Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Ravières   

Ravières

La terre de Ravières, inféodée en 1210 à Pierre de Ravières par Hervé de Nevers, était passée en 1292 à Jean de Marmeaux qui paraît avoir joué localement un certain rôle. En 1329, Ravières appartenait à Robert de Tanlay qui déclare tenir du comte son « château » de Ravières — nous trouvons là une des plus anciennes mentions de cet édifice — et ce que à la suite du terrible incendie qui avait éclaté à Troyes le 24 mai 1524, et dévoré presque entièrement la partie haute de la ville et notamment les églises Saint-Nicolas, Saint-Pantaléon et moitié de l'église de Saint-Jean à partir du grand portail, toutes les chapelles entourant le chœur avaient dû être refaites.

Au mois de septembre 1536 la vitre de la chapelle des tanneurs à Saint-Jean avait été donnée par la femme de Jean Festuot, tanneur (Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, 1865).

En 1523, le maire Jean Festuot l’aîné, fils de celui de la verrière de Tobie à la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul datée de 1500, ayant fait jeter par dessus les remparts, les lits et les vêtements des pestiférés dans les fossés.

On retrouve dans le cas d’un autre Festuot, l'osmose classique du capital ancien, entre marchandise, terre et office. Au bail de Psalmody, Le Valois bientôt cède la place à son associé, Festuot de Malrobert, marchand de Troyes. Festuot est un trafiquant d’épices et de drap que ses affaires ont amené de Champagne en Camargue. Lui aussi prend goût à la profession de grand fermier; à vendre le grain et le sel des domaines abbatiaux qu'il exploite, en 1547, en compagnie d'autres marchands nîmois. Par le fermage, le capitalisme urbain du XVIème siècle s'enracine donc dans la terre (Emmanuel Le Roy Ladurie, Les Paysans de Languedoc, Volume 1, 1966).

Nicolas Le Prévost, estoit fils de maistre Jean Le Prévost, sieur de Malassis, conseiller du roy et président de la cinquième chambre des enquestes du parlement de Paris, et de demoiselle Anne Le Clerc, issue de père en fils de messire Jean Le Clerc, chancelier de France sous Charles sixième, naquit à Paris au mois de décembre 1556, du règne d'Henry second. Il estoit le quatrième de ses frères, et fut instruit aux bonnes lettres et destiné pour estre avocat; car, ayant quantité de frères et sœurs et des biens médiocres, il fut réduit à se faire avocat de la cour, et, en l'an i58a, se fit substitut de M. de la Guesle, le procureur général du parlement de Paris-, et, en cette qualité, il a esté aux grands jours de Troyes avec M. d'Amours, conseiller de la cour, son beau-frère, et, pendant qu'il estoit en ceste ville, il rechercha en mariage damoiselle Marie Le Mairat, fille de Louis Le Mairat, sieur de Droup, laquelle estoit veuve de Jean Festuot, sieur de Ravières, et n'estoit lors âgée que de dix-sept ans. Ce Jean Festuot est mort sans descendance en 1581 (Olivier Lefèvre d'Ormesson, André Lefèvre Ormesson, Pierre Adolphe Chéreul, Journal d'Olivier Lefèvre d'Ormesson et extraits des mémoires d'André Lefevre d'Ormesson, Volume 1, 1860).

Michel Boucher, Ecuyer, Seigneur de Paslis, étoit Conseiller du Roy au Présidial de Sens lors de son mariage accordé par contrat du 5 Mars 1558 avec Demoiselle Marie Coiffart veuve de Jean Festuot Sieur de Ravières, fille de Nicolas Coiffart Ecuyer, Seigneur de Saint Benoît sur Seine, d'Albaudierres, d'Ormes, & Vicomte de Troyes, & de Dame Guillemette Pinette; il obtint le 2 Juillet 1576 une Sentence de l'Election de Sens, par laquelle il fut maintenu dans sa noblesse; & il mourut avant le 16 Octobre 1582, jour auquel sa veuve étoit tutrice de ses deux enfans (Louis Pierre d' Hozier, Antoine Marie d' Hozier de Serigny, Gerald de Eynde, Armorial general, Volume 6, 1768).

