Partie X - 22 v’la l’Tarot   Chapitre I - Passe-moi le celte   Péché/absolution : Chariot, Joie, Lune et Mort   

Bois, Indra, ce jus de la plante de la lune, car c'est un breuvage excellent, qui inspire la joie et qui ne donne point la mort. Que les ruisseaux de Ia liqueur éclatante se distillent en toi dans la salle des sacrifices. Il n'y a point de conducteurs de chariot tel que toi, Indra, toi qui conduis tes deux chariots couleur d'or ; il n'est personne qui l'égale en puissance, el il n'y a point de chevaux tels que les tiens. Servez Indra avec empressement, chantez les hymnes sacrés, et inclinez-vous avec respect. Que le jus de la plante de la lune s'apprête pour toi qui tiens la première place parmi les dieux (Sama-Veda, 5ème Adhyaya - Jean Pierre Guillaume Pauthier, Les livres sacrés de toutes les religions, Volume 2, 1858).

Ce verset du Sama-Veda reprend trois des lames du tarot : chariot, lune et mort. Et donne une indication sur une quatrième possible, la joie qui règne au Mag Mell : la terre de la joie ou de la jouissance, dont le souverain est le dieu Manannan Mac Lir, fils de l'Océan. Le Soma, identifié à la Lune et dont les hymnes occupe un livre entier du Veda, voyage sur le char d'Indra qui traverse le ciel. Le Soma efface le péché du cœur et détruit le mensonge. Il enivre Indra et absout ses péchés.

Car Indra pèche, en utilisant la duplicité pour tuer Nameci, ce qui un péché de deuxième fonction, mais aussi en tuant un Brahmane, selon une légende de Madurai. Indra cherche auprès de Brhaspati, le précepteur des dieux, comment se laver de ce péché. Brhaspati lui dit d'aller dans le monde des hommes. Indra descend de son olympe et erre sur terre quand il traverse une forêt de chênes appelée Kadambavanam qui occupait autrefois l'emplacement de Madurai. Il y trouve le sens de la purification qu'il cherchait. La source de cette purification est un miraculeux linga de Shiva, ombragé par un chêne cadampa. A côté de ce linga se trouve un étang dans lequel il se baigne et duquel il prend des lys pour décorer le linga. Indra retourne alors annuellement en ce lieu à la pleine lune dans le mois de Citra (Avril-Mai) en souvenir de sa purification (William P. Harman, The sacred marriage of a Hindu goddess, 1992).

Le récit du Markandeyapurana invite à considérer la lutte du dieu Indra et du démon à triple tête comme une faute de première fonction entrant dans une série de trois fautes, orientées fonctionnellement, dont Indra se rend successivement coupable.

La mise en relation de Cuchulainn et Indra se fait dans les études duméziliennes par l'intermédiaire du roi romain Tullus Hostilius. La mise en parallèle, justifiée, de l'histoire d'Horace tuant les 3 Curiaces et du mythe indien de la lutte d'Indra contre le Tricéphale semble affaiblie par l'absence du péché de Tullus. Mais on peut penser qu'il paie ses fautes car il finit tragiquement brûlé dans sa maison frappée par la foudre de ce même Jupiter (Maison Dieu) que Numa avait su si efficacement évoquer mais dont lui n'avait pas su comment se concilier les faveurs, alors que Rome est frappée par la peste.

Tullus Hostilius représente les aspects de la deuxième fonction: idéologie guerrière, qui met en scène des champions, animés par la furor qui les rend invincibles, souillés par la victoire, et purifiés par des rites. Horace contre les 3 Curiaces, Cuchulainn contre les 3 fils de Nechta, Trita contre le monstre à 3 têtes Vrita.

Si on se reporte à Horace et les Curiaces de Dumézil en 1942, le comparatiste avait trouvé, avec la légende irlandaise de Cuchulainn, un parallèle qui rendait parfaitement compte de la séquence combat contre un adversaire triple/rencontre avec une femme agressive qu'offre le récit romain. Déjà, le récit irlandais offre un exemple de la victoire du héros guerrier contre un adversaire triple : dans une lutte qui constitue sa véritable initiation guerrière, Cuchulainn abat successivement les trois fils de Nechta. Il fournit donc, lui aussi, sur ce point, un correspondant exact au héros romain vainqueur des trois champions d'Albe. Mais, surtout, pour la suite du récit, il offre une séquence qui peut rendre compte de ce qu'offre la tradition romaine - avec le meurtre de la sœur et ses conséquences -, ce que n'autorise pas la comparaison avec le Markandeyapurana. Car, après son exploit, le héros irlandais doit faire sa rentrée dans la capitale des Ulates : or il est encore tout chargé du furor du combat, qui le met dans un état de violence extrême, potentiellement dangereux pour ses compatriotes. Il faut donc, préalablement, qu'il se décharge de ce trop-plein d'énergie. Cela se produit en deux temps : d'abord une troupe de femmes nues, conduite par l'impudique Scandlach ou par l'épouse du roi Conchobar, devant laquelle, par pudeur, le héros se voile la face ; puis on le plonge successivement dans trois cuves d'eau, qui, peu à peu, le refroidissent, le débarrassant de son ardeur excessive. Avec des éléments différents, c'est ce qui se produit pour Horace. La rencontre avec la féminité agressive de sa sœur se fait certes sous une forme beaucoup plus conflictuelle, puisqu'à l'ostentation de la nudité féminine, qui, ici comme dans certaines légendes grecques, force le guerrier à se calmer, se substitue l'assouvissement du furor dans le meurtre de la jeune femme, qui oppose son amour pour un des Curiaces à la victoire de son frère qui l'a tué. Et, au lieu de la description, très concrète, d'un procédé mécanique des cuves qui ramènent le corps du héros échauffé par le combat à sa température normale, on assiste à la mise en place d'un rituel de désécration qui permet de libérer le guerrier de l'énergie qui le possède : cette libération de la force du furor se fait par un passage sous une arche, moyen de caractère magique largement attesté, la poutre de la sœur, tigillum sororium, dont l'institution conclut le jugement du héros et pourvoit ainsi la cité d'un processus rituel de purification du guerrier au retour du combat.

