Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Sainte Croix   

Sainte Croix

Succédant le plus souvent à un premier habitat avec paroisse, à la différence des sauvetés, ces bastides construites sans fortification, du moins dans un premier temps, reçurent un territoire sur lequel s'exerça la juridiction des bayles royaux, en usurpation bien souvent des droits des seigneurs voisins. Ce fut le cas de Villefranche qui contrôla une dizaine de paroisses dès 1289 tandis que Beaumont qui avait reçu en 1277 le castrum de Saint-Avit Sénieur, la paroisse de Bourniquel, le castrum de Montferrand et les paroisses de Rampieux et Sainte-Croix, se vit attribuer en 1283 un nouveau territoire considérable vers Naussanes. Banes et Monsac (Higounet Charles. "Les bastides du Périgord, une révision", dans Recherches sur l'histoire de l'occupation du sol en Périgord) (Christian Marty, Les campagnes du Périgord, 1993).

Beaumont-du-Périgord est au départ une bastide anglaise fondée en 1272 par Edouard Ier, roi d'Angleterre qui lui accorde le 15 novembre 1286 une charte. L'enceinte de la ville est construite en 1320. C'est vers 1330-1350 que commence la construction de l'église Saint-Laurent-et-Saint-Front (fr.wikipedia.org - Beaumont-du-Périgord). Saint Laurent est fêté le 10 août, date associé à Sèvres à l'opposé de Sainte Croix, tant sur la Rose que sur la Marguerite, et saint Front est fêté le 25 octobre, date sur la Marguerite.

Naussanès, Membre dépendant de la commanderie de Saint-Jean Jérusalem de Saint-Nexans.

Le saint du 8 février

En 1679, Innocent XI transféra la fête de saint Jean de Matha au 8 février, et celle de saint Félix de Valois au 20 novembre. Préalablement, Jean de Matha, mort le 21 décembre 1213, était fêté le 17 décembre pour ne pas ajouter à la Saint Thomas. Le 8 février peut être une date définie assez tôt lors de l'importation, depuis l'Espagne, de la réforme de l'ordre sous Louis XIII, à l'époque florissante des Gonzague de Nevers.

Saint Jean de Matha (1160-1213) était le fils d'un seigneur espagnol Euphème de Matha qui reçut de Raymond Béranger la terre de Faucon en Provence. Il fit ses études à Marseille, où à l'exemple de sa mère Marthe il visitait les malades, les pauvres et les prisonniers. Devenu docteur en théologie à Paris, il devint prêtre en 1194. Lors de sa première messe dans la chapelle de l'évêque de Paris, Maurice de Sully, il a la vision d'un homme vêtu de blanc avec une croix rouge et bleue sur la poitrine posant les mains sur un prisonnier blanc et un prisonnier maure. Sa vocation se dessine. Il part prendre du recul comme on dirait aujourd'hui, et se rend donc auprès d'un ermite, Félix de Valois, en forêt à Cerfroid où les deux hommes, comme dans le psaume, voient un cerf buvant à une source. Les deux hommes devinent une croix dans les bois du cerf. Parti pour Rome afin de savoir si un ordre de rachat des captifs pouvait être viable, il a une audience auprès du pape Innocent III qu'il avait connu à l'université de Paris. Celui- ci lui confie avoir les mêmes objectifs. L'Ordre des Trinitaires (Ordre de la Très Sainte Trinité et de la Rédemption des Captifs) est fondé le 17 décembre 1198. Nous sommes à la fin des Croisades et il faut libérer les prisonniers des mahométans, par la négociation sonnante et trébuchante... Jérusalem avait été prise par Saladin en 1187 et Saint-Jean d' Acre allait suivre. C'était l'effondrement des conquêtes croisées. Le but de l'Ordre était aussi de racheter les esclaves captifs des mahométans sur les côtes. En effet ce provençal ne pouvait ignorer que les côtes méditerranéennes étaient régulièrement razziées par les sarrazins, et que les bateaux étaient capturés en mer pour fournir une main d'oeuvre à bas prix aux musulmans. La Méditerranée fut à cet égard jusqu' au début du XIXème une mer dangereuse... Jean de Matha et Félix revinrent en France où Gaucher de Châtillon, troisième du nom, leur donna Cerfroid près de Meaux. Ils font construire un monastère à Cerfroid (qui fut le siège de l'Ordre jusqu' à la Révolution) aujourd'hui Brumetz dans l'Aisne. Le roi Philippe-Auguste l'aide à établir un monastère à Paris près de l'église Saint-Mathurin, aujourd'hui détruite (d'où leur nom de mathurins par lequel ils furent connus en France) (ut-pupillam-oculi.over-blog.com - Trinitaires).

