Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Mimeure   

Mimeure

La commune de Mimeure est située dans le bassin de l’Arroux, elle est traversée par la rivière la Solonge. Son église paroissiale Saint-Pierre et Saint-Paul date du XIIIème siècle, son chevet est plat, elle se trouve dans l'enclos du cimetière. Son clocher flèche placé au dessus du porche est de base carrée, il est couvert en ardoise. Ses chapelles latérales datent du XVe siècle et forment le transept. Sa nef elle date du XVIème siècle (www.petit-patrimoine.com - Mimeure).

Mimeure était du bailliage d'Arnay-le-Duc, et fut érigé en marquisat en faveur de Jacques-Louis Valon, mestre de camp, & sous lieutenant des gendarmes Anglois, et ensuite lieutenant général des armées du roi, par lettres patentes du mois d'Avril 1697, enregistrées au parlement de Dijon en novembre. Cette famille a produit plusieurs conseillers au parlement de Bourgogne, deux chevaliers de Malte, & des capitaines aux gardes ; elle est éteinte depuis peu d'années en la personne de Marc-Antoine Valon, marquis de Montmain, qui avoit épousé Magdelene Fouquet de Belle-Isle, sœur du maréchal duc de Belle-Isle, de laquelle le marquis de Montmain n'a point eu d'enfants. Jacques-Louis Valon, marquis de Mimeure, avoit épousé une d'Achy Carvoisin, dont il n'en a point aussi eu d'enfants. La terre de Mimeure a passé à Richard Fyot de Vaugimois, son neveu (François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois, Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, 1757).

Le nom de Valon est connu depuis Regnier Valon, seigneur de Capelle et gouverneur d'Arleux en Flandres, qui mourut en 1296, et laissa, d'Alix de Rocourt, une nombreuse postérité ; elle suivit la profession des armes jusqu'à la fin du quinzième siècle; et depuis, ayant pris le parti de la robe, elle donna un grand nombre d'officiers distingués au parj lement de Bourgogne, et plusieurs chevaliers à l'ordre de Malte. Quelques-uns des cadets qui, dans la suite, reprirent le métier de la guerre, y servirent avec distinction ; entre autres, le chevalier Valon, commandant le bataillon de Malte, au siège de Valence, en 1656; et Jacques Valon de Saint-Seine, capitaine au régiment des gardes f'rançoises, tué à la bataille de Sénef. Leurs services sont rapportés, avec éloge, dans les lettres d'érection en marquisat de la terre de Mimeure, située en Bourgogne, et possédée en f'rancaleu noble dans la famille, depuis Nicolas Valon, seigneur de Barain, conseiller au parlement de Dijon, en 1554, et quia passé à M. Claude Fyot de Mimeure, petit-neveu du marquis de Mimeure, objet de cet article. » (Jean-François Bastien, Oeuvres philosophiques, historiques et littéraires, Volume 9, 1805).

Madeleine de Carvoisin d'Achi, femme du marquis de Mimeure Jacques Louis Valon, maréchal-de-camp et membre de l'Académie française, tenait salon à Paris, rue des Saints- Pères, qui était fréquenté par les poètes et la belle compagnie. Voltaire, dans sa jeunesse, était là comme chez lui. Mimeure se prononce Mimüre.

Le charmant hôtel de l'ancienne rue Madeleine à Dijon est resté, pendant six générations, aux mains des Fyot de Mimeure. Claude Philibert Casimir Fyot de Mimeure (1763-1849) fut un homme de lettres et marquis français, conseiller au Parlement de Bourgogne (fr.wikipedia.org - Claude Fyot de Mimeure).

