Partie XIII - La Croix d’Huriel   Les sommets de La Croix d’Huriel   La Cassaigne   

La Cassaigne

La Cassaigne dépendait du monastère de Prouille fondé par saint Dominique.

Notre Dame du Lait à la Cassaigne tendrait le site vers le blanc.

Il existe dans la traditon grecque, une pierre de lait, qui est noire et qui servait d'amulette à mettre autour du cou des femmes pour leur faire venir le lait (Andréas Karkavítsas, Le mendiant, 2009 - books.google.fr).

Dans une autre région du monde le contraste universel noir/blanc se manifeste dans d'autres croyances.

Lors de mon séjour en Algérie de 1960 à 1962, le docteur Jamet ainsi que son épouse Français natifs d'Algérie, ayant une grande connaissance de ce merveilleux pays, m'avaient parlé de cette fameuse pierre noire dont les Touareg possédaient le secret. Suite a une rencontre avec M. Frison-Roche, lorsque nous avons parlé du Sahara, m'a dit qu'il connaissait très bien cette fameuse pierre. C'est une pierre étonnante, dont l'origine remonte aux Indes. Un missionnaire aurait hérité du secret fabrication d'un vieux fakir. On le sait, aux Indes, beaucoup d'accidents surviennent à cause des morsures des serpents. Son mode d'emploi, après une morsure de reptile, est simple, il faut faire saigner la plaie et y appliquer la pierre noire qui reste collée jusqu'au moment où tout le venin est « sucé ». La pierre alors d'elle-même se détache, cette fameuse pierre peut resservir, il suffit de la mettre dans du lait. Le lait ayant la propriété d'être un antipoison la pierre se vide et le lait prend des teintes noirâtres ; ensuite la pierre est lavée et prête antipoison la pierre se vide et le lait prend des teintes noirâtres ; ensuite la pierre est lavée et prête à être réutilisée. Elle peut aussi s'appliquer sur des morsures de scorpions et d'araignée, sur des abcès, des furoncles ou autres inflammations. C'est une pierre de cinq centimètres et quelques millimètres d'épaisseur, elle ressemble à un morceau d'ardoise, sa fabrication est une cuisson et recuisson de végétaux, de poudre d'os et d'autres secrets. Lors de mon séjour en Algérie, j'avais comme collègue un Musulman natif de Tamanrasset, il m'avait montré sa pierre et à l'époque j'avais peine à croire à son pouvoir, je reconnais volontiers aujourd'hui que j'avais tort, devant les nombreux témoignages en faveur de cette pierre noire (Georges Pagé, Mauzé-Tombouctou: sur les pas de René Caillié, 2004 - books.google.fr).

Mais l'histoire de La Cassaigne la rattache au saint espagnol qui eut affaire avec le diable.

Mais une colonie des enfans de Dominique n'a cessé de vivre à l'ombre des murs de Sainte-Sabine, qui fut iadis le temple de Diane, protégée aussi par la beauté de son architecture. On voit dans l'église, sur un tronçon de colonne, une grosse pierre noire, ancien poids romain, que la tradition affirme avoir été jetée à Dominique par le démon , pour interrompre ses méditations de la nuit. Le couvent possède aussi l'étroite cellule où il se retirait quelquefois, la salle où il donna l'habit à saint Hyacinthe et au bienheureux Ceslas, et dans un coin du jardin, un oranger, planté par lui, tend ses pommes d'or à la pieuse main du citoyen et du voyageur (Henri Dominique Lacordaire, Vie de saint Dominique, 1841 - archive.org, François Perrault, L'antidémon de Mascon, 1656 - books.google.fr, Revue de l'art chrétien, Volume 4, Société de Saint-Jean, 1860 - books.google.fr).

Noir comme le Prince Noir, qui pilla Fanjeaux et détruisit Montréal en 1355, respecta le monastère de Prouille.

