Partie IX - Synthèse   Chapitre LXIII - L’étoile hermétique   Nicolas Flamel   

Nicolas Flamel

Jusqu'à la fin du XVème siècle les écrivains ne firent avec les libraires qu'une seule et même corporation. Ils appartenaient au corps de l'université, dont les chefs exerçaient sur eux une juridiction toute spéciale; ils payaient la taxe universitaire et étaient obligés de prêter serment entre les mains du recteur le prévôt de Paris présidait à leur établissement et surveillait leur conduite. Les écrivains faisaient, en quelques circonstances, profession de foi; non-seulement ils transcrivaient les manuscrits, mais les actes de différente nature leur étaient confiés. Dès le XIVème siècle ils joignaient à leur industrie l'enseignement public de leur art à tous ceux qui en voulaient profiter. Dès le XIVème siècle, plusieurs écrivains jurés avaient obtenu de l'université la permission de quitter son enceinte et s'étaient établis dans le quartier populeux situé au delà du grand pont, pour y enseigner l'écriture et y rédiger les lettres et actes particuliers.

L'état de Nicolas Flamel était très lucratif à l'époque où il l'exerçait, l'imprimerie n'avait pas encore été inventée, et il devait être facile pour un homme intelligent et qui s'y connaissait, de faire une fortune sur les vieilles chartes et les vieux manuscrits qu'il pouvait se procurer; il n'est donc pas surprenant que Nicolas Flamel soit parvenu à une assez grande aisance grâce aussi aux nombreuses leçons qu'il donnait il avait même chez lui des élèves pensionnaires auxquels il apprenait à écrire. Il avait beaucoup de vanité et employait sa fortune à édifier des monuments. Il fit faire deux des arcades du charnier des Innocents, fit construire au même lieu un tombeau pour sa femme, éleva le petit portail de Saint-Jacques-la-Boucherie, celui de Sainte-Geneviève-des-Ardents et celui de la chapelle Saint-Gervais ; voilà à peu près à quoi se bornent ses constructions si vantées. Nicolas Flamel, logeait les ouvriers à prix réduit, et avait imaginé pour cela une double et très ingénieuse combinaison; Guillebert de Metz dit de lui " Flamel l'aisné, escripvain qui faisoit tant d'aumosnes et hospitalitez, fist pluseurs maisons ou gens de mestiers demouroient en bas, et du loyer qu'ilz paioient estoient soutenus poures laboureurs (ouvriers) en haut a. Le charitable propriétaire établissait donc une sorte de compensation entre les " louages " du rez-de-chaussée, c'est-à-dire les boutiques, et ceux des logements supérieurs qu'il avait divisés en chambres et petits logements. Les bénéfices réalisés sur les commerçants et chefs d'ateliers lui permettaient de dégrever d'autant les petits journaliers qui n'avaient que leur salaire. C'était là sa première combinaison; voici la seconde le loyer très réduit auquel il taxait ses locataires ouvriers, était payable moitié en argent, moitié en prières, ainsi que la témoigne l'inscription qu'on lisait encore, il y a peu d'années, au-dessous de la frise sculptée de l'une de ses maisons sise rue de Montmorency - lieu où, disent les historiens du temps, il y avait grants punaisies de boes , et qu'il agrandit par des acquisitions subséquentes -, n° 51 " Nous hômes et fèmes laboureurs du porche de ceste maison somes tenuz, chacun en droit soy, dire tous tes jours une patrenostre et ung ave maria. Amen. "

Nicolas Flamel, écrivain libraire juré en l'université de Paris, est un des hommes sur le compte desquels s'est le plus exercée la crédulité publique. On ne connaît ni la date ni le lieu de sa naissance ; car il n'est pas certain qu'il fût natif de Pontoise. On ne peut citer de lui que les actions relatives à son état, des acquisitions de maisons et de rentes, des procès, des fondations d'œuvres pics, son testament et sa mort.

Pontoise est aussi le nom d'une ville engloutie près de Saint-Brévin (Loire-Atlantique) qui doit son nom à Bregwin (Brégouin ou Breguinus), archevêque de Cantorbery au VIIIème siècle. Il est fêté le 24 août, veille du 25 dont verra l'importance plus bas. La cité maritime comporte 9 sites mégalithiques.

