et se fixe sous la croix du Christ pour se transformer en autel, parce que, sous la force d'une alliance plus grande encore, la Vie a voulu subir la mort.

Sous le char : QVADRIGA ; Plus bas encore : AMINADAB.

C'est ici, à ma connaissance, le premier char nettement indiqué, où le Christ fut tant de fois porté en triomphe, car ce médaillon de vitrail peut bien dater de 1144, époque précise de la consécration de l'église de Saint-Denis. Ce char, on a voulu le faire aussi beau, aussi important que possible: c'est un quadrige, et un quadrige imité de ceux d'Aminadab, descendant d'Abraham et ancêtre du Christ (Matth., I, 4). Or, ces chars d'Aminadab étaient tellement célèbres et tellement riches, qu'ils troublaient l'esprit du somptueux Salomon; le fils de David craignait sans doute de n'en pouvoir égaler la fastueuse élégance (Adolphe N. Didron, Edouard Didron, Annales archéologiques, Volume 23, 1863 - books.google.com).

Ce char mentionné uniquement dans le Cantique des cantiques (VI, 12) peut faire référence au char qui servit à transporter l'arche d'alliance de Gabaa - colline près de Cariathiarim (Keriat Yearim), et cité qui abusa de la femme du lévite du Mont d'Ephraïm entraînant le massacre des Benjamites dont les rescapés ravirent les vierges de Jabès Galaad à Silo - jusqu'à Jérusalem, char neuf attelé de bœufs conduit par les fils d'Aminadab, Oza et Ahio, depuis sa maison où elle resta pendant vingt ans, selon les Livres des Rois (IIème, VI,3 ; Ier VII,1) et les Chroniques (Ier XV,10-13), chef des 112 fils d'Orici, de la famille lévite de Caleth. Oza ou Huza, un des fils d'Aminabad, voulut retenir l'arche qui penchait et eut la main desséchée et en mourut. On dit aussi qu'il fut puni pour avoir donner l'idée d'utiliser un char plutôt que de porter l'arche à bras. Pour Rupert de Deutz (De Trinitate et de operibus ejus), Honorius dit d'Autun (In Cantica canticarum), Pierre Damien (XIVème Sermon) et Abélard (70ème Hymne), ce char d'Aminadab symbolise l'Eglise, ses quatres roues les quatre évangiles, et les Evangéliste représentés sous la forme du Tétramorphe les chevaux qui tirent le char (Louis Grodecki, Chantal Bouchon, Yolanta Zaluska, Etudes sur les vitraux de Suger à Saint-Denis (XIIe siècle), Volume 1, 1995 - books.google.com, www.lavieb-aile.com - Vitraux de Saint-Denis).

Silo, l'arche et le destin d'Israêl

En Genèse 49,10: "Le sceptre n'échappera pas à Yéhouda, ni l'autorité à sa descendance, jusqu'à l'avènement du Chilo, à lui l'assemblée des peuples". Le mot Chilo, vient de chiliah, placenta, progéniture du ventre, descendance prouvée. Cela, comme l'expliquent bien Rachi ou le Rambane, montre que le Sauveur (nommé ensuite Machia'h) sera de la descendance de David. Le lieu dénommé Chilo avait ainsi une sensibilité particulière pour recevoir l'arche d'alliance entre Dieu et Son peuple à qui Il parlait entre les chérubins sur l'arche. Et on comprend alors que c'est de là que Josué répartit les terres entre toutes les tribus descendantes de chair des Patriarches Abraham, Isaac et Jacob.

En Josué 18, versets 1,8,9,10. : érection du Sanctuaire, parfois nommé tabernacle, répartition au sort par Yehoshua des terres attribuées aux différentes tribus.

En Juges, chapitres 19, 21 : Viol de la femme d'un lévite par des Benjaminites. La tribu de Benjamin est en grande partie décimé par les autres tribus. Pour permettre la reconstitution du peuple d'Israël en 12 tribus un subterfuge est élaboré : c'est le rapt des filles de Schilo par les hommes de la tribu de Benjamin rescapés.

