Gonzague et Hamlet
On voit les circonstances qui entourèrent la mort de Francesco Maria I della Revere, duc d'Urbino, l'origine non seulement de la «tragédie de Gonzague», mais aussi de divers éléments qui s'insèrent dans l'intrigue d'Hamlet. Voici, réduite à l'essentiel, la tragique histoire italienne. Francesco Maria se préparait, en 1538, à prendre la tête de son armée pour combattre Solyman qui menaçait le territoire de Venise; on croit que le duc d'Urbino fut, alors, empoisonné par son barbier : une autopsie fut pratiquée, qui révéla des traces de poison; l'assassin présumé avoua son crime, commis, prétendait-il, à l'instigation de Luigi Gonzaga, qui s'évertua à se disculper. Peut-être le nom de Lucianus, qui désigne le neveu de Gonzago dans l'Hamlet de Shakespeare, n'est-il que la forme latinisée de Luigi et l'on peut établir un certain rapprochement entre la façon dont est dépeint le père du Prince danois : «Voyez quelle grâce respirait son visage; Les boucles d'Hyperion ! le front de Jupiter lui-même.» et le portrait de Francisco Maria, peint par le Titien, qu'on peut voir au Musée des Offices, à Florence. Bien qu'il reste impossible de prouver que l'auteur du Pré-Hamlet s'est directement inspiré du récit du meurtre du duc d'Urbino, il est permis de supposer qu'il a eu connaissance de l'histoire soit en la lisant dans le texte original, soit par l'intermédiaire d'un drame italien qui mettait en scène un sujet analogue. Quoi qu'il en soit, il faut admettre, sans contredit, qu'une couleur italienne vient baigner une partie de la pièce de Shakespeare. Cette note fut-elle introduite par Kyd, dont les traductions de l'italien témoignent la familiarité avec cette langue ? La conjecture nous paraît vraisemblable : l'atmosphère italienne contenue dans le drame d'Hamlet ne se borne pas, en effet, à la scène de la «tragédie de Gonzague»; elle imprègne le caractère de Claudius. Ce «politicien» machiavélique, intelligent, malfaisant, rappelle, à bien des égards, son frère spirituel Lorenzo, le mauvais génie de la Spanish Tragedy. On ne peut, certes, nier que le meurtrier de la légende danoise soit dépourvu d'habileté; mais il reste, avant tout, un homme qui agit par la violence. Le Claudius d'Hamlet, au contraire, se présente à nous sous les traits d'un personnage efféminé, qui a subi l'influence dissolvante des petites cours corrompues de l'Italie du XVIe siècle. Bien qu'animé de courage et pourvu d'intelligence, il ne laisse pas de se montrer à nous sous un jour vil et méprisable : il est devenu l'esclave de la sensualité; il se sert d'espions, écoute aux portes; s'il décide d'accomplir un meurtre, il en confie autant que possible l'exécution à des spadassins. Son dernier recours est le poison, dont il sait user avec une lâche subtilité il en verse, à la dérobée, dans une oreille endormie, il en fait enduire la pointe d'un fleuret, démoucheté au préalable, puis en jette dans une coupe de vin, sous couleur de faire fondre dans le breuvage une perle du plus grand prix (Sh., Acte V, scène 2). Cet être à plusieurs visages, qui règne en flattant les uns et en supprimant les autres, n'a pas vu le jour, semble-t-il, sous le ciel d'Elseneur, mais sous celui de quelque royaume décadent de l'Italie. On ne peut qu'admirer l'habileté consommée du dramaturge qui sut, le premier, opposer à l'astucieux Amleth de la légende danoise l'insinuant Claudius, prince d'un royaume méditerranéen. Thomas Kyd, en raison de sa connaissance familière de la langue, de la scène et de la civilisation italiennes, semble bien avoir, le premier, inséré, au cœur même du conte scandinave, les éléments d'une intrigue empruntée à l'Italie, dont les traces restent aisément discernables dans l'Hamlet de Shakespeare (Félix Carrère, Le théâtre Thomas Kyd: contribution à l'étude du drame élizabéthain, 1951 - books.google.fr).
Après la représentation de la Souricière, Claudius marque le coup et se trahit.
OH ! mon offense est affreuse; elle crie vengeance au Ciel; elle porte avec elle la plus grande de toutes les malédictions. Le meurtre d'un frère! (Il étend les bras vers le Ciel). [...] Quoi donc ? Quand cette main maudite seroit encore plus souillée, qu'elle ne l'est, du sang de mon frère, le Ciel bienfaisant n'a-t-il point assez de pluies salutaires pour la rendre aussi blanche que la neige ? (Hamlet, Shakespeare traduit par Pierre Le Tourneur, 1779 - books.google.fr).
En 1575, Ercole (Hercule) Contrario, d'une famille puissante de Ferrare, est accusé de l'assassinat d'un Gonzague. Il sera égorgé (Leopold Ranke, Histoire de la papaute pendant les seizieme et dix-septieme siecles, Tome 2, 1848 - books.google.fr).
Blaise Vigenère dans la Somptueuse et magnifique entrée du Très-chrétien Roy Henri III en la citée de Mantoue, les Gonzagues, et la branche collatérale des Nevers qui héritera du duché de Mantoue, comme les fers de lance de la croisade contre les infidèles, musulmans ou protestants. Louisn de Gonzague duc de Nevers est l'un des promoteurs du massacre de la Saint Barthélemy. Le Tasse, auteur de la Jerusalem délivrée les servit à Mantoue. Dans le blason de la famille le Mont Olympe renvoie à la fois aux Paléologues dont elle est l'héritière et à la "montagne du seigneur" du psaume 24 (Ariane Boltanski, Les Gonzagues-Nevers, protecteurs des lettres à la cour de Henri III, Henri III mécène: des arts, des sciences et des lettres, 2006 - books.google.fr).
Laërtes parle des monts Pélion et Olympe (Acte V, scène 2) que la quantité de terre devrait dépasser pour ensevelir son corps vivant et celui d'Ophélie morte (William Shakespeare, Hamlet, 1829 - books.google.fr).
L'Aminta est jouée en 1581 à Bagnères-de-Bigorre, par une troupe italienne non identifiée. L'Aminta semble avoir ainsi bénéficié en France d'un double patronage, celui de la reine Marguerite et celui des Gonzague-Nevers. La traduction de Pierre de Brach, publiée en 1584 par Millanges et diffusée à Paris par L'Angelier, était dédiée à Marguerite, en mémoire peut-être des représentations à la cour de Navarre. La même année, si l'on en croit une indication de La Croix du Maine, Henriette de Clèves, duchesse de Nevers, s'exerçait à traduire la pièce. Une traduction en prose vit le jour en 1587, toujours chez L'Angelier et dans la même présentation, publiée sous le nom de Guillaume Belliard, un des secrétaires de la duchesse, qui, auparavant, avait été au service de Marguerite de Valois. Toutes ces initiatives convergèrent presque simultanément à Paris, chez L'Angelier, qui fit de la réception du Tasse une véritable et bonne affaire éditoriale, en relation avec ses confrères romains, attentif aux nouveautés capables de séduire la clientèle de la cour et du Palais. Le libraire fit des choix décisifs : après avoir assuré la diffusion de l'Aminta, il publia en mars 1595 la traduction en prose de la Gerusalemme, due à Vigenère, le protégé des Gonzague, qu'il fit suivre de l'édition de la Conquistata et, en 1596, des fragments de traduction en vers par Pierre de Brach. La traduction de Vigenère, publiée au même moment que l'édition posthume des Essais, marquait pour le libraire la reprise de l'activité éditoriale après les troubles de la Ligue et le siège de Paris (Jean Balsamo, L'Arioste et le Tasse : des poètes italiens leurs libraires et leurs lecteurs français, L'Arioste et le Tasse en France au XVIe siècle, 2003 - books.google.fr).
Guillaume Belliard fils avait rencontré Marguerite d'Acquaviva (dite Anne) fille du duc d'Atri Gianfrancesco et maîtresse de Charles IX vers 1570-1572 à Blois. C'est la «Callirée» dont Ronsard chanta les amours avec «Eurymédon» (Charles IX) (Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle (1549-1615). Tome premier : A-B, 2015 - books.google.fr).
La Jérusalem délivrée indique d'une façon frappante quel était l'état d'esprit des contemporains, avec ces deux contrastes d'une piété fervente et de sentiments très profanes. L'Aminta, qui parut presque en même temps (1re édition, 1580), a été écrite en dehors de toute pensée chrétienne. Le poète donne ici libre cours à ses goûts d'humaniste en même temps qu'à sa sensibilité voluptueuse. Il se montre tout à fait un homme de la Renaissance. Il donne le modèle définitif de la pastorale, dont, sans remonter à l'Ameto et au Ninfale fiesolano de Boccace, on trouve les origines dans l'Arcadie de Sannazar. Aminta est un ouvrage d'érudit, Le Tasse se souvient de Théocrite, de Moschus, de Virgile, mais la personnalité de l'auteur se révèle assez fortement. Sa poésie, langoureuse et sensuelle, est, ses qualités musicales mises à part, d'un art infini (Gabriel Rouchès, La peinture bolonaise à la fin du XVIe siècle (1575-1619) : les Carrache, 1913 - books.google.fr).
Charles de Gonzague-Nevers devenu duc de Mantoue entreprendra une croisade contre les Ottomans et enverra des émissaires en Grèce (Émile Baudson, Charles de Gonzague, duc de Nevers de Rethel et de Mantoue, 1580-1637, 1947 - books.google.fr).
(nonagones.info - Autour de Rennes - Poussin pouvait-il connaître le Jugement de Mantinée ?, nonagones.info - La Croix d’Huriel - La Croix d’Huriel et Rennes le Château - GRAMMA : les initiales de statues de l’église de Rennes le Château).Au sujet de INRI/ITSRI où le "N à l'envers" se lit comme la lettre de Mantinée "TS", en plus de "IETSER" le façonneur, démiurge :
Le prophète Elie aussi est traité par Achab, roi d'Israël, de «troublion», «porte-malheur d'Israël». (I Rois, 18, 17.) Ce que les Rabbins appelaient le «ietser ha rah» (Claude Tresmontant, La doctrine morale des prophètes d'Israël, 1958 - books.google.fr).
L'idée de croisade à Lourdes renvoie à Fatima dont le nom est comme un trophée ou un scalp arraché à la tête d'un infidèle musulman.
Les chevaliers de Malte s'attaquèrent au château de Tomesc en Arcadie au bord de la mer, en 1619. Participa le chevalier Raquin des Gouttes, bourbonnais fieffé près de Jaligny (Michel Baudier, Inventaire de l'histoire généralle des Turcz, 1631 - books.google.fr).
La desription de la Morée fait partie d'un manuscrit des papiers du duc de Nevers :
Reste l'Arcadie, de tous costez esloignée de la mer; ses villes : Megalopolis, Leontari, Stimfalus, Lalea, Mantinea, Psofis (Jean Alexandre C. Buchon, Nouvelles recherches historiques sur la principauté française de Morée et ses hautes baronnies, Tome 1, 1843 - books.google.fr).
En été 1618, alors que le mouvement du duc de Nevers avait commencé à prendre de l'ampleur, le métropolite Denis eut une rencontre à Vienne avec le noble français Philippe de Lange de Chateau-Renault qui venait d'une mission à Mani et discuta avec lui les desseins du duc de Nevers. Sur ce, il envoya à Charles de Gonzague une lettre, écrite en latin, dans laquelle il comparait le duc avec Moïse et Solomon qui avaient libéré le peuple hébreu. Il lui spécifiait qu'il était prêt à lui offrir ses services dans toute province grecque où le duc estimerait qu'il pouvait lui être utile. Enfin, au début de l'année 1619, à Vienne encore, le métropolite Denis eut une rencontre avec le duc de Nevers lui-même (Stéphanos Papadopoulos, Le métropolite de Veliko Tarnovo Denis Rallis Paléologue, Cultural relations between Bulgarians and Greeks from the middle of the 15th to the middle of the 19th centuries, 1984 - books.google.fr).
Nicolas de Lange constitua en dot à sa fille la seigneurie de Cuire en la mariant en 1598 avec son cousin Philippe de Lange, seigneur de Château-Renaud, qui jouit paisiblement de ladite terre jusqu’en 1614, que M. Camille de Neuville, abbé d’Ainay, essaya de rentrer en possession de cette seigneurie. Mais à la vue des réparations et des dépenses faites par le sieur de Lange, il cessa ses poursuites (Rentes nobles de Cuire et La Croix-Rousse - www.archives-lyon.fr).
Philippe de Lange, écuyer, commandeur de la milice chrétienne, décède à Château-Renaud, le 9 décembre 1635 (Epigraphie tumulaire, Bulletin de la Société nivernaise des sciences, lettres et arts, Volume 8, 1874 - books.google.fr).
Son fils Arnaud épousa en 1621 Marie de La Grange-d'Arquian, fille d'Antoine de La Grange-d'Arquian, chevalier, comte de Maligny, lieutenant-colonel, et de Marie de Cambray. Mme de Lange était sœur du cardinal d'Arquian, père de Marie-Casimire de La Grange-d'Arquian, reine de Pologne, par suite de son mariage avec l'illustre Jean Sobieski, à qui la couronne de Pologne fut décernée en 1674. Arnaud de Lange était mort en 1660 (Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, Volume 5, 1869 - books.google.fr).
Nicolas de Lange, président au parlement de Dombes et au siége présidial de Lyon, et lieutenant général de la sénéchaussée, se refusa noblement au massacre des protestants en 1572; il fut deux fois échevin. Ce digne magistrat possédait à Fourvière une maison qu'on nommait de son nom l'Angélique, où il se plaisait à voir les hommes de lettres (Le Livre d'Or du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais, 1866 - books.google.fr).
Papire Masson fait de lui en latin une éloge dans laquelle, outre l'assertion fabuleuse que les de Lange sont originaires d'Albanie, descendants des empereurs byzantins homonymes et apparentés au prince de Scanderberg, il le loue plus justement pour avoir été l'un des plus célèbres antiquaires et collectionneurs de son temps. En témoignent ses collections de médailles et d'objets antiques, et sa riche bibliothèque, qu'il léguera à son gendre Balthazar de Villars, dont une partie servit à l'historien Guillaume Paradin pour ses Mémoires de l'histoire de Lyon (Charles Ordinis, Histoire et généalogie de la maison d'Amanzé en Mâconnais: XIe-XVIIIe siècles, 1997 - books.google.fr).
Marie-Louise de Gonzague, fille de Charles, duc de Nevers puis de Mantoue; elle fut mariée en premières noces, en 1645, à Ladislas Sigismond, roi de Pologne; trois ans plus tard, Jean-Casimir succéda à son frère et épousa sa belle-sœur (Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, Volume 9, 1887 - books.google.fr).
La Milice chrétienne a une vocation européenne et recrute dans l'Empire. Elle a l'appui des autorités de Vienne et de Varsovie.
Les Grecs de Morée avaient pris contact à Rome en 1609 avec le duc de Nevers.
