Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique   Le calendrier et l’église Saint Suplice de Paris   

Dans le calendrier de La Vraie Langue Celtique, plusieurs saints se retrouvent dans les chapelles de l'église Saint Sulpice de Paris : Martin, Denis, Gabriel (pour les saints Anges), Maurice. En cherchant un peu, on peut reconnaîte une fête grecque de la Conception de Jean Baptiste au 22 septembre, et une fête de la dédicace de la basilique Sainte Geneviève au 28 novembre. Ces saints concernent le côté droit de l'église Saint Sulpice de Paris. Soit le côté Nord de son plan inversé projeté sur la carte du département de l'Aude.

La chapelle avant celle des Saints Anges est celle du Viatique qui n'a pas de date de fête, à moins que cela ne soit celle du Saint Sacrement (Fête -Dieu) qui est mobile.

Le pape Urbain IV né à Troyes (Jacques Pantaléon), ancien confesseur de sainte Julienne de Cornillon, institua alors à sa demande la fête du Corpus Domini par la bulle "Transiturus de hoc mundo" le 8 septembre 1264. Il la fixa au jeudi après l’octave de la Pentecôte et confia la rédaction des textes liturgiques à saint Thomas d'Aquin (7 mars). La date de la Fête-Dieu est, dans l'Église universelle, le jeudi après la fête de la Trinité. Mais en France, depuis le Concordat de 1801, la Fête-Dieu est solennisée le dimanche suivant et non le jeudi (fr.wikipedia.org - Fête-Dieu).

Si on associe le Viatique à Thomas d'Aquin (7 mars), on est encore dans les temps.

C'est Chalgrin qui aménagea les deux chapelles du Saint Viatique (Tours Sud) et des Baptêmes (Tour Nord).

Gabriel, 24 mars - Chapelle des Saints Anges

La chapelle des Saints Anges correspond à La Cassaigne, extrémité de la Croix d'Huriel associé à Raphaël. Que les deux saints Gabriel et Raphaël se rencontrent ici, n'est pas dommageable aux hypothèses développées dans ce site. La Cassaigne est la porte d'entrée de la Croix d'Huriel rassemblant les quatre saints du signe de croix dont la représentation dans l'église de Rennes-le-Château a mis sur la voie.

Il existait à La Cassaigne un ancien pélerinage à Notre Dame du Lait dont la statue est portée en procession le premier dimanche de septembre (qui peut tomber le 6 donc) (Jean Claude Decossin, Visite du village de La Cassaigne - 7.05.2013 - reseau.avf.asso.fr).

Eglise de La Cassaigne

La fête de Notre Dame du lait tomberait le 2 février, ce qui pointe sur la chapelle de la Vierge de Saint Sulpice, mais pas sur le 24 mars de Gabriel.

Défunts, 13 mai - Chapelle des Âmes du Purgatoire

Le 13 mai était l'un des trois jours avec le 9 et le 11 mai de la fête romaine des Lemuria, où les revenants envahissent les maisons malgré le gardien des portes Forculus, la gardienne des gonds, Forcula, et Limentinus, préposé au seuil. Le 13 mai est la date de la Toussaint instituée par Boniface IV au début du VIIème siècle. Elle concernait aussi la mémoire des défunts. La fête fut transférée au 1er novembre, qui est la date celtique de Samain, par Grégoire III ou Grégoire IV. Alors que la Toussaint est en soi une fête joyeuse, l'ombre des défunts a fini par lui donner une connotation funèbre. C'est pourquoi les théologiens cherchaient le moyen de dissocier la fête de la Toussaint de la commémoration des morts. Sous l'impulsion d'Odilon de Mecoeur, abbé de Cluny, la fête des défunts fut instituée le 2 novembre (Jean Markale, Prodiges et secrets du Moyen-Âge, 2008 - books.google.fr).

Millefort (Guinefort) d'Abbeville, 6 septembre - Chapelle Saint Roch

Rapprocher la saint Roch du 6 septembre semble assez risqué. Les fresques de la chapelle de Saint Sulpice sont remarquables par l'absence du chien de saint Roch qui lui apportait son pain lorsqu'il était malade de la peste. Actuellement, le titulaire de la chapelle est Jean Baptiste de la Salle (29 janvier).

Les apôtres, les saints du Ponthieu appartiennent la plupart à la Grande-Bretagne. C'est Saint-Milleford ou Miniford, évéque régionnaire d'Hybernie, qui vient au VIIe siècle se fixer comme domestique chez un colon du Ponthieu ; c'est Saint-Condé ou mieux Saint-Condède, prêtre et ermite, et disciple de Saint-Lambert, qui se retire, vers 667, dans les bois aux environs de Leucone, et qui fonde ensuite à Fontenelle une église dédiée à Saint-Valery; c'est Frichor et Caïdoc, formés à l'école austère et mystique de Saint-Colomban; c'est Saint-Colomban lui-même, qui, en traversant la France de l'ouest à l'est avec douze compagnons, s'arrête à Centule ; c'est l'anglo-saxon Wilfrid, le grand Saint-Boniface, l'apôtre de l'Allemagne, qui débarque et séjourne avec ses disciples à Quentovic, à l'embouchure de la Canche ; c'est Saint-Fursy qui, chassé de l'Angleterre par les invasions, passe une première fois dans le Ponthieu, s'arrête à Maïoc chez le duc Haymon, et revient quelques années plus tard mourir à Mézerolles, le 16 janvier 650, après avoir fondé le monastère de Lagny, près de Péronne. (François César Louandre, Histoire d'Abbeville et du comté de Ponthieu jusqu'en 1789, Volume 1, 1844 - books.google.fr).

Millefort trouve refuge en France où il aurait été décapité par des serfs achetés par ses persécuteurs écossais. Il aurait porté alors sa tête, comme sainte Haude (28 novembre), jusqu'à La Bouvaque où une chapelle aurait été construite et restaurée en 1419 par Jean de Maupin. La Bouvaque était désignée jadis sous le nom de Beaulieu-Saint-Millefort. Il est fêté à la Neuville-sous-Corbie le 6 septembre, il l'est aussi le 5 novembre et le 26 décembre (Jules Corblet, Hagiographie du diocèse d'Amiens, Volumes 2 à 3, 1870 - books.google.fr).

