Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   L’escarboucle noire de Chio   

Par l'amour de la Femme, l'homme voit se lever son Moi de résurrection, comme le Soleil à l'Orient, comme la Lune une nuit de pleine lune, et Wolfram von Eschenbach sait bien que le symbole de ce Moi est aussi un joyau, une escarboucle, un "joi". "Il n'est point d'homme si malade qui mis en présence de cette pierre ne soit assuré d'échapper à la mort pendant toute la semaine où il l'a vue [...] Cette pierre donne à l'homme une telle vigueur que ses os et sa chair retrouvent aussitôt leur jeunesse. Cette pierre porte aussi le nom de Graal". Wolfram suit une tradition très ancienne lorsqu'il fait de cette pierre une escarboucle et qu'il la place sous la corne de la licorne, laquelle était déjà chez Zosime, le symbole du premier mercure.

Le rapport avec la Pierre noire, enchassée à l'angle oriental du temple de la Ka'aba, signalé par H. Corbin (Islam iranien, t. II, p. 148) est en effet immédiat, puisque cette pierre noire est l'Ange, compagnon d'Adam, que Dieu lança sur terre pour le suivre dans son exil. Autrement dit : c'est le jumeau céleste, son "moi de résurrection" qu'il rejoindra après l'exil. Mais contrairement au Graal, à la coupe ou au "joi", il n'est pas porté, ni apporté par la Femme, et la distinction des deux "mercures", Daena et Xvarnah, n'est pas indiquée.

Wolfram place au front de la Licorne l'escarboucle : le motif doit être d'origine arabe. En effet on lit dans Geber le récit fantastique d'un voyage à la recherche d'un mystérieux "Médecin de la mer" qui porte sur le front une pierre possédant les propriété de l'élixir. Or cet être fantastique se révèle être une jeune fille. Nous avons donc une jeune fille de la mer, qui porta sur le front, une pierre, qui a des vertus curatives (c'est un "médecin") de l'élixir ; ces mêmes éléments se trouvent également chez Wolfram à la seule différence que la jeune fille de la mer est remplacée par une licorne. Or la licorne est le premier mercure que Zozime appelle "mercure de fleuve", et de plus l'escarboucle est une pierre marine, l'alchimie la fabrique de biles d'animaux marins, pissons et cétacés, et l'appelle "pourpre marine". D'autre part cette Dame de la mer qui porta la pierre d'escarboucle est structurellement semblable à la Vénus porteuse de la coupe non pas d'argent liquide, mais la coupe d'or, puisque l'escarboucle est "pourpre". Le thème de la pierre portée au front par la femme semble être un thème courant au XIIème siècle. On le trouve chez Alain de Lille dans le Planctu Naturae. Alain décrit la Nature comme une femme d'une grande beauté qui descend du ciel, somptueusement parée et vêtue ; sur la tête elle porte un diadème de pierres précieuse, qui symbolisent les planètes et le zodiaque. Sur le devant du diadème brillent trois pierres. "La première pierre, telle que l'éclat de sa lumière enverrait en exil le froid de la nuit, et sur laquelle, en un plaisant trompe-l'oeil, dans le jeu des facettes, brillait l'image du lion". Cette pierre symbolise donc le Soleil puis qu'on y voit briller l'image du lion, signe zodiacal dont le maître est le Soleil. A l'opposé du signe du Lion, se trouve, sur le zodiaque, le Verseau, dans lequel le Soleil est dit, astrologiquement, en exil. La phrase d'Alain de Lille signifierait donc que la première pierre du diadème de Dame Nature est comparable à un Soleil en Exil, capable de réchauffer la nuit froide de l'hiver du Verseau ; bref, c'est un Soleil qui brille la nuit, tout comme l'escarboucle qui, selon la tradition, éclaire tant qu'on y voit la nuit comme en plein jour. La pierre frontale de Dame Nature serait donc "le joyau qui illumine la nuit", l'escarboucle. "La pierre précieuse qu'il convient de préparer et de teindre est celle qui émet des rayons lumineux la nuit". Si l'on prend garde au symbolisme astrologique qui sous-tend le symbolisme alchimique, on voit que le Verseau succède au Capricorne, et que ce dernier signe est à l'opposé du Cancer, dont le maître est la Lune. Or l'on sait que le premier mercure est symbolisé par la "Lune à l'envers" : la Lune est à l'envers dans le signe du Capricorne, en "exil". Le deuxième mercure igné, symbolisé par le "Joyau qui illumine la nuit", l'escarboucle, serait le "Soleil à l'envers", le Soleil en "exil". L'escarboucle peut donc être dite "pierre en exil", lapis in exsilio, ou, par un jeu de mots sur exsilis, Lapis exilis.

