Partie XVII - Le Prieuré de Sion   Prologue   Le circuit : Fert ou pet   
PRIEURE DE SION CIRCUIT CROIX DU SUD FERT

Les statuts

L'article II des statuts déposés en juin 1956 stipule : "L'association prend pour dénomination "Prieuré de Sion" sous-titre C.I.R.C.U.I.T. (Chevalerie d'Institutions et Règles Catholiques, d'Union Indépendante et Traditionaliste). Son insigne se compose d'un lys blanc, enlacé par un circuit dénommé "Croix du Sud". Son emblème est un coq blanc." (www.portail-rennes-le-chateau.com).

Hémisphère sud

André Thevet est un explorateur et écrivain-géographe français, né en 1516 à Angoulême et mort le 23 novembre 1590 à Paris. Cadet d'une famille de chirurgiens-barbiers, à l’âge de dix ans, il est placé contre son gré au couvent des Franciscains (ou Cordeliers) d'Angoulême. Peu porté sur la religion, il préfère dévorer les livres et voyager. Protégé par François Ier, ainsi que par les La Rochefoucauld et les Guise, il commença par voyager en Italie, en Grèce et en Terre Sainte. Il repart presque aussitôt comme aumônier de l'expédition du vice-amiral Villegagnon pour établir une colonie française au Brésil destinée à protéger les marins normands qui venaient sur le littoral se procurer le bois rouge, pernambouc (pau brasil en portugais), dont est tiré une teinture rouge. André Thevet séjourne de la mi-novembre 1555 à la fin janvier 1556, sur un îlot à l'entrée de la baie de Rio de Janeiro, là où se trouve la forteresse des Français, le Fort Coligny. Il est le premier à mentionner l’existence de l'Ilha de Paquetá. Malade, il devra cependant rentrer en France après seulement 10 semaines passées sur place. À son retour il publie, dès la fin 1557, sous forme d'un nouveau livre Les Singularitez de la France antarctique, le compte rendu des observations qu'il a pu faire des pays et peuples vus durant son voyage au Nouveau Monde. (fr.wikipedia.org - André Thevet).

Louise de Savoie gère le comté d'Angoulême à l'époque de la naissance de Thévet. Elle sera titrée duchesse d'Angoulême par son fils devenu roi. Elle est la fille du duc de Savoie Philippe dit sans Terre et de Marguerite de Bourbon. En 1488, à 12 ans, elle épouse Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, dont elle a deux enfants : Marguerite d'Angoulême (1492-1549), mariée en 1527 à Henri II d'Albret, roi de Navarre, mère de Jeanne III d'Albret et grand-mère du roi de France Henri IV ; et François Ier (1494-1547), roi de France (1515-1547), pendant le règne duquel elle assurera deux fois la régence avec le soutien de son demi-frère René de Savoie (fr.wikipedia.org - Louise de Savoie).

André Thévet est contemporain de Nostradamus des Centuries duquel Pierre Plantard tire son surnom de "Chyren".

Jean Thenaud, autre franciscain d'Angoulême, longtemps protégé de Louise de Savoie, qui, pour faire progresser les prétentions universelles de la Maison de Valois-Angoulême, fut envoyé en ambassade au Levant en 1513. De retour, il est élu gardien du couvent des franciscains à Angoulême et meurt en 1540, période pendant laquelle Thévet y fit son noviciat.

L'Histoire d'André Thevet Angoumoisin, Cosmographe du Roy, de deux voyages par luy faits aux Indes Australes, et Occidentales, constitue la troisième et dernière version, la plus longue et la plus complète, de la relation du voyage d'André Thevet au Brésil (1555-1556), dont les états antérieurs sont représentés par Les Singularitez de la France Antarctique publiées fin 1557 et le livre XXI de La Cosmographie universelle, volumineux in-folio de 1575. C'est pour répondre au plagiat dont il s'estime victime de la part du pasteur Jean de Léry, auteur en 1578 d'une Histoire d'un voyage faict en la terre du Bresil, que Thevet compose cette Histoire de deux voyages, ultime retour sur l'aventure d'un bref hiver au Brésil.

Ne debvoit il [Léry] pas sçavoir que ladite Croix [Croisat : la Croix du Sud] sont quatre estoilles, qui sont au Sud de la ligne Equinoctiale, lesquelles font le circuit en vingt quatre heures, et quand lon est droit dessoubs l'Equinoctial, celle du pied de ladite Croix apparoist estant en ligne du midy de trente degrés sur l'Orizon, et qu'il faut tousjours prendre la hauteur au pied de ladite Croix (Histoire d'André Thevet Angoumoisin, cosmographe du roy, de deux voyages par luy faits aux Indes australes, et occidentales, Rédacteurs Jean-Claude Laborie, Frank Lestringant, 2006 - books.google.fr).

La ligne équinoxiale est la ligne qu'on suppose tracée sur la surface entière du globe, et ainsi nommée parce que, quand le soleil décrit son cercle perpendiculairement sur cette ligne, les jours sont partout égaux aux nuits. (Par extension) Partie de cette ligne qui est quelquefois tracée réellement sur la terre pour quelques observations astronomiques, comme on en voit une dans l'église Saint-Sulpice à Paris (fr.wiktionary.org - ligne équinoxiale).

Parmi les formes en huit comme le circuit du Prieuré de sion on compte l'analemme et la lemniscate.

L'analemme, tel que l'entendaient les Anciens, ne correspond pas à l'idée qu'on s'en fait en gnomonique nord-américaine, c'est-à-dire la fameuse courbe en huit qui permet de calculer la différence entre le temps solaire apparent et le temps solaire moyen. "Depuis Anaximandre, nous dit Michel Serres, les physiciens grecs savent reconnaître sur ces projections quelques événements du ciel. La lumière venue d'en haut écrit sur la terre ou la page un dessin dont l'allure imite, représente les formes et les places réelles de l'Univers, par l'intermédiaire de la pointe de stylet." Ainsi, pour les Grecs de l'Antiquité, le gnomon, pièce maîtresse du cadran solaire primitif, permet de visualiser sur une petite échelle le midi, le jour le plus long, le plus court, donc indique les équinoxes, les solstices et la latitude du lieu. Il constitue en quelque sorte " la trace locale qui note l'heure " ((Eléments d'histoire des sciences, Paris, Larousse-Bordas, 1997) (cadrans-solaires.scg.ulaval.ca).

La lemniscate est connue depuis l'Antiquité grecque ; Persée, étudiant les spiriques, la décrivait en tant que section par un plan de la surface obtenue en faisant tourner un cercle autour d'un axe qui lui est tangent (tore de rayon intérieur nul) (fr.wikipedia.org - Lemniscate).

Noeud de Savoie

Le circuit de la Croix du Sud resemble à un noeud.

