Partie X - 22 v’la l’Tarot   Chapitre II - Kabbalisation du Tarot   IV - Empereur . XV - Diable   

IV - L’Empereur – Tdzakiel – Trônes - Gedullah (Clémence – Grandeur) – 6 janvier – Rois Mages – Dalet - Hashmalim

XV - Le Diable – Astaroth – 8 juillet – Edgar - Samekh

Sigismond

Sigismond de Luxembourg est l’empereur qui régna sur le Saint Empire Germanique pendant toute la vie de jeanne d’Arc, qui naquit selon certains le 6 janvier 1412, jour des Rois. Elle eut la vison de saint Michel (29 septembre) et de sainte Marguerite qui combattent le Dragon, celui-ci donnant son nom à un ordre de chevalerie créé par Sigismond.

Grâce à un paiement de 120 000 florins d'or en 1433, Jean-François de Mantoue (1395, 1407–44) est nommé marquis de Mantoue par Sigismond, dont il épouse la nièce Barbara (Barbe) de Brandebourg (fr.wikipedia.org - Duché de Mantoue). Jean-François de Gonzague demanda à l’empereur une charte pour une unversité lorsqu’il visita Mantoue et qu’il accorda le 27 septembre 1433. Albert II, son successeur la confirma le 1er janvier 1439 (Paul F. Grendler, The University of Mantua, the Gonzaga & the Jesuits, 1584-1630, 2009).

Né en 1368, margrave-électeur de Brandebourg en 1376, Sigismond épousa, dès 1379, Marie d'Anjou, devenue l'année précédente par la mort de son aînée l'héritière désignée de son père Louis le Grand en Hongrie et en Pologne. Le premier enjeu de Sigismond, à la mort de son beau-père, fut d'abord de maintenir l'union personnelle des deux royaumes, union qui était devenue la grande idée politique du roi de Hongrie après qu'il eût abandonné ses rêves napolitains. Pour un prince de la maison de Luxembourg, le trône de Cracovie était aussi l'aboutissement de la politique orientale de la dynastie pragoise. En réalité, l'union servait plus les intérêts polonais contre les Teutoniques que les barons hongrois n'en tiraient avantage. La mort de Louis le Grand surprit Sigismond en Grande Pologne où il rétablissait l'ordre et la sécurité au nom de son beau-père. Les intrigues de la reine-mère Elisabeth de Bosnie, l'opposition des magnats de la Petite Pologne et de Cracovie aux Luxembourg qui avaient toujours, par le passé, soutenu les chevaliers de l'Ordre, le désintérêt des Hongrois pour la Pologne aboutirent à la séparation des couronnes. En 1384 fut couronnée à Cracovie la cadette de Louis le Grand, Hedwige ; on sait que ce fut là le prélude de l'union de la Pologne et du Grand-duché de Lituanie.

De plus, Sigismond avait acquis une certaine surface à l'étranger et de nouvelles alliances dans le pays grâce à son second mariage avec Barbe Cilli dont la famille était liée au clan Garai. Grâce à Miklôs (II) Garai, Sigismond parvint à renverser le cours des événements. La seconde partie du règne (1404-1437) fut dominée par les personnalités d'Eberhard, archichancelier jusqu'à sa mort en 1419 (son neveu lui succéda) et de Garai, palatin jusqu'à son décès en 1433. La solidité de la nouvelle équipe dirigeante fut scellée par l'instauration en 1408 de l'ordre du Dragon où se retrouvèrent autour du roi et de la reine vingt-deux grands barons partisans de Sigismond et de la succession héréditaire en faveur de sa fille Elisabeth (Claude Michaud : Elemér Malyusz, Kaiser Sigismund in Ungarn 1387-1437).

