Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   La Joconde et la pierre noire d’Emèse   
JOCONDE LEONARD DE VINCI MS MMS EMESE

Les arches du pont à gauche de la Joconde inversée, de la même manière qu'il faut lire l'écriture en miroir de Léonard de Vinci, font un M et le chemin à droite fait un S. "Ms" peut être l'abréviation de "Manuscrit". Mais aussi Philiberte de Savoie, petite fille de Jean II de Brosse, seigneur d'Huriel, était appelée en italien Madama Filiberta di Savoia, soit Madama di Savoia : MS, ce qui expliquerait le MS du tableau de la Joconde et ses lointains montagneux du pays d'origine de Philiberte.

La comparaison du "m" avec un pont semble récente.

La lettera “M”, fortemente caratterizzante, intende nella sua sintesi evocare al contempo le arcate degli edifici romani, un acquedotto, ma anche un ponte, quel ponte che mai come oggi potrebbe rappresentare un collegamento, una congiunzione tra Roma ed il resto del mondo (Benedetta Andreazza, Roma in una immagine, 2010).

Last but not least, the well known Motorola logo resembles the most the arches of a bridge (logoblink.com - mcdonalds logo mania).

Mais on trouve dans des manuscrits médiévaux italiens des représentation de la lettre M en forme d'arcades ou d'arches à rapprocher de celles d'un pont.

Una scena di Predicazione di Cristo (Antifonario feriale ARM I 18, Milano) è rappresentata entro la lettera "M" composta da due arcate separate da una colonnina sagomata, di un genere a candelabra diffuso in area lombarda. Al di là del porticato si apre un cortile inquadrato in quinte architettoniche e chiuso sul fondo da un muro merlato. È una scatola prospettica la cui profondità è convenzionalmente suggerita dalla scacchiera del pavimento, ingenua traduzione di corti e sfondi di paese bergognoneschi di ben altra complessità (Stella Matalon, Raffaele Casciaro, Rinascimento in miniatura: dedicato a Stella Matalon, 1990 - books.google.fr).

Si l'on regarde la plus célèbre Annonciation du Fra Angelico, qui en peignit beaucoup, sur le mur du couloir au couvent de San Marco, on y verra une Vierge à la fois centrée et décentrée (elle est encadrée par l'arcature du milieu, et pourtant repoussée à la droite de la fresque, contre l'encadrement), des arcatures romanes qui dessinent le M marial (voilà pourquoi il y en a trois à l 'arrière-plan, et deux seulement au premier) et sur la gauche un jardin qui évoque celui du Paradis (ce topos est explicite dans l'« Annonciation » de Cortone où Eve et Adam, chassés par l'archange, sont figurés) (Liliane Louvel, L'Incipit, 1997 - books.google.fr).

Fra Angelico, Annonciation (1442-1443), Couvent San Marco, Florence

Le pont de la Joconde a au moins quatre arches, ce qui est un peu trop pour un seul "m" mais acceptable pour deux.

"MMS" peut donner "emmesa" (mot grec transcrit en latin), une notion attribuée aux philosophes platoniciens par la Refutation de toutes les hérésies, ou Philosophoumena (car le livre I traite des philosophes), elle-même attribuée à Hippolyte de Rome, grec d'Alexandrie, mais peut-être d'un laïc romain nommé Josipe. L'Anaphore de Saint Hippolyte, écrite en grec, est le premier texte complet de la prière de consécration qui nous soit parvenu complet (fr.wikipedia.org - Hippolyte de Rome).

Hippolytus turns next to ethics, beginning with a division of Opposites into (a) those which have no means between them (amesa) and (b) those which have (emmesa). As examples of amesa he gives waking and sleeping; of emmesa, goods and evils. As an example of means, he mentions grey, between black and white. This rather obvious distinction is not found in surviving sources before Alexander of Aphrodisias, in the 2nd century a.d., so that once again Hippolytus is a valuable source. His point in bringing in this distinction here seems to be that good and evil, being emmesa, have a mean between them, constituted by bodily and external 'goods', which are thus not properly goods, but rather mesa, since they may be used for good and ill (John M. Dillon, The Middle Platonists, 80 B.C. to A.D. 220, 1996 - books.google.fr).