Philippe de Lange Châteaurenault et Olivier de Marconnes mentionnent en s'inscrivant dans l'Ordre, le 29 septembre, qu'ils partent aussitôt, par le commandement du roi et du duc de Nevers, le premier pour la Morée où il va avertir les évêques, le second pour Vienne et Varsovie afin de préparer l'arrivée du corps d'armée que Nevers amènera par la voie du Danube et de disposer les cosaques Zaporogues. Châteaurenault allait effectivement gagner à nouveau la Morée par Rome où Paul V lui jura «qu'il emploierait volontiers pour l'affaire jusqu'à sa chemise». Il apporta aux évêques le portrait de Charles de Nevers sous forme de pièces d'or, car Nevers, à Charleville, battait monnaie comme un souverain. Il reçut un accueil enthousiaste, passa par Arta et Durazzo en compagnie de Pierre de Médicis, et revint par Vienne chargé de lettres empreintes de la plus ardente fidélité et de la plus vive impatience. A Vienne, à la fin d'août 1618, il rencontra Dyonisos, archevêque de Bulgarie, descendant lui aussi des Paléologues, qui lui confia un message enflammé pour le «nouveau Moïse appelé à libérer le peuple de Dieu». Quant à Marconnes, sa mission semble s'être déroulée à merveille puisque Nevers, vers le mois de mai 1618, recevait de l'ambassadeur des Zaporogues à Varsovie une lettre qui déclarait le dit Marconnes général de l'armée des cosaques et lui donnait pleins pouvoirs pour la joindre à celle que Nevers amènerait. En cette fin de printemps 1618, tout semblait donc se présenter pour le mieux. Par le général Henri du Val comte de Dampierre qui lui servit d'intermédiaire avec le comte d'Altheim, Nevers était informé de l'adhésion de dix-huit hauts personnages de l'Empire, dont le comte Georges de Homonay, chambellan du roi de Hongrie. Et voilà que par une heureuse fortune son aire de recrutement allait pouvoir s'étendre aussi sur l'Italie. En effet, Châteaurenault, à son passage à Rome, était entré en contact avec deux personnages, d'assez médiocre naissance il est vrai, qui, eux aussi, avaient créé trois ans plus tôt un ordre de chevalerie, «sous le nom de la bienheureuse mère de Dieu, pour la délivrance des chrétiens opprimés», ordre reconnu par le pape et regoupant déjà, disaient-ils, de nombreux adhérents. Ils s'appelaient Pierre et Jean-Baptiste Petrignani et étaient tout prêts à se joindre au dessein de Nevers. En août 1618, Jean-Baptiste Petrignani et Nevers scellèrent leur accord à Paris. Il ne leur restait plus qu'à se rencontrer avec le comte d'Altheim pour fondre en un seul ordre européen les trois organisations déjà ébauchées en France, en Italie et dans l'Europe orientale. Nevers exultait. L'affaire du Montferrat était réglée. C'était la paix de l'Europe. Il refaisait ses calculs. Il était assuré de 510.000 livres d'entrée de jeu, de quoi payer deux montres à soixante compagnies de gens de pied et dix de cavalerie, dont les armes étaient déjà à Mézières ainsi que six pièces de campagne et tous les outils et munitions nécessaires. Le corps d'armée pourrait être rassemblé à Metz; en trois mois il serait à la frontière de Pologne ! Tout était prévu pour combattre loin de toutes bases, par-delà les steppes d'Ukraine : volant de mousquets, moulins à bras sur roues qui moudront en marchant, fours de cuivre sur chariots, autrement dit cuisines roulantes, tentes pour cinq hommes transportées dans des voitures à vivres et à bagages, voitures à bagages d'officiers et voitures d'outils, à raison d'une pelle et d'un hoyau par homme, volant de soldats surnuméraires pour maintenir l'effectif de la compagnie au complet... Sans doute l'accord de l'Espagne, sans lequel tous les autres souverains resteraient réticents, était toujours à obtenir. («Pensez-vous que les Espagnols voulent entreprendre cette guerre sous le commandement de Nevers ?» avait demandé le pape à l'ambassadeur de France, Marquemont) Mais le 14 avril, le père Joseph était parti, toujours à pied, pour Madrid afin de convertir Philippe III, et l'on pouvait compter sur sa «lumière intérieure». Plein de confiance, Nevers, accompagné de Jean-Baptiste Petrignani, partait pour l'Allemagne en octobre, avec l'agrément du roi. Le 17 novembre 1618, à Olmütz, Charles de Gonzague de Clève, Adolphe comte d'Altheim et Jean-Baptiste Petrignani fondaient leur trois ordres en un ordre militaire unique. «qLa Milice chrétienne, sous le titre de Notre-Dame et de saint Michel», sous la réserve de l'approbation du pape. D'Olmütz, Nevers se rendit à Cracovie où Marconnes avait déjà endoctriné le roi de Pologne. Celui-ci paraissait bien disposé mais ses sentiments allaient rapidement changer : apprenant que les Turcs avaient récemment battu les Perses à plate couture, il jugea opportun de signer une nouvelle paix avec eux. Cette déconvenue n'était pas la seule. La situation en Allemagne s'était fort altérée depuis qu'au mois de mai précédent les protestants de Prague avaient défenestré deux hauts dignitaires du royaume de Bohème. Mais on ne voulait pas croire que l'affaire dût s'envenimer et, impavide, Nevers poursuivait son dessein. Le 8 mars 1619, en présence de l'empereur Mathias et de l'archiduc Ferdinand, roi de Bohème et de Hongrie, tandis que Petrignani était allé à Rome demander l'approbation du pape, Nevers et Altheim, sur une grande place de Vienne, recouverte en partie de tapis d'Orient, remettaient la croix et le collier de la Milice chrétienne à vingt et un chevaliers qui prêtaient serment, l'épée haute, de servir la concorde entre les princes chrétiens et de s'employer à la délivrance des chrétiens opprimés par les infidèles, tout en restant fidèles eux-mêmes à leurs souverains naturels. Parmi les récipiendaires, figuraient Jules-Henri de Saxe, le prince de Valachie, le palatin de Sandomir, Henri du Val de Dampierre, le duc de Radziwill, le comte Homonay; la plupart des autres étaient polonais ou hongrois. On ne comptait que deux Français, d'ailleurs absents, le marquis de Villars et le marquis de Rouillac. Les statuts avaient été arrêtés conformément aux principes longuement médités par Nevers. La Milice comprendrait trois «détroits» ou districts (occidental, oriental et méridional), entre lesquels se répartiraient les nations. La direction serait exercée collégialement par les trois instituteurs, en attendant l'élection d'un grand-maître, qui serait évidemment Nevers. Chacun des trois «détroits» serait hiérarchiquement et territorialement subdivisé en grands prieurés, prieurés et commanderies. A la base, la commanderie comprenant un commandeur, douze chevaliers et douze frères d'armes assurerait l'encadrement d'un régiment. Le prieuré, groupant trois commanderies, mettrait sur pied une légion à trois régiments et chaque grand-prieuré (la France en compterait deux) fournirait six légions. Grands-prieurs, prieurs, commandeurs et chevaliers devraient être issus de noble famille et de légitime mariage; seuls les frères d'armes, acceptés en tant que «personnes de courage», et sous-officiers éventuels, pourraient être roturiers ou enfants naturels. Un droit d'entrée, dit de passage, serait exigé, variant de 3 000 livres pour les grands-croix à 300 pour les frères d'armes. Dans chaque grand-prieuré, une académie de guerre serait instituée pour l'éducation de vingt-cinq chevaliers qui, après trois ans d'étude, accompliraient un voyage sur les vaisseaux de l'Ordre. Les manteaux de cérémonie, la tenue de parade des digitaires, le dessin de la croix de l'Ordre et du rand collier, le cérémonial de la réception étaient décrits dans le plus grand détail. Quant aux pratiques de dévotion exigées, elles étaient minimes et ne différaient guère de celles auxquelles se soumettaient tous les bons catholiques. Disons tout de suite que le détroit oriental et le détroit méridional se montrèrent très vite décevants. La Bohème était décidément en insurrection. Les Tchèques s'étaient donnés à l'électeur palatin, avaient appelé à leur tête Ernest de Mansfeld et, soutenus par l'Union évangélique, s'étaient unis contre l'Empereur avec Gabriel Bethlen, prince de Transylvanie, lui-même allié aux Turcs. Dans ces conditions, il sembla aux dirigeants du détroit oriental, et à Paul V lui- même, qu'avant de songer à combattre les infidèles ottomans, la Milice chrétienne ferait bien de combattre les infidèles protestants. Les éléments groupés autour d'Altheim s'engagèrent donc dans les opérations qui allaient aboutir à la bataille de la Montagne-Blanche et marquer le début de la guerre de Trente Ans. Ce qui confirma les Polonais dans leur expectative. Quant au détroit méridional, il ne parvint guère à prendre corps en raison du peu de prestige des Petrignani dont d'aucuns récusaient la noblesse et estimaient la présence dans la Milice contraire aux statuts. Il en résulta des conflits personnels qui contrarièrent le recrutement.
Nevers rentra en France en mai 1619, alors que se négociait la réconciliation entre le roi et la reine-mère qui s'était évadée de Blois. Il rejoignit la Cour de Tours où elle résida jusqu'en septembre. La Milice n'y paraissait pas prise très au sérieux. Les grands seigneurs hésitaient à s'y inscrire. Ils craignaient de ne pouvoir être admis par la suite dans l'Ordre du Saint-Esprit et se demandaient s'ils pourraient porter les deux croix au même cordon. Mais, ce qui les retenait surtout, de l'avis du père Joseph, rentré depuis de Madrid sans résultat bien positif, «c'était la crainte de demeurer après cela inutiles au logis». Il importe, avait-il écrit à Nevers, que vous laissiez croire qu'après cette paix vous devez faire quelque chose, sans cela chacun se refroidira et fort peu voudront porter l'Ordre dès maintenant. Si l'on ne peut faire quelque chose du côté de Pologne, il se présentera par la mer de belles occasions.» C'est ce que confirmait Châteaurenault qui était revenu de son dernier voyage en Morée plus convaincu que jamais des facilités d'un débarquement dans le «bras» du Maine. Il faut donc passer aux actes (International review of military history, Numéro 68 de Revue internationale d'histoire militaire, International Committee of Historical Sciences, 1987 - books.google.fr, Jean Bérenger, Les vicissitudes de l'alliance franco-turque (1520-1800), Guerres et paix en Europe centrale aux époques moderne et contemporaine, 2003 - books.google.fr, Pietro Petrignani, Capitoli per la fondatione delle nuoua militia de' caualieri da erigersi sotto il titolo della beatiss. Madre di Dio, e sotto la regola di S. Francesco d'Assisi. Fatti dalli signori Pietro, Gio. Battista, e Berardino Petrignani da Spello inuentori di essa. Visti, & aggiustati dalla Congregatione, 1618 - books.google.fr).
Le BELVEDERE, répond à l'Achaïe proprement dite, & comprend outre cela l'ancienne Elide & une grande partie de la Messenie, sans compter la partie Occidentale de l'Arcadie. Le BRAZZO DI MAINA, ou le PAYS DES MAGNOTES, répond au reste de l'Arcadie, où est Mantinea, & à toute la Laconie (Antoine Augustin Bruzen de la Martinière, Le Grand Dictionnaire Geographique Et Critique, Tome 5 : M, 1735 - books.google.fr).
Chateaurenault and Medikos made their reports in 1619, but the Nevers'badly founded and insubstantial plans were overtaken by events, in particular the preliminary moves of the Thirty Years War (1618-48).
Petros Medikos was a Maniat and, according to a note against the name Prastio in the document, he stayed in this settlement on his mission to his homeland, though the brief note might also indicate that he was born in the village. The original source of the document's information is more obscure. Medikos might have supplied it from his own local knowledge or through his network of local contacts. A meeting between the Maniats and Nevers'agents may have been the occasion for collecting the data, but the apparent predominance of men from the northern Máni at the only meeting mentioned in the available documents suggests that this could not have been the way in which information was collected about the south of the peninsula Similarly, feuds and local wars make it extremely doubtful that any network of contacts and relatives available to Medikos in a personal capacity would have stretched the length of the region. A much more plausible explanation than either of these is that, directly or indirectly, Medikos gained access to Turkish statistical sources. The possibility is suggested in several ways. Practically all the names in the first and fullest list can be shown to have come from within the traditional boundaries of the Máni. This is a distribution which suggests that a recognized territorial unit provided the basic framework for the data. The Máni was treated as a single administrative unit, subdivided into two or three districts, during the brief period of Venetian rule between 1685 and 1715, and it seems probable that the Republic's administrators simply adopted Turkish practice. The names from the second list have a much more scattered distribution suggesting that they may have been added from defective personal knowledge. It was for settlements in the first list, of course, that the numbers of 'hearths' (fuochi) were noted, and these are data recorded periodically in the 'tahrir daftar-i' (statistical registers) by Turkish officials. We are fortunate in possessing a (Francis W. Carter, An Historical Geography of the Balkans, 1977 - books.google.fr).
Pierre de Médicis, le même négociateur indiqué plus haut et descendant des Médicis qui étaient venus s'établir à Athènes au moment de la domination de leurs parents, les Acciaiuoli, sur cette ville. Prastos est indiqué comme le lieu de la résidence de Pierre de Médicis (Jean Alexandre C. Buchon, Nouvelles recherches historiques sur la principauté française de Morée et ses hautes baronnies, Tome 1, 1843 - books.google.fr).
Jean Jacques Boissard né à Besançon et mort à Metz en 1602 est un grand voyageur, historien, dessinateur, qui a voyagé à travers l'Europe et l'Orient en passant par la Morée. Il rapporta de ses voyages de nombreux dessins.
Nous trouvons en outre dans l'Épître dédicatoire mise en tête du troisième livre des Antiquités (édit. de Mérian) une foule de détails intéressants qui se rapportent à cette époque de la vie de Boissard. Lorsqu'il était encore jeune, écrit-il, et que les forces du corps y suffisaient, il fut pris du désir de visiter les académies les plus célèbres, afin d'acquérir quelque expérience dans les lettres par la fréquentation des savants. Possédé, en même tepms, de l'amour des voyages, il se rendit d'Allemagne en Italie, où il passa six années entières. «Comme les voyages, continue-t-il, sont partout incommodes pendant les chaleurs de l'été et les froids de l'hiver, j'employais ces saisons de l'année à visiter tout ce qui était digne d'être vu. Dès le commencement du printemps ou de l'automne, je me remettais en route avec quelques amis occupés des mêmes études que moi. Il arriva un jour que, parti de Naples avec mes compagnons de voyage, nous nous arrêtâmes trop longtemps en quelque lieu, et notre caravane ayant continué sa route, le retour à Naples ne nous parut pas sûr, à cause des voleurs qui infestaient le pays. Nous jugeâmes plus sage de nous embarquer à Otrante, et de nous rendre par mer à Corfou, puis à Céphalonie, puis à Zanthe, puis dans le Péloponèse, la passion de voir nous poussant toujours plus avant. Là, nous apprîmes l'arrivée des trirèmes vénitiennes qui, chaque année, font le trajet de Jaffa pour y transporter les pélerins qui se rendent à Jérusalem. Mes compagnons de voyage et moi, nous nous résolùmes à aller visiter une partie de la Syrie. Mais il arriva qu'à Modon je fus pris d'une fièvre ardente qui me força de renoncer à mon projet; l'on me confia aux soins de marchands vénitiens qui faisaient le commerce dans cette ville. Lorsque je fus rétabli, je liai connaissance avec Honufrius Pallantius, supérieur du couvent de S. Basile... Par son conseil, j'entrai dans son monastère, où il me retint près de cinq mois, me traitant en ami et s'intéressant vivement à mes travaux et à mes recherches... Ce fut par l'entremise de cet excellent homme que je pus visiter la plupart des lieux maritimes [de la Morée] et les ruines de beaucoup de villes.» Dans un autre endroit de ses écrits, Boissard dit qu'il ne visita que les lieux les plus proches du Péloponèse, viciniora Peloponnesi loca, ce qui nous semble plus probable. Il fit la description de tout ce qu'il vit de remarquable (Eugène Haag, La France protestante, Tome 2, 1847 - books.google.fr).
