Partie XVIII - La Chouette d’Or   Chouettes vignettes   Chouette vignette : énigme 12   
LA CHOUETTE D'OR VIGNETTES 12

La sextine de Pétrarque "mentre ch'al mar" ("Al mar") conduit à considérer la construction des romans de Beaux Inconnus (1988) et de La Jolie Morte (1995) de Pierre Lartigue.

La sextine comporte six strophes de six vers terminés par les six mêmes mots selon une permutation en spirale qui reconduirait une septième strophe au modèle de la première. Un envoi reprend en trois vers les six mots clés. La structure du roman de Lartigue, La Jolie Morte (1995), joue de la même contrainte et référence (dix-huit chapitres précédés d'une «ouverture» qui est déjà tout le roman) comme, dans la fiction, les supports picturaux de l'énigme : six tableaux d'abord énumérés dans un certain ordre sur une feuille adressée au personnage principal, puis rencontrés par celui-ci dans la fiction dans un ordre différent. Et le sixième tableau, qui est aussi le septième, va s'incarner dans la fiction.

Ainsi on fait l'hypothèse que la SS, la douzième énigme, est la première soit la "B".

Ce qui pourrait être exprimé par le cercle chromatique, encore que le blanc n'a pas de longueur d'onde c'est un mélange (piblo29.free.fr).

"B" est un mélange un résumé.

De plus, le jeu boucle sur lui-même : il fait nuit, la journée s'achève et l'aube s'annonce ; l'ouverture comme délivrance renvoie à l'Ouverture comme commencement (piblo29.free.fr).

11 tours et 5 portes

Avant le XVe siècle, Mer, déjà un gros bourg, était ferme complètement par une ceinture de larges fossés à l'Est, au Midi et au Nord ; à l'Ouest par la rivière de la Tronne, et par un mur flanqué de onze tourelles demi-circulaires, bâties en saillie sur le fossé. L'auteur d'une Notice publiée dans la Revue de Loir-et-Cher, du 15 août 1889, sur la ville de Mer et signée G. J. de Mer, dit avoir vu plusieurs de ces tourelles quelque 60 ans auparavant ; il en cite cinq, dont trois ont été démolies et les fossés comblés pour faire place au Boulevard ou Avenue du chemin de fer. Cinq portes donnaient entrée dans la ville, dont il fait la description. Ce sont : 1° celle de Beauce, ou des Groix (nom celtique sans doute, qu'on retrouve à Blois) au Nord ; 2° celle des Benoist, à l'Est ; 3° la porte Barreau (barrée par le fossé), au Sud ; 4° celle des Louats, à l'Ouest, du côté de Blois, et 5° celle du pont des Tyons, ou seulement du Pont, ou des Retz, donnant sur le faubourg de ce nom. Il est peu probable que l'importance de Mer ne date que du Moyen-Age ; aussi quoique au point de vue archéologique on ne trouve guère de traces antérieures à cette époque, ce qui est très fréquent pour les bourgs gaulois de moyenne importance, je crois qu'on peut citer Mer comme un ancien bourg fortifié gaulois. Les murailles sont, bien entendu, postérieures. Si j'ai parlé des portes et des tours c'est pour situer l'emplacement des fossés disparus. Sa situation, un peu éloignée de la Loire, entre les petites villes plus considérables alors de Beaugenci et de Suèvres, a dû être un empêchement à son développement pendant la période gallo-romaine. A cette époque, c'était sans doute un centre plutôt agricole que commercial. La voie ancienne d'Orléans à Tours, n° 9, par la rive droite de la Loire, passait auprès ou même dans l'oppidum (Bulletin, Volume 19, Société d'histoire naturelle de Loir-et-Cher, Blois, 1926 - www.google.fr/books/edition).

La ville fut fortifiée au 14e/15e siècles. A l'ouest, le bas du ru servait de défense. Entre la Tronne et la rue Barreau, un fossé profond qui fut comblé, empêchait les pillards d'entrer. Le long de la rue des coteaux et de l'avenue Maunoury, la muraille était flanquée de tourelles circulaires de 4 mètres de diamètre, bâties en saillie sur un large fossé, aujourd'hui comblées. On entrait dans les tourelles par des portes basses qui donnaient sur des jardins. Les murs avaient un bon mètre d'épaisseur. A un mètre cinquante du sol, trois meurtrières féodales de 50 centimètres de hauteur, étaient ouvertes. Certaines toitures des tourelles étaient coniques et d'autres formaient un terre-plein qui permettait de dominer le paysage et était un emplacement d'observation.

Six portes principales donnaient accès à la ville. Au nord, la porte des Groix (vers Aulnay). A l'est, la porte des Benoists (angle nationale et rue Barreau). Elle fut détruite quand on ouvrit la grande route. Lors des travaux, les fondations d'une tour de garde et d'un pont-levis apparurent. Au sud, la porte Montcellereux ou porte Barreau. A l'ouest, la porte des Louats (Louats était le nom d'une famille très connue à MER). Cette porte fermait la grande route, dite Contentieuse, et qui avait aussi un pont-levis enjambant le ru, sans doute face à la Corbillière. Au nord, la porte des Retz (sur les hauteurs de la rue J. Bueray) nommée aussi «porte du Pont-Levis» ou «du Pont aux Tyons». La fausse porte de Toutvoye que précédaient une maison et un moulin. Les guerres de religions et la Fronde, au cours desquelles la ville fut prise à plusieurs reprises, démontrèrent l'inefficacité des fortifications. Au 17e siècle, on entama des travaux de réparation des murailles qui endettèrent la ville, sans une garantie de sécurité. La ville lutta contre les démolitions clandestines sans grand effet. Au début du 19e siècle, la majeure partie des tours et des murailles est détruite. Quant aux fossés, ils sont en partie comblés et occupés par des maisons et jardins.

