Partie IX - Synthèse   Chapitre LXIV - Super-étoile (Superstar in english)   L’Aigle, 10 juillet   

L'Aigle, 10 juillet

Bon Vieillard

" Avant la chute du rideau, force est de constater que les derniers temps de Mirbeau sont cruellement marqués par cette interminable pause par laquelle il lui se faut se dépouiller de la vie. Plus que tout autre, Léautaud est frappé par le masque du vieillard prématuré : Excelsior publie ce matin deux portraits de Mirbeau. [...] Encore du feu dans le regard, de la vie ironique et mordante dans la bouche, le bon rire vengeur de l'observateur sarcastique. Tandis que le Mirbeau de ce dernier portrait ! Oui, effroyable, avec cette barbe de vieillard, et surtout, surtout ces yeux mi-clos, sans regard. Je me dis que le contraste entre ces deux portraits lui aurait peut-être plu, s'il avait pu les voir (Samuel Lair, Paul Léautaud et Octave Mirbeau).

Les Lettres de ma chaumière sont un recueil de contes paru chez Laurent en novembre 1885 (bien que figure la date de 1886). Le tirage n'était que de mille exemplaires, mais, à en croire Mirbeau, qui exagère probablement pour les besoins de la cause, le volume se serait fort peu vendu. Il s'agit de la première œuvre littéraire signée du nom de Mirbeau. Il l'a rédigée, pour l'essentiel, au cours d'un séjour au Rouvray, près de L'Aigle, dans l'Orne - d'où l'allusion à la chaumière. Mais il n'a pas retenu tous les textes parus en feuilleton dans La France sous ce titre générique dans les mois précédents et qui comportaient des articles d'une tout autre inspiration (par exemple " Le Homestead ", " Notes tristes " ou " Le Suicide "). Les récits les plus remarquables, dans des genres différents, sont " L'Enfant ", qui traite des infanticides dans un misérable hameau du Perche où des naissances non désirées constituent une menace pour l'équilibre alimentaire (c'est un plaidoyer indirect pour le droit au contrôle des naissances : position néo-malthusienne qui restera celle de Mirbeau, notamment dans sa série d'articles parus dans Le Journal à l'automne 1900, " Dépopulation ", voir la notice Néo- malthusianisme) ; et " La Justice de paix ", conte du prétoire, qui illustre plaisamment la totale absence de moralité de paysans normands qui font argent de tout. À noter aussi " Agronomie ", où apparaît pour la première fois le personnage caricatural du parvenu milliardaire, exploiteur cynique et sans scrupules, qui ne s'en proclame pas moins " socialiste " : Lechat, alors prénommé Théodule, et qui sera rebaptisé Isidore dans Les affaires sont les affaires (1903) (mirbeau.asso.fr - Dictionnaire).

Jeune Mort

Edouard III n'était pas le seul à vouloir s'emparer de la couronne de France. C'était aussi le cas de Charles II le Mauvais, roi de Navarre et comte d'Evreux (il était le fils de Jeanne II de Navarre, fille du défunt roi de France Louis X). A cette époque, le prestige des Valois était battu en brèche, et Charles le Mauvais décida d'en profiter. Maître de la Navarre et d'importants territoires en Normandie et dans la vallée de la Seine (de par sa possession du comté d'Evreux.), Charles tenta de rassembler les mécontents de la nouvelle dynastie autour de sa personne. Le roi de Navarre parvint en outre à recevoir encore plus de soutiens en novembre 1350. A cette date, Jean II fit exécuter le connétable Raoul II de Brienne, comte d'Eu et de Guines. Suite à cette affaire, de nombreux seigneurs de Normandie et du nord ouest se rapprochèrent de Charles le Mauvais, effrayés par le sort que le roi réservait à ceux qui négociaient avec l'Angleterre. Enfin, le roi en profita pour ajouter le comté de Guines au domaine royal, et nomma connétable son favori Charles de la Cerda (1351). Fraichement nommé connétable, Charles de la Cerda épousa Marguerite de Blois, fille de Charles de Blois (candidat à la succession du duché de Bretagne). Cela lui valut le soutien de nombreux seigneurs bretons (dont le fameux Bertrand Du Guesclin.). En effet, Charles de la Cerda tentait de s'attirer les sympathies des grands seigneurs, sachant que Charles le Mauvais tentait d'en faire de même afin de déstabiliser la royauté. Jean II confia de nombreuses missions diplomatiques et commandement militaires à son favori, qui s'en sortit honorablement. En 1351, Charles de la Cerda s'empara de Saint Jean d'Angely lors d'une campagne en Poitou. En outre, Jean II donna le comté d'Angoulême au connétable, que Charles le Mauvais convoitait lui aussi. Cependant, bien que comblant Charles de la Cerda de faveurs, Jean II tenta aussi de s'attirer les bonnes grâces de Charles le Mauvais, le nommant lieutenant général du Languedoc. Le Navarrais s'acquitta correctement de sa tâche, mais revint à Paris quatre mois après sa prise de fonctions. En outre, en avril 1352, Jean II donna la main de sa fille Jeanne à Charles le Mauvais. Ce dernier avait conscience que ce mariage ne le rapprochait pas du trône, mais il devait néanmoins une dot considérable : les terres de Pontoise et de Beaumont (cependant, après plus d'une année de mariage, Charles le Mauvais n'avait toujours rien reçu, ce qui ne fit qu'attiser sa rancœur à l'encontre de Jean II et de Charles de la Cerda).