Le nœud de Savoie est le nom d’une figure héraldique appelée plus généralement « lacs d’amour » (à prononcer la d’amour). Il est utilisé dans l’emblématique de la maison de Savoie à partir du XIVe siècle, d’où son nom. Il est représenté comme un nœud en huit, c'est-à-dire un nœud lâche, à double boucle, en forme de 8. Il est souvent associé au motto FERT de la maison de Savoie. Son usage n'est attestée qu'après 1382. Instauré durant le règne du comte puis duc de Savoie Amédée VIII avec la mise en place de l'ordre du Collier, devenu, sous Charles le Bon (1486-1553), l’ordre de la Très Sainte Annonciade (l’Ordine della Santissima Annunziata), il possède un triple sens : « personnel (le comte), dynastique (la Maison de Savoie) et institutionnel (l'ordre du Collier) » (fr.wikipedia.org - FERT, fr.wikipedia.org - Noeud de Savoie).

Le roi des Belges Léopold Ier fut décoré de l'ordre de l'Annonciade, et de l'odre brésilien (cf. Thévet), fondé en 1822 par Don Pedro Ier empereur, la Croix du Sud.

On trouve fréquemment dans l'église de Brou, notamment sur le tombeau de Philibert, sur celui de Marguerite de Bourbon, sur le bénitier, ete., la devise de la maison de Savoie, composée des quatre initiales suivantes : F. E. R. T. Cette devise (Jules Baux, Histoire de l'Eglise de Brou, 1862 - books.google.fr, Almanach du commerce et de l'industrie, 1851 - books.google.fr).

Un livre d'heures, en français, petit in-8°, écrit sur vélin en 1526, comme le démontre la date apposée à une des miniatures, possède des ornements riches. Il est composé de 150 feuillets dont 19 sont ornés de miniatures et 31 encadrés par des ornements représentant des branches d'arbres, des outils de différents métiers ou des fleurs entrelacées. Le style des miniatures ne respire que le gothique très riche et la renaissance. La première miniature représente les quatre couronnés, patrons des architectes, des sculpteurs, etc. La page en regard est ornée d'instruments d'architecture et do métiers qui ont rapport a cet art. Tout porte à croire que ce beau livre a été confectionné pour Louis Van Boghem, un des architectes du fameux monument de Brou, qu'érigea Marguerite d'Autriche à la mémoire de Philibert de Savoie, son second mari (Annales de la Société d'émulation pour l'histoire et les antiquités de la Flandre-Occidentale, Tome 2, 1840 - books.google.fr).

Savoie et Beverley

Aymon de Quart est issu d'une noble famille de la vallée d'Aoste, il est le 3e fils de Zacharie, dit Jacques II seigneur de Quart. Son frère est le Bienheureux Émeric ou Aymeric Ier de Quart († 1313), évêque d'Aoste. Chanoine (1283) puis grand chantre de la Primatiale Saint-Jean de Lyon de 1286 à 13032, Il est désigné comme évêque de Sion en 1287 à la mort de Pierre d'Oron, mais renonce à ses droits, car il est refusé par le chapitre de chanoines. Aymon entre alors en 1292 au service du roi Édouard Ier d'Angleterre où il devient clerc chanoine puis prévôt en 1295 de la cathédrale de Beverley. Il fait partie, en effet, des nombreux savoyards et vassaux qui suivent le seigneur Pierre de Savoie en Angleterre. Il est ensuite prévôt de la cathédrale Lausanne. Chargé de plusieurs missions diplomatiques où il se fait apprécier des parties, il est élu évêque de Genève en 1304. En octobre 1310, lorsque le roi des Romains Henri VII de Luxembourg qui descendait en Italie pour se faire couronner Empereur traverse sa cité, il décide de le suivre, devient son secrétaire. Il prend part à ses campagnes militaires, notamment à la prise de Vicence. Tombé malade à Brescia, Aymon de Quart décide de retourner à Genève, mais il meurt en route à Ivrée (Piémont), le 12 octobre 1311 il est inhumé dans la Collégiale Saint-Ours d’Aoste, dans la chapelle familiale dédiée à Saint-Blaise (fr.wikipedia.org - Aymon de Quart).

Pierre II de Savoie, dit « le Petit Charlemagne », né en 1203, peut-être au château de Suse (Piémont), et mort le 16 mai 1268 au château de Pierre-Châtel (Bugey), est un prince souverain du comté de Savoie de 1263 à 1268. Sixième fils du comte Thomas Ier de Savoie, il commence une carrière d'ecclésiastique (1226-1233), avant de devenir un seigneur laïc en Bugey, Vaud et Faucigny, ainsi qu'en Angleterre (1234-1263). Son engagement auprès du roi Henri III d'Angleterre, qui est son neveu par alliance, lui a en effet permis d'acquérir une expérience diplomatique et militaire, ainsi que d'importants moyens financiers qui lui sont ensuite utiles dans les territoires soumis à son autorité personnelle. Cette expérience lui est d'autant plus utile lorsqu'en 1263, alors qu'il est âgé de soixante ans, il doit succéder à son neveu, en devenant comte de Savoie et de Maurienne.

Avec la mort du comte, la maison de Savoie se trouve dans une situation inédite : c'est la première fois dans l'histoire du comté qu'un prince n'a pas d'héritier mâle. Le dernier testament du 7 mai 1268 modifie, juste avant sa mort, ses volontés. Si Philippe reste l'héritier du comté de Savoie, sa fille obtient « heredem nostram... in tota terra nostra quam habemus in Gebennesio et in Uuaudo. » Le codicille du 14 mai revient sur cette décision. Le comte meurt deux jours plus tard. Le testament du 7 mai indique par ailleurs qu'en cas d'absence d'héritier pour Philippe, ce seront leurs jeunes neveux, fils de leur frère Thomas II de Piémont, qui hériteront du comté. Pierre lègue à sa femme les châteaux de Versoix (Genève), d'Allinges (Vieux et Neuf en Chablais), de Féternes (Chablais), de Charousse (Faucigny/Genève) et d'Aubonne (Vaud) Par son testament de 1264, confirmé par celui de mai 1268, Pierre II lègue son palais de Londres, l'hôtel de Savoie, à l'hospice du Grand-Saint-Bernard.