6 janvier

Jean XXIII, antipape à Pise, chassé de Rome en 1413 par Ladislas, roi de Naples et de Hongrie, se met sous la protection de l'empereur Sigismond. De concert avec ce prince, il convoque un concile général à Constance pour le premier novembre 1414. Les motifs allégués de la convocation sont l'extirpation du schisme et la réunion des fidèles sous un seul et même pasteur, la réforme de l'Église et la confirmation de la foi contre les erreurs de Wyclif, de Jean Hus et de Jérôme de Prague. C’est lors de ce concile, présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny que devait, entre 1414 et 1418 être résolu le problème de la bicéphalie (voire de tricéphalie) de l’Église. Guide vigilant, l'empereur Sigismond devait y jouer un rôle primordial : trois mois avant la bulle de convocation, il fit parvenir un édit universel annonçant la tenue d'une assemblée, le 1er octobre 1414, dans la ville impériale - assemblée où tous les princes furent conviés ainsi que Manuel de Constantinople. « Avoué de l'Église », il suivit avec zèle l'exécution des décisions prises lors des assemblées (fr.wikipedia.org - Benoît XIII).

En 1416, Sigismond, après la condamnation de Jean Hus, occupé de la gloire d’extirper le schisme, alla à Narbonne pour obtenir des rois de Castille, d’Aragon, et de Navarre, leur renonciation à l’obédience de Pierre de la Lune, ou Luna, Benoît XIII.

Sigismond consentit à passer encore quelque temps à Narbonne. Fernand tint parole, et Benoît, pour se débarrasser de ses poursuites, quitta Perpignan le 14 novembre, laissant dire au roi d'Aragon qu'il s'en allait a Collioure, et qu'il pouvait ordonner de lui tout ce qu'il lui plairait. Fernand, quitte alors envers l'obstiné vieillard de tout ce qu'il avait fait dans son intérêt, cessa de le reconnaître pour chef de l'église, et se mit en route pour Igualada, où il mourut.

L'acte de cessation d'obédience se fit avec beaucoup de solennité, à Perpignan, le 6 janvier 1416, ainsi que l'avait prescrit Fernand par son ordonnance du 24 décembre précédent. Bientôt Benoît, déclaré schismatique et hérétique par le concile de Constance, et encourant alors le titre d'antipape, se retira à Peniscola, où il mourut dans son obstination, en 1424 (Dominique Marie J. Henry, Histoire de Roussillon, comprenant l'histoire du royaume de Majorque, Partie 2, 1835).

C’est à cette occasion dans le sud de la France qu’un ancien clerc du diocèse d'Uzès, étudiant en droit civil à Avignon, Guillaume Saignet rencontre l’empereur.

Saignet avait abandonné ses bénéfices, se mariant et devenant juge de Nîmes. En novembre 1408, il porte à Benoît XIII, à Perpignan, des missives émanées des cardinaux unionistes. Bientôt conseiller de Louis II d'Anjou, il se trouve promu sénéchal de Beaucaire. À ce titre, il escorte le roi des Romains, Sigismond, quand ce dernier vient en Languedoc et en Roussillon pour traiter avec Benoît XIII. Il est présent à ses côtés en décembre 1415, quand est conclue avec les princes ibériques la capitulation de Narbonne et encore un peu plus tard à Montpellier. Sigismond l'adoube chevalier à Paris en mars 1416. Homme d'action, G. Saignet s'avère aussi homme de réflexion et de proposition. Dans la « Lamentacio humane Nature », il considère l'abolition du célibat obligatoire des prêtres comme le préliminaire indispensable à la réforme de l'Eglise. Ainsi s'effaceraient les hypocrisies et l'Église retrouverait un rayonnement qui permettrait à la chrétienté de s'unir pour la croisade. Ce postulat se rencontre chez d'autres réformateurs de l'époque. G. Saignet en fait un traité, diffusé au concile de Bâle. Il est toutefois probable que c'est d'abord sa vie personnelle qui a inspiré la Lamentacio humane Nature (cat.inist.fr - Guillaume Saignet).

Saignet sera fait chevalier, le 16 mars 1416, par Sigismond en plein Parlement de Paris ce qui lui permettra de récupérer sa charge de sénéchal de Beaucaire que lui contestait Pestel.

L’empereur souhaitait lui aussi l’abolition du célibat obligatoire pour faire cesser les abus contre lesquels protestaient les hussites dans ses Etats. En 1433-1434 un projet de réforme comportant cette demande d'abolition, dû à l'évêque de Liibeck, Johann Schele, fut présenté au concile de Bâle, et celui-ci f devint le représentant de l’empereur, après son départ, au concile. Aeneas Sylvius Piccolimini, le futur Pie II et possible créateur du Tarot dit de Mantegna, témoigne que Sigismond avait laisser une demande comparable devant le concile (Nicole Pons, Guillaume Saignet, Bibliotheque de l'Ecole des chartes, Volume 53, 2005).