Dans le chapitre XXVIII de l'Exode où sont décrits les vêtements pontificaux d'Aaron et de ses fils, le rational du Jugement porte quatre rangs de pierres précieuses. La quatrième pierre au secong rang est l'escarboucle qui porte le nom de Juda, fils de Jacob, dont l'emblème est le lion ("le lion de Juda") (Augustin Calmet, Commentaire litteral sur tous les livres de l'ancien et du nouveau Testament, Volume 1, 1724 - books.google.fr).

Dans Genèse 49,9, le patriarche Jacob désigne son fils Judah par l’expression gour arieh (jeune lion) (fr.wikipedia.org- Lion de Juda).

La capitale du royaume de Juda est Jérusalem dont Uriel est le patron (IV Esdras 10), et dont l'emblème est le lion.

Et l'Imâm d'apprendre à son disciple que la Pierre Noire avait été un ange donné comme compagnon à Adam dans le paradis, pour lui rappeler sa promesse (son engagement, le mîthâq). Mieux dit encore : elle était l'ange qui, au centre de l'être d'Adam, avait reçu la charge du « dépôt confié », car c'est dans le malakût, le monde angélique de l'âme, c'est-à-dire dans l'ésotérique du monde visible, que s'accomplissent les scènes évoquées par les versets qorâniques du « Covenant » (7 : 171) et du « dépôt confié » (33 : 72). Lorsque, du fait de son repentir, Dieu revint à Adam, il changea cet Ange en une « perle blanche » que du paradis il projeta vers Adam « descendant » sur la route de l'exil. Mais Adam ne la reconnut pas tout d'abord et ne vit qu'une pierre quelconque. Il fallut que par son repentir il desquame cette perle de son revêtement, pour que la perle, en reprenant sa forme première, lui parle, lui rappelle son engagement et réveille en lui le souvenir de sa patrie de lumière. Alors Adam pleura. Et de nouveau l'ange est caché et disparaît sous l'apparence d'un minéral très précieux, qu'Adam transporte sur son épaule tout au long de l'itinéraire qui le conduit de Ceylan à la Mekke. Lorsqu'il est fatigué, l'ange Gabriel qui l'accompagne, l'en décharge pour le porter à son tour. C'est ainsi que l' « ange d'Adam », l'ésotérique d'Adam, est venu en ce monde. Et la Pierre Noire fut placée à l'un des angles du Temple qui est au centre du monde, puisque l'ange est au centre de l'être d'Adam ». Ce dépôt confié, l'ange caché en Adam, c'est cela le poids des secrets divins qu'Adam, après avoir retrouvé la perle de la gnose, porte avec lui. Si lourd en est le poids qu'il faut que Gabriel, l'ange de la Connaissance et de la Révélation, l'aide à le porter (Henry Corbin, En Islam iranien: Le shî'isme duodécimain, 1972 - books.google.fr).

On appelle la pierre noire Brachtan, c'est-à-dire, pierre sainte ; ou, pour mieux dire, brillante, luisante, ou même blanche. On suppose qu'elle n'a perdu sa blancheur qu'à cause des péchés des hommes (André Guilleaume Contant d'Orville, Histoire des différens peuples du monde, T. 6, Volume 2, 1771 - books.google.fr).

Ce changement dans l'aspect de la pierre de la Kaaba se rencontre dans une fable écrite par Léonard de Vinci racontant la "déchéance" d'une pierre solitaire qui veut rejoindre ses pareilles sur un chemin fréquenté :

