Partie XIII - La Croix d’Huriel   Construction de la Croix d’Huriel   La Ligne Saint Michel   

"Ligne Saint Michel" : Forêt de Saint Michel (Belgique) - Plovan

Cette ligne est déterminée par l'alignement de Laifour, qui possède une église Saint Michel et qui est à côté de Château-Regnault dans les Ardennes, lui-même à l'opposé de Fronsac par rapport à Neuillay-les-Bois, de Louviers, du Mont Saint Michel, de Moncontour, de Glomel, de Quimper et de Plovan.

Cette ligne reprend un alignement que Gwenc'hlan Le Scouëzec (1929-2008), dans Bretagne terre sacrée: un ésotérisme celtique publié en 1986, avait déterminé entre le Mont Saint Michel et Plovan.

L'intervention de l'ange finalement, en christianisant la cime jusque-là inviolée, fit perdre à l'ancienne religion l'un de ses sanctuaires les plus sacrés en Occident.

De tout ce passé, il ne reste rien aujourd'hui que le souvenir. Les mégalithes ont roulé au bas du rocher et furent sans doute débités par la suite pour la construction des maisons. L'un d'eux cependant servirait d'assise à la chapelle Saint-Autbert située sur la rive ouest de l'île. Le culte de saint Michel a totalement fait disparaître les traces de son prédécesseur. En dehors du Mont, de très nombreux sites, hauteurs ou chapelles lui sont dédiés, et dans la grande majorité des cas, comme nous l'avons dit à propos du Menez Mikael de Brasparts, il a succédé en ces lieux aux dieux solaires de jadis. Son nom même en toponymie nous permet de soupçonner leur présence antique et pour peu que l'endroit où il se manifeste présente quelques caractères remarquables, en particulier s'il s'agit d'une colline ou d'un sanctuaire chrétien, le soupçon devient certitude.

C'est à son patronage sur des points de ce genre que l'on doit de faire une curieuse série d'observations. En effet, si l'on trace une ligne joignant le Mont-Dol au Mont-Saint-Michel, l'on s'aperçoit qu'elle forme un angle de 17 degrés avec le parallèle du Mont-Dol, donc avec le lever équinoxial du soleil en ce lieu. Cette direction correspond au lever solaire du 1er mai, fête antique de Beltan ou du « feu de Bel », vénéré jusqu'à nos jours, ainsi que nous l'avons montré. C'est au point de départ une coïncidence fortuite, puisque les deux rochers sont à leur place par la force de la nature et non par la volonté de l'homme. La constatation du fait a pu toutefois jouer un certain rôle dans leur sacralisation.

Mais ce qui échappe absolument au hasard, c'est que, si l'on prolonge cette ligne droite au-delà du Mont-Dol, en direction du sud-sud-ouest, elle passe rigoureusement par six lieux en relation avec Saint-Michel, et au voisinage d'un septième. La Bretagne est ainsi coupée en diagonale, de la grève de Plovan à celle du Mont par un alignement de points qui joint l'horizon au lever du soleil le 1er mai, jour de Beltan, à celui de son coucher le 1er novembre, jour de Samonios ou des Morts.

Enumérons donc et examinons ces jalons de l'est-nord-est vers le sud-sud-ouest Le Mont-Saint-Michel, puis le Mont Dol se succèdent à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau. Après avoir franchi la Rance, la direction atteint l'église Saint-Michel de Plélan, au voisinage de la cité antique de Corseul, l'ancienne capitale des Coriosolites. De là, elle se dirige vers Moncontour et passe, à la sortie de cette ville, au château de Bellevue : nous sommes là à peu de distance de l'emplacement d'une chapelle dédiée à saint Michel. le site de celle-ci est fort bien disposé à la vue du Méné Del-Air. Bellevue même est situé à quelques kilomètres d'un lieu-dit Beau-Soleil. La « ligne Saint-Michel » passe ensuite au nord d'Uzel et atteint sa cinquième station entre ce bourg et Saint-Martin-des-Prés, à la butte Saint Michel, éminence isolée et couverte de landes à 320 mètre d'altitude. Le sixième point se trouve en Glomel, au sanctuaire de Saint-Michel près de Botcanou. Celui du même nom, au Moustoir près de Roudouallec, marque le septième et dernier lieu typique de la série.

