Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Le Tombeau d’Anchise   

Le tombeau d'Anchise

Pourquoi rapporter Mantinée à l'énigme de Rennes-le-Château ? Le lien entre les deux passe par les Troyens, Enée et son père Anchise.

La configuration astrale du sceau de Salomon désignerait l'horoscope d'Enée au moins dans sa partie Vierge où stationnerait Vénus (Etoile hermétique : Alchimie et Astrologie).

L'existence d'une légende arcadienne d'Enée est attestée aux IIIème et IIème siècle avant J.-C. Elle aurait préparé celle d'Anchise en rapport avec les montagnes d'Anchisiai (" Les voisines ") près de Mantinée.

Dans la région de Mantinée, la cité fondée par Anchise est appelée Capyae, selon Strabon. Or le père d'Anchise s'appelle Capys, lui-même fils d'Assaracos dans l'Iliade. Virgile raconte la visite d'Anchise en Arcadie. Pausanias mentionne la Montagne d'Anchise au pied de laquelle se trouvent sa tombe et les ruines d'un temple d'Aphrodite. En souvenir de leur participation à la bataille navale d'Actium, les Mantinéens fondent le temple d'Aphrodite Symmachia, protectrice dans les batailles. Le choix d'Aphrodite comme déesse de l'alliance s'explique par la relation qu'elle entretenait avec les deux peuples de Mantinée et de Rome, en particulier la gens Julia à laquelle appartenait Jules César et qui revendiquait la fialiation avec Vénus, l'Aphrodite romaine.

L'événement déterminant serait la venue d'Hadrien en 132/3 à Mantinée où il réactiva d'anciens cultes. Pour satisfaire l'orgueil romain, la légende d'Enée aurait été réactivée par affermir les liens entre Mantinée et Rome (Autour de Rennes-le-Château : Les Bergers d'Arcadie, ts,ts !).

On montrait le tombeau d'Anchise en différents lieux : sur le mont Ida, en Arcadle, en Thrace, en Sicile. D'après Virgile, il mourut à Drépane en Sicile, avant le départ d'Énée pour Carthage, et fut enseveli sur le mont Éryx. Eustathius rapporte qu'Anchise, père d'Enée fut enterré sur le Mont Ida. Mais Pausanias est d'un tout autre sentiment. II dit qu'Enée, allant en Sicile, relâcha dans la Laconie, & y bâtit deux villes ; & qu'Anchise, étant mort au pied d'une montagne d'Arcadie, y fut enterré: ce qui fut cause que la montagne fut nommée Anchisia. Pausanias ajoute qu'on voioit les débris d'un Temple de Vénus auprès de ce sépulcre d'Anchise, & que les habitans de Troie ne montroient en aucun lieu le tombeau de ce vieillard. Etienne de Byzance veut qu'Anchise ait été enterré dans une ville de Thrace bâtie par Enée ; ou plutôt, il cite un vieux Scholiaste nommé Theon, qui avoit débité cela. Tzetzes est du même sentiment, si ce n'est qu'il dit que cette ville étoit dans la Macédoine. Virgile a conduit le bonhomme jusques en Sicile: c'est là qu'il le fait mourir ; c'est par là qu'il conclud le long narré que son Héros fit à Didon.

Selon Servius, le tombeau d'Anchise étoit sur la montagne d'Eryce, proche de Drepanum. J'ai nommé trois Ecrivains, qui ont dit qu'Anchise mourut en Italie. Caton, Denys d'Halicarnasse, & Strabon, le rapportent (Pierre Bayle, Pierre Des Maizeaux, Dictionaire historique et critique, Volume 1, 1730).

J'ai dit qu'il y avoit une autre route qui menoit à Orchomène. En suivant celle-là, on trouve le mont Anchisius, au bas duquel est le tombeau d'Anchise ; car Enée faisant voile en Sicile, prit terre en un endroit de la Laconie, et s'y arrêta assez pour fonder les villes d'Aphrodisias et d'Œétis. Pendant ce tems-là, son père Anchise qui étoit allé en Arcadie, je ne sais pour quel dessein, mourut et y fut enterré. C'est pourquoi ce dieu fut nommé le mont Anchise. Et ce qui semble confirmer cette tradition, c'est que les Eoliens qui occupent à présent l'ancienne Troye, n'ont trouvé nulle part le tombeau d'Anchise. Près de la montagne, on voit encore les restes d'un temple qui avoit été dédié à Vénus. C'est cette même montagne qui sépare les Mantinéens des Orchoméniens (Jean Charles Poncelin de La Roche-Tilhac, Nicolas Gedoyn, Pausanias : ou Voyage historique, pittoresque et philosophique de la Grèce, tr. du grec en français, Volume 3, 1797).

La légende rapportée par Guillaume Besse en 1645 dit qu'Enée s'en vint dans la région de Carcassonne.

