Partie I - Généralités   Chapitre II - Points particuliers   Houécourt   

Claude-Antoine Gabriel de Choiseul-Stainville

On inhuma le 10 décembre 1838 à Houécourt, dans la chapelle de son château, la dépouille mortelle du duc de Choiseul décédé à Paris le 1er décembre, à l'âge de 78 ans, dans ses fonctions de gouverneur du Louvre. Il fut duc et pair, en 1786, par héritage et transmission de l'oncle de sa femme, Etienne-François de Choiseul, ministre de Louis XV et chevalier d'honneur de la reine Marie-Antoinette.

C'est lui qui, par dévouement, protégea avec Bouillé la fuite de Louis XVI à Varennes, dont il écrit la relation en août 1791, dans la prison de la Haute Cour nationale d'Orléans. Il avait alors le rang de colonel. Arrêté pour ce fait et pour sa participation à d'autres tentatives royalistes, il fut libéré en mai 1792. Quittant la France en octobre, il émigre à Londres et rejoint l'armée de Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé. Capturé en 1795, il est emprisonné à Dunkerque puis s'échappe pour faire voile vers l'Inde mais son bateau fait naufrage en novembre 1795. Il est à nouveau pris à Calais et acquitté par le Conseil de guerre devant lequel on l'avait traduit, il n'en avait pas moins été retenu en prison par le Directoire, et finalement condamné à mort. Le 18 brumaire le sauva. Nommé lieutenant-général, en 1814, il suit Louis XVIII à Gand. La Restauration l'appela à la pairie (4 juin 1814), et plus tard au poste de gouverneur du Louvre (28 mai 1820). Son attitude à la Chambre des pairs et sa constante opposition au ministère Villèle lui avaient valu une grande popularité. Il refusa obstinément avec quelques uns de ses collègues de prendre part au procès du maréchal Ney. Connu pour ses idées libérales et ses sentiments patriotiques, il fut porté, lorsque la Révolution de 1830 éclata, sur une liste de trois personnages haut placés qui devaient prendre la direction des affaires à titre provisoire. Il y figura même en première ligne et à son insu, mais toute son action gouvernementale se borna à l'apposition, ignorée de lui, de son nom au bas de quelques proclamations. Le roi Louis-Philippe le choisit pour un de ses aides de camp.

Galerie Alexis Bordes

Portrait du duc Claude-Antoine Gabriel de Choiseul-Stainville

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Ayant reçu en héritage le château aujourd'hui disparu de Houécourt près de Vittel, le duc passa de longues périodes dans les Vosges. Maire de Houécourt, conseiller général des Vosges, pair de France, il présidait l'assemblée départementale en 1822, se déclara le zélé partisan de renseignement mutuel dont il fit profiter tout aussitôt l'école primaire de sa commune et il poussa à l'ouverture du musée d'Epinal. Il contribua même à augmenter le fonds de façon fort généreuse. En effet, un ancien professeur de dessin de l'école centrale du département, Martin-Nicolas Kratz, annonça son souhait de se séparer de sa collection de peintures. L'affaire fut portée devant le conseil général qui se prononça en faveur de l'achat pour le musée. Mais le ministre de l'Intérieur, M. de Corbière, refusa l'autorisation d'acquérir. Le duc acheta alors de ses deniers personnels la totalité des peintures pour la somme de quatre mille francs. Ainsi resta en Lorraine le Job et sa femme, superbe toile de Georges de La Tour que l'attribution du temps donnait à l'école italienne. Le musée se compléta enfin, en 1828 et 1829, d'une autre collection prestigieuse. On sait qu'au moment de la révolution, la république avait saisi les biens des émigrés. Dans les Vosges, les premiers touchés furent les princes de Salm qui avaient quitté leur palais de Senones pour se réfugier en terre germanique. Leur admirable collection de peintures fut transportée à Epinal dans le but d'être un jour exposée aux amateurs. Soixante-six toiles furent déposées au musée. Parmi elles, nous ne citerons qu'une Mater dolorosa de Rembrandt, l'Eté et l'Hiver, deux toiles de Jan Brueghel dit de velours, un Paysage de Jacob van Ruisdael et une Tête de jeune fille, un gracieux dessin de François Boucher.

