Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Lourdes et la Croix des Prophètes   Meurtres à Mantinée   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES LOURDES MEURTRES A MANTINEE

A Mantinée

Sous l'angle étroit de la souillure, le «Jugement de Mantinée» pose problème. Il est peut-être hâtif de formuler les événements ainsi : «il y a eu homicide, donc souillure, et de plus sacrilège, puisque le meurtre a été commis dans un lieu sacré». À vrai dire, le texte ne mentionne aucune souillure et le sacrilège, pas plus que l'homicide, n'entraîne pas de facto une souillure. Néanmoins, deux raisons autorisent tout de même à parler de souillure ou d'un phénomène analogue. D'une part, dans la malédiction infligée aux meurtriers, on retrouve les conséquences de l'agos, cette puissance destructrice et sacrée attachée au meurtre et au parjure, plus complexe sans doute que le miasma, la «souillure» proprement dite. «L'action de l'"agos" et ses effets redoutables suivent souvent le viol d'un asile. Des fugitifs abrités dans un lieu chargé de puissance ont acquis un caractère inviolable que leurs poursuivants ne respectent pas : un "agos" punit cette infraction.» On pourrait croire que Jean Rudhardt a écrit ces lignes pour décrire la situation de Mantinée, du moins telle qu'on l'imagine, étant entendu que les chercheurs sont, dans le cas des événements de Mantinée, condamnés à une reconstitution plus ou moins vraisemblable. L'«asile» est ici celui du sanctuaire de la déesse Aléa, l'«infraction» est l'assassinat dans le téménos d'adversaires politiques et l'«action de l'"agos"» est la malédiction qui est officiellement prononcée. D'autre part, une seconde raison invite à parler de souillure ou d'agos : le parallèle avec l'agos qui poursuit les Alcméonides. En effet, la malédiction qui frappe les meurtriers de Mantinée frappera aussi leurs descendants, de même que l'agos qui touche Mégaclès continue son action de génération en génération, touchant Clisthène et Périclès. La prudence dans l'interprétation demeure cependant de mise, étant donné que l'inscription ne renvoie explicitement à aucune croyance relative à la souillure (Bernard Eck, La Mort rouge Homicide, guerre et souillure en Grèce ancienne, 2021 - books.google.fr).

A Corinthe

A l'invasion des Héraclides Doriens, l'Arcadie fut, avec l'Ægialée, le seul pays du Péloponèse qu'ils ne conquirent pas. Cypsélus, qui régnait alors sur les Arcadiens, transmit sa couronne à ses descendants. Ceux-ci prirent part aux guerres des Messéniens et des Spartiates en faveur des premiers; mais dans la seconde guerre de Messénie, Aristocrate II, traître à ses alliés, fut lapidé par son propre peuple, et la dignité royale abolie (668). Dès ce temps-là, l'Arcadie s'était divisée en autant de petits Etats qu'il s'y trouvait de villes avec leur territoire; mais ces États dépendaient jusqu'à un certain point de Tégée et de Mantinée. La constitution en était démocratique, comme on peut l'attendre d'un peuple pasteur (Emile Lefranc, Histoire ancienne: proprement dite, 1843 - books.google.fr).

Dans une scholie à Théocrite, il est fait mention de l'historien sicilien du IIIe a. C. Hippostratos, FGrH 568 fr. 6, auteur de généalogies siciliennes, qui racontait que les Héraclides révéraient Eurytionè et Kotuttô, les filles d'un certain Timandros ou Timandreus, qui auraient combattu avec eux lors de leur descente dans le Péloponnèse.

Le culte de la déesse thrace Kotutto aurait été importé en Grèce, à Athènes et à Corinthe, par les Héraclides (Laurent Dubois, Inscriptions grecques dialectales de Sicile, Tom 2, 2008 - books.google.fr).

Un Phemandros ou Themandros apparait dans le "jugement de Mantinée". Il s'agit d'une personne dont le statut de coupable ou d'innocent, dans le meurtre d'une jeune fille et de quelques hommes dans le temple d'Athéna Alea à Mantinée, y est en suspens (nonagones.info - Le Cercle et la Croix des Prophètes - Lourdes et la Croix des Prophètes - La Lettre déchiffrée).

