Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2   Le calendrier romain   

Trajan, Constantin, Théodose, Arcadius et le calendrier

Cet article est une généralisation du calendrier nonagonal vis à vis des dates marquantes de la vie de l'empereur Constantin Ier. Le 27 février est en effet une date avancée pour la naissance de Constantin, le 28 octobre, celle de sa victoire au Pont Milvius. On peut en trouver d'autres, en adjoignant d'autres empereurs romains qui eurent une influences sur l'instauration du catholicisme comme religion d'Etat intolérante.

17 janvier

Le 17 janvier 395, meurt l'empereur Theodose Ier dit le grand.

Le 8 novembre 392, une constitution, publiée à Constantinople, généralisa à tout l'Empire les mesures édictées précédemment ; partout, toute manifestation, tant publique que privée, des cultes présumés "idolâtres" était désormais strictement interdite. Le paganisme était hors-la-loi (www.empereurs-romains.net - Théodose Ier).

Van Dyck (1599-1641), Ambroise arrêtant Théodose, vers 1620 - fr.wikipedia.org - Ambroise de Milan

7 février

Sainte Liobette ou Loubette, suivante de sainte Hélène est fêtée le 7 février au calendrier d'Orléans dont elle était originaire et à Poitiers où elle apporta une relique de la croix retrouvée à Jérusalem par l'impératrice (nominis.cef.fr - Sainte Liobette).

Un anonyme du douzième siècle a voulu conserver à la postérité une partie de la vie de sainte Loubette, et l’histoire de la fondation de l'église collégiale de Saint-Pierre-le-Puellier de Poitiers. Un manuscrit en vélin, écrit vers le milieu du quinzième siècle, fut copié sur un manuscrit d'une antiquité bien plus reculée par les ordres de Jean, duc de Berry. La première pièce est l'Evangile du faux Nicodème, ou les Actes de Pilate. La seconde pièce du Manuscrit nous regarde: c’est une espèce de légende de sainte Loubette, avec l’histoire de la fondation de l’église de Saint-Pierre-le-Puellier de Poitiers, écrite vers le douzième siècle. Cette pièce n’est pas fort longue, et il paraît que Jean Bouchet l’avait sous les yeux dans tout ce qu’il dit de notre sainte Loubette. « Du temps de Constantin, dit l’auteur du Manuscrit , Hélène sa mère étant allée à Jérusalem chercher le bois de la croix sur laquelle Jésus-Christ avait été atta ché, fut suivie dans ce pieux voyage d’une sainte fille nommée Loubette, illustre par sa naissance, mais beaucoup plus par ses mœurs et sa dévotion. Elle était peu favorisée des dons de la nature, fort petite de taille, mal faite, et de plus bossue ; elle fut présente à l'invention du bois de la vraie croix : elle resta encore longtemps au service d’Hélène. Mais a il lui prit envie de repasser dans sa patrie. Elle était de Bretagne; elle avait dessein d’y porter quelque portion du trésor précieux qu’avait découvert Hélène ; elle en parla à a l’impératrice: son projet fut approuvé. Après une longue marche, qu’il paraît qu’elle faisait à pied, elle arriva à Poitiers. Fatiguée, elle se reposa, dit le légendaire, auprès de l’église de Notre-Dame sous un sureau. Elle y attacha sa malle et s'endormit: à son réveil, elle voulut détacher cette malle ; mais l’arbre s’éleva si haut qu’elle fit d’inutiles efforts pour y atteindre. Elle eut recours à l'évêque , qui lui dit que ses efforts seraient superflus, qu’il fallait rester à Poitiers et y laisser les saintes reliques qu’elle portait. Elle s’adressa au comte de Poitiers et lui demanda des fonds pour bâtir une église, et former une communauté. Loubette, comme je l’ai dit, était bossue, elle était outre cela boiteuse, à peine pouvait-elle marcher. Le comte borna sa libéralité à lui donner le terrain dont elle pourrait faire le tour en un jour. Elle marcha alors d’une légèreté qui surprit tous ceux qui la virent aller. Le Clain, par où il fallait passer, se sécha ; elle fit en deux heures un circuit si étendu que tout autre n’aurait pu le faire en un jour. On la pria de se reposer. Pour éviter les mauvaises difficultés, Louhette chemin faisant, plaçait des bornes pour faire connaître le circuit qu’elle parcourait. Dès le lendemain on commença à élever une église sous l’invocation de saint Pierre, et quand l’autel fut fait, un ange apporta les reliques suspendues à l’arbre sous lequel Loubette s’était reposée. L'auteur qui n'est pas d’accord ici avec la légende historiée dans les tapisseries du chœur, où l'on voit que l'évéque détacha lui-même la malle de Loubette et l'apporta dans l'église, ajouteque lorsque l'église fut finie, Loubette y mit treize chanoines, tredecim canonicos, et un abbé, auxquels elle donna le terrain que lui avait accordé le comte. Dans la suite des temps, la fondatrice mourut et fut inhumée près l'église Saint-Grégoire, où elle fait, dit a encore le légendaire, tous les jours de grands miracles (M. Dreux du Radier (Jean-François), Alfred Lastic Saint-Jal (vicomte de), Bibliothèque poitevine, Tome VI à VIII, Histoire littéraire du Poitou, Volume 1, 1842 - books.google.fr).