Ensuite, la ligne va se perdre dans la baie d'Audierne, à proximité immédiate de Plovan, non sans être passé toutefois auparavant sur l'emplacement de la cathédrale de Quimper. Celle-ci doit-elle être considérée comme un huitième emplacement ? Outre l'alignement assez surprenant, deux particularités méritent d'être notées, qui donnent à cette construction un caractère plus particulier encore. En effet, à la chapelle Saint-Michel en Glomel, deux lignes se croisent presque à angle droit : l'une est celle que nous venons de décrire ; la seconde joint deux sites légendaires, le Roc'h-hir-glas au nord, grand rocher grand rocher qui domine la grève de Saint-Michel et dans les flancs duquel des trésors sont cachés, dit-on, et au sud, le tumulus, dit de Saint-Michel surmonté d'un petit oratoire dédié à l'archange, en Carnac, en plein cœur du pays des mégalithes. En outre, il existe une relation entre la croix ainsi formée et centrée sur Saint-Michel-de-Glomel, et deux autres des grands sommets sacrés d'Armorique, le Méné Bré et le Mané Guen. Il se trouve en effet que ces deux hauteurs s'élèvent à égale distance de la ligne aux sept nations, à égale distance de Saint-Michel-de-Glomel et à égale distance de la Butte Saint-Michel près d'Uzelo: c'est dire qu'on peut, à partir de ces deux derniers lieux et des deux points culminants, tracer un losange parfait. Quatre des sept collines d'Armorique, le Mont Tombe, le Mont-Dol, le Mané Guen et le Méné Bré sont ainsi englobées dans cette curieuse figure, qui s'appuie de surcroît sur les champs mégalithiques de Carnac. Il ne nous a pas été possible en revanche de trouver une relation directe entre elle et les autres montagnes saintes (Gwenc'hlan Le Scouëzec, Bretagne terre sacrée: un ésotérisme celtique, 1986 - books.google.fr).

Plovan

Plovan vient du breton « ploe » (paroisse) et de Ozvan (moine breton).

L'église Saint-Gorgan (XIIIème siècle), restaurée en 1660 et 1791, abrite les statues (dont plusieurs proviennent de Languidou) de saint Gorgon, saint Guy en abbé, saint Herbot, sainte Anne, saint Eloi, saint Maudez, saint Roch, saint Michel, saint André, saint Corentin, saint Marc, sainte Catherine, sainte Elisabeth, sainte Brigitte, saint Sébastien, sainte Barbe, saint Antione, saint Jean-Baptiste, Notre-Dame de Grâces, un Crucifix, deux Pietà et deux Vierges-Mères (www.infobretagne.com - Plovan).

Près de Quimper

Le Prieuré de Locmikael, situé dans la paroisse d'Elliant, canton de Rosporden, fut donné dès le principe à l'abbaye du Mont-Saint-Michel et lui demeura uni jusqu'à l'époque de la Révolution

A Quimper, la Cathédrale possède des représentations de saint Michel dans trois vitraux anciens : 4ème baie du vitrail de Groeskaër, près des orgues ; 4ème baie du vitrail du Tymeur (nef) ; 2ème baie dans la cinquième fenêtre du transept nord. La chapelle actuelle de Saint-Joseph, côté midi, était autrefois sous le vocable de Saint-Michel d'après des actes de 1473 et 1562. C'était la chapelle des seigneurs de Guengat, spécialement dévots au saint Archange (www.infobretagne.com - Culte de Saint-Michel).

Or à Ergué-Gabéric, les points culminants ne dépassent pas la centaine de mètres, et à Kerdévot, où le saint est présent sur le calvaire, la chapelle est quelque peu enclavée dans son écrin de verdure. Quelle est la raison de la vénération du saint qui est représenté par ailleurs dans l'église paroissiale et dans deux autres chapelles ? Notre sentiment est qu'il était localement perçu comme le symbole de la lutte contre le mal, et notamment contre la fameuse Peste d'Elliant. (grandterrier.net - Saint-Michel et la peste d'Elliant).

Une partie de cette ligne emprunte le chemin de Rouen des Chemins de saint Michel (www.lescheminsdumontsaintmichel.com).

Moncontour

Située à 25 kilomètres au Sud de Saint-Brieuc, la cité médiévale de Moncontour est encore aujourd’hui ceinturée des imposants remparts des XIIIème et XIVème sièles qui lui permettaient à l’époque de défendre Lamballe, capitale du Penthièvre (www.les-plus-beaux-villages-de-france.org - Moncontour).