La rue des coteaux qui longe le tracé des remparts de La ville, passe sur les fossés remblayés des fortifications. Dans le jardin de la mairie, se dresse la dernière tour, encore debout, des murailles. Récemment restaurée, cette tour qui à l'origine était beaucoup plus haute, laisse imaginer la taille des murs et présente encore une partie de son escalier. De même, dans les jardins du presbytère, à côté de la mairie, subsiste le seul et unique vestige des remparts. Aujourd'hui, il donne encore une bonne idée de l'épaisseur des murs. A l'angle de la «rue des Pichots» et de «l'avenue Maunoury» se trouvait l'une des dernières tours des fortifications de la ville. Cette tour qui formait un terre-plein permettait la surveillance de la campagne environnante, fut détruite en 1999, ce qui parait effrayant compte tenu de la connaissance que nous avions à cette époque-là de l'importance de la conservation du patrimoine. Désormais, seule la tour du jardin de la mairie témoigne de la présence des remparts. Toutefois, les pierres récupérées de la tour des Pichots, furent réutilisées pour restaurer la tour de la cour de la mairie (Références extraites d'un livre de M. André Prudhomme et anecdotes vérifiées par Gilbert Bracquemont) (N°63 MER INFOS, Janvier-février-mars 2016 - fr.calameo.com, www.perche-gouet.net).

Cinq portes principales donnaient accès à la ville : - Au nord la porte des Groix ; au-delà s'ouvrait le faubourg des Groix. Au début du siècle dernier, un énorme bloc de larges pierres plates superposées marquait son emplacements. - À l'est, la porte des Benoist. Cette porte fut détruite quand on ouvrit la grande route. Lors des travaux d'assainissement, apparurent les fondations d'une tour de garde et d'un pont-levis. - Au sud, s'ouvrait la porte Barreau, appelée aussi porte de Moncellereux. - La porte des Louats, à l'ouest, avait également son pont-levis qui enjambait le ru. - Plus au nord, la porte des Rets, autrement nommée porte du Pont-levis ou du Pont aux Tyons. La rue qui s'ouvre vers les Rets, aujourd'hui rue Jacques Bizeray, s'appela rue du Pont pendant plusieurs siècles (André Prudhomme, Histoire de Mer, Mer et son histoire, leur passé, 1999 - www.google.fr/books/edition).

La grande affaire pendante durant un demi-siècle, qui était de fixer le nombre des églises protestantes dans le Blaisois, ne fut résolue qu'en 1658. Le 17 décembre 1668, ordonnance du lieutenant-général René Grymauldet, portant publication du l'arrêt royale à Mer et à Romorantin.

Les catholiques exposent que la ville a cinq portes et une fausse porte. L'une appelée la porte des Benoists, au delà de laquelle il n'y a aucuns bâtiments, et seulement le grand chemin qui conduit à Beaugency ; la deuxième, la porte de Moncellereux, à cent pas de laquelle il y a des maisons qui continuent pendant un quart de lieue, appelées le hameau de Barreau, etc. La troisième, la porte des Louaz, à quelque petite distance de laquelle il y a des maisons appelées les Perroux, la rue aux Dutens, la rue aux Fortineaux et Cinq-Mars. La quatrième s'appelle la fausse porte de Touvoye, au delà de laquelle il y a deux maisons et un moulin. La cinquième, la porte des Retz ou, autrement, du Pontlevis, à cent pas de laquelle il y a des maisons qui continuent environ un quart de lieue et sont appelées les hameaux des Retz, les Ormeaux, le Heaulme et Lasneré. La sixième et dernière est la porte des Groix qui conduit en la paroisse d'Aunay, au delà de laquelle y a plusieurs maisons qui se joignent et font le seul faubourg de Mer, appelé les Groix (Adrien Thibault, Sur les protestants blaisois, Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, 1902 - gallica.bnf.fr).

Plan de Mer

Ce plan est emprunté à une sorte de plan cadastral du Marquisat-Pairie de Ménars, conservé au château de ce nom. Il paraît avoir été dressé au XVIIIe siècle. En tous cas, il est postérieur à 1685. Aussi avons-nous dû, à l'aide des minutes, placer certains édifices qui n'y figurent pas. Il en résulte que, tout en garantissant la fidélité de l'ensemble, nous ne saurions répondre de l'exactitude mathématique de tous les détails. Nous pourrions faire, d'ailleurs, la même réserve pour le plan qui nous a servi de modèle. Le mur d'enceinte de l'ancien Mer était flanqué de douze tours environ. Ignorant la place exacte de toutes, et le plan de Ménars ne la marquant point, nous avons préféré n'en mettre aucune. On verra par la LÉGENDE que nous nous sommes borné à indiquer, en fait d'édifice, ceux qui sont mentionnés dans notre ouvrage. Mer était autrefois une ville fortifiée, un gros bourg fermé. Son étendue était moindre alors qu'aujourd'hui, car les faubourgs n'en faisaient pas encore partie. Ses murs, dont quelques restes subsistent encore, la limitaient vers le nord, à la porte des Groix; vers l'est, au boulevard actuel de la gare; au sud, non loin de l'église Saint-Hilaire de Mer; à l'ouest, au ru ou ruisseau sur lequel est bâti le Pont de Mer, dans la rue du Pont. Cinq portes principales donnaient accès dans la ville : au nord, la porte des Groix, ouvrant sur le faubourg du même nom; à l'est, au dessus de l'église Saint-Hilaire, la porte des Benoists, ouvrant du côté de Beaugency, où l'on arrivait alors, non par la route actuelle d'Orléans à Blois, qui n'existait pas encore, mais par «le vieux chemin à aller à Beaugency;» au sud, la porte Bareau, au bout de la rue du même nom, fort courte à cette époque, comme le prouve une tourelle encore existante; à l'ouest, celle des Louats (nom d'une famille importante de Mer), au bout de la rue Contentieuse, – aujourd'hui route d'Orléans à Blois; - enfin, à l'ouest également, la porte du Pont aux Tyons, ou des Retz, ouvrant sur le faubourg de ce nom, et par laquelle on accédait à la rue basse d'Aulnay, en passant par les Ormeaux, le Hueaume, l'Aneret, etc. (Paul de Félice, Mer (Loir-et-Cher): son église réformée, 1885 - books.google.fr, grc26.localeo.fr).

 

 

 

B : ordre des énigmes

530 : Bourges ; méridien de Paris et méridien de Villedieu-sur-Indre

780 (Montmartre) et 470 servent à viser Saint Amand les Eaux, depuis Roncevaux, et depuis Carignan dans la 500.