Dans son roman qu'il appelle Histoire du XIVème siècle, M. Amédée de Bast a suivi sur Nicolas Flamel la version de l'auteur du Comte de Cabalis, lequel s'était appuyé sur celle de Jacques Gohorry, qui inventa ou propagea que sa fortune venait d'un livre que la Providence avait fait tomber entre ses mains et qu'il acheta deux florins en 1357 (date fausse, car à cette époque Flamel n'était point marié, et en ce récit il est question des sollicitudes de sa femme) ; ce livre très vieux, avait selon Jacques Gohorry trois fois sept feuillets, on y lisait en tête : Habraham, juif, prince, prêtre, levite, astrologue et philosophe, à la nation des juifs que l'ire de Dieu a dispersée dans les Gaules, salut. Enrichi de figures peintes, il n'y avait pas jusqu'au coin farcie qui ne fût chargé de caractères mystérieux. Il ajoute que Flamel après avoir commenté ce livre vingt-une années, puis encore trois années, finit par trouver le secret de faire de l'or.

En 1612, Pierre Arnauld de la Chevalerie, gentilhomme poitevin, renouvela la fable de Flamel et publia l'explication des figures hiéroglyphiques de Nicolas Flamel, ainsi qu'il les a mises en la quatrième arche au il a bastie au cimetière des Innocens, à Paris. On peut juger ce livre, car il s'en trouve des copies dans les cabinets des curieux : il a pour objet la transmutation métallique. Possesseur d'un si rare trésor, Flamel se mit à l'étudier sans relâche ; mais ce fut vainement, car il n'est pas plus intelligible que les autres écrits des philosophes. Il passa vingt-un ans dans une application continuelle, dans les prières, dans les larmes, dans des travaux infructueux ; ce qui ne peut guère s'accorder avec les devoir de son étal et les détails contentieux dont on le voit sans cesse occupé. Il est bon d'observer d'ailleurs que ce nombre vingt-un est mystérieux ; c'est aussi celui des feuillets du livre. Au bout de ce temps, désespérant de parvenir sans secours à l'intelligence des hiéroglyphes d'Abraham, il entreprend un pèlerinage à Compostelle, pensant y trouver quelque juif plus savant que lui. Or dom Pernety vous apprendra ce que, en langage hermétique, on entend par un voyage. Son vœu accompli, il rencontre dans la ville de Léon un médecin juif nommé maître Canches, auquel il s'ouvre sur le sujet de ses peines. D'après les détails qu'il lui donne verbalement, le médecin explique plusieurs emblèmes ; mais il fallait voir le livre, et Flamel n'avait osé le confier aux hasards pèlerinage. Les deux nouveaux amis résolurent donc de revenir ensemble à Paris, où Flamel allait voir mettre un terme à ses anxiétés. Vain espoir ! A Orléans, le médecin tombe malade, et meurt (figure allégorique de la dissolution de la matière). L'écrivain, inconsolable, rentre dans ses foyers. Il travaille encore trois ans inutilement (autre nombre symbolique ; second tour de roue). Enfin, le lundi 17 janvier 1382, environ midi, par l'intercession de la benoîte vierge Marie, il fait la projection sur demi-livre de mercure, qui est converti en pur argent, meilleur que celai de la minière. Il n'avait donc encore que l'œuvre au blanc ; mais, le 25 avril suivant, il l'eût au rouge. Il le répéta depuis une seule fois, car il ne fit en tout que trois projections. Ici nous devons avertir que, si l'on consulte l'Art de vérifier les dates, on y trouvera que le 17 janvier 1382 fut un vendredi et non un lundi, et la dissemblance est trop grande, soit en français, soit en latin, pour qu'on puisse attribuer l'erreur aux copistes ; mais il est évident que l'œuvre sur la lune devait être fait un lundi, Voilà à quoi personne n'avait encore pensé, et par où nous achèverons de prouver ici pour la première fois que toute cette légende, dont la fausseté n'était plus guère contestée, est symbolique comme la plupart des écrits des philosophes, et présente elle-même une allégorie de l'œuvre hermétique. Du temps de Flamel, et encore près de deux siècles après lui, on ne commençait l'année qu'à Pâques. La première projection est datée du 17 de Janvier 1382, parce que cette année 1382 continuait encore, comme elle devait continuer jusqu'à Pâques, où devait commencer l'année 1383. En cela la date est bonne, et on se reconnaît. Mais il n'en est pas de même de la date de la seconde projection. La fête de Pâques, qui, cette année, échoit le 6 Avril étant passée ; au 25 d'Avril, jour fixé pour la seconde projection, on comptait depuis dix-neuf jours 1383. Cette seconde projection ne s'est donc pas faite dans la même année, comme l'Auteur du traité le fait dire à Flamel.