Au cours de la seconde partie XIIIe siècle, les ingénieurs du comté de Savoie semblent abandonner le classique donjon roman quadrangulaire perché sur une butte ou un rocher à pic, en pierre de taille, entourée d'une ou plusieurs courtines et murs d'enceintes épousant les formes du terrain et adopte les donjons circulaires ou tours rondes, comme en royaume de France. Si l'on peut supposer que les maîtres savoyards ont pu s'inspirer des édifications du Lyonnais où ils sont présents, il semble que ce soit le contact régulier en terres anglaises qui soit à l'origine de cette influence. Intéressé par l'architecture, Pierre semble vouloir faire adopter le plan des châteaux qu'il a pu observer lors de ces différentes campagnes auprès du roi Henri III d'Angleterre, en Guyenne anglaise ou encore en Normandie. Les possessions se couvrent ainsi de châteaux dit savoyards, c'est-à-dire de forme rectangulaire avec quatre tours rondes aux angles, appelé le « carré savoyard ». Les constructions sur ce modèle sont nombreuses mais elles restent limitées au règne de Pierre II (1258-1268) et sont concentrées principalement en pays de Vaud et Chablais. Si le comte loue les services Magister ingeniorum du roi d'Angleterre, Jehan de Mesoz (Jean de Maysoz, Mesot) originaire des Landes, des Savoyards qui ont pu suivre au cours de ses déplacements interviennent également comme Pierre Meynier « custos operum domini », qui dirige les travaux en Valais (Conthey, à Saillon, Brignon, Martigny) et en pays de Vaud (Chillon, Yverdon, Romont), et où intervient aussi maître Jacques de Saint-Georges, savoyard. Ce dernier travaille ensuite au Pays de Galles, tout comme Jehan de Mesoz, où il édifie notamment les châteaux forts et enceintes du roi Édouard Ier dans l'ancienne principauté de Gwynedd (fr.wikipedia.org - Pierre II de Savoie).

FERT

Dans un manuscrit du XVème siècle on a "fert" pour le moderne "fart" qui signifie pet, flatulence :

"I am an hare, I am non hert / Onys i fley and let a fert" (Reliquiae Antiquae: Scraps from Ancient Manuscripts, Illustrating Chiefly Early English Literature and the English Language, Volume 1, 1845 - books.google.fr, Hans Kurath, Middle English Dictionary, Volume 22, 1954 - books.google.fr).

Geoffrey Chaucer se servait de pets bien placés pour piquer la prétention dans ses Contes de Canterbury, et au moins deux des histoires des Mille et une nuits reposent sur des pets. Une ode à un pet émis au parlement en 1607 resta populaire pendant des années après que le pet lui-même se fut dissipé; les histoires de Gargantua et de Pantagruel par François Rabelais exhalent le pet.

Roland, ménestrel à la cour du roi Henri II au XIIe siècle, avait sans doute de nombreux talents. Mais l’histoire n’en a retenu qu’un. On en parle comme de Rowland le Farcere, Roland le Fartere, Roland le Petour et Roland le Péteur. Roland n’avait en fait qu’une seule fonction auprès de la cour: chaque Noël, au cours d’un spectacle empreint de débauche, il exécutait une danse qui se terminait par «un saut, un sifflet et un pet», effectués simultanément. Roland reçut pour cela un manoir à Hemingstone, dans le Suffolk, ainsi qu’un terrain de plus de 40 hectares. Parce qu’il pétait sur demande.

Valerie Allen, professeure de littérature à l’École de justice criminelle John-Jay, a enquêté sur l’histoire de Roland dans son livre paru en 2007, On Farting: Language and Laughter in the Middle Ages. Elle dit que, pour Roland, la chronologie fut difficile à établir: il est possible qu’il ait d’abord été au service du roi Henri Ier, puis d’Henri II; des registres comptables de l’époque indiquent quel paiement il a reçu et pour quoi, mais ne donnent pas de dates. Plus tard un autre roi, peut-être Henri III, estima que le talent de Roland n’était pas si drôle que cela et, au motif qu’il fournissait un service «indécent», la Cour reprit sa terre et son manoir. C’est toutefois une chronologie qui implique que le pauvre homme aurait pété à la cour pendant une période couvrant plus de 120 années. Allen relève que sa véritable histoire est un mystère et qu’on ignore quels Henri ont réellement pu profiter de ses talents.

Une grande partie de l’aspect humoristique des pets tenait alors – comme c’est encore le cas aujourd’hui – à l’anxiété générée par un corps incontrôlable et au désopilant rappel que personne, pas même les plus nobles de la société féodale, ne pouvait échapper à son corps, dit Allen. Mais il y avait un aspect plus sérieux et philosophique aux pets médiévaux, qui est moins évident aujourd’hui. «Les gaz sont le produit de la décomposition; par conséquent du point de vue de la morale et de la théologie, de nombreux auteurs du Moyen Âge considéraient cela comme la marque de la mort, dit-elle. Il y avait beaucoup de moralisation autour des pets et de la merde, qui sont le rappel quotidien et vivant que nous allons mourir et que c’est tout ce que nous sommes, nous sommes mortels et nous sommes des pêcheurs.» (www.slate.fr, Salvador Dalí, Comment on devient Dali: les aveux inavouables de Salvador Dali, traduit par André Parinaud, 1973 - books.google.fr).

Chez Du Cange (1610-1688), le péteur a un autre nom :

Parmi les redevances féodales, presque toutes si oppressives et si tyranniques, il en est quelques-unes qui offrent un singulier caractère de bizarrerie. « Une vieille charte d'hommage, dit du Cange, mentionnée par William Camden [1551 - 1623] et Henry Spelmann [1562 – 1641], rapporte qu'un certain Baudin, désigné sous le nom de Pettour, qui avait des terres dans le comté de Suffolk, devait chaque année, le jour de Noël, aller devant le roi, faire un saut, enfler ses joues et pousser un petit pet (unum bombulum). Une charte de l'année 1598, relative aux droits seigneuriaux des seigneurs de Montluçon (Bourbonnais), porte : « Item, ledit seigneur lèvera sur chaque fille publique arrivant à Montluçon 4 deniers, à moins qu'elle ne le paie en lâchant un pet sur le pont de la ville . » (Bibliothèque de poche, Tome 4, 1847 - books.google.fr).

Dans les Alpes

gorge pour bouche, dont l'aire de diffusion méridionale et orientale s'explique, en partie au moins, par le rôle de Lyon, se lit au v. 188R: — Je te feray / — Manger un pet! / — en ton nés! — Mais bien en ta gorge! Au XVe et au XVIe siècles, on trouve ce sémantisme dans d'assez nombreux textes originaires du quart sud-est de la Galloromania, et notamment dans les textes localisés ou localisables dans la région lyonnaise (Jean-Pierre Chambon, Régionalismes et jeux de mots onomastiques, Mélanges de philologie et de littérature médiévales offerts à Michel Burger, 1994 - books.google.fr).

Dans les Alpes, le charvan, esprit invisible et facétieux, disparaît dans « un gros pet ». Dans un autre récit alpin, le diable apparaît à des pèlerins sous la forme d'un grand cheval noir qui finit par détaler « en lâchant des gros pets qui [font] des éclairs et des tonnerres ». Du coup, seul le pet peut rivaliser avec le diable et le mettre en fuite. C'est ce que soutient Pierre d'Espagne dans la Médecine des pauvres au XIIIe siècle (Luc Charles-Dominique, Musiques savantes, musiques populaires: Les symboliques du sonore en France 1200-1750, 2006 - books.google.fr).

