Partie X - 22 v’la l’Tarot   Chapitre I - Passe-moi le celte   Feux de Fursy : Bateleur, Jugement, Empereur et Maison Dieu   

Au VIIème siècle, un religieux irlandais, appelé Fursy, crut sentir son âme détachée du corps, et conduite par deux anges; un troisième volait devant eux, portant un bouclier blanc et une épée étincelante. Ils traversèrent aussi les quatre feux de l'enfer et la multitude menaçante des démons. Ensuite Fursy fut porté dans la région des saints, et deux d'entre eux lui annoncèrent les maux prêts à fondre sur le monde, à cause des péchés des rois, des docteurs et des moines. Mais quand il lui fut ordonné de revenir à la vie, l'âme, toute frémissante encore des spectacles éternels, ne rentra qu'en gémissant dans ce corps grossier qu'elle ne reconnaissait plus (Frédéric Ozanam, Dante et la philosophie catholique au treizième siècle, 1845).

Bède ajoute encore qu'un des anges dit à saint Fursy: " Regardez le monde. " Et il regarda, et il vit une vallée ténébreuse et en l'air quatre feux placés à une certaine distance l'un de l'autre. Alors l'ange lui dit : " Ce sont les quatre feux qui embrasent le monde. Le premier, c'est le feu du mensonge. Par là les hommes n'accomplissent en aucune manière la promesse qu'ils ont faite de renoncer au diable et à toutes ses pompes. Le second, c'est le feu de la cupidité, qui fait préférer les richesses du monde à l'amour des choses du ciel. Le troisième, c'est le feu de la dissension, qui engage à ne craindre pas de blesser l'esprit du prochain par des vanités. Le quatrième, c'est le feu de la cruauté, on compte alors pour rien de dépouiller les faibles et de leur faire tort" Bientôt ces feux qui se rapprochaient n'en firent plus qu'un et s'avancèrent sur lui. Il en fut effrayé et dit à l'ange : " Seigneur, ce feu s'approche de moi. " L'ange lui répondit " Ce que tu n'as pas allumé ne brulera pas en toi; car ce feu traite chaque homme selon ses mérites. En effet, si le corps brule de voluptés illicites, il brulera aussi dans les châtiments."

Le Bateleur - la dissension - 16 janvier

Bricriu est un guerrier et un poète mythique du Cycle d'Ulster qui apparaît principalement dans le récit Fled Bricrend (Le Festin de Bricriu). Le sens de son nom est " bariolé ". Il apparaît comme une figure malfaisante de la tradition celtique d'Irlande, comme un infatigable fauteur de troubles. C'est un trickster, un joueur de tours… pendables. Il n'est pas sans rappeler le personnage de Loki dans la mythologie nordique ou encore le sénéchal Keu (ou Kai) dans la légende arthurienne.

Le bateleur. Qu'est-ce qu'un bateleur ? Un amuseur de foire, un escamoteur, un hâbleur, son habit est bariolé, il est dans le jeu du monde (Baladins de la Tradition).

La stèle de Glenfahan en Irlande conservée à Dublin peut contribuer à lever une part du mystère. Six ogams-arbres y sont gravés, de bas en haut : chêne, prunellier, aulne, aubépine, orme et hêtre. Selon le classement contenu dans la Loi de Brehon, le premier appartient à la catégorie des arbres rois, le second à la catégorie des arbrisseaux et les quatre autres à la catégorie des arbres rustres. Deux signes encadrent cette inscription : en bas une spirale entrelacée en forme de 8 et en haut un cercle. Ainsi donc un arbre roi suivi d'un arbrisseau puis de quatre arbres rustres devraient être lus entre la double sphère entrelacée et la sphère pleine (Bernard Rio, L'arbre philosophal, 2001).

Une spirale en forme de 8 comme le chapeau du Bateleur.

Bricriu décide de donner un somptueux festin, dans sa résidence de Dún Rudraige (actuellement Dundrum) en l'honneur du roi d'Ulster, Conchobar Mac Nessa et des guerriers Ulates. Nombre d'invités éludant l'invitation, il doit les menacer d'une brouille générale, les amis entre eux et les parents contre leurs enfants, pour qu'ils acceptent de venir à sa table. Les trois champions du royaume Cúchulainn,, Conall Cernach et Lóegaire Búadach se disputent la " part du héros ", chacun prétendant être le plus illustre et y avoir droit, selon une promesse de Bricriu. Il revient au druide Sencha de mettre fin à la querelle en décrétant que le cuissot devait être partagé et que la question de savoir qui est le plus illustre guerrier serait arbitrée par Ailill, le roi du Connaught. Tous les défis sont remportés par Cúchulainn, ses rivaux contestent sa suprématie, mais ils doivent finalement s'incliner. Quand Fergus Mac Roeg est dépossédé de son royaume et qu'il s'exile en Connaught chez la reine Medb et le roi Ailill, Bricriu décide de l'accompagner. Sa mort est tragique : lors de la Táin Bó Cúailnge (" Razzia des vaches de Cooley "), il est piétiné au cours du combat entre les deux taureaux (fr.wikipedia.org - Bricriu).

Le pied de table manquant et la bière

Dans The herne's egg de Years, inspire de The banquet of Dun na n-Gedh, à la scène IV, la lutte de Congal et d'Aedh relève en effet du tragi-comique. Elle se livre à coups de pieds de tables, de chandeliers, de bottes ou de tabourets, symboles du monde après la chute. Congal, roi du Connacht, tue Aedh, roi de Tara; avec un pied de table. Fils du peintre John Butler Yeats, William Butler Yeats, est un poète et dramaturge irlandais, né le 13 juin 1865 à Sandymount (Comté de Dublin) et mort le 28 janvier 1939 à Roquebrune-Cap-Martin, en France. Yeats est l'un des instigateurs du renouveau de la littérature irlandaise et co-fondateur, avec Lady Gregory, de l'Abbey Theatre. Il reçut le prix Nobel de littérature en 1923.