The term 'direct contraries' (amesa enantia) is not found in Plato, but the distinction between amesa and emmesa (i.e. opposites with an intermediate state between them) — with a reference to sleep and waking as amesa — is attributed to him by Hippolytus (Ref. 1. 19. 14), so it was part of the Platonist tradition. (Alcinous: The Handbook of Platonism, traduit par John Dillon, 1993 - books.google.fr).

Mais ce pont à quatre arches peut se référer à celui à deux arches qui se trouve à Huriel, le "Pont romain", du XIème siècle.

www.huriel.net - Pont romain

Mais encore MS comme Emesse ou Emèse, Emesa, Homs auhourd'hui en Syrie. Emèse est célèbre pour sa "Sainte brique" qui fut gravée de la sainte Face par contact avec le Mandylion d'Edesse. La Sainte Brique aurait servi à murer la cachette du mandylion et en aurait reçu l'empreinte.

Il existe donc deux types d'image acheiropoïète, l'une où le visage du Seigneur est représenté sur un linge, le mandylion, l'autre où le visage est représenté comme il s'était imprimé sur la brique, le keramion ou keramidion.

Le culte de la relique fut encore vivifié par la prise à Emèse en 968 d'une réplique de la Sainte Face, la Sainte Brique d'Emèse, apportée à Constantinople sous Nicéphore Phocas. Une autre tradition fait résider la brique à Hiéropolis (Maboug) (John Beckwith, Richard Krautheimer, Slobodan Curcic, Early Christian and Byzantine Art, 1986 - books.google.fr).

Il a été perdu (?) lors de la quatrième croisade (1204) (Joanne Snow-Smith, The Salvator Mundi of Leonardo Da Vinci, 1982 - books.google.fr).

Les formes juste derrière la Joconde sont en effet rouge brique. Vinci finira sa vie dans le mignon castel de brique rouge et tuffeau gris en pleine vallée de la Loire, le Clos Lucé ou château de Cloux, construit sous Louis XI, à côté du château royal d'Amboise.

Emèse

La pierre noire d'Émèse a été présentée sur cette face de monnaie datant de 217-218 après J.-C. Elle représentait pour les habitants de la ville, le grand dieu Héliogabale (Elagabal - Baal d'Émèse), c'est-à-dire le Dieu-Montagne (ou le Dieu-Soleil), car en effet, il s'agit d'une météorite (fragment céleste, fragment du soleil !! d'ou le nom Hélios-Sol). Cette pierre noire était élevée dans un sanctuaire colosal, resplandissant d'or, d'argent et de pierres précieuses. Il fut transformé en église à l'époque byzantine, puis en mosquée, il s'agit de l'actuelle mosquée an-Nouri al-Kabir, au centre de la vieille Homs, et qui garde quelques pierres antiques de ce sanctuaire. Quand le grand prêtre de cette divinité (qui a eu comme surnom le même nom de la divinité, donc Elagabal) fut proclamé à Émèse, en 218 ap. J.-C., à l'âge de 14 ans, par l'armée romaine installée en Syrie, comme Empereur, Elagabal fit venir cette pierre noire à Rome, lui consacra un temple sur le mont Palatin afin de l'imposer aux Romains comme étant la seule divinité de l'empire. Après l'assassinat d'Elagabal, en 222, sous le règne de son cousin Alexandre Sévère, la pierre sacrée fut renvoyée à Émèse où le culte du soleil continua au moins jusqu'à la fin du Ve siècle. L'empereur Aurélien, lors de sa campagne contre la reine de Palmyre, Zénobie, prit le temps de visiter le temple d'Émèse et de s'assurer de l'appui du dieu du soleil en faveur de sa victoire. L'empereur Aurélien attribua sa victoire sur Zénobie à l'intervention du dieu d'Émèse, alors il le donna un nouvel élan à la fin du IIIe siècle en bâtisant un nouveau temple (Ellagaballium) à sol Invictus (Hélios-Sol) à Rome et en donnant au culte un statut officiel. Le temple d'Elagabal, l'Ellagaballium, était situé à l'angle NE du mont Palatin (http://www.aly-abbara.com - Homs - Pierre noire).