COTYS, COTYTTO. 1. Divinité thrace, dont le culte, appelé Cotyttie, ressemblait à celui de la Cybèle phrygienne, et était célébré sur les montagnes par des cortéges bruyants et bachiques. Il paraît que, plus tard, ces cérémonies, comme celles qui étaient usitées dans le culte de Bacchus, donnèrent lieu aux débauches les plus révoltantes. Le culte de Cotys fut introduit, comme celui de Cybèle, en Grèce, notamment à Athènes et à Corinthe, ainsi qu'en Sicile et à Rome. Ceux qui célébraient la fête consacrée à cette divinité étaient appelés Baptisés, parce qu'ils étaient purifiés par la cérémonie du baptême. 2. Fille de Timandre. (Dictionnaire mythologique universel, 1846 - books.google.fr).

Corinthe est une étape importante dans le processus de conquête du Péloponnèse entrepris par les Héraclides et les Doriens, car la cité contrôle l'accès à ce territoire depuis le nord : l'isthme de Corinthe constitue le seul point de passage entre la péninsule et le reste du continent. Eurytionè et Hellotis ne sont pas à proprement présentées dans la scholie 56c, mais la scholie précédente donne à leur propos quelques détails complémentaires, dans une version concurrente qui diffère sur certains points de détail. Elles sont filles d'un certain Timandros de Corinthe, et ont encore pour sœurs Chrysè et Cotyto. Eurytionè n'est pas connue par ailleurs, mais son nom est proche d'«Eurytion», nom propre attesté en Béotie et en Thessalie entre le Ve siècle et le Ier siècle avant notre ère, et à Corinthe même au VIe siècle avant notre ère. Le nom d'Hellotis est plus curieux, d'abord parce qu'il sert d'argument au scholiaste pour expliquer le nom même de la fête des Hellotia, et ensuite parce que ce nom est attesté dans un cadre rituel dans plusieurs endroits du monde grec :

a. À Gortyne en Crète, hellôtís est le nom d'une guirlande tressée de myrte que l'on mène en procession pendant la fête des Hellotia. A cette guirlande sont associés les ossements d'Europe, mère de Minos, que les Gortyniens appellent Hellotis;

b. Un décret attique fait connaître l'existence d'une Athéna Hellotis qu'honorent les citoyens habitant la Tétrapole, qui regroupe les villages de Marathon, de Probalinthos , de Tricorythos et d'Oinoè. La scholie 56a, qui précède notre

Le sujet principal du scholiaste est l'étiologie de la fête des Hellôtia.

La mort d'Hellotis, d'Eurytionè et d'un petit enfant pendant le sac de Corinthe constitue manifestement un scandale, un trouble à l'ordre cosmique, dont la conséquence est une épidémie (loimós). L'apparition d'une maladie soudaine se présente sous une forme double, à la fois comme un dérangement de l'ordre de l'univers et comme le signe d'un dérangement antérieur. En général, la consultation d'un oracle intervient à ce moment du récit pour jouer un triple rôle : énoncer en termes explicites et reconnaître l'épidémie, en mettre en évidence l'origine et indiquer les solutions pour y remédier. Le scholiaste omet cette opération pour en donner le résultat sous une forme condensée : c'est «la déesse», en l'occurrence Athéna, qui fournit directement les informations nécessaires. Les propos de la déesse, ou de l'oracle par lequel elle a pu s'exprimer, permettent de définir deux fautes et d'attribuer à deux auteurs complémentaires la responsabilité de l'épidémie qui frappe Corinthe :

a. La fin de l'épidémie est possible à condition d'apaiser l'âme des jeunes filles et de l'enfant : ce sont les victimes elles-mêmes qui se vengent par-delà la mort, qu'elles délèguent aux dieux le soin de déclencher l'épidémie ou qu'elles en soient directement responsables. Ceci rejoint l'idée courante dans les procédures magiques antiques, que les victimes de mort violente, ceux qui meurent avant l'heure (áoroi) sont particulièrement susceptibles d'intervenir dans le monde des vivants, qu'ils n'ont pas totalement quitté. La mort violente des jeunes filles et de l'enfant est la première des fautes commises par les envahisseurs;

