Partie XVIII - La Chouette d’Or   Chouettes vignettes   Chouette vignette : énigme 580   
LA CHOUETTE D'OR VIGNETTES 580

Carte

Bourges vaudra 1

Cherbourg vaudra 2

Dieppe vaudra 3

Epernay vaudra 4

Forbach vaudra 5

Gérardmer vaudra 6

Héricourt vaudra 7

Issoire vaudra 8

Jarnac vaudra 9

Angers vaudra 0

Mer se trouve sur Cherbourg (2) - Bourges (1) - Golf Juan. Mer se trouve sur Gérardmer (6) - Angers (0).

On peut composer des nombres avec les chiffres associés aux villes : 12, 60 = 12x5 ; 06, 12 = 06 x 2 ; 1260, cf. l'Apocalypse de Jean et la Tapisserie d'Angers, voir aussi l'énigme 650.

Forbach (5) - Issoire (8) passe par Sion-Vaudémont (541 m d'altitude) qui se trouve sur Flexbourg - Mer.

Cherbourg (1) - Epernay (4) passe près de Flexbourg.

Forbach - Angers passe par Noirmoutier. Flexbourg - Mer passe par Noirmoutier. On peut faire correspondre le point d'aboutissement des deux droites dans l'île près de l'Epine

ou près des Coëfs (Géoportail). Il se trouve sur l'horizontale passant à Bourges.

Relier l'Aube à Noirmoutier (Noir) suggère de faire resplendir les ténèbres (www.yumpu.com -  Une nouvelle piste pour la chouette).

Quasi alignements Dieppe - Epernay - Gérardmer (346), Jarnac - Bourges - Forbach (915) et Dieppe - Bourges - Issoire (318). Ces droites décrivent un triangle dans le centre de gravité se trouve à Crèvecœur-en-Brie : Dieppe - Bourges - Gondrecourt. 

Le croisement avec les autres alignements ne se font pas en France.

Les Châtillon furent seigneur de Crèvecœur-en-Brie en même temps que Crécy-en-Brie. Or les Châtillon tirent leur nom de Châtillon sur Marne à l'ouest d'Epernay et sur l'alignement Dieppe Gérardmer, comme Compiègne et Pierrefonds.

Gaucher II de Châtillon (mort en 1148 à Laodicée), fils d'Ermengarde et d'Henri, croisé, sire de Châtillon et de Montjay, mari av. 1134 d'Ade/Alix, dont l'origine est discutée : une Roucy, fille du comte Hugues Cholet comte de Roucy et peut-être d'Aveline de Pierrefonds et d'Autrêches ; ou bien plutôt une fille de Dreux de Pierrefonds et d'Autrêches - un frère ou un neveu d'Aveline - et de Béatrix de Montlhéry, cette dernière fille de Guy et sœur d'Hugues, étant dame de Crécy, la Chapelle-en-Brie, Crèvecœur-en-Brie, ce qui expliquerait l'arrivée de ces fiefs briards chez les Châtillon : en effet, Gaucher II en devient alors le seigneur. Son fils Guy II de Châtillon est seigneur de Châtillon, Montjay, Troissy, Crécy et Pierrefonds (fr.wikipedia.org - Maison de Châtillon).

Laodicée est en Phrygie. Laodicée est traversée et pillée par les Croisés à partir de la deuxième croisade en 1148.

La bataille du mont Cadmos ou bataille du défilé de Pisidie ou bataille de Laodicée est une défaite de l'armée franque de Louis VII de France face aux Turcs seldjoukides de Rum lors de la deuxième croisade, le 6 janvier 1148 (fr.wikipedia.org - Bataille du défilé de Pisidie).

Le pied de Laodicée mesure 37 cm (C. Mauss, L'église Saint Jérémie à Abou-Gosh, Revue archéologique, 1892 - www.google.fr/books/edition).

It is important here to refer to the  excellent article given in Smith, Wayte, and Marinden's "Dictionary of Greek and Roman Antiquities under the word mensura. After a full discussion therein of the data existing as to origin of the various units of measure known to the ancients and cited by the authors, they say (p. 152, vol. II): "In Western Europe we find three foot-standards, the Italian, proved, from the writings of the Gromatici (surveyors) and from buildings, to be about 275 mm. ; the Roman, known to us from actual measures to be 296 mm. ; and the Pes Drusianus used by the surveyors in Gaul and Germany, and= 333 mm. It will be seen (they continue), from the tables accompanying the article, that the Attic and Roman standards are practically identical, that so also the Pes Drusianus, the "pous philetaireios", the AEginetan foot and the Ionian foot, are almost identical ; whilst the Italian foot is almost identical with the Phrygian foot of 277,5 mm." Now the Castilian foot = 835/3 mm = 278,3 mm. (10-95"), and consequently for all purposes of measurement of buildings of the antiquity and character of the churches described in my previous Paper on Dalkey Island church and in the present Paper, or indeed of any ancient building existing in Ireland, the Castilian foot and the Phrygian here mentioned may be taken as identical (O'Reilly, Old churches of Kil-of-the-Grange, etc., Proceedings of the Royal Irish Academy, 1904 - archive.org).