 

De chaque côté de la Joconde, sur les bords verticaux du tableau, se voient les bases de deux colonnes, commes sur la pièce de monnaie d'Emèse encadrant le bétyle.

Saint Joconde de Bologne est fêté le 14 novembre avec des saintes femmes d'Emèse.

Huriel est associé au carré de 6 dit "du Soleil".

Longin d'Emèse et Léonard de Vinci

La théorie de l'unité organique d'un sujet, quelle qu'en soit sa nature, est énoncée par Platon dans le Phèdre (269c). La rhétorique philosophique est une « psychagogie et (...) l'âme est son objet », psychologie et éthologie fondent la rhétorique (271 d). La psychagogie du discours ressemble à un être vivant, qui a un corps à lui, dont toutes les parties sont réellement solidaires les unes des autres comme de l'ensemble. En 263c, Socrate pose la question : « Dans lequel des deux domaines la rhétorique a-t-elle le plus de pouvoir ? Dans celui, la chose est claire, où notre pensée est errante, précisément, errante comme les planètes ». En 264c, Socrate pense « que tout discours doit être constitué à la façon d'un être animé : avoir un corps qui soit le sien, de façon à n'être ni sans tête, ni sans pieds, mais à avoir un milieu en même temps que deux bouts, qui aient été écrits de façon à convenir entre eux et au tout ». Cette théorie s'appliquait aussi à la tragédie. En 268d, Socrate suppose que Sophocle et Euripide « se riraient (...) d'un homme qui se figurerait la tragédie autrement que comme l'organisation de ces éléments, et une organisation qui conviendrait à leur rapport mutuel aussi bien qu'à l'ensemble ». Vitruve (De Architectura III, 1 ss.) applique ce canon esthétique à la construction des temples des dieux. C'est aussi ce beau dessin de Léonard de Vinci, de divina proportione (1497), conservé à l'Académie des Beaux Arts à Venise. Longin dans le Traité du Sublime écrit : « Dans les statues on recherche la ressemblance avec l'homme et dans le discours, comme je l'ai dit, le surhumain » (XXXVI, 3). Et en XL : « Dans le discours, comme dans le corps, ce qui fait surtout la grandeur, c'est l'assemblage des membres ; retranché d'un autre, chacun n'a par lui-même rien de remarquable ; réunis tous ensemble, ils constituent un organisme parfait. Il en est de même des expressions élevées : isolées les unes des autres et dispersées çà et là elles emportent avec elles et dissocient le sublime ; mais si, grâce à leur assemblage, elles ne forment qu'un corps, et qu'elles soient en outre enserrées dans le lien de l'harmonie, elles deviennent sonores par le tour même de la phrase. On pourrait presque dire que dans la période le sublime est la somme de nombreuses contributions. »