L'entrevue de Constantin avec Licinius début février 313 n'a pas été suivie par la signature d'un « édit de Milan », mais est le point de départ de la nouvelle politique voulue par Constantin et observée au début par les deux empereurs.

Le texte original de l'Édit de février 313 ne nous est pas parvenu; nous ne le connaissons que par la confirmation qu'il reçut, au mois de juin (aux ides : le 13), et que rapporte Lactance, en latin (De mortibus persecutorum, p. 48, 4-8), sous la forme d'un rescrit de Licinius — qui n'est pas et ne sera jamais chrétien, à la différence de Constantin, baptisé seulement sur son lit de mort — adressé au gouverneur de Bithynie. Eusèbe en, a dans son Histoire ecclésiastique, reproduit la version grecque (X, V, 1-14, Ed. Sources chrétiennes, texte grec avec traduction française, t. III, p. 104 et s.). L'Êdit de Milan avait été préparé par des textes antérieurs, Constantin et Licinius ayant été, dans cette voie, précédés par Galère, qui fut, au début, un ennemi implacable du christianisme. En 311, gravement malade, il fait afficher à Nicomédie une déclaration, mettant fin aux persécutions : « En retour de notre indulgence, y disait-il, ils (les chrétiens) devront prier leur Dieu, pour notre salut, notre salut, pour l'Êtat, pour eux-mêmes, afin que la République jouisse d'une prospérité parfaite et qu'ils puissent vivre chez eux en sécurité (Idmun Rabbat, Les chrétiens dans l'Islam des premiers temps, Volume 1, 1980 - books.google.fr).

27 février

Naissance de Constantin : 27 février 274

Le 27 de février étoit l'anniversaire de Constantin; III. Kal. Mart. N. D. Constantini CMXXXIIII. C'est le jour où il étoit né à Naïssus, maintenant Nissa, ville de Dardanie. A sa naissance, sa famille étoit encore dans une condition privée. Quoique son père Constantius Chlorus ait été depuis élevé à l'empire; quoiqu'il comptât parmi ses ancêtres l'empereur Claude vainqueur des Goths, le grand éclat de la famille est venu de Constantin.