Le saint du 15 octobre

A l'écart de Mimeure, à l'ouest, à moins de 1 km du village, existe sur une colline, au milieu des prés, la chapelle dite de Contaut (ou Contault) du XVème siècle, placée sous le vocable de la Conception de Notre-Dame, avec pour patron secondaire saint Philibert. Cette chapelle fut établie par Mongin Contaut, seigneur de Mimeure et président en la Chambre des comptes de Dijon pour servir de lieu de sépulture pour lui et sa famille. Il y fut inhumé le 18 juillet 1534 auprès de Bernarde des Barres, son épouse, devant l'autel. La terre de Mimeure, de franc-alleu noble, appartenait au début du XVème siècle à Jean de Thoisy, évêque d'Auxerre, chancelier de Bourgogne en 1429, puis vers 1450 à Geoffroy de Thoisy, chambellan du duc et gouverneur de ses vaisseaux. Claudine de Thoisy vendit en 1460 à Mongin Contaut dont le père venait d'être anobli. Ses descendants vendirent en 1544 à Pierre Colard, conseiller au Parlement qui fut pendant les quarante-quatre années où il exerça sa charge un modèle de vertu, de science, de fermeté pour ses concitoyens. Choisi par les élus pour prévenir la disette en 1573, il empêcha l'enlèvement du grain en s'opposant avec force à Léonor Chabot, lieutenant du roi, qui en favorisait le transport, et en arrêtant les bateaux qui se rendaient à Lyon. A sa mort en 1612, il fut inhumé dans l'église Saint-Etienne de Dijon. Catherine Colard, sa fille, épousa Jean Comeau; leur fille, Marie, porta en 1582 la terre de Mimeure à Jacques Valon, conseiller au Parlement. Les descendants Valon la conservèrent jusqu'en 1719. Ce fut Anne-Philippe Valon qui, par son mariage, porta cette terre au président Fyot de Vaugimois. Peu avant la Révolution, elle appartenait à Claude Fyot. Selon l'abbé Wandin, curé de Mimeure de 1933 à 1973 d'où une bonne partie de ces notes (communiquées par la propriétaire de la chapelle et une personne alliée) est extraite, la chapelle Contaut avoisine 14 m de long et 7 m de large; les murs ont une épaisseur moyenne de 0,80 m. A l'intérieur, la voûte en plein cintre était faite de briques, son élévation à la clef au-dessus du sol atteignait 6,80 m. La voûte se divisait en trois travées par des nervures à gorges maintenues extérieurement par huit contreforts et reposant sur des demi-colonnes cylindriques de 0,40 m de diamètre, en pierre de taille, sans chapiteau ni corniche. Les deux fenêtres latérales situées au nord atteignent 2,40 x 1,80 m. Toutes ces fenêtres sont ogivales sans meneau. La porte principale cintrée à trois cintres en anse de panier paraissait ornée d'un boudin en simple bordure. Le clocher en bois fut détruit en 1790. Il ressemblait à celui de Mimeure, tout en étant plus petit et sa flèche moins élevée. Lors de sa démolition, la cloche fut transportée à Mimeure et placée au clocher de cette église. Il en fut de même de la statue de saint Philibert, patron secondaire, qui a été placée dans l'église de Mimeure (Bernard Viry, Chapelles rurales de Côte-d'Or, 2005).

La statue en calcaire peint (polychrome) de 138 cm de haut du XVème siècle de saint Philibert est dans l’église paroisssiale.

L'auteur de la vie de S. Philibert lui attribue un génie profond, un grand talent pour annoncer la parole de Dieu, un heureux mélange de douceur et de fermeté, une tendre compassion pour les pauvres, les affligés et les captifs. Souvent il envoyait des religieux en pays étranger, dans l'unique but de racheter des esclaves. Chaste, sobre et pieux, il exécutait le premier ce qu'il commandait à ses frères. II avait toujours Jésus-Christ à la bouche, le Saint-Esprit dans le cœur, évitant le mensonge comme un poison mortel. Dès qu'il se mettait en prières, il fondait en larmes, et ne prenait jamais sa nourriture qu'après l'avoir arrosée de ses pleurs. Selon l'esprit de S. Benoît, s'il achetait quelque chose pour les religieux, il voulait qu'on le pavât toujours un peu plus cher que les séculiers. Au don de prophétie il joignait celui des miracles. Il en fit un grand nombre de son vivant. Ceux qui furent opérés sur son tombeau autorisèrent le culte public que l'on rendit à sa mémoire peu de temps après sa mort. Il mourut à Nermoutiers le 20 août 684. Son nom se trouve dans les Martyrologes de Vandclbert, d'Adon de Vienne et d'Usuard. Mais il était déjà honoré dans le VIIIème siècle, comme le prouve ce distique d'Alcuin :