Moncontour comprend au XII-XIVème siècle deux paroisses qui appartiennent toutes les deux au diocèse de Saint-Brieuc : la paroisse Notre-Dame, qui existe dès 1368 (parrochia Beate Marie de Mont Comtour - Procès de canonisation de Charles de Blois). L’église Notre-Dame (ou "Saint-Mathurin" ou "Notre-Dame et Saint-Mathurin", en 1646) la paroisse Saint-Michel, qui existe dès 1274 (Anc. év. I, 373-374; III, 334, 340). L’église de Saint-Michel est mentionnée dès 1212. Il s'agit de l'ancien prieuré bénédictin érigé en paroisse en 1121 et donné à l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes en 1137 (le prieuré est dirigé à cette date par le moine Guyomar) (www.infobretagne.com - Moncontour).

La chapelle Saint-Michel est édifiée sur l'emplacement de la plus importante église de Moncontour jusqu'à la Révolution. Cette dernière est démolie pour construire une chapelle plus petite avec les pierres de la chapelle de la Magdeleine située à l'Épine du Bas Bourg avant sa destruction au début du XIXe siècle (www.tourisme-moncontour.com - Chapelle Saint-Michel).

Lors des guerres de la fin du règne du duc François II contre Charles VIII, en 1487, Pierre de Rohan, seigneur de Quintin, ligué avec d'autres seigneurs contre leur prince et leur patrie, entretenait un petit corps d'armée, avec lequel il surprit Moncontour en l'absence du capitaine Rolland Gouicquet. La perte de cette place fut très-sensible au duc, qui donna des ordres pour la recouvrer. Elle fut investie le 24 juin par 5000 hommes et battue pendant quelques jours avec une assez bonne artillerie. Mais le vicomte de Rohan et le sire de Quintin, son frère, qui tenaient la campagne, se mirent en devoir de la secourir. Les assiégeants no se trouvaient pas assez forts pour risquer un combat; d'ailleurs ils étaient désignés pour aller renforcer la garnison de Nantes; ils se décidèrent en conséquence à lever le siége, et la ville resta aux mains du parti français jusqu'au mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII. Elle passa ensuite par mariage de la maison de Bretagne-Penthièvre dans la maison de Brosse (Jean II de Brosse avec Nicole de Châtillon), et appartenait, en 1524, à Jean IV de Brosse, gouverneur de Bretagne, époux d'Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier. Cette dame n'était pas la seule qui fût galante dans la ville de Moncontour, si l'on en juge par un aveu rendu le 7 octobre 1538, qui consacre des droits, au moins singuliers, au profit de Catherine de Rohan, demoiselle de la Ribaudière (Pol Potier de Courcy, De Rennes à Brest et à Saint-Malo: itinéraire historique et descriptif, 1864 - books.google.fr).

Les de Brosse n'étaient plus seigneurs d'Huriel à partir de 1514, date de la vente de la seigneurie par René de Brosse, père de Jean IV en 1514. Un seigneur d'Huriel, Humbald, fut enfermé à Etampes, en punition de violences contre des feudataires de son voisinage, par le jeune roi Louis VI le Gros (Georges Touchard-Lafosse, La Loire historique: pittoresque et biographique, Volume 2, 1841 - books.google.fr).

Anne de Pisseleu était issue de la famille Pisseleu d'Heilly, famille pauvre mais de vieille et haute noblesse. Elle était la nièce d'Antoine Sanguin de Meudon, grand prévôt de Chablis, et petite fille d'Antoine Sanguin co-seigneur de Livry. Elle fut tout d'abord fille d'honneur de Louise de Savoie, mère de François Ier, avant de devenir la maîtresse de ce dernier. Elle avait dix-huit ans lorsque le roi la connut, au retour de sa captivité madrilène. Pour asseoir sa position à la cour, on lui fit épouser Jean IV de Brosse, seigneur ruiné, qui reçut le comté d'Étampes, que Francois Ier érigea en duché en 1536. Mlle d'Heilly devint de cette façon duchesse d'Étampes. En 1537, elle hérite de biens d'Antoine Dubois, évêque de Béziers. Elle donne à cette occasion une tapisserie brodée de fontaines et de prophètes à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. Après la mort de François Ier, elle se retira sur ses terres et embrassa le protestantisme, oubliée de tous, à un point tel qu'on ignore la date exacte de sa mort (fr.wikipedia.org - Anne de Pisseleu).

