Partie IX - Synthèse   Chapitre LXIV - Super-étoile (Superstar in english)   Ezy-sur-Eure, 25/26 juillet   

Ezy-sur-Eure (Heure), 25/26 juillet

Tant que votre altesse, seigneur,

El celle encor du grand prieur,

Aurez une santé parfaite,

Je renonce à toute retraite.

Mais, dès qu'il vous arrivera

Le moindre mal, on me verra

Vite à Saint-Germain de la Truite

Frère servant d'un autre ermite,

Qui sera l'abbé de Chaulieu.

Sur ce, je vous commande à Dieu.

L'altesse est Louis-Joseph, duc de Vendôme, arrière-petit-fils de Henri IV, né le 1er juillet 1634, mort a Tignaros, eu Catalogne, le 11 juin 1712. Il était fils de Louis, duc de Vendôme, et de Laure Mancini, nièce du cardinal Mazarin.

Guillaume Anfrie de Chaulieu, connu par ses poésies, naquit au château de Fontenay, dans le Vexin français, en 1639, et mourut le 27 juin 1720 à Paris, à l'âge de quatre-vingt-un ans. Il était chargé de payer à la Fontaine la pension que lui faisait le duc de Vendôme et était prieur de Saint-Germain la Truite (Œuvres complètes de Jean de la Fontaine).

Saint Anne

Le 26 juillet, Sainte Anne, la sainte Grand-mère, qui succède sans doute à la grande déesse Celte : Ana ou Nana, mère de tous les dieux. Elle assure le fil de la généalogie qui donnera naissance au Christ. Elle eut, paraît-il trois maris : Joachim, Cléophé et Salomé qui lui donnèrent chacun une fille nommée Marie, dont la Vierge, mère de Jésus. Avant Joachim, elle était pourtant stérile mais un ange lui apparut et lui prédit qu'elle aurait un enfant. Anne et Joachim se sont rencontré à la porte dorée. Sa soeur Hismérie enfanta Élisabeth, qui enfanta Saint Jean-Baptiste, cousin de Jésus. On dit que son corps était dans la barque du groupe des femmes qui abordèrent aux Saintes Marie de la Mer. Il fut transporté à Apt où il resta caché pendant quelques siècles. Ce fut lors d'une visite de Charlemagne qu'il fut révélé par un jeune aveugle qui entendit des voix célestes. Des reliques du corps de Sainte Anne furent données à Auray en Bretagne. Là, elle apparut à Yves Nicolazic pour lui indiquer l'endroit où il trouverait une statue de la sainte et pour lui demander de reconstruire un oratoire détruit. Depuis, il y a foule à sainte Anne d'Auray le 26 juillet (carmina-carmina.com - Calendaire).

Saint Anne succède à Jacques et à Christophe du 25 juillet. La coquille Saint-Jacques s'appelle aussi peigne, et Ezy a son musée du peigne (à coiffer).

Inceste

Au hameau de Saint-Germain-la-Truite, près de la route, jaillit une fontaine abondante dont les eaux tombent dans un vaste réservoir et sur les bords de laquelle s'élève une chapelle dont la construction a donné lieu à la légende suivante.

" C'était dans les premiers siècles de la chrétienté en France, dit Mme Philippe Lemaître (Bulletin monumental). A cette époque, des truites habitaient les froides eaux du réservoir souterrain de la fontaine de Saint-Germain. Il arriva que du temps de saint Germain, évêque de Paris, une de ces truites dévora la main d'une jeune fille, venue au réservoir pour y laver du linge. Peu de temps après cette aventure, saint Germain passant par Ézy, on lui amena la pauvre mutilée dont il opéra sur-le-champ la guérison. Aussitôt, la reconnaissance des chrétiens éleva, sur le bord même du réservoir et sous le patronage du saint évêque, la chapelle dont nous avons parlé. Bientôt la foule des pèlerins et des malades, qui se rendaient à la fontaine, ne tarda pas à nécessiter la construction de quelques bâtiments, et, par la suite, il s'y forma une petite communauté qui, plus tard, passa sous l'obédience de l'abbé d'Ivry. " Il n'y a donc, selon nous, rien de trop hasardé à penser que la fontaine d'Ezy était sous la garde d'un prêtre ou d'une prêtresse des Gaulois, ce qui l'avait fait désigner dans la contrée sous le nom de Fontaine du Druide ou de la Druide, nom qui, à la longue, se sera trouvé défiguré et travesti en celui de Truite.