Finalement je trouvai ce que je désirais. La première fois que je fis la projection, ce fut sur du mercure, dont j'en convertis demi-livre ou environ en pur argent meilleur que celui de la Minière... Ce fut le 17 de Janvier un lundi environ midi en ma maison, présente Pernelle seule. L'an de la restitution de l'humain lignage 1382. En présence de Pernelle seule, dit encore le mari, en la même maison le vingt-cinquième jour d'Avril suivant de la même année, sur les cinq heures du soir... je transmuai véritablement en quasi autant de pur or meilleur... que l'or commun, une semblable quantité de mercure.

Ce n'était pas assez de faire de Flamel un adepte, il fallait encore le signaler comme auteur. En 1561, cent quarante trois ans après sa mort, Jacques Gohorry, dit le Parisien, que l'on peut regarder comme l'inventeur, on du moins le promulgateur de cette fable, publia, in 8°, sous le titre de Transformation métallique, trois anciens Traités en rhythme française, savoir : la Fontaine des amoureux de science, par Jean de La Fontaine, de Valencienne; les Remontrances de Nature à l'Alchymiste errant, avec la réponse, par Jean de Meung, et le Sommaire philosophique, qu'il attribue à notre écrivain. Lenglet a mal énoncé ce recueil dans sa Bibliothèque. Dans une espèce de préface mise au Sommaire, Gohorry débite à peu près ce qu'on a dit ci-dessus. Ce Sommaire, nommé aussi le Roman de Flamel et composé de six cent cinquante-six vers, a été réimprimé avec les mêmes pièces, Lyon, 1582, 1618, in-16, et il est rare de toutes les éditions. Il se trouve encore au tome II de la Bibliothèque des philosophes de Salmon et de Mangin, dans l'édition du Roman de la Rose donnée par Lenglet, et, en latin, dans le Manget et le Muséum hermeticum de 1677. En 1612, Pierre Arnauld, sieur de la Chevalerie, gentilhomme poitevin , renouvela la fable de Flamel, qu'avait accréditée Roch le Baillif, et publia, avec deux traités d'Artephius et de Synesius, traduits en français, les Figures hiéroglyphiques de Nicolas Flamel, ainsi qu'il les a mises en la quatrième arche qu'il a bastie au cimetière des Innocents à Paris, avec l'explication d'icelles par icelui. Ce recueil, intitulé Trois traitez de la philosophie naturelle, est in-4°. Il a été réimprimé, même format, en 1652 et 1682, et se trouve dans la Bibliothèque de Salmon. On attribue encore à Flamel : I. Le Désir désiré, ou Trésor de philosophie, autrement le Livre des six paroles, qui se trouve avec le Traité du soufre, du cosmopolite, et L'OEuvre royale de Charles VI, Paris, 1618, 1629, in-8". ; et dans la Bibliothèque de Maugin. II. Le grand esclaircissement de la pierre philosophale pour la transmutation de tous métaux, Paris, 1618, in-8. ; Paris, Lamy, 1782, in- 12. Ce n'est qu'un extrait de l'Elucidarium chymicum de Christofle de Paris. Dans la réimpression, servant de supplément à In Bibliothèque des philosophes chimiques, est annoncée une nouvelle Vie de Flamel, qui n'a point été publiée. L'éditeur promet également un ouvrage intitulé, La Joie parfaicte de moi Nicolas Flamel, et de Pernelle ma femme, qui n'a point paru, et l'on peut aisément s'en consoler. III. la Musique chimique, opuscule très rare. IV. Annolaia ex N. Flamello, au t. 1er. du Theatrum chymicum. V. Commentatio in Dionysii Zacharii opusculo cliemico, an 3°. vol. de la BM. de Mauget. Ce commentaire est évidemment supposé, puisque Zachaire est postérieur à Flamel. VI. La vraie pratique de la noble science d'alquemie ou les laveures ; manuscrit que les dévots à Flamel regardent eux- mêmes comme douteux. VII. Quaedam hieroglyphica et carmina quae invariisLuteliœ lapidibus oïl m videbantur, etc., manuscrit cité par Borel, et qu'il dit être différent du livre publié par La Chevalerie. VIII. Dom Pernety, dans les observations qu'il a publiées sur l'histoire de Flamel, parle d'un psautier manuscrit, daté de 1441 sur les marges duquel était un Commentaire philosophique de la façon de notre adepte. IX. Enfin, comme si les livres précités n'étaient pas assez obscurs par eux-mêmes, un certain Denis Monnier, se qualifiant de chevalier de l'ordre du Christ, a rais en chiffres en douze clefs l'alchymie de Flamel. Cet utile travail est manuscrit.

