Partie XVIII - La Chouette d’Or   Hypothèse espagnole   La terre s’ouvre : Coré, Dathan et Abiron   
LA CHOUETTE D'OR AUTRES HYPOTHESES CORE DATHAN ABIRON

Dathan, Abiron et Coré

Si l'allusion à Fénelon et à Pierre Jurieu est juste dans l'éngime 520, revenons à la rebellion de Coré, Dathan et Abiron contre Moïse.

CEELATHA, dix-neuviéme campement des Hebreux, où ils arriverent etant partis de Reffa, ce qui fut la quatriéme année de leur sortie de l'Egipte. Ce lieu est memorable dans l'histoire à cause de la sedition que Coré, Dathan, & Abiron exciterent contre Moyse & Aaron pour la souveraine Sacrificature. Dieu confondit ces factieux, & confirma le Souverain Sacerdoce à Aaron, par le miracle qu'il opera sur sa verge laquelle se trouva non seulement couverte de fleurs, mais encore de fruits & d'amandes, tandis que celles des factieux demeurerent toutes seches, Coré Dathan & Abiron, avec deux cens cinquante autres de la race des Sacrificateurs tenant tous l'encenfoir à la main furent engloutis tout-à-coup, la terre s'étant ouverte sous leurs pieds, & descendirent tous vivans dans l'enfer: Nombr. 33. 22. 16. & 17.

CEELATHA, Congregatio, vel Ecclesia venit, l'assemblée, ou l'Eglise vient (Richard Simon, Le dictionnaire de la Bible, 1693 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Quehélata).

QEHELATHA, à lire MAQEHELATH d'après le grec et Num., 33,26, la Gypsaria des Romains, se fixe à Kuntilet Qrayé, appelé aussi 'Agrud où sont des puits et un réservoir. Ce point d'eau est uni à Bir el-Mayen par une piste coupant le grand chemin de Gaza (Félix-Marie Abel, Géographie politique. Les villes, Tome 2, 1967 - www.google.fr/books/edition).

Aux environs d'Epinal on compte plus de 12 mètres de gypse très pur. Vers l'Est , dans la région de Rambervillers, la passée gypseuse est réduite à 1 ou 2 mètres (Bulletin du Service de la carte géologique de la France, 1937 - www.google.fr/books/edition).

Qof

QOF Lettre simple, 19ème de l'alephbeith, est issue du hieroglyphe représentant le Singe. En hébreu Qof veut bien dire singe, mais il faut noter que Qouf c'est le chas de l'aiguille (Vedhyas Virya, Spiritualité de la Kabbale: médiévale et provençale, 1986 - www.google.fr/books/edition).

Valeur arithmologique 100. Elle est enfin la porte étroite, le «chas de l'aiguille» qui conduit à la Sagesse divine.

Le lutin vosgien Sotré s’amusait à tresser la crinière ou la queue des chevaux de façon indénouable, faisait des nœuds dans le ligneul du savetier et brouillait le fil du tisserand. [...] Il cachait la truelle du maçon, le rabot du menuisier et l’aiguille du tailleur (A. Garnier, Paysages, sites pittoresques et curiosités naturelles du département, Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 1907 - archive.org).

Le terme hébreu "qohelet"est construit sur la racine "qahal", signifiant «foule» et, comme verbe, «rassembler». Qohelet est donc plus probablement un titre qu'un nom, référant à un «rassembleur». Selon le contexte, il s'agit soit de foules pour les instruire dans la sagesse, soit d'aphorismes dans le même but. Qohelet peut aussi représenter la fonction d'éditeur, de compilateurs de textes (12,9) «Qohélet a pesé, examiné et corrigé beaucoup de proverbes.» L'intitulé français du livre, Ecclésiaste, vient de la traduction de la Septante de Qohelet par "ekklexisatès". Ce mot tire ses origines du grec "ekklesia" - à la base, un «rassemblement» sans connotation religieuse, bien que plus tard utilisé pour cet usage en priorité, d'où le rendu par «église» dans le Nouveau Testament (fr.wikipedia.org - Ecclésiaste).