Boissard était un lecteur de Vigenère, qui était patroné par les Gonzague-Nevers (Denyse Métral, Blaise de Vigenère, archéologue et critique d'art (1523-1596), 1939 - books.google.fr).
A l'année 1601, von Altheim est cité dans un passage d'un ouvrage de Boissard, peut-être d'un continuateur (Jean-Jacques Boissard, Historia Chronologica Pannoniae, 1607 - books.google.fr).
Michael Adolf von Althann, alternatively written Altheim, (1574–1638) was an Austrian military commander and diplomat. He particularly distinguished himself in the Long Turkish War. In 1625 he became the first grand master of the short-lived order of knighthood Militia Christiana, of which he was a founder (en.wikipedia.org - Michael Adolph von Althann).
Il fut converti en 1598 du luthéranisme au cacatholicisme par l'archevêque de Vienne Kesl, lui-même ayant fait le même chemin (C. Scott Dixon, The Church in the Early Modern Age, 2016 - books.google.fr).
Autres voyageurs en Morée : le breton Jacques de Villamont (1558-1628), Seigneur de Villamont et Chevalier de l'Ordre de Jérusalem; Louis Deshayes de Courmesmin (1600 - 1632).
Le Franc-Comtois Claude Ménestrier fut antiquaire du cardinal François Barberini, pour lequel travailla Poussin, de même que Jérôme Aléandre mort en 1629, qui vint en France en 1625 avec le cardinal. Il fut l'un des correspondants et protecteurs d'Holstenius.
La table Isiaque trouvée lors du sac de Rome de 1527 est en cuivre. On voit représentés la figure et les mystères d'Isis, ainsi que la plupart des divinités égyptiennes, fournirait un thème cosmique complet. Il s'agirait donc d'une oeuvre très tardive sans doute de l'époque d'Hadrien (fr.wikipedia.org - Table isiaque).
De Rome, elle alla à Padoue où le cardinal Bembo, dans sa maison de S. Bartolomeo avait constitué une riche collection d'oeuvres d'art. A la mort de P. Bembo, en 1547, la collection passa à son héritier et fils Torquato (1525-1595), lequel la dispersa en 1559. C'est à cette date qu'il fit reproduire la table. Torquato Bembo la vendit en 1592 avec d'autres pièces au duc Vincenzo Gonzaga. Ce dernier la fit transporter à Mantoue dans sa pinacothèque. Le duc mourut en 1612, son frère Ferdinand II (mort en 1626) lui succéda et prit possession de la table, qui passa en 1627 à Charles Gonzague de Nevers. Elle disparut en 1630 pendant le sac de Mantoue et reparut à Turin en 1720. En 1799, la table isiaque figure sur la liste des objets offerts à la France. La chute de l'empire fait revenir la table à Turin (Agnès Bresson, Lettres à Claude Saumaise et à son entourage: 1620-1637, 1992 - books.google.fr).
Les Gonzague s'intéressaient donc aux antiquités. Mais on ne trouve pas qu'il y ait eu des relevés archéologiques dans les missions envoyées en Morée dans les années 1612-1619.
Giorgio Moschetti
GEORGIOS MOSKETIS (né vers 1570), ayant passé par le Collège grec de Rome, fut professeur de grec à l'université de Pise 1606-1609 et fut chargé de plusieurs missions par le Grand duc de Toscana. D'une de ses missions dans le Levant en 1609 il a laissé une Description de voyage, en italien, assez intéressante, où il raconte ses péripéties, sa captivité chez les Turcs et son rachat (publ. Trieste 1889). Il fut envoyé en 1612 dans le Péloponnèse pour soulever les populations du Magne c'était à l'époque des tentatives du duc de Nevers et vers la fin de sa vie il se retira dans un monastère, où il se fit moine. [...]
A propos des vicissitudes qu'avaient subies les Grecs par les Turcs on pourrait rappeler CHRISTOPHOROS ANGELOS (né vers 1575). C'était un pauvre Grec, qui avait souffert beaucoup de la part des Turcs, lesquels voulaient le forcer de renier sa foi. En se sauvant il se rendit en Angleterre, où il étudia à Cambridge et à Oxford et donna des leçons de langue grecque. Ici il fut aidé par son compatriote Mitrophanis Kritopoulos, qui à cette époque se trouvait en Angleterre (Börje Knös, L'Histoire de la littérature néo-grecque. La période jusqu'en 1821, Acta Universitatis Upsaliensis: Studia Graeca Upsaliensia, Volume 1, 1962 - books.google.fr).
On connaît plusieurs des missions dont Moschetti fut chargé par le Grand Duc de Toscane; celle dont nous allons d'abord entretenir le lecteur n'est certainement pas une des moins importantes. En 1609, notre Grec fut envoyé dans le Levant afin d'y faire une enquête concernant la famille du «sultan Jahja».
De concert avec le «sultan Jahja», le Grand Duc envoie, en 1612, dans le Péloponnèse, Georges Moschetti, et deux personnes de Fermo Baldovino dal Monte et Endymion Ingegneri, pour soulever les populations du Magne.
En l'année 1629, le «sultan Jahja», revenu à Florence, fit rechercher Moschetti, dont il désirait s'assurer les services. Il se trouvait depuis deux jours dans cette ville, quand il apprit le retour du Grec en Italie. Nous ne possédons aucun renseignement concernant cette nouvelle mission de Georges Moschetti en Turquie. Nous ignorons également la date de sa mort. Notons seulement que, à l'époque où nous le perdons de vue, c'est-à-dire en 1629, il devait avoir environ soixante ans (Émile Legrand, Bibliographie Hellénique, Tome 3 : XVIIe siècle, 1895 - books.google.fr, Ekdoseis, Volume 83, 1966 - books.google.fr).
Quelques intrigants s'étaient mêlés à ces diverses négociations. De ce nombre sont un prétendu infant de Fez, nommé Gaspar Benemerin, et un prétendu sultan Iachia, duquel je trouve les lettres suivantes dans les manuscrits de Nevers. M. de Hammer dit au sujet de ce dernier : «Le prétendu frère d'Ahmed qui, sous le nom d'Iachia et revêtu du froc de moine chrétien, parcourut toute l'Europe, demanda des secours à Varsovie, Prague, Florence, Paris, Naples et Rome, pour le mettre en possession de l'empire ottoman, et trouva une foi apparente aux fables qu'il débitait sur sa naissance, paraît avoir été un aventurier grec.» (Jean Alexandre C. Buchon, Nouvelles recherches historiques sur la principauté française de Morée et ses hautes baronnies, Volume 1, Partie 1, 1843 - books.google.fr).
Moschetti dit avoir appris la vérité sur Sultan Sachia, pendant sa détention par les Turcs, qu'il tente de situer, confusément, par rapport à ses frères Mustafa Ier et Achmed Ier, tous fils de Mehmed III (G. Le Thiec, Le complot de Roxelane, Complots et conjurations dans l'Europe moderne, Collection de l'École française de Rome, Volume 220, 1972 - books.google.fr).
Baldovino Dal Monte et Endimione Ingegneri retournèrent à Florence, laissant Giorgio Moschetti dans le Magne, en attendant que Jahja s'y rende (Vittorio Catualdi, Sultan Jahja dell'imperial casa ottomana od altrimenti Alessandro conte di Montenegro ed i suoi discendenti in Italia: Nuovi contributi alla storia della questione orientale, 1889 - books.google.fr).
Quand l’Union de Brest (milieu du XVIe siècle - milieu du XVIIe siècle) entre l'église ruthène et l'église catholique fut décidée en 1595, des ambassadeurs ruthènes furent envoyés à Rome. A leur retour dans leur pays, le pape choisit de déléguer Pietro Arcudio et Giorgio Moschetti, un autre ancien élève du Collège grec originaire de Candie, pour les raccompagner et organiser la fondation du futur séminaire (Laurent Tatarenko, ”Discordia concordans” : les Ruthènes de la grande-principauté de Lituanie au temps de l’Union de Brest (milieu du XVIe siècle - milieu du XVIIe siècle), 2015 - theses.hal.science).
En cyrillique le "N inversé" vaut "i".
Les compagnons de Moschetti
Baldovino dal Monte et Enimione étaient peut-être des ingénieurs (Ingegneri ne serait pas le patronyme d'Endimione). Un Edimione Ricci fut ingénieur originaire de Fermo au service de Florence qui aurait participé à la capture de l'île de Chios en 1599.
Per attendere alla vasta opera del miglioramento delle sue fortificazioni la Repubblica disponeva di uno stuolo di ingegneri militari, di architetti et di maestri d'opera fra i quali primeggiano come autorevoli consulenti il Domenicano fra Vincenzo Maculano da Firenzuola che nel 1625 vediamo interessarsi delle opere di Genova, Savona, Porto Maurizio, Albenga, Rapallo e la Spezia, e il Capitano Ingegnere Endimione Ricci, gentiluomo fiorentino. Questo Ricci è persona che aveva acquistata chiara fama nelle guerre di Fiandra agli stipendi del Duca di Baviera. La Repubblica nel Gennaio del 1625 ottenne di farlo venire da Firenze ove egli allora si trovava al servizio del Granduca e lo ebbe in grande stima consultandolo oltrechè per Genova e Savona anche per le altre fortezze ove la venuta dell'«Ingeniero fiorentino» era vivamente sollecitata dai Commissari per averne il parere sui lavori in corso (Carlo Bruzzo, Notte sulla la guerra del 1625, Atti della Regia Deputazione di storia patria per la Liguria, 1938 - books.google.fr, Philip Pandely Argenti, The Expedition of the Florentines to Chios (1599): Described in Contemporary Diplomatic Reports and Military Dispatches, 1934 - books.google.fr).
L'ordre de Saint Etienne fondé par le grand duc Cosme Ier en 1561 a pour but de défendre Florence sur mer et de purger la Méditerranée des pirates musulmans. En 1613, l'Amiral de l'Ordre Jacopo Inghirami (1565 - 1624) embarque plusieurs volontaires français dont un fils du duc d'Épernon. Il joint ses deux galères renforcées aux quatre des chevaliers de Malte pour tenter un coup de main sur Samos mais la bonne défense entraîne l'abandon du projet et la séparation des chevaliers (Philippe Hrodej, Gilbert Buti, Dictionnaire des corsaires et des pirates, 2013 - books.google.fr).
Alors la science devint à la mode et le nombre des ingénieurs habiles alla toujours croissant. Il en est un fort remarquable par ses talents, Ostilio Ricci (1540-1603) de Fermo, élève de Tartaglia (M. Delecluze, Florence et ses vicissitudes 1215-1790, 1837 - books.google.fr).
En art, Ferdinand Ier fut le digne successeur de son père savant et homme de lettres lui-même, il protégea les sciences et les lettres, non-seulement de son argent, mais encore de sa familiarité; moyen le plus puissant pour un prince de les faire éclore. A Rome, n'étant encore que cardinal, il avait déjà fondé son imprimerie des langues orientales, et envoyé Baptiste Vecchietti en Égypte, en Éthiopie et en Perse pour recueillir les beaux et précieux manuscrits orientaux qui forment encore aujourd'hui à la bibliothèque des Médicis une des plus riches collections qui existent au monde. Ostilio Ricci, qui fut le premier maître de mathématiques du célèbre Galilée, obtint pour le grand homme la chaire de Pise, qu'il illustra de 1589 à 1592, époque à laquelle l'envie de ses confrères et ses dissentiments avec don Jean de Médicis le forcèrent de s'exiler à Padoue, où il fut recommandé à la république par le grand-due, qui, reconnaissant la sublimité de son génie, le rappela en Toscane en 1608 (Alexandre Dumas, Les Médicis, 1845 - books.google.fr).
Ostilio Ricci non fu particolarmente originale, ma era padrone dell’architettura militare, della topografia, dell’agrimensura; insegnò prospettiva al pittore Ludovico Gigoli, buon amico di Galileo, e matematica e tecniche di misurazione a don Giovanni de Medici, figlio illegittimo di Cosimo I, ingegnere militare e uomo d’armi. Per le sue competenze, egli fu chiamato nel 1593 a succedere a Guidobaldo del Monte (1545 - 1607), come sovrintendente alle fortificazioni; e si occupò anche di idraulica. Nel 1597 diresse le opere di fortificazione di If e Pomegues, due isolette che, a una lega da Marsiglia, ne difendevano il porto. Le due isole avevano assunto un valore strategico in seguito ai contrasti tra Ferdinando I e il re di Francia Enrico IV, e ai conseguenti fatti d’arme tra le truppe di Don Giovanni di Toscana e quelle del Duca di Guisa. A pace conclusa, nel 1598, Enrico IV si impegnò a rimborsare al Granduca di Toscana le spese per la fortificazione di If. Se dobbiamo prestare fede alla stima del dotto storico fermano Giuseppe Fracassetti, si trattava di centomilioni e centomila scudi d’oro (Mario Guidone, Ostilio Ricci da Fermo: un ponte tra Galileo e la scienza rinascimentale, SCIENZIATI E TECNOLOGI MARCHIGIANI NEL TEMPO, 2001 - divini.edu.it).
Guidobaldo Del Monte (1545-1607) marchese di Mombaroccio, figlio di Raniero, marito di Felice della Rovere (figlia naturale di Guidobaldo II e della fiorentina Caterina Ristori) nata 1541. Celebre matematico e scienziato (autore dei trattati Mechanicorum liber e Perspectiva libri sex), esponente della più alta nobiltà del ducato e intimo amico di Agostini, fu accusato nel maggio del 1602 di aver complottato con Ippolito e Giuliano Della Rovere (cugini illegittimi di primo grado di Francesco Maria II) contro il duca. Perdonati attraverso l'intercessione di Clemente VIII, nel 1605, poterono tornare a corte. Guidobaldo Del Monte invece preferì stabilirsi definitivamente nel suo feudo di Mombaroccio (Gianluca Montinaro, L'epistolario di Ludovico Agostini: riforma e utopia, 2006 - books.google.fr).
Son père, Ranieri, qui appartenait à une riche famille urbinate, se distingua comme ingénieur au service du duc d'Urbin. Il écrivit deux traités sur les fortifications. En récompense des services rendus, le duc Guidobaldo II della Rovere l'anoblit et l'éleva d'emblée au rang de marquis del Monte. À la mort de son père, Guidobaldo hérita du titre (fr.wikipedia.org - Guidobaldo Del Monte, it.wikipedia.org - Bourbon del Monte Santa Maria).