Les Trinitaires sont donc liés à la fois à la Marguerite et à la Rose : 8 février commun au deux, fête de Jean de Matha, 9 novembre (Marguerite), fête de saint Mathurin qui est dedoublée au 1er novembre (Rose).

Les Trinitaires et l’Angleterre

On n'a pas de certitude sur la date exacte de la venue des Trinitaires en Angleterre. Ils y étaient parfois appelés Frères Rouges. Thomas de Eccleston, auteur du Liber de adventu Minorum in Angliam, dit qu'ils arrivèrent longtemps avant 1239. Dugdale doit avoir raison quand il dit que leur premier couvent date de 1224. La réception faite par le roi d'Ecosse Guillaume, mort en 1214, est problématique.

Les onze couvents anglais énumérés par Dugdale sont Moltenden dans le Kent (1224), qui fut donné en 1540 à Thomas Cromwell; — Donnington, près Newbury (Berkshire), mentionné en 1385; — Liltle Totness Devonshire); — Werland, près Totness, fondé par Gautier d'Exeter sous Henri III ; — Hounslow, dont la plus ancienne charte est de 1 296 ; les religieux avaient un marché chaque mercredi, et une foire annuelle à la Sainte-Trinité, qui durait six jours; — Berwick, en Nortnumberland ; — Walknoll, fondé le mercredi avant la Pentecôte 1360, par William Acton, bourgeois de Newcastle; ce couvent était dédié à saint Michel et fut rendu au roi le 10 janvier i53g; — Thursfield, dans le comté d'Oxford, consacré le 29 décembre 1295; c'était un hôpital pour les pauvres et les pèlerins — Eston, dans le Wiltshire; — Worcester; — Knaresborough, dans le comté d'York, établi sous Henri III, par Richard, roi des Romains, qui donna à nos religieux la chapelle de Saint-Robert, avec 20 vaches, 300 brebis, 40 porcs (10 avril 1257).

Ce n'était donc pas seulement auprès des princes de France que les Trinitaires trouvaient une si efficace protection. Sans parler des légendaires réceptions que leur auraient faites le roi d'Ecosse, Guillaume, et le roi de Portugal, Alphonse II, on peut constater leur crédit auprès de princes qui furent rarement les amis de la France, même au temps de saint Louis, les rois d'Angleterre. Henri III ne se contenta pas de leur donner des lettres de protection perpétuelle au moment de la guerre de Saintonge, il leur confia même des missions plus délicates. Simon, ministre des Mathurins de Paris, fut désigné à l'effet d'entendre, pour Simon de Montfort, le compte de l'emploi de 1,000 livres sterling déposées à l'hôpital de Saint-Jean de Jérusalem et de transmettre au roi ce compte scellé de son sceau.

Richard de Cornouailles, le fondateur du couvent de Saint-Robert de Knaresborough, prit parmi ses envoyés auprès d'Innocent IV le Trinitaire Raoul, en vue de défendre ses droits sur la Provence contre Charles d'Anjou, en vertu du testament de Raymond-Bérenger IV (mai 1246).

C'est à ce frère Raoul que Henri III alloue 4 sous pour ses dépenses en sa qualité d'envoyé royal en Angleterre; c'est pour lui qu'il mande à Roger le tailleur de faire un habit convenable.

En 1259, un autre Trinitaire, Guillaume, est envoyé à Rome pour se plaindre qu'Alphonse le Sage, roi de Caslille, prenne, au grand détriment de Richard de Cornouailles, le titre de roi des Romains. Le pape Alexandre IV, qui devait estimer à sa juste valeur cette contestation sur une ombre de pouvoir, mais qui, selon les traditions de la cour pontificale, ne voulait mécontenter personne, fit une réponse évasive.