Ce Jean Festuot, mort le 2 octobre 1557, est fils de Jean Festuot, mort en 1570, qui, veuf, devient prêtre, prieur de Neufviz. Celui-ci est l’arrière petit-fils de celui de la verrière (gw5.geneanet.org - Festuot).

M. de Louvois avait recueilli tout le comté de Tonnerre, qui se composait de ce comté proprement dit, du marquisat de Cruzy et autres lieux, de la baronnie d’Ancy-le-Franc, des seigneuries de Ravières, Pacy, Argenteuil, Lézinnes, Griselles, Maulnes, Saignes, Nicei et bien d'autres encore ; la liste serait trop longue. Le magnifique manoir avait presque, si on peut le dire ainsi, des satellites dans les châteaux de Tonnerre, de Pacy, de Maulnes et de Ravières (Claude-Etienne Chaillou Des Barres (baron), Les châteaux d'Ancy-le-Franc, de Saint-Fargeau, de Chastellux, et de Tanlay, 1845).

Pantaléon Barthelon de Ravières

Du Verdier est le seul de nos biographes qui ait parlé de ce poète, et il en dit fort peu de chose. Tout porte à croire qu'il ne jouit pas d’une bien grande réputation de son vivant, et qu'après sa mort ses ouvrages furent à peu près oubliés.

Pantaléon Barthelon naquit à Ravières, en Bourgogne, et fut recteur du collège de cette ville. Ses productions consistent en près de trois cents distiques, qu'il composa d'abord en latin, et qu'il traduisit ensuite en quatrains françois. Quelques uns de ces quatrains sont assez remarquables, ou par les traits satiriques qu'ils renferment, ou par le but moral que le poète s'y est proposé.

QUATRAIN

Les plus haussés du bien du crucifix,

Ce sont ceux-là qui lui ont fait le pis ;

Comme Actéon fut mangé par ses chiens,

L'Eglise n'a ennemis que les siens. (Pierre René Auguis, Bibliothèque choisie des poètes françois jusqu'à Malherbe, Volume 5, 1824).

Hospitaliers de Saint-Jean

En 1199 Eudes, Duc de Bourgogne notifie que Pierre Vilain, seigneur de Ravières, pour le repos de l'âme de son père et de sa mère, a donné aux Templiers de Saint-Marc (Saint-Medardus sise à Nuits-sous-Ravières, chapelle du XIIème siècle) des droits de pâturage, pêche et péage. Cette commanderie de templiers possédait plusieurs dépendances : Fontenay, Marchesoif et La Vesvre.

Elle dépendait du prieuré de Champagne, et son commandeur assurait la liaison avec les autres établissements de l'Ordre en Auxerrois ou en Bourgogne et avec ceux qui relevaient du grand-prieuré de France à Paris ou du grand-prieuré d'Auvergne à Lyon. Le dernier commandeur, Frin, fut nommé en 1779 (www.templiers.net - Saint Marc).

