Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Prunet   

Prunet

La paroisse médiévale de Prunet était comprise dans le Carladez, à l'exception de sa partie septentrionale qui relevait de la seigneurie de Conros (Arpajon).

Prunet (Prunius + etum, "lieu des pruniers", Dauzat 1963 p.544) est mentionné dès 1266, "parochia ecclesie de Prunet", dans une reconnaissance à Carlat des seigneurs de Vigouroux et de La Vaissière. En 1269 apparaît "ecclesiam de Prunet", puis de nouveau en 1277, "parrochia de Pruneto". En 1365, le vicomte de Carlat possédait soixante et un feux dans "la paroice de Prunet". Le bourg de Prunet est installé sur un plateau schisteux. Il est inorganique. L'église est implantée le long du chemin nord - sud allant d'Arpajon à Montsalvy et d'une voie est - ouest. L'édifice occupe une position légèrement dominante et est entouré par un cimetière ovoïde, au chevet et sur le flanc Sud. Consacré à saint Rémy, il est très remanié. La partie la plus ancienne est le chevet plat dont les premières assises sont en petit appareil de granite. La partie haute, ornée d'une baie gothique, est constituée de schistes irréguliers associés à des moellons de granite et de brèche volcanique. La partie basse du chevet pourrait remonter au XIIIe s., comme les autres édifices à "plan cella" de la Châtaigneraie (Jean-Luc Boudartchouk, Le Carladez de l’Antiquité au XIIIe siècle, Terroirs, hommes et pouvoirs).

Prunet est au sud d’Aurillac. Près de là, au nord, la commune de Saint-Simon, qui était autrefois Saint Simond jusqu'au XIXème siècle, est indiqué Saint Segmon en 1230 et Sanctus Sigis Mundus en 1338. Le village tire son nom de Saint Sigismond, roi des Burgondes, cas unique en Auvergne. La tour de guet Saint-Géraud accolée à l'église est la survivance du château de Saint Simon (www.saintsimon15.fr - Saint-Simon).

Saint-Simon se trouve sur l'axe du 6 janvier, fête de l'Epiphanie, célébrant à la fois traditionnellement l'Adoration des Mages, le Baptême du Christ et les Noces de Cana.

Jacques d’Armagnac, seigneur de Carladez, épouse Louise d’Anjou fille de Charles IV d’Anjou et d’Isabelle de Luxembourg, sœur de Louis de Luxembourg décapité pour trahison en 1475 sur l’ordre de Louis XI. Louis de Luxembourg est le fils de Pierre Ier de Luxembourg, comte de Saint-Pol, de Brienne et de Conversano, et de Marguerite des Baux (Margherita del Balzo, 1394-1469).

Les seigneurs des Baux, à 9 kilomètres de Saint-Rémy-de-Provence, disaient remonter au roi mage Balthazar, portant sur leur écu l’étoile à 16 branches.

Louis est élevé par son oncle Jean de Luxembourg, celui qui a capturé Jeanne d'Arc, née un 6 janvier, fête des Rois, 1412 à Domrémy (Saint Rémy). Jean meurt en 1441 en le désignant comme héritier, mais le roi Charles VII de France met ses biens sous séquestre. Il se rapproche de la France et peut ainsi les récupérer, mais le comte du Maine lui intente un procès pour la possession de Guise. Il y a finalement un arrangement en mai 1444 quand Charles du Maine épouse Isabelle, la sœur de Louis qui reçoit Guise en dot.

Louis est parent de l’empereur Sigismond Ier de Luxembourg, empereur du Saint Empire germanique, de la branche aînée de la Maison de Luxembourg, elle-même branche cadette de la maison de Limbourg, issue du second mariage de Waléran III, duc de Limbourg avec Ermesinde Ière, comtesse de Luxembourg (fr.wikipedia.org - Louis de Luxembourg-Saint-Pol).

Rose

Martin V, à l'exemple de Jean XXIII, tâchait de gagner Sigismond par des présents, et par de vains honneurs. Ce Pape consacra solennellement la Rose d'or qu'il montra au peuple en grande Cérémonie, en lui donnant sa bénédiction. Cette Rose fut portée sous un dais superbe à l'Empereur, qui était alors au lit. Les Cardinaux, les Archevêques, les Evêques, les Electeurs, et les Princes accompagnés d'une foule incroyable de peuple, la lui présentèrent en grande pompe, et pour la recevoir décemment il se fit mettre sur un Trône, et la reçut avec beaucoup de dévotion, aux yeux de tout le public. Jean XXIII présenta la Rose d'or au même Empereur. Les Canonistes ont assez de peine à nous aprendre l'origine de la Rose d'or. Théophile Raynaud, qui en a traité exprès, dit que cette coûtume est très-ancienne dans l'Eglise, et qu'il n'est pas aisé d'en marquer ni le temps ni le premier auteur. Quelques-uns en rapportent l'institution au cinquième siécle, d'autres au neuvième, il est certain qu'il y avoit longtemps que les Papes avaient pris la coûtume de consacrer une Rose le Dimanche Latare Hierusalem, trois semaines avant Pâques (Jacques Lenfant, Apologie pour l'Auteur de l'Histoire du Concile de Constance contre le Journal de Trevoux du mois de decembre, 1714).