Una pietra novamente per l’acque scoperta, di bella grandezza, si stava sopra un certo loco rilevata, dove terminava un dilettevole boschetto sopra una sassosa strada, in compagnia d’erbette, di vari fiori di diversi colori ornata, e vedea la gran somma delle pietre che nella a sé sottoposta strada collocate erano. Le venne desiderio di la giùlasciarsi cadere, dicendo con seco: «Che fo qui con queste erbe? Io voglio con queste mie sorelle in compagnia abitare.» E giùlassatosi cadere infra le desiderate compagne, finì il suo volubile corso; e stata alquanto cominciò a essere da le rote de’ carri, dai piè de’ ferrati cavalli e de’ viandanti, a essere in continuo travaglio; chi la volta, quale la pestava, alcuna volta si levava alcuno pezzo, quando stava coperta dal fango o sterco di qualche animale, e invano riguardava il loco donde partita s’era, innel loco della soletaria e tranquilla pace. Così accade a quelli che nella vita soletaria e contemplativa vogliano venir a abitare nelle città, infra i popoli pieni d’infini[ti] mali (Leonardo da Vinci, Favole (XV secolo) XXX, La pietra scontenta della sua vita solitaria - it.wikisource.org).

Cette pierre, d'après sa dénomination latine que l'on a rendue en français par celle d'escarboucle, nous indique son rapport avec un petit charbon allumé (carbunculus, diminutif de carba, charbon); et cette idée d'un rapport rendue par le mot pour désigner ici la chose, c'est ce que les Romains ont fait en imitant les Grecs, chez lesquels la pierre dont il s'agit s'appellait anthrax ou anthrachion : mais comme on peut se représenter, ou un charbon allumé, ou un charbon éteint, et que dans l'un comme dans l'autre cas, c'est toujours un charbon;, de là serait venu que les Grecs ont aussi appellé anthrax anthrachion, une pierre de l'île de Chio, qui, par sa couleur noire , rappellait l'idée d’un charbon éteint: voilà du moins ce qui résulte d'une observation de Beckmann, qui dit que Pline a confondu cette pierre noire, avec la pierre précieuse, le carbunculus, l’escarboucle. dont nous avons à nous occuper. Mais, pourrait on dire, cette pierre noire, si elle n'était pas du nombre des pierres précieuses que nous avons maintenant à considérer, Théophraste doit l'avoir également confondue avec ces dernières. Beckmann fonde le reproche qu'il fait à Pline, sur ce que la pierre noire de Chio servait à faire des miroirs: remarquez cependant que Théophraste dit que l'on fait des miroirs avec les escarboucles d'Orchomène, et que quant à Pline, tout le reproche de Beckmann ne peut tomber que sur ce passage du naturaliste romain : Theophrastus auctor est, et in Orchomeno Arcadiæ inveniri, et in Chio. Illos nigriores, e quibus et specula fieri (Histoire Naturelle, L. 37. c. 7).

Théophraste. dit que l'escarboucle est une pierre rouge, qui, lorsqu'on la présente aux rayons du soleil, ressemble à un charbon allumé. Il donne cette pierre pour être incombustible. Notre auteur met les escarboucles au rang des pierres très-petites et très-rares : elles sont, à ce qu'il observe, fort chères, puisqu'une des plus petites se paye quarante pièces d'or. Notre auteur parle des escarboucles d'0rchomène qui avaient une couleur plus foncée que celles de l'île de Chio ; il fait mention des escarboucles de Troëzene, lesquelles étaient veinées de pourpre et de blanc: de celles de Corinthe, qui étaient veinées de même, mais plus blanches et plus pâles. Ici Théophraste ajoute qu’il y a plusieurs autres sortes d’escarboucles ; mais que les plus parfaites et les plus estimées sont rares: qu’elles ne se trouvent que dans peu d'endroits, savoir, dans les environs de Carthage et de Marseille ; en Egypte, près des cataractes du Nil, dans les environs de Syene et dans le pays nommé Psebos. Hill, après avoir remarqué que la pierre précieuse dont il s'agit, a pris le nom de carbunculus, anthrax, parce qu'exposée au soleil, elle ressemblait à un charbon ardent, ajoute que ce nom ayant, dans la suite, été mal entendu, cela donna lieu à l’opinion que l'escarboucle avait la propriété de briller dans les ténèbres comme un charbon allumé ; mais, ajoute le docteur anglais, il est évident d’après la manière dont s'exprime Théophraste, que l’escarboucle a pris son nom de l’éclat qu'elle jette étant exposée aux rayons du soleil (Louis de Launay, Mineralogie des anciens, ou Expose des substances du regne mineral connues dans l'antiquite, Tome 1, 1803 - books.google.fr).