Au-delà de Moncontour, Allineuc avec son pays le "Marquis de Tombelaine", de son vrai nom, Joseph-Marie Gautier, né le 22 avril 1853. Géant aux yeux bleus, il arriva vers 1880 au Mont Saint Michel, après avoir fait de la maison d'arrêt. Ses faux souvenirs étaient vendus par un homme d'affaire parisien, M. Maquaire. Il termine sa vie de vagabond, retrouvé mort noyé le 30 mars 1892, au lieu dit de la Grève de Colombet à Saint Broladre (Robert Sinsoilliez, Tombelaine: l'îlot de la baie du Mont-Saint-Michel, 2000 - books.google.fr).

Plus loin, la Butte saint Michel à Saint Martin des Prés.

Vassy

Aux environs de l’an Mil, les pèlerins viennent de toute l’Europe pour se rendre au Mont-Saint-Michel, comptant parmi les quatre plus grands sanctuaires de pèlerinage de la chrétienté médiévale. Un des itinéraires connus passe par la Commanderie de Courval à Vassy (perso.nordnet.fr - Vassy, perso.nordnet.fr - Courval).

La commanderie des Templiers de Courval fut fondée vers 1150 par la famille de Vassy, puis transférée en 1307 aux frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem (futur ordre de Malte), qui la conservèrent jusqu’à la Révolution. La chapelle est composée d’un choeur roman, d’une nef du début du XIIIe siècle, d’une charpente du XVe ou du XVIe siècle. La chapelle a été utilisée comme grange jusqu’en 1991, mais a conservé ses peintures murales des XVe ou XVIe siècles. Des décors peints superposés, garnissaient les murs en faux appareillage où apparaissent des fleurs à 5 pétales avec étoiles, croix et une fleur de lys.

Au XIIIe siècle, les Templiers de Courval eurent des contestations avec le prieur du Plessis pour des droits de dîmes, mais ces contestations se terminèrent à l'amiable ou par des jugements apostoliques. En 1307 furent arrêtés à Vassy: Etienne de Châteauneuf, Commandeur de Courval, Richard Bellennel et Guillaume Tane (www.osmth.net - Temple).

L’église a été rebâtie au XVe siècle, autour des colonnes à chapiteaux du choeur de l’édifice existant au XIIe siècle, et agrandie en 1847, à l’initiative de l’abbé Maupas, curé de Vassy. A l’intérieur, le chapiteau surmonte un pilier du choeur. Il est orné sur trois de ses faces d’une fleur de lys, symbole de l’autorité royale sur la Normandie. Le maitre autel a été payé 5 000 francs or au sculpteur caennais Bourdon. Exécuté en calcaire et marbre, il s’agit d’un don d’Isabelle Dumont d’Urville de la Londe (1838-1921), petite nièce du célèbre navigateur et découvreur de la terre d’Adélie. Plusieurs membres de la famille Dumont d’Urville ayant vécu dans le bourg ou dans le château familial sont inhumés dans le cimetière (www.bocage-normand.com - Vassy).

Louviers

Restaurée en 1806, la foire Saint Michel est la manifestation la plus ancienne de Louviers puisqu'elle est sans doute née dans la deuxième moitié du XVe siècle. Autrefois, le 29 septembre marquait la fin des gros travaux agricoles. On payait alors les redevances seigneuriales les contrats d’ouvriers agricoles se terminaient (www.tourisme-seine-eure.com - Louviers, www.ville-louviers.fr - Saint Michel).

La ville de Rouen fut affligée de la peste en 1619. On fit alors à Louviers des processions trois fois par semaine, pour demander à Dieu d'être préservé d'un fléau aussi terrible. On porta à ces processions la châsse de Saint Sebastien. On monta la garde aux portes de la ville, et, pour cette raison , les foires de Saint-Michel et de Saint-Martin tinrent cette annee hors son enceinte.

Le 27 septembre 1601, naquit du mariage de Henri-le-Grand avec Marie de Médicis, Louis , dauphin , qui a régné sous le nom de Louis XIII. Le surlendemain, jour de Saint Michel, on chanta le Te Deum à Louviers pour rendre grâces à Dieu de cette heureuse naissance. Il fut ordonné qu'on irait à l'église remercier le Tout-Puissant. Les marchandises de ceux qui refusèrent de le faire, furent saisies par la justice, et les particuliers furent condamnés à une amende. Le soir il y eut illumination générale.