Guidobaldo II della Rovere est le fils de Francesco Maria I, supposé assassiné en 1538 par un Gonzague : cf. Hamlet.
Ebbe Ostilio altri due figli, Massimiliano ed Endimione; de'quali il secondo fu fatto schiavo da'turchi, e ne fu poi liberato : ma sarebbe impossibile l'indovinare come e quando ei cadesse in prigionía, se dal sapere ch'ei ritrovavasi in servitù infin dal 1605. non si potesse con verosimiglianza conghietturare, che a tal misero stato lo adducessero i casi di guerra, o militando nelle galere del granduca Ferdinando che intendevano in quell'anno a liberare il mediterraneo dalla malvagità dei corsali, o fra le truppe ausiliari dell'imperadore di Lamagna che nella Unghería resistevano alla turchesca invasione, e che appunto in quell'anno dovettero vinte abbandonare la piazza di Strigonia al furore ottomano (Biografie e ritratti di uomini illustri piceni, Tome 1, 1837 - books.google.fr).
Pendant la guerre de Succesion du Mantoue, à la fin de laquelle Charles de Nevers recueille le titre de duc face à l'empereur du Saint Empire détourné par ailleurs sur le théâtre principal de la Guerre de Trente ans, apparaît un Balduino Dal Monte, général florentin et ingénieur :
Le Duc ne s'estoit pas attendu que le Chasteau pust resister, mais il esperoit qu'en coupant les Digues, il submergeroit les Allemands dans le Pô. Cela ne luy réüssit pas à cause que Balduino del Monte, à qui on en avoit donné le soin, en avoit executé l'ordre hors de temps. Caneto fut pris par un autre Corps des Troupes de l'Empereur, estant abbandonné dés le moment qu'elles parurent, par Angelo Carraro, noble Venitien banni de Venise, qui faisoit la Guerre pour le Duc de Mantoüe (Battista Nani, Histoire De La Republique De Venise, Tome 3, 1682 - books.google.fr, Vittorio Siri, Memorie recondite dall'anno 1601. fino al 1640. Di Vittorio Siri, Tome 1, 1679 - books.google.fr).
Les Del Monte bienfaiteurs de Galilée étaient trois frères : Guidobaldo, Francesco Maria, et un autre Francesco (Jr. James Reston, Galileo: A Life, 2005 - books.google.fr).
Francesco del Monte conduit l'attaque contre Famagouste décidée par le grand duc Cosme II en 1607 (Marios Hadjianastasis, Corsair Tactics and Lofty Ideals: The 1607 Tuscan Raid on Cyprus, City of Empires: Ottoman and British Famagusta, 2015 - books.google.fr).
Guildobaldo del Monte est le frère du cardinal Franceso et était l'ami du Tasse (en.wikipedia.org - Guidobaldo del Monte, Andrea Mei, La spada la spilla e l’amore, 2023 - books.google.fr).
Francesco Maria (1563-1619) Conte di Monte Baroccio - 1609 - Isabella di Lelio Savelli di Roma; Ranieri (1610-1644), incarcerato dalla S. Inquisizione per cause ignote.
Fu deportato in Amelia, ove Ginevra Leonardi dei Conti di Montelabate, sua sposa, non minus virtutibus quam generis nobilitate clara, lo rese padre nel 1642 di un bimbo, cui pose il nome di Guidubaldo, che poco dopo morì. Le stesso Ranieri, logoro dalle sofferenze, colto da improvviso malore, il 18 giugno 1644, seguì il suo figlio nel sepolcro. Ebbe tempo peraltro di testare, lasciando erede il M.se Fabio suo engino del ramo di Ancona. Con Ranieri si estinsero, dopo circa un secolo di gloria, i Marchesi di Montebaroccio (Rivista, Volume 21, Collegio araldico, 1923 - books.google.fr).
Coppiere e paggio della regina [Marie de Medicis mariée à Henri IV en 1600) sono Francesco Del Monte e suo figlio Cosimo, parenti del cardinal Del Monte (Maurizio Calvesi, Le realtà del Caravaggio, 1990 - books.google.fr).
Cosimo del Monte participe à la guerre de Succession de Mantoue du côté des Mantouans (Gregory Hanlon, The Twilight Of A Military Tradition: Italian Aristocrats And European Conflicts, 1560-1800, 2008 - books.google.fr).
L'epistolario delmontiano costituì quasi una cronaca dei più importanti eventi archeologici a Roma. Egli mise al corrente la corte di Toscana sia sulle scoperte archeologiche che sulla possibilità di acquistare gli oggetti antichi sul mercato. Abbiamo posto all'inizio di questo dossier del del Del Monte come «antiquario» la sua risposta a Ferdinando de'Medici che gli chiedeva di contattare il noto connoisseur romano Fulvio Orsini a proposito di una immagine antica. Questa visita non fu l'unica : i rapporti del Del Monte e il conservatore delle collezioni farnesiane sono documentati dal 1582. Del Monte fu probabilmente introdotto presso l'Orsini sia dai suoi amici padovani (G. V. Pinelli ?) che dal duca di Urbino, cognato del cardinale Farnese. Un «tirocinio» farnesiano (o meglio orsiniano) ebbe una importanza capitale per la sua educazione archeologica (iniziata a Padova nell'ambiente del Benavides). Questa lo spinse a fare degli acquisti importanti (medaglie, cammei, piccoli bronzi) ed ad organizzare scavi archeologici (sculture monumentali). Il «Portland Vase» e le medaglie delmontiani furono apprezzati dagli esperti di archeologia classica (il Peiresc). Del Monte, a mio parere, applicò le direttive metodologiche dell'Orsini nella ricerca dei ritratti per la sua «galleria» degli uomini virtuosi, abbandonando i vecchi schemi del tipo Urbino - Como - Firenze - Roma (Villa Medici), per costituire una raccolta di immagini «vere», reclutate prevalentementetra i contemporanei (anche se la raccolta di 102 ritratti della Villa Medici fu ivi inserita; cfr. S. DESWARTE ROSA 1991, pp. 531-38). Del Monte, informando il granduca di Toscana della possibilità d'acquisto di una collezione archeologica (in senso stretto) o di pezzi uniti a pitture e altre «bizzarie», come per esempio quelli della collezione Giangiorgio Cesarini, del cardinale d'Aragona, di Alfonso Chacon, ricorreva (soprattutto all'inizio della sua carriera di consigliere) ai giudizi degli esperti : di Silla Longhi, Emilio de'Cavalieri, Nicolas Cordier e probabilmente anche a Fulvio Orsini. I suoi giudizi su alcune proposte di acquisto fatte al granduca Ferdinando sono noti solo parzialmente, perché egli dava la sua reale valutazione durante i colloqui con il sovrano. Si conosce però il suo parere su alcune proposte di acquisto fatte al granduca (per es. il Vanelli), qui riferite. Del Monte ebbe delle preferenze per gli oggetti piccoli : medaglie, gemme e piccoli bronzi. E in questo campo fece, come abbiamo visto (e come si può illustrare con la appropriazione «clandestina» di questa parte della sua collezione acquistata dai Barberini), degli acquisti importanti e riconosciuti dagli altri connoisseurs. Del Monte poté applicare le sue idee in campo archeologico in occasione dei restauri eseguiti per la sua collezione o per quelle degli altri. Gli oggetti comunque restaurati per se stesso (ad eccezione di una scultura antica : l'Amazzone) non sono stati finora ritrovati. Il restauro del Seneca forse fu effettuato dal Nostro per donare il pezzo al cardinale Borghese. Si tratta non solo di una interessante realizzazione artistica, ma anche di un errore dal punto di vista archeologico : l'identificazione del personaggio fu fatta grazie ad una medaglia della collezione del suo maestro, Fulvio Orsini, che vi aveva inciso una falsa iscrizione (Zygmunt Walbilski, Il cardinale Francesco Maria del Monte (1549-1626) : Il "dossier" di lavoro di un prelato, Tome 2, 1994 - books.google.fr).
Mécènes et artistes
Les frères Bernardo, Pietro et Gian Batista Petrignani co-fondateurs de l'Ordre de la Milice chrétienne, étaient de Spello en Ombrie. D'autres Petrignani étaient d'Amelia dans la même région parmi lesquels on compte le cardinal Fantino Petriganni, protecteur du Caravage, comme le cardinal Del Monte.
De Guerchin (1618) puis Poussin (1628-1630, Chatsworth) on passe aux trois bâtons formant N de Poussin (1638-1640, Louvre). Si l'Arcadie avec Sannazar au XVe siècle traverse les siècles jusqu'aux bergeries du début XVIIe, la supposée connaissance de la lettre de Mantinée affichée en 1638 n'existerait pas en 1628. Que s'est-il passé entre 1628 et 1640 ?
Il y a des consuls de Morée installés à Napoli de Romanie ou à Athènes (les Gazilles, l'aventurier Marseillais Balthazar d'Allès vers 1630, Nicolas de Villeré à partir de 1632, suit le Lyonnais Jean Giraud) Auguste Boppe, Le consulat général de Morée et ses dépendances (Athènes, Coron, Modon, Napoli de Romanie, Patras, Arta). In: Revue des Études Grecques, tome 20, fascicule 87, 1907 ( - books.google.fr).
https://www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_1907_num_20_87_6392Le Guerchin a peint Apollon et Marsyas vers 1618 pour le grand-duc de Toscane Cosme II (fr.wikipedia.org - Le Guerchin).
La formule Et in Arcadia ego apparaît pour la première fois dans un tableau du Guerchin peint vers 1621-1623, peu avant l'arrivée de Poussin à Rome. La jeune femme, inexistante chez Le Guerchin, apparaît dans la première version de Poussin (Claude Lévi-Strauss, Regarder Ecouter Lire, 2014 - books.google.fr).
Une jeune femme est assassinée dans le jugement de Mantinée.
Le Commandeur Cassiano Del Pozzo - né le 21 février 1588 à Turin - qui fut, à Rome, un des premiers patrons de Poussin, et qui, pendant trente-sept ans, s'y montra constamment son admirateur et son ami, occupe une place honorable dans l'histoire littéraire de l'Italie, et la doit uniquement à son noble caractère, à ses connoissances variées, à son goût vif et constant, à son zèle éclairé et infatigable pour tout ce qui intéressoit l'Histoire, la Littérature et surtout les Arts. Il n'a rien produit, mais il étoit en relation habituelle avec la plupart des hommes de son temps qui se sont illustrés par leurs productions; et l'intérêt qu'il prenoit à leurs travaux, l'estime qu'il professoit pour leurs talents, les encouragements et les conseils qu'il se plaisoit à leur donner, ont mis son nom dans leur histoire, et par cela seul l'ont préservé de l'oubli. On pourroit, sous quelques rapports, le comparer à notre Peiresc, avec lequel il fut lié; et certes, ce ne seroit pas l'Italie qui auroit à se plaindre d'un pareil rapprochement. Cassiano Del Pozzo, issu d'une famille ancienne et illustre du Piémont, naquit à Turin, et fut élevé à Pise sous les yeux et par les soins de l'Archevêque de cette ville, qui étoit son parent. Sa famille le destinoit à la magistrature, et déja il étoit entré dans cette carrière, lorsque la vue de Rome et de ses édifices tant anciens que modernes, développa chez lui cette passion pour les monuments de l'Histoire et pour ceux des Arts qui a rempli toute sa vie. Il s'attacha au Cardinal François Barberini, et le suivit dans plusieurs Nonciatures; puis il revint à Rome et n'en sortit plus, se livrant assidûment à ses études favorites, et s'occupant sans relâche à former une très-riche collection d'antiquités de tous les genres et d'ouvrages de l'Art de tous les temps. Le Commandeur Del Pozzo mourut vers la fin de l'année 1657, comme on le voit dans les Lettres de Poussin, page 335, et sa collection passá avec ses livres dans la Maison Albani. C'est de là qu'est venu le Recueil de lettres originales adressées à Del Pozzo par plusieurs artistes, qui a paru à la vente de M. Dufourny, en 1823. Parmi ces lettres, que Bottari avoit déja publiées en 1754, il s'en trouvoit vingt-quatre de Poussin, qui ont été traduites et insérées par ordre de dates dans la collection que l'on publie aujourd'hui. Nous devons ici rectifier une erreur que le même Bottari a imprimée dans son Recueil, tome Ier, page 280, et que l'on a répétée de confiance dans celui-ci, page 25. Il dit, dans une note, que Carlo Antonio, frère de Cassiano, à qui Poussin écrit, de Paris, une lettre datée du 6 janvier 1641, et dont il est souvent question dans cette correspondance, étoit Archevêque de Pise: il s'est trompé. Carlo Antonio Del Pozzo, Archevêque de Pise, étoit, non pas frère, mais cousin du Commandeur Cassiano, et beaucoup plus âgé que lui. Il occupa le siége de Pise depuis l'année 1587 jusqu'à l'année 1607 qu'il mourut. Ce fut lui qui prit soin de l'éducation de son jeune parent Cassiano, et qui lui conféra la commanderie qu'il avoit fondée pour sa famille dans l'ordre militaire de Saint-Étienne. Nous voyons, dans une lettre de Poussin, page 337, que le Carlo Antonio que Bottari, trompé par l'identité des prénoms, a pris pour l'Archevêque de Pise, mort depuis cinquante ans, succéda à son frère, en 1657, dans l'ordre de chevalerie, c'est-à-dire dans la commanderie de Saint-Étienne, qui appartenoit à leur Maison. Il en résulte qu'il faut effacer, page 25, le titre de Mgr. donné à Carlo Antonio Del Pozzo. Ughelli, dans son Italia Sacra, tome III, page 490, établit clairement les faits qui prouvent l'erreur de Bottari, et nous apprend en même temps que le Commandeur Cassiano obtint cette Abbaye de Cavore (Sancta-Maria de Caburro) dont il est question dans les Lettres de Poussin, pag. 43, 44, 70, etc. Nous ajouterons ici que les Sept-Sacrements, peints par Poussin pour le Commandeur Del Pozzo, ont passé de Rome en Angleterre, où ils se trouvent aujourd'hui dans la Galerie du Duc de Portland. Malheureusement un de ces tableaux a été brûlé (M. Cambry, Collection de lettres de Nicolas Poussin, 1824 - books.google.fr).
Ses étroites connexions avec les principaux scientifiques européens, comme Galilée, et avec des érudits et philosophes l'ont gardé complètement informé des découvertes les plus récentes en archéologie et autres domaines scientifiques pour lesquelles il a tenté d'offrir dans son musée un document visuel dans chacun des cas (fr.wikipedia.org - Cassiano dal Pozzo).
Dans le journal du voyage du cardinal Francesco Barberini à Madrid rédigé par Dal Pozzo, Giorgio Moschetti est cité :
[Madrid, 9 Agosto] A 9 Domenica disse messa, vi fù il Reggente della Floresta che portò a donare un suo libro intitolato Ecclesiasticum. Vi fù il segretario Averta segretario del Consiglio d'Italia per lo Stato di Milano che condusse un suo figliolino gentil a maraviglia che in età tenerissima non passando 9 o 10 anni era assai ben fondato nella lingua latina, e in altre virtù. Ha questo segretario come che sia di raza fiamminga curiosità grande de'fiori e piante dell'Indie havendovi tra l'altre il sandolo. Vi furono il figliolo del fù segretario Antonio Peres, e Giorgio Moschetti greco all'uno e all'altro de'quali si disse che dal S.r Card. fusse stata data honesta somma per sovenir a lor bisogni (Cassiano Dal Pozzo, El diario del viaje a España del Cardenal Francesco Barberini, 2004 - books.google.fr).