500 : Saint Amand les Eaux par Carignan ("lumière" et "lumière céleste")

580 : 10 villes ; Forbach - Angers - Noirmoutier ; Gérardmer - Mer - Angers

600 : Issoire

420 : Flexbourg - Sion-Vaudémont - Mer - Noirmoutier

560 : Chartres ; méridien de Chartres et de Mer

650 : Mer

520 : Moque-Baril

L'"ouverture" pourrait être l'angle de polarisation ("Septentrion") de la lumière sur l'eau soit 53,2°.

Il y a plusieurs angles proches de 53° issus des droites tracées entre les villes données par l'énigme 580 :

Cherbourg - Bourges - Héricourt ; Dieppe - Bourges - Carignan ; Méridien d'Angers - Angers - Issoire ; Angers - Cherbourg - Bourges.

L'énigme 530 donne Bourges et a pour titre Ouverture : 530 et 53° (degrés).

La boucle

530 : Bourges ; méridien de Paris et méridien de Villedieu-sur-Indre

470 : Saint Amand les Eaux, depuis Roncevaux

600 : Issoire

420 : Flexbourg - Sion-Vaudémont - Mer - Noirmoutier

650 : Mer

Les 5 couleurs de l'énigme B pourraient représenter 5 paliers, en particulier dans la philosophie de l'éros de Platon.

Le droit chemin des choses de l'amour se déroule ainsi selon cinq paliers d'une révélation progressive marquée per l'irruption soudaine de la transcendance du Beau. L'initié s'est élevé 1 / d'un seul beau corps à deux ; 2 / et de deux à tous ; 3 / des beaux corps à la beauté des mœurs ; 4 / puis de celle-ci aux belles connaissances, pour arriver enfin 5 / à «cette connaissance» qui n'a d'autre objet que la Beauté en elle-même (211 c). À l'imitation de l'Amour, à mi-chemin des hommes et des dieux, ce qui définit proprement l'atopie du philosophe, Socrate se tient entre le savoir et l'ignorance. Il se confond avec l'invisible démon qui parfois l'arrête, en cet entre-deux où prend place la pensée. Car ce qui s'attache au démon, et donc à l'âme, ne relève pas d'une catégorie logique pour Platon. On ne peut définir le démonique, car tout être fini doit fixer l'infini de ses fluences et de ses contradictions en une nature mixte selon les catégories du Philèbe. Or Éros n'est pas de l'ordre de l'être, mais, comme son père, du passage: pure médiation, metaxu, entre sagesse et ignorance, mortels et immortels, il ne se fixe jamais au terme de sa course et échappe à toute détermination (Jean-François Mattéi,, Platon, «Que sais-je ?» n° 880, 2018 - www.google.fr/books/edition).

530 : vérité (le vrai)

470 : bon

600 : ténèbres/boue

420 : lumière

650 : colère/justice de Dieu

2020 quatrième dimanche de carême - Epître de Paul aux Ephésiens 5,8-14 :

La conversion fait passer des ténèbres à la lumière dont les fruits sont la bonté, la justice et la vérité.

L'Épître aux Éphésiens avait surtout pour but de réveiller dans les coeurs les sentiments de charité et de foi qui menaçaient de s'affaiblir sous l'influence des docteurs de mensonge. «Que nul ne vous séduise par des discours imposteurs, dit l'Apôtre. C'est là, en effet, ce qui attire la colère de Dieu sur les enfants d'incrédulité. Ne vous faites donc point leurs complices. Autrefois vous étiez ténèbres; vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur. Marchez comme de vrais fils de lumière. Or les fruits de la lumière sont bonté, justice et vérité. Éprouvez donc les doctrines, n'acceptez que ce qui est agréable à Dieu et ne vous associez point aux oeuvres stériles des artisans de ténèbres. Combattez-les avec vigueur. Ils s'enveloppent du secret pour cacher des actions dont il est honteux même de parler.» (Ephésiens V, 6-12) (Joseph-Épiphane Darras, Histoire générale de l'Eglise depuis la création jusqu'à nos jours, Tome 6, 1865 - books.google.fr).

Evangile de Jean 9,1-41 :

"Tant que je suis dans le monde, Je suis la lumière du monde". Jésus guérit l'aveugle-né avec de la salive mélanger à de la terre pour en faire une boue appliquée sur ses yeux (Missel du dimanche 2020 avec supplément, 2019 - www.google.fr/books/edition).

Ce passage des Ephésiens était lu au troisième dimanche de carême autrefois (Dictionnaire des Jansénistes, Encyclopédie théologique, Tome 12, Migne, 1847 - www.google.fr/books/edition).

Oculi («yeux» en latin) est le troisième dimanche de Carême, une période de réflexion dans le Christianisme. Ce dimanche est ainsi nommé d'après les premiers mots de l'hymne de l'introït, Oculi mei semper ad Dominum «Mes yeux restent toujours concentrés sur le Seigneur» (Psaume 25.15) (fr.wikipedia.org - Oculi (fête chrétienne)).

L'épisode du crachat se trouvait autrefois au Mercredi de la quatrième semaine de Carême (Étienne Dubois de Bretteville, Essais de Sermons pour tous les jours du Carême, contenant six discours differens pour chaque jour, Tome 2, 1703 - www.google.fr/books/edition).

Toute la théologie des Ephésiens rejoint la métaphore de la vigne rapportée par saint Jean : "Je suis la vraie vigne, dit le Maître après la Cène et mon Père est le vigneron... Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut porter du fruit s'il ne reste attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez si vous ne restez en moi" (L'Université catholique, Volume 73, 1913 - www.google.fr/books/edition).

Cf. énigme 650 et 520 avec Moque-Baril, la colère et la vigne.

Carême

Tout le monde connoît l'espèce de carême prescrit dans le culte de Cérès, de Bacchus et d'Isis, et toutes les mémoires classiques ont retenu les querelles que les poètes érotiques ont adressées à ces divinités exigeantes. Ovide se plaint sérieusement que les maîtresses de Tibulle n'aient pu lui prolonger la vie en se privant quelquefois de lui : il est tenté de douter de l'existence de ces Dieux qui laissent mourir les hommes de bien ; il s'emporte jusqu'à dire : VIVEZ PIEUX, VOUS MOURREZ PIEUX (Joseph de Maistre, Du pape, Tome 2, 1819 - books.google.fr).