Concernat Tullus et Indra, c'est bien de la tradition indienne qu'il convient de rapprocher cette partie de l'histoire du troisième roi de Rome - qui est l'épisode de Mettius Fufetius pour Rome, la lutte contre Namuci pour l'Inde, laquelle représentait, dans l'agencement global du mythe indien, l'élément de deuxième fonction, le péché contre la morale guerrière -, et le parallélisme est d'emblée plus satisfaisant que celui qui pouvait être invoqué pour l'épisode précédent, puisqu'il est valable de bout en bout, sans laisser de côté des éléments importants du récit comme c'était le cas pour le meurtre de la sœur d'Horace, sans correspondant dans le récit indien. Aussi bien la trahison, cachée, par Mettius Fufetius de son allié romain que la punition subséquente de sa fourberie par le roi Tullus Hostilius ont leur correspondant dans le mythe d'Indra. Néanmoins, nous l'avons, vu, certaines discordances se font jour : à s'en tenir à ce que disent nos sources, on ne peut pas réellement considérer le roi romain comme un pécheur, et la seule faute qui soit mise en relief dans le texte - qui est bien une faute contre la loyauté que doit le combattant en temps de guerre - est le fait du chef albain. D'ailleurs, à la différence de ce qui se passe pour Indra, qui perd alors sa force physique, bala, il ne s'ensuit aucune conséquence fâcheuse pour Tullus Hostilius, qui, une fois cette guerre achevée, va se lancer dans d'autres, également victorieuses, contre les Fidénates et les Sabins, et encore, chez Denys d'Halicarnasse, les Latins. " Dominique Briquel, Tullus Hostilius et le thème indo-européen des trois péchés du guerrier.

Si Kandramas est le conducteur du char d'Indra, Loeg est celui de Cuchulainn. C'est sur son char que Cuchulainn est frappé par le troisième lancer de Lugaid et duquel il fut éjecté.

Hari sert à désigner la couleur des chevaux solaires et plus lard, par suite de la confusion de l'attribut avec la chose, ces chevaux eux-mêmes. Mais le véritable nom générique du cheval, son nom proethnique, c'est-à-dire qui date d'avant la séparation des peuples, est akva (lat. equo; grec imre; allem. ehu); tandis que le nom de hari appartient à une époque plus récente et au sanscrit exclusivement. Il n'est donc pas probable qu'il se retrouve dans le nom des Charités grecques. Mais si le mot hari n'existe pas en grec, sa signification du moins revient dans les noms des chevaux d'Achille, Xanthos (alezan) et Balios (cheval pie). Et comme le nom d'Achille lui- même (sanscr. su-charyu, très-brillant, attribut du soleil) désigne un héros solaire, on sera fondé d'identifier ces chevaux aux chevaux solaires appelés hantas en sanscrit, et dès lors il devient intéressant de connaître leur mythe et leur généalogie (Revue moderne, Volume 19, 1862).

Cuchulainn, fils de Lug, est donc un héros solaire. Il est probable que le Lugus gaulois soit né d'une naissance multiple, jumeaux ou triplés, et d'ascendance équine. Le Livre des Conquêtes fait de Lug le créateur des courses de chevaux et des assemblées.

Le Chariot - 31 décembre

Les textes épiques qui décrivent l'équipage de Cuchulainn font état d'un char à deux roues tiré par deux chevaux. La geste de Cuchulainn, le héros légendaire de l'Ulster, fait allusion à la croyance à l'existence de chevaux vivant dans les profondeurs du lac et atteste ainsi de son antiquité. Cuchulainn possède, en effet, deux chevaux merveilleux. Ces chevaux attelés à son char de bataille, sont "issus" - nés et sortis - de l'eau d'un lac ; le Festin de Bricriu raconte dans quelles circonstances le héros les captura : "Je suis fatigué, brisé, aujourd'hui, répondit Cuchulainn ; tant que je n'aurai pas mangé et dormi, je n'entreprendrai aucune lutte. " Cuchulainn disait la vérité. Il avait dompté, ce jour-là, un des deux chevaux qu'il attela depuis à son char, le Gris de Macha, au bord du lac Gris, sur la montagne de Fuat. Au moment où ce cheval sortait du lac, Cuchulainn s'était glissé jusqu'à lui; il lui avait mis les deux mains sur le cou tenant ainsi le cheval entre les deux mains, il s'en était rendu maître après une lutte. Cuchulainn, avec ce cheval, avait parcouru la terre d'Irlande, et, la nuit même, il était arrivé avec ce bon coureur à Emain-Macha. Il avait [précédemment] de la même façon, dompté le cheval noir de Merveilleuse Vallée, près du lac de Merveilleuse-Vallée ".

Ces deux chevaux semblent soient faire partie de ceux de Linn Liaith dans les montagnes de Sliab Fuait, soit être un cadeau de Macha à sa sœur Morrigan. Cúchulainn sauta sur leur dos, ils coururent autour de l'Irlande un jour durant mais ne purent pas le jeter à terre, après quoi ils furent apprivoisés.

Le jour de la mort de Cúchulainn, alors que ses ennemis se préparaient à la bataille, Liath Macha refusa de se faire atteler à son chariot par Láeg, le cocher de Cúchulainn. Il ne se laissa faire que par Cúchulainn lui-même mais il pleurait des larmes de sang. Il fut frappé du deuxième coup de lance de Lugaid Mac Con Roí (le premier avait tué Láeg), et retourna avec les chevaux de Linn Liaith dans les montagnes de Sliab Fuait, où Cúchulainn l'avait capturé. Les fils de Calatin avaient prophétisé à Lugaid Mac Con Roí que chacun de ses coups de lance tuerait un roi. Le premier tua Láeg et on lui dit qu'il avait tué le roi des cochers, le second le roi des chevaux. Dub Sainglend continua à tirer le charriot mais le troisième lancer de Lugaid toucha Cúchulainn qui fut éjecté de son char et en mourut. Dub Sainglend se mit à courir mais Liath Macha revint pour le protéger et tua 50 soldats avec ses dents et 30 avec ses sabots. Après la mort de Cúchulainn, Liath Macha conduisit Conall Cernach au corps de son maitre. Conall poursuivit les assassins de Cúchulainn et le vengea (fr.wikipedia.org - Liath Macha et Dub Sainglend).