Fin de vie

Le neuf décembre 1437, l'empereur Sigismond, roi de Hongrie et de Bohème, mourut à Znaïm, à l'âge de soixante-dix ans, après en avoir régné cinquante-un comme roi de Hongrie, vingt-sept comme empereur et dix-sept comme roi de Bohème. Sa seconde épouse, l'impératrice Barbe, suivant les historiens, la plus indigne femme qui, de mémoire d'homme, fût montée sur le trône, termina l'an 1457 sa vie libertine et honteuse, dans une petite ville de Bohême. Sigismond avait de grandes qualités et des vertus vraiment royales; mais il fut plus illustre par ses malheurs que par ses exploits. S'il fit de belles actions, il fit aussi de grandes fautes qui lui attirèrent bien des infortunes. Ce qui lui manquait le plus, c'est la maturité, la suite et la fermeté dans ses conseils. Sigismond laissait une fille unique, Elisabeth, qui avait épousé Albert, duc d'Autriche, descendant de Rodolphe de Habsbourg. Albert reçut, à la mort de son beau-père, trois couronnes dans le cours de 1438 : celle de Hongrie le premier janvier, celle de l'empire le trente mai, après une élection unanime faite le vingt mars précédent à Francfort, et celle de Bohème le vingt-neuf juin suivant. Surnommé le Grave et le Magnanime, il promettait un bon règne; mais il ne jouit pas longtemps de ses dignités : il mourut dès le vingt-sept octobre de l'année suivante 1430. Elisabeth, sa femme, ne lui survécut que de trois ans et mourut le vingt décembre 1442. Son cousin, le duc d'Autriche, Frédéric IV ou III, est élu empereur le deux février 1440, pour régner jusqu'à la fin du quinzième siècle. Elisabeth, veuve d'Albert II, était enceinte à la mort de son époux. Les seigneurs de Hongrie, dans le doute si elle mettrait un fils au monde, offrirent la couronne de saint Etienne à Ladislas, roi de Pologne, qui l'accepta. Cependant le vingt-trois février 1440, Elisabeth accouche d'un fils, qui fut également nommé Ladislas. Le quatrième mois de sa naissance, elle le fait couronner roi de Hongrie, puis l'emmène en Autriche. Les Hongrois se divisèrent en deux partis et se firent la guerre. Après la mort de l'empereur Albert II, les états de Bohême, divisés entre les catholiques et les Hussites, voulurent d'abord pourvoir à la régence. Mais la reine Elisabeth, veuve d'Albert, obtint d'eux qu'ils attendraient ses couches. Lorsque Ladislas fut né, les états, surtout les Hussites, déclarèrent qu'ils ne voulaient point d'un enfant pour roi. Ils offrirent la couronne à Albert, duc de Bavière, qui la refusa. L'empereur Frédéric, auquel ils firent ensuite la même offre, répondit qu'il voulait conservera Ladislas les royaumes de ses pères, la Bohême et la Hongrie. Les Bohémiens nommèrent deux administrateurs pendant la minorité: Praczeck fut choisi par les Hussites ou Calixtins, et Meinard de Maison-Neuve par les catholiques. Georges de Podiébrad, étant parvenu, l'an 1444, à l'une de ces places, s'empara de toute l'autorité pendant la minorité de Ladislas, et par là se fraya la route du trône après la mort de ce prince. L'an 1453, Ladislas arrive de Hongrie en Bohême, où il est couronné le ving-huit octobre, après avoir juré une capitulation favorable aux Hussites. Podiébrad se fait confirmer par ce prince dans la dignité de gouverneur du royaume. L'an 1457, Ladislas envoie des ambassadeurs à Charles VII, roi de France, pour lui demander sa fille Madeleine en mariage. Mais avant que la princesse se mît en route pour la Bohême, Ladislas mourut le vingt-trois novembre 1457, à l'âge de dix-huit ans. Sa mort fut attribuée à Podiébrad et à Roquesane (René François Rohrbacher, Histoire universelle de l'Église catholique, Volume 21, 1846).