Jacques Closet, théologien catholique, passa le carême 1659 à Mer pour tenter de convertir les nombreux protestants qui y résidaient, selon la volonté des autorités françaises. Il prétendait avoir converti sur cette période plus de la moitié des réformés de Mer. Daniel Jurieu sera présent pour débattre avec lui, et se plaindra de ses mensonges et de ses arguties stériles (Paul de Félice, Mer (Loir-et-Cher), son église réformée, 1885 - www.google.fr/books/edition, Lettre 147 : Pierre Bayle à Jacob Bayle (1678) - bayle-correspondance.univ-st-etienne.fr).

Cela se passait avant le passage de Louis XIV dans la région pour aller à son mariage avec Marie-Thérèse.

Diane et Cérès à Ephèse

Selon que remarque le savant Vossius, Diane & Cérès étoient regardées comme la même Divinité chez les Grecs Asiatiques : car l'une & l'autre étoit appellée Eulakia, Euklia, Euporia, Pampana (Johann Joachim Winckelmann, Description des pierres gravees du feu baron de Stosch, 1760 - books.google.fr).

A Éphèse, bien entendu, comme toute divinité de cette ville, Déméter se trouvait dans l'ombre de la grande Éphésia. Malgré tout, c'était une déesse importante, comme en témoigne notamment la place qu'elle occupait au Prytanée, où elle possédait un temple. Or, nous avons déjà signalé l'existence à Éphèse d'un collège de Démétriastes. Un autre point intéressant relatif à ces Démétriastes est que, parmi les divinités qu'ils honoraient en plus de Déméter, figurait Artémis. Or, on ne peut guère nier que le fait ait été lié à la position prépondérante d'Artémis à Éphèse. On possède aussi, toujours dans cette ville, une inscription mentionnant une association de mystes de Déméter Thesmophoros et Karpophoros. Or, c'est précisément sous l'épiclèse Karpophoros qu'au Prytanée, symbole de la cité, Déméter recevait un culte. Quant à Thesmophoros, des Thesmophories sont déjà attestées à Éphèse par Hérodote Que dire de ce type de témoignage. Quand une association se plaçait sous le patronage d'un dieu prépondérant au niveau officiel, il est difficile de croire que ce choix n'était pas dû précisément à l'importance de ce dieu pour la "polis". De telles associations se situaient donc dans le prolongement direct du culte officiel, et se trouvaient ainsi en harmonie avec son panthéon (Véronique Suys, Les associations cultuelles dans la cité aux époques hellénistique et impériale, Idia kai dèmosia: Les cadres «privés» et «publics» de la religion grecque antique, 2013  - books.google.fr).

Rappelons la création en 1830, par le prince Joseph de Riquet de Caraman-Chimay, près du château de Ménars d'un établissement dénommé «Prytanée» ou école professionnelle (fr.wikipedia.org - Château de Menars).

De retour de son mariage espagnol, le couple royal retourne à Paris où il fera son entrée en août 1660.

Louis XIV dans le Loir et Cher

C'est bientôt le Val de Loire et la découverte de quelques-uns de ses plus beaux joyaux : Amboise, Blois, Chambord, où Louis XIV s'émerveille le 9 juillet 1660 : "ce château a été bâti pour moi" (Joëlle Chevé, Marie-Thérèse d'Autriche, Epouse de Louis XIV, 2015 - www.google.fr/books/edition).

À Chambord, le Roi était déjà allé les 12 juillet 1650, 31 juillet 1659, 9 juillet 1660, 29 septembre 1668, 19 septembre 1669, 9 octobre 1670 et 26 septembre 1682 (Christophe Levantal, Louis XIV voyageur, 2019 - www.google.fr/books/edition).

Chambord restait décidément sur l'itinéraire des voyages de noces royaux : le 9 juillet 1660, Louis XIV présenta le château à Marie-Thérèse d'Autriche, qu'il venait d'épouser à Fontarabie

Il y passe deux nuits, ordonne les réparations les plus urgentes et change de disposition les appartements (J.J. Boucher, Chambord, 1980 - www.google.fr/books/edition).

Dans une lettre de Colbert à Mazarin de mars 1660, on apprend que Jacques-François de Johanne, sieur de Saumery, grand maître des eaux-et-forêts de l'Ile-de-France, avait été confirmé comme gouverneur de Chambord, comme l'avait été son père en 1644 en plus d'être gouverneur de Blois en 1631. Marié à Catherine Charon de Ménars, il était par conséquent beau-frère de J. B. Colbert (Jean Baptiste Colbert, Lettres, instructions et mémoires de Colbert, Tome 1, 1861 - www.google.fr/books/edition).

Colbert épousa, en 1660, Marie Charon, fille de Jacques Charon, sieur de Ménars, qui, de tonnelier et courtier de vins, était devenu trésorier de l'extraordinaire des guerres, et de Marie Bégon, sa femme. On a prétendu que Charon, qui considérait sa fille comme un des plus riches partis de Paris, ne consentit à ce mariage que pour s'exempter d'une taxe considérable qu'on voulait lui faire payer (Antoine Jules Dumesnil, Histoire des plus célèbres amateurs français et de leurs relations avec les artistes, 1625-1683, Tome 2, 1857 - books.google.fr).

On note le pillage à Saint Laurent les Eaux des fourgons de la suite de Louis XIV se rendant à Chambord dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 1685. Pierre Dufau, qui avait acquis le fief de La Chatellenie, près de Mer, affirma que c'était des Huguenots qui en étaient responsables. C'est au retour de Chambord, où il ne reviendra plus jamais, que Louis XIV signa la révocation de l'Edit de Nantes en cette année 1685 (A. Quinton, Le gentilhomme de 89, L'Ouvrier, 25 septembre 1869 - www.google.fr/books/edition).