Dans le Meurtre de Cuchulainn, on voit successivement les deux chevaux blessés à mort s'en retourner aussitôt vers le lac qui les a vu naître puis disparaître dans les flots ; de Macha blessé "fait ses adieux à Cuchulainn" et "va au lac Gris, sur la montagne de Fuat ". Puis c'est au tour du "Noir de Merveilleuse Vallée": "Il partit, emportant ce qui restait du joug brisé; il regagna le lac noir de Muscraigé Tiré, c'est- à-dire le pays où Cuchulainn l'avait pris; le cheval, à son retour, se précipitant dans le lac, le fit bouillonner (Université Besançon, Dialogues d'histoire ancienne, 1974).

Le tarot de Jean Noblet présente un cheval clair et un cheval sombre pour attelage du Chariot.

Les saints du jour

Saint Lughna, or Lughnat, neveu de saint Patrick, est appelé en irlandais Lughnat of Loch Measca, le luamaire, ou pilote de saint Patrick.

Le timonier est chacun des chevaux attelés de chaque côté du timon, le timon une longue pièce de bois fixée en avant d'une voiture, d'une charrue et aux deux côtés de laquelle on attelle les chevaux, les bœufs. Dans lamarine, c'est une longue pièce de bois attachée au gouvernail d'un navire et qui sert à le mouvoir (Duald Mac Firbis, Giolla Iosa Mór MacFirbis , The genealogies, tribes, and customs of Hy-Fiachrach, 1844).

Dans le pays de Léon, une paroisse nommée Lanedern honore ce saint comme patron de son église. On y voit son tombeau, sur lequel se trouve sa statue couchée. Nous sommes portés à croire que c'est le même que S. Eternan, religieux irlandais. Il était neveu de S. Colomb, le suivit dans la Grande-Bretagne, et travailla avec lui à la conversion des Pictes du nord. Il vivait dans le VIème siècle, et son nom se trouve au 31 décembre, dans les Martyrologes anglais. Les Bretons insulaires, qui, lors de la peste jaune, vers la fin du VIIème siècle, passèrent en Armorique avec leur roi Caduallastre, y apportèrent sans doute les reliques de plusieurs de leurs saints; et comme l'usage de diviser ces objets précieux n'était alors guère connu dans l'église, on les plaçait dans des tombeaux que l'on élevait en leur honneur. Plusieurs lieux de la Basse-Bretagne, tels que Edern, Plouédern, Lanédern et Kerédern, portent le nom de ce saint (Guy-Alexis Lobineau, Les vies des saints de Bretagne et des personnes d'une eminente piété, Volume 1, 1836, Frederick Charles Husenbeth, Emblems of saints, 1860).

Le nom d'Ernan, selon Adamnan, peut être interprété comme " Ferreolus:" en irlandais Ernene, iron, fer (John Lynch, Matthew Kelly, Cambrensis eversus, seu potius Historica fides in rebus hibernicis Giraldo Cambrensi abrogata, Numéro 2 de Publications of the Celtic Society, 1850).

Dans le Martyrologe de Donegal sa fête est fixée au 1er janvier.

Le nom Antô(n), latin d'Antonius - Antoine, souligne le point de départ ou d'arrivée de la " Traversée par les Portes de l'Espace - Temps " désignée par le nom latin des " Portes pivotantes " Antae, équivalent de Janus, Janua, Januarius - Janvier. Penchons-nous un peu plus sur cette autre racine de l'" antiquus " et sur ses mythes d'accompagnement… En effet une " Traversée " quelle qu'en soit l'objet, quand elle est " volontaire ", est précédée par un *Ant-, un " Avant ", un " Avant-Goût ", un " Désir " de connaître, de savoir, de conquérir, de vaincre et de posséder avec au bout du voyage le requies - repos, la "sédentarisation ", qu'évoqueront des mots très importants composés à partir des racines *sed(h)-, *sid(h)- " aller droit au but " puis " apaiser, calmer, s'installer, fonder ". Après un Espace - Temps de parcours mouvementés, de circuits orientés par les constellations, interviendra dans le vocabulaire du " voyage ", la racine *kwel- " aller au loin " (> *kwekwlo- " Roue du Chariot " > grec - phrygien kiklè " La Grande Ourse ") ; elle finira par prendre le sens d'" installer un temple, honorer les dieux, coloniser, cultiver ", avec des mots très forts comme polos " axe du monde, pôle " en grec, incola, colonia " habitant, colonie " en latin, cul " chariot " en vieil irlandais (donc pourquoi pas " *pol " en gaulois).

Dans toutes les langues donc, le champ lexical et sémantique de la " Traversée " contiendra celui du " Regret de l'" Antique ", de l'" Âge d'or " et celui du " Cupido -Désir " de l'Au-delà " lumineux " tel que nous le définit si bien le poète Virgile dans l'Énéide VI à propos des Champs-Élysées, s'accompagnant des notions de " Point de Départ ", de " But ", d'" Objectif à atteindre " et de " Point d'Arrivée ". Une phrase extraite de l'Ancien et du Nouveau Testament (de l'Apocalypse surtout) très utilisée dans la religion chrétienne, concernant la " Divinité ", symbole d'harmonie, de paix, de nourriture et de boisson, de la Traversée vers la Lumière à la naissance jusqu'à la Traversée de la Mort, résume cet ensemble : " Je suis l'Alpha et l'Omega, le Commencement et la Fin ".