Sigismond et les Rois Mages

Depuis l’Antiquité, une voie romaine passe non loin de là : c’est elle qui aurait, d’après les recherches les plus récentes, donné son nom à la commune : Etrabonne serait en effet un dérivé de « strata bona » signifiant « la chaussée de bonne qualité ». Peut-être est-ce en liaison avec cette route et l’important trafic qu’elle a généré que dès 1140 est fondée une chapelle en l’honneur des plus prestigieux des voyageurs, les Rois Mages. A partir de cette date, le culte des Trois Rois va se développer et connaître la notoriété bien au-delà des frontières de la Franche-Comté, terre d’Empire à cette époque. L’évangile de saint Matthieu nous précise que les Mages « prirent une autre route pour rentrer dans leur pays ». C’est peut-être cette précision qui est à l’origine de la charmante légende d’Etrabonne. N’ayant plus d’étoile pour les guider, les Rois Mages se perdirent sur le chemin du retour, et les hasards de leur errance les amena dans nos contrées, en un lieu où coulait une fontaine. Après s’y être désaltérés, le premier y trouva l’eau à son goût, le deuxième ajouta qu’elle était bonne, et le troisième, entraîné par l’enthousiasme de ses deux compères, s’écria : « Elle est très bonne ». Ce serait en souvenir de cette exclamation que le lieu aurait depuis lors porté le nom d’Estrabonne (nicolasvernot.free.fr).

Les rois et empereurs donnent un sens politique ou symbolique à leurs pèlerinages et mettent leur pays ou leur dynastie sous la protection d'un saint : Martin pour les Mérovingiens, Denis pour les Capétiens, Michel pour les Valois, les Rois mages pour l'Empire et Jacques pour l'Espagne.

L’histoire dit que Frédéric Barberousse fit transférer les reliques des 3 rois mages en 1164 de Milan à Cologne afin de les remettre à la cathédrale récemment reconstruite. Devenus ainsi les patrons de la cathédrale et partant de toute la cité, les rois mages y furent désormais vénérés comme des saints de l’Eglise d’Occident (www.ombres-et-lumieres-du-moyen-age.net - Les pèlerinages).

Un dessin de Pisanello a servi à voir le portrait de Sigismond dans l'un des Rois Mages du Triptyque de Pierre Bladelin peint par Rogier van der Weyden (Berlin, Gemàldegalerie; Knauer).

La Chapelle des Mages ou Cappella dei Magi désigne un ensemble de fresques situé au piano nobile (étage noble) du premier étage du Palazzo Medici-Riccardi à Florence. Le cycle de fresques représentant le cortège des Mages est la première décoration qui complète l'édifice de Michelozzo, le chef-d'œuvre du Florentin Benozzo Gozzoli, élève de Fra Angelico. Benozzo di Lese, dit Benozzo Gozzoli (Sant'Ilario a Colombano, près de la Badia di Settimo, frazione de Scandicci, 1420 ou 1424 - Pistoia, 1497) est l'un des peintres majeurs de l'école florentine.

Sur le mur suivant, le personnage barbu sur un cheval blanc est l'empereur Jean VIII Paléologue de Byzance ; les trois jeunes filles à cheval seraient les trois filles de Pierre le Goûteux, sœurs de Laurent et de Julien : Nannina, Blanche et Marie. Enfin sur le mur de gauche, on reconnaît la figure d'un vieil homme sur une mule, le portrait du pape siennois Pie II, précédant le frère aîné de Laurent, Julien de Médicis portant un lépoard sur son cheval. Dans la même scène sont représentés Joseph II, patriarche œcuménique de Constantinople, Sigismond de Luxembourg et une série de dignitaires byzantins portant des attributs exotiques comme lynx et faucons (fr.wikipedia.org - Chapelle des Mages).