En 1 Samuel chapitre 4, versets 3 et 4 et 12. : Les Philistins attaquèrent les enfants d'ISraël, les battirent et en tuèrent 4000 soldats. Les anciens du peuple conseillèrent de faire venir l'arche d'alliance depuis Shilo car, disaient ils sans penser à tout le mal que le peuple accomplissait, elle aiderait contre les ennemis mais Dieu ne défend pas le peuple quand celui-ci agir mal et il laisse alors le pouvoir à l'ennemi ou, plus exactement, c'est le peuple qui casse l'aide divine. Les Philistins gagnèrent et tuèrent 30000 soldats d'Israël à la funeste bataille d'Afek. L'arche d'alliance fut enlevée par les Philistins et les deux fils du prêtre Héli furent tués.

Ainsi, tout ce qui s'est produit à Shilo est d'une importance considérable pour le peuple d'ISraël en toutes périodes: c'est LE prototype (www.modia.org - Shilo).

Saül, choisi par Samuel comme roi d'Israël, était de la tribu de Benjamin.

Pourquoi l'enlèvement ? Parce que la tribu à laquelle appartient Silo avait, elle aussi, juré de ne pas donner ses filles aux Benjaminites. L'enlèvement les libère de leur responsabilité et leur évite le parjure (« Ce n'est pas vous qui les leur avez données pour vous croire à cette heure en faute » – 21.22). « Les enfants de Benjamin enlevèrent un nombre de femmes conforme à leur nombre et les prirent pour épouses » (23). « L'égalité » est ainsi rétablie pour cette étrange tribu de Benjamin, la plus petite d'Israël, le dernier-né de Rachel, le frère de Joseph, le détenteur du terrain où le Temple sera construit et de la ville, Silo, où l'arche d'alliance résidait mais aussi celui où la violence et l'homosexualité purent se lever, celui qui ne respecta pas la part lévitique, le dispositif essentiel de l'alliance, le témoin de l'Un, celui qui n'eut de continuité que par la défaillance de Jabes Galaad [(demi) tribu de Manassé] dans l'alliance, répondant absente à l'assemblée des tribus, et le massacre qui s'ensuivit, épargnant 400 femmes conduites à Silo objet du "rapt des filles de Silo". Une tribu allait être « retranchée » (21.7) d'Israël et cela aurait rompu l'alliance, car ce retranchement aurait été très différent de celui de la tribu lévitique. On ne refait pas l'alliance, on ne contourne pas le partage total, en détruisant une part la destruction de Benjamin fait pendant au cachement de Lévi. Elle en est la caricature et vient punir son manquement envers le principe figuré par ce dernier, mais elle ne peut remplir le rôle de la tribu lévitique. Les Hébreux sont punis par là où ils ont péché. Il fallait donc rétablir Benjamin par des moyens contournant les règles, pour que la fonction lévitique dans les « douze tribus » soit restaurée et la place vacante rétablie. Quand la tribu – lévitique - mise en surcroît est exclue, c'est toute l'alliance qui s'effondre. L'épreuve de cette alliance fondée sur la part lévitique retirée au partage, est l'hospitalité, accueil de l'autre, test de la place vacante (Shmuel Trigano, Le judaïsme et l'esprit du monde, 2011 - books.google.com).

Silo, ville de la Tribu d'Ephraïm, semble être la même que Salem, où a régné Melchisédech.

L'arche fut faite à Oreb par Beseleel, Ochad. Elle sortit d'Oreb et passa à Moab, de Moab à Sichem, puis à Silo ; de Silo au temple de Dagon, delà dans la maison d'Abinadab, de là à celle d'Obédédom ; ensuite à Cariathiarim, de Cariathiarim à Jérusalem, puis à la sainte Sion dans le temple (Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière, Cérémonies et coutumes religieuses des peuples idôlatres, 1809 - books.google.com).

Le psaume 77 (Vulgate) parle de Silo : "Dieu entendit et s'emporta / il rejeta tout à fait Israël ; / il délaissa la demeure de Silo, la tente où il demeurait chez les hommes.".