Un cycle très ancien révèle une complémentarité de mythologies où apparaissent le " bateau " porté par l'eau avec son ancre métallique et le " chariot " terrestre porté par des " roues cerclées de fer " : il s'ensuit une véritable confusion, amplifiée par l'apport de deux civilisations qui se rencontrent en bordure de la " Mer ", celle sémitique des Phéniciens et celle plutôt indo-européenne des Pélages et des Grecs.

Cela nous conduit naturellement à évoquer le nom latin de Ferreolus (ferreola avec " e " bref, et contamination de ferreus " en fer "), qui est peut-être une épithète grecque *Phereolos qui signifierait à partir du grec olos, oulos " tout, en un seul bloc, en entier, intact ", " ce qui permet de porter, de supporter tout, de résister à tout " (le métal, les clous, chevilles, roues cerclées), donc " qui maintient sain et sauf " ou à partir du grec oulos " touffu, crépu, épais ", qui définirait totalement le " Renard ", " Celui qui porte une queue touffue ", à partir toujours d'oulos mais alors pris au sens " torse, boiteux " : " Celui qui porte en boitant " ; l'épithète aurait été latinisée ensuite, comme cela se produisait souvent, en mythologie chrétienne, par attraction de ferrum " fer, magnétite ", métal de base pour les " ancres " de marine et pour les roues cerclées qui supportent les " chariots " et les " maisons - roulottes ". Quant à Ferrucius, il est peut-être formé à partir de Pheroikos " Celui qui transporte son toit, sa charpente " ou mieux à partir de Pherokhos " Ce qui supporte ou tire ou accompagne le Chariot " : Saints Ferréol et Ferjeux étaient " Grecs " et ils furent martyrisés avec des clous, des alènes plantées au bout des mains et " cerclant " notamment leurs têtes, par le gouverneur Claudius, dont ils avaient converti l'épouse Claudia (= Aphrodite -Vénus) !

Toutefois nous ne passerons pas à côté d'une étymologie possible de *Fer- et Pher- à partir d'une autre racine indoeuropéenne, la racine *gwher- qui en grec conduit à Thèr-, Phèr-, Pheir- " bête sauvage " et à ferus en latin (avec " e " bref aussi). La ville de Messénie, Phères, porte d'ailleurs les deux graphies avec epsilon ou êta grecs ; le nom du peuple de Thessalie également, au point que le Dictionnaire Bailly-Séchan donne dans l'Iliade une possibilité de traduire les Phères comme " peuple des centaures " ou " peuple des bêtes sauvages " : le rapprochement mythologique de la bête " sauvage " et " indomptable " avec le " fer " assez " rigide, inflexible " des " clous " et des clavettes, pour ne pas se plier sous les coups de marteau et " supporter " un ensemble bâti, bateau, chariot, rempart.

Le martyre des Saints Ferréol et Ferjeux se déroule à Besançon, ville où était vénéré par ailleurs Mercure Cissonius, dieu des " Charrons ".

Le lien est direct entre les " Bœuf coloniaux " et les constellations des Ourses, au point de faire d'Arcturus un " Bouvier " accompagné d'un " Chariot " et de nommer la constellation du Chariot, qui " tourne autour du pôle ", Septentrio " Les Sept Bœufs " (cf. les " Sept Rois de Bretagne "), comme nous l'avons vu précédemment, donc d'un " chariot - bateau - traîneau " tel que nous l'a expliqué Virgile, selon la saison : " … Tout à coup sur les eaux courantes des glaçons se forment ; voici que l'onde supporte à sa surface des roues cerclées de fer : elle accueillait les poupes, elle accueille maintenant de larges chariots… "

La plus belle explicitation du lien entre le métal " ferrum " et le thème du " port " (racine *bher- > ferre " porter " en latin et peut-être Ferreolus), du " support " et du " transport " se trouve dans cette dernière phrase de Virgile. Ce lien a d'ailleurs laissé des traces dans la langue française avec le " Fer à Cheval " que les Gaulois connaissait déjà, qui, accroché, " Porte Bonheur " : ne serait-ce pas l'image du martyre des Saints Ferréol et Ferjeux, considérés comme des bêtes de somme sous le joug, dont les mains et les pieds sont " cloutés " par le gouverneur, sorte de maréchal-ferrant, Claudius ? Ces chariots du nord sont identiques à celui du Bouvier qui " tourne " autour du pôle dont la Grande Ourse (Hélikè de *wel- " tourner ") et la Petite Ourse sont si proches ; or la mythologie d'Arcturus est très liée au " Chien " (constellation de Sirius), plus précisément à sa " chienne " Maira. Il se trouve aussi comme par hasard que la mère de Pâris - Alexandre, Hécube, qui, après la prise de Troie, au moment de sa mort par lapidation, se transforme en " chienne au regard de feu ", enceinte de Pâris, avait rêvé qu'elle mettait au monde une torche qui mettait le feu au monde troyen. Il fut donc décidé de se séparer de cet enfant dès la naissance et de l'exposer (Messmer - Vesontio et la musique du ciel, Messmer - Saint Janvier).

Mananann Mac Lir était un beau et noble guerrier qui conduisait un char aussi facilement sur les flots que sur la terre et possédait un bateau (le balayeur de vague) qui se manoeuvrait tout seul.

Les deux masques sur les épaules du conducteur du Chariot à deux roues sont les deux visages du Janus qui préside au mois dont ce jour est l'avant coureur.

Le Chariot est le commencement de la traversée, le début de l'année, le nord d'où s'en viennent les Tuatha De Danann.

Ogham : Bouleau

On sait du reste combien est surprenante l'exécution du chariot en bois de bouleau, découvert dans un tombeau égyptien et conservé à Florence ; dépourvu de toute garniture de métal, on l'a attribué aux Scythes, aïeux des Goidels irlandais.