C'est un fait depuis longtemps reconnu que la foi dans la vertu des fontaines était un dogme de la religion druidique adopté par les premiers ministres de Jésus-Christ, qui, comme on le sait, tolérèrent, chez les Gaulois convertis au christianisme, la pratique de beaucoup d'usages païens, tant qu'ils ne les jugèrent pas de nature à altérer la pureté de la nouvelle religion. " L'église, dit Mézerai, en parlant de ces usages, a trouvé bon de les sanctifier en les recevant, et d'imiter en cela le peuple d'Israël, qui s'était accommodé des vases des Égyptiens. Si associé truite à druide est tiré par les cheveux, il n'en est pas moins vrai que la truite est un salmonidé. Le saumon est le poisson celte symbole de la caste sacerdotale des druides, animal de la science sacrée. Il est question dans bon nombre de textes irlandais d'une fontaine de sagesse, fontaine qui est bien à Ezy. Sur ses bords pousse un coudrier, ou un sorbier, couvert de noisettes écarlates. Dans son eau vivent des saumons de sagesse, qui se nourrissent des noisettes tombant dedans. Quiconque mange la chair de ces poissons devient clairvoyant et omniscient.

Les voûtes, qui éveillent dans l'imagination des images pleines de poésie, sont creusées dans le roc vif. Il existe, dans la petite chapelle de Saint-Germain-de-la-Truite, quatre niches aussi en forme d'arcades surhaussées, n'offrant qu'une profondeur ou creux de 15 à 18 centimètres, et dont les embrasures, de 2 mètres de hauteur, descendent jusqu'au niveau du sol. On n'y remarque aucunes moulures ni autres ornements non plus qu'autour des portes, de chaque côté desquelles elles sont placées et disposées de façon à donner à ce petit temple l'apparence d'un hexagone (Adolphe Laurent Joanne, Itinéraire général de la France : Normandie, 1866).

Le thème de la fille aux mains coupées, thème aux multiples versions fut popularisé par Philippe de Rémi, sire de Beaumanoir, dans son roman intitulé " La Manekine " écrit vers 1240. Le synopsis en est beaucoup plus complexe : un roi de Hongrie a promis à sa femme mourante de ne se remarier qu'avec une jeune fille qui lui ressemblerait. Seule la fille de la reine, Joie, se trouve dans ce cas, mais elle se coupe la main gauche afin d'échapper à ce mariage incestueux, car l'intégrité physique est nécessaire pour accéder à la royauté. Le roi ordonne alors qu'elle soit brûlée vive, mais le sénéchal chargé de l'exécution, pris de pitié, se contente de l'envoyer en mer sur une barque sans conducteur. Après avoir abordé en Ecosse elle y épouse un roi ; pendant l'absence de celui-ci, elle met au monde un fils et écrit la bonne nouvelle à son mari. La mère de celui-ci intercepte la lettre et l'échange contre une autre qui annonce la naissance d'un monstre. Le roi désolé répond que l'on attende son retour pour décider du sort de de l'enfant, mais une fois encore, sa mère intercepte la lettre et la remplace par un ordre de brûler la Manekine avec son fils. Une nouvelle fois, l'exécution n'a pas lieu, car les victimes sont remplacées par des mannequins (d'où le surnom donné à Joie) et s'enfuient. Après de nombreuses pérégrinations, elle arrive à Rome où un sénateur la recueille. L'histoire se termine bien puisqu'à son retour son mari fait enfermer sa mère, puis retrouve Joie à Rome après sept ans de recherches. Même la main coupée retrouvée miraculeusement dans le corps d'un poisson et remise en place par le pape ! Sur ce roman se greffent une multitude de variantes, dont les plus connues sont le Roman en vers de la Belle Hélène de Constantinople et le Roman du comte d'Anjou de Jean Maillard. Ces récits sont très répandus au XIIIème siècle et plus tard.