Le 8 septembre 1633, la terre de Ménars fut achetée par Guillaume Charon Conseiller du Roi vers 1646. De 1633 à 1669, une première gentilhommière est bâtie par Guillaume Charon, qui acquiert de nombreux territoires et forêts environnants. Il devient Vicomte de Ménars. Le château de Ménars, a été édifié par Jacques Charon, fils de Guillaume, échevin puis gouverneur de Blois et seigneur de Noizieux et des Hangonnières, vers 1646 (la partie centrale date de cette époque). Son héritier (en 1669), Jean-Jacques Charon fit ajouter deux ailes inégales et aménager un parc «à la Française» avec parterres, boulingrins, canal et pièces d'eau et deux avenues «plantées d'ormes à quatre rangs, l'une de six cents toises et l'autre de quatre cents» d'où la vue embrasse la Loire et la campagne alentour. Jean-Jacques Charon était beau-frère de Colbert, par mariage de sa sœur Marie Charon de Ménars avec le ministre de Louis XIV. En 1676, la seigneurie de Ménars alors vicomté est érigée en marquisat par Louis XIV. Son territoire est alors très étendu, allant de Mer à Villebarou et de St Claude à Maves et Averdon. Il décèdera au château de Ménars le 16 mars 1718 à l'âge de 74 ans (Daniel Jolivet, Ménars, 2016 - www.flickr.com).

Les portes de Mer

Porte des Groix (Nord)

Groe, en vieux-français, signifie «terrain caillouteux» ; ce mot est de la même racine celtique que grève, gravelle, gravier (en breton moderne kroa ou groa grève) (Jacques Soyer, Les noms de lieux du Loiret, recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret, 1979 - www.google.fr/books/edition).

Groix de grou, grouet désigne un terrain pierreux propre à la vigne (Renja Salminen, Heptaméron de Marguerite d'Angoulême (reine de Navarre), 1999 - books.google.fr).

Ou bien elle ressemble, cette âme, à un terrain pierreux ; la vérité ne peut y prendre racine ; malgré quelques sentiments passagers de dévotion qui ne sont qu'à la surface, le coeur est dur et insensible aux choses de Dieu (Pierre Chaignon  (1790 - 1883), La méditation ou le fidèle sanctifié par la pratique de l'oraison mentale, Tome 2, 1865 - www.google.fr/books/edition).

TRENTE-NEUVIÈME QUESTION D'Héloïse : Nous demandons aussi pourquoi ce que le Seigneur a prédit à Pierre au sujet du chant du coq et si diversement présenté par les Evangélistes ? Saint Mathieu écrit : "Jésus lui dit: je vous le dis en vérité, avant que le coq chante, vous me renierez trois fois." Saint Marc, de son côté, qui, dit-on, écrivit son Évangile sous la dictée de Pierre, dit : "Je vous le dis en vérité, aujourd'hui, pendant celle nuit, avant que le coq ait chanté deux fois, vous me renierez." Saint Luc : "Je vous le dis, Pierre, le coq aujourd'hui ne chantera pas trois fois, avant que vous m'ayez renié." Saint Jean : "Je vous le dis : en vérité, en vérité, le coq ne chantera pas trois fois, avant que vous m'ayez renié." Que signifie ce te si grande diversité de formes, s'il est vrai que le Seigneur n'en a suivi qu'une seule à l'égard de Pierre ? Que signifie ce que dit saint Marc : "Aujourd'hui, pendant cette nuit ?" Il n'y a point de nuit dans le jour. Et pourquoi dit-il du chant du coq "deux fois," ce dont les autres ne parlent pas ? (Lettres d'Abélard et d'Héloïse, traduit par Victor Cousin , 1875 - books.google.fr).

Porte des Louats

C'est dans la Loire que le nom est le plus répandu. Il est également présent dans le Centre (18, 45). Il semble qu'on ait affaire au participe passé du verbe "louer" avec, au Moyen Âge comme aujourd'hui, deux sens possibles : soit celui est honoré, soit celui qui se loue (on pensera notamment à un domestique ou à un mercenaire). Cependant, certaines mentions anciennes dans l'Isère (de Louat, du Louat) semblent montrer qu'on a affaire à un toponyme : dans ce cas, on pensera plutôt à un lieu boueux (latin lutum = boue) (www.jeantosti.com).

La conversion fait passer des ténèbres à la lumière.

Jésus vit un homme aveugle de naissance [...] ; il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l'aveugle, et lui dit : «Va te laver à la piscine de Siloé» - ce nom se traduit : Envoyé. L'aveugle y alla donc, et il se lava ; quand revint, il voyait (Jean 9,1-41) (Missel du dimanche 2019, 2018 - books.google.fr).

La clé de la vignette de l'énigme 600 induit une serrure et une porte ou portail.

Porte de Bareau ou de Moncellereux

Hameau de Bareau au sud de Mer.

Les perce-neige des bords de Loire étaient cueillis en particulier à Moncellereux près de Mer. Dans les années soixante, cette pratique décrut pour disparaître dix ans plus tard Les fleurs étaient livré par chemi de fer aux halles de Paris qui les exportaient jusqu'en Hollande et en Angleterre (Gérard Boutet, La France en héritage, dictionnaire encyclopédique : métiers, coutumes, vie quotidienne, 1850-1960, 2007 - www.google.fr/books/edition).

Le rossignol et la perce-neige nous montrent l'espérance, renaissant, grâce à la bonté divine, dans les coeurs frappés des plus rudes épreuves (Joseph-Marie baron de Gérando, Le fabuliste des familles, 1853 - www.google.fr/books/edition, fr.wikipedia.org - Joseph-Marie de Gérando).

Porte des Tyons

Thion : surtout porté dans le Loiret, rencontré aussi en Seine-et-Marne et dans la Haute-Marne, correspond à Theodon, cas-régime du nom de personne d'origine germanique Theodo (theod = peuple). On retrouve le patronyme dans le nom de la commune de Thionville (www.jeantosti.com).

Une statue du sculpteur Jean Théodon (mort en 1713) se trouvait dans le parc du château de Ménars : Phaëtuse, fille du Soleil (Hélios) métamorphosée en peuplier à la mort de son frère Phaëton (Les lettres et les arts: revue illustrée, Volume 1, Numéro 2, 1886 - books.google.fr).