Qui diroit que le bouleau, l'arbre en apparence le plus stérile, et l'un des plus méprisés dans les pays heureux où les arbres fruitiers peuplent les forêts, soit dans le nord de la Russie l'arbre le plus utile et le plus précieux? Sans le bouleau, la Finlande , l'Ingrie et l'Esthonie seroient peut-être désertes; car il est aux habitans de ces provinces de la même ressource que le cocotier aux Indiens. Le Finois surtout subsiste presque par cet arbre bienfaisant. De son bois il fabrique son chariot et ses instrumens agraires (Charles François Philibert Masson, Mémoíres secrets sur la Russie, Volume 3, 1804).

La Joie - 2 avril

Dans la mythologie celtique irlandaise, la reine Fand, dont le nom signifie " hirondelle ", apparaît principalement dans le récit Serglige ConCulaind qui narre la maladie de Cúchulainn et la jalousie d'Emer.

Elle est la fille d'Aed Abrat (un Tuatha Dé Danann, le Dagda) et l'épouse de Manannan Mac Lir, un dieu souverain du Sidh. Elle quitte son mari à la suite d'une querelle et, attaquée par des Fomoires, elle fait appel à Cúchulainn, le héros de l'Ulster. D'autres versions avancent que c'est Cúchulainn qui l'aurait blessée en plein vol, alors qu'elle avait pris l'apparence d'un oiseau. Mais apparemment Fand ne lui en tient pas trop rigueur. Car un an plus tard, follement amoureuse du héros irlandais, elle le fit venir au moment de samain dans son sidh, grâce à l'entremise de Li Ban, et devint sa maitresse durant un mois. En se quittant, les deux amants se fixent rendez-vous sous l'if de Cend Tracha. Mais Emer, la femme de Cúchulainn, est prévenue de ces rencontres. Emer, vient en compagnie de cinquante autres femmes dans la ferme intention de tuer Fand. Mais les deux femmes loin de s'entretuer (Cúchulainn protège Fand, en la faisant monter dans son char), dialoguent et finissent par céder chacune de leur coté (les deux proposant de s'effacer au profit de la rivale). Fand fait appel à Manannann mac Lir, son époux, qui la dissimule derrière son "manteau d'invisibilité" et auprès duquel, finalement elle s'en retourne. Ce sont les druides du roi Conchobar qui soigneront Cúchulainn, tout en lui donnant un breuvage pour lui faire oublier Fand. Cette même potion est donnée à Emer, pour qu'elle oublie sa jalousie. Pour F. Leroux et Ch-J. Guyonvarc'h, l'amour entre Fand et Cúchulainn est tout simplement impossible. Fand est l'incarnation de la souveraineté, et Cúchulainn en tant que guerrier ne peux prétendre à cette souveraineté (Leroux & Guyonvarc'h, 1986) (www.arbre-celtique.com - Fand).

Dans la mythologie irlandaise, le Mag Mell ("plaine de la joie") est un royaume magique, un vrai paradis, identifié avec une île loin à l'ouest de l'Irlande ou bien avec un royaume sous- marin. Cet Autre-Monde ne connaît ni la maladie ni la mort. C'est le pays de l'éternel jeunesse et de la beauté. Les legendes disent que le souverain de pays est le Fomorien Tethra, ou plus fréquemment Manannan mac Lir. L'existence du Mag Mell se poursuit dans les temps chrétiens où il est moins un au-delà qu'un paradis terrestre. Parmi les voyageurs qui l'atteignirent on compte Bran mac Febal, Mael Dúin, saint Brendan. Le Mag Mell est identifié parfois avec le Nouveau Monde que les Irlandais auraient abordé avant Christophe Colomb. L'Autre Monde avec son climat tropical ou antipodique à celui de l'Irlande semble désigner une région du monde que, selon certains auteurs, les Celtes auraient visité avant l'ère chrétienne. En témoigne le nom de Kukulkan qui serait une interprétation du nom du héros Cuchulainn, prononcé " Courouline " actuellement mais qui autrefois se disait " KouKoul'han " (Louis Charpentier, les Mystères templiers, p. 160, Laffont).

Les géoglyphes d'Angleterre, comme le Cheval d'Uffington (Berkshire), la déesse Magog (Cambridgeshire), le Géant à la massue de Cerne Abbas, le Grand Homme de Wilmington Dorset) semblent constituer le maillon d'une chaîne qui, commençant dans l'ancienne Celtie d'Europe, se prolonge à travers l'océan Atlantique au Canada d'abord (la Roue magique - medecine wheel ou cosmic wheel - à Majorville dans l'Alberta) , aux Etats-Unis ensuite (la Roue de Bighorn Mountain dans le Wyoming avec ses 28 rayons de pierres ; le géant des Indiens Mimbres à Blythe dans le Nouveau-Mexique), au Mexique, en Colombie, au Pérou (les géoglyphes de Nazca) et au Chili (les figures géométriques du cerro de Pintados dans le désert d'Atacama ; le " tapis " de Siguas près d'Arequipa).

Au départ, on trouve le fossé et sa contrepartie ; le talus ou le tertre, partout où ont habité les Celtes et leurs prédécesseurs. Avec Stonhenge, Avebury et les fossés préhistoriques, on trouve la construction émergente : temples, tumulus, dolmens et l'écriture en relief : allées de pierres, alignements de menhirs, enceintes mégalithiques, cromlechs, cairns et plus tard enceintes celtiques. Passé l'Atlantique, on entre au " Pays des Tertres " d'où étaient originaires les Tuatha Dé Danann, envahisseurs et civilisateurs des Celtes. En fait, le Pays des Tertres s'étend jusqu'au Mexique et même jusqu'au Pérou (Robert Charroux, Archives des autres mondes).

Le saint du jour

Sainte Brónach, anglicisée en Bronagh, fonda Cell Brónche ("l'église de Brónach"), aujourd'hui Kilbroney dans le County Down. Selon les généalogies des saints, elle était lam ère de saint Mo Chóe of Nendrum et fille de Míliucc maccu Buain. Comme disciple de saint Patrick, elle aurait fondé son couvent pour venire en aide aux marins naufragés (en.wikipedia.org - Bronach).