Or à la page 77 de La Vraie Langue Celtique on peut lire :

La mission de Josué était bien déterminée par ces paroles. Il était établi chef de guerre des Hébreux, devait conquérir la terre de Chanaan et la partager au sort entre les tribus, mais l'autorité qu'il recevait ne devenait point héréditaire dans sa famille : il avait simplement à remplir la fonction de lieutenant du Seigneur, et Dieu s'était réservé d'une manière absolue le commandement de son peuple. Le gouvernement direct de Dieu sur les Hébreux a duré depuis la sortie d'Egypte jusqu'au jour où le peuple a demandé un roi possédant les mêmes droits que les rois des nations voisines. Samuel, à qui le peuple s'était adressé pour obtenir le gouvernement monarchique, reçut cette proposition avec déplaisir et offrit sa prière à Dieu pour connaître sa volonté...

C'est bien à Silo que Josué partagea la terre d'Israël et c'est bien encore à Silo que se termine le livre des Juges, après lesquels s'ouvre la période monarchique, où en son début l'arche d'alliance est prise par les Philistins après la bataille d'Afek (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 72 à 88).

Quelques représentation du rapt des filles de Silo

A Bíblia Morgan é um manuscrito ricamente iluminado, preservado na Biblioteca Pierpont Morgan, em Nova Iorque, sob o número Ms M. 638. Geralmente se acredita que este manuscrito foi produzido em Paris por ordem de Luís IX da França em torno de 1240

Vierges de Silo, Morgan Bible - pt.wikipedia.org

Vierges de Silo, Psautier de saint Louis (vers 1256) - gallica.bnf.fr

Vierges de Silo - XVIIème siècle

Vierges de Silo - XVIIIème siècle

Le noir et la tribu de Benjamin

L’existence de la tribu de Benjamin était aussi très particulière. Son territoire était petit et presque tout occupé par les Chananéens, soit alliés, comme les Gabaonites, soit ennemis, comme les Jébuséens. Les Benjaminites n’étaient guère qu’un corps militaire spécial, une caste élevée en vue du maniement de la fronde et où les jeunes gens prenaient l’habitude de se servir de la main gauche au lieu de la main droite. Leur lieu fort était à Gibéa, au nord de Jérusalem. On ne les aimait pas, et leurs mœurs passaient pour très mauvaises (Ernest Renan, Histopire du peuple d'Israël, Livre II, Chapitre XII, 1889 - books.google.com).

Les Benjamites composèrent l'armée du roi Asa de Juda avec les hommes de la tribu de Juda et combattirent Zerah le Kushite (Ethiopien, noir) et ses "mille milliers" de combattants. Benjamin contribua à la victoire et pilla en faisant du butin (3 Rois ou 2 Paralipomènes 14,8-14), confirmant la bénédiction de Jacob fait de même un titre d'honneur à Benjamin d'être un loup qui déchire, qui le matin dévore sa proie et le soir encore a du butin à partager (Gen. 49, 27).

Car il a pillé, les Noirs aux jours d'Asa et les Assyriens aux jours d'Ézéchias. Voici la description de son courage et de son intrépidité : Au matin il prend la proie et au soir il partage les morceaux (Abu al-Faraj Abd Allah ibn al-Tayyib, Joannes Cornelis Josephus Sanders, Commentaire sur la Genèse, Volume 275, 1967 - books.google.com, Adolphe Lods, Histoire de la littérature hébraïque et juive: depuis les origines jusqu'à la ruine de l'état juif (135 après J.-C.), 1950 - books.google.com).