Si l'on en croit Samuel Guichenon (1607-1664), historiographe dynastique de la Maison de Savoie et protestant converti au catholicisme : "J'ai encore une monnoie d'argent de Pierre de Savoie auparavant qu'il eut été appelle à la Couronne de Savoie, en laquelle il y a la devise de FERT au revers, en caractère Gotthique de cette façon" (Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres, fondations de monastères, avec des supplémens jusqu'à nos jours, 1778 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Samuel Guichenon).

FERT pourrait être ainsi un cri de défi.

Philosophiquement

Le pet est une flatulence, du latin flatus.

Pour le nominaliste, il n'existe rien que l'individuel, le particulier. Les concepts généraux sont pour lui des noms (nomina en latin), que l'homme a apposés a posteriori sur l'individuel, le réel — rien qu'un flatus vocis, donc un souffle qui frappe l'air, comme le disaient les nominalistes médiévaux (Nouvelle école, Numéros 33 à 36, 1979 - books.google.fr).

Cependant un philosophe dans cette période fréquentait la famille de Savoie.

C'est peu à peu, vers 1250, à la suite des commentaires d'Averroès, ce médecin, juriste et philosophe qui avait vécu à Cordoue au milieu du XII e siècle, que furent perçus clairement les problèmes que l'aristotélisme posait au chrétien. Adopter la cosmologie d'Aristote limitait la toute-puissance de Dieu. Accepter sa méthode philosophique, partir de la connaissance sensible pour aboutir à la compréhension de l'universel par l'enchaînement rigoureux des causalités était contraire à l'inspiration augustinienne qui dominait et selon laquelle la connaissance est une illumination venue de Dieu. C'est une synthèse des deux conceptions qu'Albert le Grand, puis Thomas d'Aquin tentèrent. À eux deux, ils enseignèrent près de vingt ans à Paris. Aussi est-il légitime de les considérer comme des représentants de la recherche philosophique qui se pratiquait à Paris au XIIIe siècle. Mais d'autres courants de pensée coexistaient. Les uns, plus fidèles aux traditions augustiniennes, étaient représentés chez les séculiers comme Guillaume de Saint-Amour et les docteurs franciscains. Les autres – parmi lesquels Siger de Brabant –, plus radicalement aristotéliciens et et moins éclectiques que Thomas d'Aquin, mettaient en évidence les obstacles infranchissables à une telle synthèse (Monique Bourin-Derruau, Temps d'équilibres, temps de ruptures. XIIIe siècle, 1990 - books.google.fr).

Guillaume de Saint Amour appartient donc à la coterie de puissants arrivistes qu'est la famille des Savoie, le comte Thomas et son. frère Philippe, avec leur protégé l'archevêque élu de Tarentaise. Quel service leur a-t-il rendu, quelle cour leur a-t-il faite pour être de leur clientèle? Rien ne nous l'apprend. Reste que nous le retrouvons ici homme de cette zone lyonnaise qui était le cœur de l'ancien royaume d'Arles ; Jura, Savoie, Lyon : voilà son pays, terre d'Empire. Guillaume est enraciné et, vaincu à Rome et à Paris, il rejoint les horizons de son enfance de Lyon à Saint-Amour. Les intrigants de haut vol que sont Philippe et Thomas sont assez connus. Du pape, ces grands seigneurs obtiennent tout ce qu'ils veulent en raison des services qu'ils lui rendent astucieusement ; ne serait-ce, comme leur frère Amédée, par exemple, devant Frédéric II, qu'enPour un comte passe, mais Philippe est homme d'Église, sauf à contracter un riche mariage pour faire une fin. En attendant, cette manière de se faire élire évêque à Valence, à la suite de ses frères Guillaume et Boniface, puis à Lyon (ou en Tarentaise pour un de leurs séides), est uniquement destinée à percevoir les revenus de l'évêché. On demeure sous-diacre toute sa vie, sans être jamais ordonné ni sacré, car les obligations d'habit, d'allures, de chasteté deviendraient alors par trop contraignantes. Le pieux frère chartreux, le « bienheureux » Boniface lui-même, a administré Belley (1232-1243) et Valence (1231-1242) sans avoir reçu les ordres majeurs ; Innocent IV l'a élevé au sous-diaconat et à la prêtrise seulement au moment de le hausser au siège de Cantorbéry (1243) (Michel-Marie Dufeil, Saint-Amour et la polémique universitaire parisienne, 1972 - books.google.fr).

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone, près de Bône, devint, après une jeunesse orageuse, le plus célèbre des Pères de l'Eglise latine. Théologien, philosophe et moraliste, l'auteur de La Cité de Dieu et des Confessions a parlé de certains précurseurs du Pétomane. « Saint Augustin, écrivait l'auteur des Essais, allègue avoir vu quelqu'un qui commandait à son derrière autant de Pets qu'il en voulait, et Vives, son glossateur, enchérit d'un autre exemple de Pets organisez, suivant le ton des voix qu'on leur prononçoit... » Saint Augustin a même précisé que ces personnes qui émettent par l'orifice inférieur « autant de Pets qu'ils en veulent semblent chanter par cet organe » (Jean Feixas, Histoire du pet: De l'Antiquité à nos jours, 2008 - books.google.fr).

Un peu à la manière de Montherlant qui ne pouvait attraper la grippe sans chercher, dans l'Histoire romaine, un général ou un empereur ayant été affecté, dans les mêmes circonstances, du même mal, sur lequel il pouvait alors disserter, Dali parle d'un pet « très long et mélodieux » qu'il lâcha au réveil le 29 août 1952, évoquant aussitôt... saint Augustin [fêté le 28 août] qui, selon Montaigne, était un fameux pétomane et réussissait, ainsi - c'est Dali qui le dit -, à « jouer des partitions entières » (Michel Nuridsany, Dalí, 2004 - books.google.fr).

Blaise

Aimon de Quart a été enterré dans la chapelle Saint Blaise dans la Collégiale Saint-Ours d'Aoste.

Si, dans un premier temps, le choix de Pierre II de Savoie pour sa sépulture se porte sur l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, il choisit à la fin de sa vie l'abbaye d'Hautecombe, nécropole comtale des Savoie. Il y est probablement inhumé (fr.wikipedia.org - Pierre II de Savoie).

La belle et si intéressante abbaye de Haute-Combe, tombeau de nos anciens souverains, bâtie sur les les bords du lac du Bourget, était, avant la Révolution, une abbaye de l'ordre de Citeaux. Elle fut fondée en 1125, par Amé III, comte de Savoie, qui y appela des moines de l'ordre de Saint-Blaise, dépendant de l'abbaye d'Aulps. L'ancienne église de Haute-Combe, destinée à la sépulture des premiers comtes et ducs de Savoie, fut bâtie, sans doute dans le XIIIe ou le XIVe siècle, à en juger du moins, par ce qu'il en est resté. Il faut noter, en effet, qu'elle a été ruinée par la Révolution, et dégradée au point de servir à une fabrique de faïence (Chanoine Poncet, Hautecombe, Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne, Volumes 7 à 8, 1884 - books.google.fr).

