Sèvres, 10 août

La seigneurie de Sèvres est vendue à Louis XV. L'installation des fabriques et des manufactures royales de cristallerie, de verrerie et de porcelaine, et d'un moulin, confèrent à Sèvres une grande renommée. Sèvres est au cœur de la guerre de 1870 : le centre ainsi que le bas de la ville sont bombardés, et les négociations de l'Armistice sont discutées au lieu-dit la fontaine d'Amour.

La tradition veut que Germain le Doré, évêque de Paris et futur saint Germain, ait consacré vers 560 la première église de Sèvres à Saint Jean Baptiste. Après avoir été pillée et détruite par les invasions normandes, une nouvelle église est dédiée, vers la fin du XIIème siècle, à Saint-Romain de Blaye (mort vers 385), le patron des bateliers et de l'église à Blaye où fut inhumé Roland, neveu de Charlemagne. L'une des plus importantes reconstructions intervient au tournant des XVème et XVIème siècles, qui aboutit à une nouvelle consécration en 1504 par l'archevêque Jean- François de Gondi (fr.topic-topos.com - Sèvres).

Sa cloche, baptisée Anette a été bénie en 1760 (fr.wikipedia.org - Sèvres).

10 août 1920 : Traité de Sèvres

Le traité prévoit la création d'un " territoire autonome des Kurdes " englobant le sud-est de l'Anatolie. Toute la partie orientale de l'Empire ainsi que les districts de Kars, d'Ardahan et d'Erzurum doivent être érigés en " République indépendante d'Arménie ". La France et l'Italie se voient confier une zone d'influence. La Grèce obtient de son côté Smyrne et l'ouest de l'Anatolie, la Thrace orientale (qui comprend Andrinople et Gallipoli) jusqu'à la Maritza et les îles. Istanbul, les côtes de la mer de Marmara et les Dardanelles sont démilitarisées. Les détroits sont placés sous le contrôle d'une commission internationale. Le passage devait rester libre en temps. La SDN confie à la France le Liban et la Syrie et au Royaume-Uni l'Irak et la Palestine.

Si ce document fut signé par le gouvernement ottoman d'Istanbul, le gouvernement d'Ankara dirigé par Mustafa Kemal, lui, refusait catégoriquement ce traité et ses clauses. Le traité de Sèvres, non ratifié par tous ses signataires, est révisé par le traité de Kars (octobre 1921) puis par le traité de Lausanne (24 juillet 1923), conclu avec la Turquie moderne d'Atatürk.

Bon Vieillard

Henri-Pierre Roché est un collectionneur, critique, journaliste et écrivain français, né le 28 mai 1879 à Paris et mort le 8 avril 1959 à Sèvres.

Henri-Pierre Roché est d'abord peintre, collectionneur d'art, et journaliste. Le goût des femmes et des expériences guide une bonne part de sa vie. Dans La Revue libre, il rend compte du Salon de novembre 1904 sous le titre " Quelques œuvres de femmes ". Il soutient Marie Laurencin, dont il sera l'amant, Hélène Perdriat, Irène Lagut. Il est l'ami de Marcel Duchamp, rencontré à New York en 1916, des peintres Pablo Picasso et Francis Picabia, de Constantin Brancusi, Wols, Georges Braque avec lequel il boxe, Georges Papazoff et José Garcia Tella. En 1948, il fonde l'association la Compagnie de l'art brut avec Jean Dubuffet, André Breton, Charles Ratton, Jean Paulhan, Michel Tapié et Edmond Bomsel.

