Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Saint-Marcelin-de-Cray   

Saint-Marcelin-de-Cray

Une partie de la paroisse de Saint-Marcelin était, comme Le Rousset, du diocèse et du bailliage de Mâcon : l'autre partie dépendait du diocèse d'Autun et du bailliage de Charolles.

Saint Marcelin de Cray est un village construit dans la vallée de la rivière de la petite Guye à 250 mètres d’Altitude. Au hameau de Cray, la commune s’ennorgueuillit d’une belle église romane Saint-Paul des XI-XIIèmes siècles avec une croix classée du XIIIème siècle et des fresques murales rénovées.

En 1789, Cray dépendait pour une partie, avec l'église, des bailliage et recette de Mâcon, et pour l'autre partie des baillage et recette de Chalon-sur-Saône (imposée avec Saint-Huruge et Saint-Martin-la-Patrouille, C.O., C 6769). Son église, sous le vocable de la Conversion de Saint-Paul, du diocèse de Mâcon, archiprêtré du Rousset, à la collation de l'évêque, annexe de Saint-Marcelin. Com. du can. de Joncy en 1790, du can. de La Guiche en l'an X, réunie en 1861 (loi du 12 juin) à Saint-Marcelin, la nouvelle commune prenant le nom de Saint-Marcelin-de-Cray (www.cths.fr).

Les « folies » se pratiquaient jusque dans les campagnes, à des jours variables. A Méry-sur-Seine, c'était le jour de la conversion de saint Paul (25 janvier) qu'elles avaient lieu. A cette occasion, les fous allaient faire leur révérence à celui qu'ils appelaient, abbas mali regiminis, en français du temps, l'abbé de Mal gouverne (C. Gomart, La Vie musicale dans les provinces françaises, 1851, stmarcelindecray.canalblog.com).

Revenons à saint Paul. « Vous supportez aisément les fous », dit-il de lui-même, et plus loin : « Acceptez-moi comme un fou » ; puis : « Je ne parle pas selon Dieu, mais comme si j’étais fou » ; et encore : « Nous sommes fous pour le Christ. » Que d’éloges de la Folie, et dans quelle bouche ! Il va plus loin et la prescrit comme indispensable au salut : « Que celui d’entre vous qui paraît sage devienne fou pour être sage ! » Dans saint Luc, Jésus ne donne-t-il pas le nom de fous aux deux disciples qu’il a rejoints sur le chemin d’Emmaüs ? Et peut-on s’en étonner, puisque notre saint Paul attribue à Dieu lui-même un grain de folie ? « La folie de Dieu, dit-il, est plus sage que la sagesse des hommes. » Origène explique, il est vrai, que cette folie ne saurait être mesurée par l’intelligence humaine, ce qui s’accorde à ceci : « La parole de la Croix est folie pour les hommes qui passent » (Érasme, Éloge de la folie, 1509, Traduction : Pierre de Nolhac (1936)).

« Les fous de carnaval sont pleins de vent, un courant d'air traverse sans arrêt leur tête et leur corps. C'est au début de l'année que les vents se disputent la prééminence, soit la veille de la Conversion de Saint-Paul (25 janvier), soit pour la Saint-Blaise (3 février). La lutte est sévère, le vainqueur soufflera, le dimanche avant Pâques, sur les rameaux de la procession. En Languedoc occidental, c'est le marin, le vent d'autan, qui domine. Un mythe enregistré à Carcassonne en 1971 nous renseigne sur ses attrituts : « Plus il y a de morts, plus il y a de fantômes, ce qui fait que le vent devient plus fort car le vent marin est fait de fantômes. » (Daniel Fabre, La fête en Languedoc: regards sur le carnaval aujourd'hui, 1977).

La Toussaint, c’est le 1er novembre, jour de la mort de saint Mathrin qui est le grand spécialiste de la folie (« mal Saint-Mathelin » ; les fous = mathelineux) et de ce qu'on y rattachait (possession diabolique, épilepsie).

En Bretagne, saint Mathurin serait chargé de conduire au Paradis les âmes qui ont terminé leur pénitence au Purgatoire. Il serait le maître du vent et de l'eau, et invoqué contre les naufrages. (Alain Stéphan, Tous les prénoms bretons, 1996).

Les habitants de la province du Gâtinais honorent saint Mathurin comme leur apôtre et leur patron. Sa féte a été fixée au 9 novembre [date de la Marguerite], depuis que le premier du même mois, est occupé par la fête de tous les Saints (Vies des pères, martyrs et autres principaux saints, Volume 6, 1854).

Dans les images de saint Mathurin, on voit souvent près de lui des chaînes ou des menottes suspendues en manière d'ex-voto, parce qu'on l'invoquait pour la délivrance des démoniaques, fous furieux, etc.

La Toussaint c’est aussi la veille de la fête des morts. La Saint-Quentin est la vieille de la Toussaint.

Loi du 12 juin 1861 qui réunit en une seule commune, sous le nom de SaintMarcelin-de-Cray, les communes de Saint-Marcelin et de Cray (Saône-el-Loire); 2° distrait la section de Saint-Quentin de la commune de Saint-Marcelin et la réunit à la commune du Rousset (Bulletin des lois de la République Française, Volume 17, 1861).

Le hameau de Saint-Quentin, qui occupe le sommet d'une haute montagne presque à pic, et qui dépendait, avant 1861, de la commune de Saint-Marcelin-de-Cray, portait autrefois le nom de Pierre-Fixe. On voit dans Perrard (cartulaire de Perrecy) que, en 876, le chevalier Letbald, foudateur du prieuré d'Anzy-le-Duc, tenait en bénéfice du comte Eccard, fils de Childebrand, la terre de Pierre-Fixe, Peira-Fixa, non loin du Mont-Saint-Vincent. L'église dont fut doté ce village avait été dédiée à Saint-Quentin. Elle est désignée dans le même cartulaire sous le nom de Ecclesia Sancti-Quentini ad petram fixant. C'était une pierre limitante.

Avant le IXème siècle, l'usage s'était introduit à Saint-Quentin de faire gras le 31 octobre, fête du Patron, bien que ce fût la vigile de la Toussaint, et quand bien même ce jour tombait un vendredi ou un samedi. Cette coutume fut confirmée par l'autorité ecclésiastique et n'a pas été abolie depuis. Quelquesparoisses dédiées au même Saint ont suivi le même exemple. Le pape Clément IV, en 1208, accorda la même faveur aux habitants du Périgord, à la condition toutefois que la fête de S. Quentin ne tombât point un mercredi, un vendredi ou un samedi (Cl. De La Fons, Hist. de S. Quentin, ch. vi.). Cet antique privilège ne trouve plus d'application depuis que la ville de Saint-Quentin célèbre sa fête patronale le dimanche qui suit le 31 octobre.

Claude Bendier, dans sa Vie de S. Quentin, nous raconte une coutume singulière qui n'existait déjà plus de son temps : « C'était celle des contre-poids, suivant laquelle les pèlerins enflés se faisoient peser chaque jour, durant leur neuvaine, afin de reconnoître de combien leur enflure étoit diminuée; et souvent, en actions de grâces, pour les bienfaits qu'ils avoient reçus par le moyen de ce saint Martyr, ils offraient à son église des poids de cire, de bled et d'autres choses, égaux à la pesanteur de leur corps, ce qui, pour ce sujet, s'appeloit contrepoids, contrapondera. » (Jules Corblet, Hagiographie du diocèse d'Amiens, Volumes 2 à 3, 1870).