On peut discerner trois thèmes essentiels : la main coupée, l'inceste avec le père, un rythme calendaire basé sur un cycle de quarante jours. Donatien Laurent a montré que le thème de la main coupée a pour origine un récit apocryphe de la naissance du Christ, présent dans l'Evangile du Pseudo-Matthieu (VIème siècle) et le Protévangile de Jacques le Mineur (IIe s.) : la sage-femme appelée par Joseph, Salomé, que le Moyen Age a transformée en Anastaise, arrive trop tard, puisque l'enfant est né. Informée que la mère est vierge et refusant d'y croire, elle tend la main pour vérifier et sa main se détache, consumée par un feu, la punissant d'avoir douté (Les Trois Marie). Ces textes, très répandus au Moyen Age, se retrouvent sous une multitude de variantes, dont la version bretonne est particulièrement intéressante, puisqu'elle appelle Brigitte l'accoucheuse de la Vierge, associant ainsi à ce modèle sainte Brigitte, abbesse de Kildare, recouvrant en fait l'ancienne Brigit, mère des dieux de l'Irlande et déesse de la fécondité. Les aventures de la Manekine se déroulent selon un calendrier très précis basé sur un cycle de 40 jours : les messagers partent à Noël, le roi donnera sa décision à la Chandeleur, Joie se marie et retrouve sa main le jour de Pâques, elle doit être brûlée le dimanche des Brandons (Michel Rouche, Mariage et sexualité au Moyen Age: accord ou crise).

Brice, fêté le 13 novembre, est le frère ennemi de Martin (11 novembre). D'abord son disciple, il se révolte et provoque bien des conflits. Les conteurs qui racontent "la jeune fille sans main" ou "la fille aux mains coupées", doivent savoir que Martin et Brice sont, dans une certaine tradition, les enfants de la fille à la main coupée - sainte Brigitte. Brice, appelé d'abord "Bras" se promène avec le bras de sa mère en bandoulière. Les grands saints irlandais sont généralement issus d'inceste, comme Finbarr. Il n'y a pas de malédiction liée à l'inceste en Irlande. Il est du domaine du supra-humain, signe de la communication avec le divin, d'un statut à part de la communauté humaine (carmina-carmina.com - Calendaire).