L'Empire théodosien ne prévoit guère de place, en matière de religion, pour les tendances, les opinions personnelles, les sensibilités variées, bref, pour l'altérité : avant même d'interdire les cultes païens (en 391-392), le christianisme d'État, pesamment imposé par le très nicéen Théodose dès son accession au pouvoir, criminalise l'hétérodoxie : le 27 février 380, toutes les hérésies sont condamnées par la loi (G Th., XVI, 1, 2, 1), et les divers avatars du . manichéisme (encratites, saccophores, hydroparastates) sont punis de mort deux ans plus tard (G Th., XVI, .5, 9, 1; 3 1 mars 382). Volens nolens, saint Augustin donnera bientôt . à cet absolutisme son fondement théologique : à l'Église constituant un corps uni - celui du Christ qui en est la tête, pour former ainsi le Christus totus, «le Christ tout entier, tête et corps » -, doit correspondre un corps unique de pensée religieuse (pour l'utilisation de cette formule contre les hérétiques, voir par ex. son Episiula ad catholicos contra sectam Donati, 4, 7 et 19, 49 (CSEL 52, p. 238, 1-9, et p. 296, 22-28)). La secta, expression du libre choix et de l'option individuelle, se configure ainsi comme une sécession des membres refusant l'unité niveleuse et la subordination à la «tête», entendons cette fois au «chef» terrestre, à savoir tantôt l'empereur théologien ou prêtre, tantôt l'évêque de Rome, « gardien de la tradition apostolique ». Elle ne manque plus, désormais, d'être partout associée au schisma ou à l'haeresis, en attendant le jour où les sévères épigones chrétiens de Menenius Agrippa, à l'aube du deuxième millénaire, la placeront devant l'alternative de rentrer dans le rang ou de périr (Pascal Boulhol, Secta : de la ligne de conduite au groupe hétérodoxe. In: Revue de l'histoire des religions, tome 219 n°1, 2002 - www.persee.fr).

En fait, l'année 380 était bissextile, aussi le III des calendes de mars, date de l'édit, correspond au 28 février. Mommsen, Pietri ont fait l'erreur, Boudet peut-être aussi.

La vocation de saint Pierre et de son frère André est fêtée le 27 février (Adrien Baillet, Les vies des Saints et histoire des festes et des mysteres de l'Eglise, 1710 - books.google.fr).

Constant (Flavius Julius Constans en latin) (v. 320 - 350), fils de l'empereur Constantin Ier, est César en 333 puis Auguste de 337 à 350. En 337, il se partage l'Empire avec ses deux frères Constantin II et Constance II, et s'arroge la partie centrale de l'Empire. En 340, il affronte et tue Constantin II prenant ainsi le contrôle de tout l'Occident. Constant est renversé et assassiné à Elne (Helena, Illiberris) le 27 février 350 suite à la rébellion du général Magnence (fr.wikipedia.org - Constant Ier).

19 mars

Le beau temple du Palatin allait brûler le 18/19 mars 363, presque en même temps que celui d'Apollon à Daphné en Syrie; et Julien, alors au début de sa campagne contre les Perses, se trouva ainsi frappé d'un double deuil intolérable. Ammien Marcellin note expressément que l'on sauva les "Libri Sibyllini" sur le Palatin. A en croire le poème de Rutilius Namatianus, leur destruction volontaire et complète aurait été l'œuvre sacrilège de Stilichon (Jean Gacé, Apollon impérial, garant des "Fata Romana", Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, 1981 - books.google.fr).

La destruction des deux temples est due aux chrétiens qui, à Daphné, répondaient à la profanation de la tombe de saint Babylas par l'empereur Julien.

9 avril

Le 9 avril : mort funeste de l'empereur romain, Constantin II. Le grand Constantin avoit partagé l'Empire entre ces trois fils, Constantin, Constance et Constant. L'ambition de ces trois frères alluma bientôt le feu de la guerre civile dans tout l'Empire, et les trois concurrens s'étant mis en campagne avec tout l'appareil de leurs forces, se rencontrèrent près d'Aquilée. Les troupes de Constantin, séduites par un premier avantage , donnèrent dans une embuscade où elles furent taillées en pièces; Constantin, renversé de cheval, tomba percé de coups. Ses frères dénaturés lui firent trancher la tête après sa mort, et firent jeter son corps dans la rivière d'Alsa (aujourd'hui Ansa), qui baigne les murs d'Aquilée. Constant réunit à sa part de l'Empire la portion de son frère Constantin, et devint ainsi maître de l'Occident (Ephémérides politiques, littéraires et religieuses, jusqu'au 1er janvier 1812 - books.google.fr).