Alors que les textes profanes donnent les règles, les textes sacrés et philosophiques énoncent les causes métaphysiques. En réalité, ils disent la même chose ; mais au lieu de prendre l'image de l'homme dans sa réalité vivante, le langage devient mythologique et allégorique. Obscure, pour nous, dans un contexte rhétorique, la phrase « enserrées dans le lien de de l'harmonie » est expliquée par Aristide Quintilien. Pour Aristide Quintilien, la composition d'un discours chanté, est comparable à l'union de l'âme et du corps. Je résume : l'âme, pure et sèche, sans altération ni souillure, accompagne en sa révolution le Chef de cet Univers. Pour s'incarner elle descend, empruntant le chemin des cercles planétaires qui, tout en lui communiquant leurs vices, vont concourir à la formation des systèmes nerveux et circulatoires. Après avoir traversé les quatre éléments (feu, air, eau, terre), mais tout en restant attachée au monde de l'ogdoade, « l'âme s'étendant du haut en bas de l'univers, prend la forme allongée de l'homme » Dans le CH. I, 13-19, l'incarnation de l'âme produit l'Anthrôpos, qu'Aristide Quintilien nomme Hermès Logios Festugière remarque que dans ce texte, Hermès Logios n'est pas le patron des discours, mais « des rapports et proportions grâce auxquels s'est réalisée l'union de l'âme avec le corps ». Aristide en fait remonter le mythe à Homère (Ody. XI, 219 ; VIII, 278-280); à la médecine pneumatique ; à Héraclite (fr. 118 D.-K). En privilégiant l'Homme, dans sa forme et dans son être, les philosophes présocratiques accèdent à une prise de conscience, qui présidera à l'Humanisme, tant philosophique qu'esthétique ; « L'homme est la mesure de toute chose, pour celles qui sont, mesure de leur être ; pour celles qui ne sont point, mesure de leur non-être ». Cet aphorisme de Protagoras est cité par Socrate (Platon, Théétète, 152 a). D'après Diodore de Sicile, « Hermès, compatriote et compagnon d'Osiris (1,15), fut aussi le bienfaiteur de l'humanité, pour laquelle il inventa le langage articulé, le vocabulaire, l'écriture, l'astronomie, la théorie de la musique, le culte, les rites, etc., excepté ce qui sert aux besoins quotidiens » (1,16). Il fut enfin l'Hermès Trismégiste, l'omniscience. Saint Justin expliquant rationnellement aux païens la religion nouvelle, dit : « Nous appelons Jésus-Christ le Logos : nous lui appliquons la dénominations que vous donnez à Hermès » (Apologia I pro Christianis. I, 22, 17). Enfin, l'Evangile de Jean (I, 1-12) : (Denise Jourdan-Hemmerdinger, Fonction du chant dans les discours et lectures publics, Aspects de la musique liturgique au Moyen Age: actes des colloques de Royaumont de 1986, 1987 et 1988, 1991 - books.google.fr).

Au début était le logos (la parole, le verbe), et le logos était avec Eloïe, et la Parole était Elohyim. Elle était au commencement avec Eloïe.” (Jean 1: 1-2 TKCP) (www.lettre-chretienne.org - Les Fruits du souffle spirituel).

L’homme de Vitruve (ou homme vitruvien) est le nom communément donné au dessin à la plume, encre et lavis sur papier, intitulé Étude des proportions du corps humain sur la base de la description de Vitruve et réalisé par Léonard de Vinci aux alentours de 1492. L’homme de Vitruve est le symbole de l’humanisme, l’homme y étant considéré comme le centre de l’univers (fr.wikipedia.org - Homme de Vitruve).

Sublime

Si la rupture de l'imitation de l'Idée fut peut—être inaugurée dans l'art occidental par Léonard de Vinci, le peintre ce faisant se tournait vers une conception de la création depuis toujours - en tout cas fort longtemps - concurrente de la de la Mimèsis. Puisqu'on la trouve dans le traité de Longin au premier siècle de notre ère. Le modèle se fait jour autour de la notion d'imagination. "Quelque chose de nouveau, dit Jackie Pigeaud, dans son introduction au traité Du sublime s'opère autour de la notion de phantasia. (...) Nous sommes certainement à un moment essentiel de l'histoire de la notion, mais ce qui est plus important, de celle de l'idée de création". Le critique s'appuie sur un texte ancien pour montrer comment la phantasia, rattachée étymologiquement à phôs - la lumière qui est donc vision -, a pris le relais de la métaphore aristotélicienne. Elle en a les deux qualités, la force et la relation à l'être. Sans doute donnera-t—elle naissance plus tard à l'allégorie. En tout cas "la phantasia a fabriqué ces oeuvres, plus habile comme artisan que l'imitation ; car l'imitation réalisera ce qu'elle a vu, la phantasia même ce qu'elle n'a pas vu..." "Car la phantasia posera ce qu'elle n'a pas vu pour inférer vers l'être". Quelques siècles avant la lettre "le poète se fait voyant". Puisque l'imagination sublime c'est le mouvement inverse de la perception qui va de l'être vers la vision ; ici c'est de la vision qui implique nécessairement de l'être (Jocelyne Beguery, Entre voir et dire: Image de l'Art à l'adresse des enfants, 2003 - books.google.fr).