Poncet est contredit :

Quant aux premiers habitants de ce célèbre monastère, on est généralement d'accord maintenant qu'ils vinrent de l'ancienne Hautecombe située à Cessens, sur l'autre rive du lac du Bourget, qu'ils dépendirent originairement de l'abbaye d'Aulps et par conséquent qu'ils suivaient la règle cistercienne sous laquelle vivaient les religieux de ce dernier établissement. Saint Guérin, abbé d'Aulps, fut évêque de Sion (1065-1150). L'abbaye d'Aulps se trouve sur le territoire de (Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, 1887 - books.google.fr).

Au sabbat nous baisons le cul du diable. Pourquoi ? L'âme véritable est portée dans le dans le ventre et non ailleurs. L'os d'immortalité termine le bas de l'épine dorsale et il est nommé en kabbale Luz. C'est le fondement du corps et la pierre fondamentale du Temple. Il n'y a là nulle inversion, nulle nulle messe à rebours ! C'est la messe peut-être qui inverse l'adoration de forces un peu platement appelées «génésiques». N'est-il pas naturel que les Templiers qui sont au lieu de de la pierre fondamentale, c'est-à-dire Luz - là où circulent les âmes de l'échelle de Bethel car la pierre du rêve de Jacob fut translatée pour établir le fondement du Temple (Zohar) —, baisent au fondement celui qui les reçoit. Ainsi communient-ils à l'âme du Prince architecte du monde. [...] On aura invoqué ici un saint patron du souffle anal, des tempêtes alvines et météorologiques. C'est Blaise, Vlas, dieu des pendus. En son jour en pays Scandinaves on interdit l'usage d'aliments flatulents, tant on craint que le jeu sur blasen et Blasius, à la Saint-Blaise (3 février), ne déchaîne des tempêtes pendant toute l'année. Saint Blaise est celui qu'Eva Pocs a évoqué dès les premières heures de notre sabbatique convent : Volos-Veles. Car bien des siècles avant la première mention de cette divinité slave, le culte du saint est attesté en rapport avec les maux de gorge, les souffles, la protection des animaux domestiques. D'origine byzantine, ce culte apparaît dès le début du VIème siècle (Claude Gaignebet, Discours de la sorcière de Saint Julien Lampon, Le sabbat des sorciers en Europe: XVe-XVIIIe siècle : colloque international E.N.S. Fontenay-Saint-Cloud, 4-7 novembre 1992, 1993) (Autour de Rennes le Château : Les parchemins : dans le texte).

Blaise, grand saint protecteur de la gorge, San Blas Gargantero en Castille, Gargabano aussi, est fêté le même jour que celui de la naissance de Gargantua donné par Rabelais : 3 février. Blaise est le saint patron, en plus des cardeurs et des tisserands, des maçons français au temps de saint Louis. Le livre d'Etienne Boileau sur les confréries de Paris dit que c'est au nom de ce saint qu'étaient établis les privilèges "des Maçons, des Tailleurs de pierre, des Plastriers et des Morteliers depuis le temps de Charles Martel". On trouve un autre patron dans le manuscrit Ashmole (1686) qui reprend des éléments des Old Charges. Après la construction du Temple de salomon, apparaît Graecus, homme curieux ("curious"). Il semble qu'il se retrouvait par ailleurs sous le nom d'Aymon, Aynon ou Amon. Le nom du dieu-bélier Amon, selon Plutarque, signifie "caché", "musé". A l'inverse le dieu-bouc Mène a un nom qui veut dire "apparent". A Alexandrie le Christ sous le nom d'Amen (stable, fidèle, caché) est accompagné du saint Ménas, niommé ainsi à la suite de la confusion de sa mère stérile qui répondit à l'ange Gabriel "ménas" au lieu d'"amen". A l'époque de Charles Martel où les statuts des maçons de Paris ont été fixés, vivaient les 4 fils Aymon. Parmi ceux-ci, Renaud de Montauban, dont Rabelais disait : "Je ferai comme Renaud de Montauban, je mettrai à bouillir pour les maçons... je mettrai à bouillir pour la cathédrale de Cologne". Dans la légende les quatre fils volent une couronne : "les quatre couronnés" (Claude Gaignebet, Le dieu caché des Old Charges, Maçonnerie et antimaçonnisme: de l'énigme à la dénonciation, Numéro 4 de Politica hermetica, 1990).

La chapelle sépulcrale dans l’église de Notre-Dame-de-Liesse d'Annecy que le comte de Genevois Amé III avait chargé son fils de construire, et dans laquelle serait placé son tombeau (1360), était placée dans le chœur, du côté gauche, en face de la porte de la sacristie. Entre autres fondations il ordonne de faire célébrer trois messes par jour, avec commemoration de saint Antoine, et s’il mourait avant l’achèvement de cette chapelle, elles devaient être célébrées au maître—autel qui, comme on l’a vu, était précisément dédié à saint Antoine (17 janvier). Une visite pastorale de 1646 constate que les ducs de Genevois y exerçaient alors le droit de patronage, réservé par le fondateur aux comtes de Genevois. L’autel était dédié à saint Blaise, encore un saint invoqué pour les maladies dans les hôpitaux, et devenu le titre d'un ordre chevaleresque en Arménie pendant les croisades. Saint Blaise était surtout le protecteur du passage du Mont—Sion, entre Cruseilles et Pomiers. Le second titulaire était saint Adrien, officier romain, devenu martyr et honoré le 8 septembre, le même jour que Notre-Dame-de-Liesse (Revue savoisienne, Académie florimontane, Annecy, 1870).

Les ermites sont fréquemment des saints protecteurs : saint Blaise retiré dans les forêts d'Arménie est en bonne harmonie avec les ours, lions et tigres, guérisseur célèbre des maux de gorge et saint patron des porchers ; saint Goussand l'ermite limousin est protecteur du bétail, figuré avec un bœuf à ses pieds ; saint Guérin (/guérit !) protège du bétail à Sion en Valais, il est associé à saint Blaise, figuré entre un âne et un bœuf agenouillés (cet agenouillement sera récupéré par Antoine comme on peut le voir sur l'image d'Épinal) ; Geneviève de Brabant, comme saint Gilles tous deux retirés au désert, ont pour attribut une biche. L'ermite limousin saint Léonard est aussi protecteur des chevaux. Enfin, est-il besoin de signaler saint Jérôme guérisseur de son fidèle lion, si ce n'est pour ajouter que la Légende dorée attribue généralement ce miracle du lion au Docteur de l'Église Jérôme, alors qu'il provient de la légende de saint Gérasime de Lydie ? (Monique Alexandre, Philippe Walter, Saint-Antoine entre mythe et légende, 1996).

