Partie IX - Synthèse   Chapitre LXVI - La Rose kabbalistique   Legé   

Legé

La paroisse de Legé est mentionnée sous l'appellation de "Legiaco" en 1119 dans un document relatif à l'abbaye de Tournus, fondée sous le vocable de Saint Philibert en 875 grâce au soutien de Charles le Chauve, roi de France.

Deux abbayes poitevines fondent à la fin du XIIème siècle ou au début du XIIIème siècle des prieurés sur le territoire de Legé. L'abbaye bénédictine de Saint-Jean-d'Orbestier (fondée en 1107 par Guillaume, comte du Poitou et duc d'Aquitaine), à Château-d'Olonne, fonde le prieuré de La Péranche sous le patronage de sainte Madeleine. L'abbaye augustine de Nieul- sur-Autize, près de Fontenay-le-Comte, fonde le prieuré de Saint-Laurent-de-Fougère.

La fondation de l’abbaye Saint-Jean d’Orbestier, face à la mer, date de 1107. Neuf siècles plus tard, aussi imposante soit encore l’église abbatiale qui a survécu à l’abandon de l’Histoire, on imagine mal combien les moines bénédictins ont modelé le territoire et l’économie locale à partir de cette abbaye dont le rayonnement spirituel et temporel s’est définitivement éteint au XVIIIe siècle. En 2007 une exposition conçue par le service Patrimoine a marqué le 900e anniversaire de la création de l'abbaye.

En ce lieu-dit d’Orbestier – c’est-à-dire du bout du monde selon la racine latine – les moines entreprirent le défrichement de plusieurs centaines d’hectares de terres couvertes de forêts, taillis, landes, étangs… Ils doivent leur installation à Guillaume IX et leur protection à Richard Cœur de Lion. Sur ces terres de chasse des seigneurs de Talmont, les moines firent prospérer un domaine agricole comprenant vignes, marais salants, moulins, pêcheries… Directement, ou en confiant l’exploitation de ces terres à des colons ou à des paysans, les moines ont en leur temps réalisé une grande œuvre d’aménagement.

Dès 1251 un premier incendie, dont l’origine est restée inconnue, ravage le monastère. En 1340, au début de la guerre de Cent Ans, les troupes anglaises incendient à nouveau l’abbaye. Deux siècles plus tard, les guerres de Religion provoquent une 3e destruction en 1569 et 1570. Protestants et catholiques se disputent le domaine qui passe d’un camp à un autre au gré du feu, du pillage, et de la confiscation des revenus et des terres. Les XVIIe et XVIIIe siècles, malgré différents modes de gestion et tentatives de redressement, annoncent le déclin. Propriétaire de l’abbaye, l’évêché de Luçon prononce la fermeture définitive du monastère en 1769.

Du déclin à l’abandon, l’abbaye subit désormais toutes les affres du temps. À la Révolution, l’abbaye est vendue comme bien national. Les terres et les bâtiments sont mis en exploitation agricole. L’église est totalement abandonnée, et la voûte s’effondre en 1912. Un sanatorium est créé sur l’arrière de ce dernier bâtiment encore debout sur ses fondations. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’État rachète le site. Le ministère de l’Éducation nationale y installe une école. Elle y est restée. C’est aujourd’hui un ÉREA (Établissement régional d’enseignement adapté) dont la façade sud du bâtiment est très typique de l’architecture art-déco des années 30. Mais l’église, quant à elle toujours aussi négligée, menace ruine plus que jamais (www.latranchesurmer.fr).

http://www.lechateaudolonne.fr/site_acces.asp?idPage=13317

Le château du Retail (XVème siècle – 1583 - XVIIème siècle). Ce château dépendait jusqu'en 1861 de la paroisse des Lucs-sur-Boulogne. Un des seigneurs du Retail qui prit part à la dernière croisade, au temps de Saint Louis, en rapporta un morceau de la vraie croix pour Legé.