On a dans le titre de le psaume VII (7) un exemple et une preuve de la difficulté des titres qu'on lit à la tête des psaumes, et du peu de lumières qu'ils donnent pour l'intelligence de ces sacrés cantiques. La Vulgate dit, d'après les Septante, psaume de David, qu'il chanta au Seigneur, à cause des paroles de Chusi , fils de Jémini (ou de Benjamin). Ce Chusi, fils de Jémini, dont parle le titre, c'est, dit-on, ou Saül, fils de Cis, et de la tribu de Benjamin, ou Sémeï, partisan d'Absalon, lequel étoit aussi de cette tribu. David aura pu l'appeler Chus ou Ethiopien, à cause de la noirceur de son caractère. Comme il s'agit dans le psaume de persécutions cruelles, tout ce qu'il énonce peut être appliqué à Saül, qui ne cessa de persécuter David, ou à Sémeï, qui outragea insolemment ce prince, lorsqu'il étoit en butte aux fureurs d'Absalon. (Guillaume François Berthier, Les Psaumes traduits en français: avec des notes et des réflexions, 1835 - books.google.com).

Le cheval blanc

Dans la première version du Ravissement des Sabines, un cheval blanc est monté par un homme casqué et cuirassé de fer. Dans la deuxième version du Ravissement, se trouve aussi un cheval blanc monté par un cavalier portant un casque à plumet.

Nicolas Poussin, Le ravissement des Sabines (1637) - www.arretetonchar.fr

Le Talmud de Babylone, dont fait partie le traité Sanhédrin, fut imprimé en Europe pour la première fois à Venise en 1520 par Daniel Bomberg, par Justiniani en 1550 toujours à venise, à Bâle en 1578 par Frobenius, expurgé par Morinus des textes peu aimable pour Jésus Christ selon les instances du Concile de Trente (suppression du traité Avoda Zara), à Cracovie vers 1605 (Luigi Aloisi Chiarini, Le Talmud de Babylone, 1831 - books.google.com).

R. Alexandri said: R. Joshua b. Levi pointed out a contradiction. it is written, in its time [will the Messiah come], whilst it is also written, I [the Lord] will hasten it! — if they are worthy, I will hasten it: if not, [he will come] at the due time. R. Alexandri said: R. Joshua opposed two verses: it is written, And behold, one like the son of man came with the clouds of heaven whilst [elsewhere] it is written, [behold, thy king cometh unto thee … ] lowly, and riding upon an ass! — if they are meritorious, [he will come] with the clouds of heaven; if not, lowly and riding upon an ass. King Shapur [I] said to Samuel, 'Ye maintain that the Messiah will come upon an ass: I will rather send him a white horse of mine.' He replied, 'Have you a hundred-hued steed?'

R. Papa said: When the haughty cease to exist [in Israel] the magi shall cease [among the Persians]; when the judges cease to exist [in Israel], the chiliarchi shall cease likewise. Now, 'when the haughty cease to exist, the magi shall also cease,' as it is written, And I will purely purge away thy haughty ones and take away all thy tin. 'When the judges cease to exist, the chiliarchi shall cease likewise, as it is written, The Lord hath taken away thy judgments, he hath cast out thine enemy.

The School of R. Shila said: His name is Shiloh, for it is written, until Shiloh come (Genèse 49,10) (www.come-and-hear.com - Sanhedrin 98, Johannes Coccejus, Duo Tituli thalmudici Sanhedrin et Maccoth, Opera omnia, Volume 9, 1629 - books.google.com).

Comme le roi de Perse Chapour Ier se propose de faire cadeau d'un cheval blanc au Messie juif, les mages - venant probablement de Perse et qui doivent disparaître avec tous leurs collègues selon le Sanhedrin lorsque l'orgueil disparaîtra d'Israël - de l'Evangile de Mathieu offrent les leurs au Messie chrétien. Les présents royaux contrastent avec l'humilité de la condition des messies.

Comment les kabbalistes comprennent-ils la formule du traité talmudique Sanhédrin (98 a):« Le messie ne viendra que dans une génération qui sera complètement perverse ou totalement juste » Si la génération est juste – autrement dit, si l'utopie est réalisée – eh bien c'est cela même le messie. C'est une vision progressive des choses. Dans le cas où la génération est perverse ou injuste, nous touchons à un stade radical. Le malaise est tel que si Dieu n'intervient pas de manière miraculeuse et arbitraire, ce sont les juifs qui risquent de disparaître à jamais. Dans le premier des deux cas, c'est aux juifs qu'incombe la responsabilité d'agir pour fairevenir le messie.Dans lesecond, c'est à Dieu qu'incombele devoir d'intervenir (Victor Malka, Moshe Idel, Les Chemins de la Kabbale, 2000 - books.google.com).