Le triangle Cherbourg - Héricourt - Forbach : 2-7-5 (cf. pied de 275 mm).

Les Châtillon furent comte de Blois - suzerains de Mer donc - et de Saint Pol (fr.wikipedia.org - Maison de Châtillon).

La ville de Mer, située sur la rive opposée à celle de Saint-Dyé et que traverse la nouvelle route de Bordeaux, est une des cités marquantes du département de Loir-et-Cher. L'histoire de Mer offre peu d'intérêt jusqu'à l'époque des guerres de religion; il faut rapporter cependant que sa fondation doit remonter au-delà du XIVe siècle, puisque vers le milieu de cette période, Jeanne de Hainault, veuve de Louis de Châtillon, fit en ce lieu, appelé alors Menars-la-ville, parce qu'il dépendait de la seigneurie de Menars, une fondation pour les pauvres (Georges Touchard-Lafosse, Histoire de Blois et de son territoire, 1841 - books.google.fr, denisjeanson.fr).

Le cercle circonscrit au triangle Dieppe - Bourges - Gondrecourt passe par Saint Pol de Ternoise, qui échut par mariage à Gaucher III de Châtillon en 1205, et par Carignan. Les 25 degrés depuis Montmartre passant à Mer croisent, près d'Angoulême, Jarnac - Issoire et Cherbourg - Angers.

Saint Pol de Ternoise se trouve sur le méridien de Paris.

Le 9 mars 1911. Jour de capitulation pour la France ! Pas une capitulation militaire, une capitulation scientifique ! Ce jour-là, en effet, la France, en adoptant le méridien de Greenwich, abandonne le méridien de Paris, c’est-à-dire la référence horaire qu’elle entendait imposer au monde. La Conférence internationale de Washington, en 1884, réunie 25 pays dans le but de définir le découpage du globe en 24 fuseaux de 15° chacun, et le méridien 0. Il y avait trois méridiens possibles : celui de l’île de Fer, aux Canaries ; celui de l’observatoire de Paris (défendu par la France) et celui de Greenwich, en Angleterre. Finalement, ce sont les Britanniques qui l’emportent. En contrepartie, ils ont promis d’adopter le système métrique (www.europe1.fr).

Mesures

Le visuel présente de haut en bas les lettres BAGFEDC soit 1065432. SI LA SOL FA MI RE D.

1065432 mesures à 27,5 cm donne 292,9938 km, presque 293 km; à l'envers : 645,040275 km presque 645 km.

64,5 cm est la distance sur la carte Mikelin 721 entre Noirmoutier (croisement de Angers (0) - Forbach (5) et de Flexbourg - Mer) et la colline de Sion-Vaudémont (541 m). 29,3 cm est la distance entre Noirmoutier et Mer.