29 avril

Lois du 11 mai 319 (Codex Theod., IX, xn, 1) punissant la mise à la torture ou le meurtre des esclaves ; du 29 avril 325 (Codex Theod., II, xxv, 1) interdisant de séparer dans les ventes les membres d'une même famille.

19 mai : dédicace de la ville de Constantinople en 330

L'empereur Constantin, XVème du nom et dernier empereur grec, fut égorgé dans son palais; avec lui finit l'empire d'Orient qui, à partir de la dédicace de Constantinople faite par Constantin-le-Grand, le 19 mai de l'année 330, avait duré 1123 ans (C. Chatelet, L'Eglise et la France au moyen-âge ou Pouvoir temporel du clergé français depuis l'origine de la monarchie jusqu'au 15e siècle, Volume 3, 1859 - books.google.fr).

8 juin

Loi du 8. Juin de cette année 316. adressée à l'Evêque Protogéne, célèbre défenseur de la foi contre les Ariens. Permis à tout le monde d'afranchir ses esclaves dans l'Eglise des Chrétiens, en présence des Evêques, ou des Prêtres. Cette Loi fut confirmée par d'autres loix de l'Empereur

29 juin

Constantin fait construire une église dédiée à saint Pierre et saint Paul au Vatican. Le 29 juin est la fête des apôtres aux catacombes (Mgr. Gerbet, Esquisse de Rome Chrétienne, 1866 - books.google.fr).

29 juin et 8 août à Constantinople

Le patriarche Serge Ier de Constantinople joua un rôle très important dans les guerres défensives menées à cette époque, à l'est contre les Perses, dans les Balkans contre les Slaves et les Avars. En 618, l'empereur ayant manifesté sa volonté d'abandonner Constantinople comme capitale pour s'installer à Carthage, ce fut Serge Ier qui l'en dissuada. Le 25 mars 624, Héraclius et Martine quittèrent la capitale pour l'Orient afin de diriger de plus près la guerre contre les Perses. Ils n'y revinrent qu'en 628 ou au début de 629, après la victoire contre l'empire rival. Pendant cette période, auprès du très jeune empereur-fils Constantin (futur Constantin III, né en 612, couronné dès 613), Serge Ier et le maître des offices Bonus exercèrent une régence à Constantinople.

Du 29 juin au 8 août 626, la capitale fut assiégée par une immense armée composée d'Avars et de Slaves, sous le commandement du khan des Avars. Au même moment, une armée perse commandée par le général Schahr-Barâz occupait la rive asiatique du Bosphore. En ce péril extrême, Serge Ier apparut comme l'un des piliers de la résistance : il promena notamment l'icône de la Mère de Dieu de l'église des Blachernes sur les murailles et dans les rues de la ville. La piété attribua ensuite le salut de la ville à cette image de la Théotokos brandie devant l'ennemi par le patriarche. C'est aussi pendant ces événements que Serge Ier aurait composé l'« hymne acathiste à la Mère de Dieu », l'un des plus célèbres chants de la liturgie byzantine, que l'on entonne entièrement debout, sans s'asseoir (akathistos) le cinquième dimanche du carême.

L'Eglise consacra une messe spéciale les 7 et 8 août pour commémorer le triomphe de 626. Une fête commémorative fut instituée et fixée au 8 août, et on y lisait un récit de la délivrance de la ville. Plusieurs synaxaires entre autres celui de Patmos, qui date du IXème siècle, mentionnenet au 8 août : "On célèbre la liturgie aux Blachernes contre les barbares. Commémoration de la délivrance des barbares, quand on pria la Très Sainte Mère de Dieu et qu'ils furent précipités dans le lac." (http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Monoénergisme, Louis Bréhier, René Aigrain, Grégoire le Grand, les états barbares et la conquête arabe: (590-757), 1947 - books.google.fr).

