Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   Uriel, pierre noire et John Dee   

On retrouve une pierre noire convexe - la pierre d'Emèse étant plutôt concave - et Uriel dans la vie de John Dee, le mage de la reine Elisabeth Ier.

Un soir de novembre 1582, il est le témoin de l'apparition d'un ange qui déclara se nommer Uriel. John Dee reste d'abord muet et terrifié devant cette apparition soudaine. L'ange lui sourit gentiment et lui fait cadeau d'une pierre noire. C'est un morceau d'anthracite, extrêmement bien poli. L'apparition lui explique que cette pierre lui permettra de converser avec des êtres se trouvant dans un autre plan d'existence à condition de la fixer intensément ; alors ces êtres apparaîtront à la surface de la pierre et dévoileront les secrets de l'avenir. Ainsi il pourra voir d'autres mondes et avoir contact avec des intelligences autres que celles de l'homme. La pierre noire (nous dirions ce miroir magique), venue d'un autre univers (peut-être), après avoir été recueillie par le comte de Peterborough, puis par Horace Walpole, se trouve, au British Museum. (Lucien Dubreuil, Interventions des anges dans la vie des hommes, 2004 - books.google.fr).

Umm el Jimal et sa tour aux quatre anges se trouve dans une région de basalte noir.

Dans le granite de Huriel, j'ai observé des enclaves en grands blocs dans la petite carrière située sur la rive gauche du ruisseau de Magieure, sur la route de cette commune allant au hameaude Fareille. Ces grands blocs ont une teinte très foncée et une structure assez compacte. Au microscope, on voit que la pâte de cette roche se compose de petits cristaux de plagioclase, de diopside, en grains plus ou moins arrondis et à section polygonale, de hornblende brune (moins abondante), de biotite (en faible proportion) et de magnétite. Sur le fond ainsi constitué se détachent par endroits des cristaux plus grands de pyroxène orthorhombique (bronzite) et d'anorthite contenant pœcilitiquement les petits éléments décrits plus haut. Les cristaux de pyroxène sont souvent entourés par une auréole de produits fibreux (amphibole) (Mémoires de la Société géologique de France, Volumes 18 à 20, 1932 - books.google.fr).

Le corps idéal est longuement décrit par Vitruve, III, 1, 2-3, et c'est à partir de ces lignes que Léonard de Vinci a réalisé le fameux dessin représentant un homme nu, bras et jambes écartés, inscrit dans un cercle et un carré. Ce dessin révéré par les humanistes est devenu l'un des symboles de la Renaissance. Dans le même ordre d'idées, Henry Wotton évoque "the Fabrique of our own Bodies, wherein the high Architect of the World [has] displayed such skill", The Elements of Architecture, fac-similé de la lrc édition (1624), Charlottesville, Va., 1968, p. 7. Voir aussi la description que fait John Dee du corps parfait de l'homme à propos de la discipline qu'il nomme anthropographie et qui, comme l'architecture, fait partie des arts mathématiques : "Mathematicall Praeface" to the Elements of Euclid of Megara (1570), traduction anglaise par Henry Billingsley. John Dee y présente dans le domaine mécanique une curieuse série de nouveaux arts spéciaux, par exemple la "trochlée"qui s'occupe de poulie et d'engrenages, ou l'"hélicosophie" qui traite de vis, de vérins, etc. Déjà Léonard de Vinci voyait en la mécanique « un fruit du verger mathématique » (François Laroque, Franck Lessay, Figures de la royauté en Angleterre: de Shakespeare à la Glorieuse Révolution, 1999 - books.google.fr, Alex Keller, Progrès et littérature techniques, L'époque de la Renaissance: Crises et essors nouveaux : 1560-1610, 2000 - books.google.fr).