En 1317, Jean XXII avait choisi le premier archevêque de Toulouse, Jean de Comminges, dans une maison seigneuriale qu'il appréciait particulièrement : Bernard VIII (ou IX) de Comminges reçut à deux reprises la rose d'or. Le 18 décembre 1327, la faveur pontificale pour Jean de Comminges avait été consacrée par sa promotion cardinalice.

Ce fut en 1334 et le 17 des kalendes de janvier que mourut Vital de Ardengost. Son épitaphe est terminée par deux vers qui ont été copiés de l'epitaphe de la fameuse Rosamonde, maîtresse de Henri II, roi d'Angleterre.

Anno Domini 1334, 17 kalendas januarii obiit Vitalis de Ardengost clericus et presbiter hujus ecclesioe cujus anima requissent in pace :

Hic jacet in tumba, Rosa mundi non Rosa munda,

Non redolet sed olet, quœ redolere solet.

Le comte Bernard mourut en 1335, était donc contemporain de Vital. Le jeu de mot latin peut signifier la modestie de Vital, par rapport, en particulier, à son seigneur (Henri Castillon, Histoire des populations pyrénéennes du Nébouzan et du pays de Comminges, 1842).

Affaire Fualdès

L'illustre Maître Antoine Fualdès, Juge près de la Cour d'assises de Rodez, était propriétaire d'un vaste domaine à Cantuel, sur la commune de Prunet.

L’Affaire Fualdès est une affaire judiciaire qui défraya la chronique judiciaire de 1817 à 1818 dans la France de la Restauration et n’a cessé par la suite de susciter les passions. En effet, l’ancien procureur impérial Fualdès a été égorgé dans la nuit du 19 au 20 mars 1817 à Rodez, puis son corps fut jeté dans les eaux de l’Aveyron.

Depuis quelques années, une hypothèse sérieusement étudiée rend la société secrète des Chevaliers de la Foi responsable du meurtre du procureur Fualdès.

L’ordre des Chevaliers de la Foi est une société secrète qui a été fondée en 1810 pour défendre le catholicisme et la monarchie légitime. Durant la période du Premier Empire, il avait pour objectif le rétablissement de la monarchie française. Puis durant la Restauration, les Chevaliers se sont organisés dans la tendance parlementaire des ultra-royalistes, avant de se disperser d'eux-mêmes en 1826.

Les Chevaliers de la foi gouvernent la société grâce à un grand conseil supérieur, composé de 9 membres, dont certains sont titrés du grade de Grand-Maître. C'est surtout autour du conseil supérieur que va avoir lieu l'activité parlementaire, car après la Restauration, lui seul avait un poids politique sur Louis XVIII et Charles X. Ces derniers donnent des instructions aux Sénéchaux, qui dirigent les divisions militaires, et qui vont beaucoup servir durant la seconde restauration. Les Bannières, sont les cellules de base qui correspondent à des zones d'influences départementales.

Fualdès s’était fait remarquer sous la Révolution française comme jacobin modéré. Avocat, il avait été le défenseur de Charlotte Corday. Mais c’est en 1814 qu’il se serait fait de puissants ennemis.

En effet, cette année-là, Fualdès est procureur du tribunal spécial à Rodez, pendant que se prépare dans les environs un complot royaliste. A Goudalie, près de Muret-le-Château, trois cents hommes en armes, sous la conduite des frères Goudal et de Bancalis de Pruines, n’attendent qu’un signal pour marcher sur Rodez. Mais, au dernier moment, la conspiration est déjouée par Fualdès.

Six semaines plus tard, une diligence chargée de l’or de la Caisse d’Espalion est attaquée près du manoir de Vayssettes. Fualdès soupçonne Bancalis, un des meneurs du mouvement de 1814, mais la chute de Napoléon, suivie de sa révocation par Louis XVIII, ne lui laisse pas le temps de mener l’enquête.

Ce seraient donc des royalistes qui auraient tué Fualdès, en guise de vengeance. Les responsables, comme l’a révélé le procès, auraient été deux royalistes notoire, Bastide et son beau-frère Jausion. Pour autant, une ambiguïté subsiste sur le motif de l’assassinat, puisque les deux hommes avaient contracté à l’égard de Fualdès une dette énorme de 26000 francs (polymathe.over-blog.com - Fualdès, fr.wikipedia.org - Affaire Fualdès, fr.wikipedia.org - Chevaliers de la Foi).