Bon Vieillard

Saint Germain, évêque de Paris, est l'un des plus célèbres prélats du VIème siècle, naquit au territoire d'Autun, de parents nobles et distingués. Après avoir fait ses études dans la petite ville d'Avallon, il se relira à Luzy, près d'un parent nommé Scopilion, qui s'appliqua à perfectionner son éducation et à le former aux bonnes mœurs. Il y passa environ quinze ans, au bout desquels Agrippin, évêque d'Autun, lui donna le diaconat en 533, et, trois ans après, l'éleva au sacerdoce. Nectaire, successeur d'Agrippin, l'établit ensuite abbé de Saint-Symphorien, monastère situé dans un des faubourgs de sa ville épiscopale, et le mena avec lui, en 549, au cinquième concile d'Orléans. Une affaire ayant conduit Germain à Paris, en 554, et le siège épiscopal de cette ville étant alors vacant, Germain fut élu pour lui succéder. Cette nouvelle dignité ne lui fit rien changer à sa manière de vivre. Childebert, régnait alors à Paris : Germain sut s'en faire estimer, et gagna sa confiance. Bientôt l'exemple de l'évoque influa sur le prince, dont les mœurs devinrent plus chrétiennes ; les pauvres furent soulagés par d'abondantes aumônes; de pieux établissements s'élevèrent et dos églises furent bâties. On compte, parmi celles-ci, l'église de Sainte-Croix, sous l'invocation de saint Vincent, aujourd'hui Saint-Germain des Prés. Ce fut Germain qui en fit la dédicace ; il y joignit un monastère qu'il dota, et qu'il exempta de toute juridiction. Le pieux évêque avait conservé des rapports avec sainte Radegonde ; il fit exprès le voyage de Poitiers pour la visiter, et ce fut lui qui institua Agnès abbesse du monastère que cette reine avait fondé. Germain assista à divers conciles tenus de son temps : au troisième de Paris, en 557; au second de Tours, en 564 ; au quatrième de Paris, en 573. Dans tous il parut avec éclat et eut la plus grande part aux sages règlements qui furent dressés dans ces assemblées. Childebert était mort en 558, et, après lui, de honteuses amours, l'inceste, l'adultère, des répudiations scandaleuses, n'étaient devenus que trop communs dans la famille royale. Caribert avait renvoyé sa femme légitime pour épouser Miroflée, fille d'un ouvrier en laine, et l'avait bientôt remplacée par Marcovèse, sa sœur, quoique celle- ci eût pris le voile et se fût consacrée à Dieu. Germain s'éleva contre ces unions criminelles. Il avertit le prince de se corriger, et, n'en ayant point obtenu de satisfaction, il n'hésita point à le retrancher de la communion de l'Eglise, lui et sa complice. Aussi soigneux de conserver la paix entre les princes que de réprimer leurs désordres, il ne négligea rien pour réconcilier Chilpéric et Sigebert, prêts à en venir aux mains, et écrivit à Brunehaut pour qu'elle ménageât un accommodement entre les deux frères. Ce grand évêque mourut le 21 mai de l'an 576, jour où l'Eglise célèbre sa fête. Il était âgé de quatre-vingts ans, et fut enterré dans l'église de Saint- Vincent. Chilpéric, au témoignage d'Aimoin, lui composa une épitaphe honorable que cet écrivain a conservée. Saint Germain est regardé comme un des évêques qui ont le plus honoré le siège de Paris et l'Eglise de France. Fortunat, qui avait connu particulièrement ce saint pontife avant de devenir lui-même évêque de Poitiers, écrivit sa Vie peu de temps après sa mort. Il eut pour principaux disciples saint Doctrovée, qu'il établit premier abbé du monastère de Sainte-Croix, qui prit plus tard le nom de Saint Germain des Prés, et saint Bertran, évêque du Mans, qui se félicite, dans un de ses écrits, d'avoir reçu de lui, ou plutôt puisé dans ses leçons et dans ses exemples, les plus pures notions de la science et de la vertu. (Jacques-Paul Migne, Encyclopédie théologique,Volume 21, 1852).

25 juillet

La tradition relative à la donation de Palaiseau par Pépin est assez controversée. Elle n'est en effet connue que par une interpolation du IXème siècle dans la Translatio Germani vetustissima, et par une mention épigraphique sur le tombeau de saint Germain. Toutes deux lient la concession royale à la translation des reliques du saint. B. Krusch, après avoir daté la translation du 25 juillet 756 en fonction des éléments chronologiques que contient son récit, doutait de la véracité d'une interpolation qui mentionnait la présence de Pépin et de son jeune fils Charles à la cérémonie, car à cette époque Pépin se serait trouvé en Lombardie. L. Levillain s'est employé à montrer que l'expédition de 756 se déroula d'avril à juin, rendant ainsi justice à notre interpolateur. Toute chronologie mise à part, l'épisode me paraît à plusieurs titres vraisemblable. En premier lieu, Palaiseau est décrit quelques décennies plus tard dans le Polyptyque d'Irminon, ce qui donne un terminus ante quem pour sa cession à l'abbaye. On sait d'autre part, d'après un diplôme du même roi pour Saint-Denis, passé en 768, que Saint-Germain avait antérieurement bénéficié des largesses du souverain en forêt d'Yveline. Certes, les biens reçus à cette occasion pourraient être identifiés avec la Cella Equalina décrite juste après Palaiseau dans le polyptyque ; mais Palaiseau se trouvait aussi en forêt d'Yveline. Relevons encore qu'une donation royale à l'occasion d'un transfert de reliques, surtout de restes aussi prestigieux que ceux de saint Germain de Paris, n'a rien de surprenant, et qu'elle ne nécessitait pas la présence royale si celle-ci était requise ailleurs. Il n'y aurait donc aucune raison majeure de révoquer en doute le témoignage rejeté par B. Krusch en ce qui concerne la donation de Palaiseau à l'occasion de l'élévation des reliques de saint Germain. On notera par ailleurs que le texte rejeté par B. Krusch comporte un topos hagiographique peut-être significatif pour notre analyse : le corps de saint Germain rie put être déplacé qu'après la cession de Palatiolum par le roi, en d'autres termes Palaiseau aurait été la monnaie permettant à Pépin d'acquérir l'aval du saint à son action (Josiane Barbier, Le système palatial franc).