Le nom de Bronach vient de brôn signifiant douleur antinomique de la joie. Mais une légende peut faire le lien avec le Mag Mell pays de la jeunesse et de la beauté.

Près d'un vieux cimetière, sous un grand frêne, se trouvait une source appelée " Le puits de sainte Brigitte " et tenue pour sacrée pour ses propriétés minérales et curatives. Le puits était autrefois très prisé. On l'utilisait comme un miroir afin de connaître le futur et de revoir le passé. Ceux qui buvaient son eau avant le lever du soleil, au printemps, croyaient qu'il donnait une grande connaissance. Ils l'appelèrent " le puits de la sagesse et de toute guérison ".

Lorsque les Chrétiens arrivèrent et que sainte Bronach fut tuée par des pirates scandinaves à cet endroit fatal, une nouvelle source jaillit du sol.

Ensuite, chaque année, pour l'anniversaire du martyre de sainte Bronach, l'eau se mit à bouillonner, inondant les prés alentour. Des pèlerins vinrent de partout pour baigner leurs yeux et les parties douloureuses de leur corps, cette eau ayant la réputation de rendre jeune et beau, à condition de le faire à minuit, la veille de la fête de sainte Bronach.

Une jeune fille appelée Blamha, aveugle de naissance, avait recouvré miraculeusement la vue, en baignant ses yeux dans l'eau du puits. Elle put voir qu'elle était laide et en déduisit que le jeune Rory MacGuiness ne pourrait l'aimer. Elle se lamentait sur son sort lorsque, soudain, elle se souvint que c'était la veille de la fête de sainte Bronach et que l'eau du puits pouvait la rendre belle. Pour ce faire, elle s'agenouilla devant le puits et s'apprêta à baigner son visage lorsqu'elle vit, au-dessus du puits, une tablette lumineuse sur laquelle il était écrit : " Ce n'est pas nécessaire de se tremper le visage dans la source sacrée pour avoir de beaux traits. Sans avoir recours à cette eau, tu peux néanmoins être jolie car la beauté est, en réalité, l'âme qui brille dans les yeux. "

À mesure que Blamha lisait, les mots s'effacèrent et la tablette disparut. Elle se leva sans avoir baigné son visage. Ses yeux étincelaient et, sur sa figure, on pouvait lire un immense plaisir de vivre qui, jusque-là, lui avait été refusé. Le changement était évident. Le démon de la laideur avait laissé la place à la beauté. Rory, bientôt, la demanda en mariage (www.lapetitedouceur.org).

Ogham : chêne

La Cloche de sainte Bronach est le sujet d'une légende Irlandaise connue, à propos d'une cloche mystérieuse et invisible qui sonnait dans le cimetière de Kilbroney. En 1885, un orage a déchiré un vieux chêne proche de Kilbroney, et dans ses branches on a trouvé une cloche du 6ième siècle. Longtemps durant, les habitants avaient entendu une cloche sonnant, et attribuait cela à une origine surnaturelle. Il semble, cependant, que la cloche y ait été cachée pendant la Réforme pour empêcher son vol ou sa destruction (Fergus - forum.arbre-celtique.com).

Dans l'histoire de la visite du roi Cormac mac Airt à Manannan Mac Lir, souverain du Mag Mell, celui-là vit un homme nourrir un feu avec de grands chênes, l'un remplaçant l'autre quand il s'était consummé.

La Lune - 2 juillet

Les deux chiens de la lame font penser bien sûr au moins à Cuhulainn, le chien de Culan, et aussi à Conchobar, son père terrestre ou encore à Conall Cernach, ami du héros. Son nom signifie "secours de chien" par allusion métaphorique à la qualité guerrière symbolique de cet animal, en grand honneur chez les Celtes.

Pour les Celtes, le chien est le messager de l'Au-Delà. Il est apprécié pour ses qualités de chasseur. On l'associe à la lune.

En Irlande on appelle le lon laith ou lune du héros, espèce d'aura sanglante qui jaillit du sommet du crâne d u héros en état d'excitation guerrière. A La date du 22 juin correspond l'entrée dans le signe astrologique du Cancer, ou écrevisse qui est au premier plan de la lame. " Le Cancer symbolise dans la nature le premier stade de l'été qui correspond à la formation des graines et marque le triomphe des forces génératrices maternelles. Conception, gestation, maternité, tel est le processus cancérien dans son contexte alimentaire, digestif, formateur. Symbolise également l'eau originelle, les eaux-mères au moment de l'année où la sève végétale gonfle les tissus de la nature en pleine fécondité. Le crustacé (écrevisse ou crabe) qui le représente est particulièrement prolifique : il vit sous une carapace comme les germes, œufs, fœtus et bourgeons, ébauches et préfigurations de la vie renaissante (coquille, matrice, écorce, enveloppe); de même qu'il marche à reculons, symbole d'un retour en arrière, d'un reflux sur son passé. Cette nature est d'essence lunaire, la Lune étant le symbole de la mère et de l'enfant, de l'eau, de la croissance, de l'alimentation, de la fécondité, de la vie végétative, instinctive, crépusculaire, inconsciente… " (André Barbault : Traité pratique d'astrologie).

Il faur noter l'importance de la lune dans le calendrier celte. Celui de de Coligny est un calendrier luni-solaire qui présente 5 années de 12 mois de 29 ou 30 jours. Le jour gaulois se compose d'une nuit suivie d'une journée, cette durée se nomme " latis " (pl. " lates "). Le changement de date intervient au coucher du soleil. Les mois sont divisés en deux quinzaines et à chaque jour correspond un trou, où l'on place une goupille pour indiquer la date. L'ajout de deux mois supplémentaires est nécessaire pour le faire coïncider avec le calendrier solaire, à la fin d'une période de 30 ans, période qui correspond à un " siècle " celtique. Le mot " atenoux " semble désigner la pleine lune, " matu " et " anmatu " indiquent les périodes fastes et les jours néfastes (fr.wikipedia.org - Calendrier de Coligny).

