Uriel en rouge, le flegme (pituite ou lymphe), l'eau

Certes, Uriel est le "feu de dieu". Mais feu comme tous les "serviteurs" (archanges) de Dieu.

La prétendue glande pituitaire, à laquelle les anciens ont gratuitement conféré le rôle de fabriquer la pituite, est un petit corps rouge qui remplit la selle turcique, ou cavité interne et médiane du sphénoïde dans l'intérieur et à la base du crâne. Entourée du sinus coronaire et comme baignée de sang, on a pu croire à ses communications avec le ventricule central du cerveau et les ventricules latéraux. Quelques personnes l'ont envisagée comme un organe nerveux, comme un ganglion du nerf grand sympathique. On a dit que, servant de lien d'unité aux deux nerfs sympathiques à leur origine encéphalique, ce corps maintenait entre les yeux l'harmonieuse synergie de leurs mouvements contrastés. Le fait est qu'on ne connaît les usages ni du corps pituitaire ni de son infundibulum ou tige. Mais comme cette prétendue glande existe dans tous les animaux ayant cervelle, il est permis de croire qu'elle remplit une charge quelconque, surtout dans les animaux qui, comme les poissons et quelques mammifères, ont une glande pituitaire plus volumineuse que celle de l'homme (Dictionnaire de la conversation et de la lecture, Volume 10, Firmin Didot, 1868 - books.google.com).

Uriel ou l'intelligence, le cerveau

Uriel, qui, en dépit de son absence dans la Bible, avait acquis une grande notoriété en Occident, au point d'être cité par de grands docteurs comme Bède et surtout Isidore de Séville, qui donne l'étymologie supposée du nom : « Uriel interpretatur ignis Dei ». (Etymologies VII, P.L. 82) (Philippe Faure, L'ange du haut Moyen Âge occidental (IVe—IXe siècles) : création ou tradition?. In: Médiévales, N°15, 1988 - www.persee.fr).

Interpretatur : il interprète, il explique. Saint Bonaventure et Saint Bernard de Sienne en font "qui interpretatur lucens deo" :

San Bonaventura - terza parte del centiloquio, capitolo 18: “item Uriel, qui interpretatur lucens deo, sive apparens deo, vel ignis dei, out incendium dei : quae duplex interpretatio innuit, quod per eius ministerium illustramur in veritate, et inflammamur in charitate. mittuntur enim angeli, ad illuminandum nostrum intellectum, et inflammandum nostrum affectum, et si non effective, saltem dispositive. de hoc nomine uriel legitur in tertio esdrae, quia missus est iste angelus, ad consolationem populi dei, qui ab alinigenis premebatur”.

San Bernardino Da Siena, Sermone II “quibus modis angeli sancti in animas bonas cognitiones inspirent” : “Quartus Est Uriel Qui Interpretatur Lucens Deo, Seu Apariens Deo, Velignis Dei, Out Incendium Dei. haec duplex duplicata interpretatio innuit, quod per eius mysterium illustramur veritate et inflammatur charitate. mittuntur enim angeli ad illuminandum nostrum intellectum & ad inflammandum nostrum affectum, ut ex praecedentibus patet. de hoc nomine habetur esdrae 4 quod missu est angelus iste ad consolationem populi dei, qui ab alienigenis premebatur” (www.settearcangeli.it - Uriel).

Uriel serait ainsi l'ange qui apporte aux êtres humains les lumières de la connaissance de Dieu (Sophy Burnham, Le Livre des Anges, Éditions Marabout, Alleur, 1994, p. 144) comme il le fait pour Esdras et Hénoch (fr.wikipedia.org - Uriel).

Esdras demande à l'ange Uriel ce que signifie la vision de la femme en deuil : « J'ai vu des choses que je ne comprends pas et j'en entends que je ne puis saisir... Et maintenant, je vous en conjure, expliquez à votre serviteur l'objet de ses angoisses. — Alors il me dit : Êcoute- moi, je t'instruirai, ... car le Très-Haut t'a révélé plusieurs mystères » (4 Esdr., 10,35-38) (Ignace de La Potterie, La vérité dans saint Jean: Le Christ et la vérité, l'Esprit et la vérité, Volume 1, 1977 - books.google.com).

Dans le livre apocryphe d'Enoch, cité par Cedrenus (Histor. p. 11, B), c'est Uriel qui enseigne à Énoch la connaissance des mois, des solstices, de l'année et des cinquante-deux semaines qui la composent. Dans l'écrit talmudique cité par Buxtorf, les quatre anges placés aux angles du trône de Dieu sont les génies des quatre points cardinaux; Uriel est l’ange du Nord, et effectivement, à la tour d'Oumm-el-Djemal, son nom est gravé sur la face Nord (W. H. Waddington, Inscriptions grecques et latines de la Syrie, 1870 - books.google.com).