Dans View of the present state of Ireland, seul ouvrage politique de Spenser, on peut trouver la série de mot suivante : "Curve Cosh eribord… is bothe Welshe and Iryshe".

En 1596, Spenser présente sont ouvrage The View of the State of Ireland à la reine Elisabeth, glorifiée avec l'Angleterre dans sa Reine des Fées, reprenant les thèmes féeriques des légendes celtiques, mais prônant la colonisation systématique de l'Irlande dont il fait un portrait négatif emprunté à Gérald de Galles. James Ware dit que Spenser finit ce poème en Irlande et publiera The View en 1633 (http://www.epbroye.ch - Littérature anglaise, Alexander Chalmers, The works of the English poets, from Chaucer to Cowper, Volume 3).

Curve Cosh eri bord apparaît être une liste de quatre mots irlandais. Curve est peut- être une anglicisation de cuirm, un mot désignant la bière " ale ". Les trois premières éditions du Britannia de Camden (1590) parlent de " Cervisiam ", concernant ce mot irlandais (Willy Maley, Philip Schwyzer, Shakespeare and Wales: from the marches to the assembly, 2010).

La boisson favorite des Celtes est un malt fermenté avec du houblon appelé ale qui est plus lourde que la bière teutonique. Malaliach (ou Samaliliath) le partholonien introduit la bière en Irlande, et Goibniu le forgeron brasse aussi une bière qui donne l'immortalité ; Angus Oc, le fils du Dagda, en boit. Fand divertit Cúchulainn avec une cuve sans fond de bière. Conn Cétchathach [aux cent batailles] buvait la dergfhlaith la bière rouge ou rouge souveraineté, invité par la déesse de la Souveraineté. L'association du bateleur et de la bière se rencontre dans les œuvres de Georges Meredith et plus anciennement celle de Shakespeare. Pour George Meredith (Portsmouth, 1828 - Dorking, 1909) dans Juggling Jerry, est- ce une chose naturelle pour un bateleur mourrant dans les bras de sa femme de commander une bière ? (James MacKillop, A dictionary of Celtic mythology).

Dans seconde partie de la pièce Henri IV de Shakespeare, Doll (Dorothy Tearsheet), une prostituée, compagne de Falstaff fait le lien entre bière (ale) et bateleur : " Away, you cut-purse rascal ! you filthy bung, away ! by this wine, I'll thrust my knife in your mouldy chaps, an you play the saucy cuttle with me. Away, you bottle-ale rascal! you baskethilt stale juggler, you!-Since when, I pray you, sir?-What, with two points on your shoulder? much!"

Le premier mari de Jeanne de Navarre, Jean IV (1339 - 1399) duc de Bretagne épousé le 2 septembre 1386, est décédé le 1er novembre 1399. Elle est la grand-mère du dernier duc de Bretagne François II dont sa fille Anne fit construire le célèbre tombeau. Née en 1370, morte le 9 juillet 1437, Jeanne est la fille de Charles II le Mauvais roi de Navarre et de Jeanne de France. Elle resta veuve durant quatre ans et assure la régence pour son fils Jean V au cours de cette période. Selon l'Encyclopedia Britannica, la relation entre Jeanne et Henri Bolingbroke (le futur roi Henri IV d'Angleterre) commença alors qu'il résidait à la cour de Bretagne pendant son exil d'Angleterre. En 1403, Jeanne est devenue la deuxième femme d'Henri IV. Ils n'eurent pas d'enfants, mais elle a eu une bonne relation avec les enfants d'Henri issus de son premier mariage, et prenait souvent parti pour le prince de Galles (futur Henri V) dans les querelles qui l'opposaient à son père.

Pendant le règne d'Henri V, elle fut cependant accusée d'utiliser la sorcellerie pour tenter de l'empoisonner. Elle a été condamnée en 1419 et emprisonnée pendant quatre ans dans le château de Pevensey dans le Sussex. Après cela, elle vécu tranquillement, durant le règne d'Henri V et celui de son fils, Henri VI. Elle est enterrée dans Cathédrale de Canterbury aux côtés de d'Henry IV (fr.wikipedia.org - Jeanne de Navarre Reine d'Angleterre).

La confrontation d'une scène et de son reflet correspond à un choix esthétique qui sous-tend 1 Henry IV de Shakespeare. 1 Henry IV se présente sous les traits de ce que Pierre Brunel appellerait un oxymore esthétique. La plupart des aspects majeurs de cette pièce semblent en effet être soumis à un jeu de renversements et de substitutions auquel les personnages principaux n'échappent pas. Toute chose ne peut être pleinement appréhendée que grâce à la prise en compte de son contraire. Non seulement une chose a besoin de son reflet, mais elle le contient, voire il la constitue.

La pièce montre que Hal, le fils du roi, passe tout son temps en compagnie d'un certain Sir John Falstaff et de sa troupe de vauriens. Sir John Oldcastle, qui est le modèle de Falstaff fut jugé en 1413 pour son affiliation aux Lollards, dont faisait partie John Ball, le chef de la révolte des Paysans de 1381, qui s'inspirait de l'œuvre de William Langland, Piers the Ploughman. Oldcastle s'échappe de la Tour de Londres et organise une insurrection, et une tentative d'enlèvement du roi. La rebellion échoue et Oldcastle est executé (en.wikipedia.org - Lollardy).

Le jeune homme inconstant qui dit faire partie des "moon's men" se prépare à se lancer dans une aventure dont le public se délecte d'avance : il a l'intention de délester Falstaff de son butin. Cette première rencontre avec le prince correspond à l'idée que le spectateur a pu se faire de lui. Dans une tirade, le jeune insouciant proclame être l'image inversée de ce qu'il paraît.