Une tradition plus étrange veut que Saint-Milfort, quoique bien véritablement saint, n'ait pas été un homme, mais une femme. Il ou elle était fille d'un roi d'Irlande. Sa beauté merveilleuse faisait perdre la tète à tous ceux qui l'approchaient. Un jour que, saisie de compassion pour toutes ces infortunes, elle s'en prenait à sa beauté et suppliait ardemment le ciel de vouloir bien défigurer ce misérable visage qui causait tout le mal, une barbe énorme lui poussa tout à coup. C'est munie de cette barbe qu'elle quitta le palais de son père et vint prendre du service chez le fermier de la Bouvaque. (Ernest Prarond, La topographie historique et archéologique d'Abbeville, Volume 2, 1880 - books.google.fr).

Millefort serait une des variantes de saint Guinefort.

Guinefort est le saint de substitution au chien des Dombes qui fut tué par erreur par son maître croyant qu'il s'était attaqué à son enfant alors qu'il l'avait défendu d'un serpent. Guinefort pourrait être celui de Milan, martyrisé à Pavie, fêté le 22 août comme saint Symphorien dont le nom du Milanais serait une déformation selon Barbier de Montault (Répertoire historique et archéologique de l'Anjou, Académie des sciences, belles-lettres et arts d'Angers. Commission archéologique de Maine et Loire, 1861 - books.google.fr), temps de canicule. Au mois d'août encore saint Bernard (le 20) symbiolisé par un chien blanc aboyant (rêve de sa mère), saint Dominique (le 4), chien au flambeau (encore un songe de sa mère).

Mais, sachant qu'un autre saint venu de ces régions septentrionales, saint Trivier, est honoré dans les Dombes, pourquoi ceux qui auraient effectué cette substitution ne se seraient pas inspiré d'un saint de là-bas ? Le nom s'y prêterait. Surtout que Sandrans, où se trouve le bois de saint Guinefort dans lequel le chien fut enterré, est à côté de Saint Triviers sur Moignans et tout deux sur l'axe du 11 novembre (saint Martin).

C'est Etienne de Bourbon, inquisiteur du XIIIème siècle, qui a fait connaître le culte rendu au saint chien en Dombes, est né à Belleville-sur-Saône sur l'axe du 11 novembre et mort à Lyon vers 1261.

En certains patois, chien se confond avec « saint », comme dans le Pas-de-Calais où l'on dit « saint Roch et sin Tchin » (saint Roch et son chien). Guinefort passe aussi pour une déformation de Cucufat, qui se transforme en Saint Couat dans l'Aude. Il existe un Guinefort de sens, sur l'axe du 6 septembre. Il est fêté le 25 février avec son frère saint Fort et sa soeur sainte Aveline. Cette date est elle de sa translation dans l'église Saint Maurice de Sens, effectuée par l'évêque Louis de Melun en 1455 (Lettres de L'Abbé Jean Lebeuf, 1866 - books.google.fr).

Guinefort, guérisseur d'enfants

A Dallon (près de Saint-Quentin, Aisne), saint-Wilford a été l’origine d’une curieuse coutume, on devait déposer dans l’eau de la fontaine un vêtement de l’enfant malade et son sort dépendait de l’attitude du linge dans l’eau, s’il coulait, on en déduisait que l’enfant mourrait dans l’année, au contraire si le linge flottait, on pensait l’enfant sauvé (www.genealogie-aisne.com - Le culte de Saint Wilford à Dallon).

A La Bouvaque, il y avait une chapelle dédiée à un saint Millefort, qui guérit, dit-on, les enfants de la fièvre, des vers et de ce qu'on appelle la maladie anglaise. Nous vîmes quantité de nourrices qui y apportaient leurs enfants et nous allâmes voir la cérémonie. Il y a une pierre consacrée par leur saint Millefort,sur laquelle ils font asseoir trois fois ces pauvres petits enfants à nu. On se rend à La Neuville sous Corbie de dix à douze lieues de loin pour invoquer S. Millefort en faveur des enfants qui sont malades ou qui tardent à marcher. On attribue à son intercession plusieurs guérisons miraculeuses. La fête de S. Millefort qui se faisait autrefois le 6 septembre, se célèbre aujourd'hui le deuxième dimanche du même mois.

Ailleurs on fête la fête de Millefort le 5 novembre comme pour Zacharie, père de saint Jean Baptiste.

A Sandrans dans les Dombes, un rituel, décrit par Etienne de Bourbon, était effectué pour traiter les enfants malades. une enquête ethnographique sur le lieu du « bois de Saint- Guinefort » fait apparaître l'évolution, puis la disparition, du culte. Au rite médiéval qui supposait la substitution de l'enfant mort par un changelin pour aboutir à une meilleure réinsertion de l'élément sain dans la collectivité (à une banalisation de l'infanticide, aux yeux d'Etienne de Bourbon) ont succédé des pratiques moins ambiguës, uniquement orientées vers la guérison. Mais au début du XXe siècle, le rite disparaissait, au même titre que la culture cléricale qui cherchait à le supplanter (Catherine Velay-Vallantin. Rikki-Tikki-Tavi dans la Dombes. "Le Saint-Lévrier. Guinefort, guérisseur d'enfant depuis le XIIIe siècle" (Jean-Claude Schmitt), Communications, 1984 - www.persee.fr).

Contemporain d'Etienne de Bourbon et dominicain comme lui, saint Thomas d'Aquin [7 mars] fait plusieurs fois allusion au comportement des animaux. Il est bien évident que les paysans de la Dombes ne l'avaient pas lu, mais la façon dont il parle des animaux et le soin qu'il prend de les exclure des activités spirituelles comme la prière (Summa theologica, 2a 2ae, q. 83, a. 10) laissent penser que l'opinion publique reconnaissait alors aux animaux une forme d'intelligence qu'on assimilait facilement, trop facilement, à celle des hommes. Les paysans de la Dombes qui auraient condamné à mort un animal homicide priaient dévotement un chien martyr (Jacques Dubois, Saint Guinefort Vénéré des Dombes. Comment un martyr inconnu fut substitué à un chien-martyr. In: Journal des savants. 1980 - books.google.fr).