Les séjours en France et en Espagne du cardinal Francesco ont fait l'objet de plusieurs relations, dont celles rédigées par Cassiano, coppiere du Cardinal-légat (Pascal-François Bertrand, Les tapisseries des Barberini et la décoration d'intérieur dans la Rome baroque, 2005 - books.google.fr).
Le 17 décembre 1625, Barberini et Cassiano dal Pozzo rentrent à Rome, mais juste le temps de rendre compte de leur légation en France. Janvier 1626 : le cardinal Barberini et Cassiano dal Pozzo repartent, cette fois pour une légation en Espagne. 3 février 1626 : ordre de paiement à Poussin de 61 écus, prix établi en accord avec Marcello Sacchetti, pour l'achat par le cardinal Barberini de la Prise de Jérusalem (perdue; voir no 35), vraisemblablement commandée avant le départ du 17 mars 1625. Pâques 1626 : Poussin est recensé cette fois strada Paolina en compagnie d'un peintre français, Pierre Mellin, et de deux sculpteurs flamands, François Duquesnoy et son frère Jérôme, dont il semble bien partager le logement. Selon Bellori, c'est à ce moment que Poussin, à l'exemple de Duquesnoy, se met lui aussi «à modeler et travailler de relief», à mesurer les antiques et à «étudier à la Villa Ludovisi le Jeu des amours du Titien». 29 septembre 1626 Poussin et Valentin sont conjointement nommés festaroli de l'académie de Saint-Luc, soit responsables de la fête de son saint patron. Il semble que Poussin soit donc en bons termes avec Vouet, le prince en exercice, et Valentin, le plus fervent adepte du caravagisme. Octobre 1626 : retour à Rome de Francesco Barberini et de dal Pozzo. La commande du Germanicus ne doit pas trop tarder. Pâques 1627 : Poussin est recensé strada dell'Olmo, en compagnie cette fois d'un maçon, de sa femme et d'un second maçon. 29 juin 1627 : Vouet annonce qu'il renonce au principat de Saint-Luc et va regagner la France, où Louis XIII et Richelieu le pressent instamment de retourner. Il quitte Rome en juillet. Il laisse une grande place vide dans le milieu français. Comme Jacques de Létin est lui-même réinstallé en France, le plus brillant des élèves de Vouet et le plus apte à disputer son héritage est désormais le Lorrain Charles Mellin. Mais en même temps le départ de Vouet ne peut que mettre en valeur Valentin et Poussin qui à cette date sont, avec Trophime Bigot, les peintres français les plus en vue à Rome (Jacques Thuillier, Nicolas Poussin, 1994 - books.google.fr).
Cassiano dal Pozzo was also in the circle of Dempster's correspondents, as was another member of the Barberini entourage, Giambattista Doni, at that time collecting for a corpus of ancient inscriptions (first edition, Florence 1731) in augmentation of the earlier corpus of Jan Gruter
Colville was now moving into the Barberini circle, in which some fellow Scots were to be found. There was George Con, who, according to Holste, though appreciative of learning (he was a devotee of Benedetto Accolti), was so far from being an expert in antiquities that he had never opened a manuscript. Con indeed was essentially a clerical diplomat, as his book on the upbringing of princes, and his verses in honour of the wedding of Taddeo Barberini and Anna Colonna showed. More professional as a poet was George Chalmers of Padua, celebrating in Latin epigrams the new Barberini pope. Urban VIII, as nuncio in Paris, had patronised Dempster (now dead), John Barclay and the future orientalist, George Strachan. To William Seton of Meldrum he had given a professorship at the Sapienza till (if we believe Urquhart) Seton made enemies of the Jesuits at the Roman College, an enmity which dogged him later in France and elsewhere in Italy. Another professional enemy-maker and equally impassioned religious gladiator intimate with Dempster, Con and Seton was Caspar (John Durkan, Three Manuscripts with Fife Associations: And David Colville of Fife, The Innes Review, Volumes 19 à 20, 1968 - books.google.fr).
Le N inversé
Le sarcophage de Frédéric III, élu roi des Romains en 1440 puis couronné empereur du Saint-Empire germanique en 1452, en la cathédrale Saint-Étienne de Vienne en Autriche fut taillée dans le marbre par le sculpteur Nicolas Gerhaert de Leyde, scellé d’un couvercle de huit tonnes. Le tombeau est achevé en 1513, vingt ans après la mort de l’arrière-grand-père de l’empereur Charles Quint en 1493. Le N inversé figure sur l'orbe (globe crucifère) (groupe-var-media.over-blog.com).
Along with the crown, Frederick was buried with an imperial orb and scepter placed a pillow to the right of his body. These were custom-made for his tomb. They were not the regalia of office. A sword was by his left side, as was a wooden arm that had fallen off a crucifix placed on his chest. The detail of the enamel and metalwork indicates they were produced by Italian artisans (www.thehistoryblog.com).
Les premières éditions de la Cosmographie de Ptolémée furent gravées et imprimées en Italie : Vicenza, 1475 (sans les cartes), Bologne, 1477, et Rome, 1478. Les cartes des éditions de Bologne et de Rome, gravées sur cuivre, servirent ensuite pour l’édition de la version versifiée de l’œuvre de Ptolémée, par Francesco Berlinghieri (1482). L’édition d’Ulm de 1482, par Lienhart Holle, fut la première à paraître hors d’Italie, et la première dont les cartes furent gravées sur bois ; elle fut suivie d’une deuxième édition en 1486. Les cartes des deux éditions furent copiées sur un manuscrit de Nicolas Germanus (ce serait le ms conservé à Schloss Wolfegg, Wurtemberg (L. 24 dans le recensement de Fischer, 1932) . On attribue généralement les cartes de l’édition de 1486 au graveur Johannes Schnitzer (="sculpteur") de Armsheim, localité située entre Worms et Bade Kreuzberg, d’après la signature apposée à l’extérieur du cadre de la mappemonde; sa marque caractéristique serait l'inversion du N majuscule, d’après Tony Campbell, op. cit., 1987, p. 9. Néanmoins on trouve des N inversés également sur les cartes de l’édition d’Ulm de Lienhart Holle, 1482 (par exemple, BnF, C. et Pl., Rés. Ge DD 1003). M. Destombes ne dit rien sur ce N renversé (Claudius Ptolemaeus, Cosmographia, Jacobus Angelus interpres. Nicolaus Germanus cartographus. Johannes Schnitzer, graveur, Fin XVe ou début XVIe s. - archivesetmanuscrits.bnf.fr).
A la même époque, une croix au Crouzet (Chadron) porte un INRI avec N à l'envers avec la date gravée de 1480 (Jean Chaize, Croix du Velay et de la Haute-Loire, 1981 - books.google.fr).
L'alphabet mantinéen reproduit l'alphabet grec archaïque, mais la lettre san qui n'a jamais été utilisée en Arcadie serait remplacée par cette lettre Tsan qui comme dans l'alphabet étrusque de Caere occupe la même place (Roger D. Woodard, Greek writing from Knossos to Homer) (nonagones.info - Autour de Rennes - Les Bergers d’Arcadie ts ts !).
Pour Taylor le "san" en "n inversé" désigne déjà le son "ts" (Isaac Taylor, The Alphabet: An Account of the Origin and Development of Letters, Tome 2, 1883 - books.google.fr).
Le vase Galassi de Cervetri avec son alphabet a été découvert en 1836 (Salomon Reinach, Charles Thomas Newton, Traité d'épigraphie grecque: Précédé d'un Essai sur les inscriptions grecques, 1885 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Tombe Regolini-Galassi).
Le "N inversé" devient un "M" dans les recensions modernes de l'alphabet de Caere (Horst Blanck, Il libro nel mondo antico, traduit par Rosa Otranto, 2008 - books.google.fr).
Calamaio a bottiglietta con sillabario e alfabetario, 650-600 a.C. - commons.wikimedia.org
The bucchero bottle from the Regolini-Galassi tomb may be dated tentatively in the second half of the seventh century. Here, as a further aid to the learner, a syllabary was inscribed spirally round the bottle; mu and nu have elaborated forms, with an extra stroke at the end; qoppa is omitted in the abecedarium, but perhaps in error, for it appears in the syllabary, used indiscriminately with the vowels in defiance of the Greek practice; san is damaged, and has been read as either "M" or "N inversé"; sigma is four-stroked, both here and in the two abecedaria (of teacher and pupil ?) on a bucchero amphora from Formello near Veii, which appears to be of about the same date (Lilian Hamilton Jeffery, The Local Scripts of Archaic Greece: A Study of the Origin of the Greek Alphabet and Its Development from the Eighth to the Fifth Centuries B.C., 1961 - books.google.fr,
Le N inversé se rencontrerait sauf altération dans une plaque d'ivoire inscrite (araz silqetenas spurianas) découverte en 1978 à S. Omobono (Rome) (Massimo Pallottino, RIVISTA DI EPIGRAFIA ETRUSCA - www.studietruschi.org).
Dès le XVIe siècle la vue des nombreux monuments étrusques déjà recueillis à Florence inspira aux érudits le désir de tenter la lecture matérielle des inscriptions qui les décoraient. [...] Plusieurs monuments nous font connaître l'ordre dans lequel les Étrusques rangeaient les lettres de leur alphabet. Le plus important est celui qu'on appelle l'alphabet de Bomarzo, du nom de la localité où a été trouvé le vase de terre cuite sur le pied duquel il est tracé. Deux autres alphabets analogues, dont l'un paraît plus ancien que celui de Bomarzo et l'autre environ contemporain se lisent dans le fond de deux patères découvertes à Nola. Nous trouvons ensuite un syllabaire étrusque presque complet, en même temps que l'alphabet grec éolo-dorien dont nous avons déjà parlé, sur le fameux vase Galassi découvert à Cæré et un autre tracé sur les parois d'un tombeau de Colle, auprès de Sienne (Dempster, Etrur. regal. t. II, pl. XCII).
Les monuments qui nous révèlent l'alphabet national des habitants de l'Ombrie sont en trèspetit nombre, mais comprennent l'un des documents épigraphiques les plus importants que nous aient légués les anciens peuples italiotes. Ils se composent, en effet, de quelques as portant les noms des villes de Tuder 100 et d'Iguvium 101, puis des fameuses Tables Eugubines, découvetes en 1444 auprès de Gubbio, publiées pour la première fois par Dempster (Charles Daremberg, Edmond Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Tome 1, 1873 - books.google.fr).
En 1498, Annius de Viterbe, moine dominicain publie un recueil d'inscriptions étrusques et propose une tentative de déchiffrement de leur langue, l'étrusque. Le savant écossais Thomas Dempster rédige entre 1616 et 1619 le traité De Etruria Regali, un des premiers ouvrages d'étruscologie. L'ouvrage publié en 1723, accompagné de planches de dessins de poteries et d'artefacts anciens, lance l'«étruscomanie» (fr.wikipedia.org - Etrusques).
DEMPSTER (THOMAS), écossais exilé de famille noble et catholique, est né en 1579 et mort en 1625. Le plus connu de ses ouvrages, et le plus souvent consulté, est son Etruria regalis, composée par ordre du grand-duc Cosme II de Médicis, long-temps conservée en manuscrit à Florence, et publiée par Th. Coke, Florence, 1725, 2 vol. in-fol., avec quantité de gravures de monuments antiques (Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, Tome 11, 1814 - books.google.fr).