Kôhélét, qui vient lui-même incontestablement de kâhâl qui a le même sens qu'ekklêsia. La ponctuation du mot hébreu est assurée par la tradition et par la version syriaque qui insère partout un waw entre le kof et le hê. Ces participes féminins, qui ne sont pas des noms abstraits, doivent avoir une raison pour laquelle ils ont reçu ce genre de préférence Souvent on a dû penser à un nom féminin sous-entendu. Pourquoi le mot qui est au fond de kôhélèt, ne serait-il pas celui de hokmah ? Si kôhélet représente le mot hokmah, on ne sera plus étonné de le voir devenir homme. La Sagesse qui est la première œuvre de Dieu (Prov. VIII, 12-30). Son identification avec Salomon était naturelle, surtout après des siècles, lorsqu'au lointain les taches noires avaient disparu devant l'auréole éclatante dont la postérité avait entouré le fils de David. Kôhélèt est, d'après le premier verset de notre livre, fils de David et roi à Jérusalem (J. Derenbourg, Notes sur l'Ecclésiaste, Historia judaica, Volume 1, 1880 - www.google.fr/books/edition).

Aiguille

Dieu dit à Moïse : «Parle au peuple d'Israël afin qu'il se retire de la tente de Coré, Dathan et Abiram.» Le Behaye pose une question : Pourquoi le Saint, béni soit-Il, a-t-il ordonné de s'écarter de la tente de Coré, alors que Dieu pouvait très bien sauver tous ceux qui s'en seraient approchés ? L'explication est : l'air pestilentiel qui devait faire périr Coré et sa maisonnée à l'intérieur de la tente pouvait contaminer ceux qui se trouvaient à l'extérieur. L'épisode de la femme de Loth confirme cela. En effet, cette femme voulut voir Sodome en proie aux flammes elle mourut à cause des émanations et des mauvais souffles. Une autre explication dit lorsque l'ange de la mort vient avec mission de tuer, tous ceux qu'il rencontre, il les fait mourir. Dieu a donc agi de la sorte en l'honneur des justes, afin qu'ils se trouvent loin de cette tente au moment où le fléau allait s'abattre. Moïse dit à toute la communauté d'Israël : «Ecartez-vous de Coré et de sa maisonnée. Ne prenez aucun de leurs bien car, quiconque touchera le moindre objet, sera englouti sous terre. Cela s'applique à toutes les personnes, y compris à celles qui, voilà longtemps, ont pu leur emprunter ne serait-ce qu'une aiguille à coudre. Cette minuscule aiguille roulera d'elle-même dans l'abîme où Coré va être englouti et elle entraînera avec elle son possesseur. Toute la communauté d'Israël s'éloigna aussitôt des tentes. Moïse dit alors : «Si ces pécheurs décédaient sur leurs lits comme la plupart des gens, nous ne pourrions savoir s'ils ont été bons ou mauvais. Dieu doit donc accomplir de nouveaux prodiges afin que l'on sache bien que Coré et les siens ont péché.» Moïse dit alors : «Si une bouche dans la terre a été formée dès le sixième jour de la création pour y engloutir Coré, cela est bien. Mais, dans le cas contraire, que le Saint, béni soit-Il, en fasse surgir une afin de l'engloutir lui et toute sa maisonnée.» Aussitôt la terre se fendit, elle aspira Coré et ses proches plus leurs maisons et les biens. Ensuite, la terre les recouvrit. Rachi et le Behaye écrivent : Quelle que soit la gravité d'une faute, le tribunal terrestre ne condamne personne pour ses péchés avant l'âge de douze ans pour une femme et treize pour un homme. Le tribunal céleste ne condamne personne avant vingt ans. Par contre, en ce qui concerne cette dispute, le Saint, béni soit-Il, punit et tua tout le monde, y compris les nourrissons encore au berceau qui tétaient le sein de leurs mères. Le Behaye écrit citant le Ramban : Pourquoi la Torah dit-elle d'abord : LE SOL QUI ÉTAIT AU-DESSOUS D'EUX SE FENDIT (Nom. 16:31) et ensuite : LA TERRE OUVRIT SA BOUCHE (Nom. 16:32) ? L'explication est : cela nous montre que la terre se fendit