Kaspar Hauser, un changelin ?

En Allemagne du Sud, la croyance au Wechselbalg, qui est l'équivalent de notre changelin, reste aussi très vivace jusqu'au XIXe siècle. Elle est à l'origine de pratiques beaucoup plus violentes et moins ritualisées qu'en France, qui permettent à certaines familles de se débarrasser des enfants en trop : des parents qui n'en peuvent plus décident parfois que leurs bébés chétifs ou malformés, souvent cadets de familles déjà nombreuses, sont des enfants changés. Ils sont alors abandonnés, non pas dans un lieu de pèlerinage spécifique, mais tout simplement sur le tas de fumier qui se trouve devant la ferme ; ou bien on décide de ne plus les nourrir, en espérant que leur sort misérable alertera leurs « vraies » mères qui viendront les récupérer (Pierre Jalbert, L'heure du doute: insémination artificielle, enjeux et problèmes éthique, 1994 - books.google.fr).

Lévrier et peste

Lévrier de léporarius, Levroux qui viendrait du lièvre aussi ou de Leprosum, Martin ayant guéri de la peste, dit mal de saint Sylvain (de Levroux : 22 septembre), un des habitants.

On prête à saint Guinefort de Pavie (22 août) différents dons. Il aurait guéri un enfant de la peste. Il intercéderait aussi en faveur des femmes qui se croient stériles.

Guinefort, Lévrier

A Poulenas (Eyjeaux) en Limousin, une statue de saint Roch est présentée avec son chien qui est un lévrier, manifestant un art plus raffiné (Annie Cloulas-Brousseau, La statuaire de la fin du Moyen Âge en Limousin, 2000 - books.google.fr).

On trouve le chien de Saint Roch (J. Lemaire, Ronsard) appelé aussi lévrier (Ronsard) : J'avise un grand lévrier, suivons son train de pres ! Redoublons le marcher, je le voy comme il entre, C'est le chien du bon Sainct (Ronsard, Hynne XIII. De Monsieur Saint Roch) (Hélène Naïs, le chien au XVIème siècle, Études de langue et de littérature françaises offertes à André Lanly, 1980 - books.google.fr, Oeuvres complètes de Ronsard - archive.org).

Le tableau de Rubens de saint Roch intercédant pour les pestiférés à Alost (Belgique) montre un lévrier à ses côtés (Max Rooses, Jos Maes, Peter Paul Rubens, L'oeuvre de P. P. Rubens: histoire et description de ses tableaux et dessins, Volume 2, 1888 - books.google.fr).

Selon la légende c'est le chien d'un seigneur appelé Gothard intrigué par son comportement qui partait tous les jours de sa maison avec un pain pour revenir la gueule vide, qui le découvre.

Au milieu du XIIIe siècle, Vincent de Beauvais, faisant une classification des chiens, en distingue trois sortes: les chiens de chasse,les chiens de garde et les lévriers, qui sont lesplusnobles, les plus élégants,les plus rapides à la course, les meilleurs à la chasse. Animal étroitement associé à l'aristocratie, à la noblesse, le lévrier àu ne place prépondérante dans l'héraldique (Edina Bozoky, Attila et les Huns: Vérités et légendes, 2012 - books.google.fr).

A Abbeville, près de la chapelle de Saint-Milford (Millefort) à La Bouvaque, était le bois de Saint-Ribaud, dont la réputation était fort galante. Les pèlerinages à ce bois changeaient de culte et d'objet (Memoires, Volume 46, Société des antiquaires de Picardie, 1936 - books.google.fr).

Le verbe rebaudir signifie, en terme de chasse, lorsque les chiens ont la queue droite, le balai haut, & qu'ils sentent quelque chose extraordinaire ; on dit les chiens rebaudissent (François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire universel d'agriculture et de jardinage: de fauconnerie, chasse, pêche, cuisine et manége, Volume 2, 1751 - books.google.fr).

Quant à ribaut et rigaut, ce sont d'anciens noms propres de chiens dont le dernier figure déjà avec ce sens dans le Roman de Renart.

La famille de ribaut doit représenter un nom propre *Rid-bald ( — wald), tiré du germ. *rid (angl. ride, germ. reiten) « chevaucher », cf. les noms parallèles Ridbrecht, Ridrich, etc., et employé pour désigner un membre de la chasse aérienne (cf. les noms patois de la mesnie Hellequin comme à Ribaud [Rigaud] et les noms de chiens Ribaud, Rigaud, qui en dérivent tous attestés par Sainéan, Les sources indignènes... II, 249 et G. Cohen dans Essays in honor of Albert Feuillerat, p. 26). Les ribauds du moyen âge se confondaient avec les (h)arlots (un prov. rei dis arlot est « un roi des ribauds, des bandits qui précédaient l'armée de Simon de Monfort »). (Leo Spitzer, Arnaud, Mélanges de philologie romane et de littérature médiévale: offerts à Ernest Hoepffner, 1974 - books.google.fr).

Ainsi Millefort (Milford) a son chien, son bois, et ses guérisons d'enfants comme à Sandrans dans la Dombes avec Guinefort.

Guinefort et Saint Sulpice

Il existe un Guinefort abbé à Bourges, ville dont Sulpice le bon était évêque, fêté le 25/26/27 février, celui de Sens le 26. Il repose au monastère de Saint Symphorien (fêté le 22 août comme Guinefort de Pavie ou peut-être le 26). Ses reliques étaient honorées à Blois (axe du 18 juillet) (François Verdier, Saints de Provins et comtes de Champagne: essai sur l'imaginaire médiéval, 2007 - books.google.fr, Claude Gaignebet, À plus hault sens: l'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, Volume 1, 1986 - books.google.fr).