Le Jugement du psautier de Jully-sous-Ravières

En suivant le chemin de fer de Nuits-sous-Ravières à Châtillon-sur-Seine, on remarque, au sortir d'une tranchée sur la gauche, un monticule assez élevé, supportant d'anciennes constructions ombragées par quelques vieux arbres. Ce monticule, complétement isolé, protégé au sud et à l'ouest par des collines, domine ailleurs une plaine immense et fertile, et dut à cette situation féodale d'être choisi, au Xème ou XIème siècle, par les comtes de Tonnerre, pour la construction d'un château-fort. C'estle château de Jully, qui a fait oublier le souvenir de la paroisse de Saint-André, et imposé son nom à une commune de l'arrondissement de Tonnerre et du canton d'Ancy-le-Franc, commune qui se compose de sept ou huit hameaux dispersés dans la plaine. Un descendant des comtes de Tonnerre, Mile,comte de Bar-sur-Seine, donna ce château, vers l'an 1115, à l'abbaye de Molême pour y mettre des religieuses. Cette fondation eut-elle pour but d'absoudre les fautes des possesseurs de ce manoir, « plutôt con- sacré aux démonsqu'à Dieu, dit ia Charte, et dont la vie déréglée des habitants avait amené la dépopulation du pays» ? Nous ne le savons. Mais elle eut surtout pour résultat de donner asile à des filles de familles nobles, à des veuves ou à des femmes, dont les maris avaient à cette époque revêtu l'habit religieux sous les cloîtres de Molême ou de Citeaux. Le nouveau monastère, placé sous la direction et la dépendance de l'abbaye de Molême,que saint Robert avait soumis à la règle de saint Benoît, eut cette même constitution, et fut assimilé aux autres prieurés. Ce qui distingue plus particulièrement Jully, c'est la sévérité de la clôture qui fut, dès l'origine, imposée aux religieuses, et les rigueurs de la règle qui paraît peu différer de celle de Citeaux. Toutefois, comme il n'était pas possible à des femmes ainsi cloîtrées de s'occuper de l'administration de leurs biens, l'abbé de Molêmedevait mettre des moinesdirigés par un prieur à la nomination de l'abbé, pour s'occuper des affaires temporelles du couvent. Cesmoines habitaient près de là des cellules n'ayant aucune communication avec l'enceinte fortifiée du château qui servait de retraite aux religieuses. Jully est un des premiers monastères de femmes fondé dans nos pays; car on ne connaissait auparavant que Rougemont, dont l'origine n'est pas connue, mais qui existait déjà assurément en 1105, et Larrey, près Dijon,fondé à la fin du XIème siècle par Jarenton, abbé de Saint-Bénigne de Dijon, et qui n'eut qu'une existence de courte durée. Les premiers religieux et religieuses sesignalèrent par une piété qui attira de nombreuses libéralités de la part des seigneurs du pays. Le premier prieur, Pierre, anglais d'origine, a été mis au rang des bienheureux. Pierre était ami d'enfance d'Étienne Harding, qui monta sur le siège abbatial de Citeaux et y reçut saint Bernard. Il avait été tour à tour novice etreligieux à Ysodanges, puis à la Ferté-Gaucher, et sur les prières de Thibaud de Champagne et d'André de Baudemont fut nommé prieur de Jully, par Gui, de Châtel-Censoir, abbé de Molême. Il y resta jusqu'à sa mort, peu après 1140. Humbeline ou Humberge, sœur de Saint-Bernard, estcomptée au nombre des saintes, et a eu l'honneur debeaucoup de biographies, bien que l'on ne connaisse de sa vie que les indications laissées par Guillaume, abbé deSaint-Thierry, et deux auteurs du temps. On sait qu'elle quitta le monde et les liens conjugaux pour venir à Jully ; mais les titres de l'époque ne la mentionnent nulle part, et pas une seule fois son nom n'apparaît dans les documents contemporains. Cette Humbeline est-elle, comme nous l'avons cru d'abord, la même que l'épouse d'Anséric de Chacenay, qui donne une charte intéressante parmi celles que nous publions ? Non, si elle est morte en 1140, comme on le croit, puisque le P. Viguier la fait figurer dans un acte de deux ans postérieur. Fut-elle femme d'un seigneur de la maison de Brienne, mort vers 1125 ? – Nous ne pouvons nous prononcer et laissons ces questions à résoudre.

La belle-sœur de saint Bernard, la femme de Guy, son frère aîné, que quelques auteurs nomment la bienheureuse Elisabeth, fit d'abord profession à Jully avant d'être supérieure à Larrey, puis, croyons-nous, fondatrice de Pralon (Ernest Petit, Cartulaire du Prieuré de Jully-aux-Nonnains, 1884).

Le manuscrit n° 539 est un psautier liturgique composé, vers le milieu du XIIIème siècle, pour le prieuré de bénédictines de Jully, dans l'Yonne. Il a été décrit, en 1923, par M. le Chanoine Leroquais dans sa brochure : Le psautier de Jully, premier fascicule des Documents paléographiques publiés par la Bibliothèque de Lyon.