Dès le treizième siècle, le ministre de Paris, Simon, homme éminent d'ailleurs et vicaire général de l'ordre, éclipse presque le grand-ministre Nicolas, revenu de la croisade. On a vu, plus haut, la confiance qu'avait en lui le roi d'Angleterre. En 1242, Simon, n'étant que ministre des Mathurins, avait reçu pour son couvent l'hôpital de Fontenay-lès-Louvres. L'hôpital de Châteaufort avait été cédé par Mathilde de Marly, en 1257, au grand-ministre et à l'abbé de Saint-Victor; on constate qu'en 1280 il est passé entièrement aux Mathurins.

En 1256, sur la demande de saint Louis, le chapitre de Saint-Quentin conféra aux Trinitaires l'hôpital des Belles-Portes. Simon, ministre des Mathurins de Paris, vicaire de l'ordre, remercia le chapitre et s'engagea à faire confirmer cette donation par le pape et par le roi. Saint Louis donna, l'année suivante (octobre 1257), à Vincennes, un acte de confirmation de la donation de cet hôpital. Les travaux de De La Fons nous montrent qu'un siècle après il n'existait déjà plus; il n'est jamais mentionné dans les ouvrages des Trinitaires, pas même conservé comme simple titre, au contraire de ce qu'on fit pour beaucoup de couvents déjà cités.

Jean de Troyes était du parti de son devancier. Il était ami des Anglais, mais non Anglais, comme l'a cru l'éditeur de la vie italienne de saint Jean de Matha. On peut croire qu'au moment du siège de Paris par les Armagnacs (avec Jeanne d'Arc), l'incendie de la grange des Mathurins fut une vengeance préméditée.

Jean de Troyes, qui avait assumé la rude tâche de refaire l'unité de l'ordre, était docteur en théologie depuis 1403 ; il s'appelait Jean Halboud et était profèa de Troyes, d'où son nom habituel. C'était un savant, particulièrement enthousiaste de sciences occultes ; il se peut qu'il ait tiré l'horoscope du jeune fils du roi d'Angleterre Henri V et qu'il ait rencontré juste (Paul Deslandres, L'ordre des Trinitaires pour le rachat des captifs).

L’Ordre de la Très-Sainte Trinité, fondé à l’extrême fin du XIIe siècle par Jean de Matha, se distingua dès cette époque par l’organisation régulière de rachat d’esclaves chrétiens en terre d’Islam. Si ces « rédemptions » suivirent un cours relativement régulier en Espagne jusqu’au XVIIIe siècle, l’œuvre connut en France une longue parenthèse dans la deuxième moitié du XVIe siècle, et pendant les trois premières décennies du XVIIe siècle.

Les Trinitaires, les religieux de la Merci avaient été ruinés XVIème siècle et s'étaient aussi reconstitués sous Louis XIII ; chacun de ces couvents ne renfermait que peu de religieux à la veille de 1789. Les Pères de la Mercy, doût le nom venait de merces, rançon, furent établis à Barcelone, en 1218, par saint Jean de Nolasque, gentilhomme français, natif du Lauraguais.

L’Ordre de la Trinité partageait avec celui de Notre-Dame de la Merci la vocation de racheter les Chrétiens esclaves en terre d’Islam. Fondés au XIIIe siècle par Pierre Nolasque et Raymond de Pennafort (fêté 23 janvier), les Mercédaires s’inscrivaient à l’origine dans une perspective davantage laïque et militaire. Cette disparité s’estompa avec la cléricalisation de la Merci. Il en résulta une concurrence dont les années 1630 marquèrent le sommet. L’ « escalade » rédemptrice dès la période moderne se nourrit de cette rivalité (Erwan Le Fur, La renaissance d’un apostolat : l’Ordre de la Trinité et la rédemption des captifs dans les années 1630).

A mesure que la charité des Fidèles se ralentit, on éprouva le besoin de prévenir certaine rivalité d'intérêts entre les deux ordres. Leurs collecteurs d'aumônes auraient pu, en se rencontrant sur un même terrain, ou s'appauvrir mutuellement, ou engager des conflits regrettables. Le gouvernement de Louis XIII se préoccupa de cette situation, et, par un arrêt du 6 août 1638, il partagea entre les Trinitaires et les Religieux de la Merci le territoire de la France, en assignant aux uns et aux autres les provinces respectives où ils pourraient faire leurs quêtes.