1 Henry IV fonctionne à partir du décalage qui s'instaure entre les regards multiples et contradictoires que Shakespeare a mis en place. Profondeur et surface se confondent, identité et reflet se conjuguent pour camper une image d'une grande richesse. On peut par exemple affirmer qu'au début de la pièce le reflet de Hal correspond à la "réalité" de Hotspur et vice versa. Les deux personnages forment donc un tout que la mort du jeune Percy va réunir après qu'ils se fussent affrontés dans un combat précédé par une affirmation de leur similitude. Henry IV présente un monde où les valeurs, les fonctions, les situations sont, très souvent, accompagnées de leur double antithétique : les scènes se déroulent en alternance à la Cour et à la taverne, au roi d'Angleterre répond le roi de Carnaval qui règne sur Eastcheap, l'un ne sait pas mentir alors que l'autre ne sait que mentir, le père de sang s'oppose au père de cœur, les fils antithétiques fusionnent dans la mort, Pégase affronte Pégase (IV,1. 119 et 120), le mage Glendower est à la fois terrifiant et ridicule, le menteur est sincère et attachant tandis que le jeune prince vertueux devient antipathique, les hommes ne sont en sécurité que dans la mort qui frappe le vertueux et épargne l'escroc, Carnaval est à la tête de la cour famélique de Carême (Acte IV scène 2), l'honneur devient une tête de mort qui grimace (V,3. 59) sur le champ de bataille où se sont affrontés les centaures. Henry IV dit l'opposition des contraires et leur imbrication. La guerre civile que le roi évoque dans le discours d'introduction (The opposed eyes". I,1. 9) est une manifestation de l'inévitable guerre fratricide que se livrent la réalité et son reflet. L'une des leçons que délivre cette pièce est liée au décalage entre être et paraître, à la nécessaire prise en compte de la diversité des êtres et à l'évanescence des valeurs (Jean-Louis Claret, Shakespeare Fuit Hic : Reflets en quête de miroir).

Le saint du jour

Saint Fursy, dont nous avons parlé en introduction, est né vers 567 sur l'île d'Inisquin, Lough Corrib, Irlande et mort à Mézerolles, France vers 648. Son nom Fursey, Fursy ou Furcy, signifie vertu. Frère missionnaire bénédictin, il descend de familles princières : son père Fintan est fils du roi de Munster, et sa mère, Gelgehes, est la fille d'un chef de clan irlandais. Il est le frère de deux autres saints missionnaires Feuillen et Ultan. Fursy fonda des monastères en Irlande, en Angleterre et en France dont celui de Saint-Pierre de Lagny-sur-Marne (fr.wikipedia.org - Fursy de Péronne).

Une légende comparable à celle de Ronan et celle de Jaoua raconte que le transport en chariot de son cadavre est l'objet d'un miracle.

Ogham : orme

On voit à Frohen-le-Grand une fontaine consacrée au même Saint, dans laquelle les paysans des alentours plongent leurs enfants attaqués de dartres, pour les guérir. Selon la tradition, l'origine de cette fontaine est miraculeuse : les bœufs qui transportaient le corps de saint Fursy, s'étant tout-à-coup arrêtés, pressés par la soif, une eau pure et limpide jaillit aussitôt au même endroit ; ils s'y désaltérèrent et continuèrent leur route jusqu'à Péronne. C'est une tradition qu'auprès de cette source qui ne doit jamais tarir,

L'espace étroit d'un gros orme entr'ouvert

D'herbe, de mousse et de rameaux couvert,

Était l'abri du pieux solitaire,

Vieux pénitent, fugitif volontaire ,

Qui de cet arbre ayant fait un saint lieu ,

Priait en paix et reposait en Dieu.

Le Jugement - Le Mensonge - 17 avril - Pâques

Protecteur du Chrétien dans sa fin dernière, Michel est aussi invoqué contre les grands cataclysmes qui menacent les humains, tels que les pestes et les et les manifestations spectaculaires de foudre et de tonnerre. Les Annales d'Ulster mentionnent pour l'année 772 un événement bizarre. La même entrée est répétée en 799, ce qui semble indiquer la mise en place d'une tradition qui associe saint Michel aux manifestations terrifiantes du Lamhcomart. Les Annales des Quatre Maîtres notent :

L'assemblée du battement de mains, ainsi appelé à cause des signes terrifiants qui se manifestèrent étant semblables aux signes du jour du Jugement, c'est-à-dire, un tonnerre et une foudre si forts qu'il était impossible de supporter de voir l'un et d'entendre l'autre. Les Irlandais furent pris de peur et de terreur au point que les autorités ecclésiastiques leur commandèrent de faire pénitences (Pierre Bouet, Giorgio Otranto, André Vauchez, Culto e santuari di san Michele nell'Europa medievale, Volume 1 de Bibliotheca michaelica, 2007).

Cette crainte remonte à loin comme l'atteste les auteurs grecs du temps d'Alexandre le Grand. Les quelques contacts attestés entre Alexandre et les Celtes sont de nature diplomatique et militaire. Une indication d'Arrien (I, 3, 1) révèle la présence, en 335 av. J.-C., de Celtes sur les bords de l'Ister (Danube). L'audience qu'il leur accorde a fait l'objet d'un récit conté par Strabon, puis par Arrien, qui l'ont puisé, ainsi qu'ils le disent, dans l'ouvrage, perdu pour nous, de Ptolémée, fils de Lagos, le futur fondateur de la dynastie égyptienne, témoin de la scène, seul des stratèges (généraux) d'Alexandre à avoir participé à la campagne contre les Gètes. Selon Strabon, Alexandre demande aux ambassadeurs celtes au cours d'un entretien qui se déroule parà póton, pendant qu'ils boivent (détail qu'ignore Arrien, peut-être par souci d'éliminer l'intention malveillante de présenter Alexandre comme un ivrogne), ce qu'ils craignent le plus. Arrien circonstancie autrement cette question en précisant que les Celtes " hauts de taille et d'une haute opinion d'eux-mêmes " poussent le roi par leur attitude à vouloir rabattre leur superbe, dans l'idée qu'ayant sûrement eu vent de sa renommée ils répondront que c'est lui. Pour orienter la réponse et éviter qu'ils n'allèguent les dieux, Alexandre, dans la version d'Arrien, a soin de leur demander ce qu'ils craignent le plus " parmi les choses humaines ". La réponse célèbre est à peu près la même chez les deux auteurs. Strabon : " qu'[ils ne craignent] personne, si ce n'est que le ciel ne leur tombe dessus, hóti oudéna, plèn ei ára me ho ouranòs autois epipésoi ". Arrien :" qu'ils craignent qu'un jour le ciel ne tombe sur eux ".