C'est à Annemasse que le Prieuré de Sion a été enregistré en 1956, ville qui est située dans le cercle templier du petit nonagone centré sur Le Sarnieu à Groisy, à quelques kilomètres seulement de Saint Blaise près de Cruseilles.

L'église de Saint-Blaise-ès-Liens, donnée a Cluny par le roi Rodolphe, pourrait être Saint-Blaise au mont de Sion, ou bien Chaumont, dont l'église était dédiée à Saint—Blaise, et dans le territoire duquel on voit plus tard Cluny gratifié d'une manse (n° 193). En tout cas, cette donation n'est pas de 1019, mais du 14 janvier 1028 ou 1029 « XIV Kal. februarii anno ab Incarnatione M.XX.VIIII regnante Rodolfo rege anno regni sui XXXV », ainsi que porte l'original qui a été publié dans le Bulletin de l'Académie Delphinale, 4° série, tome IV, page 497 (Jean-François Gonthier, Oeuvres historiques, 1903) (Autour de Rennes le Château : Sion, Soleil et Blaise).

En 1313, l'autel de Saint Blaise dans le monastère de Beverley servait à célébrer la fête de saint Nicolas, durant les travaux de construction de la nef (Richard Kieckhefer, Theology in Stone: Church Architecture From Byzantium to Berkeley, 2004 - books.google.fr).

Il y avait un autel de Saint Blaise et de Saint Jean de Beverley dans la cathédrale de Durham (Nord-Est de l'Angleterre) (Glynne Jarratt, The life of Walter Skirlaw: medieval diplomat and prince bishop of Durham, 2004 - books.google.fr).

Concernant la gorge que saint Blaise soigne, le crétinisme goitreux endémique est dû à une carence en iode dans certaines régions, comme les Alpes d'où les expressions "crétin des Alpes" et "goitreux du Valais", Valais où se trouve la ville de Sion. La première représentation européenne de crétinisme associé au goitre se trouve dans le Livre des modèles de l'Abbaye de Rein, en Autriche, ou Reuner Musterbuch, daté de 1215 (fr.wikipedia.org - Crétinisme).

Les liens de saint Blaise avec Dagobert II et Stenay, roi et ville affectionnés par le Prieuré de Sion, sont abordés dans Autour de Rennes le Château : Stenay et Dagobert II : transgression du possible, et pet sur la terre.

Pet de maçon

Un pet de boulanger qui porte son bren ; Un pet de maçon : qui porte son mortier ; Faire un pet à la mort : échapper d'une maladie (Antoine Oudin, Curiositez françoises pour supplément aux dictionnaires, 1656 - books.google.fr).

Le vrai pet, ou le pet clair, n'a point d'odeur, ou du moins si peu, qu'elle n'a pas assez de force pour traverser l'espace qui se trouve entre son embouchure et le nez des assistans. Le mot latin crepitus, qui exprime le pet, ne signifie qu'un bruit sans odeur ; mais on le confond ordinairement avec deux autres ventosités mal-faisantes, dont l'une attriste l'odorat et se nomme vulgairement vesse, ou, si l'on veut, pet muet, ou pet féminin ; et l'autre, qui présente le plus hideux spectacle, que l'on nomme pet épais, ou pet de maçon. Voilà le faux principe sur lequel se fondent les ennemis du pet ; mais il est aisé de les confondre, en leur montrant que le vrai pet est réellement distingué des deux monstres dont on vient de donner une notion générale. Tout air qui s'entonne dans le corps, et qui après y avoir été comprimé, s'en échappe, se nomme ventosité; et par-là le pet clair, la vesse et le pet de maçon, conviennent entr'eux comme dans leur genre : mais le plus ou le moins de séjour qu'ils font dans le corps, le plus ou le moins d'aisance qu'ils trouvent à s'échapper, constituent leur différence et les rendent totalement dissemblables. Le pet clair, après s'être entonné dans le corps, parcourt sans obstacles les différentes parties internes qui se trouvent sur son passage, et sort avec plus ou moins de fracas. Le pet épais ou de maçon, après avoir tenté plusieurs fois de s'échapper, trouvant toujours les mêmes obstacles, rebrousse chemin, parcourt souvent le même espace, s'échauffe, et se charge de différentes parties de matière grasse qu'il détache en chemin ; ainsi affaissé par son propre poids, il vient se réfugier dans la basse région, et se trouvant enveloppé d'une matière trop fluide, qui n'attendoit elle-même que le moindre mouvement pour faire irruption, il décampe enfin sans beaucoup de bruit et entraîne avec lui tout le butin dont il s'est chargé. La vesse, également gênée et retenue au passage. fait le même voyage que le pet de maçon ; elle s'échauffe également, se charge en chemin de parties grasses, vient solliciter sa sortie par les Pays-Bas, avec cette différence, que trouvant un terrain sec et aride, elle n'acquiert point de nouveaux biens ; mais chargée seulement de ce qu'elle a butiné en chemin, elle déloge sans aucun bruit, et fait part, en sortant, de ce qu'elle a de plus disgracieux pour l'odorat (Caspar Dornavius, L'Art de péter. Essai théori-physique et méthodique, traduit par P. T. N. Hurtaut du “De peditu” de “Amphitheatrum sapientiae saraticae” - books.google.fr).

De même qu'il y a des sourds-muets dont saint Jean de Beverley est le patron, il y a des pets sourds (récents en français mais on a "peto sordo" en italien en 1724) et des pets muets (Deutsch-italienisches Dictionarium, Tome 1, 1724 - books.google.fr).

Noeud et pets

Il est d'ailleurs difficile de séparer la flatulence de l'estomac de celle de l'intestin, les diverses parties du tube digestif étant solidaires, surtout en ce qui concerne le régime des gaz. La flatulence de l'estomac est souvent suivie de météorisme intestinal; d'autre part, la constipation amène souvent la production de gaz intestinaux qui peuvent remonter dans l'estomac, comme le prouve la présence de l'hydrogène sulfureux et du gaz des marais dans la cavité gastrique (Henri Frenkel, Sémiologie et thérapeutique des maladies de l'estomac, traduit par J. Teissier, 1900 - books.google.fr).

Il arrive que l'intestin fasse des noeuds : ce qu'on appelle volvulus.

Galien disait que l'ileus est un phlegmon des intestins, dans lequel ni les vents, ni les matières fécales, ne peuvent sortir, & qui est accompagné d'épreintes & de douleurs très-considérables. Le mot iléus est dérivé du nom de l'intestin, grêle, qui est le siége ordinaire de cette maladie. Les Grecs avaient deux expressions principales pour désigner l'iléus; l'une qui répond aux mots latins coarcto, concludo, je resserre (grec "eileos"); l'autre qui signifie convolvo, j'entoure, je roule (grec "eileon"; et ces expressions désignaient deux états forts différens qu'il importe de ne pas confondre. Ceux qui se servirent du mot volvulus, eurent égard à la nature spasmodique de la maladie; peut-être ont-ils voulu exprimer qu'elle a son siége dans un intestin très-flottant; ou peindre les mouvemens des malheureux qu'elle tourmente, et dont le corps se plie alors en tous sens. L'iléus est appelé par Cœlius Aurelianus, acuium tormentum; par Celse, mordus tenui intestini; ceux-là l'ont nommé Iliaca passio, miserere; ceux-ci, dolor ileus spasmodicus, chordapsus. (Dictionaire des sciences médicales: Hyg - ilé, Tome XXIII, 1818 - books.google.fr).