L'an 1615, noble homme Michel Damiens, sieur de Pitres et de Berceloup, fonda les messes de la chapelle de Saint Michel dans l'église de Notre-Dame de Louviers. L'argent de cette fondation fut payé par les héritiers dudit sieur Damiens, mort à Séville en Espagne. Ils donnèrent au trésor de Notre-Dame la somme de 2750 francs.

En 1637, François de Pericard , évêque d'Evreux, à la sollicitation de plusieurs ecclésiastiques et bourgeois de la ville, mus d'une vraie piété, érigea en l'église de Notre-Dame une confrérie en l'honneur de Saint Michel Archange; il approuva les statuts qui lui furent présentés , et accorda des indulgences à ceux qui entreraient dans cette confrérie avec les dispositions requises.

L'an 1671, Charles Pointel, bourgeois de Paris, et Jeanne Ygou, sa femme, fondèrent à la charité de Notre Dame de Louviers une messe basse, pour être célébree tous les jours de l'année à l'autel de la Vierge, savoir: depuis Pâques jusqu'à la Saint-Michel, à dix heures et demie, et depuis la Saint-Michel jusqu'à Pâques, à onze heures. Pour l'exécution de cette fondation, ils payèrent à ladite charité la somme de 5430 livres (Louis René Morin, Histoire de Louviers, 1822 - books.google.fr).

Noyon

Le Mont Saint Michel conservait l'étole et le manipule de St. Eloi, évêque de Noyon, conservés dans une châsse de bois peint : « On croit, dit Jean Huynes, que c'est un ouvrage de ses mains, et que ces reliques furent miraculeusement conservées en la terre d'où elles furent levées tout entières 200 ans après sa mort. » (Jean Jacques Desroches, Histoire du Mont Saint-Michel et de l'ancien diocèse d'Avranches, Volume 3, 1838 - books.google.fr).

On doit noter, dans les travées situées sous les tours, deux traits d'archaïsme : le premier est un linteau en bâtière sous un arc de décharge qui surmonte la porte ouvrant sur l'escalier, le second est une fenêtre percée dans le mur derrière un formeret indépendant (fig. 56) 14. Dans ces travées, les ogives des voûtes ont un profil à trois tores semblable à celui des voûtes du déambulatoire. Dans les autres voûtes des tribunes, ce profil s'amincit et devient plus élégant. Le tracé bombé des voûtes situées sous les tours fait place à un autre plus plat. On remarque une exception à cette tendance à l'aplatissement dans la dans la travée axiale : ce qui s'explique par l'existence, à cet emplacement, d'une importante chapelle placée sous le vocable de saint Michel. L'autel de l'archange est en règle générale, aux Xe et XIe siècles, situé dans les parties hautes du massif occidental, et occupe encore cette place à Saint-Denis en 1140, alors qu'à Noyon, dans la seconde moitié du XIIe, il est transporté dans les parties hautes du choeur (Charles Seymour, La Cathedrale Notee-dame de Noyon Au XIIe Siecle, 1975 - books.google.fr).

L'abbaye d'Ourscamp au sud de Noyon, "sur" le montant de la croix, possédait une chapelle Saint Michel. Robert de Béthune fait inhumer Jeanne de Barbenson, en la chapelle St-Michel, à l'abbaye d'Ourscamp, en 1387 (Comptes rendus et mémoires, Société d'Histoire et d'Archéologie de Senlis, 1891 - books.google.fr).

Laifour

L'église Saint Michel est de fondation carolingienne, le bâtiment actuel date de 1825 (www.meuse-semoy-tourisme.com - Laifour).

Comme à Rennes les Bains, une source ferrugineuse, mais froide, se trouve à Laifour. Le lieu est connu depuis longtemps, la "source ferrière" est citée dans un manuscrit de 1463 L'origine de la source ferrugineuse se trouve peut-être dans une des nombreuses légendes de cette région. Une jeune paysanne poursuivie par un riche seigneur s'était réfugiée près d'une source dans une grotte au bord de la Meuse pour lui échapper. Un jour qu'il chassait, il la découvre, veut l'emmener. Elle lui résiste tant qu'il sort son épée et la tue. Il lance ensuite son épée dans la source. Selon les uns, le fer de la source vient de l'épée, selon d'autres, la couleur rouge de la source rappelle à jamais le sang de la jeune fille (histoiretmaquette.free.fr - Laifour).