"tyon" : "temps" en forezien (Koinès dialectales gallo-romaines, Ecriture, langues communes et normes: formation spontanée de koinès et standardisation dans la Galloromania et son voisinage : actes du colloque tenu à l'Université de Neuchâtel du 21 au 23 septembre 1988 1993 - books.google.fr).

Le Tribunal des Amphictyons honore les Grecs : heureux, s'il avoit eu assez de force pour empêcher les entreprises ambitieuses de quelques-unes de leurs Cités qui voulurent réduire les autres en esclavage : si elles avoient été sans cesse animées d'un esprit de paix, de justice & de bon ordre, elle se seroient rendues à jamais respectables, & ne seroient pas devenues la proie des Barbares. On assure que les Cantons Confédérés étoient au nombre de douze, & cependant on ne nous a conservé que les noms d'onze de ces Peuples. Selon ESCHINE, ce furent les Thessaliens, les Béotiens, les Doriens, les Ioniens ou habicans de l'Attique, les Perrhebes, les Magnetes, les Locriens, les Qetéens, les Phthiotes, les Maléens & les Phocéens. HARPOCRATION n'en nomme également qu'onze ; les Ioniens, les Doriens, les Perrhebes, les Béotiens, les Magnetes ; les Achéens, les Phthiotes, les Méliens, les Dolopes, les Enianes, les Delphiens & les Phocéens. D'autres prétendent qu'ils dûrent leur nom à Amphictyon; Roi d'Athènes, fils de Deucalion & frere d'Hellen qui en fut l'instituteur : tels, Théopompe cité par le même Harpocration, Pausanias dans ses Phociques, & Denys d'Halicarnasse dans le IVe Livre des Antiquités Romaines ; ce dernier à la vérité regarde Amphictyon comme fils d'Hellen, & non comme son frère : en quoi, dit M. de Valois, il déroge à la vériié de l'Histoire, puisqu'il est constant, ajoute-t-il, qu'il étoit fils aîné de Deucalion, tandis qu'Hellen n'étoit que le cadet ; mais le savant Académicien a oublié qu'Apollodore qui rassemble avec tant de soin les généalogies des Grecs, assure que, selon plusieurs, Amphictyon n'étoit point fils de Deucalion. Il est vrai que M. de Valois s'appuie aussi du témoignage de la Chronique de Paros ; mais nous ferons voir dans un moment combien elle mérite peu de créance pour toutes les époques antérieures à la guerre de Troie. Strabon est d'un troisieme sentiment : dans son IX Livre, il rapporte la fondation de ce Tribunal à Acrisius, Roi d'Argos. M. de Valois fort embarrassé de cette nouvelle opinion, cherche à la concilier avec la précédente, en supposant qu'Acrisius fut le restaurateur des Amphictyons, ou qu'il en augmenta le lustre par de nouveaux priviléges.

Tu, écrit à la latine Ty, est un mot primitif qui signifie voir, considérer, protéger : qui produisit le latin Tueor, In-Tueor, Tu-Tus, mots qui présentent ces diverses idées, & le Tuscomai, à la latine Ti-Tyscomai, qui présente à-peu-près les mêmes idées. TY-ON, signifie donc nécessairement, celui qui observe, qui protége, & précédé d'Amphi, celui qui protége à l'entour. Mais qu'est-ce qu'il garantit ; l'élément C qui précéde Tyon, l'indique de la maniere la plus sensible, c'est l'altération très-légere de Ge, qui signifie la terre, la contrée. Rétablissez ce mot dans son état naturel, & vous aurez cecte phrase : Amphi-Ge-Tu-Ones , a ceux qui protégent le pays d'alentour: ceux qui veillent sur les terres confédérées autour du Temple de Delphes. Le serment prêté par les Amphictyons lorsqu'ils étoient installés dans cette dignité, s'accorde parfaitement avec ce nom & avec les fonctions que nous leur avons attribuées.

«Je jure, promettoient-ils, selon Eschine, de ne jamais renverser aucune des villes honorées du droit d'Amphictyonie, & de ne point détourner ses eaux courantes, ni en tems de paix, ni en tems de guerre. Que si quelque peuple venoit à faire une pareille entreprise, je m'engage à porter la guerre en son pays ; à raser ses villes, ses bourgs, ses villages : à le traiter en toutes choses comme mon plus cruel ennemi. S'il se trouvoit aussi quelqu'homme assez impie pour oser dérober les riches offrandes conservées à Delphes dans le Temple d'Apollon, ou pour favoriser un pareil attentat, j'employerai pieds ; mains, voix, toutes mes forces, en un mot, pour tirer vengeance de ce sacrilége. On accompagnoit ce serment d'imprécations contre ceux qui le violeroient.

«Si quelqu'un enfreint ce serment, que ce soit un particulier, une ville ou peuple, n'importe, qu'ils soient regardés comme exécrables : qu'ils éprouvent la vengeance d’Apollon, de Diane, de Latone, & de Minerve prévoyante : que leur terre ne donne aucun fruit : que leurs femmes & même leurs animaux ne produisent que des monstres : que ces sacrilèges perdent leurs procès, qu'ils soient vaincus dans les combats, & qu'ils périssent eux, leurs maisons, & toute leur race : que jamais leurs sacrifices ne soient agréables à Apollon, à Diane, à Latone, à Minerve prévoyante : que ces Divinités ayent en horreur leurs vœux, leurs offrandes» (Antoine Court de Gebelin, Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne, consideré dans les origines grecques ou Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Volume 9, 1782 - books.google.fr).

Porte des Benoists (Est)

Les Benoist étaient une famille de Mer.

La porte des Benoists se trouve à l'Est de Mer, donc dos au Ponant (Ouest) et regarde l'orient.

Isaïe Guimet, sieur de Beaulieu, commissaire ordinaire de la marine du Ponant et archer de la connétablie, camp et armée du Roi, demeurant à Mer (1643), garde du corps e S.A.R. (Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, 1913 - www.google.fr/books/edition, Paul de Félice, Mer (Loir-et-Cher), son église réformée, 1885 - www.google.fr/books/edition).