Le 25 juillet 756, on procède a l'élévation de saint Germain de Paris et son corps est transporté dans l'abbatiale qui prend dès lors son nom.

A quelques pas, Ivry-la-Bataille

En 1070, un échanson de Guillaume le Conquérant, Roger d'Ivry, fonde l'abbaye d'Ivry où il installe des religieux de l'ordre de Saint Benoît parmi lesquels se succèdent 47 abbés. Elle deviendra la propriété de Diane de Poitiers qui y plaça l'un des abbés le plus connu et bâtisseur de son château d'Anet Philibert Delorme qui est architecte et que nous avons rencontré au sujet du niveau à plomb figuré sur la dalle de Coumesourde (Au niveau de la sole). Plusieurs fois démolie et reconstruite, l'abbaye d'Ivry ne résista pas à la Révolution. Ne subsiste qu'un portail monumental orné de sculptures du XIème siècle. Bien que les voussures de portail soient rarement figurées, deux des Vieillards de l'Apocalypse du portail de l'ancienne abbaye Notre-Dame d'Ivry-la- Bataille tiennent encore des vièles bien usées.

En 1447, Charles VII, en récompense des services que lui avait rendu Pierre de Brézé, comte de Maleuvrier, grand sénéchal de Normandie, en chassant les Anglais de cette province, lui inféoda entre autres, la châtellenie d'Anet. Pierre de Brézé fut tué à la bataille de Montlhéry en 1465 et son fils Jacques lui succéda. En 1462, il avait épousé Charlote de France, sœur naturelle du roi Louis XI et fille de Charles VII et d'Agnès Sorel. À sa mort, Louis de Brézé devint propriétaire d'Anet. Louis se maria en secondes noces le 29 mars 1514 à l'âge de 55 ans, avec Diane de Poitiers, née le 3 septembre 1499 (elle a donc 15 ans). Diane, que l'on appelle souvent la grande sénéchale avait 32 ans quant Louis de Brézé mourut le 23 juillet 1531. Diane posséda Anet jusqu'à sa mort le 25 avril en 1566 (date donnée par quelques historiens).

Henri IV aurait passé une nuit au château d'Ivry en 1590 après la bataille du 14 mars contre les ligueurs qui fit rage entre Boussey et Epieds. Les visiteurs trouveront à Epieds l'obélisque érigé par Napoléon Ier en souvenir de cette victoire et dont la première pierre fut posée le 24 octobre 1804. L'obélisque de la Concorde fut, lui, érigé à partir du 25 octobre 1836.

Robert d'Estouteville, gendre d'Ambroise de Loré, baron d'Ivry à son tour, fut prévôt de Paris. François Villon le qualifiait de " Seigneur qui sert saint Christophe " pour une raison inconnue (Jean-Marie Durand, Heurs et malheurs des prévôts de Paris).

La légende veut que Robert d'Estouteville ait conquis son épouse Ambroisine de Loré (sur le sire de Beauvau ?) lors d'un pas d'armes donné par le roi René d'Anjou à Saumur, au début de 1446. Ce qui après tout n'est pas impossible. Il fut prévôt de Paris à la suite de son beau-père Ambroise de Loré - dont la famille avait des biens à Andouillé -, de 1447 à 1461, puis de 1465 à sa mort, en 1479. Entre temps, de 1461 à 1465, il connut les geôles fameuses du roi Louis XI. François Villon rédigea à cette occasion une magnifique ballade sur les amours de Robert d'Estouteville, baron d'Ivry, et de sa dame : " Au poinct du jour que l'esprevier s'ébat ". Cette ballade porte en acrostiche le nom de l'épouse de Robert d'Estouteville, Ambroisine de Loré. Leur fils Jacques sera également prévôt de Paris, de 1479 à sa mort en 1509 (www.francegenweb.fr).