Dès le début du XVIe siècle, on a une preuve de l'intérêt que suscitait l'antiquité étrusque dans l'esprit génial de Michel-Ange. C'est un dessin qui reproduit la tête du dieu de l'Averne, recouverte d'une peau de loup, d'après une peinture d'une salle funéraire. De même, dans les strophes harmonieuses de l'Arioste, la tombe du mage Merlin et la caverne où est retenue prisonnière Isabelle enlevée par les brigands (Roland Furieux, III, 6; XII, 86; XIII, 32) sont sans aucun doute des souvenirs d'hypogées étrusques. L'un de ceux-ci, celui de Castellina in Chianti, fut découvert en 1507, d'après Pier Francesco Giambullari (Origini della lingua fiorentina, 1549, p. 96). En 1553, découverte à Arezzo de la Chimère en bronze et de la Minerve également en bronze. L'«Arringatore», le célèbre bronze du Musée de de Florence, fut trouvé à Sanguineto, sur le lac Trasimène, en 1566, et la même année, Giorgio Vasari visita près de Cortona la tombe dite le Tanella di Pitagora, et il lui donna un nom encore plus étrange et fantaisiste le tombeau d'Archimède. Pendant ce temps l'ardeur, bien qu'irrégulière, pour l'épigraphie et la langue des Étrusques, ne s'éteignait pas. Il y eut quelques tentatives pour reconstruire l'alphabet étrusque. L'orientaliste Teseo Ambrogio di Pavia, mort en 1540, publia deux alphabets étrusques, dus l'un à Giovanni Achillini, de Bologne, l'autre peut-être à Antonio de'Fanti de Trevise, dans son ouvrage : «Introductio in Chaldaicam linguam, Syriacam atque Armeniacam et decem alias linguas», Pavie, 1539. Le premier, Ambrogio distingua les tables de Gubbio des inscriptions étrusques. Un autre alphabet fut publié par Giambullari dans l'ouvrage cité plus haut. C'est seulement au XVIIe siècle, quand l'humanisme commença à se transformer en érudition, à côté du développement magnifique des sciences expérimentales et du progrès considérable des sciences historiques et philologiques, qu'apparaissent les premiers signes de l'étruscologie. Le fondateur en fut un personnage bizarre, esprit pénétrant d'ailleurs et très instruit, le baron écossais Thomas Dempster. Né le 23 août 1579, il eut une vie fort aventureuse, au milieu des procès, des duels et des amours; mais, avec la fin d'une bouillante jeunesse, l'humeur difficile du savant écossais alla en s'apaisant. Après avoir enseigné en plusieurs villes de France, et spécialement à Paris, où il avait été reçu docteur en droit canon, Dempster devint professeur de Pandectes à l'Université de Pise en 1616; trois ans plus tard, il vint à Bologne où l'on honora ses études glorieuses d'une chaire d'humanités, et il y demeura jusqu'en août 1625, date de sa mort. Le Bolonais Ferdinand Cospi définit Dempster : «une grande bibliothèque parlante.» Professeur à Pise, il fut poussé par Camillo Guidi, de Volterra, à traiter de l'Étrurie antique. Il écrivit les «De Etruria regali libri septem» en peu de temps, mais l'ouvrage resta manuscrit pas mal de temps, plus d'un siècle, jusqu'au jour où l'Anglais Thomas Coke le publia en deux volumes, en 1723 et 24 : Thomæ Dempsteri de Etruria regali libri VII nunc primi editi, curante Thoma Coke, Firenze, avec des «explicaliones et conjecturæ» du sénateur florentin Philippe Buonarroti.» C'est le premier effort pour recueillir en bloc tout ce qui concerne l'histoire et la civilisation du peuple étrusque, à l'exception du livre VII qui glorifie la maison des Médicis. Dempster parle des origines du peuple étrusque dans le livre I, chap. III et IV. Collectionneur exemplaire, même admirable, des sources antiques, le docteur écossais est fidèle à la tradition d'Hérodote, mais il fait figurer parmi les plus anciens habitants de l'Étrurie les Arcadiens et les Pélasges. Entraîné par l'ardeur de ses recherches, il accorde à l'Étrurie beaucoup plus qu'elle n'a eu selon toute probabilité; ainsi il divise la langue étrusque en quatre dialectes : l'osque, le rhète, l'ombrien et le falisque. En cela il est en retard par rapport à Ambrogio, puisqu'il considère comme étrusques les tables de Gubbio. L'œuvre de Dempster suscita immédiatement un grand intérêt et d'intenses discussions, mais aussi à cause des additions de Philippe Buonarroti, contributions historiques, épigraphiques archéologiques, et grâce à la publication des monuments étrusques gravés en nombreuses planches. Buonarroti entreprit un effort notable pour fixer la position de la langue étrusque par rapport aux autres langues de l'Italie ancienne et attribua à l'Ombrie les fameuses tables de Gubbio. En ce qui concerne les origines, Buonarroti avança l'hypothèse d'une patrie égyptienne du peuple étrusque. La publication de l'œuvre de Dempster et du supplément de Buonarroti fut l'étincelle qui alluma le flambeau et fit resplendir la flamme. Immédiatement, à travers tout le XVIIe siècle, pullulèrent en Italie les études étrusques. Il est curieux de noter cette activité tumultueuse et inhabituelle dans le domaine de ces études, due essentiellement d'ailleurs à des Italiens, surtout des Toscans. C'est un effort ardent pour ôter à l'Étrurie ancienne son lourd manteau d'oubli, pour faire resplendir les fastes oubliés des lointains ancêtres étrusques. Dans cette recherche infatigable, haletante, passionnée, tout ce qui est étrusque est admiré et exalté. Mais cet excès d'admiration égara de nobles esprits si bien que le parti pris de ne louer que le monde étrusque, l'absurdité des idées et des jugements, amenèrent finalement un discrédit. C'est pourquoi les premiers temps de l'étruscologie ne sont que de l'étruscomanie (etruscheria), et dans ce nom il y a de la compassion aussi bien que de la raillerie. Les principaux représentants de l'étruscomanie furent Anton Francesco Gori, Giambattista Passeri, Mario Guarnacci, cependant que les centres académiques les plus notables furent l'Académie Étrusque de Cortone, fondée en décembre 1726 par Onofrio Baldelli et Filippo, Nicolò, Rodolfino Venuti, de Cortone, et la Società Colombaria de Florence, créée sous l'impulsion de Gori en 1735. Le Florentin Gori, né en 1691 et mort en 1757, fut un pieux ecclésiastique, qui vécut toujours dans sa ville natale, passant sa vie laborieuse entre le Baptistère dont il était prieur et l'Athénée où il enseignait l'histoire. Dédaigneux des honneurs, de manières affables, recherché des savants étrangers, il mérite, par sa production vaste et variée, de prendre place dans la série des plusgrands «antiquaires» du XVIIIe, à côté de Bernard de Montfaucon et de Claude-Philippe de Thubières, comte de Caylus, et en même temps il possède l'énergie et les dons de caractère d'un autre grand Italien, certainement plus grand que lui, Ludovico Antonio Muratori. La grande œuvre de Gori dans le domaine étruscologique, c'est le Museum etruscum exhibens insignia velerum Etruscorum monumenta, en trois volumes parus de 1737 à 1743. Pour les origines, il développe les idées de Buonarroti. Les Étrusques, ou plutôt les Tyrrhéniens, auraient eu une existence étrangement aventureuse. Après avoir occupé avec les Pélasges presque toute la Grèce et la Thrace, ils seraient passés en Égypte, de l'Égypte en Palestine avec les Phéniciens, qui les auraient ensuite chassés. Venus ensuite en Crète et dans les autres îles de la mer Égée, ils se seraient enfin répandus par le monde et auraient trouvé un séjour stable et tranquille en Italie. C'est étourdissant ! (Pericle Ducati, Le problème étrusque, Volumes 1 à 2, 1938 - books.google.fr, Teseo Ambrogio Albonesi, Introductio in Chaldaicam lingua[m], Syriaca[m], atq[ue] Armenica[m], & dece[m] alias linguas, 1539 - books.google.fr).
A Pisa, già nel Seicento, si chiamassero per la scuola di lingua in serie non interrotta dei Greci, Giorgio Moschetti, Giorgio Coresio, Francesco Trini, Giorgio Tromba Lascaris, Giovanni Cotunio, ma lo studio del greco ebbe anche con queste provvidenze un valore sostanzialmente strumentale : l'antico mondo e sopratutto l'antico spirito ellenico erano ancora lungi dal rivivere; nè maggiore importanza ha la rapida apparizione in Pisa come maestro del celebre Gronovio, l'editore del Thesaurus antiquitatum graecarum, al cui grave indirizzo antiquario, e non letterario, si ricongiungono in qualche modo, insegnanti a Pisa, il famoso scozzese Teodoro Dempster, autore dell'Etruria Regalis, e lo stesso dottissimo Cardinal Noris (Augusto Mancini, Spirito e caratteri dello studio del greco in Italia, Italia e Grecia: saggi su le civiltà e i loro rapporti attraverso i secoli, 1939 - books.google.fr).
En 1615-1616 (année scolaire), Moschetti figure de nouveau sur le rôle des professeurs de l'université de Pise; il touche son traitement habituel de deux cent cinquante écus, mais, par ordre supérieur, il est dispensé de «lire». Les années suivantes, cette même mention reparaît et il en est ainsi jusqu'en 1620-1621. Ce fut sans doute vers cette époque qu'ayant éprouvé certains déboires et étant resté estropié d'une jambe à la suite d'une chute, il dit adieu au monde et se retira au célèbre couvent de S. Jean de Patmos, où il se fit moine sous le nom de GERASIME (Émile Legrand, Bibliographie Hellénique, Tome 3 : XVIIe siècle, 1895 - books.google.fr).
Moschetti à l'île de Patmos ferait partie d'une mission dans la mer Egée (Walter Puchner, Griechisches Schuldrama und religiöses Barocktheater im ägäischen Raum zur Zeit der Türkenherrschaft (1580-1750), 1999 - books.google.fr).
Moschetti et Dempster étaient à l'Université de Pise à la même époque.
Ils sont contemporains de Shakespeare mort en 1616 (23 avril ancien style/3 mai nouveau style) (fr.wikipedia.org - William Shakespeare).
Gérasime est un saint d'Orient, connu pour le miracle du lion qui aurait été attribué par la suite à Jérôme en ressemblance des deux noms. Jean Moschus (VIIe siècle), qui s'exila un temps à Rome, le mentionne dans son Pré spirituel ("Leimon"). Notons le rapprochement Moschus ("Moschos")/Moschetti. Il existe un doublet Jean Moschus/Gérasime dans un texte du XVe siècle de Michel Apostolis (Les deux Emmanuel), né à Constantinople vivant en Crète. Moschetti était de Candie. Ce Jean Moschus était de Sparte et fut professeur de Marc-Antoine Antimaque, traducteur en latin de l'Histoire de Mantinée de Gémisthe Pléthon. Antimaque (1473 - 1551) était de Mantoue et fut professeur de grec à Ferrare (Hippolyte Noiret, Lettres inédites de Michel Apostolis: publiées d'après les manuscrits du Vatican, avec des opuscules inédits du même auteur, 1889 - books.google.fr, John N. Grant, Modern Poets de Lilio Gregorio Giraldi (1479–1552), 2011 - books.google.fr).
Moschos est un poète gec du VIe siècle avant J.C.
Les bergers des Idylles sont en majorité déçus ou maltraités par Éros, ce qui leur donne, quand ils en ont le temps, une tonalité au pathos très élégiaque. En cela, Théocrite se conforme aux trois traits profonds de Pan : le berger, l’amant éconduit, le musicien. Ces trois caractères ne sont pas directement attribués, chez Théocrite, à Pan, mais se retrouvent chez les bergers qu’il met en scène. Ils le sont en revanche explicitement chez Virgile qui désigne Pan (B2, 31-33), comme apte à soigner les brebis et leurs maîtres (curat oues ouiumque magistros) et aimant le chant (canendo), ou bien (B8, 23) comprenant leurs amours (pastorum ille [= Maenalus Panos] audit amores). Théocrite définit un genre dans lequel se reconnaîtront ses épigones, Bion de Smyrne, ou Moschos, et, bien sûr, Virgile. Toutefois, si Théocrite parfait le genre, on ne saurait dire qu’il donne à l’Arcadie la forme utopique qu’on lui connaîtra, l’Arcadie n’occupant chez lui qu’une place très limitée.
Théocrite cherche à s’inscrire dans la succession d’une tradition pastorale ancienne dont le prestige indiscutable va à la patrie de Pan; Daphnis, sentant, dans l’Id. 1, sa fin prochaine, veut restituer sa flûte à Pan – auprès de qui il a appris à en jouer – parce qu’il n’a pas de successeur en Sicile. Ce successeur viendra, mais Théocrite ne pouvait pas le connaître, deux siècles plus tard, sur la péninsule italienne, en la personne de Virgile. École arcadienne ou non, il existe bien une Arcadie pastorale qu’illustrent des poètes lyriques, péloponnésiens pour certains, et qui lui enlèvent peu à peu le caractère terrible que ses mythes lui avaient prêtés (Franck Collin, L'invention de l'Arcadie. Virgile et la naissance d'un mythe, 2021).
Leimon
Jean Moschus est l'auteur d'un des ouvrages hagiographiques les plus célèbres de cette époque, le Leimon (ou Pré spirituel) qui recense et commente les faits et les écrits des moines de son époque et dont Sophrone est le dédicataire. De ce fait Jean Moschus est appelé aussi Jean le Limonaire (fr.wikipedia.org - Jean Moschus).
Les Tégéates symbolisaient le conflit de ces deux éléments, l'aride et l'humide, par le mythe des deux frères ennemis, fils de Maira, Sképhros, c'est-à-dire l'Escarpement desséché, et Leimon ou la Prairie humide. Leimon tue son frère, ami d'Apollon, et périt lui-même sous les flèches d'Artémis. Dans cette fable, Leimon représente évidemment une hypostase de Poseidon Hippios, Sképhros une hypostase d'Apollon. Maira, leur mère à tous deux, sert de trait d'union entre ces deux éléments, irréductibles. En effet, Maira représente la sécheresse bienfaisante, amie de la culture. Elle favorise la conquête des champs cultivables sur le marais. Elle ne s'isole donc pas sur les roches improductives, apanage de Sképhros. Mais, régnant sur les terres exhaussées qui relient la base des monts aux fonds marécageux, elle aspire à étendre son domaine aux dépens de la plaine humide. Son action subit des alternatives de succès et de revers. Tandis que son autorité sur Sképhros est entière, Leimon se montre un fils inconstant et rebelle, subissant parfois l'influence de sa mère, mais plus souvent acquis à l'ennemi Poseidon. Quand il tue Sképhros, comprenez que le marais a tout noyé et bloque jusqu'aux rochers, comme cela arrive souvent dans la Korythéis et au lac de Taka. Quand lui-même meurt sous les flèches d'Artémis, concluez à un retour offensif du soleil et à un recul de l'élément humide, car ici Artémis intervient comme auxiliaire d'Apollon. Ainsi, dans cette légende tégéate, Maira apparaît nettement comme une divinité solaire indigène effacée par les Létoïdes, puis reléguée au rang des étoiles.
Les Tégéates et les Mantinéens, au dire de Pausanias, se disputaient son tombeau. Le nom de Maira, donné à un bourg de la Mantinique et celui du "Choros Maras", indiquent que Maira était chez elle à Mantinée. De là, elle passa en Tégéatide, où les conditions identiques du sol justifiaient sa présence. Elle y devint mère des héros locaux, Sképhros et Leimon, puis fut absorbée par eux dans le culte apollinien. Comme protectrice du territoire tégéate, elle a pris place aux côtés de l'éponyme de la ville, Tégéatès. Mais ce mariage officiel atteste sa déchéance, car Tégéatès n'est qu'une abstraction. Dans ce rôle tutélaire, Maira s'est encore laissé dépasser par Athéna Aléa, dont le nom, interprété à la fois dans le sens de Chaleur et d'Asile, était un titre suffisant pour déposséder sa rivale.
Au mythe tégéate de Sképhros et de Leimon équivaut la légende mantinéenne du duel d'Aréïthoos le Korynète et de (héros posidonien) Lycurgue, roi de Tégée et fils d'Aléos. Cette légende était précisément localisée dans le district voisin de la source Arné et du Poseidion: c'est dans le défilé situé à l'extrémité de l'Argon Pédion et du bois Pélagos que doit être cherché, comme on l'a vu plus haut, le tombeau du Korynète, signalé par Pausanias. Cette légende nous est seulement connue sous la forme de récit guerrier que lui a donnée l'épopée. Nestor raconte un exploit de sa jeunesse. C'était sur les bords du Jardanos, autour de Phéia, pendant une bataille entre les Pyliens et les Arcadiens. Nestor avait tué le géant arcadien Éreuthalion, revêtu de l'armure d'Aréïthoos le Korynète ou l'Homme à la massue. Éreuthalion l'avait reçue de son maître, le roi Lycurgue, qui en avait dépouillé le Korynète après l'avoir tué en combat singulier. Le surnom de Korynète venait de ce qu'Areithoos se servait, au lieu de lance, d'une massue de fer. Lycurgue l'avait percé de sa lance en le surprenant dans un chemin étroit où le Korynète n'avait pu déployer son arme. Un autre passage de l'Iliade, nous apprend que le Korynète habitait Arné, et nous savons par Pausanias qu'il était enterré près de Mantinée. C'est donc là qu'on plaçait la rencontre.
Certains scholiastes ont, avec raison, identifié la patrie du Korynète avec Arné de Béotie; pour expliquer son duel avec un roi d'Arcadie, ils invoquent ce témoignage de Phérécyde : les Béotiens et les Arcadiens se disputaient au sujet de leurs frontières; Aréïthoos envahit l'Arcadie à la tête d'une troupe et finit dans l'embuscade où l'attendait Lycurgue. Dès qu'on se rappelle les attaches mythologiques de la Béotie et de l'Arcadie, les difficultés cessent et le mythe devient transparent. Aréïthoos le Korynète est effectivement venu de Béotie à Mantinée avec le Poseidon minyen et la nymphe Arné. Son caractère posidonien éclate. Son nom ressemble à celui du cheval Areion, fils de Poseidon et de Déméter Érinys à Thelpousa. Son armure passe à Éreuthalion, fils d'Hippomédon ou de Xanthippos, puis à Nestor, le cavalier de Gérénia. Aréïthoos appartient donc à la lignée des héros issus de Poseidon Hippios, tels que l'Hippoménès d'Onchestos et d'Athènes et l'Hippothoos tégéate. Mais il n'est pas lui-même un héros cavalier. Il personnifie l'élément posidonien sous l'aspect silvestre. Son attribut favori, la massue noueuse ("korunè") symbolise ici le bois tout entier. De même que le cheval est un don et un symbole de la puissance posidonienne, de même l'arbre, dont l'eau alimente la vie. Le Poseidon mantinéen, pasteur de chevaux, est aussi un dieu silvestre. Son abaton s'abrite sous le mystère des grands chênes; leurs troncs ont fourni les matériaux de son temple primitif à Agamédès et à Trophonios. Sous cette nappe de verdure, dont la couleur et le bruissement donne l'illusion de la mer à ceux qui la contemplent des hauteurs, Poseidon habite comme en son domaine familier: c'est sa mer à lui. Ainsi, Aréïthoos le Korynète apparaît comme la personnification locale du bois Pélagos, don de la terre humide. Il est le congénère du Leimon tégéate, qui représente la Prairie fleurie. Ce même concept, la végétation considérée comme un produit de l'union de la terre et de l'eau, c'est-à-dire du couple Poseidon Hippios = Déméter, se manifeste en chacun d'eux sous un aspect approprié à la nature locale.