Près du cimetière communal et du cimetière protestant d'avant 1863. D'où la pelle de la vignette 650. Les trois personnages seraient les sentinelles qui représentent les trois tours du blason de Mer qui est le même que celui d'Arnac-Pompadour car c'est celui de cette famille qu'à récupéré la favorite de Louis XV.

L'onneur des fleurs de lis et le droit de ladicte couronne se doit garder par ceulx qui y sont jurez et serementez, jusques a soustenir toute paine corporelle que doit souffrir une loyale personne avant que elle fausse sa loyaulté et sa foy, et en ce sont selon le dit de (nostre) Seigneur : «Benoists ceulx qui pour justice soufferont persecucion» (Nicole Pons, «L'honneur de la couronne de France». Quatre libelles contre les Anglais (vers 1418-vers 1420), 1990 - www.google.fr/books/edition).

Les œuvres s'enrichissent aussi des circonstances particulières nées du conflit avec l'Angleterre. Défendre les prétentions des Français, exalter la monarchie française, rabaisser en revanche les Anglais et leur faire porter seuls toute la responsabilité de la guerre, sont autant de thèmes majeurs que l'on retrouve au début du XVe siècle. La littérature politique est alors, au sens plein du terme, une littérature de propagande; il y va de «l'honneur de la couronne de France». La tâche est urgente; les événements se précipitent autour des années 1420; la préparation, puis la signature du traité de Troyes imposent une réaction. Les libelles se multiplient en faveur du parti français qui se retrouve autour du dauphin Charles. Ce sont précisément quelques exemples de cette importante production que publie Nicole Pons pour la Société de l'Histoire de France. Il s'agit de quatre libelles rédigés entre 1418 et 1429 : Débats et appointements, Super omnia vincit veritas, Réponse d'un bon et loyal François et Fluxo biennali spacio (Jean-Louis Gazzaniga, «L'honneur de la couronne de France». Quatre libelles contre les Anglais (vers 1418-vers 1420), édités par Nicole Pons, 1990. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1991, tome 149, livraison 1 - www.persee.fr).

Dans les monastère, aux veilles de ma nuit, on ne séparoit point les Nocturnes, mais qu'on les disoit de suite. Quelques-uns ont prétendu que c'étoit un adoucissement que la discrétion de saint Benoît avoit apporté aux anciennes Régles, & à l'ancien usage de l'Eglise, où l'on partageoit les Nocturnes, comme parmi les Soldats qui sont en sentinelle, on partage en trois ou quatre espaces les veilles de la nuit (Augustin Calmet, Commentaire litteral, historique et moral sur la Règle de Saint Benoît, Avec de remarques sur les différentes Ordres Religieux qui suivent la Régle de Saint Benoît, 1734 - books.google.fr).

Cf. Hucbald et l'abbaye bénédictine de Saint Amand les Eaux à l'énigme 500.

Barycentre

Les coordonnées de ce barycentre dans un repère cartésien correspondent alors aux moyennes arithmétiques des coordonnées homologues de chacun des points considérés, éventuellement affectés des coefficients de pondération. Lorsque ces coefficients de pondération sont égaux, le barycentre est appelé isobarycentre, et généralise ainsi la notion de centre de gravité d’un triangle (fr.wikipedia.org - Barycentre).

530 : vérité (le vrai) - Groix - 1

470 : bon (bonté) - Bareau - 3

600 : ténèbres/boue - Louats - 5

420 : lumière - Tyons - 7

650 : colère/justice - Benoists - 9

Le barycentre des portes associées à leur numéro comme poids se trouve sur la maison de Pierre Jurieu (I), qui se trouvait aux actuels n° 13 et 15 de la rue Jean et Guy Dutems (ancienne Grande Rue). A proximité, un espace vert arboré.

Maison de Jurieu

Tout d'abord la maison elle-même (nous demandons la permission de la décrire, non comme elle était en 1640, mais comme elle était lorsque 32 ans plus tard Pierre Jurieu la vendit) «se consiste en trois chambres basses aians cheminées, cabinets hauts et bas, cuisine à costé, cave et un celier dessoubz, grenier dessus. Une petite escurie en deppendant, le tout couvert de thuille. Cour et jardin derrière, une fontaine et un petit vivier (qui y est encore et sert aujourd'hui comme alors, sans doute, à loger des brochets et des anguilles) dans ledit jardin. Le tout enfermé de murailles et contenant environ demy-arpent d'héritage 30 ares). Joignant d'une part, vers sollere (midi), à la vefve ou enfans du feu sieur [Maria] du Buisson ;... vers gallerne (nord), à une autre maison de Jurieu; vers amont, à la Grand'Rue ; d'autre bout, ledit jardin compris, sur une petite ruelle.» Au delà de cette ruelle, Jurieu possédait des jardins qui venaient abutter d'un bout (nord) sur la rue Toutevoie et, d'autre bout, sur divers. L'autre maison (c'est-à-dire la troisième, la précédente en comprenant deux) «se consistoit» en chambre basse, chambre haute à cheminée, boutique devant, celier dessous, grenier dessus; elle était également couverte de tuile. Elle joignait au nord la maison de Jean Grossin du Heaume (nom que nous retrouverons), qui faisait le coin entre la Grand'Rue et la ruelle de la Fontaine des Geuffrenets, à laquelle Jurieu, à cause de cette dernière maison, avait le droit d'aller puiser de l'eau (Paul de Félice, Mer (Loir-et-Cher), son église réformée, 1885 - books.google.fr).

Une ruelle joignait autrefois la ruelle de la Fontaine, aux Jeuffrenets, à la ruelle située au nord de la rue des Idrets. Elle permettait l'accès public : au nord de la fontaine de Pierregille, au sud de la fontaine de Pisse-Oison mais séparait la propriété située actuellement 11 , rue G. et J. Dutems du parc joignant le ru. Cette ruelle fut à l'origine d'un long conflit entre la municipalité et les riverains : En 1777, une ordonnance permit aux riverains de clore «à leurs risques et périls». 19 mai 1793 : le conseil général ordonne de rétablir la ruelle. Mais le directoire du district annule cette décision. 12 ventôse an II (2 mars 1794) : Garnier de Saintes, en mission, décide le rétablissement de la ruelle. Mars 1808 : la commune vend la ruelle aux riverains. Le mur fermant la ruelle est visible, ruelle des Jeuffrenets. Dans l'ancienne propriété Bergeron, reste une partie des murs longeant la ruelle (André Prudhomme, Histoire de Mer, Mer et son histoire, leur passé, 1999 - www.google.fr/books/edition).