différemment pour Coré qu'en d'autres occasions; il arrive, en effet, parfois que la terre s'ouvre à cause d'un vent très violent qui l'emporte. Un immense creux se forme qui demeure béant. Mais avec Coré, un grand miracle se produisit la terre se fendit et engloutit une multitude de gens, de tentes et de biens. Tout de suite après, la terre fut recouverte et se retrouva exactement comme elle était auparavant, si bien qu'on ne voyait plus où s'était ouverte la gigantesque crevasse. Le Behaye écrit : Les enfants de Coré ne moururent pas; ils tombèrent dans la fosse dans laquelle Dieu fit surgir une haute montagne. Ils durent y rester et ne chutèrent pas directement dans les enfers. Le verset dit d'ailleurs dans la lection Pinhas : Les fils de CORÉ NE MOURURENT PAS (Nom. 26:11). Le Behaye écrit également : Coré fut brûlé avec les deux cent cinquante hommes qui avaient pris des encensoirs en l'honneur de Dieu. Le feu les consuma tous. Il fut précipité dans les enfers où Dieu lui réserva deux morts : il fut d'abord brûlé, puis il tomba dans les enfers, à l'endroit le plus profond appelé sheol composé pour moitié de feu, de grêle ou de neige. De la sorte, les impies sautent du feu dans la grêle, puis de la neige dans le feu. Ils sont complètement épuisés et jamais ne trouvent le repos. Ce passage nous enseigne que celui qui conteste la Torah n'a pas part au monde à venir. C'est pourquoi le verset dit : ILS DISPARURENT DU MILIEU DE L'ASSEMBLÉE (Nom. 16:33). Ils sont séparés de la communauté d'Israël et n'auront aucune part dans le monde futur. ET TOUS CEUX D'Israël QUI ÉTAIENT AUTOUR D'EUX S'ENFUIRENT À LEUR VOIX (Nom. 16:34). Le Behaye écrit : Coré et son clan crièrent à tue-tête lorsqu'ils tombèrent dans la fosse. Tout le peuple juif s'enfuit, tellement il fut terrorisé par ces cris. Ils s'exclamèrent : «Moïse est vérité et sa Torah est vérité», comme le dit la Guemara; Rabba Bar Hana raconte ceci : Lorsque je traversai le désert, un marchand me dit : «Je vais te montrer l'endroit où Coré a été englouti par la terre.» Je vis que la terre était fendue; des fumées s'en échappaient. L'homme prit un bâton au bout duquel il fixa de la laine; puis, il l'enfonça dans la fente. La laine fut consumée par la fumée. Le marchand dit alors «Ecoute ce qu'ils disent.» Je tendis l'oreille et perçus leurs hurlements : «Moïse est vérité et sa Torah est vérité; quant à nous, nous ne sommes que des imposteurs.» Tous les impies que l'on brûle dans les enfers hurlent : «Dieu est juste et récompense ou châtie chacun mesure pour mesure.» Coré a voulu se vanter, alors Dieu l'a rabaissé et la terre l'a englouti. Les deux cent cinquante hommes portèrent des encensoirs pour Dieu; or, ils n'étaient pas habilités à prendre part au service divin, c'est pourquoi ils furent brûlés. Cela nous enseigne que tout homme doit veiller à ne pas se quereller avec son prochain. LES CASSOLETTES DE CES HOMMES QUI ONT PÉCHÉ AU PRIX DE LEUR VIE, QU'ON EN FASSE DES PLAQUES D'ENTRELACS, COMME REVÊTEMENT DE L'AUTEL (Nom. 17 : 3). Dieu ordonna d'enlever les encensoirs, là où les hommes avaient été brûlés et d'en faire des lamelles de métal pour le revêtement de l'autel. On se souviendrait ainsi de ceux qui voulurent se rebeller contre Dieu et qui furent châtiés par le feu (Yaakov ben Yitzchak Ashkenazi, Le commentaire sur la Torah, traduit par Jean Baumgarten, 1987 - www.google.fr/books/edition).

Bahya ben Asher ibn Halawa (1255–1340) was a rabbi and scholar of Judaism, best known as a commentator on the Hebrew Bible. He is one of two scholars now referred to as Rabbeinu Behaye, the other being philosopher Bahya ibn Paquda. He is buried in Kadarim, Israel (Galilée), a few minutes walking distance from the prophet Habakkuk (en.wikipedia.org - Bahya ben Asher).