Le village lui même est dominé par des collines dont le rocher des Dames de Meuse, qui tire son nom d'une légende locale de 1080, au temps des croisades de Godefroy de Bouillon. Ce haut site légendaire ardennais fut le témoignage de l’adultère puni des Dames de Meuse. Les anciens nous racontent comment les trois fils du Seigneur de Hierges, après avoir épousé Berthe, Hodierne et Ige, les trois filles du Seigneur de Rethel, partirent pour la croisade, laissant leurs épouses qui furent infidèles, et comment Dieu, pour les punir de n’avoir pas su loyalement garder le pacte conjugal, les changea en trois énormes rochers (www.laifour.fr - Dames de Meuse, fr.wikipedia.org - Laifour).

Gerberge, descendante de Charlemagne avait été mariée en premières noces à Lambert comte de Louvain ; leur petite-fille Mathilde de Louvain, épousa Eustache 1er de Boulogne et ils eurent deux enfants : un fils, le futur Eustache II de Boulogne (père d'Eustache III, de Godefroy de Bouillon et de Baudouin, premier roi de Jérusalem) et une fille Judith qui se maria avec Manassès III, comte de Rethel (grands-parents de Baudouin de Bourcq et d'Hodierne de Rethel). En deuxièmes noces, Gerberge épousa Gozelon duc de Lotharingie et leur petit-fils Gozelon duc de Haute-Lorraine, serait le père de Godefroy le Bossu et d'Ida d'Ardenne (qui épouserait Eustache II de Boulogne) (Elyane Gorsira, Hodierne de Rethel, 2002) (fr.wikipedia.org - Hodierne de Jérusalem).

A Laifour (Monthermé), on signale un Pas-Bayard disparu (Mythologie française: bulletin de la Société de mythologie française, Numéros 181 à 184, 1996 - books.google.fr).

Montés sur leur merveilleux coursier, les quatre fils Aymon échappaient aux soldats de Charlemagne. Bayard fit un saut prodigieux d'Harcy à Laifour, et, tombant, s'aggripait au roc où ses fers s'imprimaient en creux, puis, rebondissant de ce même roc, retombait en pleine forêt d'Hargnies (Albert Meyrac, Villes et villages des Ardennes: histoire, légende des lieuxdits et souvenirs de l'année terrible, 1966 - books.google.fr).

« Baron, ce dist Renaus, bien nos a Dex aidiés. J'ai guerroié le roi tes vu. ans tos entiers, Que je ne gin en bore ne en chastel plenier, Mais en bos eu en [plains] comme lerres fossiers. L'amistié mon seignor me doint Dex porchacier. lin langes en iroie dusqu'al mont Saint Michel. » (La Chanson Des Quatre Fils Aymon, Castets, 1906 - books.google.fr).

Taisez-vous, baron, dit Renaud. A Dieu ne plaise que je me défie de mon seigneur naturel. Nous irons au rendez-vous. Pour moi, j'irais en chemise jusqu'à Saint- Michel, afin d'obtenir l'amitié de mon roi ! (Henri Berthaut, Les quatre fils Aymon: chanson de geste du XIIIe siècle, 1974 - books.google.fr).

A Monthermé, une peinture murale de saint Michel se trouve dans l'église Saint-Léger, à côté de l'abbaye de Laval-Dieu, nom qui rapelle un lieu-dit de Rennes le Château.

L'origine du nom de Monthermé, comme nous pouvons le lire en latin dans les anciennes chartes de l'abbaye de Laval Dieu est composé des mots mons et hermerius qui a pour origine un mot celtique hermes qui signifie « un lieu boisé qui n'appartient à personne ». Monthermé, qui fait partie de la châtellenie de Château Regnault, entre successivement dans la maison de Flandre, la maison de Bourgogne, de Guise puis de Conti laquelle la cède à Louis XIII en 1629 (wikipedia.orange.fr - Monthermé).

Le rapprochement hermes avec le dieu grec ou Mercure chez les Latins donne une explicatioon de la présence de saint Michel assimilé à ce dernier comme en témoigne la commune de Saint Michel Mont Mercure.