C'est à cette époque que Jean II le Bon, suite à la création de l'Ordre de la Jarretière par Edouard III, en 1348, décida de créer un ordre français, l'Ordre de l'Etoile en 1352.

Ce prince, voyant que les extrêmes sévérités du commencement de son règne lui voient aliéné les cœurs des grands, voulut essayer de les ramener en instituant un ordre de chevalerie. Il avait l'exemple d'Edouard III, roi d'Angleterre, qui avoit employé ce moyen dans ses. Etats avec succès : mais tel est le privilége du génie , que ce qui concourt à seconder l'administration d'un prince habile, change de nature entre les mains d'un prince capricieux et borné. Le roi d'Angleterre, en instituant l'ordre de la Jarretière, avait fixé le nombre des chevaliers à vingt-trois. Jean institua ; et, croyant renchérir sur son rival et l'emporter du moins par le nombre, il crée cinq cents chevaliers. Louis XI fit chevalier son gendre Gaston de Foix en 1470. Il fut aboli par Charles VIII, à cause de l'ordre de Saint-Michel que son père, Louis XI, avait institué. La marque de cet ordre était une étoile d'or à cinq rayons, avec cette devise, monstrant regibus astra viam : les astres montrent le chemin aux rois. L'époque de la création de cet ordre n'est pas certaine. Les uns veulent qu'elle soit due au roi Robert II le Pieux. Peut-être Jean II ne fit-il que renouveler et modifier l'ordre qui existait avant lui. Il en est qui attribuent la fondation de l'Ordre de l'Étoile au comte souverain Landi de Nevers, qui l'aurait établi le 8 septembre de l'an 1022 (Pierre Hélyot, Maximilien Bullot, Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, et des congrégations séculières). L'Ordre de l'Etoile était appelé aussi Ordre de Saint-Ouen car le siège se trouvait dans cette cité autrefois nommée Clichy où vint mourir saint Ouen, qui est fêté le 24 août. A Rouen, le grand marché de la Saint-Ouen se déroulait le 25 août.

Charles de Blois et les Anglais avaient conclu une trêve, en janvier 1343. Edouard III avait pris le contrôle de Brest et des places fortes encore fidèles à Jean de Montfort (en gros, l'ouest de la Bretagne), et Charles de Blois possédait le reste. Suite à la trêve de Malestroit, négociée par l'entremise du pape Clément VI (qui sera inhumé à la Chaise-Dieu en 1352 près de La Chapelle-Geneste), il fut convenu que Jean de Montfort soit libéré par les Français. Cependant, ces derniers refusèrent de le libérer, et il finit par s'échapper en mars 1345. Aidé par Edouard III, il mit le siège devant Quimper, dont Charles de Blois s'était emparé en 1344, mais ne parvint à s'emparer de la ville. Malade, il mourut en septembre de la même année, laissant derrière lui un fils âgé de six ans. A la mort de son rival, Charles de Blois se retrouvait donc une fois de plus dans une situation avantageuse, comme il l'avait été lors de la première phase de la guerre de succession de Bretagne.