Afin de savoir si leurs tableaux sont bien composés ou non, nombre de peintres ont recours à un miroir qu'ils placent devant l'œuvre pour l'éprouver. Léonard de Vinci lui-même recommande de prendre un miroir plat pour « maître ». En effet dit-il, le miroir et la peinture offrent beaucoup de ressemblances: tous les deux sont des surfaces uniques qui, entre autres choses, présentent l'une et l'autre « les images des choses baignées de lumière et d'ombre ». La similitude est le grand principe créateur chez Léonard, comme celui de toute la Renaissance. Cependant, une inquiétude s'installe car il ne peut reconnaître dans un second temps un décalage entre le miroir et la peinture : Je dis qu'en peignant tu dois tenir un miroir plat et souvent y regarder ton œuvre ; tu la verras alors inversée et elle te semblera de la main d'un autre maître; ainsi, pourras mieux juger ses fautes que de toute autre façon.

Selon Hugh Tait, le fameux miroir du docteur John Dee est en réalité ce morceau d'obsidienne (et non de charbon) conservé au British Museum (fig. 4.2). Cette identification incorrecte est relevée dans le catalogue de 1784 de Strawberry Hill, qui semble l'avoir diffusée amplement. Cette pierre spéculaire est en fait un objet aztèque. L'obsidienne, douée d'une très grande dureté, constituait pour les Aztèques une de leurs premières ressources minérales. Et Dee a sûrement acquis sa pierre au cours d'un de ses voyages en Europe, aussitôt après que l'Espagne eût atteint le Nouveau Monde. C'est vraisemblablement Walpole qui fit faire l'étui en bois qui l'accompagne, en vue de protéger sa précieuse acquisition. Du reste, une partie de l'étiquette apposée sur cet étui porte l'inscription « The Black Stone into which Dr Dee used to call his spirits ». L'écriture a été reconnue comme étant de la main même de Walpole. L'objet est grossièrement circulaire, d'un diamètre de 18,9 cm. Sa poignée est taillée dans la masse du bloc d'obsidienne et forme un prolongement au miroir. Elle mesure 4 cm de long et 4,7 cm de large. Son épaisseur varie entre 1,3 et 1,6 cm. Dee semble avoir possédé plus d'un miroir de cette sorte, puisqu'il distinguait sa pierre principale («principal stone ») de ses pierres usuelles (« usual shew-stone »). Ce miroir d'origine méso-américaine est intéressant à divers points de vue. Ne constituant pas un cas unique, ces miroirs étaient, avec plusieurs autres de même provenance, des miroirs divinatoires utilisés dans le cadre de la sorcellerie et de la nécromancie par différentes civilisations précolombiennes. Leur nature d'obsidienne rattache invinciblement ces objets à la divinité aztèque Tezcatlipoca dont le nom signifie «miroir fumant». Dieu des souverains, des sorciers et des guerriers, Tezcatlipoca apporte aussi bien la guerre, la discorde et les catastrophes que la bonne fortune. Il apparaît donc comme l'incarnation du changement à travers le conflit. Primitivement représenté avec un miroir d'obsidienne sur la tête, il est figuré plus tard avec ce miroir à la place du pied qu'il perdit dans un combat légendaire contre le monstre Cipactli. Cette mutilation intervint à la suite de son éviction du Tamoanchan, le royaume des dieux, consécutive à une transgression sexuelle au cours de laquelle ce dieu guerrier séduisit la déesse Xochiquetzal. Ce miroir circulaire d'obsidienne, prothétique permettait alors au dieu fautif de voir dans le cœur des hommes et de prédire les événements à venir. Le miroir fumant (parce que relié à l'inframonde ainsi qu'à l'eau et à la terre) à deux faces, permettant de voir et d'être vu, symbole de la connaissance et de l'union des contraires, révélait ainsi les péchés et le destin. Les premiers miroirs monolithiques en obsidienne, rectangulaires, carrés ou circulaires, n'apparaissent pas avant l'époque IV, dite toltèque (IX ´-XIIIe siècles), et se trouvent répartis sur le plateau mexicain et l'Oaxaca. Le chroniqueur espagnol Juan Bautista de Pomar rapporte même qu'à Texcoco se trouvait un tlaquimilolli (i.e. un paquet sacré) constitué d'un tissu orné de fémurs humains enveloppant un miroir d'obsidienne, véritable hiérophanie matérialisation tangible de Tezcatlipoca. Le miroir circulaire du Muséum d'histoire naturelle de Paris ce soleil noir ayant appartenu à François Ier, constitua une des pièces majeures du Cabinet de curiosités de Louis XIV, le roi soleil. [...] Si des plaques d'obsidienne furent introduites dans des autels durant la christianisation du Nouveau Monde, cela n'empêcha pas Torquemada d'assimiler Tezcatlipoca au diable (Arnaud Maillet, Le miroir noir : enquête sur le côté obscur du reflet, 2005 - books.google.fr).