Hane patcr egregius aram Filibertus habebit.

Plurima construxit qui loca sancla Deo. (Epigr. 13b.)

Le corps de S. Philibert demeura inhumé à Nermoutiers jusqu'à l'an 836. Les religieux de ce monastère furent alors obligés par les incursions des Normands, de se retirer en terre ferme, dans leur prieuré de GrandLieu. Les Normands étant entrés en France, ces religieux furent contraints de chercher un autre asile à Cunaud en Anjou, où ils apportèrent le corps de leur saint abbé, vers l'an 857. Delà, ils le transportèrent à Messay en Poitou, en 862, puis à St- Pourçain en Auvergne, vers la fin de l'an 871. Enfin, cette communauté si longtemps errante vint se fixer à Tournus, sous la conduite de l'abbé Geilon, l'an 875. Un monastère qui existait dans cette ville, sous l'invocation de S. Valérien, leur fut cédé.

Vers la fin du Xe siècle, Gilbert, comte de Châlon, ayant voulu de sa propre autorité donner l'abbaye de Tournus à un religieux qu'il favorisait, ceux de Nermoutiers retournèrent à St- Pourçain, emportant avec eux le corps de S. Philibert et les autres reliques dont ils avaient enrichi le monastère de Tournus. Ils n'en revinrent qu'an bout de trois ans, sur l'invitation des évêques de la province, et quand on eut chassé l'abbé intrus.

Depuis cette époque, la célèbre abbaye a toujours conservé le précieux dépôt des reliques de S. Philibert. Elles ont échappé à tous les dangers des guerres et des révolutions. Lorsqu'en 1562 les huguenots dévastèrent l'abbaye de Tournus, ils découvrirent malheureusement le lieu où l'on avait caché les châsses de S. Valérien, de S. Vital, et de quelques autres saints. Mais le corps de S. Philibert échappa à leur fureur. Sauvé aussi pendant la révolution de 1793, il est encore aujourd'hui honoré dans la première église de Tournus. Le 20 août 1841, Mgr l'évêque d'Autun a placé les reliques de notre saint dans un nouveau reliquaire, en présence d'un nombreux concours de prêtres et de fidèles. En vérifiant les ossements de S. Philibert, on a constaté l'absence de quelques uns; mais on sait ce qu'ils sont devenus. Un acte en parchemin, trouvé dans l'ancienne châsse de cuivre, atteste que le 19 mai 1493, à la prière de Jacques d'Amboise, abbé de Cluny et de Jumiège, l'on ouvrit la châsse de S. Philibert, et que l'on en tira quelques reliques pour les envoyer à Jumiège. Dans le XVIIème siècle, on fit le même présent à d'autres grands personnages.

Outre la féte principale de S. Philibert, que l'on célèbre aujourd'hui, on en célébrait d'autres à l'abbaye de Tournus, à l'occasion de ses diverses translations, le 14 février, le 1 juin, et le 15 octobre. Il y en avait une quatrième le 22 mai à Charlieu, diocèse de Mâcon ; mais elle était propre à cette église.