1260

M. de Meaux ne se contente pas de donner à son système toute la vraisemblance possible ; il fait encore voir que celui des Ministres qui expliquent de l'Eglise Romaine ce qui est dit de Babylone, & qui appliquent au Pape ce qui est dit de la Bête, n'en a aucune. Car 1. Le nom de Babylone ne convient point à une Eglise ; S. Jean se seroit plûtôt servi pour la désigner, du nom de Jerusalem prophane pour l'opposer à la Jerusalem sainte ; Dieu ne lui reproche ni ses engagemens, ses infidelitez ; il ne la traite point d'adultere, mais de prostituée. 2. Leurs explications n'ont aucun fondement que leur haine contre l'Eglise Romaine ; ce qui est li vrai, que ceux mêmes qui les ont cru fausses, n'ont pas laisse de s'en servir pour l'interest du parti. 3. Elles détruisent les caracteres de l'Apocalypse, qui ne marquent sous le nom de Babylone, qu'une ville prophane & idolâtre. 4. Les explications des Ministres se détruisent mutuellement, & ils ne s'accordent point entr'eux sur le tems ou doivent commencer les 1260. années du regne de l’Ante-Christ. Les uns le rapportent à l'an 455; les autres les reculent jusqu'à Gregoire VII. qui est dans l'onziéme Giecle. Du Moulin l'a fait naître en 755. d'autres l'ont mis peu après S. Gregoire. Jurieu le place dans son Livre des Préjugez sous le Pontificat de S. Gregoire, & sous celui de S. Leon dans, son accomplissement des Propheties. 5. Le nom qui fait le nombre de 666. étoit le nom propre de la Bête ; celui de Lateinos où les Ministres trouvent leur nombre, est un nom appellatif 6. Le commandement qui est dans le chap. 18. Sortez de Babylone, mon peuple, suppose que l'on a dit, sortez de Babylone dès la naissance de l'Ante-Christ. Si c'est l'Eglise Romaine, quand a-t-il fallu en sortir Bossuet. Quand a-t-elle commencé d'être anti-chrétienne ? Si le regne de l'Ante-Christ a commencé sous S. Leon, ou sous S. Gregoire, c'est donc dans ce temps. qu'il en a fallu sortir. Or Jurieu, ni aucun des Ministres n'osent le dire. Que devient donc ce precepte qu'ils alleguent pour excuse & pour fondement de leur séparation. 7. Ce qui est dit dans l’Apocalypse, que les dix Rois doivent donner leur Puissance à la Bête, ne peut convenir au Pape, qui n'a point reçû la puissance temporelle de dix Rois. Où trouvera-t-on dix Rois ensemble qui aïent donné leur autorité au Pape ? Pourquoi expliquer les 1260. jours de 1260. années, & non pas plûtôt de jours naturels. Pour l'Ante-Christ prédit par S.Paul, M. de Meaux foûtient que c'est une chose toute differente de la Babylone de l’Apocalypse, & que ce sera un homme seul, & non point un corps & une Eglise corrompuë, puisque saint Paul en parle comme d'un Ante-Christ particulier qui paroîtra à la fin des siecles, & qui se faisant adorer comme un Dieu à l'exemple de Neron & de Caligula, & en insultant la Divinité, surpassera les plus fameux scelerats en orgueil & en impieté. Enfin M. de Meaux refute serieusement les propheties de Jurieu, dont l'évenement a déja fait connoître la fausseté ; c'est ce qu'on trouve dans l'Avertissement aux Protestans, qui suit le Commentaire de l'Apocalypse (Louis Ellies Dupin, Des auteurs morts qui ont fleuri jusqu'à la fin du siècle, Tome 4 de Bibliothèque des auteurs ecclesiastiques du XVIIe siècle, 1719 - books.google.fr).

La bête monte de la mer ou de l'abîme (Pierre Jurieu, L'accomplissement des propheties ou la delivrance prochaine de l'Eglise. Ouvrage dans lequel il est prouvé, que le papisme est l'empire antichrêtien, Tome I, 1686 - www.google.fr/books/edition).

Pierre Jurieu (1637-1713) est né à Mer-sur-la-Loire, dans une famille de pasteurs. Sa mère est la fille de Pierre Du Moulin, premier pasteur du temple de Charenton (1568-1658) (museeprotestant.org).

Pour l'Apocalypse, cf. énigme 650.

Régionalisme

En 1893, Victor-Eugène Ardouin-Dumazet commence sa grande série Voyage en France (66 volumes paraissent jusqu'en 1921). Maurice Barrès met en scène la Lorraine dans Les déracinés (1897), tandis que Eugène Le Roy décrit le Périgord dans Jacquou le Croquant (1899). Frédéric Mistral (prix Nobel de littérature en 1904) se fait le chantre de la Provence dans Mes origines (1906), illustration du félibrige. En 1907, Emile Moselly obtient le prix Goncourt pour Terres lointaines (roman situé en Lorraine). Et en 1909, Jean Yole écrit Les arrivants (roman situé en Vendée). Le contexte littéraire est donc favorable à ces tableaux des mœurs villageoises, que l'on retrouve dans La guerre des boutons de Louis Pergaud (qui paraît aussi en 1912). André Sauvignon obtient le prix Goncourt en 1912 pour Filles de la Pluie - scènes de la vie ouessantine. On peut terminer ce petit rappel sur les romans régionaux de la Belle Epoque en signalant que le prix Goncourt fut décerné en 1913 à Marc Elder pour Le peuple de la mer (qui évoque la vie des pêcheurs de l'île de Noirmoutier, en Vendée), tandis que Maurice Barrès restait fidèle à la Lorraine dans La colline inspirée et que Marcel Proust commençait A la recherche du temps perdu avec Du côté de chez Swann (Filles de la Pluie - scènes de la vie ouessantine de André Savignon, 2017 - www.google.fr/books/edition).

Musique

Le visuel contient les lettres BAGFEDC, qui (madit) peuvent être déplacées n'importe où dans le visuel. On aperçoit trois musiciens, ainsi qu'un saxophone et une contrebasse (ou un violoncelle) (piblo29.free.fr).