A Piscop, dont les Montmorency tenaient la justice, saint Guinefort était fêté le 26 août. Les Montmorency auraient fondé l'Ordre du Chien.

Un autre 6 septembre

A Albe (Alba Pompeia), dans le Piémont (ancien duché de Montferrat), est mort saint Frontignan de Carcassonne, diacre et martyr, époque indécise. Son corps, qui reposa longtemps dans une église dédiée sous son invocation, à un mille d'Albe, a été transféré en 1455, dans la cathédrale de cette ville, où on le voit encore aujourd'hui (Abbé Guérin (Paul), Simon Martin, François Giry, Les petits bollandistes, Volume 10, 1888 - books.google.fr).

Durant un voyage à Rome où il allait vénérer les tombeaux des apôtres, il opéra plusieurs miracles. On rapporte surtout que vers les bouches du Rhône, il obtint le salut et le retour au port à un vaisseau qui était menacé de sombrer en haute mer : "Turbine mersa ratis, precibus de gurgitis imo Martyris, in portu sponte revecta slolit" (Brautii Martyrologium poeticum (Nicolas Brautius (1566—1632) Evêque de Sarsina dans son Martyreloge Poétique) (Charles Cahier, Caractéristiques des Saints dans l'art populaire, 1867 - books.google.fr).

Albe, Alba-Pompeïa, ville d'Italie dans le Montferrat, avec évêché suffragant de Milan. Elle appartenoit autrefois au duc de Mantoue ; mais l'an 1631 il la céda par la paix de Quierasque au duc de Savoye. La mort de François de Gonzague duc de Mantoue et de Montferrat, le 22 décembre 1612, fit juger à Charles-Emmanuel de Savoie que le temps de faire valoir ses prétentions sur ce dernier duché. L'invasion du Montferrat qui avait été préparé avec tant de justesse et de secret par Charles-Emmanuel de Savoie commençait par la prise d'Alba. La guerre de Succession de Montferrat est un conflit qui se déroula de 1613 à 1617. Charles d'Angennes marquis de Rambouillet ambassadeur de France à Turin servit à la médiation pour les deux traités d'Asti. Les armées françaises commandées par Lesdiguières interviennent en 1617 du côté savoyard (savoir-du-monde.fr - Guerre de succession du Montferrat).

En 1630, irrité par deux tentatives d’envahissement du Duché de Montferrat, Louis XIII occupe la Savoie et reprend le Marquisat de Saluces. Le Traité de Ratisbonne céde au Duc de Savoie plusieurs pays au Duché de Monferrat. A la mort de Charles-Emmanuel Ier, son fils Victor-Amédée Ier lui succède. Il avait épousé en 1619 Christine de France, soeur de Louis XIII. En 1631, au Traité de Cherasco, le duc récupère son duché mais perd Pignerol et garantit le libre passage aux troupes françaises sur ses états. Pendant 50 ans le Duché de Savoie-Piémont devra, bon-gré mal-gré marcher à la remorque de la politique française (gerard.laurans.free.fr - Jalons).

Culte similaire du chien Guinefort dans l'Aude

En août et septembre 1443, Pierre Soybert, évêque de Saint-Papoul (actuel département de l'Aude), échangea avec l'inquisiteur dominicain de la province de Toulouse, Hugo Nigri, une abondante correspondance au sujet d'un culte de guérison "superstitieux" et "idolâtrique". Celui-ci se déroulait au lieu-dit Les Planhes, où une ancienne fontaine à pourceaux, au pied d'un arbre, attirait de nombreux malades, qui se prosternaient, buvaient de l'eau, et prétendaient que les saints martyrs Julien et Basilice étaient ensevelis à cet endroit. Le pèlerinage s'était développé du jour où le bœuf d'un berger s'était miraculeusement agenouillé devant la fontaine... Mais l'évêque était intraitable : les deux saints en question avaient été martyrisés à Antioche, il était donc impossible qu'ils fussent enterrés aux Planhes. Tout au plus s'agissait-il de « quelque sépulture laïque inconnue ». Et l'évêque de citer l'exemple de saint Martin et du brigand indûment vénéré comme martyr. Dans ses dernières conclusions, il formule même une autre hypothèse, qui rappelle plus encore la découverte faite par Etienne de Bourbon d'un saint chien martyr : « Dans cette fontaine des Planhes, ce sont des bêtes (pecora) qui tiennent la place des martyrs. Les saints martyrs Julien et Basilice furent martyrisés à Antioche et non au lieu-dit Les Planhes. » Ainsi le culte fut-il interdit, la fontaine comblée, et les pèlerins menacés d'excommunication en cas de récidive (Jean Claude Schmitt, Le saint Lévrier: Guinefort, guérisseur d'enfants depuis le XIIIe siècle, 1979 - books.google.fr).

Les chiens du 6 septembre

Saint Chagnoald, évêque de Laon au VIIème siècle, frère de saint Faron, évêque de Meaux, et de sainte Fare, abbesse de faremoutiers, est appelé vulgairement "Chagnon", ou "Cagnou" qui, en patois de la Forêt de Clairvaux, signifie "mauvais chien" (Jean-Nicolas Jäger, Histoire de l'Eglise catholique en France, d'après les documents les plus authentiques, depuis son origine jusqu'au concordat de Pie VII, Tome III, 1862 - books.google.fr, Glossaire Du Patois de la Foret de Clairvaux, 1887 - books.google.fr).

Saint Humbert, fondateur de l'abbaye de Maroles en Hainaut, secourut un cerf, qui se réfugia dans sa robe, poursuivi par des chiens qui n'osèrent le toucher (Pedro de Ribadeneyra, Les nouvelles fleurs des vies des Saints, Volume 2, 1680 - books.google.fr).

Zacharie le prophète a exhorté les juifs à reconstruire le temple de Jérusalem après l'exil de Babylone.