19 juillet

Saint Arsène, qui se fit moine à Sceté en Egypte, était le précepteur des deux fils de l'empereur Théodose Ier mort le 17 janvier 395.

8 août

L'empereur Trajan meurt le 8 Août à Selimonte en Cilicie. Adrien son fils adoptif lui fuccéde le 11 du même mois. (Philippe Macquer, Joseph-Antoine-Toussaint Dinouart, Abrégé Chronologique De L'Histoire Ecclesiastique, 1768 - books.google.fr).

28 août

La mort de Constantin était connue et enregistrée par les scribes à la date du 28 août, bien qu'on ait vécu alors, selon Eusèbe dans la fiction que Constantin mort continuait de gouverner (André Chastagnol, Datation par années régnales sous Constantin, Le pouvoir impérial à Rome: Figures et commémorations, 2008 - books.google.fr).

L'ère de Dioclétien débutait le 1 thoth [29 août] 284. L'année 45 de l'ère de Dioclétien allait du 29 août 328 au 28 août 329. L'an 46 allait du 29 août 329 au 28 août 330 ; l'an 52 de l'ère dioclétienne du 30 août 335 au 28 août 336 (Peter Van Nuffelen, Les Lettres festales d'Athanase d'Alexandrie, 2001 - books.google.fr).

Lettre d'Athanase : Letter IV.—For 332. Easter-day vii Pharmuthi4023, iv Non. Apr.; Æra Dioclet. 48; Coss. Fabius Pacatianus, Mæcilius Hilarianus; Præfect, Hyginus4024; Indict. v. (Athanasius: Select Works and Letters, Philip Schaff, 1892 - books.google.fr).

La liste des préfets qui ont gouverné l'Égypte de 328 à 373, est fournie par les en-têtes (E) des lettres pascales (Lettres festales) de St Athanase et le résumé chronologique (kephalaia) qui les précède. Si E avait voulu accorder chronologies égyptienne et romaine, il aurait daté par les consuls de 332 le préfet Hyginus qui aurait gouverné du 30 août 331 au 28 août 332 (Claude Vandersleyen, Chronologie des préfets d'Égypte de 284 à 395, Volume 55 de Collection Latomus : revue d'études latines, 1962 - books.google.fr).

Le rattachement du calendrier à la naissance de J.C. fut une proposition d'un moine scythe, connu sous le nom de Denys Le Petit ( mort à Rome en 540) (b.villemin.pagesperso-orange.fr - Bissextile).

Dioclétien, en montant sur le trône, donna son nom à une ère nouvelle, que ses persécutions contre l'église firent appeler ensuite ère des martyrs. Les années de cette ère sont réglées sur le calendrier égyptien. L'année égyptienne se composait autrefois de douze mois de trente jours chacun, à la suite desquels venaient cinq jours intercalaires, nommés épagomènes. La seizième année de 1ère julienne, les astronomes d'Alexandrie décidèrent que tous les quatre ans on ajouterait un sixième épagomène. Comme l'année égyptienne commençait le 29 août de l'année julienne, le commencement de l'ère dioclétienne répond au 29 août de l'an 284 de l'ère chrétienne. Quand on lui substitua le nom d'ère des martyrs, on ne lui assigna pas un autre commencement, quoique l'éditde persécution lancé par Dioclétien date seulement de l'an 303.

Nous avons dit que le commencement de l'année dans l'ère des martyrs répondait au 29 août de l'année julienne; mais l'année intercalaire, ayant un jour de plus, ne se termine que le 29 août au lieu du 28. Par conséquent elle recule au 30 août le commencement de l'année qui suit. Cette nouvelle année, au contraire, finit avec le 28 août, parce qu'elle concorde avec l'année bissextile du calendrier de Jules-César (Jean-Noël de Wailly, Eléments de paléographie, Volume 1, 1838 - books.google.fr).