Apres la destruction, de Troye Enée vint conduire certaine Colonie des Troyens en Gaule, dont vne partie s'arresta parmy les Atacins, qui vefquirent ensemble du depuis soubs le gouuernement toutesfois de quelques Officiers qui y furent establis, pour d'autant mieux maintenir ces deux Peuples en societé ciuile: ceux qui eurent entre autres choses le maniement de l'administration de la chose publique, furent appeliez Barons. […] Et d'ailleurs pour les singulieres adorations qu'il auoit pour ses Dieux, le Troyen consacra la place à Apollon, & luy fit des Sacrifices ; & en consideration du grand nombre de dards qu'elle luy fournit sur le subiet de la guerre des Latins il l'appella Carcasso Anchysae, le Carquois d'Anchise, lequel nom d'Anchise s'est par la longueur temps perdu, aussi bien que celuy d'Atax, que le fleuve d'Aude a conserue en Latin feulement.

Mais le texte latin est plus explicite. Il s'agit d'Anchise :

Vt in antiquis legimus. Euersa Troya ille Anchisa vir strenuis simut Galliam Narbonensem traiecit, et in radice montis Pyrenei vnum inexpugnabile Carcasso in regnum extruxit, & suis proceribus populauit, cuius in regnos successores suo nomine gloriabantur insgnes (Guillaume Besse, Histoire des comtes de Carcassonne, 1645).

Nos aïeux " qui, voyant sur la frise de la niche de Sainte-Catherine le nom d'un sculpteur italien appelé Anchisès, ayant entendu souvent, d'ailleurs, leurs voisins de Carcassonne se targuer d'une origine troyenne, croyaient, à raison de la ressemblance de ce nom avec celui du père du pieux Enée, que ce célèbre roi des troyens, battu par la tempête dans le golfe de Lyon, pendant qu'il était à la recherche du Latium, où l'appelaient les destins, avait trouvé pour sa flotte délabrée un refuge dans l'étang de Bages, jadis appelé Rubresus, et avait fait aiguade à la foun dé Pépiou, autrefois bieu plus abondante; ils croyaient, dis-je, que cette niche, remarquable par les arabesques qui la décorent, avait été érigée, plusieurs siècles avant la fondation de Rome, par le fameux transfuge de Troie, en accomplissement d'un vœu fait par le vieil Anchise, à Castor et Pollux, fratres Helenœ, lucida sidera, qu'invoquaient dans la bourrasque les nautonniers païens. " (Hercule Birat, Poésies narbonnaises en français ou en patois, Volume 1, 1860).

Les anciens appellaient Castor et Pollux ce que nos matelots, dit de Marsy, appellent feu St-Elme. Horace nomme ce feu fratres Helenœ lucida sidera. On aussi appelait Hélène un feu qui, sur mer, présageoit la tempête; mais Rabelais fait en même temps allusion à la fameuse Hélène, femme de Ménélas, en jouant sur les mots (Charles Esmangart, Éloi Johanneau, Œuvres de Rabelais, 1823).

"Que les frères d'Hélène, ces astres lumineux, fratres Hélenœ, lucida sidera, lui servent de guides au milieu des redoutables ténèbres de la nuit" (Bulletin mensuel de l'Académie delphinale, Volume 4, 1856).

On se sait guère faire le partage entre ce qui est proprement de sa plume et, comme il le prétend, ce qui est de la plume de Bernard d'Estellat, chanoine.

Probablement de Nicolas Poussin : L'Incendie de Troie

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Le même Guillaume Besse, dans l'Histoire des Antiquités des Comtes de Carcassonne, soutient que le aeria mentionné par Strabon (Géographie Liv. IV) est bien le village qui deviendrait Montréal par la suite. Il n'est pas seul à le soutenir, la difficulté vient du fait que les moyens employés pour le démontrer sont assez fantaisistes. Pourtant, si on y regarde de près, cette affirmation pourrait bien être intéressante.

Il faut d'abord régler son compte à une fable historique selon laquelle les vaincus de la Guerre de Troie seraient venus s'établir dans la région de Carcassonne, comme le dit le même Besse. Aeneas, c'est à dire Enée, est un nom formé sur le radical aes, aeris, c'est à dire le bronze. On trouve ainsi : aena, le chaudron ; aeneus, de la nature du bronze, aeraria, la forge de bronze. Pline donne aussi Aeria, ville de la Narbonaise. Et je vois qu'il y a peu de chemin à faire pour contracter aeraria en aeria. D'autant que nous avons trouvé des scories de forge de bronze à vingt mètres de la Collégiale. Les choses se compliquent avec l'adjectif aerius qui signifie : de la nature de l'air. Mais voilà : aerius est un adjectif formé sur le radical aer, aeris, l'air, ce qui n'a rien à voir avec aes, le bronze. Alors au lieu de chercher Aeria du côté du Mont Ventoux, comme je l'ai lu, en raison de sa position aérée, on a mieux à faire en suivant la piste du bronze et en remettant les choses dans l'ordre. Pour ce qui concerne la venue d'Enée dans la région, je pense qu'il faut l'associer tout simplement au début de l'Âge du Bronze.