D'un point de vue celtique, le contenu de cette affirmation abrupte est à mettre en rapport avec une eschatologie d'origine indo-européenne dont on trouve l'écho chez Strabon (IV, 4, 4) : " Les druides professent […] qu'un jour règneront seuls le feu et l'eau ". Allusion à une croyance religieuse proclamant une vie cyclique de l'univers dont l'exposé grandiose se lit dans le Politique de Platon (268 e - 271c). Dans le fait, les Celtes craignaient, théoriquement à tout instant, (comme le laisse entendre l'indication mepote, un jour, donnée plus haut par Arrien) la fin de ce que Platon appelle " la Grande Année", c'est-à-dire le moment cataclysmique où s'inverse la rotation du monde entraînant le renversement du Temps. Cette fin du monde devait prendre la forme du déluge ou de la conflagration (ainsi s'expliquerait l'épouvante de Brennos et de ses rudes guerriers à Delphes au cours d'un orage, quelques décennies plus tard, en 279av. J.-C. : Trogue-Pompée, Histoires philippiques, XXIV, 4-8, Pausanias, Description de la Grèce, IV, 1-4) (Jean-Paul Savignac, Le Mythe antique - pourpre et ors).

Sur un monnaie celte un loup énorme et hérissé dévore le soleil présent sous la forme d'une roue à quatre rayons que flanque un croissant lunaire cloisonné ; un aigle, ailes déployées, et un serpent qui le surmonte, sont figurés sous l'animal. L'image monétaire minuscule (diamètre : 16 mm) dont un seul exemplaire est connu, provient d'une région maritime profondément celtique en relations avec l'île de Bretagne et l'Irlande tout aussi bien. Elle est d'une série " armoricaine " (au sens large du mot, entre la Loire moyenne et le Cotentin) où dès le ne siècle av. J.-C. s'exprime ainsi une mythologie celtique qui ne doit rien à des modèles méditerranéens.

II existait au Second Âge du Fer, dans l'eschatologie celtique, une vision précise de la fin du monde et de sa renaissance, figurée sur une monnaie et qui se retrouvera dans les versions écrites des légendes germaniques de Scandinavie des Xème- XIIIème siècles. Le loup tenait une place importante dans la mythologie celtique : des monnaies nombreuses et diverses le représentent, dans presque toutes les régions de la Gaule. Elles doivent être désormais réexaminées et classées suivant ce fait majeur : son rôle eschatologique. La roue est bien le symbole du soleil (qui " rayonne ", et qui fait le " tour " du ciel, à vue d'œil), puisque le croissant lunaire l'accompagne. Cette interprétation traditionnelle ne saurait plus être mise en doute. Parmi ces scènes mythologiques, figurées sur une monnaie gauloise, sont la fin du monde et sa renaissance : c'est le plus étonnant ! Ces légendes eschatologiques, cette apocalypse et cette résurrection, n'étaient pas écrites : c'est l'image monétaire qui les fixait. Était-ce par le fait des druides, qui faisaient connaître ainsi, sous une forme assez hermétique, à l'élite de ceux qu'on pouvait considérer comme capables d'interpréter une telle imagerie, leurs convictions les plus graves, leurs doctrines les plus redoutables, secret de leur puissance ? Ces monnaies nous renseignent sur le paganisme celtique le plus ancien, sans les déformations qui grèvent l'épopée irlandaise, christianisée et transcrite seulement au Haut Moyen Âge. Grâce à elles, nous sommes maintenant en liaison directe avec la mythologie gauloise du Second Âge du Fer (Paul-Marie Duval, La fin du monde et sa renaissance sur une monnaie gauloise du Cotentin ?).

Le mensonge

Saint Augustin dit bien davantage : Si parmi les témoins, dit-il, du Jugement dernier, il s'en pouvait trouver quelques uns, qui épargnassent la vérité en leurs dépositions ce seraient les démons, et les hommes qui font profession maintenant de ne dire quasi jamais la vérité : le démon d'autant que c'est le père du mensonge : les hommes, d'autant qu'ils onc plus de penchant pour le mensonge, dit le Psalmiste, que pour la vérité: Or ni les démons, ni les hommes ne pourront alors déposer contre la vérité, & ainsi tons les témoins de cette chambre de Justice, persisteront en leurs dépositions.

Je suis persuadé que dans l'instruction du procès criminel du jugement dernier, ce Juge Souverain confrontera les reprouvez avec les témoins qui auraient déposé contre eux : il nous en porte parole lui même par la bouche du Psalmiste. Je te convaincrais, dit-il, en te confrontant en ma présence avec les témoins qui autant déposé contre toi. La Sapience dit la même chose, à savoir que dans le jugement dernier, les prédestinez s'élèveront avec une constance merveilleuse contre les reprouvez, afin de leur être confrontez, et leur reprocheront toutes les violences, les outrages, et les injustices qu'ils auront commises. Ces illustres témoins dans cette confrontation seront assurés, et intrépides, et tous les réprouvés seront saisis de crainte, et tout tremblants de frayeur, dit le Sage " (Hyacinthe Le Febure, Traité du jugement dernier, 1671).