18 septembre

Natailí divi Trajani, est marqué le 18. septembre dans un ancien calendrier fait du temps de Constance : & on voit par ce qu'il dit des autres Empereurs, qu'il l'entend du jour de sa naissance & non de celuy de son règne (Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, Histoire des empereurs: et des autres princes qui ont regné durant les six premier siècles de l'Église, Volume 2, 1691 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Shugborough).

Statue de Trajan anciennement à Shugborough - Université de Harvard

L'anniversaire de Trajan & les jeux triomphaux se célébroient le 18 septembre : xiv. Kal. Octobr. N. Traiani Trivmphales CMXXIIII. Trajan, le meilleur des princes, après avoir subjugué les Daces, avoit porté la guerre chez les Parthes, & fait respecter les armes Romaines au-delà de ì'Euphrate & du Tigre. Rome lui décerna les honneurs du triomphe pendant ik vie & après sa mort. La gloire de Constantin se trouvoit mêlée avec celle de Trajan. Licinius, qui avoit fui devant Andrinople, avoit été entièrement défait près de Calcédoine le 18 septembre l'an 324. Les triomphes de Constantin surent célébrés comme ceux de Trajan : ces jeux triomphaux duroient deux jours, le 18 & le 20 (Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, Volume 45, 1793 - books.google.fr).

Constantin contre Maxence et Licinius : 18 septembre, 8 octobre, 28 octobre

Après cela Constantin, résolu de n'adorer qu'un seul Dieu, se fait instruire de la religion et l'embrasse. En 312, il marche contre Maxence, qui sort de Rome le 28 octobre, pour lui livrer bataille. Maxence la perd, tombe dans le Tibre en s'enfuyantety périt. Le lendemain Constantin fait son entrée triomphante dans Rome, où il est reçu comme un libérateur : il donne, de concert avec Licinius, son beau-frère, un édit en faveur des Chrétiens. L'an 313, par une autre ordonnance, il accorde des privilèges et des immunités aux églises et aux clercs. L'an 314 la guerre s'allume entre Constantin et Licinius. Batailie de Cibales en Pannonie, où Licinius est défait le 8 octobre. Constantin lui accorde la paix, sur la fin de la même année, après la bataille de Mardie en Thrace. La guerre recommence entre ces deux princes l'an 323. Licinius, battu le 3 juillet à Andrinople et le 18 septembre près de Chalcédoine, obtient sa grâce du vainqueur en abdiquant. Constantin devint par là seul maître de tout l'empire sur la fin de septembre 323 (Jean-Paul Migne, Dictonnaire de l'art de vérifier les dates, Encyclopédie théologique, Volume 49, 1854 - books.google.fr).

Tête de Constantin Ier

18 novembre

Il faut seulement répéter qu'après que l'empereur Constantin-le-Grand [272-337] eut été régénéré dans les eaux salutaires du Baptême, et qu'il eut pourvu à la construction de l'église de Saint-Sauveur, dans son palais de Latran, il se transporta, dans une grande pompe, au lieu que l'on appelait la Confession de saint Pierre, et qui était fréquenté depuis un temps immémorial par un nombre infini de pèlerins, parce que c'était l'endroit où ce Prince des Apôtres était enterré; y étant arrivé, il mit bas son diadème, se prosterna contre terre, versa des larmes en abondance et implora, avec beaucoup d'humilité, le secours et la protection de ce premier vicaire de Jésus-Christ; ensuite, prenant un noyau à la main, il donna le premier coup pour creuser les fondements d'une basilique qu'il voulait bâtir en ce lieu, d'où, en l'honneur des douze Apôtres, il tira douze hottées de terre qu'il porta sur ses propres épaules. Lorsque la nouvelle église Saint Pierre et Saint Paul fut achevée, l'an 324, saint Sylvestre, pape, qui avait dédié celle de Saint-Sauveur le 9 du mois de novembre, fit la consécration de celle-ci le 18 du même mois, et il y dressa un autel de pierre pour offrir le sacrifice auguste du corps et du sang de Jésus-Christ. Dans la suite des temps, cette église, que sa grande antiquité faisait tomber en ruines, a été rétablie avec plus de splendeur et de magnificence par divers Souverains Pontifes. Ce qui a fait quo le pape Urbain VIII, en l'année 1626 , en a fait une nouvelle dédicace au même jour que la première avait été faite par saint Sylvestre (P. Giry, Vie des Saints, 1861 - books.google.fr).