Aujourd'hui Îles Scilly, au sud de la Cornouaille britannique, ces îles ont constitué le plus grand gisement de l'Antiquité jusqu'au Moyen-Âge. Vers le IV° siècle, les Celtes ouvrent une autre route de l'étain, moins aléatoire. A Bordeaux, leurs vaisseaux remontent la Garonne jusqu'à Vieille Toulouse et là le métal est acheminé par terre au moins jusqu'à Carcassonne en direction de Narbonne vers Rome. Si Narbonne est la première colonie romaine ce n'est pas pour la douceur du climat mais bien parce qu'elle est le terminal d'un produit stratégique. Et la voie Domitienne est le fait d'un certain Ahénobarbus, le bien nommé. C'est à dire l'homme à la barbe d'airain. On saisira tout de suite que l'oppidum de Montréal est située sur ce trafic et bénéficie tout naturellement de l'abondance des deux métaux, cuivre et étain ; il n'y a guère à s'étonner qu'on y ait fabriqué du bronze, comme je l'ai constaté, et qu'on lui ait donné le nom d'Aeraria ou Aeria (jeanbourdilmontreal.pagesperso-orange.fr - Montréal d'Aude).

L'âge du bronze est une période de la Protohistoire caractérisée par l'usage de la métallurgie du bronze, nom générique des alliages de cuivre et d'étain. Aujourd'hui, il est admis que cette période succède à l'âge du cuivre ou Chalcolithique et précède l'âge du fer, dans les régions du monde où ces catégories sont pertinentes. En effet, comme pour les autres périodes de la Préhistoire, les limites chronologiques de l'âge du bronze varient considérablement selon l'aire culturelle et selon l'aire géographique considérées.

Bronze ancien : il correspond à l'apparition de la métallurgie, avant le Ve millénaire av. J.-C. en Anatolie mais vers le IIe millénaire av. J.-C. en Europe occidentale comme en France ;

Bronze moyen : appelé aussi l'" âge du bronze véritable ", il correspond à la culture des tumuli protoceltiques ce qui en Europe centrale se situe vers le IIe millénaire av. J.-C. et vers 1500 av. J.-C. en France ;

Bronze final : il est marqué par le début des grandes invasions, principalement celtiques, et se confond en Europe centrale avec la culture des champs d'urnes. Il commence en Europe occidentale comme en France vers le XIIe siècle av. J.-C (fr.wikipedia.org - Âge du bronze).

La tombe attribuée à Anchise serait une (riche ?) tombe de l'âge du Bronze comme à la Caune de Martrou (aujourd'hui à Mas-des-Cours). Mais serait-elle monumentale ou enfouie dans une des grottes nombreuses du département de l'Aude ?

Le carquois d'Anchise

Ce carquois serait un symbole de l'étrangeté d'Anchise provenant d'une terre lointaine du Moyen Orient, ainsi que des échanges commerciaux entre cette région et le Languedoc d'alors.

On ignore si la possession d'un arc et de son carquois de flèches métalliques était chargée à la fin de l'Age du Bronze en France méditerranéenne d'une forte valeur sociale (que l'on soupçonne de toute façon moindre que celle des haches ou des poignards, voire des plus exceptionnelles épées). En fait, il ne semble pas que ces armes aient tenu une grande place dans la présentation d'une éventuelle panoplie du guerrier autochtone (Gascó 2000). C'est du moins un constat que l'on peut faire au regard du nombre somme toute assez réduit des documents régionaux.

Les plus esthétiques, les plus finement exécutées ne sont-elles pas des pièces cérémonielles et tout à la fois des armes particulièrement élaborées pour la guerre, les hommes investissant fortement dans ce domaine leur savoir technique comme l'ethnographie l'indique parfois. Au cours du Bronze final leur usage semble certain devant l'abandon (progressif) de la taille du silex et le façonnage de l'os ; et les innovations apportées à leurs formes, mais, en même temps, leur belle facture, paraissent aussi leur attribuer un rôle non uniquement fonctionnel. Cette ambivalence est donc durable (le fer remplaçant parfois le bronze lorsqu'il devient le métal usuel).

Peut-on les considérer comme des objets plus personnels et vulgaires, si les flèches n'apparaissent pas sur les stèles régionales ? Elles accompagnent en effet comme objets personnels certains défunts dans leurs sépultures. Elles indiquent ainsi et tout particulièrement à la fin de l'Age du Bronze leur rôle de marqueur social, propre à la sphère masculine, une ancienne pratique comme l'indiquerait, et cela dès au moins le Néolithique, les découvertes sépulcrales de tous types. Ce sont ces flèches, trouvées en contexte funéraire, et quelques autres, réunies dans des dépôts et plus rarement en contexte d'habitat, qui nous sont parvenues. Est-ce pour autant une preuve d'un usage réservé ou surtout dévolu à l'identification, l'ostentation ou à la symbolique ? Cela semble le cas mais il est préférable de ne pas ignorer pour autant leurs caractères fonctionnels et techniques.