L’Ordre du Dragon

Presque tous les écrivains conviennent que l'empereur Sigismond a institué un Ordre militaire sous le nom du Dragon renversé ou vaincu ; mais ils ne s'accordent pas qur le temps de cette institution ; les uns, d'après Michieli, la mettant en 1400, et les autres, d'après Favin, prétendant que ce fût en 1418. Michieli ajoute que le motif qui poussa ce prince à instituer cet Ordre, fut afin que ces Chevaliers pussent combattre les hérésies qui infectaient la Bohême et la Hongrie, et que pour cet effet il sollicita la convocation des conciles de Confiance et de Bâle, où ces hérésies furent condamnées. Sur ce fondement, il n'y a point de doute que Michieli ne se soit trompé en plaçant l'institution de cet Ordre en 1400, puisque les conciles de Confiance et de Bâle ne furent tenus, le premier qu'en 1414, et le fécond en 1431, et que Jean Hus ne commença à semer ses erreurs en Bohême qu'en 1407. L'abbé Giustiniani fait voir que ceux qui ont cru que cet Ordre n'avait été institué qu'en 1418, après la tenue du concile de Constance, se sont pareillement trompés ; il prétend qu'il était établi avant l'an 1397 et. il le prouve par le testament de François del Pozzo de Vérone de la même année, où il est parlé de son fils Vittorio del Pozzo, Chevalier de l'Ordre du Dragon, qui était pour lors auprès de l'empereur Venceslas , où Galéas Visconti, prince de Vérone, l'avait envoyé pour quelques affaires. Voici ce que porte ce testament, dont l'original est conservé dans la maison des seigneurs Pozzo de San-Vitale, et dont il est fait aussi mention dans la généalogie de cette maison, écrite par Jean-Baptiste Merlo, et imprimée à Vérone. Ce qui fait croire à l'abbé Giusiniani que l'empereur Sigismond avait fondé cet Ordre, lorsqu'il épousa en 1385 Marie, reine de Hongrie, où le jour qu'il fut couronné roi d'Hongrie en 1387, parce que ce jour-là il fit Chevalier Pantaléon Barbo, ambassadeur de Venise. Le même auteur ajoute que ce prince étant devenu empereur et roi de Bohême, et ayant reçu la couronne impériale à Rome en 1433, il fit en passant à Vérone plusieurs Chevaliers, aussi bien qu'à Mantoue, où il alla ensuite; et que les armes de ces Chevaliers se voient encore dans plusieurs églises, et sur les portes de plusieurs palais de Vérone , avec deux dragons au-dessous de ces armes, dont l'un regarde l'écu, leurs queues passées sous le corps, tortillées autour du cou par le bout, et ayant chacun une croix fur le dos. Favin a donné la représentation du collier de cet Ordre, composé de deux chaînes d'or, sur lesquelles font des croix à double traverse, avec un dragon renversé au bout du collier. Mennenius, sur l'autorité de Jérôme Roman , historien Espagnol, dit que fous les empereurs Sigismond et Albert II, il y a eu en Allemagne trois Ordres militaires fort célèbres, et qu'un certain Moïse Didace de Valera , Espagnol, reçut de l'empereur Albert ces trois Ordres; savoir celui du Dragon, dont nous venons de parler, que ce prince lui donna comme roi d'Hongrie, celui du Tusin comme roi de Bohême, et celui des Disciplines ou de l’Aigle Blanche, comme archiduc d'Autriche (Pierre Hélyot, Maximilien Bullot, Histoire des ordres religieux et militaires, ainsi que des congrégations séculières, Volume 8, 1792).