Job et sa femme

Le premier tableau entré dans une collection publique lorraine représente le seul sujet de l'Ancien Testament traité à notre connaissance par La Tour. Le tableau se trouvait en 1820 dans ta collection du peintre Martin-Nicolas Krantz, originaire de Nancy. Acheté en 1825 par le duc de Choiseul, offert en 1829 au Musée d'Epinal. L'attribution à La Tour en 1920 fut confirmée par la découverte de la signature en 1972.

Georges de la Tour est né le 14 mars 1593 à Vic-sur-Seille et mort le 30 janvier 1652 à Lunéville. Artiste au confluent des cultures nordique, italienne et française, contemporain de Jacques Callot et des frères Le Nain, La Tour avait un goût prononcé pour le naturalisme et les jeux d'ombre et de lumière. Il est l'un des continuateurs du Caravage dont il aurait pu découvrir l'œuvre à Rome. Charles Sterling, Jacques Thuillier ou Anna Ottani Cavina sont des partisans du voyage en Italie. La Tour aura 10 enfants (5 garçons et 5 filles) de Diane Le Nerf comme Job avant sa mésaventure (7 fils et 3 filles, il en aura 10 autres par la suite).

La femme de Job est porteuse de chandelle, porteuse de lumière. Si ses paroles dans la Vulgate sont " Maudis Dieu et meurs ", en hébreu elles seraient " Bénis Dieu et meurs ". Nous en tenant à la Vulgate, ses paroles tentatrices font de cette épouse une image de Lucifer ce que confirme une interprétation d'un passage du Targoum de Job, découvert dans la grotte XI de Qumran : " Les lacunes de 11 Q Tg Job nous privent de renseignements sur l'angélologie du targoumiste. Mais sa version de Job 19:17 a comporte peut-être la référence à un démon. L'hébreu rûhî zârâh Id'islî est généralement compris, de nos jours, à la manière de la Vulgate halilum meum exhorruil uxor mea. Le Targoum donne à cet endroit rûâh hmkl Id'inldtî. Les éditeurs font de hmkl une première personne du singulier du parfait et traduisent " j'ai incliné (mon) esprit devant ma femme ". Mais l'absence d'un suffixe possessif après rûâh est surprenante, hmkl pourrait aussi bien être une 3e personne du féminin singulier ayant pour sujet rûâh, " un esprit ", et comme la préposition h- introduit souvent le complément d'objet en araméen, l'hémistiche pourrait signifier " un esprit a abaissé ma femme ". Ce serait une allusion aux malheurs de la femme de Job, sur lesquels le Testament a insisté ("21 : 2-3). L' " esprit " ne pourrait être alors qu'un " esprit mauvais ", un démon. " (Caquot André, Un écrit sectaire de Qoumrân : le " Targoum de Job ").

Elle s'oppose ainsi à Job qui en 33,4 déclare " L'Esprit de Dieu m'a créé, et le souffle du Tout Puissant m'anime ". Les " amis " de Job essaient de le convaincre qu'il mérite d'être condamné, et de temps à autre, il faiblit, il est prêt à reconnaître qu'il est coupable. Finalement, il se redresse et il affirme : " Je sais, moi, que mon Défenseur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière " (Jb 19, 25). Le mot paraclet, qui définit l'Esprit Saint, vient du grec, parakleitos qui signifie " avocat de la défense ", contre l'accusation formulée par Satan, c'est à dire, étymologiquement, l'accusateur (Etrigan).