Durant les années 50-60, caractérisées par une constante internationalisation, des auteurs de tous pays proposent de courtes œuvres concertantes qui sortent en droite ligne soit de la Rhapsody in Blue (1924) de George Gershwin (1898-1937/USA), soit du Warsaw Concerto (1941) de Richard Addinsell (1904-1977/GB). Souvent ces deux styles fusionnent dans les œuvres de compositeurs allemands. Ce désir de concurrencer les USA était déjà manifeste pendant l’Entre-deux guerres lorsque l’UFA (Universum Film AG), fondée en 1917, régnait en Allemagne sur un cinéma techniquement proche d’Hollywood avec lequel elle voulait rivaliser. La musique des films allemands étant similaire à ce qui se faisait de l’autre côté de l’océan atlantique, il était naturel que les Allemands imitent leurs confrères anglo-saxons en matière de mini piano concertos, dans le cadre de ce qu’ils définissent comme "Gehobene Unterhaltungsmusik/Musique légère haut de gamme". Pour la décennie 1950198, citons : - Nico Dostal (1895-1981) : Blues-Fantasy (1949/7') - Franz Josef Breuer (1914-1996) : Rhapsody to the Night (Rhapsodie einer Nacht) (?/9’) - Erwin Mausz (1899-1969) : Concert Piece (Konzerstück) (?/8’) - Bernd Scholz (1900-1969) : Concerto appassionato (?/10’) - Ulrich Sommerlatte (1914-2002) : Matinée, miniature concerto (?/7’) (Corentin Boissier, Le mini piano concerto des années 40-60 : une vogue déclenchée par le Warsaw Concerto de Richard Addinsell, 2017 - pdfcoffee.com).

Erwin Mausz compose "Die Laterne von Noirmoutier" (la lanterne de Noirmoutier), "die Laterne am Strand von Noirmoutier", en 1956 (Bonner Katalog, Verzeichnis reversgebundener musikalischer Aufführungsmateriale, 2017 - www.google.fr/books/edition, portal.dnb.de).

A côté de Golf Juan, il y a Juan les Pins et son festival de jazz créé le 7 juillet 1960 par Jacques Souplet en collaboration avec Jacques Hebey (fr.wikipedia.org - Jazz à Juan).

On connaissait, avant guerre à Juan les Pins, la veuve Salviati, anciennement Andrée Cotillon, adopté par un descendant de Naundorff, soi-disant Louis XVII, qui y tenait un hôtel (Cédric Meletta, Diaboliques, Sept femmes sous l'Occupation, 2019 - www.google.fr/books/edition, Lutz Hachmeister, Hôtel Provençal, Eine Geschichte der Côte d'Azur, 2021 - www.google.fr/books/edition).

Vincenzo Salviati se donnait le titre de marquis de Moriatti (Montieri ?). Il est homonyme des Salviati de Talcy (Loir et Cher), près de Mer, sur la diagonale Cherbourg - Golf Juan, à 64,5 cm du Golf,  famille auxquels appartenait la Cassandre chantée par Ronsard et Diane aimée d'Agrippa d'Aubigné.

Contrebasse

Michel Pignolet, le plus jeune d’une famille de sept enfants, est né à Andelot, en Haute Marne, en 1667. Il entre le 27 janvier 1676 dans le Chœur de la cathédrale de Langres sous la direction Jean-Baptiste Moreau. Il ajoute à son nom celui de Montéclair, qui est le nom d’une forteresse célèbre à Andelot dès son arrivée à Paris en 1687. Dans la page de titre de sa Nouvelle méthode pour apprendre la musique en 1709, il se décrit comme Maître de la Musique du Prince de Vaudrémont. Il l'accompagne en Italie peu avant 1699. C’est sous ces cieux ensoleillés que le Montéclair succombe à la tentation. Il y découvre une maîtresse aux courbes voluptueuses, dont la voix grave et profonde le séduit. Il ne peut se résoudre à s’en séparer et la ramène à Paris, en 1700. Elle sera la première contrebasse à apparaître dans les rangs de l’Académie.

Il laisse derrière lui des contrebasses éplorées, des pièces en trio et des Concerts pour flûte et basse continue. Du côté de la musique vocale, des motets, des cantates françaises telles La Mort de Didon et surtout deux opéras les Fêtes de l’Été et Jephté (1732) témoignent de son association audacieuse du coloris des timbres et de l’utilisation de modes rares. Jephté, seconde tragédie biblique de la musique baroque française (après David & Jonathas de Charpentier), marqua profondément Rameau et Le Mercure François en fera des éloges dithyrambiques. Pourtant, la partition de ce chef-d’œuvre sera remaniée trois fois, devant les foudres de l’archevêché de Paris (operabaroque.fr).