La date de Pâques

Nous savons que l'année solaire représente 12.3683 mois lunaires. Un aspect du conflit concerne cet excès de 0.3683 mois lunaire. A l'époque l'autorité politique intercalait des mois lunaires, alors qu'aujourd'hui on fait du mois une division de l'année solaire, interrompant par là l'ancienne connexion des sociétés humaines agricoles avec les phases de la lune. Mathématiquement il y a 4 possibilités d'intercalation de mois lunaire d'après Charles- Edwards :

a) intercalate 3 months every 8 years (3/8 = 0.3750) ; b) intercalate 4 months every 11 years (4/11 = 0.3636) ; c) intercalate 7 months every 19 years (7/19 = 0.3684) ; d) intercalate 31 months every 84 years (31/84 = 0.3690).

Aucune de ces possibilités n'est satisfaisante. En fait, c'est par l'exégèse biblique qu'on essaiera de parvenir à une solution de ce problème : Pâques est l'adaptation chrétienne de la grande fête juive de Pessa'h (qui signifie 'passer par- dessus', Passover en anglais) qui dure 7 jours et commémore l'exode des Hébreux hors d'Égypte , marquant ainsi la naissance du peuple juif. Elle commence la nuit de la pleine lune, c'est-à-dire le 14e jour du mois lunaire de l'équinoxe de printemps. Il faut savoir que pour les Juifs , comme pour les Celtes d'ailleurs, le jour commence avec la nuit (coucher du soleil). Au 7e siècle la compétition tourne autour des deux derniers cycles de 19 ou 84 ans qui s'opposent entre eux sur des points autrement importants que sur la durée. En effet, le système de Victorius d'Aquitaine ainsi que le Dionysiaque d'Alexandrie utilisent un cycle de 19 ans. Mais le système Dionysiaque commence la fête de Pâques le 15e jour du mois, celui de Victorius le 14e. Le troisième système de Sulpicius Severus utilise un cycle de 84 ans. Les Irlandais utilisent également un cycle de 84 ans dit celtique mais qui est en fait celui de Sulpicius, et fidèles en cela à leurs premiers saints, ils célèbrent Pâques le dimanche entre le 14e et le 21e jour de la pleine lune, même si ce jour coïncide avec le début de la fête de Pessa'h. Comme un fait exprès, l'Église de Rome a décidé que le jour de Pâques aurait toujours lieu le dimanche après la fête de Pessa'h , abandonnant ainsi toute relation avec la fête juive .

On attribue à saint Patrick la méthode de calcul " irlandaise " qui était désigné par l'expression papa noster (quel que soit le sens exact de papa). Le cycle pascal en usage en Irlande jusqu'au VIIème siècle parait y avoir été adopté avant les missions de Palladius et de Patrick. En effet, ce cycle est de quatre- vingt-quatre ans et ses limites sont la quatorzième et la vingtième lune. Or au temps de saint Patrick la Supputatio Romana avait pour limites la seizième et la vingtième lune, et tout l'Occident s'y conformait. Le mode de calculer la date de Pâques en usage en Irlande est une survivance de l'Eglise du IVème siècle et on n'a point de trace qu'on s'en servit encore en Gaule au début du Vèmpe siècle. Comme saint Patrick avait reçu sa préparation en Gaule il est improbable qu'il soit allé chercher dans quelque coin perdu de la Grande-Bretagne un comput pascal vieilli. Saint Patrick aurait trouvé en Irlande des communautés chrétiennes se servant de l'ancien comput, et qu'il ne voulut ou ne put pas le remplacer par un autre (Stefan Czarnowski, Le culte des héros et ses conditions sociales: Saint Patrick, héros national de l'Irlande, 1975).

Ce qui va être à l'origine de la controverse, même si les divergences sur le calcul de la date de Pâques sont beaucoup plus anciennes, c'est la proximité des deux systèmes irlandais et continental avec l'établissement de monastères Colombaniens en Francie, qui aura pour effet d'aiguiser les différences. En effet, comme nous l'avons dit, Colomban se base sur l'évangile de Jean et débute la fête de Pâques en même temps que les juifs, le 14e jour du mois lunaire. Après la mort de Colomban en 615 ou 627, ses monastères en Francie abandonnent le cycle de 84 ans et adoptent le système Victorien. Autour de 628, le pape Honorius Ier envoie une lettre aux irlandais, à la suite de laquelle un certain nombre d'églises irlandaises adoptent également le système Victorien. Il faudra attendre le retour d'une délégation irlandaise de Rome vers 632, pour qu'Iona acceptent également d'adopter le système Victorien de Pâques. D'après Dáibhí Ó Cróinín en effet, cette " attaque " est en fait basée sur une divergence au sujet de la lecture d'une lettre adressée à Severinus par les irlandais, et interprétée par Jean IV son successeur (pope-elect John) comme une proposition pour célébrer la Pâques le 14e jour comme les juifs. La controverse sur la date de Pâques est désormais une question d'autorité dans l'Église.

Pourtant, l'Église irlandaise, tout comme l'Anglaise, était fière de proclamer qu'elle avait reçu la foi de Rome , mais le désir d'uniformité à l'image de Rome gagnait en vigueur et sous-tend en fait la renaissance carolingienne. Mais, la tolérance liturgique que plaide Grégoire le Grand était devenue impossible dès la deuxième moitié du VIIème siècle (Gilles Boucherit, Magh Rath).

Le saint du jour

Saint Donnan est un moine Irlandais dont on sait peu de choses, sauf qu'il était un des premiers saints en Ecosse, d'après les noms de certains lieux (comme "Kildonan") s'étendant de Galloway à Perth et d'Aberdeenshire dans l'Uig, Suist du sud, Sutherland, Arran, et Eigg. Beaucoup se sont convertis au Christianisme par ses efforts. Quelques-uns disent qu'il était moine à Iona sous saint Columba (9 juin); d'autres disent qu'il a été associé à l'Eglise des Pictes et a suivi le chemin de missionnaire de saint Ninian (16 septembre).

Il aurait pour finir fondé une communauté monastique sur l'île d'Eigg sur Loch Ewe dans les Hébrides inférieures (Ecosse). Pendant qu'il offrait le Sacrifice de la Vigile de Pâques, une bande d'hommes armés est arrivée. A la fin de l'Offrande, ils enfermèrent les 52 moines dans le réfectoire, et y boutèrent le feu. Ceux qui tentèrent de s'échapper furent passés par le fil de l'épée.