C'est peut-être en participant à un changement de statut, impliquant davantage la possession de l'arme et sa qualité esthétique plutôt que son efficacité cynégétique, que la pointe de flèche de bronze subit ses plus profondes modifications conceptuelles après près d'un millénaire d'usage. Jusqu'alors sa forme paraît avoir été dictée par la combinaison de divers objectifs en terme d'efficacité. Il est ainsi possible que le changement de dimension du fût de la flèche, quelque soit la complexité de son empennage, ait joué (en corollaire à la complexification des arcs simples ou composites), sur le poids nécessaires de la pointe et que tout ceci " explique " les pièces à pédoncule épais ou bouleté. Cette recherche d'efficacité (éventuellement parce que les modes cynégétiques évoluaient aussi) créait les circonstances nécessaires à l'acceptation de nouveaux modèles, même si les innovations techniques apportées avaient pu être testées anciennement dans des régions amies proches. L'impact du renouvellement proposé participait sans doute en un mouvement dialectique à l'élaboration même du changement de statut de ce petit objet banal. Pour autant toutes ces données confirment aussi que l'arc ne tint pas durablement une place particulière dans l'armement protohistorique régional. Tout au plus les populations régionales cherchaient-elles à cette époque sinon à améliorer les performances de leurs armes du moins à essayer, peut-être avec des arrières pensées sociales et culturelles complexes, puis à adopter les productions innovantes qui pouvaient circuler en petit nombre sur les rives méditerranéennes.

A la fin de l'Age du Bronze en France méridionale, et au Premier Age du fer, les armes à pédoncule renflé sont considérées comme d'inspiration, sinon d'origine, méditerranéenne car des formes comparables existent dans les îles de la mer Egée et en Anatolie. Quelque soit la provenance de ces pointes de flèches ou de leur modèle, ou encore les effets des convergences techniques qui existeraient avec les exemplaires espagnols, elles ont été très rapidement adoptées par les ateliers régionaux qui en produiront très tardivement des archétypes (Pech Maho, Sigean, Aude au cours du III° siècle avant notre ère). Nous les distinguerons des pièces lancéolées souvent techniquement plus élaborées voire comparables à des bijoux (Cazevieille).

Les flèches à corps foliacé et pédoncule allongé et renflé sont à corps nettement foliacé. Ce sont des flèches de facture soignée avec une crête terminée par des facettes au contact de la tige plus ou moins épaisse. Ces pièces possèdent un long pédoncule à section ronde ou carrée. On en connaît un exemplaire en surface d'une tombe de Las Fados (Pépieux, Aude). Celui de la grotte III de la Valette (Véraza, Aude) (Fig. 4 n° 10) trouvé dans un horizon de surface possède une feuille losangique courte. Il est daté par le C14 de 2580 ± 150 soit - 1040 (797) -390 avant J.-C. (Gif 258). L'exemplaire foliacé très équilibré de Java (Narbonne, Aude) est comparable à celui de Laroquede-Fa (Aude) (Jean Gascó, Les pointes de flèches métalliques à la fin de l'âge de Bronze dans le sud de la France).

Très peu d'objets représentés sur la côte du Golfe du Lion, lorsqu'ils sont en métal, ont une provenance grecque assurée. Rappelons les fragments de fibule à plaque de la grotte de Rousson, dans le Gard. Mais pour ce qui est de flèches "égéennes" à pédoncule renflé et ailerons ou bien des pointes de lance à douille, à rapprocher en effet du type grec D de A.Snodgrass, on ne peut penser qu'à des imitations occidentales (J.-J. Jully, Céramiques grecques ou de type grec).

Le Serpent rouge

Enée, le "fils de Vénus, accompagné de plusieurs milliers de gens, s'en va au tombeau d'Anchise, où il verse, selon l'usage, deux vases de vin tout pur, deux autres de lait fraîchement tiré, & autanc de sang des victimes ; il jette des roses rouges, & parle après en ces termes : Je vous salue, mon père, qui estes maintenant au rang des Dieux ; je salue aussi vos cendres, que j'ay en vain recueillies pour la seconde fois ; je salue vostre ame & vos manes. ll ne m'a point esté permis de voir avec vous la fatale Italie, non plus que le Tibre d'Ausonie, quel que puisse estre ce fleuve. Comme il achevoit ces mots, il sortit du fond du tombeau un serpent d'une grandeur énorme, qui faisant sept tours & sept replis, embrassa doucement le sépulchre, & il glissa vers l'Autel : il avoit le dos tacheté de bleu ; & ses écailles brilloient d'une couleur jaune & rouge, comme les diverses nuances que l'on voit à l'Arc-en-Ciel, lors que les rayons du Soleil font opposez à des nues. Ce spectacle effraya Enée : Enfin ce serpent s'étant traîné parmi les vases & les coupes, goûta tant soit peu des viandes sacrées, & sans faire nul dommage, se cacha ensuite sous ce tombeau (Virgile : De La Traduction De Mr De Martignac, Contenant Les VI. Premiers Livres De L'Eneide, Volume 2, 1697).