Je ne sais pas non plus pourquoi nous sommes pris de délire, par un excès de bile jaune dans le cerveau, ou de mélancolie, par un excès de bile noire, ou de lêthargus, et par conséquent de perte de mémoire et d'intelligence , par un excès de flegme ou de toute autre matière refroidissante (Galien, Oeuvres anatomiques, physiologiques et médicales, traduit par Charles Victor Daremberg, Volume 1, 1854 - books.google.com).

L'idée d'un cerveau "siège de l'esprit" ne s'est développée qu'avec l'observation du corps humain dans son ensemble, et de façon plus méthodique, par l'anatomie. Si les théories, celle du coeur-esprit, et celle du cerveau-esprit, ont leurs défenseurs dans la philosophie grecque (Aristote pour la première, Platon pour la seconde), c'est avant tout par la médecine que se développe la conception du cerveau comme centre de l'esprit, notamment, avec l'observation selon laquelle des dégâts à la tête, peuvent avoir des effets sur d'autres parties du corps.

Hippocrate (- 466 ; - 377) associe l'intelligence au cerveau : «... Je regarde le cerveau comme l'organe ayant le plus de puissance dans l'homme car il nous est... l'interprète des effets que l'air produit; or l'air lui donne l'intelligence. Les yeux, les oreilles, la langue, les mains, les pieds agissent suivant que le cerveau a de la connaissance dans la proportion qu'il participe à l'air... » (De la maladie sacrée, n° 16).

Le concept n'est pourtant pas suivi : pour une période allant jusque vers la fin du Moyen-Âge, c'est le cœur que l'on considèrera comme source des pensées, des réactions. Les théories de Claude Galien (IIème siècle) sur les humeurs (bile, sang...) deviendront pendant un millénaire le système d'explication des émotions. Le coeur est alors "l'organe principal" par lequel un homme est ce qu'il est, et par lequel Dieu lui communique.

Le tournant scientifique est entrepris par l'anatomiste André Vésale, qui rejette la conception humorale des émotions humaines, et considère le cerveau comme le siège de la pensée. Cette suggestion est proposée à la suite de nombreuses dissections de cerveaux qu'il représente par des dessins précis, dont la pertinence parait rétrospectivement en avance sur son temps, compte-tenu de l'époque (XVIème siècle) (Cours : L'étude du cerveau dans l'antiquité et au Moyen-Âge - psychologie.psyblogs.net, François Clarac, Jean-Pierre Ternaux, Encyclopédie historique des neurosciences: Du neurone à l'émergence de la pensée, 2008 - books.google.com).

Uriel et les Eaux du déluge

Dans le livre apocryphe d'Hénoch, les bons anges chefs de l'armée du ciel, Michel, Raphaël , Gabriel et Uriel, informés des désordres que ces révoltés avoient commis dans le monde, en portèrent leurs plaintes au Tout-Puissant, qui leur donna ses ordres pour arrêter les progrès de ces déréglemens. Il dit à Uriel: Allez vers Noé, fils de Lamech, et dites-lui de se cacher pour un temps, parce que je dois envoyer sur la terre un déluge qui fera périr tout ce qui est sur sa superficie. Instruisez-le de ce qu'il a à faire pour se préserver de ce malheur, afin qu'il devienne le père d'une race nouvelle (Laurent-Étienne Rondet, Augustin Calmet, Sainte Bible en latin et en français, Tome 19, 1822 - books.google.com).

Les flegmatiques et le Soleil

Les enfants sont sujets à ces flux de pituite, principalement quand, leur tête étant échauffée par le soleil ou par le feu, un froid subit fait exprimer la pituite du cerveau. La chaleur la fond et la met en mouvement; le froid la sépare et la fait suinter. Il se fait ainsi un flux de pituite. Quelquefois à des vents du nord, succèdent des vents du midi, qui, trouvant le cerveau condensé et affaibli, le gonflent et le mettent en fonte; en sorte qu'il s'inonde de pituite qui s'écoule et fait un flux (Hippocrate, De l'épilepsie, Volume 2, 1837 - books.google.com).

Ce sont surtout les flegmatiques qu'il faut exposer au soleil, pour leur soutirer les superfluités (Philostrate, Traité sur la gymnastique, traduit par Charles Daremberg, 1858 - books.google.com).

L'élément Eau

L'élément Eau est associé aux signes du Zodiaque Cancer, Scorpion et Poissons. On s'en tiendra aux Poissons.

Plus tard, en 1096, les astrologues annoncèrent qu'on allait avoir un déluge comme celui qui avait en lieu du temps de Noé. Le calife Mostataher appela un astronome nommé Bar Isoun et lui demanda ce qu'il en pensait. Il répondit qu'au temps de Noé les sept planètes étaient en conjonction dans les Poissons, c'est pour cela qu'on avait eu le déluge (Sciences philosophiques, Compte rendu du troisième Congrès scientifique international des catholiques tenu à Bruxelles du 3 au 8 septembre 1894, 1895 - books.google.com).