Flamel épousa, vers 1368, une veuve nommée Pernelle ou Pérette, qui lui apporta quelque bien. Nous avons dit qu'il était peu délicat en affaires. A mesure qu'il gagnait de l'argent, il achetait de petites rentes sur des maisons, et préférait celles dont le recouvrement était difficile. Alors il faisait mettre l'immeuble aux criées, et trouvait moyen de se le faire adjuger à bas prix. Il édifia deux arcades du charnier des Innocents, fit construire au même lieu un tombeau pour sa femme, éleva le petit portail de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, celui de Sainte-Geneviève-des-Ardents, celui de la chapelle Saint-Gervais. Voilà à peu près à quoi se bornent ces constructions si vantées. Pernelle mourut le 11 septembre 1397. Les deux époux s'étaient fait un don mutuel, que Pernelle avait annulé par son testament, puis rétabli par un codicille. L'abbé Villain, par le relevé le plus exact des biens des deux conjoints, a montré qu'à la mort de Pernelle, ils formaient un capital de 5300 livres tournois […] Ce revenu, sans doute, est considérable ; mais il n'excède pas néanmoins ce qu'a pu amasser, dans un état très lucratif, un homme économe et laborieux. […] En lisant son testament, en se rappelant ses diverses fondations, on se convaincra qu'il eut toute sa vie beaucoup plus d'ostentation que de véritable piété. […] A la mort de sa femme, il fut imposé à 100 liv. de droits envers le roi, et l'on a prétendu que, lorsque les malheurs de Charles VI forcèrent le gouvernement à faire contribuer les citoyens les plus opulents, Cramoisy, maître des requêtes, vint rendre visite à l'écrivain, dans l'intention d'obtenir de lui une somme considérable. Les biens de Flamel une fois multipliés dans l'opinion, on voulut en découvrir la source. Les uns ont dit qu'il les tenait des juifs, qui, chassés de la France, l'avaient chargé du recouvrement de leurs créances. […] L'auteur du Comte de Gabalis émet, ironiquement ou sérieusement, une assez bizarre opinion. Il admet l'acquisition des figures d'Abraham, juif ; mais ce livre, suivant lui, n'était qu'un indice emblématique des divers lieux où les juifs, expulsés du royaume, avaient enfoui leurs trésors, et ce fut le rabbi Nazard qui lui eu donna l'interprétation. Au reste, Villars connaissait mal Flamel, puisqu'il en fit un chirurgien, et qu'il le fit voyager à Rome et à Naples. […] L'abbé Villain a publié à Paris, 1761, in-12 : Histoire critique de Nicolas Flamel et de Pernelle sa femme. Ce livre est comme la suite d'un autre que l'on doit y joindre, puisqu'il y est aussi question de Flamel : Essai d'une Histoire de la Paroisse de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, Paris, 1758, in-12. Dom Pernety, toujours ami du merveilleux, fit sur l'Histoire de Flamel quelques observations dans l'année Littéraire. L'abbé Villain y répondit par : Lettre à M***., sur celle que dom Pernety a fait insérer dans une des feuilles de M. Fréron, contre l'Hist. crit. de N. Flamel, Paris, 1762, in-12.