b. Si la mort des deux jeunes filles et de l'enfant sont manifestement un objet de scandale, c'est l'incendie du temple d'Athéna qui motive l'intervention directe de la déesse : la destruction des offrandes adressées à la déesse est pour elle un affront, une atteinte à ses biens. L'épidémie est une manifestation de son courroux personnel. La fondation d'un nouveau sanctuaire d'Athéna est une réponse à la deuxième faute, tandis que l'attribution du surnom d'Hellotis à Athéna est une réponse à la première faute. L'institution du rituel des Hellotia est une sorte de combinaison de ces deux procédures, où Athéna et Hellotis trouvent chacune satisfaction. Le rituel des Hellotia se comprend donc comme une réponse globale : en termes religieux, l'institution du rituel est un acte de réparation et de rachat, un geste qui consiste à reconnaître la faute commise et à la laver. L'institution des Hellotia est conçue par le scholiaste comme un kátharma, une purification - le substantif katharsia apparaît même explicitement dans la version concurrente de la scholie 56b - qui doit annuler la souillure entraînée par la mort des victimes dans le sanctuaire, et l'incendie du sanctuaire lui-même (Charles Delattre, Manuel de mythologie grecque, 2005 - books.google.fr).

Hellotis signifie une vierge en langue phénicienne. Eurytionè n'est pas connue par ailleurs, mais son nom est proche d'«Eurytion», nom propre attesté en Béotie et en Thessalie entre le Ve siècle et le Ier siècle avant notre ère