Le serpent ne fait que goûter aux viandes des bêtes immolées, ce qui laisse présager à Enée le succès de ces entreprises. Selon Tite-Live, un autre serpent - peut-être le même - apparaît dans le palais de Tarquin le Superbe, dernier roi de Rome, après avoir sacrifié lui-même au Mont Albain (mont blanc). Le serpent sortit d'une colonne ou d'un autel et dévora les entrailles des victimes. Le roi enverra deux de ses fils, Titus et Aruns, accompagnés de Lucius Junius Brutus à Delphes pour que ce prodige soit expliqué : la question posée à la pythie est qui va succéder à Tarquin ? Plus tard, Brutus renverse Tarquin et instaure la rébulique. C'en était fait de la royauté. Contrairement au serpent rouge du tombeau d'Anchise, ce serpent symbolisait la colère du peuple de Rome, mécontent de la tyranie de Tarquin (Serpent rouge : Sagittaire).

Il existe dans Virgile une autre mention de serpents rouges.

Fils du roi Priam et d'Hécube, ou bien d'Anténor, ou encore de Capys et de Thémisté suivant d'autres traditions, Laocoon est prêtre de Poséidon (ou d'Apollon). Les Troyens découvrent un beau matin, sur la grève désertée, un cheval de bois abandonné par les Achéens, censément une offrande à Poséidon pour garantir à la flotte grecque un bon retour. Les Troyens se divisent sur le sort du cheval : certains veulent le faire entrer dans la ville, en signe de victoire, d'autres sont d'avis de le brûler. Laocoon met obstinément en garde ses compatriotes (c'est la célèbre phrase que Virgile met dans sa bouche : Timeo Danaos, et dona ferentes (" Je crains les Grecs, même lorsqu'ils apportent des présents "). Il lance un javelot au flanc du cheval, qui sonne alors creux, mais nul ne le remarque. On amène alors un esclave grec, Sinon, qui prétend avoir été abandonné là en sacrifice, tout comme le cheval.

Nommé par le sort pontife de Neptune, Laocoon, près des autels ornés de guirlandes, immolait un taureau superbe au souverain des mers. Tout à coup (j'en frémis encore), vomis de Ténédos par un calme trompeur, deux serpents s'allongent sur la plaine liquide, et, roulant leurs orbes immenses, glissent de front vers le rivage. Leur luisante poitrine se dresse au milieu des flots, et de leur crête sanglante ils dominent les ondes ; leurs flancs se traînent en effleurant l'abîme, et leur queue se recourbe au loin en plis sinueux. Soudain la vague écume et gronde : les monstres ont touché l'arène ; et l'œil rouge de sang, les prunelles enflammées, ils font siffler leur triple dards dans leurs gueules béantes. Tout fuit épouvanté : mais plus rapide que l'éclair, le couple affreux vole aux autels. Là, saisissant d'abord les deux jeunes fils du grand-prêtre, il embrasse d'une horrible étreinte leurs membres délicats, et déchire de morsures leur chair palpitante. En vain leur père accourt, et balance un trait menaçant : déjà les reptiles l'ont enlacé lui-même ; lui-même ils l'enchaînent, ils le serrent de leurs vastes anneaux ; et repliés deux fois autour de ses flancs robustes, deux fois environnant son cou nerveux de leurs cercles d'écailles, ils dépassent fièrement sa tête de leurs têtes altières. Lui, roidissant ses deux bras contre ces nœuds épouvantables, tout couvert d'un sang livide, et dégouttant des noirs venins qui souillent son bandeau sacré, il pousse vers le ciel d'effroyables clameurs (Virgile, Éneïde, chant II, 202-222, Charles Héguin de Guerle trad., Paris, Auguste Delalain, Imprimerie-Librairie, 1825).

Les serpents se réfugient ensuite dans un temple d'Athéna, se lovant au pied de sa statue colossale. Les Troyens pensent alors que c'est la déesse qui se venge de l'outrage fait à une offrande qui lui est consacrée et, rassurés, font entrer le cheval dans leurs murs (fr.wikipedia.org - Laocoon, tracesduserpent.ens-lyon.fr - PORTRAITS SERPENTS).

Ces serpents rouges sont une réminiscence de l'Iliade où apparaît un tel reptile lors d'un prodige.