On trouve également le breuil sous la forme behaye, désignant un excellent pré. Breuil (Romont) - Breuil (Attigny) - Breuil (Champdray). Behaïe (Barbey-Seroux) - Beh? (Belval). Behé s'écrivait: Béhay, Behay, Bihais (Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, Volumes 36 à 37, 1897 - www.google.fr/books/edition).

Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. (Evangile de Matthieu 19,24).

Première piste : au lieu de “kamêlos”, “le chameau”, certains manuscrits portent “kamilos”, “la corde, le câble”.

Deuxième piste : le “trou d’aiguille” est en réalité une porte étroite située dans la muraille, à côté de la porte principale, qui permettait aux voyageurs de pénétrer dans la ville, une fois cette dernière fermée. C’est seulement à partir du Moyen Âge que l’on a commencé à donner ce nom à une porte dans les murs de Jérusalem (toutpoursagloire.com).

La porte étroite et les deux voies

Matthieu VIII,13-14 : Entrez par la porte étroite; car large est la porte et vaste le chemin qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle; qu'elle est étroite la porte et qu'il est resserré le chemin qui conduit à la vie, et ils sont peu nombreux ceux qui la trouvent.

Le mythe d'Hercule aussi fait allusion à deux voies. Nous retrouvons donc les Grecs. Peu nombreux sont ceux qui trouvent la porte étroite. Il ne s'agit donc pas de choix, mais de recherche ou d'initiation. Ces portes étroite et large sont-elles des manières de vivre ? Peut-être, mais le passage rend un son assez gnostique. Il est d'ailleurs en contradiction apparente avec ce qui précède faire aux autres ce qu'on voudrait qu'ils vous fissent, ce n'est pas une porte si étroite que cela, et demander pour obtenir non plus (Vladimir Volkoff, Lecture de l'Evangile selon saint Matthieu, 1985 - www.google.fr/books/edition).

La voie étroite et le chas de l'aiguille, la voie large et la bouche d'Enfer ou le cratère du volcan.

R. Siméon ben Lakisch (IIIe siècle) voit dans le mot de l'Ecclésiaste (V, 12) : «la richesse conservée pour le malheur de son détenteur», une allusion à la richesse de Coré (Nombres 16,1) (Mireille Hadas-Lebel, Oeuvres complètes de Flavius Josèphe, 2022 - www.google.fr/books/edition, Victor Malka, Les mots de la sagesse juive, 2012 - www.google.fr/books/edition).

Riche ou pas riche, la révolte de Coré pose le problème de la collégialité de la prise de décision.

Coré, compagnon de Dathan et d'Abiron. Les mahométans, qui le confondent avec le batelier Charon, le font cousin germain de Moïse, qui, le voyant pauvre, lui enseigna l'alchimie, par le moyen de laquelle il acquit de si grandes richesses qu'il lui fallait quarante chameaux pour porter son or et son argent. Il y en a qui prétendent même que plusieurs chameaux étaient chargés seulement des clefs de ses coffres-forts (Jacques-Auguste-Simon Collin de Plancy, Dictionnaire infernal, 1863 - www.google.fr/books/edition).

Remarquons que la voie étroite "ad augusta par angusta" peut référer au chas de l'aiguille et à la fibule.

Volcan

Les impudiques, les voleurs, les parjures, les blasphémateurs, les sacrilèges, les orgueilleux enflés de leur vaine science feignent maintenant de ne pas croire à l'existence de ce terrible volcan où sont tombés Coré, Dathan et Abiron. Ce Dathan et Abiron qui étaient les premiers d'Israël furent ceux qui se révoltèrent contre Moïse et Aaron, dans la sédition de Coré. Alors la terre ouvrit sa gueule et les dévora, et le feu qui en sortit consuma deux cent cinquante hommes. Combien depuis cette époque sont tombés vivant dans ce volcan de feu et de soufre, et la fumée de leurs tourments, de leur rage, de leurs blasphèmes, s'élèvera durant les siècles des siècles. Ils boiront (ceux qui ont adoré la bête) le vin de la fureur de Dieu, préparé dans le calice de sa colère, et ils seront tourmentés dans le feu et dans le soufre devant les anges (La verge de Moïse, Revue de Fribourg, Volume 21, 1890 - www.google.fr/books/edition).