8 décembre

Arcadius, élevé dans une soumission aveugle à l'autorité des évèques, gouverné d'ailleurs par sa femme, par ses courtisans, par ses ministres, se montra bientôt tout aussi prodigue de faveurs pour la religion nouvelle, tout aussi sévère envers le culte déchu. Dès l'année même de son élévation, le 7 août 395, il déclara expressément que "les lois de son père contre les païens et les hérétiques, aussi bien que les clauses pénales dont elles étaient accompagnées, seraient encore plus rigoureusement observées qiie du vivant de Théodose; qu'ainsi chacun s'abstint d'entrer dans les temples et d'y célébrer des sacrifices, et que tous les magistrats, sous peine de mort, fissent exécuter cet édit." Pour assurer l'aliénation perpétuelle des édifices et des domaines qui avaient été jadis affectés à ce culte, il décréta que ceux qui auraient acquis des temples confisqués et vendus à l'enchère en demeureraient pour toujours légitimes propriétaires, et que nul ne pourrait leur en contester la possession. Le 8 décembre 396, il acheva d'ôter aux prêtres, aux pontifes, aux hiérophantes, en un mot, aux divers ministres du culte païen, tout ce qu'ils conservaient encore de leurs anciennes immunités et prérogatives civiles. Il n'y eut qu'une classe de prêtres qui demeurèrent en dehors des dispositions de cet édit : ce furent ceux qui, dans certaines contrées de l'Asie, et en retour des privilèges que la loi leur assurait, étaient chargés de pourvoir et de présider aux jeux publics. En général, il est curieux d'observer l'indulgence dont les empereurs chrétiens, même depuis Tbéodose, usèrent à l'égard de ces jeux, qui tous avaient été primitivement institués en l'honneur des dieux , et qui avaient fait si longtemps une partie essentielle de leur culte (Etienne Chastel, Histoire de la destruction du paganisme dans l'empire romain, 1850 - archive.org).

Monnaie d'Arcadius - www.romancoins.info

28 décembre

Constantin, selon une légende, se refusa à un massacre d'enfants innocents à l'instar d'Hérode pour soigner la lèpre qu'il avait contractée.

Il bénéficie alors de la vision de Pierre et Paul qui lui disent, pour être guéri, d'aller chercher le pape Sylvestre en fuite sur le mont Soracte qui lui indiquera une piscine où il devra se baigner trois fois. Et en réciprocité de cette guérison due à J.-C., il devra détruire les temples des idoles; élever des églises en l'honneur de ce même J.-C., et être son adorateur.

Constantin fait un choix contraire à celui d'Hérode, et il est tentant de pousser plus loin la confrontation des deux légendes. Le massacre des Innocents, décidé par un souverain juif illégitime, a pour but l'élimination d'un roi légitime, Jésus. Constantin ne veut pas la mort d'enfants innocents, et il accède à une souveraineté légitime, confirmée par la vision de Jésus au moment du baptême. Le texte semble donc suggérer l'idée d'un transfert de la royauté légitime de Jérusalem à Rome, du roi des Juifs à l'empereur des Romains. Ce transfert redouble celui du centre de l'espace religieux chrétien. Cette interprétation trouve confirmation dans la suite de la légende. D'une manière très étrange, en effet, la conversion de l'empereur va susciter une controverse non pas, comme on aurait pu le penser, entre chrétiens et païens, mais entre chrétiens et juifs (Jean Pierre Albert, Odeurs de sainteté: la mythologie chrétienne des aromates, 1990 - books.google.fr).