Ce propos de Sanhédrin 98a exprimant un dialogue légendaire entre le roi Sapor et l'amora babylonien Samuel (IIIe siècle) : le roi sapor dit à samuel : Vous dites que le messie viendra, monté sur un âne, eh bien ! Je vais lui envoyer un cheval étincelant que je possède ! En possèdes-tu un qui ait mille couelurs ? (Dan Jaffé, Entre rationalisme et utopie, Aux origines des messianismes Juifs: Actes du colloque international tenu en Sorbonne, à Paris, les 8 et 9 juin 2010, 2013 - books.google.com, Joseph Bonsirven, Le judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ, 1950 - books.google.com).

Si Schiloh signifie Messie pour la plupart des Juifs et des Chrétiens, sa ressemblance avec le nom de la ville de Silo permet de faire un lien entre le cheval blanc du Ravissement des Sabines version 1 et la ville de Silo.

Quelques rabbins ont pris le nom de Shiloh ou Shilo comme s'il signifiait la ville de ce nom dans la Palestine. Le sceptre ne sera point ôté à Juda jusqu'à ce qu'il vienne à Silo (en hébreu il a cessé, il a fini. Le Clerc, in Genes.) (Augustin Calmet, Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, Migne, 1846 - books.google.com).

Aben-Ezrah, the most learned and acute of all the Jewish commentators, took Shiloh to be the name of the place, where the Convention-tent or Tabernacle was erected aster the conquest of Chanaan, Josué 18. 1. and renders the comma thus: "until Shiloh be at an end; or "cease to be." For then, fays he, David reigned (Alexander Geddes, Critical Remarks on the Hebrew Scriptures: Remarks on the Pentateuch, 1800 - books.google.com).

Le Rav Abraham ben Meir ibn Ezra est un rabbin du XIIe siècle né à Tudèle ou à Cordoue vers 1092 et mort en 1167. Grammairien, traducteur, poète, exégète, philosophe, mathématicien et astronome, il est considéré comme l’une des plus éminentes autorités rabbiniques médiévales (fr.wikipedia.org - Abraham ibn Ezra).

À la mort du roi Hormizd II (302–309), les dirigeants persans tuent son fils aîné Adhur-Narseh, aveuglent le deuxième et emprisonnent le troisième (Hormizd, qui s'enfuit ensuite à Byzance). Le trône est réservé pour le fils encore à naître d'une des femmes de Hormizd II. Shapur II serait donc le seul roi de l'histoire à avoir été couronné in utero : la couronne est placée sur le ventre de sa mère. L'enfant, nommé Shapur, est donc né roi ; le gouvernement est exercé par sa mère et d'autres personnages haut-placés de l'empire. Quand Shapur II atteint l'âge de gouverner, il se révèle être un des plus grands rois de la dynastie. Shapur II est l'arrière-petit-fils de Shapur Ier, par Hormizd II et Narseh (fr.wikipedia.org - Shapur II).

Rappelons que Chilo (Shiloh), vient de chiliah, placenta, progéniture du ventre, descendance prouvée, et que Cyrus, qui permit aux Juifs de retourner à Jérusalem et de reconstruire le temple, est un des Oints (Messie) des Juifs.

Shapur II n'était pas initialement hostile aux chrétiens installés dans son empire, qui étaient dirigés par Simon bar Sabbae, le Catholicos de Séleucie et Ctésiphon. Toutefois, la conversion de l'empereur Constantin Ier au christianisme génère la méfiance du « grand roi » vis-à-vis de ses sujets chrétiens considérés comme des agents de l'ennemi étranger. La guerre entre les empires va transformer cette méfiance en hostilité. Après la mort de Constantin Ier, Shapur II, qui se préparait à la guerre depuis plusieurs années, exige un double impôt des chrétiens de son empire afin de financer le conflit. Simon refuse d'accepter cette capitation et Shapur donne l'ordre de déporter le Catholicos et son clergé à Karka de Ledan dans la province d'Élam. Après une ultime entrevue avec l'empereur, Simon est exécuté le 17 avril 341 avec deux compagnons. C'est alors que débute le « cycle des martyrs » pendant lequel des chrétiens sont mis à mort. Les deux successeurs de Simon, Shahdost et Bar Bashmin, sont également martyrisés les années suivantes, et le Catholicosat de Séleucie et Ctésiphon reste vacant de 346 à 363 (fr.wikipedia.org - Shapur II).