Le codex, de format moyen, se compose de deux parties inégales, pas tout à fait contemporaines. La première (f° 1-229) est un psautier férial, avec antiennes dans les marges, précédé d'un calendrier, et suivi d'un recueil d'oraisons, de cantiques et enfin d'un hymnaire. Le tout disposé en vue de l'office canonial, et augmente çà et là de quelques additions dues à plusieurs mains.

Cette partie — toute à longues lignes — est illustrée de onze peintures à pleine page, et de trente-cinq miniatures plus petites : vingt-quatre dans le calendrier (zodiaque et travaux des mois) ; puis, dans le psautier et en tête de l'hymnaire, onze grandes initiales historiées, dont les dix premières correspondent à un système de décoration bien connu, qui combine la division fériale du psautier et la division tripartite. En outre, il y a une quantité de capitales ornées, aux subtiles alternances, et de bouts de lignes non moins étudiés.

La seconde partie (f° 230-248) est d'une, autre main, plus tardive (fin du XIIIème siècle). C'est un recueil, sur deux colonnes, d'antiennes, d'oraisons et autres prières, relatives aux fêtes de la Vierge et du Seigneur, rangées suivant l'ordre historique. A la fin, office des morts et additions diverses. L'illustration, extrêmement abondante, comprend une peinture à pleine page et cinquante lettrines historiées, petites, mais soignées (lettre bleue sur cadre pourpre, et inversement, le fond de la scène étant toujours d'or). Vu la disposition des matières, ces images déroulent une histoire continue, depuis l'entretien d'Anne et Joachim jusqu'à l'Assomption. Tout ce qui touche à l'enfance de Marie et, pour une part, à celle de Jésus, est emprunté aux apocryphes. Par là, comme par la suite chronologique, des peintures, cette série se rapproche des cycles narratifs de la Cappadoce archaïque, et l'on peut dire : de tout l'art populaire d'Orient, à cette époque.

De toutes les miniatures contenues dans le manuscrit, les plus importantes, à notre point de vue, sont les douze peintures à pleine page. Elles ont été faites pour le psautier, et, bien que d'échelle différente, on y reconnaît la même manière que dans les vignettes et lettrines de la première partie du texte. Mais elles ont été déplacées, et leur ordre a été brouillé. L'une d'elles : les Saintes Femmes au tombeau, a même été transportée parmi les feuillets plus récents, au début de l'office des morts. (On devine la raison qui l'a fait mettre là.) Les autres sont distribuées au cours du psautier et de ses annexes, dans l'ordre suivant : Descente de croix (en frontispice), Annonciation, Présentation, Sépulture de la Vierge, Jugement dernier, Nativité, Adoration des mages, Crucifixion, Descente aux Limbes, Pentecôte, Ascension.

M. le Chanoine Leroquais suppose qu'à l'origine elles étaient groupées entre le calendrier et le psautier, où elles devaient se suivre dans l'ordre chronologique. Sous cette forme absolue, l'hypothèse est erronée, car l'une au moins des peintures, la Sépulture de la Vierge, face au psaume 109, est encore à sa place primitive. Elle occupe le verso du f° 130, huitième et dernier d'un quaternion intact, dont le recto porte les quatre dernières lignes du psaume 108. Il n'y a donc eu là aucun remaniement.

Il semble que les autres grandes miniatures ont été, à une certaine époque, retirées du manuscrit et fixées sur des cadres indépendants. On y voit en effet, dans les marges, des trous laissés par des pointes assez grosses, et elles sont rognées à un format très inférieur à celui du volume, où elles furent ensuite réintégrée.

Quant à leur distribution nouvelle, il est clair qu'elle a eu pour but d'en répartir le plus grand nombre dans l'hymnaire, auquel on a voulu les accorder (Crucifixion en face du Vexilla régis, Pentecôte au Veni Creator, etc.). Une sert de frontispice à tout le manuscrit, une est transportée dans la seconde partie. Trois seulement sont dans le psautier proprement dit : une in capite, deux in corpore. Toutes trois font face à des lettrines historiées, marquant le début des psaumes du dimanche, du lundi et de vêpres. Peut-être trouverait-on là un indice quant à la distribution primitive. Mais il est difficile de s'en assurer.