Dans l'Antiquité classique, le génie incarne la force vitale et l'âme humaine. Il protège l'individu, mais il peut aussi, comme malin génie, le menacer, et bouleverser sa vision rationnelle du monde. C'est dire que l'artiste ne maîtrise son génie. L'inspiration est une possession divine de l'esprit du créateur qui se manifeste par l'enthousiasme (habité des dieux). Le rhéteur Longin, au Ier siècle de notre ère, insiste sur le talent inné qu'il attribue à une forte nature et il affirme qu'il ne se transmet pas par l'enseignement. Durant la Renaissance, les notions d'originalité et de nouveauté sont associées à l'idée de génie inventeur, considéré comme ingénieur, c'est-à-dire concepteur et réalisateur d'œuvres ingénieuses, ce qui le distingue de l'artisan, lequel est seulement un fabricant (Daniel Lagoutte, Introduction à l'histoire de l'art: No 101 2ème édition, 2007 - books.google.fr).

On ne quitte pas Emèse et l'imagination avec la théorie cellulaire qui fixe son siège dans la "première cellule". du cerveau.

Avec la décadence de l'Empire d'Occident, la science et la médecine déclinent. L'Église qui s'organise et se hiérarchise domine toute la vie intellectuelle. Les doctrines de l'Antiquité faisant intervenir fréquemment « la nature » ne sont pas jugées incompatibles avec les dogmes de l'Eglise. Ainsi, aux IVe et Ve siècles, les Pères de l'Église, dans un amalgame où sont réunies la théologie et une tradition gréco-romaine plus ou moins bien comprise, se sont prononcés sur le siège des facultés psychiques. Ils ont figé en une purement spéculative une pseudo-localisation ; c'est la doctrine cellulaire qui resta immuable, à quelques retouches près, jusqu'à la Renaissance, voire au-delà (Clarke et Dewhurst, 1984). Après Posidonius, Nemesius, évêque d'Émèse, localise les sensations dans le ventricule antérieur ou première cellule (nos ventricules latéraux), le raisonnement dans le ventricule moyen et la mémoire dans le ventricule postérieur. Saint Augustin place le mouvement dans le ventricule postérieur et la mémoire dans le médian. Si la doctrine a subi quelques variantes, les auteurs s'accordent généralement pour situer l'imagination (= la représentation) dans la première cellule. Le caractère dogmatique de cette doctrine apparaît clairement dans le refus de certains Pères de l'Église de situer l'âme dans le cerveau. Pour saint Jérôme, le siège de l'âme est dans le cœur en vertu d'un texte de l'évangile de Matthieu qui rendent l'homme impur » (Matth. 15, 18-19, traduction TOB). Un texte du XIVe siècle de Henri de Mondeville, chirurgien de Philippe le Bel, montre bien à quel point la doctrine cellulaire a perduré. [...] À la Renaissance, la théorie cellulaire résista un certain temps aux travaux des anatomistes. On la retrouve chez Léonard de Vinci, qui pourtant soucieux d'exactitude anatomique, l'introduit dans le dessin d'un moulage en cire des ventricules (Bernard Lechevalier, Francis Eustache, Fausto Viader, Traité de neuropsychologie clinique, 2008 - books.google.fr).