Il y auroit de la simplicité, pour ne rien dire de plus, à imaginer que Moïse ignoroit ce que c'étoit qu'un volcan : le récit qu'il nous donne de la mort effroyable de Coré, de Dathan, d'Abiron, &c. montre bien le contraire (Abbé François, Examen des faits qui seruent de fondement a la religion chretienne, Tome premier, 1767 - www.google.fr/books/edition).

Tout montre que le volcanisme a correspondu à la forme primitive des croyances et que ces croyances étaient nécessairement liées à un volcan réel et à des expériences faites sur place par les Hébreux nomades (J. Koenig, La localisation du Sinaï et les traditions des scribes, Revue d'histoire et de philosophie religieuses, Volume 43, 1963 - www.google.fr/books/edition).

Oui, la paroi était renversée, puisque, par la blessure faite, le volcan soufflait son haleine empestée (Jules Verne, Le volcan d’or: Nouvelle édition augmentée, 2014 - www.google.fr/books/edition).

Dans un État, le volcan figure un ensemble d'éléments mauvais qui s'opposent à l'ordre qu'un bon souverain sait rétablir. Il importe donc de comprimer ces éléments, de les emprisonner par le recours à la force. Ils doivent être emprisonnés comme Typhon est en captivité sous l'Etna. Mais tout captif a le désir de s'échapper, et c'est pourquoi il reste une menace permanente, contre laquelle le roi doit rester vigilant. Le châtiment de Typhon lui est imposé parce qu'il a déplu à Zeus. C'est pourquoi Pindare écrit au v. 29 :

Puissions-nous, Zeus, puissions-nous trouver grâce.

Ne pas attirer le courroux du roi est le moyen d'éviter la terrible punition infligée à Typhon. Est-ce une phrase de complaisance à l'égard du puissant client ou un avertissement à ceux qui pourraient oser braver le roi ? Il est tentant d'y voir les deux à la fois. Car le Zeus qui règne sur la montagne du v. 30, et qu'on trouve aussi au v. 6 de la Première Néméenne, est bien celui qui préside à la fondation de la cité d'Etna au v. 31. La signification du volcan est-elle la même chez Eschyle ? [...] On a dit depuis longtemps que l'intention d'Eschyle était avant tout religieuse : montrer que toute tentative pour renverser le pouvoir de Zeus ou pour s'y opposer serait brisée. Mais dans le contexte chronologique, et alors même qu'il a écrit la pièce disparue de l'Etna, et qu'il est venu personnellement, comme nous l'avons vu, en Sicile à l'initiative de Hiéron, on ne peut s'empêcher de penser que, devant ce volcan en colère, Eschyle a glissé une allusion aux ennemis de Hiéron qui ont tenté de s'opposer à sa royauté. Le pouvoir que peu à peu le tyran de Syracuse étendait sur la Sicile s'établissait au détriment de l'indépendance des cités conquises, mais aussi au détriment des «Barbares» carthaginois. Nous ne savons malheureusement pas quel était le sujet de la tragédie de l'Etna. Mais le thème du géant révolté ne pouvait pas ne pas y être évoqué. Moins directement sans doute que Pindare, Eschyle doit bien avoir à l'esprit la situation en Sicile. Pindare il sait que la contrainte imposée à Typhon n'éloigne pas la menace, et même, allant plus loin que le poète béotien, il prédit qu'une nouvelle tentative sera faite un jour (Danièle Berranger-Auserve, Pindare et Eschyle, deux versions d'une même éruption de l'Etna, Connaissance et représentations des volcans dans l'antiquité, 2004 - www.google.fr/books/edition).

Politique

Ernest Renan fait parler un partisan d'une France monarchique :

La maison Bonaparte émergea du chaos révolutionnaire qui accompagna et suivit la mort de Louis XVI, comme la maison capétienne sortit de l'anarchie qui accompagna en France la décadence de la maison carlovingienne. Sans les événements de 1814 et de 1815, il est probable que la maison Bonaparte héritait du titre des Capétiens. La remise en valeur du titre bonapartiste à la suite de la révolution de 1848 lui a donné une réelle force. Si la révolution de la fin du dernier siècle doit un jour être considérée comme le point de départ d'une France nouvelle, il est possible que la maison Bonaparte devienne la dynastie de cette nouvelle France; car Napoléon 1er sauva la révolution d'un naufrage inévitable, et personnifia très-bien les besoins nouveaux. La France est certainement monarchique.