Selon D'Arcy, la chronique sur la mort de Columba dans le "Martyrologe d'Aengus" prophétise la fin de Donnan: "Donnan partit alors avec sa famille monastique sur l'Ilot Occidental et ils installèrent leur demeure là-bas dans un endroit où paissaient les moutons de la reine du pays". 'Faites-les tuer,' aurait-elle dit. 'Cela ne serait pas un acte religieux," répondirent ses gens. Mais ils furent mortellement assaillis. A ce moment l'ecclésiastique était dans l'église. 'Laissez-nous un répit jusqu'à ce que l'Offrande soit terminée,' demanda Donnan. 'Vous l'aurez,' dirent-ils. Et quand ce fut terminé, ils furent tous tués." (forum.arbre-celtique.com, (Charles Forbes Montalembert, The monks of the West, from St. Benedict to St. Bernard, Volume 3, 1867).

Ogham : houx

Le lundi de Pâques, les vassaux de la Feuillée offraient, à genoux, aux juges du seigneur de Loudéac un bouquet de houx (Revue de Bretagne et de Vendée, Volume 13, 1864).

Pour le dimanche des Rameaux, à Ars on portait bénir des tiges de houx avec leurs baies rouges, en Bretagne de même.

Dans le Northumberland les garcons et les filles cuaillaient du houx le jeudi de Pâques accompagné par le prêtre qui jouait du violon. Ils en décoraient la croix de pierre en signe de résurrection, et dansaient. Les fleurs blanches, les baies rouge et l'écorce amer symbolisaient la vie du Christ. Holly vient de l'ancien anglais "hoelrgn" et de l'ancien norse "Hulfr", qui ont donné le terme médiéval "hulver " utilisé par Chaucer. La combustion du houx produit une forte chaleur appréciée par les antiques forgerons. Le terme oghamique " Tinne " semble désigner le feu et donc le houx (druidnetwork.org - Tinne, Tinne Holly).

L'Empereur - la cruauté - 17 juillet

L'Empereur pourrait jouer les rôles de Aillil the Fair (" Emperor of Erris "), Justinien Ier, Constant II et Ecgfrith, probable " Bretwalda " (" Emperor of Britain ") comme son père Oswiu, car c'est sous son règne que la Northumbrie atteint son maximum d'extension.

Aillil the Fair ou Oilill the Fair son of Donald Dualbuide est appelé "The Emperor of Erris" et "the Emperor of Western Europe". C'est le mari de Flidais (une des Impératrice), la maîtresse qui satisfait seule Fergus mac Roig (L'Amoureux) alors que celui-ci avait besoin d'habitude de 7 amantes. C'est Bricriu (Le Bateleur) qui servit d'entremetteur entre les deux amants (The Glenmasan Manuscript, Edinburgh, National Library of Scotland, 15th century).

On verra avec le Pape, que l'Empereur endosse aussi les rôles de persécuteurs byzantins de l'église catholique tels que Justinien Ier et Constant II.

Comme tous les empereurs qui, depuis Constantin, s'étaient succédé sur le trône, Justinien s'occupa de l'Église, par raison d'État autant que par goût de la controverse théologique. Il a, pour bien marquer son zèle pieux, combattu âprement les hérétiques, ordonné, en 529, la fermeture de l'Université d'Athènes, où subsistaient obscurément quelques professeurs païens, et vigoureusement persécuté les dissidents. Il a entendu par ailleurs gouverner l'Église en maître, et en échange de sa protection et des faveurs dont il la comblait, il lui a imposé despotiquement, brutalement sa volonté, se proclamant nettement empereur et prêtre. Pourtant, il se trouva plus d'une fois embarrassé de la conduite à suivre. Pour le succès de ses entreprises occidentales, il avait besoin de maintenir l'accord rétabli avec la papauté ; pour restaurer en Orient l'unité politique et morale, il lui fallait ménager les monophysites, toujours nombreux et puissants en Égypte, en Syrie, en Mésopotamie, en Arménie. Entre Rome, qui exigeait la condamnation des dissidents, et Théodora, qui conseillait le retour à là politique d'union de Zénon et d'Anastase, l'empereur, plus d'une fois, ne sut que résoudre ; et sa volonté hésitante s'efforça, à travers bien des contradictions, de trouver un terrain d'entente pour concilier les ternies du dilemme. Tour à tour, pour complaire à Rome, il laissa le concile de Constantinople de 536 anathématiser les dissidents, déchaîna contre eux la persécution (537-538), s'attaqua à la citadelle qu'était pour eux l'Égypte ; et, pour complaire à Théodora, il laissa les monophysites reconstituer leur Église (543) et s'efforça d'obtenir de la papauté, au concile de Constantinople de 553, une condamnation détournée des décisions de Chalcédoine. Ce fut l'affaire des Trois Chapitres, qui, pendant plus de vingt ans (543-565), agita l'empire, provoqua le schisme dans l'Église d'Occident, sans ramener la paix en Orient. De tout le déploiement de rigueur et d'arbitraire que Justinien mit en œuvre contre ses adversaires, et dont le pape Vigile fut la plus illustre victime, aucun effet utile ne résulta. La politique d'union et de tolérance que conseillait Théodora était sans doute avisée et sage ; l'incertitude de Justinien à prendre nettement parti n'en fit, malgré ses bonnes intentions, sortir d'autre effet qu'une recrudescence des tendances séparatistes de l'Égypte et de la Syrie, qu'une exaspération de leur haine nationale contre l'empire (www.mediterranee-antique.info - Justinien Ier).

Dans l'Histoire secrète, Procope compare Justinien et Théodora à deux démons, des témoins ayant vu Justinien se promenant, promenant son corps, vaudrait-il mieux dire, car la tête en était détachée, tandis qu'une autre fois son visage avait perdu ses traits (Annalisa Paradiso, Mutilations par voie de justice à Byzance, 2005).