Au centre du blason de la Navarre actuel au milieu des chaînes, prise de guerre de Sanche le Fort à la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212 sur les Maures, se trouve une pierre verte (émeraude). Ce serait aussi le symbole du jeu national basque, la Marelle (laz Mar-ellas : la mer des îles), jeu prétendument phénicien (Le Magasin pittoresque, Volume 8, 1840 - books.google.fr).

Mais, dit Jean-Baptiste Le Grain en 1614, quant aux Armes de Nauarre, ledit Royaume porte de Gueules au Rais d'Escarboucle accolé, & pometé d'or. Ce qui est considérable pour vne, excellente grandeur de Nauarre, à cause de l'estime auquel a esté de tout temps l'Escarboucle, laquelle (comme remarque Origene) estoit la Pierre, c'est à dire les Armes de la Tribut de Iuda, de laquelle le fils de Dieu a prins extration (Jean-Baptiste Le Grain, Décade contenant la vie et gestes de Henry le Grand roy de France et de Navarre, 1614 - books.google.fr).

Il n'en est pas moins vrai que le raiz d'escarboucle servit de transition entre le monogramme du Christ et les armes actuelles (Bulletin de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, 1858 - books.google.fr).

Uriel, autre personnage biblique et un des quatre archanges, commande à la foudre et au tonnerre ; dans la tradition mystique judaïque du Moyen-Age, il est la source de chaleur pendant les jours d'hiver et souvent confondu avec Raphaël, révélateur, lui, de secret. Dans l'univers babylonien et dans l'Ancien Testament, donc, Ur et ses dérivés traduisent la capacité de révéler, de savoir, or de guider, de réconforter, ce qui semble se rapprocher de la fonction du géant rabelaisien (Marcel Tetel, Genèse d'une oeuvre : Le premier chapitre de Pantagruel, Stanford French Review, Numéro 3, 1979 - books.google.fr, Robert M. Hutchins, The New Encyclopaedia Britannica, Volume 20, 1974 - books.google.fr).

Dans le Livre d'Hénoch, Uriel est préposé aux lumières du ciel. Uriel est régent du Soleil chez Milton (Paradise lost). Il serait l'ange qui combatit avec Jacob à Penuel (Genèse v. 32) ou Peniel (Genèse v. 31) (Mélusine Vaglio, Néphilim: L'autre histoire du mal, 2010 - books.google.fr).

Dans le grand mouvement d'aller et de retour qui organise l'histoire de Jacob, deux lieux occupent des positions charnières: Bethel et Penuel. Il semble que la composition du cycle souligne l'importance de ces deux épisodes nocturnes intervenant, l'un après le coucher du soleil (28,11), l'autre avant son lever (32,32). Ces deux seules mentions du soleil dans le cycle de Jacob donnent des indications chronologiques symétriques, comme pour enclore l'histoire du séjour chez Laban entre un soir et un matin, manière de marquer le commencement et la fin de l'errance et de la servitude du héros. A chaque borne de ce mouvement de fuite et de retour, quelque chose se révèle à lui du monde divin à la faveur de l'obscurité. [A travers cet exil et ce retour, Jacob va acquérir sa véritable stature de patriarche, d'ancêtre éponyme].

L'épisode de la lutte au Yabboq contient tous les éléments d'un scénario initiatique: la veille solitaire, la nuit, le combat avec un autre lui-même, la marque initiatique (la claudication), le changement de nom. Le même schéma peut se lire à travers l'ensemble du mouvement d'aller et de retour qui part de Bethel et y revient.

Le thème de la lutte initiatique dans cet épisode a été bien mis en évidence par R. Kuntzmann qui souligne justement que «pour lui (i.e. Jacob), ce passage n'est pas un déplacement géographique, mais une lutte» (p. 130). Etant donné le contexte narratif de l'ensemble du cycle, ce «combat que le héros mène contre un autre lui-même» (ibid.) établit un lien entre le thème du la gémellité et celui de l'épreuve initiatique. Il n'est en effet pas sans incidence sur la signification de l'événement que l'affrontement tant redouté de Jacob avec son frère mette en scène deux jumeaux.