Argos too had a shrine"'Ellôtia" (C.W. Vollgraff, Mnemosyne 47 [1919]) [près de la route de Mantinée], but nothing more is known of it; perhaps it was identical with one of the several sanctuaries of Athena attested at Argos. The names "'Ellôtis", '"Ellôtia" recur at Corinth and at Gortyn in Crete, and ?"Alôtia" at Tegea; evidence for the forms 'Al-, 'El- will be considered below. Whatever the reality behind the name, this distribution takes it back to an early date. Athena Hellotis of Marathon was once a powerful independent deity, probably coeval with the Mycenaean remains on the acropolis nearby. To suppose that the trappings of her cult were borrowed from the Panathenaea is perverse. A version of the Erichthonius story was attached to the cult and festival of Athena Hellotis at Marathon; more surprisingly, yet another version was attached to the cult of Nemesis at neighbouring Rhamnus. It will be necessary to examine in some detail the evidence for locating the stories at Marathon and Rhamnus. The evidence for Marathon comes from Nonnus'Dionysiaca. Nonnus gives the name "Erechtheus" to the commander of the Athenian contingent in Dionysus'Indian expedition; he is the posterity of an earlier "Erechtheus", whose miraculous origin is repeatedly described or alluded to; the first bearer of the name sprang from the earth after Hephaestus assaulted Athena and spilt his seed, and he was carried to Athena's "maiden-chamber" where the goddess suckled him by lamplight (13.172-179, 27.111-117, 317-323, 29.336-339, 33.123-125, 39.206, 41.63-64, 48.956). This earlier "Erechtheus" is of course otherwise known to literature and art as "Erichthonius". In Erechtheus the captain of Dionysus'army Nonnus means us to recognize Erechtheus the king of Athens famous for warring against Eleusis, for Erechtheus the king is elsewhere said to be either the son of Erichthonius (Eur. Ion 265-274, 999–1007), or, quite commonly, the grandson (Marm. Par. FGrHist 239 A 10-12, etc.). Nonnus therefore evokes the famous Athenian story of Erichthonius, and nearly all the passages cited above are fully conformable with the Athenian setting, which as we shall see in III - IV below spans the Academy and the Acropolis; moreover, one or two of two of the passages seem to echo a passage of Callimachus in which the story is plainly linked with the Acropolis and Lycabettus (fr. 260 Pfeiffer; HSCP 72 [1967] 131, lines 20-29). Yet at two points Nonnus refers to Marathon as the setting. At 27.317-323 Zeus rouses Hephaestus to join the battle by recalling his ties with Athena and the Athenians. "And you, Hephaestus, maiden-loving bridegroom of procreative earth, do you sit still and care nothing for Marathon, where gleams the wedding torch of the unwedded goddess ?" There follows mention of the ever-burning lamp, of the maiden-chamber and the chest containing the offspring of Earth and Hephaestus, and of Athena's nursing. At 48.951-968 a child of Dionysus deserted by its mother is reared at Athens amid mystic revels to which Athena, Dionysus und Eleusis all contribute. He is suckled by Athena in her temple, just like Erechtheus (954-957), "and the goddess entrusted him to Eleusinian Bacchants" (958), whose ministrations are thus described : "round the boy lacchus the ivy-bearing wives of Marathon circled in the dance, and for the new-born deity they raised the night-revelling Attic pine" (959-961). In this eclectic fantasy (in which Nonnus expressly recognizes three avatars of Dionysus at lines 962-965) the women at Marathon, coming just after mention of Erechtheus and receiving the infant from Athena, must be interpreted in the light of the passage previously cited (for Marathon was not renowned for any cult of Dionysus) : the worshippers of Athena Hellotis conducting a pannychis are momentarily assimilated to Bacchants. Thus Nonnus, a poet of very miscellaneous learning, knew not only the familiar story of Erichthonius but another which was laid at Marathon. He was sometimes addled by his learning, and the name "Erechtheus" in place of "Erichthonius" might be only a mistake. Quite conceivably, however, it was Nonnus'source who used this name for the prodigy of Marathon, to distinguish it from the prodigy of Athens; for a similar aition deducible at Rhamnus also makes play with "Erechtheus", as we shall see in a moment. Another mention of Marathon by Nonnus suggests a different aspect of the cult. Erechtheus the commander drives a pair of horses which were sired by Boreas and then given by him to the earlier Erechtheus as the bride-price for Oreithyia (37.155-161) : this team is afterwards called "Marathonian" (37.322). Possibly the rape of Oreithyia was sometimes told so as to represent the girl and her father as natives of Marathon; for according to Simonides Oreithyia was carried off from Brilessus (fr. 534 Page), i.e. Pentelicum, the mountain overlooking Marathon. Or possibly the horses'epithet points back to the birth story. A third possibility, however, is preferable to either of these. Erechtheus the commander speaks of his "Marathonian" team while invoking Athena's aid in a chariot race; and in the sequel Athena as patron - of horsemanship gives victory to Erechtheus over Scelmis son of Poseidon, Poseidon being the other divine patron of horsemanship. Very likely then it is the goddess of Marathon, Athena Hellotis, whom Erechtheus is supposed to be addressing; as we shall see below, the main concern of Athena Hellotis at Corinth is horses and horse-races, and the same may be presumed of her Marathonian avatar. To sum up briefly, Athena Hellotis at Marathon was perhaps as old as Athena Polias at Athens, and the customs were similar. At Marathon as at Athens the festival in Hecatombaeon was celebrated on a larger scale in every fourth year, with processioners carrying boughs and with sacrifice of ox and sheep; there was a pannychis, and there may have been games , with horsemanship to the fore. Here as at Athens observers said that Hephaestus produced a marvellous creature from the earth, to be nursed by Athena in her temple. Nemesis of Rhamnus is the most enigmatic of deities, bearing a name which is a common noun in Homer (but of unusual form and meaning) and a moralizing personification in the Cypria (but with fabulous attributes). It is likely however that the name "Nemesis" for the deity of Rhamnus is secondary, for a fifth-century dedication is rather cautiously addressed "to this goddess here, who possesses this precinct here" (IG 12 828); the name suited the deity, and so did the story of Nemesis in the Cypria, which was surely not inspired in the first instance by this remote cult. The story would suit a deity of thenath for Nemesis like Athena is fierce and proud and unwilling to consort with an amorous god, and she flees while he pursues. Moreover, the sequei has some resemblance to the Erichthonius story. The intercourse and the delivery are of a surprising kind - a goose trodden by a gander, and an egg laid in the wild. The offspring are nursed by another namely Leda (she "gave the breast" to Helen, says Paus. 1.33.7). And the egg containing the offspring is laid upon a biazing altar in a series of red-figure vase-paintings of the late fifth and fourth centuries (Brommer, Vasenlisten zur gr. Heidensage 514-515); Erichthonius, we should remember, was concealed in a chest or basket and nursed by lamplight in Athena's temple. In view of these similarities between Nemesis and Athena it is of interest that an aition of the cult at Rhamnus gives us "Erechtheus" again, said to be a son of Nemesis who established the cult after his mother had ruled as queen in the area (Suda, Phot. s. "Ramnousia Nemesis"; schol. Dem. 18.38; Paroemiogr. Gr. 2.769 Leutsch). No father is named, and as a queen ruling in her own right Nemesis had no husband. So at Rhamnus too Erechtheus was probably the outcome of a pursuit and an assault, but of Nemesis, not Athena. Rhamnus had a festival "Nemesia" wich was interrupted by warfare in the 230's and then resumed with a subvention from a Macedonian commander (Moretti, Iscr. Stor. Ell. 25 lines 27-30). To this festival we may ascribe both the athletic and choregic contests for men and boys attested in the early third century (IG 22 3109, cf. 3108) and the torch-race, probably of ephebes, attested in the late fourth century (IG 22 3105 line 3). To sum up, Nemesis at Rhamnus was a deity.