Les détails qu'on va lire, et que nous ne garantissons pas, sont extraits de l'ouvrage de l'abbé de Villars (1635-1673) - né à Bouriège dans le manoir du Villard, mort assassiné sur le chemin de Paris à Lyon - intitulé le Comte de Gabalis ; Amsterdam , 1700, in-12. Cette édition, qui a des figures dans le texte, doit être préférée à celle de 1742, en 2 vol. in-12, et dans laquelle on a retouche le style de l'auteur et fait à son livre des suppressions considérables. Ce n'est plus l'ouvrage de l'abbé de Villars; le remanieur n'en a pour ainsi dire, conservé que le fonds. " Le livre des indications.de Nicolas Flamel contenait plus de vingt trésors dans la seule ville de Lyon, qui ont été ou qui seront trouvés par ceux à qui la providence les a destinés. Il y en avait un, entre autres, qui devait être bien considérable, parce qu'il était marqué dans le principal quartier où les Juifs faisaient leur résidence, dans une maison qui a été nommée depuis sa découverte l'Hôtel de Gadagne. La figure hiéroglyphique sous laquelle ce trésor était indiqué, représentait un homme armé qui se sauvait de ses ennemis, à la nage. On m'a dit au sujet de ce trésor que Louis XIII, d'illustre mémoire, passant par Lyon, dans le voyage qu'il fit en Provence avec son premier ministre, le cardinal de Richelieu, fut régalé magnifiquement par celui qui l'avait trouvé, et ce monarque surpris de la dépense excessive que faisait cet homme privé, lui demanda à quoi il avait pu gagner tant de bien : Sire, lui répondit-il, ça été en achetant le blé bien cher, et en le donnant à bon marché. " Puis expliquant au roi celte énigme, il lui déclara qu'ayant trouvé un trésor d'une somme immense, et prévoyant, par la mauvaise saison que les blés deviendraient rares par la stérilité de la terre, il s'était vu en état d'en acheter pour plus d'un million, à 50 sous le bichet, dans le temps qu'il ne se vendait pourtant que 40, et que, l'ayant fait serrer dans de bons greniers jusqu'au temps de la disette , il l'avait donné au peuple à sept francs, lorsqu'on le vendait partout huit francs ; que du reste, il pouvait offrir à sa Majesté 200 mille écus, sans incommoder sa famille. Le roi fut reconnaissant de sa générosité par quelques marques d'honneur dont il gratifia la postérité...

Au sujet de ces trésors enfouis, un Lyonnais distingué, M. Breghot du Lut, a renfermé dans ses Mélanges des faits qui, s'ils ne sont pas très-exacts, méritent du moins d'être rapportés. On s'est demandé souvent quelle a été la cause des immenses richesses de Nicolas Flamel ; cette cause, la voici : Flamel se trouvait à Naples lorsque le hasard fit tomber entre ses mains un livre hébraïque surchargé de figures hiéroglyphiques ; surpris de ces caractères mystérieux, il porta cet ouvrage chez l'apothicaire Rabbi Nazard, fameux cabaliste, afin d'obtenir quelques éclaircissements. Il résultait des explications données par Nazard que chacune de ces figures indiquait un trésor caché dans quelque maison des principaux quartiers des villes de France. Suivant un inventaire général de ces richesses déposées par les Juifs, sous le règne de Philippe-le-Bel, plusieurs des maisons indiquées se trouvaient à Paris, où Flamel vint puiser à pleines mains l'or, l'argent, les diamants et les bijoux ; plusieurs autres, détaillées dans le comte de Gabalis, se trouvaient à Lyon ; quelques-unes enfin se trouvaient à Toulouse, Bordeaux, La Rochelle et Rouen ; mais notre ville était la plus favorisée, attendu que le voisinage d'Avignon, où les Juifs avaient toujours été tolérés, conduisait à Lyon plus que partout ailleurs les enfants de ce peuple (Nouvelle bibliothèque des romans, Volume 2, 1834, Encyclopédie du dix-neuvième siècle, Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, 1856, Etienne F. Villain, Histoire critique de Nicolas Flamel et de Pernelle sa femme, 1761, Revue du Lyonnaise, Volume 7, 1838, E.-O. Lami et A. Tharel, Dictionnaire encyclopédique et biographique de l'industrie et des arts industriels).