Ces peintures sont d'un art assez fruste, le dessin est gauche, mais expressif. Un trait les rapproche des images cappadociennes du XIème siècle, je veux dire les taches rouges plaquées sur les joues des personnages pour en faire saillir les pommettes. Elles leur ressemblent aussi par les tailles élancées des figures, par la recherche du sentiment, par le souci du symbolisme théologique.

Du point de vue de l'iconographie, quatre miniatures : Ascension, Pentecôte, Sépulture de la Vierge, Jugement, se rattachent à des modèles occidentaux. Dans les autres, on retrouve les schémas orientaux, et plus spécialement ceux de la Cappadoce du XIème siècle (qui a déjà subi l'influence de Constantinople). Mais souvent il y faut signaler des adaptations. Ainsi, dans l'Annonciation, réduite à deux personnages debout : l'ange parlant, la Vierge acquiesçant, celle-ci, au lieu du fuseau, tient à la main une banderole, et l'ange, laissant le sceptre des messagers célestes, a pris une palme. L'Adoration des mages, scène en quelque sorte commune, ne prête guère à comparaisons. Mais, si les couronnes des rois sont occidentales, le geste du bras levé vers l'étoile remonte à de lointains modèles orientaux. Par contre, la Présentation se rattache tout à fait au type cappadocien par un trait de haute valeur mystique : entre la Vierge et Siméon apparaît l'autel, au-dessus duquel se profile l'Enfant Jésus comme une victime prête pour le sacrifice. La Crucifixion se présente sous une forme fréquente en Occident depuis le XIIème siècle, où elle paraît pour la première fois dans un vitrail de Chartres. Christ mort, les yeux clos, la tête penchée sur l'épaule droite, le corps formant une ligne sinueuse avec un fort déhanchement à droite. De part et d'autre, Marie et Jean, en des poses douloureuses. Or cette Crucifixion, avec les mêmes gestes des deux spectateurs, on la trouve dès l'an 1060 en Cappadoce, où elle remplace la formule archaïque (Christ vivant, les yeux ouverts, le corps droit). Dans la Descente de croix, nous retrouvons, malgré quelques changements, le pathétique des plus anciennes compositions cappadociennes, comme celle de Toqale Kilissé. La Descente aux Limbes est construite sur un plan qui vient d'Orient. Mais, rencontre étonnante, la figure de Jésus debout et de face, la tête tournée vers Adam qu'il saisit au poignet, d'un geste emprunté, est exactement celle que l'on observe dans une peinture assez tardive de l'Archangélos, en Cappadoce. Les deux figures dérivent d'un modèle commun.

A la scène des Saintes Femmes au tombeau, myrophores et ange, dans les poses habituelles à l'Orient. Mais l'ange tient encore une palme au lieu de sceptre ; et le nombre des femmes est porté à trois, comme il arrive chez les Latins qui lisent, à la messe de Pâques, l'évangile de Marc.

Pour ne pas abuser de l'Académie, je ne détaillerai pas les miniatures de la seconde partie du manuscrit. Il suffira de dire que, par la manière nettement gothique, elles s'écartent davantage des types orientaux, tout en leur restant, d'une certaine façon, plus fidèles. Ainsi, pour les sujets ci-dessus cités, l'Annonciation, la Présentation, la Descente de croix, reproduisent-elles chacun des traits du modèle; mais d'un pinceau plus libre, qui donne une autre physionomie aux personnages. On pourrait noter ce même mélange de servilité et d'indépendance en des scènes comme le Baptême, les Rameaux, le Lavement des pieds, la Dormition de la Vierge (Guillaume de Jerphanion. Traces d'influences orientales dans les manuscrits illustrés de la bibliothèque de Lyon, sged.bm-lyon.fr - Psautier de Jully).