Il semble acquis, en tous cas, ainsi que l'a montré J. Neusner, que Sapor II épargna aux Juifs le sort cruel qu'il réservait aux chrétiens. En l'absence de signes évidents qui nous permettraient de déceler une attitude franchement hostile de de la part de Sapor II à l'égard des Juifs, il n'est pas impossible que ceux-ci, pour payer de retour ce qui pouvait leur apparaître comme un traitement de faveur, aient attisé la colère des autorités perses contre les chrétiens. La conclusion de J. Neusner dans Babylonian Jewry and Shapur II's persecution of Christianity from 339 to 379 A.D, mérite d'être retenue : "On the whole, therefore, one cannot suppose that Shapur or his government planned or carried out a general persecution either of the Jews or of Judaism" (p. 56) (Jean Ouellette, Aphraate, Qumrân et les Qaraïtes, A history of the Mishnaic Law of Purities. 15. Niddah, Commentary, 1976 - books.google.com).

Jacques Basnage (Sieur de Beauval) note l'exil du rabbi Ravena Nachmanides que Sapor II voulut faire mettre à mort pour des crimes présumés, et que l'Impératrice douairière sauva après avoir eu un songe (Jacques Basnage (Sieur de Beauval), L'histoire et la religion des juifs, depuis Jesus-Christ jusqu'à present: pour servir de supplément et de continuation à l'histoire de Joseph, Volume 4, 1706 - books.google.com).

Kalkî ou Kalkin est le dixième et dernier avatar de Vishnou. C'est un avatar « à venir ». Il est représenté dans l'iconographie soit comme un dieu à tête de cheval, soit comme Vishnou montant un cheval blanc censé protéger les brâhmanes et vaincre le mal (fr.wikipedia.org - Kalki).

le 10ème avatar de Vishnou - www.picstopin.com

C'est chez les Perses, dans la religion Mazdéenne créée par Zarathoustra, qu'est apparu le premier concept du Messie. Les Perses l'appelaient « Saoshyant ». Ce nom désignait parfois LE grand Messie qui viendra à la fin des temps, mais il servait parfois aussi de titre à divers envoyés du dieu Ahura Mazda apparaissant tout au long de l'histoire. Il est donc clair que le concept du Messie a été introduit dans la pensée juive par des influences zoroastriennes.

Support du judaïsme post-biblique, le messianisme repose sur des révélations bibliques. La tradition talmudique distingue 2 figures de messies : Ben Joseph, messie souffrant, et Ben David, messie triomphant ; Ben Joseph étant le prédécesseur de Ben David. Le messie délivrera de toutes les souffrances et du mal (eschatologie.free.fr - Nolan Romy, Le Messie d'Israël, son retour et sa gloire, 2011 - books.google.com).

Le Casque hémisphérique du cavalier

Le cavalier sur le cheval blanc de la première version du Ravissement est cuirassé et casqué d'un métal gris qui doit être du fer.