Roland

Du Bartas, qui mourra à la bataille d'Ivry, est un spécialiste de la poésie sacrée ; mais quand il s'agit de chanter des batailles, ou bien l'amour et les femmes, il n'a plus le courage de voler de ses propres ailes, et il appelle à son secours les poètes qui avaient chanté avant lui des sujets semblables, entre autres, et au premier rang, l'Arioste (L'Arioste en France - Des origines à la fin du XVIIIème siècle).

Du Bartas évoquait aussi Roland, peu après Hercule, au sujet de Henri : " Va t'en heureux esprit, va t'en conter là bas, Que signalé tu meurs par l'invincible bras De l'Hercule Gaulois, que la fameuse gloire D'une si belle mort vaut mieux qu'une victoire : Qu'un Martel derechef va çà haut martelant, Et que la France encor porte un autre Rolant. Mais non, tu n'en meurs seul : de si beaux de si beaux exercices Tu n'es que l'avant-jeu, tu n'es que les premices. II donne autant de morts qu'il va donnant de coups. II donne, il frappe, il fausse, il les renverse tous, Plustost qu'un tourbillon, un canon, un tonnerre Ne jette un arbre, un mur, une grand' tour par terre. Un endroit, une troupe, une playe, un trespas, N'occupent sa fureur, et n' arrestent ses pas. "

Il associera souvent les figures de Saint Louis et de Henri IV comme étant les plus parfaites de la monarchie française.

Jeune Mort

Philippe d'Egmont meurt à la bataille d'Ivry dans les rangs du duc de Mayenne face aux royaux d'Henri IV. Il était le fils du comte d'Egmont dont la mort fit l'objet d'un drame de Goethe. Dans les Pays-Bas opprimés politiquement et religieusement par les Espagnols, où une récente révolte d'iconoclastes risque de provoquer la répression la plus cruelle, le peuple a mis sa confiance et son espoir en deux nobles, le Comte Egmont et le Prince Guillaume d'Orange. Autant le second est un diplomate lucide et adroit, autant Egmont est impulsif et généreux. Gœthe en fait le héros fougueux, instinctif, presque inconscient, trop pur pour croire à la félonie des autres et qui, guidé par son génie, son " Dämon ", va droit vers son destin d'une marche de somnambule. Proche de la nature et ami des humbles, il se dévoue à son peuple jusqu'à l'ultime sacrifice. Dans la nuit qui précède le supplice, un rêve lui apporte la suprême consolation, la promesse de la délivrance des Pays-Bas, quand la Liberté lui apparaît sous les traits de Klärchen, la fille du peuple qu'il a aimée. Très shakespearien d'allure, le drame ne trouve pas tout de suite sa forme définitive. L'auteur est encore bien jeune. D'autres expériences, politiques et sociales, l'attendent, qui lui donneront la maturité nécessaire à l'achèvement de cette œuvre (www.clio.fr - La littérature allemande du moyen Âge au Romantisme).

On retrouve la sagesse de Guillaume de Nassau plus âgé opposé à la fougue d'Egmont.

Alchimie

Saint Christophe s'appelait Offerus avant que d'être converti. Au cours de ses pérégrinations il rencontre le diable qui, voyant " une croix et prenant peur, c'est donc celle-ci que va prendre, pour maître, Offerus : c'est l'époque de la putréfaction [oeuvre au Noir]. C'est alors que prend place l'épisode de la rencontre avec l'(h)ermite : sur ses conseils, il prend le métier de passeur. Survient un jour cet enfant qui porte en lui le monde : on aura reconnu le Basileus de l'oeuvre. Le passage de la rivière est semblable à la réincrudation et l'arbre dont se sert Offerus en guise de bâton n'est autre que le bourdon de pèlerin, le même que celui qu'utilisa Nicolas Flamel dans son voyage à saint Jacques de Compostelle. On comprendra sans peine qu'Offerus - un géant - est de la race des Titans et que cela le rend congénère du Tartare, c'est-à-dire du Mercure dans son premier état. " (herve.delboy.perso.sfr.fr - Tarot Alchimie).