The "'Alôtia" of Tegea were an agonistic festival which made use of a stadium near the temple of Athena Alea (Paus. 8.47.4). This setting and the context in Pausanias bespeak a festival of Athena, and the name "'Alôtia" can be safely equated with "'Ellôtia"; the form in "'Al"- was probably current at Corinth too, for although Pindar's scholia are bound to speak of "'Ellôtia", "'Ellôtis" so as to agree with Pindar, one of the aitia derives the festival name from "'Alètès" the Dorian conqueror of Corinth (schol. Pind. 01. 13.56b), a derivation inappropriate to the form in "'Ell"-).

To sum up, the Halotia of Tegea resembled both the Hellotia of Corinth and the Panathenaea. There were athletie and equestrian contests, and stories of war and of the gigantomachy (Noel Robertson, The Origin of the Panathenaea, Rheinisches Museum für Philologie, 1985 - www.rhm.uni-koeln.de, A. B. Cook, Zeus, A Study in Ancient Religion, Volume 3, Partie 2, 2010 - books.google.fr).

Érichthonios est l'enfant né de la tentative de viol perpétrée par Héphaïstos sur Athéna : la déesse se débattit pour lui échapper et essuya avec un brin de laine, sur sa jambe, le sperme qui s'y était répandu. La terre fut fécondée par ce sperme et Athéna recueillit l'enfant. Il devint roi d 'Athènes.

Eumolpos est descendant d'Erichthonios par Chioné et Orythie. Il devient roi de Thrace et est l'ancêtre de Cotys qui souhaita se marier avec Athéna en vain (Ovide, Les Tristes - Les Pontiques, 2020 - books.google.fr).

Dans le premier livre de son Histoire de Philippe, Théopompe de Chio parle en ces termes de Philippe :

«En deux jours de temps, il arriva à Onocarsis, une région de Thrace où il y avait un endroit superbe, tout à fait agréable pour y séjourner, surtout l'été. C'était l'un des lieux favoris de Cotys, qui, plus que tous les autres rois de Thrace, avait une prédisposition pour le luxe : c'est pour cette raison que, chaque fois qu'il était en villégiature et qu'il découvrait des coins charmeurs, ombragés, plantureux, et sillonnés par de frais ruisseaux, il les transformait aussitôt en place festive, les visitant alternativement, au gré de ses envies, y faisant des sacrifices aux dieux et y rassemblant ses courtisans. De fait, il fut le plus heureux des princes, jusqu'à ce qu'il commît un sacrilège envers Athéna.»

L'historien dit plus loin que Cotys organisa un banquet où il voulut célébrer ses noces avec Athéna. Quand la chambre nuptiale fut installée, il attendit la déesse, alors même qu'il était déjà sous l'emprise du vin. Devenu complètement ivre, il envoya un de ses gardes du corps pour voir si la déesse était arrivée dans l'alcôve. Quand le pauvre soldat revint, et lui annonça qu'Athéna avait visiblement fait faux bon, Cotys entra dans une rage folle, et tua l'homme à coups de flèches ; ceci fait, il envoya un deuxième garde qu'il massacra encore pour la même raison. Le troisième s'avéra plus astucieux, et signifia au roi que la déesse était depuis longtemps sur les lieux et qu'elle commençait à se morfondre. Ajoutons que ce même souverain, miné par la jalousie, avait jadis tué sa femme de ses propres mains, puis l'avait découpée en morceaux, en commençant cet horrible besogne par son sexe ! (Athénée de Naucratis, Du Luxe, Le Livre XII des Deipnosophistes - remacle.org).