Au printemps 1268, Pierre II de Savoie est en fin de vie, sain d'esprit mais malade de corps, comme l'indique la formule consacrée qui n'apparaît de manière explicite que dans ce dernier testament. On sait par d'autres sources que Pierre était malade depuis le début de l'hiver précédent et qu'il est mort deux ou trois jours après le dernier codicille, le 16 ou le 17 mai (Bernard Andenmatten, Pierre II de Savoie: "Le Petit Charlemagne" (+1268), 2000 - books.google.fr).

Pierre de Savoie avait un médecin attitré (physicus), Pierre de Montibus (ou Pierre des Monts), à qui fut accordé le 2 juillet 1242, par le roi Henri III, son neveu, alors à Bordeaux, le premier bénéfice ecclésiastique d'au moins 30 marcs qui devait être vacant en Angleterre, qui sera situé à Richmond (Yorkshire). Un deuxième bénéficie lui est donné à Canterbury le 30 août 1249 (Eugène Olivier, Médecine et santé dans le pays de Vaud, 1962 - books.google.fr).

Noeud et Croix du Sud

Je donnerai la citation suivante, prise dans les écrits de Gould sur ce sujet : Peu de phénomènes célestes sont aussi saisissables que l'existence d'un courant ou anneau d'étoiles brillantes, comprenant Canopus, Sirius et Aldébaran, avec les plus brillantes de la Carène et de la poupe du vaisseau d'Argo, de la Colombe, du Grand Chien, d'Orion, etc., et bordant la Voie lactée sur son bord antérieur. Lorsque la moitié opposée de la Voie lactée devint visible, il fut également manifeste que la même chose est vraie la aussi, les étoiles brillantes frangeant de même le bord antérieur et formant un flux qui, divergeant de la Voie lactée aux étoiles alpha et beta du Centaure, comprend la constellation du Loup et une grande partie du Scorpion et s'étend à travers Ophiuchus vers la Lyre.

Ainsi un grand cercle ou zone d'étoiles brillantes semble faire le tour du ciel, coupant la Voie lactée a la Croix du Sud; elle visible en toute saison, quoique plus apparente du côté d'Orion que de l'autre. A mon retour dans le nord, je cherchai immédiatement le point nord d'intersection, et quoique le phénomène fût beaucoup moins visible dans cet hémisphère, je reconnus sans difficulté le nœud dans la constellation Cassiopée, qui est diamétralement opposée à la Croix du Sud. (Joseph Norman Lockyer, L'évolution inorganique étudiée par l'analyse spectrale, traduit par Hooghe, 1905 - books.google.fr).

Benjamin Apthorp Gould (27 septembre 1824-26 novembre 1896) est un astronome américain. La ceinture de Gould — calque de l'anglais Gould's belt ou Gould belt — est un anneau partiel d'étoiles de la Voie lactée. L'astronome britannique John Herschel (1792-1871) est le premier à relever, dès 1847, la distribution asymétrique des étoiles brillantes par rapport au plan galactique. En 1879, l'astronome américain Benjamin A. Gould (1824-1896) conclut que les étoiles les plus brillantes sont alignées sur un grand cercle coupant le plan galactique et incliné d'environ 20 degrés par rapport à celui-ci (fr.wikipedia.org - Ceinture de Gould).

Coq blanc et flatulence : Pythagore

Parmi les «symboles» de l'ancien pythagorisme, ces akousmata qu'avait commentés Aristote, il s'en trouve un qui interdit de sacrifier le coq blanc — et par suite de le consommer — , et le premier motif qui est donné de cette prohibition est qu'il était « consacré à Mèn ». Cette indication suffirait à déceler l'origine de la défense attribuée à Pythagore, car le dieu Mèn appartient en propre à l'Asie Mineure et si l'astre des nuits est ainsi désigné et non pas sous son nom grec de Séléné, c'est là un indice certain que le tabou conservé par l'école italique est en réalité anatolique. La crainte superstitieuse d'immoler le coq blanc a dû être très vive parmi les sectateurs de Zoroastre, puisqu'elle a survécu à la conversion de l'Iran au mahométisme. « L'on prétend, dit Qazwîni que celui qui tue le coq blanc verra le malheur tomber sur ses biens et sur sa famille » Cette appréhension, comme beaucoup d'autres croyances de l'ancien mazdéisme, s'est perpétuée jusque dans le folklore moderne de la Perse : « Il ne faut pas tuer le coq blanc, car c'est un ange. » (Franz Cumont, Le coq blanc des Mazdéens et les Pythagoriciens. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 86e année, N. 4-6, 1942 - www.persee.fr).

Parmi les mystérieux « Akousmata » que Pythagore enseigna à ses disciples, aucun n'a, sans doute, suscité autant de commentaires et de discussions que le célèbre adage : « A fabis abstine » : Abstiens-toi des fèves (Jean Mallinger, Notes sur les secrets ésotériques des pythagoriciens, 1946 - books.google.fr).

On a beaucoup cru dans l'Antiquité, voire plus tard, que l'âme quittait par l'anus le corps de la personne qui venait de mourir: c'est le «pet de la mort», mentionné à la fin du dernier chapitre de l'épisode des Chats-fourrés, celui de l'île d'Outre (Rabelais ?, Cinquième Livre). Certains pouvaient même craindre que, de leur vivant, par exemple durant le sommeil, une simple vesse n'entraîne avec elle et ne disperse hors du corps une partie de l'âme: Etiamne obturat inferiorem gutturem, Ne quid animae forte amittat dormiens ? Si l'on avait cette crainte, on comprend que la fève ait été rejetée par Pythagore, et par les prêtres égyptiens, du fait des flatulences qu'elle provoque. Une telle opinion, digne des avares, est ridiculisée aussi bien par Plaute que par Rabelais: pourquoi, alors, ne pas ne pas se boucher l'anus avec une fève ? Mais, dans ce cas, on courrait le risque que cette précaution soit annulée par le trou d'un vulgaire cosson ? (Yves Cambefort, Un cosson noir né d'une febve blanche, Le Cinquiesme livre: actes du Colloque international de Rome (16-19 octobre 1998), 2001 - books.google.fr).

Beverley et les fèves

Berverley se trouve dans la plaine d'Holderness (fr.wikipedia.org - Holderness).