Cependant, le débarquement des Anglais en Normandie (juillet 1346), leurs chevauchées dans le nord de la France, leur victoire à Crécy (août 1346), et la prise de Calais (août 1347) changea considérablement la donne. Néanmoins, Charles de Blois décida de mettre le siège devant Vannes, cité aux mains des Anglais, et fief des partisans de Jean de Montfort. Cependant, au cours de la bataille de La Roche Derrien, Charles de Blois fut capturé par les Anglais, qui l'emprisonnèrent dans la tour de Londres. Les deux ducs en rivalité ayant été mis hors d'état de nuire, ce furent leurs épouses qui continuèrent la lutte : Jeanne de Penthièvre (épouse de Charles de Blois) contre Jeanne de Flandre (épouse de Jean de Montfort). C'est pourquoi la guerre de succession de Bretagne est parfois appelée guerre des deux Jeanne.

En mars 1353 fut alors signé le traité de Westminster : Edouard III s'engagea à reconnaitre Charles de Blois comme duc de Bretagne, en échange d'une rançon de 300 000 écus. En outre, afin de sceller cette alliance, le fils de Jean de Montfort devait épouser Marie, la fille du roi d'Angleterre. Cependant, les futurs époux étant cousins, il fallait que le pape délivre une autorisation, qu'il n'accorderait qu'avec l'aval du roi de France. Jean II le Bon accepta, et confia un rôle de plénipotentiaire à son favori, le connétable Charles de la Cerda. Ce rendant en Normandie, Charles de la Cerda s'arrêta un soir à l'auberge de La Truie qui File, dans la ville de L'Aigle, en Normandie (janvier 1354). Il était surveillé depuis plusieurs jours par les hommes de Philippe de Navarre, frère de Charles le Mauvais. En effet, ce dernier désirait mettre à mal les accords de paix, désirant plutôt s'allier avec les Anglais afin de contraindre le roi de France à lui donner plus de pouvoir.

Alors que Charles le Mauvais ne souhaitait que capturer le connétable, son frère comprit mal ses ordres et ordonna à ses hommes de tuer leur prisonnier. Au final, les plans du Navarrais furent une réussite, et les accords de paix entre les deux belligérants n'aboutirent pas. Ni la guerre de Cent Ans, ni la guerre de succession de Bretagne ne furent réglées. Suite à la mort de Charles de la Cerda, Jean II resta prostré pendant quatre jours. Charles le Mauvais, quant à lui, ne resta pas inactif. En effet, il revendiqua le meurtre du connétable, prétextant que la mort de ce dernier était une question d'honneur. Soutenu par les seigneurs normands, il emprunta de l'argent à Bruges afin de lever une armée, demandant une aide militaire à Edouard III, et se justifia auprès du pape. Jean II était alors prêt à entamer une guerre contre son beau fils, quand Blanche de Navarre (seconde femme du défunt roi de France Philippe VI et sœur de Charles le Mauvais) et le pape Innocent VI vinrent proposer une médiation. Jean II accepta la réconciliation prêchée par les deux intervenants, signant avec Charles le Mauvais le traité de Mantes, en février 1354. Le roi de France donnait à Charles le Mauvais de nombreux territoires en Normandie. En échange, le Navarrais abandonnait ses prétentions sur Pontoise et la Champagne, un territoire qui avait appartenu à son arrière grand-mère, Jeanne de Navarre (épouse de Philippe IV). Charles le Mauvais pouvait dès lors recevoir l'hommage des seigneurs normands, ainsi que rendre justice (sans que des appels puissent être envoyés au roi de France.). Au final, le Navarrais recevait toutes les prérogatives d'un duc de Normandie, sans en avoir toutefois le titre (www.histoire-fr.com - Jean II).

Alchimie

Le blason de la cité est un aigle noir bicéphale : image du Rébis à l'entrée de l'albedo, encore noir de la putréfaction ?

Folio 4 Recto Miscellanea Alchemica XXIV 1543

herve.delboy.perso.sfr.fr - Aurora Consurgens

L'aigle bicéphale qui deviendra blanc permet de voir le passage de la nigredo à l'albedo (herve.delboy.perso.sfr.fr - Ripley Scrowle).