La France est dans la position de l'Hercule du sophiste Prodicus, Hercules in bivio. Il faut que d'ici à quelques mois elle décide de son avenir. Elle peut garder la république: mais qu'on ne veuille pas des choses contradictoires.

Sont-ce là des rêves ? Peut-être; mais alors, je vous l'assure, la France est perdue. Elle ne le serait pas, si l'on pouvait croire que l'Allemagne sera entraînée à son tour dans la ronde du sabbat démocratique, où nous avons laissé toute notre vertu; mais cela n'est pas probable (Joseph Ernest Renan, La réforme intellectuelle et morale, 1872 - www.google.fr/books/edition).

Pour le travail législatif, Moïse s'était aidé d'un conseil de soixante-dix vieillards, l'Exode nous l'a fait entrevoir, le livre des Nombres nous montre ce conseil, qui avait contribué à la conception de la loi, partageant avec Moïse le pouvoir exécutif.

«Dieu dit à Moïse : Rassemble-moi soixante-dix vieillards d'Israël, de ceux que tu connais pour les anciens et les chefs du peuple, conduis-les à l'entrée du tabernacle qu'ils s'y tiennent avec toi: Pour que je descende et que je te parle. Je retirerai une partie de l'esprit divin qui est en toi, je le leur donnerai pour qu'ils soutiennent avec toi le fardeau du gouvernement, et que tu n'en sois pas seul accablé.»

Ce changement de gouvernement se retrouve avec de nouveaux détails dans le Deutéronome.

Il fallait faire ce sacrifice aux instincts démocratiques. Lorsqu'il s'agissait de fuir les Égyptiens, de passer la mer Rouge, nul ne contestait la dictature de Moïse. L'obéissance naissait du danger. Plus tard, il devint difficile de maintenir un absolutisme complet. C'est une loi de l'histoire. Lorsque le directoire laissa la France sans argent, sans marine, chassée par Souvarow de ses conquêtes d'Italie, et défendant à grand'peine ses frontières, faible au dehors, corrompue au dedans, qui n'eût appelé comme une Providence le despotisme de Napoléon ? Retrouvez le même homme en 1815, lorsque son influence n'est plus un élément de salut, mais de ruine, lorsqu'il ne règne plus par l'intérêt général, mais par un dernier reflet de prestige personnel : il faudra qu'il fasse des sacrifices à la démocratie, ou qu'il tombe. Le sacrifice que fit Moïse en instituant un sénat de soixante-dix vieillards n'étouffa pas complètement l'opposition. Aaron, dressant le veau d'or, fut un instant le chef d'une insurrection religieuse, des partisans de l'idolâtrie; la faction de Coré, Dathan, Abiron, fut un complot politique, une insurrection républicaine. «Qu'il vous suffise, dirent-ils à Moïse, d'avoir fait de cette multitude un peuple de saints : l'esprit du Seigneur est en eux; pourquoi donc vous placezvous au-dessus du peuple béni ?» Coré, Dathan, Abiron, furent brûlés vifs avec deux cent cinquante rebelles. La Bible nous montre la terre qui s'ouvre, des flammes qui s'en échappent, mais il y eut supplice, et la population contemporaine ne s'y méprit pas. Elle dit à Moïse, à son frère : Vous avez mis à mort le peuple de Dieu. La Bible ne cache pas même qu'on les poursuivit pour les tuer, qu'une révolte éclata, qu'il y périt quatorze mille sept cents hommes. On se fatiguerait à compter les massacres de rebelles ou d'idolâtres. Un jour, entre autres, pour s'être laissé conduire par les filles de Moab aux autels de Belphégor, vingt-quatre mille hommes sont égorgés, leurs chefs crucifiés en face du soleil. L'exagération dont la littérature juive donne tant de preuves a sans doute influé sur les chiffres. Cependant, si l'art de la peinture voulait retracer Moïse, il faudrait le montrer fier, inspiré, rayonnant, il faudrait qu'il s'appuyât d'une main sur les tables de pierre, mais il tiendrait de l'autre une épée sanglante (Victor Hennequin, Introduction historique à l'étude de la Legislation Française: les Juifs, Tome 1, 1841 - www.google.fr/books/edition).