Dante, La Divine Comédie, Le Paradis, Chant VI :

" Quand Constantin tourna l'aigle du Paradis

Contre le cours du ciel qu'elle suivit jadis,

En traversant la mer avec l'antique Énée,

Cette aigle flamboyante, à son nid ramenée,

Resta près de l'Asie et sur les monts lointains

Dont elle descendit aux rivages latins;

Et pendant deux cents ans, à l'ombre de ses ailes,

Gouverna les humains, passant, passant sous elles;

Mais le temps, qui jamais ne s'arrête en chemin,

Remit enfin le sceptre et l'aigle dans ma main.

Je suis Justinien, empereur ;"

Constant fut un Tyran qui ruina ses peuples ; un entêté, qui sans réflexion ni jugement protégea les hérétiques, persécuta les fidèles, et poussa la cruauté jusqu'à faire périr le Pape saint Martin, qui par ses vertus, plus encore que par sa dignité, méritait le respect de tout le monde. Si cet Empereur était odieux au public, il l'était encore plus à sa famille. Il n'eut jamais pour ses enfants une tendresse paternelle, ni pour sa femme cette attention et ces égards qu'elle était en droit d'attendre de son mari. Saint Martin, pape, fut enlevé de l'église Saint-Jean-de-Latran, et embarqué pour Constantinople le 19 juin 653, puis exilé dans la Chersonèse, où il mourut le 16 septembre 655, des suites des mauvais traitements dont il avait été accablé (Adrien Richer, Nouvel abrégé chronol. de l'hist. des empereurs, Volume 1, 1754).

Une rareté en moyen bronze donne une description de Constant II (Constans II cum uxore anonyma) proche de celle de la lame : Constant II debout, avec une longue et ample barbe, et un diadème surmonté d'une croix, tenant de la main droite une longue croix, et la gauche sur le côté; à sa gauche, l'Impératrice sa femme, également debout, avec une coiffure particulière, ornée d'une croix, portant sur la main droite un globe surmonté d'une croix ; dans le champ, une croix et la lettre K (Théodore Edme Mionnet, Recueil contenant les types rares et inédits des médailles d'or, d'argent et de bronze, frappées pendant la durée de la république et de l'empire romain, Volume 2, 1827).

Enfin, un "empereur" qui nous rapproche le plus de l'Eglise celtique : Ecgfrith (645-20 mai 685), fils de son prédécesseur Oswiu, est roi de Northumbrie de 670 jusqu'à sa mort. Il dirige la Northumbrie au sommet de sa puissance. Ecgfrith devient roi de Deira, un sous-royaume de la Northumbrie, en 664 puis roi de Northumbrie après la mort de son père, le 15 février 670. En 660, il épouse Æthelthryth, (Etheldreda, Audrey : un autre Impératrice), la fille d'Anna d'Est-Anglie, qui rapidement rentre dans les ordres, acte qui la rapproche probablement de Wilfrid, archevêque de York, qui marquera le concile de Whitby de son empreinte en soumettant l'Eglise celtique à la loi de Rome. Ecgfrith épouse en secondes noces Eormenburg. En 684 Ecgfrith envoie une expédition en Irlande mené par son général Berht, elle semble avoir échoué dans le sens où aucun territoire irlandais ne fut conquis par la Northumbrie, mais elle fut un succès par le nombre d'esclaves capturés et l'obtention d'un butin conséquent. En 685, contre l'avis de Cuthbert, il commande une armée contre les Pictes, menés alors par son cousin Bruide mac Bili. S'ensuit une cuisante défaite, dans laquelle il trouve la mort et qui affaiblit sérieusement la puissance de la Northumbrie dans le nord. Bède date le début du déclin de la Northumbrie de la mort d'Ecgfrith. En dehors de ses activités militaires, Ecgfrith apparaît comme le premier roi de Northumbrie, et peut-être même le premier roi anglo-saxon, à avoir utilisé le penny en argent, qui deviendra la principale monnaie anglaise durant des siècles. Diverses pièces de monnaie avaient circulé auparavant, mais elles étaient rares (fr.wikipedia.org - Ecgfrith de Northumbrie).

Si le Pape a été " rhabillé " à la mode d'Urbain V (pape et triple couronne) dont le numéro correspond à celui de la carte du Marseille, l'Empereur a pu être aussi " rhabillé " à la mode de Charles IV de Luxembourg, empereur du Saint Empire Germanique, dont le numéro correspond aussi à sa carte.

Le saint du jour

Edburge de Faremoutiers († vers 695), ou Aubierge, Æthelburg, Edelburge, Adalberge, Edelburga, Ethelberga, Ethelburgh, princesse anglo-saxonne, fille du roi Anna d'Est-Anglie, abbesse de Faremoutiers ; fêtée le 7 juillet et le 17 juillet dans le diocèse de Meaux, le Mag Mell gaulois. C'est la sœur d'une Impératrice possible, sainte Audrey (Etheldreda) femme d'Ecgfrith.

Ogham : sureau

Il est certain que le sureau acquiert souvent dans nos contrées une taille élevée et devient quelquefois un arbre. Ainsi Ustasse Marcadé, officiai de Corbie, au xv* siècle, et auteur d'un mystère de la Passion, conservé aujourd'hui à Arras, sous le n° 625, fait dire à Lucifer, parlant de Judas :

Ung maleureux et faulx trahitre,

A qui ne faulra (manquera) jamais mittre;

A ung sehut le feray pendre.

" Adonc (Judas) monte sur un sehut et se pend, et les diables luy effondrent la pance. "

(Bulletin du bouquineste, 1862).

Dans l'année de grâce 550, en Italie, un sureau porta les fruits de la vigne. Cela nous reporte au temps de Justinien Ier (Roger (of Wendover), Matthew Paris , Roger of Wendover's Flowers of history Comprising the history of England from the descent of the Saxons to A.D. 1235, Volume 1, 1849).