C'était hier ou avant-hier, lorsque les vaisseaux des Achéens se réunissaient dans Aulis, pour porter des malheurs à Priam et aux Troyens ; nous alors, tout à l'entour d'une source, près des autels sacrés, nous offrions aux Immortels des hécatombes choisies, sous un beau platane, au pied duquel une eau chatoyante coulait. Là, nous apparut un grand signe divin. Un serpent au dos rouge, terrifiant, que l'Olympien envoyait lui-même à la lumière, sortit sous l'autel, et s'élança d'un bond sur le platane. Là se trouvaient des petits passereaux, tendre nichée, sur une branche très haute, blottis sous les feuilles, au nombre de huit, neuf avec la mère qui les avait couvés. Le serpent alors dévora la nichée qui poussait, lamentablement, de petits cris aigus. La mère volait tout autour, en gémissant sur sa chère couvée. Mais le serpent, déroulant ses anneaux, saisit par l'aile cette mère éplorée. Alors, dès qu'il eut dévoré les passereaux et leur mère, le dieu qui l'avait fait apparaître, le rendit invisible, car le fils de Cronos aux pensées tortueuses en pierre le changea. Et nous, immobiles, nous étions stupéfaits de ce qui s'était produit. Comme ces terrifiants prodiges s'étaient manifestés pendant les hécatombes que nous offrions aux dieux, Calchas aussitôt, interprétant les décisions divines, prit alors la parole : « Pourquoi restez-vous interdits, Achéens aux têtes chevelues ? C'est pour nous que Zeus aux conseils avisés vient de faire apparaître ce singulier prodige, signe tardif d'un tardif événement dont le renom ne périra jamais. De même que le serpent a dévoré les passereaux et leur mère, au nombre de huit, neuf en comptant la mère qui les avait couvés, nous, de même, nous combattrons au même endroit pendant autant d'années, et nous prendrons à la dixième la ville aux larges rues. » Ainsi parlait Calchas ; et maintenant, tout va s'accomplissant. Allons ! Achéens aux belles cnémides, demeurez tous ici, jusqu'à ce que nous prenions la grande ville de Priam. » (Homère, Iliade, traduction nouvelle de Mario Meunier, 1943).

Un rébus : Notre Dame des Cross

Faut-il lire à l'anglaise cette expression : Cross Notre Dame ? Isis est une Notre Dame : A l'époque hellénistique, kyrios est l'épithète constante des divinités souveraines, notamment d'Isis: "Je suis venu trouver notre Dame divine Isis" et de Sarapis, mais aussi de tout autre Dieu (Ceslas Spicq, Lexique théologique du Nouveau Testament, 1991).

Le nom de la princesse femme de Ramsès III Hikpen était Isès ou Isis. La transcription d'Isis est aussi parfois Ises (Charles Othon Frédéric Jean Baptiste de Clarac, Alfred Maury, Musée de sculpture antique et moderne, 1853).

La croix d'Isis est la croix ankh formé d'un T et d'une boucle le surmontant.

Ainsi "Notre Dame des Cross" ou "Cross Notre Dame" se lit ANKH ISES soit Ankhises c'est-à-dire Anchise.

Le casque phrygien

A Saint-Sulpice, trois tableaux, trois épisodes bibliques, trois combats des mythes religieux. C'était la chapelle n°7, celle des trois lances ou des trois coups de tonnerre (Franck Balmary. La roche aux loups). Trois comme Troie... incendiée représentant l'élément feu alors que les autres tableaux de Delacroix présentent l'air pour saint Michel, la terre pour Héliodore (à terre) et l'eau pour Jacob combattant l'ange au bord du torrent Yabboq.

Dans le milieu du XIXème siècle, le forme phrygienne fait penser rapidement à Anchise : Parmi ces hommes armés, on remarque un soldat circassien, et une tête de vieillard coiffé d'un bonnet écarlate phrygien à étoile d'or qui rappelle le père Anchise " au sujet de tableau de M. de Bezon sur le congrès de Rouen de 945 reconnaissant Richard Ier comme duc de Normandie (L'illustration, Volume 7, 1846).

Le saint Michel de Delacroix à Saint-Sulpice, chevauche l'élément aérien sans cheval. Il manque le cheval des Trois, le cheval de Troie. Sa construction avait nécessité, selon Pausanias (Lakonika III 13, 4-6), la coupe d'une grande quantité de cornouillers d'un bois du mont Ida consacré à Apollon - nommé aussi Karneios ou Kraneios -, ce qui attira la colère de ce dieu ; pour contenir son courroux, les Grecs instituèrent en son honneur les fêtes appelées Karneia (Autour de Rennes : les Bergers d'Arcadie, ts, ts !).

Saint Michel porte un casque phrygien. Or Troie immortalisée par les poêtes, était bâtie sur le fleuve Scamandre ou Xanthus, en Phrygie, à 3 milles de la mer Egée, comme le confirme Robert Graves : " Comme c'est un certain Teucer qui est le fils de Scamandre et qu'un autre Teucer est le petit-fils d'Eaque et le filsde la sœur de Priam, Hésioné, on peut identifier l'élément teucrien à Troie à l'élément lélège ou éaquien ou ilien ; les uatres éléments étant le lydien ou dardanien ou tyrrhénien ; et le troyen ou phrygien. " (R. Graves, Les Mythes grecs II, Pluriel, p. 264).