On peut lire dans les preuves de l'histoire de Tournus le récit des nombreux miracles opérés par S. Philibert pendant sa vie et après sa mort. Ermentaire nous a transmis ceux que le saint abbé a opérés dans l'espace de vingt-sept ans, depuis 836 jusqu'en 863. On trouve dans sa Chronique la guerison entière et soudaine de neuf fébricitants, douze aveugles, treize sourds ou muets, quatorze boiteux, et d'un très grand nombre d'estropiés, paralytiques, ou possédés du démon. Ces prodiges paraissent réunir tous les caractères d'authenticité que l'on exige pour constater les faits historiques. Rien n'est plus propre à ranimer notre confiance en ce grand saint, que nous honorons comme l'un des plus puissants protecteurs du diocèse (F. E. Pequegnot, Légendaire d'Autun, ou Vies des saints et autres pieux personnages des diocèses d'Autun, de Chalon et de Mâcon, Volume 2, 1850).

Le Monde ou la Shekhinah

La Shekina et signifie « l'habitation » de Dieu ; on dit encore la « Présence » divine.

Dans la civilisation occidentale, l'habiter renvoie à habitus ; en terre d'Islam l'habiter réfère à ce qui est immobile. En effet, as-sakan, l'habitat a pour radical skn, qui veut dire tout à la fois « calme », « immobile » et « figé ».

L'ougaritique "skn" est connu par les textes littéraires avec le sens de « placer » (comparer hébreu sikkén). Mais on pensera plutôt à un correspondant du qal hébraïque sákan, «demeurer», qui a parfois la nuance de « rester immobile ».

Ce caractère d'immobilité peut être rapporté à la légende des énervés de Jumièges.

C'est à Jumièges, dont le roi Dagobert Ier avait fait concession à Philibert, que vivait ce saint homme, De s'entretenant qu'avec le ciel, lorsqu'un jour sa surprise fut extrême en voyant arrêtée, dans les roseaux du fleuve, une barque richement décorée. Un seul homme debout, montrant du doigt le fond de l'esquif, semblait réclamer sa pitié en faveur de deux jeunes infortunés étendus, privés de mouvement et presque sans vie; or voici leur déplorable histoire : Clovis II, qui régnait alors en France, cédant au pieux désir de visiter les lieux saints, avait confié pendant son absence le soin de ses Etats à Bathilde, son épouse: deux de ses fils, dont les chroniques ne disent point les noms, s'étaient à main armée rebellés contre leur mère. Clovis rappelé à temps, avait dans une bataille vaincu et pris captifs ces enfants ingrats. La reine alors, étouffant le cri de la nature, et sacrifiant l'amour maternel au besoin d'un grand exemple, avait ordonné de brûler, en y appliquant des lames ardentes d'airain, "les jarrets et les bras des deux coupables princes. Puis ces infortunés furent abandonnés à la merci de la Providence et au cours delà Seine, dans une frôle barque où un seul serviteur s'aventura avec eux. A l'aspect des royaux mutilés, saint Philibert fut louché d'une pitié profonde, il obtint du ciel leur guérison subite et miraculeuse, et bientôt Clovis et Bathilde instruits de ce prodige, élevèrent le monastère de Jumiéges, où leurs fils ainsi énervés et devenus moines, passèrent le reste de leurs jours. A leur mort ils furent inhumés dans l'église de Saint-Pierre. Leur séjour était devenu une source de prospérités pour l'abbaye, que Clovis et la reine Bathilde dotèrent avec magnificence. Or c'est vers l'an 654 que les naïves chroniques rapportent cet événement. Il donna lieu, disent-elles, à l'érection du fameux tombeau des Enervés détruit à l'époque de la révolution, dans une des églises de l'abbaye, celle de Saint-Pierre. Ce qui est certain au moins, c'est que Bathilde, principale fondatrice desabbayes de Chelles et de Corbie, le fut également de celle de Jumiéges où, sous saint Aichadre, successeur immédiat de saint Philibert. 900 moines et 1500 frères convers faisaient retentir des louanges du Seigneur les voûtes d'une splendide basilique (Troisième et dernière Encyclopédie théologique, Volume 16, 1856).