La Sacrée Magie

Aucun grimoire ne paraît avoir été imprimé en français au XVIème siècle. Mais le marquis de Paulmy croit pouvoir affirmer que les manuscrits de ce livre qu'il possédait, avaient été copiés et traduits pour la reine Marguerite de Valois, première femme de Henri IV, qui tenait de sa mère, Catherine de Médicis, le goût de la magie , de l'astrologie et de la divination. Le Grand Grimoire a été puisé à différentes sources et est extrait de différents auteurs, entre autres de la Sacrée magie que Dieu donne à Abraham, Moïse, Aaron, David, Salomon et autres prophètes, laissée par Abraham à Lamech, son fils, et traduite de l'hébreu en 1458, puis des Clavicules de Salomon, ou Claviculas Salomonis, ad filium Roboam. Ce dernier ouvrage a été traduit de l'hébreu, au témoignage du copiste même d'un des exemplaires appartenant au marquis de Paulmy; mais le copiste d'un autre exemplaire convient qu'il ne l'a traduit que de l'italien, d'un juif de Mantoue nommé Abraham de Colorno. L'ouvrage lui- même, attribué à Salomon, a été extrait par deux Juifs, dont l'un s'appelait Rabbi Salomon, cabaliste fameux, et l'autre Armadel, qui n'est pas moins illustre. Le premier de ces deux extraits aurait été composé en 1228 (Charles Nisard, Histoire des livres populaires: ou de las littérature du colportage depuis le XV, siècle, Volume 1, 1854, Marc Antoine René de Voyer de Paulmy d' Argenson, Mélanges tirés d'une grande bibliothèque, Volume 15, 1781).

Abraham à Lamech ou AL ou Albam de la temourah.

Dans ce livre il est dit que l’auteur donna à l’empereur Sigismond un démon de la seconde hiérarchie pour ressusciter une femme aimée (www.esotericarchives.com - Abramelin).

Astaroth, le Diable et le saint roi Edgar

Astaroth (also Ashtaroth, Astarot, and Asteroth) est appelé selon le nom de la déesse Canaanéenne Ashtoreth.

Cornelius Agrippa identifie Astaroth avec le grec Diabolos, l’accusateur, connu de Rabelais qui joue avec la belle résonnance de noms rares et étrangers. Le diable d'enfer c'est Astaroth, Gulgoth, Belzébuth, Sathanas ou Léviathan, ou encore transcrits du grec : Demiurgos et Diabolos.

La relation d’Edgar avec Astaroth se fait par l’entremise de saint Dunstan, fêté le 19 mai comme sainte Sarah du calendrier kabbalistico-tarotique.

En effet une pièce au sujet archaïque d’un auteur anonyme : A Knack to Know a Knave (1592) remplace le nécromancien Faustus imaginé par Marlowe par le saint évêque Dunstan qui est le seul à voir le démon Astaroth. Florissant un siècle avant la conquête normande, il gagne sa célébrité hagiographique par son pouvoir sur les démons relatée dans la Golden Legend (1483) de Caxton. Contrairement à Faustus, Dunstan contrôle les demons sans avoir à s’en repentir. Le tour joué par le saint au démon est celui où il saisit le nez d’un démon avec des pinces rougies au feu, exploit statufié dans la chapelle de Henry VII de Westminster Abbey qui échappa à la fureur iconoclaste au milieu du XVIème siècle. En dépit de la refutation des pouvoirs miraculeux du saint dans Acts and Monuments de Foxe et De Antiquitate Britannicae Ecclesiae (1572) de l’archevêque Parker, l’auteur de A Knack to Know a Knave se réfère à une hagiographie de la pré-réforme anglaise et n’a aps été impressionné par le pouvoir protestant (Parker était le premier archevêque de Canterbury élisabéthain). Knack omet le pincement de nez. La fonction psychomachique de Dunstan comme bon ange d’Edgar est en opposition avec le courtisan corrompu Perin. Alors que Dunstan s’éloigne quelque temps du roi, Perin en profite pour avertir ce dernier de l’amour caché entre Ethenwald et Alfrida dont le roi est amouraché. Edgar veut s’en prendre à Ethenwald, mais Dunstan commande à Astoroth de prendre l’apparence du jeune homme pour détourner la colère du roi du vrai Ethenwald. Mais le stratagème apparaîtra inutile, car l’influence du saint suffira à rendre la raison au roi et à lui faire consentir le mariage entre les deux amoureux (John D. Cox, The devil and the sacred in English drama, 1350-1642, 2000).

La chapelle Notre Dame de l’abbaye de Glastonbury possède des murs très ornés et d'admirables portes, celle au nord étant enrichie de représentations sculptées de l'Annonciation, des Rois mages et d’Hérode. À l'est des impressionnantes colonnes gothiques du transept subsistent les murs du chœur et, derrière, l'ancienne chapelle d'Edgar, mausolée des rois saxons.