Dans l'adversaire du Korynète, attendons-nous donc à retrouver un personnage solaire. De fait, la parenté de tous les Lycurgues légendaires avec les dieux de la lumière est depuis longtemps proclamée. Le Lycurgue tégéate a de qui tenir il s'affilie à Zeus Lykaios-Lycaon, dont il est une hypostase pour les Éléens comme pour les Arcadiens, à Athéna Aléa par son frère Aléos et par sa sœur Augé, prêtresse d'Aléa. Son duel avec Aréïthoos a le même sens que la lutte de Sképhros et de Leimon.
Immerwahr (Kulte Arkad, p. 62) invoque l'épisode de Sképhros et de Leimon, raconté par Pausan. (VIII, 53) pour opposer le culte d'Aléa, déesse de la sécheresse bienfaisante, à celui de Poseidon, qui épand les eaux à travers la plaine marécageuse (Gustave Fougères, Mantinée et l'Arcadie orientale, 1898 - books.google.fr).
Giuseppe da Leonessa
Giuseppe da Leonessa 1556 mort à Amatrice en 1612.
Le climat de Leonessa est modérément continental, avec des hivers froids et des étés assez chauds. La localité est située à l'extrême nord de la région du Latium, dans la province de Rieti, à une altitude de 965 mètres, au nord du mont Terminillo, et à proximité des stations de ski de Campo Stella. Le plateau de Leonessa continue vers le nord, en Ombrie, où se trouve la localité de Monteleone di Spoleto. À environ 25 km au nord-est, nous trouvons Amatrice, qui a un climat similaire bien que moins pluvieux, en fait, il tombe environ 900 mm ou de neige par an au lieu de 1400 (www.climatsetvoyages.com).
Amatrice est de l'autre côté du Monte Gorzano par rapport à Crognaleto.
Figlio del mercante di lana Giovanni Desideri e di Francesca Paolini, entrò nell'ordine dei francescani cappuccini ad Assisi il 3 gennaio del 1572 e il 24 settembre 1580 venne ordinato sacerdote ad Amelia: nel 1587 ottenne da papa Sisto V il permesso di recarsi a Costantinopoli per assistere i cristiani fatti prigionieri. (it.wikipedia.org - Giuseppe da Leonessa, Giuseppe Maria da Terni, Ristretto della vita di San Giuseppe da Leonessa, O. M., capucin, 1746 - books.google.fr).
Sa mère s'appelait Paolini comme le curé de Crognaleto qui fit construire la chapelle de la Madonna della Tibia et lui était capucin comme le père Joseph, l'éminence grise de Richelieu, soutien de la cause de Charles de Gonzague.
Gonzague et la France
Charles de Gonzague se laissa détourner de nouveau de sa grande entreprise par la seconde révolte des seigneurs dont il fut un des membres les plus actifs. Mais le Père Joseph, qui joua un rôle important dans les négociations du traité de Loudun, eut à cette occasion plusieurs entrevues intimes avec le duc de Nevers qu'il connaissait et ne manqua pas de lui remettre en l'esprit le grand rôle qui l'attendait. Il ménagea entre Nevers et Richelieu un pacte secret par lequel le duc s'engageait à rester fidèle à la régente, et à aider l'évêque de Luçon à entrer au Conseil du roi de son côté Richelieu promettait, qu'une fois, en place, il assurerait, autant qu'il dépendrait de lui l'appui de Marie de Médicis et du gouvernement français pour sa grande entreprise. Le Père Joseph attachait une importance capitale à faire parvenir Richelieu au pouvoir, car il voyait dans son ami «l'homme désigné par la Providence pour relever l'Eglise et la France.» Le résultat obtenu, le Père Joseph se mit à parcourir l'Allemagne pour associer les divers membres du corps germanique à sa croisade, puis alla visiter plusieurs princes Italiens, s'arrêtant notamment à Florence où Cosme II avait fondé l'ordre militaire de Saint-Étienne, spécialement destiné à combattre les Turcs, et enfin se rendit auprès du pape Paul V Borghèse lequel, malgré son esprit timoré et de peu d'envergure, fut vivement frappé de ce que le capucin lui exposa des dispositions de l'Europe et de la situation de l'empire Ottoman. Lorsque le Père Joseph quitta Rome, il put croire qu'il laissait le pape décidé à patronner la croisade. Le Père Joseph partit de Rome vers la fête de Pâques qui eut lieu dans l'année 1617 le 26 mars. Il fit son voyage de retour très probablement dans les mêmes conditions qu'il avait fait son voyage d'aller «c'est à dire à pied et à marches forcées», Voilà certes un singulier ambassadeur, peu difficile sur les frais de déplacement. C'est alors que pour «tromper la longueur et la fatigue de la route» le Père Joseph, dans l'enthousiasme de ses espérances, composa son poème épique de la Turciade. Ce titre dit assez qu'on y trouvera, quand M. l'abbé Dedouvres, qui l'a découvert, l'aura livré au publie, les aspirations et les espérances dont l'auteur était plein.
On aurait tort de voir là un ridicule. Le Père Joseph, comme le prouvent d'autres œuvres que l'on connaît de lui, se montre en bien des pages un véritable poète, notamment dans sa Complainte de la pauvre Grèce au roi Louis le Juste et aux Français ainsi que dans différentes pièces reproduites par M. Fagniez. Le Père Joseph était un esprit cultivé et d'une instruction très étendue. De retour en France, où il arriva la 7 juin 1617, il ne trouva plus dans le gouvernement les appuis sur lesquels il comptait. Avec Concini, Richelieu était tombé du pouvoir ainsi que Marie de Médicis qu'il avait suivie à Blois dans son exil. Malgré cette déconvenue, il n'avait pas hésité à s'adresser au nouveau conseil que dirigeait Albert de Luynes : il remit au roi un mémoire où il montre l'étendue de son intelligence, ainsi que sa profonde connaissance de la politique et spécialement de la question qui l'intéresse entre toutes. Il y expose non seulement les appuis certains ou probables qu'apporteraient les divers états européens y compris les Moscovites, les Tartares et les Cosaques, mais encore les dispositions encourageantes que l'on rencontrerait en Asie, de la part des Druses; en Afrique de la part du patriarche d'Alexandrie, du Negus d'Abyssinie et, chose qui nous paraît aujourd'hui une plaisanterie, du roi de Congo. Mais alors il existait un royaume du Congo qui n'était pas à dédaigner. Le nouveau ministère qui, plus encore que le précédent, cherchait à maintenir l'alliance avec la maison d'Autriche, comme il devait le prouver surabondamment, en sacrifiant au traité d'Ulm nos intérêts à ceux de l'empire, ne pouvait être hostile en principe aux vues du père Joseph. En 1615, le duc de Nevers avait échoué dans sa tentative. de détacher l'ordre du Saint-Sépulcre de l'ordre de Malte et de s'en faire nommer grand maître. En 1617, ce fut à Paris que Charles de Gonzague, duc de Nevers, jeta des bases d'un nouvel ordre religieux qui devait d'abord s'appeler les Chevaliers de la Mère de Dieu et prit ensuite de nom de l'ordre de la Milice Chrétienne. Une liste de souscription que l'on possède encore fut ouverte. Charles de Gonzague s'y inscrivait le 27 septembre pour 300.000 livres; puis la Reine mère pour 1.200.000, etc. Le 17 novembre 1618 à Olmutz deux associations analogues, l'une créée en Italie par les frères Petragnini-Sforza, l'autre en Allemagne par le comte Michel-Adolphe d'Althan, opéraient leur fusion avec la Milice Chrétienne du duc de Nevers. «Dès qu'ils eurent tenu leur premier chapitre, les fondateurs envoyèrent des ambassadeurs à toutes les grandes puissances et sollicitèrent l'approbation pontificale». En France, le gouvernement d'Albert de Luynes tout en accordant son patronage entendait s'effacer derrière le duc de Nevers et le Saint-Siège, pour ne pas assumer publiquement le rôle d'organisateur d'une coalition contre les Turcs. Cependant en cette même année 1618 à la suite d'un conseil où avaient été appelés le duc de Nevers et le père Joseph, notre ambassadeur à Rome recevait l'ordre d'ouvrir officiellement avec le Saint-Siège des négociations sur ce sujet. Bientôt, à l'instigation du père Joseph, le duc de Nevers, pour être plus libre de ses mouvements et n'avoir pas besoin de recourir à quelque peuple maritime, comme la Hollande, pour le transport de ses troupes, faisait construire cinq vaisseaux qui servirent plus tard au siège de la Rochelle. Mais la France ne pouvait se compromettre davantage avant d'être fixée sur les intentions de l'Espagne, d'autant que que le pape, d'abord favorable comme on l'a vu, devenait incertain; les affaires d'Italie (succession de Mantoue, Valteline), l'inquiétaient de plus près. Le père Joseph se rendit à Madrid, comme ambassadeur officiel de la ligue chrétienne et aussi pour se rendre compte par lui-même de la situation politique de l'Espagne et de ses véritables sentiments. II reconnut bientôt que le gouvernement espagnol était surtout dominé par la jalousie contre la France et par la crainte de tout ce qui pouvait augmenter sa grandeur et son influence. L'ambassadeur d'Espagne à Rome s'efforçait même d'achever de détacher le pape de la ligue. La guerre qui pendant trente ans devait ravager et épuiser l'Allemagne, était commencée. Les protestants allemands pensaient, comme Luther que, guerre, pour guerre, il valait autant faire la guerre à l'église catholique qu'au Turc. Le duc de Nevers, malgré le voyage diplomatique qu'il avait fait, pour de Luynes, en Allemagne et en Pologne, voyage pendant lequel il s'était occupé encore avec ardeur de la Ligue chrétienne, devait surtout penser à faire valoir ses droits à la succession de Mantoue. Le nouvel empereur Ferdinand III était bien décidé à ne nous garder aucune reconnaissance de ce que nous avions fait pour lui, en lui ménageant le traité d'Ulm. On a vu quels étaient les sentiments de l'Espagne. Aussi le père Joseph, sans même attendre peut-être que son ami Richelieu fut remonté au pouvoir, «ne devait pas tarder à reconnaître, dit M. Fagniez, que l'ambition de l'Espagne, quelle que fut en apparence, la rigueur, l'intransigeance de son catholicisme « était un obstacle insurmontable à ses projets et que l'abaissement de cette puissance et par une suite inévitable, l'abaissement de la maison d'Autriche, était le préliminaire indispensable de la conquête des lieux saints.» Alors, son sentiment patriotique aidant «il prendra la nouvelle tâche tant à cœur qu'on pourra croire qu'il oublie la première, tant il déploie d'animosité, d'activité, de fertilité d'expédients contre l'ennemi héréditaire.» Il ne l'oublie point cependant, et ne laisse pas échapper une occasion de préparer, autant qu'il dépend de lui, fût-ce pour un avenir très lointain, les moyens de faciliter aux armes françaises l'entrée de l'Orient, pour le temps où la défaite de l'Autriche sera accomplie (Roger Peyre, Question d'Orient en France au XVIIe siècle, Revue des études historiques, Volume 84, 1918 - books.google.fr).
Nevers et Médicis
Le malheureux succès des premières tentatives du Duc de Nevers pour la conquête de la Morée, ne le faisoient point renoncer à la pensée d'en faire de nouvelles. Il y étoit absolument résolu & il se flattoit de réussir aisément dans cette entreprise maintenant qu'il croyoit pouvoir s'assurer de la bonne volonté des Grecs, ainsi que des moyens & des forces qu'ils avoient. Mais, comme il ne pouvoit pas seul fournir une armée de douze mille hommes, nécesaire pour cela; & que le Grand-Duc, qui avoit déjà découvert son dessein, entretenoit aussi des intelligences dans la Grèce, il se mit à traiter avec lui, pour prendre ensemble des mesures, afin de s'emparer de tout le Péloponèse, & d'exciter outre cela, dans le reste de la Grèce, une révolte considérable contre le Turc. Il sentoit à la vérité qu'il seroit nécessaire ensuite de recourir à l'Espagne pour conserver les conquêtes. Mais il pensoit en lui-même que les moyens d'y intéresser le Roi Catholique ne manqueroient point. Il considéroit néanmoins qu'il ne pouvoit pour le présent en traiter avec ce Monarque, parce qu'il faudroit en instruire la Régente de France & ses Ministres, qui empêcheroient peut-être cette négociation, sous divers prétextes, & traverseroient sous main l'entreprise moins par la crainte de perdre l'amitié & le commerce qu'ils entretenoient avec les Turcs que par celle de l'agrandissement des Espagnols en Europe. Il présumoit que les Princes Chrétiens ne se manqueroient pas à eux-mêmes, quand ils verroient un aussi grand projet que celui de la ruine de leur ennemi commun. Il comptoit en conséquence sur les secours du Pape; &, en attendant, il le supplioit de lui donner ses Galeres (Vittorio Siri, Mémoires secrets, tirez des archives des souverains de l'Europe, contenant le regne de Louis XIII, Troisième partie, 1775 - books.google.fr).
Le Guerchin, la mouche, la souris et la mousse : mouche mousse mouse
"mouche" du latin "musca", grec "muia"/"muiskè" : insecte, individu curieux voire importun, espion.
"souris" en latin "musculus", en grec "mus"/"muos" (muscle).
"mousse" en latin "muscus" (Gaffiot).
Pour le ver, on renvoie à la mouche dont il est la larve.
Les mots latins "muscus", "musci" viennent de "moschos" parfum en grec (à côté d'"arôma") ou jeune animal sans corne (veau, chevrotain). [...] Confondue avec le furet, la civette qui produit le musc a été appelée viverra. Les termes classiques viverreum et muscus cessèrent de désigner le musc et furent remplacés par le latin savant moschus formé à partir du grec "moschos". L'ancien muscus se maintint en latin vulgaire pour évoluer vers le français "musc" (A. Clockers, La production ancienne de parfums aux Comores, Civilisations des mondes insulaires: Madagascar, îles du canal de Mozambique, Mascareignes, Polynésie, Guyanes, 2010 - books.google.fr).
"moschos" désigne aussi une sorte de lichen poussant sur les arbres (cf. mousse) et aussi une substance marine (Annick Le Guérer, Le Parfum: Des origines à nos jours, 2005 - books.google.fr).