Au Moyen Age, le théâtre, dressé habituellement devant le portail d'une cathédrale, se composait de trois étages superposés en haut c'était le Ciel. On y voyait Dieu le Père assis sur un trône, avec une superbe barbe blanche et revêtu d'un costume d'évêque. Autour de lui se tenaient la Vierge, les Saints, les Anges et toute la Cour Céleste. L'étage du milieu représentait la Terre, ou plutôt le lieu de la terre où se passait l'action. Une échelle permettait aux êtres célestes de descendre sur la terre et de remonter au ciel. L'étage inférieur était l'Enfer, où les démons chargés de chaînes, faisaient un vacarme épouvantable et poussaient des cris horribles pour témoigner leurs souffrances. Un trou, dont l'orifice avait la forme d'une gueule de crapaud, faisait communiquer la terre avec l'enfer. C'est par là que le diable venait tourmenter les humains et, à la fin de la pièce, était précipité dans son sombre domaine (H. Lecadet, Le diable à quatre, Le magasin pittoresque, Volume 64, 1896 - www.google.fr/books/edition).

Certains textes appellent la Hure ou la Gueule de Crapaud d'Enfer la Chape d'Hellequin, expression dont l'histoire est bien curieuse, car, si le symbole de la gueule vient du Léviathan de la Bible, Hellequin, lui, est sorti tout droit de la mythologie germanique, étant l'héritier authentique de l'Erlenkönig, devenu diable sous le nom d'Hellequin ou d'Alichino, chez Dante; il nous est revenu d'Italie sous le masque de cet Arlequin, dont l'habit bariolé rappelle les flammes infernales. Le manteau d'Arlequin de notre scène moderne, c'est-à-dire les draperies rouges qui l'encadrent, n'est d'ailleurs qu'une autre survivance de la chape d'Hellequin. Dans la Gueule bout une chaudière où, comme sur le tympan de Bourges, brûlent, sans distinction de classe, les damnés, même mitrés (Gustave Cohen, LE LIVRE DU RÉGISSEUR POUR LE MYSTÈRE DE LA PASSION, Revue des deux mondes, 1923 - www.google.fr/books/edition).

Exode VIII,1-6 : Ainsi a dit l'Eternel : Laisse aller mon peuple, afin qu'il me serve. Que si tu refuses de le laisser aller, voici, je m'en vais frapper de grenouilles tous tes pays. Et le fleuve produira une infinité de grenouilles, qui monteront et entreront dans ta maison, et dans la chambre où tu couches, et sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs, et parmi tout ton peuple, et dans tes fours et dans tes males. Ainsi les grenouilles monteront sur toi, sur ton peuple, et sur tous tes serviteurs. L'Eternel donc dit à Moise: Dis à Aaron : Etends ta main avec ta verge sur les fleuves, sur les rivières, et sur les marais, et fais monter les grenouilles sur le pays d'Egypte. Ainsi Aaron étendit sa main sur les eaux de l'Egypte, et les grenouilles montèrent, et couvrirent le pays d'Egypte (La Sainte Bible, Ou, L'Ancien Et Le Nouveau Testament, Ostervald, 1855 - www.google.fr/books/edition).

Chanteraine village à côté d'Epinal : de "chante raine" ("rana" grenouille) (Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Tome 2, 1996 - www.google.fr/books/edition).

A peu de distance de la fontaine des Trois Soldats, apparaît la roche de Bénavant, nom effrayant pour les gens du pays, car c'était là le lieu de réunion de tous les sorciers, farfadets, gnomes, mauvais génies, crapauds, chats noirs, serpents, tout le fantastique et tout son appareil (Gustave Fraipont, Les Vosges, 1895 - www.google.fr/books/edition).

Les Grenouilles qui demandent un Roi est la quatrième fable du livre III de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668. Il s'agit d'une réécriture de la fable 66 d'Ésope, qui fut déclinée en une autre version par Phèdre (I-2) et enfin par La Fontaine (fr.wikipedia.org - Les Grenouilles qui demandent un Roi).