Homère est l'auteur le plus ancien à parler des Phrygiens qu'il présente comme un peuple allié aux Troyens contre les Achéens pendant la guerre de Troie. Ils auraient émigré de Thrace un peu avant la guerre de Troie, selon Strabon. Teucros de Phrygie est le premier roi de Troade (pays de Troie), bien avant la fondation de la cité de Troie. Pour cette raison, les Troyens s'appelaient à l'origine Teucriens (ce nom se rapproche de celui des Thraces & Etrusques) (www.projethomere.com - Troie).

Dans la mythologie grecque, Hécabe est l'épouse de Priam et la reine de Troie. Fille de Dymas (roi de Phrygie) ou de Cissée (roi de Thrace), elle est la sœur de Théano. Elle eut, selon Homère, dix-neuf fils de son époux Priam. Elle eut la douleur de les voir presque tous périr pendant le siège ou après la ruine de Troie (fr.wikipedia.org - Hécube).

A droite, nomos, statère ou didrachme de Vélia- c. 350/340 - 320/310 AC.

Tête d'Athéna, coiffée du casque phrygien

Le palladion de Troie était une statue construite par Athéna et représentant sa demi-sœur Pallas que la déesse avait tuée au cours d'un jeu guerrier. Certaines traditions veulent qu'elle ait été faite des os de Pélops. Elle fut placée dans le temple d'Athéna à Troie et Ulysse fut chargé de la dérober : tant qu'elle serait à Troie, la ville ne pourrait être prise. La tradition latine, raconte que la satue dérobée était une copie et qu'Enée emporta la véritable effigie

www.cgb.fr - Monnaie de Vélia

Vélia, Élea pour les Grecs, fut fondée vers 540 avant J.-C. par des Phocéens qui avaient quitté l'Asie Mineure après la chute de Sardes en 546 avant J.-C. Vélia devint alliée des Romains à partir de 275 avant J.-C. Le lion était le symbole de la ville d'où son utilisation sur le monnayage de Marseille car la métropole phocéenne entretenait des liens étroits avec Vélia.

La sandale

La sole sicilienne appelée Palaja est un clin d'oeil à la sépulture sicilienne d'Anchise près de Drépanum selon Virgile.

Au plafond de la Galerie Famèse, peint par Annibal Carrache né à Bologne (Émilie-Romagne) en 1560 et mort à Rome en 1609, on voit Anchise qui a le geste du serviteur plus que de l'amant lorsqu'il ôte avec déférence sa sandale à Vénus

On a vu qu'il existait une Isi-Pelagia. Mais Isis fut rapprochée de Vénus sous l'empire romain.

Mais cette Isis n'était pas l'antique déesse du temps des Pharaons. La politique des Ptolémées les poussait à faire la fusion des divinités de la Grèce et des dieux de l'Egypte : de là le culte alexandrin des Isis-Vénus, Isis-Déméter, Isis-Diane. En tant que protectrice de l'amour sensible, Isis s'apparentait à Vénus. La statue de l'Isis-Aphrodite anadyomène découverte sur l'Esquilin et la Vénus en argent offerte par une femme d'Ostie à Isis-Bubastis sont des témoins plus directs de cette liaison. L'identification d'Isis-Vénus est mal attestée par les fresques pompéiennes. La présence de Vénus Anadyomène au côté méridional du portique de l'Iseum nous permet de prêter aux isiaques pompéiens l'idée de l'associer au culte de la déesse alexandrine. Il est certain que les théologiens isiaques l'ont déjà identifiée avec Vénus en l'appelant déesse qui unit les deux sexes (Vincent Tran-tam-Tinh, Essai sur le culte d'Isis à Pompéi, 1964).

Ainsi que Vénus, Isis était régulièrement adorée deux fois par jour, à la première et à la huitième heures. Il n'est donc pas étonnant que la planète Vénus ait été parfois considérée comme l'astre d'Isis.

Palaja et les traces de Troie

Sainte Hélène, Rhodes, Cassagnac

Les lieux dits de Palaja Sainte Hélène, Rhodes et Cassagnac mis ensemble raconte la fin d'Hélène suivant la légende rhodienne. Sainte Hélène et Rhodes sont des sites assez récents puiqu'ils n'apparaissent pas sur la carte de Cassini de 1790.

Thérapné a pris son nom d'une fille de Lélex. Ménélas y a un temple, et les habitants disent que lui et Hélène y sont inhumés ; mais les Rhodiens ont une tradition bien différente ; car ils prétendent qu'Hélène après la mort de Ménélas et durant l'absence d'Oreste qui était encore errant, chassée par Mégapenthe et par Nicostrate alla chercher une retraite à Rhodes auprès de son amie Polyxo ; que cette Polyxo était d'une famille d'Argos, et qu'après avoir vécu plusieurs années avec son mari Tlépolème, elle l'avait suivi à Rhodes dans son exil ; qu'alors elle régnait sur les Rhodiens sous le nom de son jeune fils dont elle était tutrice ; ils ajoutent que Polyxo voyant Hélène en sa puissance avait résolu de se venger sur elle de la mort de Tlépoleme, et que dans ce dessein un jour que la princesse était allée laver à la rivière, elle y envoya ses femmes déguisées en furies qui prirent Hélène, l'attachèrent à un arbre et l'étranglèrent ; et ce fait, dit-on, est si vrai, que pour expier le crime de Polyxo les Rhodiens bâtirent dans la suite un temple à cette princesse sous le nom d'Hélène Dendritis (Pausanias - Periegesis - Livre III).