On aurait dans le tableau du Guerchin une accumulation d'étymologies paronymiques autour du crâne.
"moschetti" désigne en italien les moucherons ou les mousquets. Le nom de Giorgio Moschetti viendrait de "moschos" parfum. Si Moschetti est allé dans le Magne, a-t-il pu dire "Et in Arcadia ego" ?
Dans la version du Guerchin et la première de Poussin il y a deux bergers et deux bâtons. Il en manque un pour composer le N.
The earliest printing typefaces which omitted serifs were not intended to render contemporary texts, but to represent inscriptions in Ancient Greek and Etruscan. Thus, Thomas Dempster's De Etruria regali libri VII (1723), used special types intended for the representation of Etruscan epigraphy, and in c. 1745, the Caslon foundry made Etruscan types for pamphlets written by Etruscan scholar John Swinton (en.wikipedia.org - Sans-serif).
The improvements at Shugborough have been farther carried on by his Lordship, the house having been enlarged, and a handsome portico added to it. The highly cultivated state of the demesne marks the laudable agricultural taste of the noble owner. Of the great number of statues which embellish the place, an Adonis and Thalia are the most capital. There is also a very fine figure of Trajan, in the attitude of haranguing his army. The number of which Etruscan figures in the garden shew the great antiquity of the art of sculpture in Italy, long before the Romans became a people. The beautiful monument in the lower end of the garden does honour to the present age. It was the work of Mr. Schemecher, under the direction of Thomas Anson, Esq. just mentioned. The scene is laid in Arcadia. Two lovers, expressed in elegant pastoral figures, appear attentive to an ancient shepherd, who reads to them an inscription on a tomb: "ET IN ARCADIA EGO !". The moral of this seems to be, that there are no situations of life (William Pitt, A Topographical History of Staffordshire: Including Its Agriculture, Mines and Manufactures, 1817 - books.google.fr).
Chenille
L'énigme de cette scène allégorique ne peut s'interpréter indépendamment des quelques renseignements stylistiques que nous possédons sur l'œuvre. Selon D. Mahon il faut la rapprocher de l'Apollon et Marsyas daté par Malvasia en 1618. On y retrouve les deux bergers à l'identique qui assistent à l'écorchement de Marsyas. L'auteur émet l'hypothèse que ce motif a été en premier lieu éprouvé sur le tableau plus petit, aujourd'hui appelé les Bergers d'Arcadie, dans le but de réaliser par la suite le groupe plus important d'Apollon et Marsyas. Après cet essai le peintre eut l'idée de compléter le projet en plaçant dans la partie droite un crâne sur une pierre. Ce tableau se transformait alors en une méditation sur la mort, renforcée par la présence du rat, de la chenille et de la mouche. Pour justifier la présence d'une telle œuvre chez un artiste qui n'avait pas la réputation de posséder une grande culture littéraire, D. Mahon suggère que le voyage à Venise en 1618 fut l'occasion d'une rencontre avec les célèbres paraboles de D. Fetti et que le milieu lettré vénitien était propice à la réalisation de ces peintures allégoriques, conçues par un commanditaire à partir de gravures illustrant des textes antiques. L'inscription célèbre «ET IN ARCADIA EGO» a été reprise par N. Poussin dans les tableaux peints sur ce thème peu de temps après son arrivée à Rome. A-t-elle été inventée par le commanditaire ? S'était-elle transformée en dicton populaire ? Dans ce cas Poussin n'aurait pas eu besoin du tableau du Guerchin pour la connaître. Provient-elle d'un poème de la Renaissance inspiré d'une élégie antique dans l'esprit des «Pastorales de Virgile» ? A ce sujet N.H. Wildschütz (1973, p. 229) note que, dès la Renaissance les grands collectionneurs européens possédaient des gemmes et des camées d'époque hellénistique, sur lesquels l'on rencontre certains motifs pastoraux, avec parfois un crâne au pied d'un arbre. L'arrière-plan de ces petits moments littéraires et spirituels est celui d'une nostalgie bucolique où l'homme est en harmonie avec la nature. La mort rappelle simplement que, devant elle, tous les hommes sont égaux. Nous croyons que l'antique évocation du bonheur arcadien associé à une vision sereine de la mort, inspirée par le stoïcisme, appartient aussi à la culture humaniste des premières années du XVIe siècle, et peut fort bien avoir été transcrite intégralement dans un tableau allégorique. Dans le différend qui les opposa sur l'interprétation des Bergers d'Arcadie et tout particulièrement sur l'inscription, E. Panofsky (1936) et W. Weisbach (1937, pp. 287-295) ne pouvaient tenir compte de l'étude capitale de Wildschütz. Les grands poètes allemands ont ainsi interprété la phrase : «Moi aussi j'ai vécu en Arcadie et j'y ai connu le bonheur». Panofsky en rectifie le sens; par le crâne c'est la mort qui s'exprime et dit : «Moi aussi, la Mort, je suis en Arcadie». Son interprétation correspond à celle que l'on trouve dans Bellori : «La Morte a luogo in mezzo le felicità» (La Mort intervient parmi les félicités). On retrouve l'esprit de la poésie antique : la noble attitude humaine est en harmonie avec la félicité arcadienne. Les connotations chrétiennes du memento mori et de la pénitence sont absentes. E. Panofsky a laissé planer le doute sur cet aspect en prenant la construction sur laquelle repose le crâne pour un tombeau. Les proportions et l'assemblage de briques forment carré, apparentant cet édicule aux hiéroglyphes que Valeriano utilise pour symboliser la perpétuité. De plus la chenille (et non le ver) que l'on remarque près du crâne, devenant papillon, formule un attribut du temps. L'image de la mort est bien présente (le rat et la mouche de la putréfaction), mais elle est tempérée par celle du temps et de la perpétuité. La résignation élégiaque dont parle Wiesbach n'est pas le fruit d'un sentiment morbide face à l'«horreur» de la mort, elle est la manifestation de la mélancolie, qu'il ne faut pas assimiler à la tristesse mais à l'accaparement de l'esprit par la méditation sur l'au-delà des bonheurs terrestres. Mélancoliques sont les deux bergers qui selon la tradition savante du thème s'appuient sur leur bâton et plongent leur regard dans un vide contemplatif (Alain Tapié, Giovanni Francesco Barbieri, dit le Guerchin, Les Vanités dans la peinture au XVIIe siècle : méditations sur la richesse, le dénuement et la rédemption, 1990 - books.google.fr).
Pour les Romains, Canicula «la Petite Chienne» se trouve être le nom d’une étoile de la constellation du Grand Chien : il s’agit de Sirius, nommée ainsi d’après le chien du chasseur Orion, qui a, lui, donné son nom à la constellation voisine. Dès l’Antiquité, on avait observé que le moment de l’année où cette étoile se lève et se couche en même temps que le soleil était caractérisé par de fortes chaleurs. Chez les Grecs également, l’étoile Sirius, aussi appelée "kuôn" «le Chien», donne son nom à cette période de l’année. Homère déjà, dans L’Iliade, raconte que l’étoile apporte aux mortels une chaleur ardente.
C’est d’abord avec ce sens astronomique que canicule apparaît en français au XVIe siècle, avant de prendre peu à peu son sens moderne. Mais quid de nos chenilles ? Là où canicule est un emprunt au latin canicula, chenille se trouve être… l’évolution phonétique, historique, de ce même canicula ! En ancien français, chenille signifie bien, en effet, «(petite) chienne». On le trouve aussi, au XVIe siècle, au sens de «personne méchante». Il semble que la larve du papillon ait pris ce nom en raison de la forme de sa tête velue ! (Dr Orodru, Canicule et chenille, 2021 - dictionnaire.lerobert.com).
Maira est une héroïne arcadienne, sœur de Maia, la nymphe du Cyllène, et, comme elle, fille d'Atlas, le plus ancien roi d'Arcadie. Atlas, porteur du ciel, personuifie le haut massif arcadien et ses sommets les plus élevés, colonnes de la voûte céleste. Lui même est devenu une hypostase du ciel lumineux, de Zeus ou d'Hélios. Sa fille Maira occupe, au ciel, la place de la Canicule ou de Sirius. Elle personnifie donc la chaleur extrême de l'été et la saison la plus sèche. Ennemie de l'eau, elle siège aux endroits où sa présence s'impose pour assainir le sol détrempé. Trônant à mi-côte sur les versants cultivables, elle surveille les plaines marécageuses. Son regard dévoraut embrase le domaine de Poseidon. C'est ainsi qu'elle s'installe sur le revers de l'Alésion aux confins de la Plaine inculte et sur une terrasse de l'Anchisia, à la lisière de la grande plaine, dans une bourgade qui portait son nom dans la Mantinique (Gustave Fougères, Mantinée et l'Arcadie, 1898 - books.google.fr).
Le secret
On se demande pourquoi une supposée découverte à Mantinée aurait été cachée, alors que la Table isiaque par exemple est connue de tous. Mantinée est en territoire turc. Les Ottomans devaient être au courant des projets de Nevers sur la Morée. Moschetti travaillait pour Florence, ce qu'il aurait trouvé devait il rester secret pour ne pas inquiéter Nevers avec lequel le grand duc de Toscane entretenait une certaine concurrence ? Cependant, en 1640, le projet de croisade était caduc.
Charles de Gonzague-Nevers succède à Vincent II, le plus jeune fils de Vincent Ier de Mantoue et d'Éléonore de Médicis (fr.wikipedia.org - Vincent II de Mantoue).
Ferdinand II de Médicis (14 juillet 1610, Florence - 23 mai 1670, Florence), fils de Cosme II de Médicis et de Marie-Madeleine d'Autriche, est grand-duc de Toscane de 1621 à sa mort. Il échoue dans sa tentative de construire une Ligue entre les états italiens (1635) afin de se soustraire aux hégémonies alternées des Français et Espagnols. Ferdinand n'a pas le caractère de son arrière-grand-père Cosme Ier, et le sait très bien, C'est pour cette raison qu'il préfère agrandir son domaine en le payant lui-même (fr.wikipedia.org - Ferdinand II de Médicis).
Après l'entrée de la France dans la guerre de Trente ans (1635), les plans italiens de Richelieu s'étaient élargis et envisageaient une grande alliance rassemblant le duc de Savoie, les ducs de Parme et de Modène, le grand-duc de Toscane, Ferdinand II de Médicis, et la République de Venise. Mais tous ces princes et Etats se dérobèrent. Ferdinand de Médicis n'avait pas l'étoffe politique de ses grands ancêtres : la diplomatie l'ennuyait, il était réfractaire à l'économie et surtout il détestait la guerre et les armes (Henri Sacchi, La Guerre de Trente ans, 1991 - books.google.fr).
Le grand thème du XVIIe siècle est autre chose que le secret tel qu'on le conçoit aujourd'hui, appelle le dévoilement. «Le secret au XVIIe siècle n'est pas un abri de la vérité, mais un art de la dissimulation. En ce domaine, l'honnête homme, l'homme de Cour, le moraliste, l'artiste, chacun veut être virtuose, les uns pour le dénoncer, les autres le pratiquer, d'autres encore pour le formaliser. Illusion, les leurres sont d'une infinie richesse dont on veut connaître et dénombrer les tours, les méandres, les biais, dessiner les mille courbes, peindre les reflets, les transparences, les demi-tons afin de jouir des subtilités d'une réalité évanescente, de montrer le monde tel qu'il est et n'est pas. Le peintre par exemple, dont nous citions plus haut les conseils pour construire une anamorphose, n'arrête pas sa méthode à la phase de déformation de l'image. A la première période de déconstruction et de dissimulation, succède une deuxième période de construction et de simulation. La déformation simple laisse paraître des irrégularités, donc des indices de secret. Pour que celui-ci soit absolu et l'illusion totale, sur les signes déconstruits viennent s'adjoindre d'autres signes qui effacent la déformation. Ainsi la déconstruction de la représentation est-elle l'occasion d'une surproduction de signes accrochés çà et là à quelque saillie ou dessinés pour combler des dépressions : «Pour mieux dissimuler ce que l'on peint selon les pratiques indiquées, le peintre qui a à figurer les deux têtes ou autre représentation doit savoir ombrer et recouvrir l'image afin qu'elle montre, au lieu de deux têtes, des pays, des eaux, des monts, des rochers et autres choses diverses... Le peintre peut et doit tromper en coupant et en séparant les lignes qui doivent être droites et continues, parce qu'en dehors du point de vue indiqué, elles ne montrent pas ce qu'elles montrent du bon endroit... Et l'on ne reconnaîtrait plus si la peinture représente une tête, mais le nez paraîtrait une chose et le front une autre et, en particulier, si le peintre sait faire paraître le nez comme un rocher et le front comme une motte de terre selon qu'il lui semblera». Au moment de la décomposition succède celui de la reconstruction. Les moyens de travestir les traces de la déformation sont l'ombre, le recouvrement, le découpage et la discontinuité. Les formes allongées de la vision oblique seront, pour la vision droite, considérées un peu comme des ruines, dont on accentuera encore le délabrement par le morcellement de toute continuité. Les débris d'image figureront dans les nouvelles représentations, dont ils auront l'air d'être les formes appropriées grâce aux ombres qui leur donneront l'épaisseur et la profondeur désirées. L'image, donc, de référence sera éclatée en une pluralité d'images élevées sur les parcelles de la première. L'œil ici n'est plus empêché de voir à cause du manque d'information ou à cause des mauvaises formes. L'œil est arrêté et retenu par des images qui absorbent son attention. Le secret est là, visible, mais pour le voir, il faudrait se déplacer; or, le corps pris au piège de l'image est immobilisé sur l'axe de visibilité de la première représentation frontale. Le secret est, maintenant, davantage caché par la représentation qu'en elle; le secret comme effet de séduction du visible sur le corps, annonce la problématique du secret telle qu'elle sera développée dans les œuvres de peinture, dans le mobilier et l'architecture... Elle rejoint celle décrite par les contempteurs de l'amour-propre.
Le secret est la zone d'ombre de l'œil projetée sur les choses. L'image cachée condense maintenant tous les défauts que l'art s'efforçait de corriger dans un dessein d'harmonieuse beauté; elle possède les caractères de laideur, de difformité, d'irreprésentabilité que l'art du trompe-l'œil cherche à copier, à imiter afin de créer dans le visible, l'invisible. Double polarité de l'image du mensonge : repoussante, elle inspire l'effroi et l'horreur, mais ses apparitions relèvent du domaine des arts les plus raffinés et les plus avertis. Le secret refuge du mensonge est le vice (l'intérêt, l'orgueil, la cupidité)... Mais c'est aussi l'art d'apparaître et de disparaître, l'art d'échapper. Ces secrets-là, la peinture, la littérature les tiennent des sciences physiques et optiques devenues maîtresses dans la connaissance du réel et de l'apparent. Découvrir, ordonner, articuler, percer les secrets de la nature ont impulsé la mise à nu de tous les mécanismes astronomiques, optiques, physiologiques... Mais connaître c'est fabriquer. Les lois découvertes de la lumière, du mouvement, de la pesanteur, de l'attraction servent aussi de prémisses à toutes inventions techniques (Gaëtane Lamarche-Vadel, De la duplicite, Les figures du secret au XVIIe siècle, 1994 - books.google.fr).