Charles-Henri de Lorraine (Bruxelles, 17 avril 1649 - Nancy, 14 janvier 1723), comte puis prince de Vaudémont, de Commercy, etc., est le fils légitimé de Charles IV de Lorraine et de Bar et de sa maîtresse Béatrix de Cusance. Il servit dans les armées de l'Empire romain germanique et fit entièrement reconstruire le château de Commercy. Titré par son père comte puis prince de Vaudémont, Charles-Henri hérite sans doute du tempérament de son père et est un grand homme de guerre. Il est toutefois plus fidèle et constant, après avoir choisi de servir l'Espagne et non le roi de France, oppresseur dont les troupes occupaient des duchés. Ne pouvant servir la France ennemie, le comte de Vaudémont sert l'Espagne et devient gouverneur de Milan de 1698 à 1706, Chevalier de l'ordre de la Toison d'or en 1675, Grand d'Espagne de première classe. En 1674, il dirige la défense de Besançon assiégée par les troupes de Louis XIV. La ville résiste durant vingt jours et la citadelle une semaine de plus. A la mort de son fils, Charles-Henri renonce au profit du duché, à son État souverain des environs de Bitche. En compensation, son cousin le duc Léopold lui attribua la principauté de Commercy en 1708. Le prince fait construire dans cette petite capitale un vaste château. Veuf depuis 1714, le prince meurt à 74 ans, sans postérité survivante. Il est inhumé à la chartreuse de Bosserville que son père avait fondée. La principauté de Commercy fait alors retour au domaine ducal (fr.wikipedia.org - Charles-Henri de Lorraine-Vaudémont).

On pense à la madeleine de Commercy. Charles-Henri est le neveu de Nicolas-François de Vaudémont : cf. énigme 420.

Instruments

L'emploi de touches mobiles destinées à presser mécaniquement les cordes ne représente rien d'exceptionnel à la contrebasse, et nous trouvons à toutes les époques des instruments équipés de ces accessoires. Leur présence était fondée deux critères d'utilisation principaux : - Les difficultés d'accès au manche des contrebasses géantes rendait nécessaire le recours à quelque artifice qui puisse suppléer les mouvements de la main gauche (Marin Mersenne). C'était notamment le cas de la très grande contrebasse de gambe de Hans Haiden ou de l'octobasse de Vuillaume. - Les fastidieuses études nécessaires pour jouer correctement de la contrebasse comme les difficultés d'exécution sur cet instrument amenèrent certains esprits ingénieux à en faciliter le mécanisme . Praetorius relate à cet égard l'expérience d'un musicien de Prague excédé par la rupture continuelle des chanterelles de son instrument qui résistaient rarement du fait de la trop grande distance séparant le sillet du cordier. Cet artiste fit construire un instrument dont les six cordes se raccourcissaient du grave à l'aigu, la plus courte mesurant une trentaine de centimètres de plus que la plus longue. Comme ce décalage nécessitait un sillet oblique et des frettes inégales, ce qui n'était pas très commode pour l'exécution, il adapta sur le manche un couvercle muni de six touches faisant office de clavier. De solides anneaux de laiton, fixés à cette sorte de clavier, se relevaient jusqu'aux frettes correspondantes pour presser les cordes. Praetorius appréciait beaucoup ce système qu'il trouvait très pratique. Cette idée fut reprise en 1710 par Risch de Ismeneau qui construisit une basse de viole à clavier dont les cordes étaient mises en vibration au moyen de petites roues enduites de colophane et qu'une roue de plus grandes dimensions placée sous la caisse de résonnance mettait en mouvement. Le marquis de Pontécoulant fait état de la construction à Corbigny (Nièvre) en 1838 d'une contrebasse se jouant au moyen d'un clavier. Il rapporte en avoir aperçu une en 1842 chez Adolphe Sax et rappelle que J.B. Vuillaume en présenta une autre à l'exposition de Paris de 1855. De même, l'abbé Laporte, professeur de physique dans le département de la Nièvre, présenta à l'exposition universelle de 1867 une contrebasse monocorde à clavier destinée à l'accompagnement du plain-chant. En 1850, un certain Brillet, luthier à Lyon, chercha à supprimer «ces grands et fatigants mouvements par lesquels cet instrument avait donné jusqu'à ce jour d'aussi pénibles et longues études» ! Il imagina à cet effet de creuser une profonde tranchée dans le manche de la contrebasse pour y installer un mécanisme de touches mobiles à bascules reliées à un clavier composé de dix clés, chaque clé correspondant à une touche mobile. Les cordes n'étaient pas pressées vers l'intérieur du manche, comme à l'accoutumée, mais vers l'extérieur. Brillet souhaitait «rendre cet instrument susceptible d'une exécution musicale beaucoup plus étendue, ce qui donnerait lieu à la composition d'un grand nombre de pièces de musique qui n'auraient pas pu s'y exécuter avant nos nouveaux moyens , lesquels ont le grand avantage de rendre l'étude de cet instrument beaucoup plus prompte, plus facile et l'exécution plus juste» (Paul Brun, Histoire des contrebasses à cordes, 1982 - www.google.fr/books/edition).