Ce miroir de François Ier provenait très officiellement de la prise des galions espagnols « en 1522 par le corsaire français de Honfleur, Jean Fleury... » (Dominique Bougerie, Honfleur et les Honfleurais: cinq siècles d'histoires, Volume 1, 2002 - books.google.fr).

www.britishmuseum.org - Dr Dee's mirror

Lorsque François Ier faisait la guerre à Charles-Quint, on conte qu'un magicien apprenait aux Parisiens ce qui se passait à Milan, en écrivant sur un miroir les nouvelles de cette ville et l'exposant à la lune, de sorte que les Parisiens lisaient dans cet astre ce que portait le miroir (J. Collin de Plancy, Dictionnaire Infernal: Rêpertoire Universel des Ètres, des Personnages, des Livres, des Faits et des Choses, 2011 - books.google.fr).

En 1842, la collection des curiosités formée à Strawberry Hill par Horace Walpole fut dispersée au vent des enchères. Parmi les objets singuliers qui y figuraient, se trouvait le célèbre miroir noir du Dr John Dee, médecin, chirurgien et astrologue de la reine Elisabeth d'Angleterre. On se rappelle que ni les Peterborough, ni les Walpole n'avaient jamais voulu se servir de cet objet magique, et qu'ils le gar- daient jalousement caché par crainte des grands malheurs qu'eût provoqués une curiosité déplacée. Elias Ashmole, l'auteur du bizarre et effrayant Theatrum Chemicum, parle du miroir noir en ces termes: «À l'aide de cette pierre magique, on peut voir toutes les personnes que l'on veut, dans quelque partie du monde qu'elles puissent être et fussent-elles cachées au fond des appartements les plus reculés, ou même dans les cavernes qui sont aux entrailles de la terre. » Il faut admettre que les derniers propriétaires, effrayés d'un tel pouvoir, ont reculé devant l'expérience (Jean Ray, "Le miroir noir" in Le grand nocturne ; Les cercles de l'épouvante, Bruxelles, Actes Sud/Labor, 1984, p. 316).

One of the inscriptions by archers from Emesa to "Megalè Tuchè tôn aggelôn" has "T]ôn aggelôn tès [ie]rei[as. While Emesa is closely associated with Palmyra, its highest god is the sun. Yet the pattern is the same, of a "one high god" attended by beings called holy ones or angels. "Le Dieu Tres-Haut, qu'il fut le Sol sanctissimus d'Emese ou le Beni-soit-son-nom-a-jamais de Palmyre, est le Saint par excellence. II est entouré par la cour des 'anges de saintete', ou bien il est assiste par 'deux freres saints'. Further relevant inscriptions are from Sammet el-Baradan in the Hauran, a dedication to 'Ilah-'al-Ge and his angel 'Ida-ruma (the Raised Hand) (Ruth Tuschling, Angels and Orthodoxy: A Study in Their Development in Syria and Palestine from the Qumran Texts to Ephrem the Syrian, 2007 - books.google.fr).

Megalè tuchè = la grande fortune.