Carcassonne et les fils Aymon

Un lien entre la région de Carcassonne et les Quatre Fils Aymon se trouve dans le Roland Furieux de l'Arioste :

La demande de Bradamante d'éprouver la valeur en combattant celui qui lui est promis et la promesse de Charles, l'empereur son oncle, de lui accorder cette faveur "ne purent demeurer assez secrètes pour n'être pas divulguées; &, dès le même jour, les deux vieux époux, Aymon & Béatrix en furent informés. L'audace de leur fille leur parut extrême: ils connurent bien qu'elle cherchoit à se désendre de donner la main à Léon , & qu'elle n'aspiroit qu'à se laisser vaincre par Roger; &, pour éviter qu'elle ne trouvât encore quelque nouveau moyen de se soustraire à leur puiílânce >. ils la firent enlever en secret, & l'envoyèrent en exil à Rochefort. Cette place étoit alors une forte citadelle assise fur les bords de la mer, entre Perpignan & Carcasibnne: Charles depuis peu l'avoit donnée au Duc Aymon; & c'est-là que ce père irrité fit conduire Bradamante , pour être plus à portée de l'envoyer dans la Grèce, pour lui faire oublier Roger, & la forcer d'accepter enfin le Prince Léon pour son époux. La belle guerrière , aussi modeste que brave , respecta les ordres de son père; & quoiqu'elle n'eût point de gardes, & qu'il lui fût libre d'entrer ou de sortir, elle ne rompit point les arrêts que son père lui avoit imposés; mais elle prit plus fortement encore la résolution de tout souffrir , & même de perdre la vie plutôt que de renoncer à son amour." (Louis Elisabeth de Tressan, Charles-Georges-Thomas Garnier Clément Pierre Marillier, Œuvres choisies du comte de Tressan, avec figures: Roland furieux, poëme héroïque de l'Arioste, Volume 6, 1788 - books.google.fr).

Orlando Furioso, ou Roland furieux est un poème épique de 46 chants, écrit par Ludovico Ariosto, appelé en français « l'Arioste ». Écrit au début du XVIe siècle (le Cinquecento italien), il est publié en 1516, puis, avec des variations, en 1521 et 1532. S'inscrivant dans le cycle carolingien comme un lointain descendant de la Chanson de Roland, il est présenté à sa sortie comme une suite de l’Orlando Innamorato (Roland amoureux) de Matteo Maria Boiardo. Le poème est écrit en langue italienne septentrionale utilisée à Ferrare puis, afin qu'il soit plus accessible pour le reste de l'Italie, l'Arioste lui-même l'adapte en toscan littéraire selon le modèle de langue littéraire proposé par Pietro Bembo. Roger et Bradamante y sont présentés comme les ancêtres légendaires des ducs de Ferrare et donc du cardinal Alphonse d'Este qui était le protecteur de l'Arioste et sans doute le commanditaire du livre (fr.wikipedia.org - Orlando furioso).

La Cassaigne, l'ange Raphaël et Asmodée

La Cassaigne est associé à l'ange Raphaël qui combatit le démon Asmodée dans le Livre de Tobie.

Abaddir ou Abadir est le nom de la pierre que Rhéa ou Ops, présenta à son mari Saturne, fils d'Uranus, à la place de Jupiter qu'elle avait mis au monde. Saturne, craignant d'être détrôné par un de ses fils, suivant la prédiction de l'oracle, avait soin de dévorer tous ses enfants mâles à mesure qu'ils naissaient. Rhéa, ayant enfanté Jupiter, résolut de le soustraire à la destinée de ses frères aînés ; elle emmaillota une pierre dans une peau de chèvre qu'elle arrosa de lait; quelques gouttes s'étant échappées de son sein formèrent dans le ciel cette longue trace blanche connue sous le nom de Voie lactée. Uranus est le dieu du ciel étoilé et était à l'origine des bétyles ou pierres vivantes ou animées dont son fils Bétylus était la personnification. Les Syriens honoraient les bétyles d'un culte particulier ; le nom Abaddir est même un mot syrien qui signifie le Père glorieux. Abadir était encore un titre que l'on donnait à Carthage aux plus grands dieux, pour les distinguer de ceux qui étaient moins considérables. Ce mot est le même que le précédent et a la même signification. Abaddon, proche selon une étrymologie approximative d'Abaddir, est le nom d'un ange exterminateur; il vient de l'hébreu abad, faire périr; c'est celui qui porte en grec le nom d'Apollyon. Saint Jean en parle dans son Apocalypse. Quelques auteurs pensent qu'il est le même que celui qui est appelé Asmodée dans le livre de Tobie (Encyclopédie théologique, Migne, Tome 24, 1848 - books.google.fr).