Le saxophone est un instrument de musique à vent appartenant à la famille des bois. Il a été inventé par le Belge Adolphe Sax et breveté à Paris le 21 mars 1846. Antoine-Joseph Sax, mieux connu sous le nom d'Adolphe Sax, né le 6 novembre 1814 à Dinant, au royaume uni des Pays-Bas (dans l'actuelle Belgique), et mort le 7 février 1894 à Paris à l'âge de 79 ans, est un facteur d'instrument de musique belge, surtout connu pour avoir inventé le saxophone et le saxhorn. Il meurt en 1894 à Paris et est enterré au cimetière de Montmartre (5e division, avenue Montebello) (fr.wikipedia.org - Adolphe Sax).

Que de peines stériles, de rêves déçus, de capitaux engloutis dans ces innombrables appareils, nouveaux ou modifiés ! Et de la vielle, associée au clavier. [...] Et tout, pourtant, ne serait pas à rejeter là-dedans ; parmi cette foule d'idées inutiles ou saugrenues, il en est un certain nombre qui seraient peut-être à retenir. Mais, pour quelques-unes qui s'imposent par une opportunité ou une génialité exceptionnelles (telle l'invention des jeux de pistons par Stöltzel et Blühmel), combien d'autres avortent pour des raisons secondaires ! La plupart n'ont ni la notoriété nécessaire, ni la fortune indispensable pour poursuivre avec persévérance la conquête de l'opinion. Où serait le saxophone, sans le crédit et la fortune d'Adolphe Sax ? Le clavier, primitivement appliqué à cette forme organologique est restée restée exceptionnelle, et à juste titre : de l'union incompatible du clavecin et de la viole est résulté une sorte de monstre qui n'est ni un bon clavecin, ni un bon ensemble de violes. On avait encore la combinaison du clavier avec l'archet à main : c'était un monocorde soumis à l'action d'un clavier commandé par la main tandis que la droite maniait l'archet (Le Guide musical, revue internationale de la musique et des théâtres, 1904 - www.google.fr/books/edition).

Cf. Joseph Joussot et son monocorde inventé en 1883 à Pierre-la-Treiche (Meurthe-et-Moselle) dans l'énigme 420.

La Colline inspirée et la musique de Maurice Barrès

Le livre de Barrés n'est donc pas une biographie des Baillard ; il n'est pas davantage un épisode de l'histoire religieuse de la Lorraine ni l'épopée des grandes heures de Sion. A défaut de tout cela, nous devons y chercher une présence, y écouter une musique. Poème lyrique, La Colline inspirée, qui décrit les trois âges de la vie de Léopold Baillard, trace les étapes mêmes de la vie de Barrés. [...]

Poème symphonique, La Colline inspirée module et orchestre puissamment les thèmes les plus brillants de la pensée barré sienne : le culte de la terre et des morts, l'attrait de la poésie orientale et biblique. Tout au long du roman, ces thèmes se poursuivent, s'appellent, se croisent et s'enlacent presque sans relâche. Le thème majeur et fondamental, celui qui ouvre la composition et en assure les plus amples développements, a été suggéré à Barrés par son amour de la terre lorraine et sa prédilection constante pour la colline de Sion-Vaudémont. Dès que l'écrivain parle de ce haut-lieu, son cœur déborde et les mots, sous la plume, se pressent en vagues rythmées. Aussi n'est-il pas téméraire de dire que la côte de Sion, avant de devenir La Colline inspirée, fut vraiment, pour Barrés, la colline inspiratrice. Poète, musicien, lié à la Lorraine parce qu'il avait besoin d'un havre pour ses inquiétudes, d'une règle pour gouverner sa sensibilité, Barrés s'est fait l'organe, la parole ardente, plus que cela, la conscience même de l'antique terroir. Après la publication de La Colline inspirée, il a pu formuler cette apostrophe d'espoir : «Ô Lorraine, horizon à notre mesure, où chacun pouvait calculer l'effet de son activité, où toute vie s'allait placer aisément dans une hiérarchie, où le moindre monument aujourd'hui encore nous dit une pensée claire, c'est là ; c'est sur cette terre agricole vouée, semble-t-il, à des soins prosaïques et d'où s'exhalent pourtant d'inépuisables vapeurs de rêve, que j'ai voulu en bien méritant d'une petite nation me construire un tombeau». Pour Barrés, au-dessous des idées claires de l'intelligence et des mouvements conscients de la volonté, dans un univers submergé, se tresse un réseau mystérieux de sentiments primitifs et de forces tumultueuses qui, rattachant l'individu à ses ancêtres et à sa race, l'enracinent dans le sol natal. Cette redécouverte des sources non captées, des flots obscurs, du sens de la tradition spirituelle, communique peut-être au roman sa véritable profondeur, mais, semble-t-il, elle n'en constitue pas la plus grande originalité. La beauté de ce livre unique, c'est la musique diffuse en toutes ses pages. Musique qui épouse quelquefois le rythme d'un bel alexandrin. [...] Toujours le style de Barrés est solidaire d'une âme. Musique du style. Musique des couleurs et des paysages. Harmonie infiniment souple des symboles et des évocations où se joue l'imagination de l'écrivain. Il faudrait être musicien du verbe et de la pensée pour enregistrer et noter ces multiples accords dont vibre la sensibilité barrésienne. La nature, en son décor mouvant, se reflète dans les vies intérieures. Elle lui prête ses teintes, ses brumes ou ses lumières. Des correspondances se créent entre les cœurs et les sites topographiques.