Isaac Louria Ashkenazi (le Ari) naquit à Jérusalem en 1534. Il fut éduqué en Egypte et mourut à Safed en 1572 où il passa en fait que les trois dernières années de sa vie. Il étudia en Egypte auprès de David ben Zimra et à Safed avec Moïse Cordovero. Autour de lui se fonda un cercle mystique d'une trentaine de disciples. Louria était le type même de la personnalité charismatique dont le magnétisme impressionnait tous ceux qui l'approchaient et dont quasiment tous les enseignements sont demeurés oraux et réservés à ses élèves. Ce sont eux qui, dans différentes versions, nous ont transmis sa Kabbale théosophique qui constitue véritablement, par rapport à ce qui existait antérieurement, une nouvelle Kabbale. La Kabbale lourianique, d'une extrême complexité dans ses détails, comporte globalement trois moments essentiels : le Tsimtsum, le bris des vases et le Tiqqun. Louria s'est posé la question : Comment le monde peut-il exister si l'essence d'En Sof remplit toutes choses ? La réponse est que le monde existe à la suite d'une contraction, du Tsimtsum de Dieu en lui-même. Ce retrait du divin d'un unique point au centre de lui-même permet à tous les mondes d'exister ; l'espace primordial ainsi dégagé est dénommé Tehiru. Le Tsimtsum a pour effet de manifester la rigueur divine qui était jusqu'alors noyée dans l'océan infini de sa miséricorde. Cet acte d'autolimitation du divin est suivi par le retour du divin dans l'espace instauré par la première contraction. Ce rayon qui appartient à la modalité de la miséricorde va exercer une fonction cathartique en pénétrant et en focalisant les forces de la rigueur qui se sont maintenues dans le Tehiru en même temps que le résidu de la lumière infinie, Reshimu. L'action réciproque entre la forme organisatrice constituée par le qaw ha-midda, la mesure cosmique, et la réceptivité représentée par le Reshimu aura pour effet de produire les Kelim, les réceptacles susceptibles de contenir la lumière divine. Les structures qui surgiront emprunteront deus formes de développement dans l'espace, celle du cercle 'Iggul et celle de la ligne droite, Yosher, dont la dualité traverse l'ensemble du processus. Le cercle évoque la perfection de l''En Sof et se moule en quelque sorte sur la forme sphérique de l'espace résultant du Tsimtsum. La ligne droite, qui procède du Qaw, est comme l'a priori et l'anticipation de la stature de l'homme, cause finale de toute la création. Le processus est scandé par une suite incessante de retraits et d'expansions (Histalqut et Hitpashut). La première forme qui résulte de l'émancipation et qui remplit tout l'espace des mondes est précisément désignée comme l''Adam Qadmon, l'homme primordiale. L''Adam Qadmon est constitué à partir de dix sefirot concentriques qui correspondent à son nefesh et de dix sefirot disposées verticalement, son Ruah, et sert de médiation entre 'En Sof dont la lumière pénètre en lui et la hiérarchie des mondes qui suit. Les lumières des sefirot éclatent par ses yeux, ses oreilles, son nez et sa bouche. Chaque constellation de lumière a également son expression linguistique particulière sous la forme d'un développement milluy du tétragramme. Ces lumières se réunissent toutes dans un seul réceptacle, d'où le nom de Olam ha-Aqudim (littéralement : le monde de celles qui sont liées) qui qualifie ce degré. Après un second Tsimtsum au niveau du diaphragme de l'homme primordial, des lumières jailliront cette fois des yeux de l'Adam Qadmon. Ces lumières constituent le Olam ha-Niqqudim, le monde des points, où cette fois un vase particulier est destiné à accueillir les lumières de chaque sefira. Effectivement, en ce qui concerne les trois premières sefirot, les vases qui leur correspondaient purent accueillir la lumière. Mais la lumière des six autres, de Hesed à Yesod, jaillit d'un seul coup et les six vases destinés à la recueillir se brisèrent ; il en alla de même, mais dans une moindre mesure, du réceptacle de Malkut. Le bris des vases, Shebirat Kelim, est le second moment fondamental du processus théogonique décrit par Louria. Sous l'effet de ce bris, la plus grande partie de la lumière remonte vers sa source, cependant que le restant des étincelles de