Le 2 mai 1825, on a posé à Legé, diocèse de Nantes, la première pierre du monument en l’honneur de Charette. M. l'évêque de Nantes s'était rendu pour cet effet à Legé. Le prélat a officié, assisté de deux prêtres qui ont aussi leur part des malheurs de la Vendée, M. l'abbé Remaud et M. Berthaud, curé de Legé. Pendant la messe, M. de Beauregard, curé de Sainte-Croix de Nantes, prononça un discours. Après la messe, on se rendit processionnellement, en chantant le Veni creator, au lieu où le monument doit être érigé, M. l’évêque bénit la pierre et l'enceinte de la chapelle. La première pierre fut posée, au nom de Mlle la Dauphine, par Mme Charrette de La Contrie, belle-sœur du général. Pendant que l'on cellait la pierre, le clergé chantoit ce verset du Psaume : Nisi Dominus œdifîcaverit. M. le général Desninois, les préfets de la Loire-Inférieure, de la Vendée et du Finistère, et beaucoup d'officiers vendéens assistaient â celle cérémonie, qui Fut terminée par les discours de M. le général Despinois et de M. le Vicomte de Villeneuve. De retour à l'église, on chanta le Te Deum (L'Ami de la religion et du roi, Volume 44, 1825,

Le monument est inauguré le 4 septembre 1826.

En 1793, la région de Legé était un des principaux foyers des guerres de Vendée contre la République : c’est le quartier général de Charrette. Le vaste territoire des Landes de Bouaine devient le refuge des Vendéens à chaque menace des Républicains. Ces derniers l'appellent "le sanctuaire de Charette" car "le Roi de Legé" vient s'y cacher avant les attaques contre Pont-James et quand il connaît des revers militaires. François Athanase Charette de la Contrie (2 mai 1763 à Couffé - 9 Germinal an IV (29 mars 1796) à Nantes) fut un militaire qui s'opposa, les armes à la main, à la République dans sa région du Sud de la Bretagne aux environs du département de la Vendée. Il fut l'un des meilleurs chefs de ce mouvement insurrectionnel appelé la Vendée militaire (1793-1800).

Le 24 Ventôse an I (27 mars 1793), il accepte de se mettre à la tête de paysans du Marais breton dans la région de Machecoul, où a lieu le massacre, qui ne sont armés que de piques et de fusils de chasse et sont fort peu disciplinés. Il parvient ensuite à commander de meilleurs éléments dont des déserteurs républicains, et une cavalerie d’élite composée de nobles et de bourgeois équipés à leurs frais. Le 11 Floréal an I (30 avril 1793), il parvient à empêcher les Républicains de prendre Legé.

Après la prise de Saumur en juin, il accepte de combiner ses mouvements avec ceux de l’Armée Catholique et Royale pour attaquer Nantes, mais l’affaire échoue. Le 18 septembre, il poursuit cette collaboration en participant à la bataille de Torfou (ou Tiffauges), où les Mayençais de Kléber sont vaincus ; mais, dans les jours qui suivent, Charette et Lescure marchent sur Saint-Fulgent, où l’armée républicaine des Sables d’Olonne est arrivée, au lieu de soutenir Bonchamps qui pourchasse Kléber, l’épée dans les reins. Conclusion : l’Alsacien s’échappe et rentre à Nantes ; Charette retourne à Legé.

Le 12 septembre, Kléber, après avoir remis le poste de Port-Saint-Père au chef de bataillon Laronde, chargé de garder avec 800 hommes la colonne de droite, se dirigea sur Saint-Mars-de-Coutais, où il devait trouver un bac pour passer le Tenu et de là se rendre à Sainl-Philbert-de-Grand-Lieu. Le 14, il se porta sur Legé, pendant que Beysser, qui était entré à Machecoul sans résistance, et Aubert-Dubayet s'y portaient, le premier par Paulx, le second par la gauche de Legé. Dès le 14 au soir, avant l'arrivée de Beysser, Kléber entrait dans Legé sens avoir rencontré de résistance, les Vendéens venant de l'évacuer. Le I6, Montaigu était pris et, le 17, après être entré à Glisson sans coup férir, les généraux Kléber, Grouchy, Beysser et Aubert-Dubayet revenaient prononcer leur attaque sur Vertou.