Le village de Beit-Zakaria est presque entièrement abandonné et consiste en un amas confus de petites maisons, fort mal bâties et la plupart tombant en ruine. Quelques-unes seulement sont encore habitées par une dizaine de fellahs, que je trouve occupés à battre leurs grains sur des aires antiques. On rencontre ça et là des citernes creusées dans le roc. Une petite mosquée renferme, dit-on, un tombeau, qui n'est plus visible, enseveli qu'il est sous des décombres; il passe pour contenir les restes vénérés d'Abou Zakaria. Quel fut le Zacharie qui donna son nom à Beth-Zacharias ? Nous trouvons dans les Livres saints plus de vingt personnages désignés ainsi dans divers passages. S'agit-il du fils du grand prêtre Joïada, qui fut lapidé, par ordre de l'ingrat Joas, dans le parvis même du temple, pour avoir reproché au peuple son infidélité à l'égard du Seigneur? Serait-ce, au contraire, le prophète Zacharie, fils de Barachie, qui prophétisa lors du rétablissement du temple, après le retour de la captivité ? Je l'ignore complétement, et toute hypothèse à ce sujet serait purement oiseuse, faute de renseignements certains. Il ne peut être question, en effet, du père de saint Jean-Baptiste, appelé pareillement Zacharie, puisque bien avant la naissance de ce prêtre, la localité qui nous occupe portait déjà le nom de Beth-Zacharias. Près de là, Une source près de laquelle nous passons m'est désignée sous le nom A'ïn Abou-Kelibeh (source de la Petite Chienne). Elle coule, à cette époque de l'année, avec peu d'abondance, et descend arroser quelques jardins qui sont mal entretenus (Victor Guérin, Description géographique, historique et archéologique de la Palestine, 1869 - books.google.fr).

Le B. Bettrand naquit dans une petite localité appelée Garrigues, près d'Alais [Alès], au diocèse de Nimes, selon le témoignage de l'inquisiteur Bernard Gui. Il est l'un des premiers compagnons de saint Dominique. C'est lui qui fonde à Paris, en 1217, le couvent dominicain Saint-Jacques, puis ceux de Montpellier et d'Avignon. En conséquence, les leçons insérées au bréviaire, le 6°. jour de septembre sont l'expression de la vérité historique. Le B. Bertrand mourut saintement dans la diocèse de St. Paul-trois-chàteaux, (aujourd'hui incorporé au diocèse de Valence sur le Rhône), dans une abbaye de Cisterciennes, au lieu dit Le Bouchet (Boschetum). Les grâces insignes obtenues par son intercession engagèrent les fidèles à élever sur terre ses restes vénérés, qui furent trouvés sans aucune trace de corruption, 23 ans après sa mort. (Analecta sacri Ordinis Fratrum Praedicatorum, 1919 - books.google.fr).

Les dominicains sont les "chiens du seigneur" (god's dog).

Le 6 Septembre 1781, un chien enragé a blessé à la partie inférieure de la cuisse gauche, proche le genou, Léonard Truchet, de la Paroisse de Germigny, âgé de vingt six ans. Joseph Avette, âgé de quatre ans, fils du Thuilier de Saint-Satur, a été blessé au commencement de Septembre par un chien enragé à l'avant-bras droit & à la main, il fut conduit à Cofne, chez un M. Lecourieux (Histoire de la Société Royale de Médecine ; avec les Mémoires de médecine & de physique médicale, 1784 - books.google.fr).

L'église construite aux XIVe et XVe siècles pour le Prieuré Saint-Satur, aujourd'hui église paroissiale, a pour vocable saint Satur qui avait remplacé dès le Moyen âge le vocable de saint Pierre. Le vocable de saint Guinefort est peut être celui de l'ancienne église paroissiale (data.bnf.fr - Saint Satur/).

Maurice, 22 septembre - Chapelle Saitn Maurice

Conception de Jean-Baptiste, 22 septembre - Chapelle Saint Jean Baptiste (tombeau de Languet)

Les Grecs font le 23. de Septembre une fête de la conception de Saint Jean Batiste, & qui se trouve aussi marquée dans les anciens martyrologes des latins (au 24 septembre), & dans presque tous les autres, & Le menologe (gr. mén, mênos, mois, et logos, discours)la met le 22. Estienne Gobar a prétendu qu'elle étoit arrivée au mois d'Octobre ou de Novembre, Casaubon cite d'une homélie de S. Cyrille sur ce sujet, qu'on faisoit en Egypte la naissance de ce Saint le 23. d'Avril. Mais je ne trouve aucune homélie dans S. Cyrille sur la conception de S.Jean Batiste (Louis Sebastien Lenain de Tillemont, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles, Volumes 1 à 2, 1732 - books.google.fr).

La Conception de saint Jean Baptiste, était également célébrée dans tout l'Orient à la même époque. Les livres liturgiques de cette Église en font foi : le Ménologe commun des Grecs la nomme Conceptio sanctœ Elisabeth quando concepit Johannem Baplistam; le Ménologe de Basile, Conceptio sancti Johannis prodromi, etc. Il existe aussi plusieurs sermons pour la Conception et la Nativité de ce saint. Une pièce de vers sur Jean-Baptiste porte, comme celle sur la Vierge, le nom d'André de Crète.

Decimo Cal. Octob. Conceptio Sanctio Joannis Baptistae - XXII September - Zacharias Propheta, & pater Joannis Baptisti, Sacerdosque Dei ingressus aliquando templum, ut thus adoleret, stantibus extra templum Judaeis, cum vidisset Gabrielem Angelum Dei stantem à dextris altaris thymiamatis, perterritus est: Angelus vero histum verbis allocutus est : Ne timeas Zacharia, exaudita est enim oratio tua, & uxor tua Elisabeth pariet tibi filium, & vocabis nomen ejus Joannem, & erit tibi gaudium, & exultatio, & multi in nativitate ejus gaudebunt. Zacharias autem cum se & uxorem suam ea aetate processisse cerneret, ut omnis sibi spes sobolis adimeretur; Qui fieri, inquit, hoc potest ? Cui Angélus : Ego sum Gabriel, qui asto coram Deo, missusque sum, ut haec tibi enunciarem, & ecce omnis tibi linguae facultas adempta est : neque prius ejus vincula solventur quam natus tibi fuerit filius, statimque factus est surdus, & mutus, quo ad natus est Joannes (Ferdinando Ughelli, Nicola Coleti, Ménologe de Basile, Italia sacra, Tome X, 1722 - books.google.fr).