Dans une lettre patente du mois de mai 1720 du roi Louis XV, il est rappelé que les Trinitaires « ont en conséquence obtenu en ditferens tems les Lettres Patentes des Rois nos prédécesseurs; notamment de François I, Henry II, Charles IX, Henry III, Henry IV, et Louis XIII, qui leur ont non seulement permis de faire par eux-mêmes ou personnes préposées, des questes à cette fin dans toutes les Villes, Bourgs et Villages de nôtre Royaume, mais qui ont encore accordé divers Privilèges à ceux qui seroient par eux employez à la récolte de ces questes, et entre autres la facuUé d'être pendant le temps de leurs commissions exempts de toutes gardes et séquestration de biens meubles et immeubles, de Tutelles, Curatelles, Collectes, logements de gens de Guerre, et autres charges publiques : que même pour terminer les difiBcultés qui s'étaient élevées entre les Exposans et les Religieux de Notre-Dame de la Mercy qui avoient également comme eux la permission de faire les mêmes questes par toute la France, et en prévenir de nouvelles, il auroit été par arrêt du six août 1638 fait un partage et distribution entre les uns et les autres des différentes Provinces du Royaume, en sorte que celles de l'Isle de France, du Gâtinois, de TOrleanois, de la Beauce, du Perche, du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, Picardie, Normandie, Champagne, Bourgogne, Auvergne, et la Mar- che du Nivernois, Lionnois, Forest, Beaujolois, Dauphiné, Berry, Bourbonnois, Poitou, Limousin, Perigord [où se trouve Sainte Croix] et Agenois seroient tombées en partage aux Exposans, les autres ayant été réservées pour lesdits Pérès de la Mercy » (Charles Minot, Bulletin de la société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, 1908).

Notre Dame de la merci est fêtée le 24 septembre (une des dates de la Marguerite) et Raymond de Pennafort, un des fondateurs de l'ordre, le 23 janvier.

La Rose et la Croix

Edouard Ier est le premier roi d’Angleterre à arborer une rose comme emblème : “A golden Rose stalked proper ».

In 1254, Fernando III of Castile's daughter Eleanor of Castile married Edward I of England. In the course of their life together, she bore him sixteen children, and he was heartbroken when she died at the age of forty-six. To commemorate his love for her, he ordered a cross to be erected at each stopping place along the route of her funeral cortege. The Eleanor Crosses numbered eleven : Lincoln, Grantham, Stamford, Hardingstone ( generally known as Queen's cross, Northampton), Stony Stratford, Woburn, Dunstable, St. Albans, Waltham, Westeheap and Westminster (called Charing Cross, the last of them, who gave its name to the road at whose beginning it stands). The eleven crosses erected by the first Edward the First mark the resting-places of the body of Queen Eleanor in its passage from Harby, in Nottinghamshire, to Westminster, the last of the series being set up at Charing Cross.

Two Crosses still remain to the memory of the Spanish princess : they mark the places at Northampton and Waltham where her body rested on the way to Westminster. The last Cross, long since destroyed, was the most beautiful, and it is said that the memorial of the "Chère Reine" has given the spot the name of Charing Cross.

Some say that the name Elephant and Castle, a pub and tube stop in south London, comes from a corruption of Eleanor of Castile.

When her husband, Edward I, went to the Holy Land, she would not be dissuaded from accompanying him. To every remonstrance her reply was, "Nothing must part them whom God hath joined, and the road to heaven is at least as near by the Holy Land as by England or Spain." It was this Eleanor who sucked from her husband's wound the poison "which love made sweet (Anne J. Cruz, Material and symbolic circulation between Spain and England, 1554-1604, 2008, Kelly, KELLY'S DIRECTORY OF BEDFORDSHIRE, HUNTS, AND NORTHAMPTONSHIRE, WITH MAPS, 1885, Marguerite Tollemache, Spanish towns and Spanish pictures, 1870).