A bout de munitions, Charette signe, avec les représentants de la Convention au château de La Jaunaye, près de Vertou, le 29 Pluviôse an III (17 février 1795) un traité qui établissait la liberté religieuse et exemptait ls insurgés du service armé, mais l'armistice ne dure que cinq mois.

En juin 1795, il reprend les armes au moment du débarquement de Quiberon, reçoit en août de la poudre et des armes des Britanniques, mais est défait par Hoche. En juillet, le futur roi Louis XVIII lui écrit qu'il lui confère le grade de général de l'Armée catholique et royale.

Les colonnes républicaines viennent quadriller sa région et il finit par être capturé par le général Travot. Condamné à mort, il est fusillé sur la place de Viarmes à Nantes. Il refusera le bandeau et ordonnera lui-même de faire feu (www.cyberspecialistes.com - François de Charette, www.atlas1792-1804.fr, (membres.multimania.fr - Mille ans, Bulletin archéologique de la société archéologique de Nantes…, 1893).

Lors de la déclaration de guerre de 1792, Kléber s'engage dans l'armée du Rhin et s'illustre dans la défense de la forteresse Mayence assiégée en 1793. Devenu général de brigade, il est envoyé en Vendée à la tête de l’armée provisoire de Mayence pour y écraser le soulèvement. Battu à Tiffauges, il remporte la victoire à Montaigu, à Cholet, au Mans et finalement à Savenay (décembre 1793). Il clôt ainsi la « grande guerre » vendéenne. Lors de la campagne d'Égypte, Kléber était à Rosette, francisation de la ville de Rachid, lorsqu'il reçut les lettres par lesquelles Bonaparte, en lui annonçant son départ, l'investissait du commandement en chef des troupes et de la colonie. Il lui y avait fixé un rendez-vous, le 24 août, mais est déjà parti pour la France lorsqu’arrive le général, qui donne alors libre cours à sa colère. Kléber conclut alors avec l'amiral britannique Sidney Smith la convention d'El Arich (24 janvier 1800) pour une évacuation honorable d'Égypte par l'armée française, défaite. Mais l'amiral Keith ne respecte pas ces clauses et demande aux Français de mettre bas les armes et de se constituer prisonniers. Kléber reprend alors les hostilités et remporte une ultime victoire à Héliopolis contre les 30 000 Turcs que les Britanniques avaient disposés en face des troupes françaises le 20 mars 1800. Il reconquiert alors la Haute-Égypte et mate avec l'artillerie une révolte au Caire. Kléber semble enfin en mesure de tenir le pays, malgré les exactions commises à l'égard de la population, le massacre des prisonniers turcs, le manque de respect envers la religion et la profanation constante des mosquées par les troupes de l'expédition, quand il est assassiné par un étudiant syrien, nommé Soleyman el-Halaby, d'un coup de poignard dans le cœur, le 14 juin 1800. En 1801, les Français capitulèrent après la bataille d’Abouqir, et la pierre de Rosette fut cédée aux Britanniques.

Localité de la Basse-Égypte appelée autrefois Bolbilinum et dont le nom arabe actuel est Raschid, fondée par un des califes en 870, Rosette est située sur la rive gauche de la branche occidentale du Nil. C'est une ville très active, quoique avant perdu beaucoup de son importance depuis l'accroissement d'Alexandrie. Quelques piliers d'art grec sont encastrés dans des mosquées et dans des maisons particulières, mais on n'y trouve actuellement aucun monument, aucune inscription des anciennes époques. C'est cependant à Rosette que fut découverte en 1799 la célèbre stèle dite Pierre de Rosette qui, rédigée en égyptien et en grec, a été le point de départ des premiers essais de déchiffrement des hiéroglyphes et a servi de base aux premiers travaux de Champollion. Cette inscription, qui énumère des honneurs à rendre à Ptolémée V Epiphane, est aujourd'hui conservée au British Museum.

Après le retour en France de Napoléon, la loge Isis fut fondée à Alexandrie, avec Kléber comme Vénérable Maître. Toutefois, après sa mort, la loge avait disparu (fr.wikipedia.org - Jean-Baptiste Kléber, http://www.cosmovisions.com/monuRosette.htm).