Némésius, qui fut le premier évêque d'Emèse, après la construction de la magnifique église de cette ville. Il écrivit, sur la nature de l'homme, un ouvrage qui a joui d'une grande célébrité dans le monde médical, parce que les ennemis d'Harwey prétendaient lui enlever le mérite de la découverte de la circulation, pour en attribuer là gloire à l'evêque d'Emèse; mais cet écrit ne renferme rien de remarquable. La philosophie qui y règne est un mélange de péripatétisme et d'éclectisme. Quant à la physiologie, elle est en grande partie tirée de Galien : seulement le prélat en fait quelques pieuses applications. Le passage le plus important, celui dans lequel Almeloveen, et plusieurs autres après lui, ont cru voir une description claire de la circulation du sang, traite de la liaison générale qui existe entre les artères, les veines et les nerfs (Kurt Polycarp Joachin Sprengel, Histoire de la Médecine, depuis son origine jusqu'au dix-neuvième siècle, Volume 2,traduit par A. J. L. Jourdan, 1815 - books.google.fr, Nemesius, De la nature de l'homme, 1844 - books.google.fr).

Seth

C'est l'ange Uriel qui enseigna à Seth l'astronomie, comme Hermès le fit pour l'humanité.

Plusieurs auteurs représentent le patriarche Seth fils d'Adam comme ayant inventé l'alphabet. D'après Michel Glycas (Annal. p. 121), s'appuyant sur le témoignage de Georges Syncelle, il découvrit l'alphabet hébraïque, les signes célestes, la division du temps en années, en mois, en semaines, et il donna aux planètes les noms qu'elles portent. Ce fut à l'ange Uriel qu'il dut ces connaissances. Jean Tzelzes, qui écrivait au XIIIème siècle, a également représenté Seth comme ayant inventé les lettres des Hébreux, (Chiliad., lib. T Hist., c. 16). Abulpharage en dit autant dans son Historia dynastiarum (p. 5).

Josèphe [Antiquités judaïques, I. i, c. 3), raconte que les descendants de Seth, voulant conserver le souvenir des enseignements de ce patriarche, au milieu des catastrophes qui devaient frapper le monde, gravèrent ce qu'ils avaient appris de lui sur deux colonnes, l'une de briques, l'autre de pierre. Il ajoute que la colonne de pierre subsistait encore de son temps dans la Syrie, ou dans une contrée appelée Syriade. Scaliger (ad Eusebium), et Dodwell (in Appendice ad dissert. Cyprianicas) conjecturent que c'est l'Egypte que Josèphe désigne sous ce nom (88-98). Un livre de Seth passait pour exister chez les Syriens. Robert Hunlington, théologien anglais, écrivit pour demander des renseignements sur ce point à Etienne, patriarche d'A mioche, qui lui répondit, le 2 décembre 1680, que ce livre était défendu et qu'il ne pouvait le lui commuiquer. [Voy. les Epistolœ Ilunlingtonianœ, éditées par Jh. Smith, Londres, 170Ï-, in-8", et citées par Fabricius, t. I. p. 156.) Diverses sectes de gnostiques se vantaient de posséder, à l'appui de leurs erreurs, des écrits de Selh, ainsi que le constate saint Epiphane : Sub Sethi nomine complures libros supposititios obtrudunt. (Hœres. 26, n°8. )

D'après Anastase le Sinaïte (Hodeg. p.269) Seth possédait toule la splendeur et toute la beauté qu'avait son père Adam lorsque Dieu le créa; les hommes qui vivaient a cette époque, frappés de la magnifique figure de Seth, l'appelaient Dieu. On a vu dans le Livre du combat d'Adam, au t. Ier de ce Dictionnaire, le rôle que joua Seth dans les légendes antédiluviennes ; ce fut lui, à ce qu'on raconte, qui planta une branche de l'arbre de vie, laquelle devint à son tour un arbre, et Moïse en ayant coupé une branche, en fit la verge ave laquelle il opéra de nombreux miracles, le rameau avec. lequel il rendit douces les eaux de Marah, et la perche à laquelle il attacha le serpent d'airain. (Voy. Selden, Otia théologien, p. 107 ; Mœbius, De œneo serpente, etc.) (Jacques-Paul Migne, Dictionnaire des Apocryphes, Tome 2, 1858 - books.google.fr).