Roché est aussi un écrivain : et c'est toujours ainsi qu'il se définit, même si Jules et Jim ne paraît que lorsqu'il est âgé de soixante-quatorze ans en 1953, Les deux anglaises et le continent en 1956, tous deux adaptés par François Truffaut au cinéma. C'est toujours ainsi qu'il décline son identité, soulignant le choix opéré dans sa vie, même si l'œuvre en grande partie autobiographique n'est publiée que tardivement. Il passe un temps très important de ses journées à écrire. Le livre de Carlton Lake et Linda Ashton, Henri-Pierre Roché, An Introduction, 1991, fait une présentation raisonnée des documents de Roché déposés au Harry Ransom Humanities Research Center (HRHRC) de l'Université du Texas, à Austin. Le HRHRC conserve tous les documents de Roché achetés après la mort de l'écrivain. Cet écrivain qui publie peu a couvert des dizaines de milliers de feuilles de son écriture ronde. Aux manuscrits achevés, aux lettres envoyées ou reçues s'ajoutent des fragments de récits qui ne seront jamais complets, des notes diverses (fr.wikipedia.org - Henri-Pierre Roché, xavier.rockenstrocly.free.fr).

Jeune mort

Poullain de la Touche, l'ami et le compagnon d'armes de son frère Saint-Foix - né en 1699 -, savait, à vingt-quatre ans, toutes les langues. Son père, un des meilleurs jurisconsultes de France, qui avait mérité de remplacer les fameux d'Argentré et Hevin, joignait aux connaissances de sa profession un goût décidé pour les sciences et pour les arts. Aussi versé dans les langues vivantes que dans les langues mortes, il fut le premier instituteur de cinq garçons, dont l'aîné et le quatrième suivirent la même carrière que leur père : les trois autres, au nombre desquels était Poullain de la Touche, se destinèrent au service militaire. Cet honnête vieillard venait un jour d'apprendre que son fils Saint-Foix, encore fort jeune, avait formé, avec quelques-uns de ses camarades, le projet d'attaquer ouvertement les objets les plus sacrés de notre culte. Il le fit venir, lui parla de cette entreprise avec beaucoup d'indulgence et de douceur, l'engagea même à lui faire part des motifs qui l'avaient déterminé à des mesures qu'il comptait prendre ; et, après l'avoir écouté avec beaucoup de patience : Mon fils, lui dit-il, regardez ce Crucifix : cet homme fut juste ; voyez comment on le traita , et rentrez en vous-même.

Poullain de la Touche entra dans les gardes du Roi avec son frère, et fut capitaine de cavalerie à l'âge de vingt-cinq ans, il eût fait un chemin rapide, et eût acquis un nom dans la littérature, s'il n'eût péri dans sa vingt-sixième année. Il fut tué à Sèvres par un négociant de Lyon, qui prit querelle avec lui dans le parc de Saint-Cloud (Daniel Louis O.M. Miorcec de Kerdanet Notices chronologiques sur les théologiens, jurisconsultes de la Bretagne, 1818).

Alchimie

C'est en 1518, un an après la découverte des côtes de la Chine par le portugais Fernand d'Andrada, qu'on vit apparaître pour la première fois en Europe la porcelaine du Céleste-Empire. Le mot pourcelaine, devenu plus tard porcelaine, dérive de Porcellana ou plutôt porcolana qui en portugais, signifie tasse, écuelle ou autre vaisselle de terre. On se servit pendant bien longtemps de cette nouvelle poterie sans en connaître la nature ; c'est seulement en 1708 que Frédéric Boettger, alchimiste attaché à Auguste Ier, électeur de Saxe, parvint à fabriquer, après plusieurs années d'essai, de la porcelaine tout semblable à celle de la Chine et du Japon.

En France, 60 ans plus tard, la femme d'un chirurgien de campagne, nommé Darnet, remarqua dans un ravin des environs de Saint-Yrieix, près de Limoges, une terre onctueuse qu'elle montra à son mari ; celui-ci la porta à un pharmacien qui crut y reconnaître le kaolin. Alors, il s'empressa d'en envoyer un échantillon à Pierre Macquer (1718-1784), chimiste et médecin français. En juin 1769, Macquer présenta à l'académie des Sciences des pièces de porcelaine qui avaient été fabriquées à Sèvres avec l'argile blanche onctueuse de Saint-Yrieix. Cette découverte anéantit le monopole de Saxe et assura à la France une fabrication qui devint une de nos plus belles industries (herve.delboy.perso.sfr.fr).