Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Villefranche de Lonchat   

Villefranche de Lonchat

Cette bastide a une origine controversée. Fondée en 1287 par Philippe le Bel pour certains, elle aurait été créée par Jean de Grailly pour d'autres. Elle fut réalisée sur un ancien prieuré et fut très vite érigée en châtellenie dont dépendaient les paroisses de Villefranche et de Minzac.

L'église de Lochac date de l'origine de la bastide même si elle est curieusement située à l'extérieur du village. Elle fut restaurée en 1463 par les moines de la Sauve Majeure qui construisirent une crypte. L'église est d'un style intermédiaire entre le roman et le gothique (http://www.pays-de-bergerac.com/tourisme/site_remarquable/bastides/villefranche/index.asp, Super-étoile : Carsac-de-Gurson).

Quelques Rose

Au cours de l'année 1287, Pierre Ier de Grailly, fils de Jean Ier, se remaria avec Rose ou Rubéa d'Astarac qui ne lui donna pas d'enfants.

Jean III de Grailly, vicomte de Benauges et Castillon, captal de Buch, seigneur de Puy-Paulin, Castelnau, le Fleix, l’Isle-Saint-Georges, etc. Par son testament du 16 mars 1369 il institue son oncle Archambaud comme héritier universel de ses biens. En 1372, il est fait prisonnier par les Français à Soubise. Il meurt à la prison du Temple à Paris, le 7 septembre 1376, sans postérité (il avait épousé en 1350 Rose d’Albret, fille de Bernard Aiz d’Albret et de Mathe d’Armagnac).

Faute de descendance mâle, toutes les possessions des Grailly passèrent en 1517 à la maison d'Albret, en la personne du roi Henri II de Navarre, un Albret qui épousa Catherine de Foix, reine de Navarre (fr.wikipedia.org - Maison de Grailly).

Un chariot (un peu lointain)

Jean de Grailly quitta, vers 1254, son pays natal pour se rendre en Angleterre, où il fut bien accueilli comme l’étaient les savoyards depuis le mariage d’Éléonore de Provence, fille d'une princesse de Savoie avec le roi Henri III. Il est nommé attaché, en qualité de conseiller, à la personne du prince héritier, alors duc de Guyenne, le futur Édouard Ier.

Ce prince lui donna le 20 mars 1261 les terres de Bierre-les-Semur, de Scorbian et d’Artige, et dès lors on trouve Jean tantôt en Guyenne, tantôt en Angleterre. En 1265, il amena en Angleterre un contingent de Gascons et, à la bataille d’Evesham, contribua à la victoire du roi Henri III sur ses barons révoltés. En récompense, le 2 janvier 1266, il reçut du prince Edouard, du consentement de la reine Eléonore sa mère, la vicomté de Benauges avec la ville de Natz et son salin de Bordeaux. Qualifié de Sénéchal de Gascogne, il négocie une trêve entre l’Angleterre et la Navarre.

Quelques jours après la bataille d'Evesham (4 août 1265), des habitants du village de Peatling Magna (Leicestershire) essayèrent d'arrêter le chariot et les chevaux menés par un homme de Peter de Neville, partisan d'Henri III. Peter de Neville rapportait qu'ils étaient, lui-même et ses hommes, accusés de trahison et d'autres crimes sous prétexte qu'ils avaient porté atteinte au bien-être de la communauté du royaume ainsi qu'aux barons. Mais à Peatling Magna comme ailleurs avant 1381, les actions des groupes sociaux inférieurs se déroulaient toujours au cours de révoltes initiées et menées par des barons. Le fait que des paysans soient eux-mêmes meneurs d'une révolte était une chose inattendue et inacceptable : les groupes dirigeants de la société l'aristocratie et le clergé, n'accordaient pas aux paysans le devoir et, par conséquent, le droit d'agir comme gardiens du royaume. Les chroniqueurs, alors même qu'ils montraient une certaine compréhension pour la fureur des paysans contre les taxes imposées par le parlement toléraient beaucoup moins leurs actions armées contre le roi ou leurs seigneurs. Le plus radical parmi eux était Thomas Walsingham, moine du grand monastère de Saint-Alban ; son dégoût pour les actions des rustici apparaît à chaque page du récit qu'il fait des événements de 1381 (Philippe Depreux, Revolte und Sozialstatus von der Spätantike bis zur Frühen Neuzeit, 2008).