Les Dossiers secrets d'Henri Lobineau (aussi appelés le Dossier Lobineau ou les Dossiers secrets) sont une série de documents, élaborés par Pierre Plantard et Philippe de Chérisey puis déposés entre 1964 et 1967 à la Bibliothèque nationale de France sous la forme d'un don anonyme. Ils sont enregistrés sous la côte 4° LM1 249 et sont datés de 1975 dans le fichier central. Parmi ces dossiers, un manuscrit datant de 1956 affirme l'existence d'une société secrète, le Prieuré de Sion, et relate son histoire depuis sa prétendue fondation en 1099 par Godefroy de Bouillon. On y trouve aussi la liste des grands maîtres qui se seraient succédé à la tête de l'organisation depuis le XIIème siècle, parmi lesquels figurent Léonard de Vinci, Isaac Newton, Victor Hugo, Claude Debussy, Jean Cocteau (Maisons-Laffitte, 1889 - Milly-la-Forêt, 1963).

Flamel trouve une place dans la longue succession des grands maîtres du Prieuré de Sion, entre 1398 et 1418, dans les Dossiers secrets d'Henri Lobineau (fr.wikipedia.org - Nicolas Flamel, fr.wikipedia.org - Dossiers secrets d'HenriLobineau).

Il y a un point sur lequel l'abbé Villain a glissé, c'est sur la question du Livre d'Abraham Juif. Redoutant de trouver la vérité et de détruire ainsi sa propre sa propre thèse, il ne s'est livré de ce côté à aucune investigation. […] Dans Borel nous lisons ceci à propos du manuscrit d'Abraham. " Mais j'ay pourtant ouï assurer à un gentilhomme de Rouergue, appelé De Cabrières, se tenant en son château de Cabrières, près de Millau, où je fus exprès pour voir ce manuscrit, qu'il avait vu l'original de ce livre, que feu M. le cardinal de Richelieu avait recouvré peu de temps avant sa mort, et qu'un grand seigneur de familier avec ceux qui manièrent ses papiers, l'avait emporté de son cabinet. Plusieurs copies avaient été faites du Livre d'Abraham le Juif et c'est une de ses copies qui se serait trouvé à Cabrières Albert Poisson, Nicolas Flamel: sa vie - ses fondations - ses œuvres).

Le château de Cabrières, implanté sur un rocher, se situe sur la rive gauche du Lumensonesque à 4km au nord-ouest de Compeyre dominant la route nationale 9 de Millau à Sévérac-le-Château. Il a pu être primitivement un "château de route" éclipsé par celui de Compeyre qui devient beaucoup important entre le XIIème et la fin des guerres de religion en Rouergue, ne devenant alors entre les mains d'Amfor de Cabrières qu'un simple château "de vanité". Le Roi de France lui même ne lui reconnaît aucune utilité d'ordre militaire ou stratégique, il en néglige même le fief puisque en 1341, Amfor de Cabrières le tient en "censive" de ce monarque. Il est composé d'un corps de logis rectangulaire du XIIème siècle, encadré de deux tours et d'un donjon carré qui sont principalement du XVème siècle. On trouve sa trace dés 1070, puis en 1260 par Ricard, damoiseau qui affirmait le détenir du compte Alphonse de Poitiers. Ensuite en 1431, où une garnison sous les ordres du seigneur de Loupiac et du comte d'Armagnac est mise en place pour chasser les routiers. Il passera dans la propriété de plusieurs familles : Montvallat, Jory, Calmont, Foucras, Barthélémy, Cahuzac, Carbon, Buscarlet pour devenir la propriété d'Emma Calvé (genealogie-rouergue.org - Compeyre, www.compeyre.com - Cabrière).

Le sceau de Salomon

Le carré magique de 9 est le carré de la Lune associé à l'argent, celui de 6 est le carré du Soleil associé à l'or. Le 17 janvier, jour de la transmutation argentine de Flamel appartient à l'ordre calendaire de 9 tandis que le 25 avril, jour de la transmutation aurine, appartient à celui de 6. D'autant plus que selon les Figures hiéroglyphiques attribuées à Flamel, ce 17 janvier 1382 aurait été un lundi, jour de la lune, alors qu'officiellement c'était un Vendredi. Le mensonge est révélateur.

Le 17 janvier fait partie d'une série de 9 dates distribuées également autour de l'année. On en déduit que le 25 avril compte parmi 6 dates formant hexagone dont les 5 autres sont : 25 juin, fête du roi breton saint Salomon qui doit son nom au roi d'Israël ; 25 août que l'on a déjà rencontré ; 25 octobre (Saint Crépin entre autres) ; 25 décembre ; 24 février (Saint Mathias, apôtre).

Salomon donne son nom à un sceau hermétique hexagonal, ce qui parfait la démonstration.

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