«Notre terre, écrit-il, attend qu'on lui donne une voix. La montagne, le plateau, la forêt, les étangs élancent des hymnes. Ah! qu'un poète s'en saisisse. Il n'existe pas une poésie écrite qui satisfasse complètement notre âme, qui nous dise ce qu'entend chacun de nous s'il se replie vers les jours de son enfance ou s'il écoute ses plus hautes fiertés secrètes. Qui donc sera notre Walter Scott, notre Mistral ou notre Dante ? Une des plus belles lyres du monde repose dans les ruines de la tour de Brunehaut à Vaudémont. Qui saura faire sonner cette lyre muette ?...». Voilà pourquoi, avide de prêter l'oreille aux résonances mystérieuses de cette lyre, Barrés aimait tant gravir la colline de Sion (Joseph Barbier, Les sources de La Colline inspirée de Maurice Barrès, 1957 - www.google.fr/books/edition).

Contresens et sens : conjonction des opposés

CONTRASSENSO CONTRESENS, s. m. Vice dans lequel tombe le compositeur quand il rend une autre pensée que celle qu'il doit rendre. La musique n'étant et ne devant être qu'une traduction exacte des paroles qu'on met en chant, il est visible qu'on y peut tomber facilement dans des contresens; et ils n'y sont guère plus faciles à éviter que dans une véritable traduction. C'est donc un contresens dans l'expression, quand la musique est triste lorsqu'elle devrait être gaie, légère lorsqu'elle devrait être grave, et réciproquement. Contresens dans la prosodie, lorsqu'on place des notes brèves sur des syllabes longues, des notes longues sur des syllabes brèves, et qu'on n'observe pas l'accent de la langue, etc. Contresens dans la déclamation, lorsque les répétitions sont entassées hors de propos, etc. Contresens dans la ponctuation, lorsque la phrase musicale se termine par une cadence parfaite dans les endroits où le sens est suspendu, ou sorme un repos imparfait quand le sens est achevé. Contresens dans le lieu, quand on fait entendre, par exemple, une musique de chasse pendant que la scène représente un caveau, ou des valses lorsque la scène se passe en Espagne ou en Orient. Contresens dans le caractère, quand un acteur qui représente le rôle d'une personne de basse condition, prend le caractère d'un roi ou d'une reine; mais le manque d'expression est peut-être le plus énorme de tous les contresens. Dans tous les cas il vaut encore mieux que la musique dise autre chose que ce qu'elle doit dire, que de parler et ne rien dire du tout (Peter Lichtenthal, Dictionnaire de musique, Tome 1, traduit par Mondo, 1839 - www.google.fr/books/edition).

Ulisse et Circé est un pièce de 1691 où l'on peut entendre de la part de MEZZETIN : L'Opera, c'est un hermaphrodite entre le bon sens & le mauvais... ; ARLEQUIN : c'est la danse qui fait toute l'intrigue de l'opera (N. B. Du Gérard, Tables alphabétique et chronologique des pièces représentées sur l'ancien Théâtre italien, 1750 - www.google.fr/books/edition, Le Theatre Italien de Gherardi, Tome 4, 1701 - www.google.fr/books/edition).

Cette pièce a été transposée à l'Opéra comique en 1718, par Legrand et Fuzelier, sur une musique de Gillier, ami de Montéclair (Evrard Titon Du Tillet, Le Parnasse François, dédié au Roi, Tome 2, 1732 - www.google.fr/books/edition).

La conjonction des opposés est une notion que Jung emprunta aussi bien à Héraclite, à Nicolas de Cues, à l'alchimie et au taoïsme (Soufiane Zitouni, Confessions d'un fils de Marianne et de Mahomet, 2016 - www.google.fr/books/edition).