Une pierre noire bien connue, celle de la Kaaba, fut installée pour la première fois dans le temple que Seth, fils d'Adam construisit à l'emplacement actuel. Elle n'a pas plus de six pouces de haut sur huit de long : c'est très-probablement un simple morceau de basalte et peut-être un aèrolithe.

L'histoire de la maison d'Allah se perd dans la nuit des temps. La tradition lui assigne dix constructions ou reconstructions différentes. 1° La pensée première de l'érection d'un temple destiné à l'homme par Dieu remonte, selon certains auteurs musulmans, à 2000 ans avant la création. Ce temple céleste, sorti des mains d'Allah, consistait en quatre piliers de jaspe, surmontés par un toit de rubis. Les anges l'entourèrent aussitôt en criant : « Louange « à Allah! Il n'y a d'Allah qu'Allah, etc., etc.; » et ils exécutèrent la circumambulation que les fidèles accomplissent aujourd'hui. 2° Le second temple est contemporain d'Adam et finit avec lui. C'était encore un tabernacle de rubis donné par Allah. 3° Le troisième édifice fut construit en pierre et chaux par Seth, descendant d'Adam. La pierre noire, laquelle fut alors tirée de la montagne d'Abou-Kubays, voisine de la Mecque, faisait partie de cette construction, que le déluge anéantit. 4° Abraham et son fils Ismaël reçurent d'Allah l'ordre de construire le quatrième temple, sur l'emplacement qu'avait occupé le précédent. Il était de forme irrégulière, mesurant trente-deux coudées de l'orient au nord, trente-deux du nord à l'occident, trente-une de l'occident au sud, vingt du sud à l'orient. Sa hauteur était de neuf coudées seulement. Il n'avait pas de toit. Deux portes avaient été pratiquées au niveau du sol, à l'orient et à l'occident. L'archange Gabriel rapporta la pierre noire à Abraham et la fit placer à l'angle de l'édifice, pour indiquer le point où la circumambulation devait commencer. Le patriarche fut instruit, en même temps, de tous les rites du pèlerinage. Lorsqu'il eut achevé la sainte kaabah, il gravit, par l'ordre d'Allah, la montagne nommée Jebel-Sabir, pour appeler de là le monde entier à visiter le lieu saint; et tous les habitants de la terre l'entendirent (Lieutenant Burton, La Mecque et le Mont Arafat IV, Revue britannique: Revue internationale reproduisant les articles des meilleurs écrits periodiques de l'étranger, complètés par des articles originaux, 1856 - books.google.fr).

Avant Mahomet il y avait sur l'emplacement qu'occupe la kaaba un temple célèbre, rendez-vous religieux de toutes les tribus d'Arabie, qui, après avoir fait sept fois te tour de l'édifice sacré, baisaient avec respect la pierre noire. Des sacrifices de moutons et de chameaux étaient adressés aux 360 images placées dans le temple, et que Mahomet détruisit. Ëtaient-ce les génies des jours de l'année et le dieu Hobal, placé sur le sommet du temple, n'était-ce pas le soleil ? (Conrad Malte-Brun, Précis de la géographie universelle, 1835 - books.google.fr).

Saint Jean Baptiste

Le chef de saint Jean-Baptiste fut découvert à Emèse en Syrie, l'an 453, et cinq siècles plus tard il fut porté à Constantinople. Lorsque celle ville eut été prise par les Français en 1204, Wallon de Sarton, chanoine d'Amiens, rapporta en France une partie de ce chef et en fit don à la cathédrale d'Amiens. Une autre partie du même chef se garde à Rome dans l'église de Saint-Silvestre. La féte de saint Jean-Baptiste remonte au berceau même du christianisme, et dans les premiers siècles on y célébrait trois messes basses à Noël. Il a été canonisé par Jésus-Christ lui-même, qui a dit de lui qu'il était non seulement prophète, mais plus qu'un prophète, et que parmi les enfants des hommes il ne s'en était pas trouvé un seul plus grand que Jean-Baptiste. (L. M. Petin, Dictionnaire hagiographique, 1850 - books.google.fr).

L'index de Saint Jean Baptiste pointe aussi la pierre d'Emèse.