Les Perses ne s’étoient tenus en paix, depuis la victoire de Galère, que pour mieux se disposer à la guerre. Ce fut pendant quarante ans leur unique occupation. Ils attribuoient les mauvais succès précédens au défaut de préparatifs. Ils amusoient les Romains par des ambassades et par des présens, tandis. qu’ils formoient des archers et des frondeurs, qu’ils dressoient leurs chevaux, forgeoient des armes, amassoient des trésors, laissoient à leur jeunesse le temps de se multiplier, assembloient grand nombre d’éléphans, exerçoient à la milice jusqu'aux enfans. La culture des terres fut pendant ce temps-là abandonnée aux femmes. La Perse. étoit très-peuplée, mais, elle n’avoit point de fer. Ils en demandèrent aux Romains, sous prétexte de ne s’en servir'que contre les barbares leurs voisins. Constantin se doutoit de leur dessein; mais, pour ne pas donner à Sapor occasion de rupture, se fiant d’ailleurs en tout événement sur la supériorité de ses forces, il leur en accorda. Ils en firent des javelots, des haches, des piques, des épées, de grosses lances : ils couvrirent de fer leurs cavaliers et leurs chevaux; et ce métal dangereux, obtenu de Constantin, servit entre les mains des Perses à désoler la Mésopotamie et la Syrie sous l'empire de ses successeurs (Charles Lebeau, Histoire du Bas-Empire, commençant à Constantin-le-Grand, Volume 1, 1819 - books.google.com).

Le cavalier n'est pas le seul dans la composition à avoir un armement de fer.

Il semble nécessaire de faire ici une distinction entre le kamelaukion, la couronne-casque fermée et des espèces variées de couronnes à crête (Bugelkronen) , qui apparaissent en Occident dès le IXe et qui jouent un rôle prépondérant dans la discussion de l'origine du kamelaukion, en particulier chez Deer et Schiramm. Jamais on ne voit une couronne à crête portée par un empereur byzantin. Il ne faut pas oublier ce fait pour se permettre de juger exactement les couronnes à crête variées toujours présentes dans les discussions scientifiques relatives à la couronne du kamelaukion. Schramm démontre que la couronne à crête trouve son origine dans un type de casque de fer avec une bande encerclant la tête et deux arcs qui se croisent sur la tête sur une calotte hémisphérique. Les couronnes à crête occidentales apparaissent à partir du IXe siècle. Selon un dessin conservé à la Bibliothèque nationale, Paris, on voit que le roi de Bourgogne, Boson (879-887) porte une couronne à crête ouverte. Sainte Foy de de Conques, sur une statue reliquaire fabriquée à Conques au temps de l'abbé Etienne (942-984), porte sur la tête une couronne à crête ornée de lys. Cette statue se situe au Xe siècle. Sur deux plaques d'émail de la couronne impériale germanique du Xe siècle deux rois vétérotestamentaires portent une couronne ouverte à crête garnie de pendeloques, la caractéristique de la couronne byzantine frappante avec le kamelaukion byzantin. En fait, il ne manque que les pendeloques, caractéristiques propres de la couronne byzantine.

Alfôldi proposa l'empire sassanide comme chaînon intermédiaire de ce type de casque originaire de la Mésopotamie archaïque ainsi que nous l'avons montré plus haut. Grabar s'en tient aussi à l'origine iranienne. Reiske dans son son commentaire du Livre des Cerémonies, estime que la couronne impériale du kamelaukion dérive d'un casque. Il fait une distinction entre l'anneau du front et les deux arcs qui se croisent sur la tête. La difficulté principale du point de vue de preuves archéologiques, vient du fait qu'on n'a retrouvé aucune couronne-casque du type de celle de Théodat ou de Totila. En Italie, à cette époque, les chrétiens n'étaient pas enterrés avec leurs insignes, ce qui rend malheureusement impossible de trouver une telle couronne- casque dans les tombeaux des princes ou des aristocrates goths. d'une croix chrétienne, qui sont portées au roi lombard Agilulfe (591-615) par les dignitaires de sa cour sur la plaque frontale d'un casque de Val de Nievole, ont au fond la même construction. Ce sont aussi des casques à fermoir. Le casque de Constantin le Grand est souvent mis en parallèle avec les couronnes gothes ou même considéré comme prototype du kamelaukion comme le fait Deer appartient cependant à un groupe de casques entièrement comportent deux segments bilobés.

Alfôldi propose le IIIe siècle comme date de l'adoption de ce casque par les Romains. Les casques sassanides parmi lesquels un entièrement fait de bronze et originaire de Mésopotamie se trouvant au British Museum à Londres et le relief de Taq-i-Bostan du Ve siècle.