La pierre philosophale est le rebis (du latin res binae) qui symbolise l'union des opposés: c'est un être double, un hermaphrodite, l'homme et la femme, le fixe et le volatil (Lydia Bauer, Diane et Mercure, L’alchimie à l’œuvre dans "La Chartreuse de Parme" de Stendhal, 2013 - www.google.fr/books/edition).

Aussi La Colline Inspirée, le lieu où souffle l'Esprit, semblera aussi divine à M. Barrès quand elle érigera sur les foules prosternées la déesse Rosmertha, la Vierge de Sion, le Paraclet de Vintras ou l'hermaphrodite déterré des ruines (Robert Vallery-Radot, Le réveil de l'esprit, 1917 - www.google.fr/books/edition).

Maurice Barrès avait le projet d'écrire un roman : «L'Hermaphrodite». Barrès n'a pu écrire ce livre. "La plus grande félicité symbolique, l'image d'une étreinte éternelle, durable, où l'homme et la femme cesseront d'être étrangers l'un à l'autre. Si ces précipités sont des dieux, si l'Hermaphrodite éternel est aujourd'hui comme autrefois vivant dans quelque canton de la nature ? Les sympathies de l'art embrassent la nature à fond ; libre de toute entrave et guidé par la sensibilité, il peut saisir les particularités et les profondeurs de l'individu, les complications infinies et indéfinissables de la personne morale, toute cette empreinte qui concentre en un moment sur un visage l'histoire entière d'une âme surexcitée, notre curiosité acharnée à la poursuite des nuances, notre recherche impitoyable du vrai, notre divination des lointains et des dessous de la nature humaine" (Hippolyte Taine, Philosophie de l'Art) (Maurice Barrès, N'importe où hors du monde, 1958 - www.google.fr/books/edition).

Ces oeuvres non écrites ont eu une puissance matricielle sur l'élaboration de La Colline inspirée.

La Colline Inspirée atteste un élargissement du régionalisme barrésien : désormais, il s'avoue partagé, et fait affleurer en ce roman le thème capital chez lui de l'Hermaphrodite, équilibre impossible mais idéal entre deux natures adverses. D'autres oeuvres, antérieures à la Colline Inspirée, avaient reconnu ce dualisme grâce à l'histoire de terres étrangères où Barrès, malgré son choix volontaire pour la Lorraine, ne peut s'empêcher de se reconnaître lui-même dans son énergie, son injustice, ses aspirations les plus vastes (Marie-Claire Bancquart, Les Écrivains et l'histoire d'après Maurice Barrès, Léon Bloy, Anatole France, Charles Péguy, 1966 - www.google.fr/books/edition).

Il (Charles Martin) voit des oppositions dans la multiplicité et ne saisit pas la vérité qui se dégage de l'unité qu'elles forment (Maurice Barrès, Le culte du moi : Le jardin de Bérénice, 2020 - www.google.fr/books/edition).

Le type de Mercure assis, qu'on croit avoir été celui de la statue célèbre de Zénodore, est assez rare dans les collections. Le meilleur exemplaire gallo-romain a été trouvé en 1852 au bas de Vaudémont et de la montagne de Sion (Robert de Lasteyrie, Album archéologique des musées de province, 1890 - www.google.fr/books/edition).

Henri III épouse Louise de Vaudémont, nièce du duc de Lorraine. En 1575, le duc d'Alençon quitte la cour, et s'unit aux mécontens. Combat près de Langres, où le duc de Guise reçut une blessure à la joue, qui le fit surnommer le Balafré. Marguerite, reine de Navarre, fait assassiner Dugast, favori de Henri III. Le roi se rend ridicule et méprisable. Le duc d'Alençon prend le titre de duc d'Anjou, se raccommode avec la cour, et le roi de Navarre s'en échappe. Les favoris du roi commencent à être appelés Mignons. L'Isle des Hermaphrodites, par Thomas Artus, est une satire d'Henri III et de ses mignons; cette satire n'est point du tout licencieuse; la morale en est bonne ; elle est ingénieuse, spirituelle, mais très-mordante (Stéphanie-Félicité Du Crest Genlis, Les annales de la vertu, ou Histoire universelle, iconographique et littéraire, Tome 3, 1802 - books.google.fr).

Dans l'édition de Le Duchat de l'Isle des Hermaphrodites (1724) est insérée une Bibliothèque de Madame de Montpensier, écrit à visée politique, où figure Le Miroir de bonne grâce :

Il n'est pas difficile de juger que par le titre de ce pretendu livre, on a voulu taxer de mauvaise grace les Cardinaux de Vaudemont & de Joyeuse (Thomas Artus d'Embry, Description de l'isle des hermaphrodites, nouvellement découverte, contenant les mœurs, les coutumes et les ordonnances des habitans de cette isle, comme aussi le discours de Jacophile à Limné, avec quelques autres pièces curieuses, 1726 - www.google.fr/books/edition).