Après son coup d’État contre les Ephores à Sparte, Cléomène III, roi de Sparte, n’est plus contraint de se soumettre aux ordres des éphores et prend seul l'initiative des opérations militaires. En -226, les citoyens de Mantinée demandent à Cléomène d'expulser les Achéens de la cité. Les Spartiates s'introduisent de nuit dans la citadelle et expulsent la garnison achéenne. L'armée de Cléomène marche ensuite sur Tégée puis pénètre en Achaïe, pour forcer les Achéens à livrer une bataille rangée. Cléomène avance jusqu'à Dymé avec son armée, où il rencontre l'armée achéenne. Cette dernière est mise en déroute et beaucoup d'Achéens sont tués ou faits prisonnier (fr.wikipedia.org - Cléomène III).

Carte du Péloponnèse - mythologica.fr

Retour à Mantinée

Un passage de Polyainos (II, 13) fait allusion à une prise de Mantinée par le roi de Sparte Eurypon, vers le Xe siècle. Le fait est absolument invraisemblable à cette époque, surtout dans les circonstances relatées, puisque Mantinée n'existait pas encore comme place fortifiée. Polyainos a confondu avec quelque épisode des guerres d'Agis et de Cléomène.

L'occasion se présenta pour Cléomène de rentrer à Mantinée en libérateur. La ville était en pleine émeute. Le parti anti-achéen fit appel à l'intervention des Lacédémoniens. Suivant un plan concerté d'avance, Cléomène arriva la nuit. Tandis qu'il attaquait à l'improviste les murs, les Mantinéens tombèrent sur les Achéens domiciliés et sur la garnison, et les massacrèrent. Puis ils remirent la ville aux Spartiates. Cléomène agit avec eux comme on devait s'y attendre. Il leur rendit leurs lois antérieures et leur Constitution démocratique avec leur autonomie. C'était une restauration franche et sans restriction de l'ancien État mantinéen, tant admiré des législateurs et de Polybe lui-même. Par ces mesures libérales, Cléomène affirmait son intention de venir affranchir et non subjuguer les peuples. Sparte ne voulait plus être que la protectrice d'États indépendants. Pour tout esprit non prévenu, cette délivrance apparaît comme un bien pour la ville soumise à l'indiscrète ingérence de l'Achaïe. L'acte des Mantinéens n'avait rien que de légitime; les violences commises auraient passé inaperçues en ces temps de massacres et de séditions, si la vertueuse indignation de l'historien achéen n'avait cru devoir en faire à leurs auteurs un crime impardonnable.

C'est peut-être à ces faits que se rattache l'épisode rapporté par Polyainos. «Eurypon», roi des Lacédémoniens, voyant que la guerre contre les Arcadiens traînait en longueur, s'ingéniant à leur créer des dissentiments, leur envoya un héraut pour leur annoncer « les Lacédémoniens cesseraient la guerre si vous chassez les "eganeis".» Ceux-ci étaient les meurtriers d'Agis. Ceux qui étaient accusés du meurtre, prévoyant qu'ils seraient exilés par le peuple par désir de la paix, étant arrivés avec des poignards massacrèrent tant qu'ils purent. Ils s'adjoignirent comme partisans de nombreux esclaves, en leur promettant la liberté. Ceux qui désiraient la paix se groupèrent; ils se divisèrent en deux partis, s'armèrent et en vinrent aux mains. Les démocrates ayant été battus, se réfugièrent sur une partie du mur, ouvrirent les portes et reçurent les Lacédémoniens. Ceux-ci occupèrent, grâce à la discorde, Mantinée, dont la guerre n'avait pu les rendre maîtres» (Polyain. II, 13) (Gustave Fougères, Mantinée et l'Arcadie orientale, 1898 - books.google.fr).