Dracula et Dathan

Révérence : Car s'il pense qu'un prince qui s'adresse à un homme incivil, détourne de lui les yeux, le juge indigne, lui parle en bâillant et en dormant, il ne doutera pas que le crime soit odieux, si entre-temps il traite de lui traîtreusement avec un autre : sortons de la somnolence, nous éviterons toute irrévérence, si nous sommes bien persuadés de nous adresser à Dieu qui est présent à nous lorsque nous prions ! Alors Christ doit aussi être honoré, Phil.2.v.9 Que les calvinistes voient donc ce qu'ils font, lorsqu'ils privent le Christ de cet honneur et de cette révérence, en ne se découvrant pas la tête, ne pliant pas les genoux. Quand les ambassadeurs turcs ne le firent pas devant lui, Dracula, le prince de Valachie, leur attacha trois clous à la tête, pour que les chapeaux ne puissent plus être enlevés, Bonfin.lib. dix. 3 décembre. Que les calvinistes prennent garde, de peur qu'après, lorsqu'ils ne veulent pas se laisser humilier sous la puissante main du Christ, ils n'encourent un châtiment plus lourd (JACOBI RENECCII HAMBURGENSIS PASTORIS CLAVIS SACROSANCTAE THEOLOGIAE duobus libris, 1614 - www.google.fr/books/edition).

Jacob Reinecke (latinisiert Jacobus Reneccius; 1572 in Salzwedel, Kurfürstentum Brandenburg - 28. Juni 1613) war ein lutherischer Theologe, Propst in Kölln und Hauptpastor in Hamburg (de.wikipedia.org - Jacob Reinecke).

Johann Affelman reprend l'exemple des ambassadeurs turcs, et ajoute l'irrévérence de Coré, Dathan et Abiron envers Moïse, ce qui les conduisit en enfer (Johann Affelman, Syntagma exercitationum academicarum, Georgii Moebii, Volume 2, 1674 - www.google.fr/books/edition).

Johann Affelman (1588-1624) fut professeur luthérien à Rostock où fut tourné en partie le film Nosferatu de Murnau (prdl.org).

Luthériens et calvinistes s'opposent dans leur conception de l'eucharistie.

Quelques-uns soutiennent que cette énonciation (Le pain est le corps de Christ) est une énonciation identique, et que le pain est essentiellement le corps de Christ, et cela simplement et sans aucune figure; et en effet ce fut la première explication de Luther, qui fut combattue par Zuingle, et l'est encore aujourd'hui par ses sectateurs, qui font voir que d'elle s'ensuit, ou la transsubstantiation, comme ils l'appellent, papistique (que les auteurs de cette locution n'admettent point), ou cette absurdité, savoir, que le pain a été crucifié pour nous, etc. (Démonstrations évangélique, Tome 3, 1842 - www.google.fr/books/edition).

Psaume 105 (Vulgate)

Le psaume CVI (CV) est un hymne d'action de grâce, chanté jadis devant l'arche dans la circonstance que je viens de rapporter (I Chron. XVI,8-22). Ce chant, destiné à exprimer les sentiments de reconnaissance du peuple d'Israël envers la Providence pour les prodiges accomplis lors de la sortie d'Égypte et de l'entrée dans la Terre promise, put s'accommoder facilement à la circonstance du retour de Babylone, et, à ce titre, trouver place dans la collection formée après la captivité. Mais si, au psaume CVI (CV) le psalmiste fait allusion aux mêmes faits, c'est moins pour rendre gloire à Dieu à cause de ses prodiges, que pour implorer sa pitié. C'est donc un psaume de pénitence propre au temps de la captivité. Le v. 47 laisse mème supposer que le retour n'était pas encore accompli (J. Parisot, Les psaumes de la captivité, Revue biblique internationale, Volume 6, 1897 - www.google.fr/books/edition).

Il y est question de Coré et Dathan aux versets 17-18.

Ce psaume commence la série de ceux qui portent en tête le mot alleluia en hébreu (1). Dans la Vulgate, on lit déjà ce mot (allelou-yah, louez Yah ou Jéhovah), Ps. CIV, 1. On peut grouper les pensées de la manière suivante; introduction : exhortation à louer Dieu, 1-3; prière, 4-6; faits historiques, 7-12; 13-23; 24-33; 34-42; 43-46; 47. Le v. 48 est la doxologie qui marque la fin du IVe livre (F. Vigouroux, Manuel biblique, ou: Cours d'écriture sainte à l'usage des séminaires, Tome 2, 1880 - www.google.fr/books/edition).