L'aunée s'appelle en Grec ilinion en Latin helenion ou inula. Apulée l'appelle Inula campana, les Arabes Rasin, ou Rasem, les Italiens Lella, Enola, et Enos, les Allemans Alant. L'Heleneion, orestion chez les Grecs, est une plante que Pline fait naître des larmes d'Hélène, auprès du chêne où elle fut pendue, et qui avait la vertu d'embellir les femmes, et de rendre gais ceux qui en mettaient dans leur vin. Elle est censée neutraliser les serpents dans un conte connu de Pline (21.59) et d'Elien (NA 9.21) (François Noël, Dictionnaire de la fable, 1: ou mythologia gregue, latine, egyptienes, 1810, Jacques Daléchamps, Jean Des Moulins, Histoire générale des plantes, Volume 1, 1615).

les histoires parallèles de la mort d'Ariane à Naxos et de celle d'Hélène à Rhodes, l'une et l'autre pendues à un arbre se réfèrent à deux « axes du monde », aux grands axes nord-sud passant l'un par Délos, l'autre par Camiros. La couronne d'Ariane était astronomiquement dans l'antiquité la Couronne boréale.

L'apparition de la pendaison à Palaja rejoint l'interprétation astrologique d'Yves Alber Dauge sur l'Enéide, où Enée représente un autre soleil en formation.

Ainsi, par-delà l'espace et le temps, le XIIe Arcane du Tarot nous a paru constituer une bonne introduction à l'herméneutique virgilienne. En effet, Enée n'est-il pas dans la situation du Pendu ? Remontant vers son origine (I, 380), progressant vers une fin supérieure à contre-courant du sens "naturel" de l'existence, il obéit pleinement aux dieux ; et, comme Abraham - à qui déjà Haecker l'avait comparé dans une étude célèbre -, "quand il partit, sa tête suivait ses pieds...". Mais surtout, au fur et à mesure de son itinéraire, il assimile, concentre, unifie en lui les 12 influx zodiacaux représentés par les 12 livres du poème. Et, personnalité amplifiée aux dimensions du cosmos, il devient véritablement cet axe de puissance lucide et de vie divine, ce foyer de convergence totale des qualités de l'être, cette treizième entité souveraine correspondant à l'Artifex et au Soleil.

Les douze branches coupées de la lame se trouvent pour ainsi récapitulées dans le nombre 13, représenté apr le Pendu lui-même, dont la volonté, nourrie du zodiaque, le contrôle, l'unifie et le transcende à la fois (Yves Albert Dauge, Le treizième livre de l'Enéide, astrologie et énergétique de la métamorphose, Pallas XXX, 1983).

On disait du Serpentaire (voir Serpent rouge) sous le nom de Phorbas qu'il purgea tout le pays de Rhodes des bêtes venimeuses.

Le colosse de Rhodes, fait par Charès de Lindos, élève de Lysippe, était la sixième merveille du monde et une statue de bronze représentant Hélios, le dieu du Soleil, construite entre 291 et 303 avant Jésus-Christ. Mesurant 32 mètres de haut, elle servait à protéger l'entrée du port de Rhodes. Il a fallu plus de 12 ans aux Rhodiens pour ériger le colosse et 13 tonnes de bronze pour couler le corps du colosse autour de la tour de pierre. Il fut détruit par un tremblement de terre 66 ans après sa construction (lacaverne.chez-alice.fr - Colosse de Rhodes).

Les Balances : autre lieu-dit de Palaja

Iuppiter ipse duas aequato examine lances

sustinet et fata imponit diuersa duorum,

quem damnet labor et quo uergat pondere letum ?

(Virgile, Enéide, Livre XII, Premier affrontement et fuite de Turnus (12, 697-745), Bibliotheca classica selecta).

Pendant ce tems là Jupiter pèse dans ses balances les destinées des deux Princes. En même tems il tâche de consoler Junon de la victoire des Trojens, en lui promettant que les descendant de cette nation, dont le sang se mêlera avec celui des Latins, lui seront plus dévoués qu'aucun peuple de l'Univers. Enfin le combat commence entre Enée & Turnus. Celui-ci est blessé & demande la vie. Enée est fur le point de la lui accorder généreusement y lorsqu'il reconnaît le baudrier de Pallas, que Turnus avoit enlevé a ce jeune Prince apres l'avoir tué. Il se rappelle en ce moment ce qu'il doit à Evandre & aux manès de son fils. II donne donc a Turnus le coup mortel, qui termine la guerre & qui, selon les conditions du traité le rend, conséquemment possesseur de Lavinie, & héritier du trône de Latinus (Étienne Algay de Martignac, Les œuvres de Virgile: traduites en françois, Volume 4, 1743).