Pour revenir au songe à Bethel, et compte tenu de sa position symétrique à la rencontre nocturne de Penuel dans la composition narrative du cycle, on peut semblablement l'interpréter comme une expérience transformante, ou au moins comme une part de la même expérience transformante. On a vu précédemment que dans le fonctionnement interne de la péricope du songe (Gen 28,10-22) s'opère une sacralisation de l'espace, du maqôm de Bethel. L'expérience onirique de Jacob, cependant, est le lieu d'une transformation certes de l'espace, mais surtout du rêveur qui en découvre la sacralité. Ainsi, la valeur transformante du songe à Bethel vaut-elle en soi, mais aussi comme élément d'un véritable chemin initiatique, «du soir au matin» (Jean-Marie Husser, Le songe et la parole: étude sur le rêve et sa fonction dans l'ancien Israël, 1994 - books.google.fr).

Le face à face mystérieux de la nuit est mortel en général, et la Bible l'entérine comme tel ; dans les rares cas de survie, l'initié est marqué d'un signe qui témoigne de son intégration à une autre sphère d'existence. R. Couffignal (La lutte avec l'ange. Le récit de la Genèse et sa fortune littéraire, 1977, p. 20) évoque à ce sujet les cicatrices que les initiés conservent de leurs épreuves dans les mystères d'Eleusis (Raymond Kuntzmann, Le symbolisme des jumeaux au Proche-Orient ancien: naissance, fonction et évolution d'un symbole, 1983 - books.google.fr).

Au trumeau intérieur du grand portail d'Autun, le même Jacob lutte avec un ange et se dispose à oindre la pierre qu'il érige à Bethel.

La boiterie de Jacob a été donnée comme origine de l'interdiction de manger la région du nerf sciatique des animaux. De Vinci a représenté ce nerf humain dans ses cahiers, ayant travaillé avec un anatomiste, M. della Torre. Certains de ses cahiers seront en possession de la Bibliothèque de Windsor à la fin du XVIIème siècle (Dessins anatomiques (anatomie artistique, descriptive et fonctionnelle) de Léonard de Vinci, Windsor Castle. Royal Library, présentés par Pierre Huard, 1968 - books.google.fr).

Within the Ethiopian Enoch literature, Phanuel stands, at times, in Uriel's place in lists of the four arch-angels (1 Enoch 40.9; 54.6; 71.8, 9,13). If this name can be related to the Peniel-Penuel of Gen. 32.30 — as has been suggested by J. E. H. Thomson, The Samaritans (Edinburgh, 1919), p. 189 (Studies in the history of religions, Volume 14, 1968 - books.google.fr).

Uriel (“God is my Light.”) is one of the four princely angels that surround or form the throne of glory. He is first mentioned by name in I Enoch (chapters 9, 19– 20), though he does not appear in a later angelic list in that same book. Uriel is one of the four angels of the Presence (along with Michael, Gabriel, and Raphael). He is identified as the angel who revealed the secrets of the true, celestial calendar to Enoch, counteracting the impure lunar calendar given to humanity by the fallen angels (I Enoch 33, 80). In II esdras he brings God's message of rebuke to Ezra (4:1). He appears regularly in medieval angelic lists (PR 46; Num. R. 2:10; Mid. Konen). Uriel is the patron angel of Jerusalem (IV Ezra 10). He has control over earthquakes and thunder. In Gedulat Moshe, he is described as being made entirely from hail. He could also take on the form of an eagle. Midrash Aggadah claims he was the avenging force God sent against moses for failing to circumcise his son Gershom. He announced the birth of Samson. In the Zohar, he is identified with the lion-faced angel in Ezekiel's chariot. His name is connected by the Zohar with the similar-sounding aryeh, "lion" and with Ariel, symbol of the Temple. The altar, called "Ariel" in Isaiah 29, was named after Uriel who would descend and consume the sacrifices on the altar of the temple In lion form (I: 6b). Uriel is one of the four guardian angels invoked for protection while sleeping in the bedtime ritual of k'riat sh'ma al ha-mitah. See sar ha-panim (Geoffrey W. Dennis, The Encyclopedia of Jewish Myth, Magic and Mysticism, 2007 - books.google.fr, The Zohar, Volume 1, traduit par Daniel Chanan Matt, 2003 - books.google.fr, Ronald H. Isaacs, Ascending Jacob's Ladder: Jewish Views of Angels, Demons, and Evil Spirits, 1998 - books.google.fr).