Que sont les " moon's dogs " de cette lame ? Peut-être des " moon's men " de la tradition britannique qui sont des voleurs de grands chemins, dont se dit faire partie le prince Henri (Hal) dans la pièce de Shakespeare Henri IV.

Entre Cuchulainm et Mercure apparaît une importante similitude ; le fort adolescent irlandais est le fils du dieu Lug dieu de la lumière sublimée en lui, de même qu'Hermès est né de Jupiter, dispensateur de la clarté céleste. Or ces rejetons divins ont alors, outre leur identique état de grande jeunesse, un commun et grave défaut : ils dérobent les bovidés. Dans les temps anciens, le vol de bœufs était un des griefs dont s'accusaient volontiers les maîtres de domaines voisins. Achille en parle sous la plume d'Homère comme d'une pratique courante. Et les " guérillas chez les Celtes avaient souvent pour but une razzia de bovidés dans la tribu voisine ". Le rapt des vaches de Cooley, où nous retrouvons Cuchulainn et le Taureau Donn, en est l'un des multiples exemples. Le lien essentiel entre Cuchulainn, Ésus et Mercure, apparaît alors comme leur aptitude à s'emparer des troupeaux conduits par une bête de tête telle que le taureau Donn ou le Taruos Trigaranus. N'oublions pas, en effet, que la mythologie reflète toujours les forces et les rapports de production. Dans l'économie pastorale qui caractérise en partie la protohistoire, la prospérité consiste à posséder du bétail, et du gros ! Mais possession et fortune ne sont pas synonymes d'honnêteté. Et, tandis que le Mercure antique, dès sa jeunesse, apparaît conjointement comme dieu de la richesse et des troupeaux, Sophocle n'hésite pas à le traiter de " voleur de bœufs ". C'est donc sans doute fort à propos que César définit le plus grand dieu de la Gaule, le Mercure celtique, en le qualifiant aussi de pécuniaire, car le latin pecus dénomme le troupeau ; de même l'on pourrait appeler Volos, dieu homologue et slave de la fortune ou du bétail. Omettre la situation économique d'Ésus et de Cuchulainn, ce serait donc négliger leur aspect essentiel, source, assurément, de leur assimilation au fils de Jupiter (Charrière Georges. Le Taureau aux trois grues et le bestiaire du héros celtique).

Le saint du jour

Les filles de Cathbad dont on sait peu de choses renvoient par le nom de leur père au druide père du roi Conchobar.

Dans la mythologie celtique irlandaise, Cathbad est le premier druide du royaume d'Ulster, redoutable pour ses prophéties, c'est aussi un guerrier dont le nom signifie " Tueur au combat ". Il a pour épouse la reine Ness. Alors qu'ils étaient en guerre (Cathbad avait assassiné les douze tuteurs de Ness), il la surprend nue en train de se baigner et en profite pour voler ses vêtements et ses armes. Elle aura la vie sauve si elle accepte trois conditions : la paix, l'amitié et le mariage. Le mariage sera provisoire. Cathbad a pour fils Conchobar et deux filles, Findchóem et Deichtine. Findchóem épouse le poète Amergin, et ils ont un fils, Conall Cernach. Deichtine (Deirdre), fille de Maga, elle-même fille de Aengus (Mac Oc), est la mère de Cúchulainn. Cathbad est aussi le père des druides Genann Gruadhsolus et Imrinn et le grand-père du héros Cúchulainn dont il est aussi le tuteur. Quand Setanta atteint l'âge de cinq ans, il le rebaptise Cúchulainn. Cathbad prophétisa que la très belle Deirdre provoquerait la destruction de l'Ulster, et que son petit-fils Cúchulainn aurait une existence glorieuse, mais brève. Dans le récit Táin Bó Cúailnge (Razzia des vaches de Cooley), il provoque la mort de l'émissaire Sualtam qui a parlé sans permission, car selon une geis, " Nul ne parle avant le roi, mais le roi ne parle pas avant son druide " (fr.wikipedia.org - Cathbad).

La Visitation est une fête célébrée dans l'Eglise catholique le 2 juillet, pour honorer la visite que le sainte Vierge Marie, enceinte du Sauveur des hommes, par l'opération du Saint Esprit, rendit à sa cousine Elisabeth, laquelle, par un autre prodige, était, malgré sa vieillesse, grosse de six mois. Cette fête, qui n'est point d'obligation, fut instituée par le pape Urbain VI, en 1389. Elle est liée à l'image de fécondité accordée à la Lune.

Ogham : prunellier

Le sens probable de straif est "sulphur" peut-être dans son acception alchimique. Le sens de "chef des flots" peut avoir rapport avec le fleuve de soufre d'Isaïe 30:33 (en.wikipedia.org - Straif, John Strachan, Kuno Meyer, Ériu, Volumes 39 à 41, 1988).

Que la Lune soit associée au soufre est acceptable alchimiquement non pas par identification mais par appariement comme Soufre et Mercure, Soleil et Lune.

Dans les aventures de Fionn mac Cumail, nous pouvons établit un lien entre le chien et le prunellier.

Fionn or Find mac Cumail or mac Umaill, anglicise en Finn McCool au XIXème siècle, est un mythique guerrier et hcasseur connu en Irlnade, en Ecosse et dans l'Île de Man. Les histoires de Fionn et de ses compagnons, les Fianna, forment Cycle Fenian cycle or Fiannaidheacht. Le plus important manuscript mentionnant ces aventures sont le Laud 610. Kuno Meyer le date du XIIème siècle (en.wikipedia.org - FionnMac Cumhaill, en.wikipedia.org - The Boyhood Deeds of Fionn).