La Maison Dieu - La cupidité - 16 octobre

La Maison Dieu raconte un épisode des Aventures de Nera, ancien conte irlandais. Cette Maison Dieu foudroyée n'est qu'une illusion dans cette histoire, une vision d'un avenir possible que l'on peut éviter. Nera voit Cruachan, sa patrie, où règne Medb et Aillil, détruit, brûlé, et, en tas, les têtes de tous les gens qui y étaient auparavant. Il aperçoit les ennemis responsables de ces crimes, les suit. Ils pénètrent dans la caverne de Cruachan, car ils ont été envoyés par le roi du sidh (Autre Monde irlandais). Il les suit. Voyant Nera, le roi l'appelle, le questionne, et l'envoie chez une femme (du sidh), en lui ordonnant d'apporter chaque jour du bois pour le feu chez le roi. La femme devient sa compagne. Nera apporte comme prévu chaque jour du feu, mais il rencontre alors toujours un aveugle portant un boiteux sur son dos. Il apprend de sa femme qu'ils ont la mission d'aller chaque jour voir la couronne d'or qui est dans une fontaine. Elle lui révèle aussi que Cruachan n'a pas brûlé réellement, ce qu'il pourra voir lors du prochain Samain (donc un an après son entrée dans le sidh). Nera a un fils de cette femme, et, lorsque la date approche, il quitte le sidh avec sa famille et ses troupeaux, et raconte tout à Ailill et Medb. "Alors les hommes du Connaught et les Exilés noirs entrèrent dans le sidh. Ils [le] détruisirent et emportèrent tout [les trésors] qu'il contenait, [dont la couronne d'or]... Nera fut laissé avec son escorte dans le sidh. Il n'en est pas sorti jusqu'à maintenant et il n'en sortira pas jusqu'au jugement (Bernard Sergent, La mythologie et l'Odyssée, Volume 17).

Nera va, avec les guerriers du Connaught, dans le sid (à la fois l'Autre Monde et les tertres funéraires qui lui donnaient accès) y combattre et en piller les trésors.

Les saints du jour

Sainte Cera (Chera, Chier, Ciara, Cyra, Kiara, Cier, Ciar) était une abbesse morte en 679. Une histoire anachronique la fait contemporaine de saint Brendan. Un jour, un incendie menace Muscraig, in Momonia. Saint Brendan engage les habitants à rechercher les prières de Cera qui s'exécute. Et subitement, l'incendie disparaît (en.wikipedia.org - Saint Cera).

Le 16 octobre sont commémorées l'apparition de saint Michel-Archange au Mont Tombe et la dédicace de la Basilique.

La chronique dit que le pieux roi Sigebert III, fondateur de nombreux monastères - il est compté parmi les saints et fêté le premier février -, avait une grande vénération pour saint Gall et que sa fille refusa un mariage qu'on lui proposait pour devenir moniale auprès de son monastère. Sigebert III est fêté le 1er février et fut inhumé dans l'abbaye Saint-Martin au Ban-Saint-Martin.

Si l'on élimine le douteux et le légendaire, voici ce que l'on peut dire de saint Gall. Il était Irlandais et fut l'un des 12 disciples qui accompagnèrent saint Colomban en Gaule. Le Saint remonta le long du Rhin avec saint Gall, saint Eustase et quelques autres de ses disciples qui étaient venus le joindre à Metz. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu où le Rhin reçoit la rivière d'Aar, entre les diocèses de Bâle et de Constance, ils entrèrent en Suisse, s'avancèrent par la rivière du Limat jusqu'au bout du lac de Zurich, et passèrent au territoire de Zug, où ils croyaient avoir trouvé une solitude propre à leur établissement, lorsqu'ils s'en virent chassés par les habitants. Ces peuples étaient entièrement barbares et idolâtres : nos Saints, touchés de compassion pour leur aveuglement et leurs désordres, s'employèrent à les instruire de la Foi Chrétienne. Mais ils ne les trouvèrent pas disposés à les écouter. Saint Gall, ne pouvant retenir son zèle, mit le feu aux temples de leurs faux dieux et jeta dans le lac qui en était proche les oblations et les autres choses destinées aux sacrifices. Ils se fixèrent quelque temps à Luxeuil (Haute-Saône). Vers 610, Gall accompagna son abbé jusqu'à Bregenz, en Autriche, dans le Vorarlberg, à l'est du lac de Constance ou Bodensee. Ils se séparèrent vers 612, quand Colomban poussa vers l'Italie. Gall resta en Souabe où il vécut en ermite avec quelques compagnons à l'ouest de Bregenz, près de la source de la rivière Steinach. C'est là qu'on bâtit après sa mort une église "sancti Galluni", qui avait son "prêtre et pasteur". Avant 750, elle devint le centre d'un monastère qui eut pour premier abbé saint Otmar. L'abbaye appartenait au diocèse de Constance. En 818, elle obtint de Louis le Pieux l'exemption ou l'immunité par rapport à l'évêque, et la faveur de passer monastère royal. En 854, l'abbaye était libérée de toute sujétion à l'évêché de Constance, sous réserve des rapports canoniques inévitables. On l'appela "l'abbaye de Saint-Gall" et elle devint illustre. Mais saint Gall ne l'a pas fondée, et il ne fut pas son premier abbé. Il avait seulement illustré son emplacement, et laissé des reliques dont le prestige grandit avec le temps (home.scarlet.be - 16 ocotbre).

Ogham : aunée

En cataplasme, elle était utilisée pour soigner les maladies de la peau, notamment l'acné, la gale, l'herpès et le psoriasis. Ces cataplasmes servaient également en médecine vétérinaire, principalement pour soigner les lésions et les blessures des chevaux. C'est de là que provient le terme "ail de cheval" donné parfois à l'aunée. Gale vient du latin galla (excroissance) féminin de Gallus, nom latin de notre saint Gall.