Ferdinando Ughelli is an historian born at Florence, 21 March, 1595, died 19 May, 1670. He entered the Cistercian Order in his native city. His chief work is "Italia sacra sive de episcopis Italae" (9 vols., Rome, 1643-62), abridged by Ambrogio Lucenti (Rome, 1704); re-edited with corrections and additions by Nicola Coleti (Venice, 1717-22), with a tenth volume (www.newadvent.org - Ferdinando Ughelli).

Un manuscrit grec du Ménologe de Basile II est conservé depuis quatre siècles parmi les trésors de la Bibliothèque Vaticane à Rome. C'est un chef d’œuvre de l’art de la miniature byzantine. D’un livre avant tout “impérial”, qui fut copié à la main – plus de quatre siècles avant l’invention de l’imprimerie – et somptueusement illustré pour le compte de Basile II, l’empereur qui, ayant régné à Byzance entre 976 et 1025, fut le dernier représentant notable de la glorieuse dynastie macédonienne qui resta au pouvoir de la moitié du IXe à la moitié du XIe siècle, portant à son apogée la grande puissance méditerranéenne qu’était alors l’empire de Byzance. Il s’agit en effet du livre byzantin le plus richement enluminé qu’on connaisse, exemplaire somptueux du Synaxaire, ce livre orthodoxe contenant une brève présentation des saints du jour destinée à être lue quotidiennement au cours de l’órthros, l’office grec des matines. Chaque saint, chaque fête liturgique du Synaxaire sont l’objet d’une miniature dans le manuscrit. Dans cette sorte de “galerie de peinture en un seul livre”, chaque page est occupée par moitié par une scène enluminée de grand format (18X12 cm environ), le reste de l’espace étant réservé au texte correspondant. Pas moins de 430 miniatures ont résisté au temps, et elles ne représentent que les saints fêtés de septembre à février (les six premiers mois du calendrier byzantin, qui commençait le 1er septembre et finissait le 31 août). Une caractéristique exclusive de ce manuscrit réside dans le fait qu’à côté de chaque miniature, on peut lire la “signature”, c’est-à-dire le nom du peintre qui l’a exécutée Il a dû exister, en effet, un second tome du Ménologe présentant les mois de mars à août, enrichi d’autant de centaines de miniatures précieuses, un tome qui a dû être perdu à une époque non précisée et dans des circonstances inconnues, probablement dans les derniers siècles tourmentés et confus de Byzance et même, qui sait, au moment de la tragique chute de Constantinople, la capitale de l’empire tombée aux mains des Turcs le 29 mai 1453 (Francesco D’Aiuto, Un antique manuscrit grec, source de collaboration avec Rome, 2006 - www.30giorni.it).

Syméon Métaphraste, dit aussi Syméon Magistros ou Syméon le Logothète, un haut fonctionnaire à la cour de l’empereur de Constantinople (Xe siècle), est considéré comme le père du grand Ménologe oriental. À la demande de l'empereur il rassemble des Vies de saints et textes biographiques épars, pour les réécrire (les méta-phraser: d’où son surnom) en une langue grecque plus élégante et adaptée aux goûts raffinés de la cour impériale.

Né à Constantinople sous le règne de Léon VI (886-912), Syméon appartient à une de ces grandes familles aristocratiques à qui il revient naturellement de se partager les dignités et les charges de la cour. La fin de sa vie est mal connue. Il semble qu'il soit tombé en disgrâce (probablement à l'avènement de Basile II) et qu'il se soit alors retiré dans un monastère où il serait mort un 28 novembre, peut-être en 987. C'est probablement pendant cette dernière période de sa vie qu'il s'est consacré à ses compositions religieuses (fr.wikipedia.org - Ménologe, fr.wikipedia.org - Syméon Métaphraste).

Syméon est fêté chez Pétin le 28 novembre (axe de Barcelonnette).

La Présentation au Temple du ménologe de Basile II (Hypapante : Anne la prophétesse à droite)

Denis, 9 octobre - Chapelle Saint Denis

Dédiée primitivement sous l'invocation de « saint Denis, saint Rustique, saint Eleuthère, saint Germain, et tous les Saints et saints Evêques du diocèse de Paris », elle fut concédée d'abord à la famille de Guise, puis au prince de Condé. C'est dans le caveau de cette chapelle qu'on dépose les entrailles des princes de la Maison de Condé dont la sépulture est aux Carmélites du faubourg Saint-Jacques (Gaston Lemesle, L'Église Saint-Sulpice, 1931 - books.google.fr).

Si "Goundhill" (groupe 239-250, pages 225 (en titre) et 239, 240, 242) désigne Gundelfingen et finalement Fribourg en Brisgau, cette dernière est une victoire du Grand Condé en 1644 après celle de Bernard de Saxe Weimar en 1638.

Martin, 11 novembre - Chapelle Saint Martin

Geneviève, 28 novembre - Chapelle Sainte Geneviève

Après la mort de Clovis, le 27 ou 28 novembre 511, la reine Clolilde poursuivit les travaux de l'église Saints Pierre et Paul, qui fut achevée vers l'an 520. Cet édifice pouvait avoir deux cents pieds de long sur cinquante à soixante de large. Il était situé au midi du lieu où se trouve l'église Saint-Étienne-du-Mont, qui lui était autrefois contiguë; il occupait par conséquent toute la largeur et au-delà de la rue de Clovis. Cette basilique (ainsi l'appellent les anciens manuscrits) n'était pas voûtée, mais lambrissée, comme la plupart des anciennes églises. Elle était enrichie de mosaïques au dedans et au dehors, et accompagnée de trois portiques en forme de cloîtres, ornés, comme l'église, de peintures en mosaïques. Ces peintures représentaient les patriarches, les prophètes, les confesseurs, les martyrs, en un mot les plus illusires personnages de l'ancien et du nouveau Testament. Sainte Clotilde fit faire la dédicace de cette église par S. Remi, évèque de Reims, qui fut asisté en cette cérémonie par plusieurs autres évêques. Elle fit bâtir en même temps une maison ou monastère pour les prêtres et autres ecclésiastiques chargés de desservir l'église. Il paraît que cette dédicace se fit un 28 novembre, car de temps immémorial, l'anniversaire de cette dédicace avait été célébré en ce jour lorsqu'en 1665, pour des raisons particulières, elle fut transférée au derneir jour de l'année (31 décembre) (P.-M.-B. Saintyves, Vie de sainte Geneviève: patronne de Paris, 1846 - books.google.fr).