Beverley comprises the parishes of St. John, St. Martin, St. Mary, and St. Nicholas, all within the archdeaconry of the East riding, and diocese of York: the parish of St. John extends into the northern division of the wapentake of Holderness. It was formerly the head of a peculiar and exempt jurisdiction, under the provost of the collegiate church, which expired at the dissolution of monasteries (Samuel Lewis, A Topographical Dictionary of England, Volume I, 1831 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Hundred).

There are few remains of ancient superstitions to be found in the present day in Holderness; a singular practice, however, prevails in some houses, of eating grey peas which have been steeped in water and flied, with various savory additions, on Mdlent Sunday, formerly called Carle, and now Carlin Sunday. No reason is given, and perhaps none is known, why this custom is observed. It appears to be the remnant of a heathen superstition, which enjoined the giving away of beans (fabae) at funerals ; because beans were supposed to belong to the dead, and were used in sacrifices to the departed, owing to the mysterious properties ascribed to them. Carlin is derived from the German Karr, signifying a satisfaction made for punishment, or an atonement, and in the same language Karr Fryetag is Good Friday; and in the Roman calendar part of the ceremony for that day is the distribution of pulses. In Holderness, and some other parts of England, peas have been substituted for beans, as more fit to be eaten at that season of the year (George Poulson, The History and Antiquities of the Seigniory of Holderness, in the East-Riding of the County of York, Volume II, 1841 - books.google.fr).

Parmi les autres romans dont l'action tourne autour de Holderness, citons encore Le Conte de l'huissier d'église de Geoffrey Chaucer (vers 1340 - 1400). Le Conte de l'Huissier d'église (The Somonours Tale en moyen anglais) est l'un des Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer. Il se situe à la fin du Fragment III (D), après le Conte du Frère mendiant, auquel il répond. Un huissier d'église, avant de commencer son conte, raconte une petite histoire en guise de prologue : un frère mendiant a une vision de l'Enfer, mais il n'y voit aucun des siens. Il s'en étonne auprès de l'ange qui lui sert de guide. Ce dernier le conduit jusqu'à Satan, qui leur présente son postérieur. De son anus sort une foule de vingt mille frères. Le frère Jean, héros du conte, sévit dans la région de Holderness, dans le Yorkshire, où il mendie de porte en porte en échange de prières pour le salut des âmes des morts – des prières qu'il n'a en réalité aucunement l'envie de célébrer, puisqu'il efface les noms des morts notés sur ses tablettes sitôt qu'il a obtenu ce qu'il voulait. Le parcours du frère Jean le conduit chez Thomas, un homme dont il a déjà obtenu des dons par le passé. Il se trouve être malade, et le frère lui fait un long sermon sur le salut de son âme, mais Thomas comprend bientôt qu'il n'en a qu'après son argent. Il lui propose un don, mais lui fait jurer de le partager équitablement entre tous ses frères. Croyant qu'il s'agira d'une grosse donation, le frère s'empresse d'accepter, et Thomas lui demande de l'attraper sous les fesses, sur quoi il lâche un puissant pet. Le frère Jean, furieux d'avoir été ainsi trompé, est promptement jeté dehors par les serviteurs de Thomas, et il se retrouve dans une situation délicate, car il a un serment à honorer. Mais comment s'assurer que le son et l'odeur du pet seront équitablement partagés ? C'est l'écuyer du seigneur local qui trouve la solution : Thomas s'installera au centre d'une roue de chariot, et les douze frères poseront leurs nez sur les rayons de la roue, si bien que lorsque Thomas pètera à nouveau, les rayons transmettront équitablement le bruit et l'odeur à chacun d'eux. Le frère Jean se placera quant à lui sous le moyeu, car son honneur justifie qu'il en reçoive la primeur (fr.wikipedia.org - Le Conte de l'huissier d'église).

Coq et pet ou "l'ordre facétieux de l'andouille phallique"

Un sermon joyeux daté peut-être du XVème siècle réunit pet et coq. C'est une facétie grossière, dont on a plusieurs versions, jouée probablement à l'occasion d'une fête des sots par un chanoine de Saint Jean le Rond. C'était le baptistère de la Cité de Paris, mais il existe des églises de ce nom à Sens et à Auxerre. Mais des indications géographiques lmaissent penser à Paris. Peut-être s'agit-il d'une homélie destinée à la fête de l'Epiphanie. Après le thema (Refecti sunt), le sermonneur invite l'assistance à fonder l'ordre facétieux de l'andouille phallique (Saint Epais) (vv. 2-4) et débite, en guise d'introduction, une espèce de coq-à-l'âne (d'une façon assez littérale dans la version s) (vv. 5-20, version d vv 5-8). Après quelques vers de transition (dans s seulement), le prédicateur passe à la première petite histoire illustrative: il nous montre comment une andouille (sens littéral) a pu «refaire» deux femmes au bain (vv. 24-57, d vv. 47-50)

Refecti sunt / Sotie nous a fuy reffaicts / Pour fonder a Sainct Jehan le Rond / La confrarie de sainct Espes. / D'une vessie faire trois petz, / II luy fauldroit fort aliener; / Et si failloit porter la paix, / Lequel doibt baiser le premier ? / Puis que [je] suis sur mon fumier / Il fault que je vous dye tout, / Et puis je iray estudier / Pour commencer a quelque bout (Jelle Koopmans, Recueil de "Sermons joyeux", 1988 - books.google.fr).

Ce sermon d'Epiphanie conduit à la fève de la galette des rois.

On rencontre Saint Jean le Rond (D'Alembert et Julie de l'Espinasse) dans l'article sur la dalle verticale de Marie de Nègre (Autour de Rennes le Château : Dalle verticale de Marie de Nègre : Thérèse, Catherine et Julie).

On peut se demander si le Prieuré de Sion n'est pas un ordre de ce type.

Croix d'Agadez

L'Ordre savoyard de Saint Maurice créé en 1572 par Emmanuel-Philibert avait pour emblème, défini en 1619 par Charles-Emmanuel Ier, la croix blanche pommetée (croix de saint Maurice) avec des bandes vertes aux angles pour marquer son union, décidée par le pape Grégoire XIII, avec l'Ordre de Saint Lazare en novembre 1572. On passe facilement à la "Maurische Kreuz", croix maurisque, et à la croix d'Agadez, bijou d'argent comme les diengues, fers d'esclave miniature qui protégeaient contre les maux de ventre (R. Dudot, Nouvelles Notes sur la croix d'Agadès, Notes africaines, Numéros 109 à 124, 1966 - books.google.fr, Hans Ritter, Wörterbuch zur Sprache und Kultur der Twareg : Elementarwörterbuch der Twareg-Hauptdialekte in Algerien, Libyen, Niger, Mali und Burkina Faso, Tome II, 2009 - books.google.fr, (Autour de Rennes le Château : CEIL BEIL MCCXCII de l’Aude à l’Irlande).