Le Coran annonce enfin qu'au jour du Jugement Dernier, Israfil, soufflera trois fois de la corne sur le Mont du Temple à Jérusalem, dont le patron est Uriel dans l'apocryphe IV Esdras. Au rocher qui s'y trouve et qui est en fait une pierre du Paradis, viendra se joindre la Pierre Noire de La Mecque. Tous les morts se rassembleront alors au Mont des Oliviers et passeront sur un pont de sept arches vers le Mont du Temple (Gabrielle Sed-Rajna, Rashi 1040-1990: hommage à Ephraïm E. Urbach : Congrès Européen des études juives, 1993 - books.google.fr).

Les principaux anges sont, suivant les Mahométans, Gabriel, Michel, Azrail & Israfil. Ils donnent à Gabriel les titres d'Esprit Saint & d'Ange des révélations, parcequ'il apparut à Mahomet, tantôt sous sa véritable forme, tantôt sous une forme humaine, pour lui révéler l'Alcoran. Michel est l'Ami & le Protecteur des Juifs; idée que le Prophète Daniel favorise non seulement, mais qu'il confirme. Azrdil est l'Ange de la mort, qui sépare les ames des hommes de leur corps: & Israfil est celui qui sonnera la trompette au jour de la Résurrection. II est à remarquer que les emplois de ces quatres Anges sont décrits à peu près de la même manière dans l'Evangile Apocryphe de Barnabé, avec cette seule différence que les deux derniers Anges y sont appellés Raphaël & Uriel (Histoire universelle, depuis le commencement du monde jusqu'à présent, Volume 15, 1760 - books.google.fr).

Les emplois de ces quatre anges sont à peu près décrits de la même manière dans l'évangile de Barnabé, où il est dit que Gabriel révèle les secrets de Dieu; Michel combat contre ses ennemis; Raphaël reçoit l'Ame de ceux qui meurent, et Uriel doit appeler chaque personne en jugement (Guillaume Pauthier, Les livres sacrés de l'Orient, 1843 - books.google.fr).

Ce qui autorise à identifier Israfil à Uriel.

Saturne, Soleil noir

Saturne est le fils d'Uranus, père des bétyles. On peut voir un lien entre Saturne, et le Soleil en exil.

Selon l'Epinomis considéré comme un supplément aux Lois que Philippe d'Oponte aurait écrit après la mort de Platon, Cronos est l'ombre d'Hélios dans le ciel des Enfers, par conséquent, en quelque sorte, le Soleil noir de l'alchimie. Chariklea du roman grec d'Héliodore d'Emèse les Ethiopiques (ou Chariclée et Théagène, peut-être au IIIème siècle), dont des fresques décorent le château de Cheverny, est fille à la peau blanche du roi d'Ethiopie, Hydrapas, roi noir et cependant aqueux, symbole du Saturne ou du Plomb noir, en alchimie. Aquarius a pour maître astrologique le noir saturne. La fille blanche du roi noir, c'est le premier mercure (Paulette Duval, La pensée alchimique et le conte du graal, Champion, 1979).

Le premier mercure naît, selon le Sceau de Palaja, au Taureau (25 avril, date extrême de Pâques).

Cette "résurrection" correspondrait au mercure blanc qui naît du sombre Saturne du 25 avril. Ce mercure blanc serait bien le premier mercure assimilé à la rosée, comme le fait Olympiodore, apparaissant sur les planches du Mutus Liber entre bélier et taureau là où se trouve notre Saturne. Après la résurrection, qui, en interprétant chrétiennement le terme, si on place la Passion du Christ au 25 avril date extrême, se produit dans le signe du Taureau, la terre ne sera plus veuve ou stérile, et chaque grain de blé en fournira cent. Ce premier mercure - placé au 25 avril - est représenté par une lune à l'envers comme une projection de la lune du 25 octobre qui est justement le sommet opposé au 25 avril (Synthèse : L'Etoile hermétique : Alchimie et Astrologie).

Le 25 avril correspond au SAE de la dalle de Coume Sourde, ville de Saïs où était célébrée la passion d'Osiris qui y avait un de ses tombeaux. Osiris, dieu des morts, Soleil des morts. SAE correspond aussi au portail de saint Jean Baptiste sur le plan inversé de Saint Sulpice de Paris, la tête de Jean Baptiste ayant été retrouvée à Emèse en 453. Une église lui fut dédiée à la place d'un temple de Sérapis à Alexandrie, Sérapis mixte d'Osiris et du boeuf Apis. Le colosse de Memnon, en pierre noire, était installé dans un temple consacré à Sérapis à Thèbes.