lumière, Nitsutsot, accrochées aux éclats des vases s'enfoncent avec eux dans l'abîme. Les forces du mal tirent leur substance de ces écorces, Kelippot, qui sont aussi à l'origine de la matière grossière. Le bris des vases est donc une catastrophe cosmique qui a pour effet de déplacer toutes les réalités, qu'il s'agisse des lumières ou des vases, et qui correspond, au niveau lourianique, à la mort des Rois primitifs dans les Idrot du Zohar ainsi qu'à la destruction des mondes primitifs de l'ancienne 'Aggada. Les élèves de Louria oscillent entre une lecture de type structuraliste de cette catastrophe (ainsi la nature parcellaire du monde des points) et la lecture cathartique du même processus : le bris s'avérait indispensable en vue de purifier les sefirot des Kelippot ; c'était, là déjà, la finalité de la première contradiction. […] Immédiatement après le bris des vases, intervient la dernière phase du processus théogonique, celui du Tiqqun, de la réparation ou de la restauration du monde cassé. L'Emanateur suscite une impulsion d'en bas, Mayim Noqbin (littéralement : les eaux femelles), qui est comme un appel à l'aide qui s'élève du monde brisé auquel vient répondre une nouvelle émission de lumière à partir du front de l'homme primordial. Cette nouvelle lumière intégrera les sefirot jusqu'alors isolées dans les Partsufim, visages ou configurations, dont chacun manifeste un aspect de la divinité ainsi qu'un moment dans l'œuvre de la restauration. Les principaux Partsufim sont au nombre de cinq et sont désignés par une nomenclature empruntée aux Idrot. Le premier visage est celui d'Arikh 'Anpin, du Longanime ; il exprime la miséricorde divine et correspond à Keter. Les entités Hokmah et Binah deviennent à présent les configurations 'Abba et 'Imma, père et mère. Ils sont le modèle de toutes les unions intellectuelles et érotiques par leur face-à-face ininterrompu (Histaqqelut Panim be-fanim). De leur union procède un nouveau visage, Zeir'Anpin, l'Impatient, qui englobe les six sefirot de Gedulla à Yesod. Son nom même indique qu'il inclut en lui les puissances de la rigueur, et sa fonction est effectivement d'être l'agent de la transformation et de l'atténuation de celle-ci. Le Ari décrit longuement la conception puis le développement embryonnaire de Zeir'Anpin au sein de la " mère céleste ", suivi par sa naissance, son enfance, puis sa maturité. La compagne de Zeir'Anpin est dénommée Nuqba de-Zeir' et correspond à l'entité Malkut. La description de l'ensemble des cinq configurations représente la plus extraordinaire tentative de passer de l'En Sof au Dieu personnel de la religion traditionnelle des qualités et des descriptions où se marque une fois encore l'emprise du mythe et de la pensée gnostique. Le Tiqqun des mondes n'est pas cependant mené à son terme par les soins de l'Emanateur. L'un des effets du bris des vases a été de faire descendre chacun des mondes plus bas que le lieu qui lui était assigné à l'origine. En vertu de quoi, le monde de l'Asiyyah qui devait être un monde purement spirituel fut dégradé, se mêla à la partie inférieure du monde des Kelippot et avec la matière physique qui le domine. La tâche dévolue à l'homme est précisément de restaurer le monde de l'Asiyyah en son lieu purement spirituel, de le séparer entièrement du monde des écorces, en rassemblant les parcelles de saintetés, et d'établir enfin une communication de chaque créature avec le divin que rien ne pourra interrompre. Le processus du Tiqqun correspond sur la terre au processus de l'histoire terrestre. Israël dans le monde a comme fonction de rassembler toutes les parcelles de saintetés qui ont été dispersées. La venue du messie ponctuera l'achèvement du processus entamé depuis les origines. La rédemption d'Israël coïncide avec celle du monde entier, de même que son exil n'est que la manifestation visible de l'exil de tous les êtres, à commencer par celle du divin au moment des bris des vases et déjà lors de son Tsimtsum originel. La Kabbale lourianique a également développé, à côté de la doctrine de la Kawwana destinée à l'élite mystique, la doctrine du Gilgul universel, de la transmigration universelle des âmes à partir de l'âme d'Adam qui les englobait toutes.[1].