Chaque année depuis près d'un quart de siècle à Samain, la fée Aillen se jouait des hommes de Tara en les endormant en jouant de la musique avant de réduire le palais en cendres. Les Fianna, dirigés alors par Goll mac Morna, étaient systématiquement incapables de l'empêcher d'agir. Finn arriva à Tara, armé du sac en peau de grue contenant les armes magiques de son père, Il se maintint éveillé en se piquant avec la pointe de sa propre lance, et tua ensuite Aillen avec. Après cela, son héritage fut reconnu et il prit la tête des Fianna.

Dans l'une des plus fameuses histoires du cycle, Cormac Mac Airt, roi suprême d'Irlande, celui que l'on retrouve avec ses talismans trifonctionnels, promit à un Finn vieillissant sa fille, Gráinne, mais Gráinne s'éprit d'un autre Fianna, Diarmuid Ua Duibhne, et le couple s'enfuit avec Finn à leurs trousses. Les amants furent aidés par le beau-père de Diarmud, le dieu Aengus. Par la suite, Finn pardonna au couple. Des années plus tard, cependant, Finn invita Diarmuid a une chasse au sanglier, au cours de laquelle Diarmuid fut sévèrement blessé par un sanglier ensorcelé. Finn possédant le pouvoir de guérir celui qui buvait l'eau depuis ses mains, Finn prit de l'eau, mais la laissa délibérément couler avant d'atteindre la bouche de son rival. Sous la pression d'Oisín et de son petit-fils Osgur, il fut obligé de faire boire Diarmuid, mais ce fut trop tard pour empêcher ce dernier de mourir (fr.wikipedia.org - Finn Mac Cumaill).

Finn choisit ses chiens : " Sud mar thaghadh Fiontt achu, Suil mar airneig, cluas mar dhuilleig, Uchd mar ghearran, speir mar chorran, 'S an t-alt-luthaidh fad' o'n cheann.'" (www.smo.uhi.ac.uk).

" Suil mar airneig" signifie "Eye like sloe" " oeil comme une prunelle ". caractéristique des chiens choisis par Fionn.

La Mort - 1er octobre

" Nous retrouvons un peu partout, principalement sur les arcanes majeurs, ces mains au nombre de doigts incongrus. Au fur et à mesure de l'avancement de mon travail, je les signalerai. Elles ne sont pas là par hasard ou négligence, mais pour une raison précise. Jacques Mermé, notre graveur est un malin et veut attirer notre attention sur un sens, une signification précise. (letarot.com - Jean Dodal).

Cuchulainn a en effet des possibilités de transformation ainsi que des caractéristiques corporelles remarquables. "Il diminua, il fit une roue pourpre de son corps. Il avait sept doigts à chacun de ses deux pieds, autant à chacune de ses deux mains, sept pupilles à chacun de ses deux yeux, et dans chacune de ces pupilles."

la mort du héros rencontre le graphisme de la lame de Dodal, avec ses têtes et ses mains coupées. Tête couronnée.

Puis un prince irlandais lance contre lui des javelots qui atteignent successivement le roi des cochers d'Irlande, Loeg, cocher de Cuchulainn, le roi des chevaux d'Irlande, le Gris de Macha, cheval préféré de Cuchulainn et, en troisième lieu le roi des guerriers d'Irlande, Cuchulainn. Le ventre transpercé de part en part par le dernier trait, Cuchulainn alla se laver dans l'eau d'un petit lac, retenant ses entrailles de ses mains, sous le regard de ses ennemis qui n'osaient l'approcher, et y tua une loutre venue boire de son sang, achevant ainsi la prophétie qui disait que le meurtre d'un chien serait le premier et le dernier de ses exploits sur terre (loutre se dit "chien d'eau" en gaélique). Revenu sur la rive, il s'attacha à un menhir pour ne périr "ni assis, ni couché" et prit le chemin du Sid. Le corbeau de la Bodb, Morrigan, que l'on retrouve dans l'Etoile, se perche sur son épaule pour honorer l'achèvement de ce destin de guerrier. Les guerriers de Medb attendirent que la lumière qui émanait de son front disparaisse pour se rassembler autour du cadavre, mais personne n'osait le toucher, ni même s'en approcher. Lugaid, honteux de sa propre lâcheté, s'avança enfin et trancha la tête du héros d'un coup de son épée ainsi que sa main droite, mais l'arme de Cuchulainn en tombant lui sectionna le bras droit qui tomba, à ses pieds, dans la poussière. La tête de Cuchulainn fut emportée à Tara (la "haute capitale" de l'Irlande) comme trophée, mais le triomphe des vainqueurs fut de courte durée. Le héros avait conclu avec son vieil ami Conall Cernach (celui des "premières armes"), lui-même " chien " (cf la Lune) un pacte par lequel le premier des deux à être tué serait vengé par l'autre sans délai. Averti du malheur arrivé au Chien de Culann, Conall se lance immédiatement à la poursuite des meurtriers, tue Lugaid et reprend la tête de son ami, qu'il rapporte à sa femme légitime, la douce Emer, qui meurt à son tour en embrassant les lèvres de son mari. Conall organise alors les funérailles du couple et fait élever au dessus de leur tombe, un tertre surmonté d'une pierre gravée d'ogams sacrés (Thierry Luginbühl, Le chien de Culan).

Le saint du jour

Sainte Clothra était une vierge, fille de Conall, de Inis-duine.

Mais il existe une Clothra, sœur de Medb, qui fut celle qui porta dans son ventre Lugaid, le meurtrier de Cuchulainn.

Ogham : if

L'if est l'arbre traditionnel associé à la Mort. Les anciens Celtes et une partie des Germains l'associaient à la mort. Jules César rapporte dans De bello gallico que le chef éburon Catuvolcos se donna la mort en ingérant de l'if. Sa longévité (il peut dépasser 2000 ans) et son caractère sempervirens dans des régions tempérées où les conifères étaient rares, peuvent expliquer pourquoi cet arbre est lié à l'immortalité (fr.wikipedia.org - If).