Une autre ligne nous conduit aux casques portés par certains souverains sassanides, vus par ex. sur le relief du rocher de Taq-i-Bostan sur la tête de Péroz et les officiers iraniens de haut rang. Pour notre analyse de l'origine du kamelaukion il est important de noter que Péroz se trouve, monté à cheval, revêtu de l'armure entière de kataphractaire, dans la sphère inférieure des deux sphères atmosphériques où règnent les dieux selon la conception védique. Le mot Taq-i-Bostan signifie voûte du trône, comme l'a montré Alfôldi. Dans ce relief de rocher, où le caractère de triomphe du roi-dieu est particulièrement souligné, Péroz porte un casque d'une grande importance pour notre problème. Ce type de casque à fermoirs bien identifiable malgré les dommages qu'a subi le monument, sert ici d'insigne. Péroz porte sur le casque un diadème dentelé. La cuirasse couvre tout le visage.

Les rois goths ont, selon toute vraisemblance, importé le port de ce type de casque comme insigne royal de l'Iran. Il existe une assez riche collection de monnaies de rois goths avec d'excellentes représentations de la couronne du roi Totila (Baduila) qui régna de 541 à 552. Un de ses prédécesseurs sur le trône, Théodat, qui régna de 534 à 536 seulement, montre sur ses monnaies le même type de couronne casque, exécuté avec encore plus de détails.

La couronne que portent ces deux souverains goths sur les monnaies est identique à la couronne impériale tardive de l'empire byzantin, appellée kamelaukion, d'après les sources littéraires byzantines. Elle a toutes les caractéristiques du casque précieux à fermoir. Les parties couvrant les oreilles et le nez ont disparu et le casque donne l'impression d'être une couronne hémisphérique, bien que l'hémisphère soit assez plat (Elisabeth Piltz, Kamelaukion et mitra: insignes byzantins impériaux et ecclésiastiques, 1977 - books.google.com).

Monnaie de Théodat - en.wikipedia.org - Theodahad

kamelaukion, the rounded crown based on the ancient Persian Mitra, originally devised as the headgear of Byzantine emperors of the twelfth century, but eventually adopted by bishops in the Orthodox Church as a symbol of authority (Jeffrey Spier, Gordon Morrison, San Marco and Venice, 1997 - books.google.com).

As early as the 14th century we see representations of Christ in the Deesis as both high priest and imperator. The crown (kamelaukion) of the Byzantine emperor ranks him as King of Kings. The omophorion on his shoulders indicates that he is also a priest (Hebrews 4:14 — 5:10). His vestments are adorned like the Imperial Byzantine robe. As Queen Mother, Mary is also crowned. She wears the white maphorion of purity and her robe is decorated with pearls. St. John is represented in garments of an ascetic. More even than the Mother of God is he the observer rather than worshipper of the central figure of Christ, who is shown in a frontal pose.

Le cavalier de Taq-i-Bostan est l'un des deux seuls exemples d'une statue en quasi ronde-bosse, l'autre étant la statue de Shapur Ier à Mudan-e Shapur, et la seule représentation d'un roi sassanide en cataphracte, c’est-à-dire vêtu à la manière parthe d'une armure complète avec casque et cotte de mailles.

La couronne est celle de Péroz Ier, mais sa carrière militaire ayant été désastreuse, on comprend mal pourquoi un tel hommage lui aurait été rendu. On pense plutôt qu'il s'agit de Khosro II et son célèbre cheval Shabdiz. Khosro fut un grand conquérant, et il était particulièrement réputé pour ses talents de chasseur, ce qui justifierait les bas-reliefs des parois latérales représentant des scènes de chasse

Ardachîr II, Taq-i-Bostan - fr.wikipedia.org - Taq-e Bostan

Statue équestre de Péroz Ier ou Khosro II, Taq-i-Bostan - fr.wikipedia.org - Taq-e Bostan

Tout ça pour un casque qui ressemble à une gamelle pour chien renversée sur la tête d'un cavalier !