La Kabbale lourianique devient pratiquement à partir de 1630 la théologie de facto du judaïsme. Elle contribue à la naissance et au développement du plus grand mouvement messianique depuis la chute du Temple : celui de Sabbataï Zwi (1626 - 1676) qui finit par se convertir à l'Islam en 1666.

Cette longue citation éclaire la présence de l'écuelle ébréchée aux pieds de Job. Comme elle, Job est brisé par le sort ainsi que le Livre le dit : " Dieu me livre à la merci des impies, Il me précipite entre les mains des méchants. J'étais tranquille, et il m'a secoué, Il m'a saisi par la nuque et m'a brisé, Il a tiré sur moi comme à un but. Ses traits m'environnent de toutes parts ; Il me perce les reins sans pitié, Il répand ma bile sur la terre. Il me fait brèche sur brèche, Il fond sur moi comme un guerrier " (Job 16).

La restauration de Job dans son ancien état est une illustration de celle d'Israël historique et de celle des mondes après le Shebirat Kelim. Des étincelles de lumière dont la grande partie est remontée restent accrochées aux éclats des vases dont les forces du mal tirent leur substance. La flamme de la chandelle de la femme de Job, placée vers le bas, est une de ces étincelles s'enfonçant dans l'abîme.

Georges de La Tour, Job et sa femme, 1640-1645

Mais aussi cette poterie de terre renvoie à la tessera latine, tesson d'argile, qui est le symbolon grec qui a donné son nom au symbole des apôtres. Il est le signe de reconnaissance du chrétien, il lui est solennellement remis lors de la " tradition du symbole ". Le chrétien doit ensuite le rendre à Dieu et le montrer à ses frères, intact : c'est la " reddition du symbole ". Il s'agit là d'un rite très important de la liturgie baptismale. Aussi bien, retracer l'histoire du symbole né de l'antique regula fidei (règle de foi) c'est faire, comme nous allons le voir, l'historique de la rédaction du symbole de la liturgie baptismale romaine. Selon une légende bien ancienne qui ira en s'amplifiant à travers les siècles, les douze apôtres auraient formulé, sous l'action de l'Esprit Saint, à la veille de leur dispersion, le symbole des apôtres, chaque apôtre récitant un article. Si le symbole romain est attesté au IIème et au IIIème siècle, il n'est nulle part cité en entier. Au IVème siècle, au contraire, il est entièrement transcrit en latin par Rufin et en grec par Marcel, évêque d'Ancyre, dans une lettre qu'il écrit en 340 au pape Jules pour l'assurer de sa communauté de foi avec l'Église de Rome. Son sigle admis est R = symbole Romain primitif :

Je crois en Dieu le Père tout-puissant

Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur,

Qui est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie,

Qui, sous Ponce Pilate, a été crucifié et enseveli,

Le troisième jour est ressuscité des morts,

Est monté aux cieux,

Est assis à la droite du Père

D'où il viendra juger les vivants et les morts,

Et au Saint-Esprit,

A la sainte Église,

A la rémission des péchés,

A la résurrection de la chair. Amen.

Le symbole actuel a 14 articles et non pas 12 comme le symbole primitif (www.patristique.org).

Dans le symbole primitif, il est dit " a été crucifié et enseveli " et donc omis " est mort " qui a été rajouté par la suite…

Tous les chemins mènent à Rome

Dans le Targoum de Job, Elihou apparaît ainsi sous un jour plus défavorable que dans le livre biblique, bien qu'il ne soit pas réprouvé avec autant de sévérité que dans le Testament. Peut-être le Targoum accentue-t-il l'arrogance d'Elihou parce que le personnage paraît faire la leçon à Job en lui exposant au chapitre 37 les merveilles de l'œuvre divine dans l'univers, alors que seul Dieu a le droit de rappeler Job à l'humilité. Elihou est un païen, selon la Bible, mais le Targoum lui prête une origine très significative. Job 32 : 2 dit qu'Elihou est du clan de râm. En 11 Q Tg Job, ce nom est transcrit rwm, c'est- à-dire Rome. Cette interprétation, proposée par Tuinstraa1, est préférable à celle des éditeurs qui y reconnaissent le nom de rûmâh, localité insignifiante mentionnée en 11 Rois 23 : 36 (Caquot André, Un écrit sectaire de Qoumrân : le " Targoum de Job ").

Elihou ne sera pas blâmé par Dieu à la fin de l'histoire, alors que les trois amis le seront.

 


[1] Roland Goetschel, « La Kabbale », Puf, pp. 111-116