Quand la reine Clolilde eut achevé la basilique de Saint-Pierre et Saint-Paul, elle établit, pour la desservir, une congrégation de chanoines, qui subsista dans le même état jusqu'au XIIème siècle. Un diplôme de Robert, de 997, confirme les donations qui leur ont été faites. Par une charte donnée en 1055, Henri Ier se déclare le protecteur de la vénérable congrégation des chanoines de Sainte-Geneviève; des bulles de divers papes confirment leurs privilèges, etc. En 1148, le relâchement qui existait dans celle communauté força l'abbé Suger, régent du royaume, a introduire dans leur maison 12 chanoines de Saint Victor, qui en opérèrent la réforme. Le besoin d'une nouvelle réforme se fit bientôt sentir; et Louis XIII en chargea le cardinal de Larochefoucauld. La réforme fut achevée en 1625, confirmée par des lettres paternes de 1626 et par une bulle d'Urbain VIII, donnée en 1634. Les bâtiments ne furent terminés qu'en 1775. Ils sont occupes par le collège Henri IV. Le cloître avait été reconstruit en 1741. La bibliothèque fut construite en 1755. L'abbaye de Sainte-Geneviève relevait immédiatement du saint-siège; ses abbés portaient, depuis 1256, les ornements pontificaux. Plusieurs conciles de Paris ont été tenus dans cette abbaye. Dans les calamités publiques, on promenait solennellement la châsse de sainte Geneviève: les processions les plus remarquables eurent lieu en 1556, 1675, 1694, 1709, 25 mai 1725 (A.-L. d'Harmonville, Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques: ou les tables de l'histoire, 1845 - books.google.fr).

Clovis sera inhumé dans la basilique des Saints Apôtres, auprès de sainte Geneviève. Sa femme Clotilde les rejoindra tous deux dans cette nécropole, rebaptisée Sainte-Geneviève (à l'emplacement de l'actuel Panthéon), après sa mort, le 3 juin 548, à Tours (www.herodote.net - 27 novembre).

Les usages suivis dans la célébration des fêtes, connus grâce aux livres liturgiques conservés, nous apprennent que la fête du 3 janvier (anniversaire) était aux XIIIème-XIVème siècles célébrée sinon partout, du moins sur une grande partie du territoire. La fête du 26 novembre (Miracle des Ardents) était déjà une fête régionale, limitée à l'Ile-de-France. Quant aux fêtes des 28 octobre (translation de la sainte) et du 10 janvier (invention du chef) elles ne paraissent pas avoir jamais été célébrées hors des milieux strictement génovéfains, c'est-à-dire l'abbaye et ses prieurés (Jacques Dubois (O.S.B.), Laure Beaumont-Maillet, Sainte Geneviève de Paris, Volume 1 de Saints de Tous les Temps, 1982 - books.google.fr).

Pour confirmer ce 28 novembre, sainte Haude maltraitée par sa marâtre à Trémazan est aussi sainte Aude, compagne de Geneviève, fêtée aussi le 18 novembre. Dans la région parisienne, la vie de sainte Aude est considérée comme inconnue et la légende en a fait une amie de sainte Genevieve. Mais la date de célébration identique, à Paris et en Bretagne, atteste qu'il s'agit bien de la jeune martyre (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, 2006 - books.google.fr, Malo Joseph de Garaby, Vies des bienheureux et des saints de Bretagne, pour tous les jours de l'année, 1839 - books.google.fr).

Tout ce que nous avons à dire c'est que saint Tanguy et sainte Haude ont été de vrais saints, honorés de temps immémorial et demeurés populaires, surtout dans le diocèse de Léon. Dans le Propre publié par ordre de l'évêque Henri de Laval de Boisdauphin, réédité en 1705 par l'évêque Louis de La Bourdonnaye, on trouve au 27 novembre la fête de on trouve au 27 novembre la fête de saint Tanguy, se célébrant à la cathédrale sous le rite double-solennel ; le 28 du même mois, fête semi-double de sainte Haude, vierge; ces offices ont été en usage jusqu'à la Révolution, et il est fort regrettable qu'ils n'aient pas été conservés dans le Propre de 1854 qui ne fait aucune mention de nos deux saints. S'ils n'ont plus de place dans la liturgie, ils ont du moins conservé leurs images dans la pauvre chapelle voisine des ruines de l'abbaye Saint-Mathieu (saint Tanguy représenté dans le costume de moine bénédictin brandit son épée fratricide) et dans l'église de Kersaint-Plabennec (le frère et la sœur y figurent en face l'un de l'autre sur un autel du transept, sainte Haude porte sa tête entre ses mains) (Albert Le Grand, Guy Autret (sieur de Missirien), A. M. Thomas, J. M. Abgrall, Les vies des saints de la Bretagne armorique, 1901 - books.google.fr).

Les Laval-Bois-Dauphin sont une branche cadette de la Deuxième maison de Montmorency-Laval qui commence à Mathieu II de Montmorency époux de Emma de Laval. Henri de Laval Bois-Dauphin (2 mars 1620 - 22 novembre 1693), est un religieux français, évêque de Léon de 1651 à 1661, puis évêque de La Rochelle de 1661 à 1693 (fr.wikipedia.org - Maison de Laval-Bois-Dauphin).

Hypapante, 2 février - Chapelle Sainte Anne

La Purification de la Vierge est une fête instituée dans l'Eglise catholique en l'honneur de la sainte Vierge ; on la solennise le 2 février : le peuple l'appelle communément la Chandeleur, parce qu'où porte ce jour-là dans les églises des cierges bénits. Ou célèbre, dans cette fête, le jour auquel Marie vint offrir au Seigneur, dans le temple de Jérusalem, l'enfant Jésus, en qualité et premier-né, selon la loi de Moïse, et présenta, pour la purification, une offrande de deux pigeons ou de deux tourterelles. Les Grecs nomment cette fête Hypapante, ou la rencontre, parce que le saint vieillard Siméon et la prophétesse Anne se rencontrèrent dans le temple lorsque Marie s'y rendit. Quelques-uns croient que le pape Gelase, qui vivait sur la fin du Vème siècle, fut le premier instituteur de cette fête, et qu'il la substitua aux lustrations que les Romains idolâtres célébraient au commencement de février, en l'honneur de la déesse Fébrua, ainsi qu'aux courses nocturnes qui se faisaient, avec des flambeaux pour honorer Cérès, en mémoire de ce qu'elle avait si longtemps cherché sa fille (Encyclopédie théologique, Volume 26, 1850 - books.google.fr).

Selon certains artistes, Anne, mère de Marie, était présente. La purification de la Vierge est un tableau de Guido Reni, haut de 2 mètres avec des figures en grandeur naturelle. La Vierge, agenouillée devant l'autel, vient de remettre son Fils à Siméon. Les mains jointes, elle écoute avec respect les paroles du saint vieillard qui, tenant l'entant dans ses bras, le présente au Seigneur, •l récite son cantique d'actions de grâces. Saint Joseph est à ses côtés, et l'on remarque sainte Anne derrière la Vierge, avec le reste de la famille. Sur le devant, une jeune fille à genoux fait l'offrande de deux tourterelles ordonnée par la loi; du côté opposé, un enfant agace avec le doigt deux tourteraux déposés sur une table (Troisième encyclopédie théologique, Dictionnaire des Musées, Tome IV, Migne, 1866 - books.google.fr).

La Purification de la Vierge, d’après le tableau de 1641 qui décorait le maître autel de l'église des Jésuites de Paris présente la Vierge, suivie de sainte Anne, et ayant à son côté saint Joseph debout, qui est agenouillée, dans le sanctuaire, aux pieds du grand prêtre, auquel elle vient de remettre le précieux fardeau. Deux grands anges planent au haut de la droite; l’un d’eux tient une banderole portant ces mots : NVNC DIMITTIS SERVVM TVVM. DOMINE. Dans la marge, ornée au centre de l'écusson des armes du cardinal de Bichelieu, dont la sommité s’étend sur le bas de la composition, on lit : Votiuam hanc Occursus Dominici Tabulam Eminentissimi Cardinalis Ducis Richeliæi Pietas in Ædis PP. Iesuitarum Parisiensium principe Altari dicauit. An. m. DC. xli. Au-dessous : Simon Vouet pictor Regius pinxit. Michael Dorigny sculpsit (A. P. F. Robert-Dumesnil, Georges Duplessis, Le peintre-graveur français: ou Catalogue raisonné des estampes gravées par les peintres et les dessinateurs de l'école française, Volume 3, 1839 - books.google.fr).

Purification de la Vierge, 2 février - Chapelle de la Vierge

A la rigueur, la chapelle de la Vierge, consacrée à l'Assomption, peut renvoyer à la fête de la Purification du 2 février, dont l'objet est encore Marie.

L'église de Saint-Sulpice eut, une seconde fois, le bonheur de jouir de la présence de Pie VII. Ce fut le 2 février 1805, en la fête de la Purification de la Sainte Vierge, jour où Sa Sainteté vint y sacrer elle-même M. de Pradt, évêque de Poitiers, et M. Paillon, évêque de la Rochelle (Charles Hamel, Histoire de Saint Sulpice, 1900 - archive.org).

Dagobert et le calendrier

Montfaucon (Monumens de la monarchie française), dit qu'un nommé Ansoalde revenant de son ambassade de Sicile, aborda à une petite lie où il y avait un vieux anachorète, nommé Jean, dont la sainteté attirait dans cette île bien des gens qui venaient se recommander à ses prières. Ansoalde entra en conversation avec ce saint homme, et étant tombé sur les Gaules et sur le roi Dagobert, Jean lui dit, qu'ayant été averti de prier Dieu pour l'ame de ce Prince, il avait vu sur la mer des diables qul tenaient le roi Dagobert lié, et le menaient, en le battant, aux manoirs de Vulcain; que Dagobert criait, appelant à son secours saint Denis, saint Maurice et saint Martin, les priant de le délivrer et de le conduire dans le sein d'Abraham. Ces saints coururent après les diables, leur arrachèrent cette ame, et l'emmenèrent au ciel en chantant des versets et des psaumes.

La légende du sauvetage de l'âme du roi Dagobert est représentée sur son tombeau refait au XIIIème siècle, long-temps après la mort de ce Prince, mais où la sculpture avait traduit cet étrange récit. On voit, dans la partie inférieure du monument, Dagobert étendu mort. Au-dessus de cette statue sont trois zones de bas-reliefs. La première représente une barque placée sur une mer agitée. Cette barque est chargée d'esprits infernaux au milieu desquels est l'ame de Dagobert. Dans un angle, saint Denis apparaît à un personnage endormi. Au-dessus on lit ces mots : "Saint Denys Révèle A Jehan, Anachorète, Que L'ame De Dagobert Est ainsin Tourmentee." La seconde ligne de bas-reliefs, montre encore les démons et Dagobert, dans la barque : mais saint Denis [9 ocotbre], saint Martin [11 novembre], saint Maurice [22 septembre] et des anges, délivrent l'ame du roi pour la confier à Abraham [9 ocotbre], et cette scène est expliquée par l'inscription suivante: "L'ame De Dagobert Délivrée Par Les Mérites De saint Denis, saint Martin et saint Maurice" (Joseph Vaissète, Du Mège, Histoire générale de Languedoc, 1840 - books.google.fr).