Le parc paysager de la rue Toutevoie est situé en centre-ville, longé par la Tronne (www.mer41.fr).

Au XVIIIe siècle et au début du XIXe, la rue Toutevoie s'appela rue de la Prison, entre la rue principale et la ruelle. Les anciens Mèrois désignent souvent la rue Toutevoie sous le nom de

rue des Bains : en 1861, un banquier, M. Chenillé, y créa un lavoir et un établissement de bains. Au XVe siècle, et encore au XVIIe, la rue Barreau était désignée sous le nom de rue Forestière, Barreau étant le nom du quartier (André Prudhomme, Histoire de Mer, Mer et son histoire, leur passé, 1999 - www.google.fr/books/edition, Mer infos, sept/oct 2010 - fr.calameo.com).

Pierre

Pierre Loison, né à Mer en 1816, élève de David d'Angers, meurt à Cannes à 5 km de Golf Juan, en 1886. A Mer, chaque façade de la halle aux grains, classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, comporte un fronton triangulaire et celui de la façade ouest représentant L’Agriculture distribuant des couronnes aux enfants de Beauce et de Sologne a été sculpté gracieusement par Pierre Loison (fr.wikipedia.org- Pierre Loison (sculpteur)).

Pierre-Jean David, dit David d’Angers, né à Angers le 12 mars 1788 et mort à Paris le 6 janvier 1856, est un sculpteur et médailleur français, représentatif du romantisme dans la sculpture française du XIXe siècle. On a de lui au Cimetière de Montmartre le médaillon de Laure Junot d'Abrantès, et celui de Marceline Desbordes-Valmore (fr.wikipedia.org - Pierre-Jean David d'Angers).

Si on se focalise sur les vignettes des 5 énigmes listées par "B" : on a le coq (530), l'épée (470), la clef (600), l'oeil et les symboles planétaires (420), la pelle et surtout 71721075 (650).

Le coq du reniement, la clef qui ouvre et ferme les portes, l'épée qui sert à Pierre à couper l'oreille de Malchus à Getsémani, sont des attributs de saint Pierre.

La vision cosmique et embrasée de la vignette 420 peut rendre compte de texte attribué à Pierre.

Voici comment s'exprime le prophète Isaïe 65,17-18 et 66,22 : «Voilà que je crée des cieux nouveaux et une terre nouvelle, et le passé sera oublié. Vous vous réjouirez et serez éternellement joyeux dans les choses que je crée, parce que je crée Jérusalem dans l'exaltation et son peuple dans la joie». «Comme les cieux nouveaux et la terre nouvelle que je fais subsister devant moi, dit le Seigneur, ainsi subsisteront votre race et votre nom». Ces cieux nouveaux et cette terre nouvelle sont également attestés par saint Jean, au chapitre XXI de l'Apocalypse, verset 1er : «Et je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle. Car le premier ciel et la première terre sont passés, et la mer n'est plus». Quant à saint Pierre (2 Pierre 3,12-13), après avoir annoncé l'embrasement des cieux et la dissolution des éléments par le feu, il ajoute : «tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! Mais nous attendons, selon la promesse du Seigneur, de nouveaux cieux et une nouvelle terre dans lesquels habitera la justice». Saint Paul fait également allusion à cette rénovation future des cieux et de la terre, au chapitre 1er de l'Épître aux Éphésiens, verset 10; il y annonce la volonté de Dieu de restaurer dans le Christ, lors de l'accomplissement de la plénitude des temps, tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre (Ch. de Kirwan, Comment finira l'univers, Revue des questions scientifiques, Volumes 33 à 34, Société scientifique de Bruxelles, Union catholique des scientifiques français, 1893 - books.google.fr).

Le feu apocalyptique d'abord avec la lumière à l'énigme 420 puis, ensuite, la justice avec la 650.

On a interprété 71772075 comme 3 versets de l'Apocalypse ("révélé") 7,17 ; 2,10 ; 7,5. Le "barycentre" de ces "coordonnées" scripturaires donne en parties entières 5,10.

Apocalypse 5,10 : «Tu as fait d'eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre» ou «tu as fait d'eux pour notre Dieu une Royauté de Prêtres régnant sur la terre». Tandis que dans le Nouveau Testament, tous les titres prestigieux, sacrés ou séculiers, sont strictement évités pour des serviteurs singuliers, ils sont très volontiers attribués à l'ensemble du peuple croyant, désigné comme «une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte» (Première lettre de Pierre 2,9) (Hans Küng, Peut-on encore sauver l'Eglise ?, 2012 - www.google.fr/books/edition).

Fénelon rapporte les conceptions de Pierre Jurieu, qui se prénomme donc Pierre, du ministère :

Le ministère appartenant au peuple, le peuple auroit pu ou imposer les mains à des pasteurs nouveaux, ou les faire pasteurs sans imposition des mains pour leur confédération nouvelle. On ne peut que louer la modération et la modestie de ces sociétés. On ne peut que détester l'emportement et la fureur tyrannique de toute l'Eglise et de tous les Pères qui ont voulu les opprimer et leur arracher ce droit naturel, confirmé par Jésus-Christ, qui a donné, en la personne de saint Pierre, les clefs à tout le peuple (Du ministère des pasteurs) (Francois de Salignac de La Mothe Fénelon (archevêque de Cambrai), Oeuvres choisies, Tome 3, 1865 - books.google.fr).

La «confiscation» des ministères dans l'Église, par les clercs au détriment des laïcs (non-prêtres, non-religieux), ainsi que la « sacerdotalisation » des ministères ordonnés, posent des problèmes de fond, dans leur principe même, indépendamment de la pratique qu'elles impliquent en matière de pouvoir au sein de l'Église. Alors que l'Ancien Testament attribue l'institution de la prêtrise à Moise, qu'exerceront par la suite Aaron et ses fils (organiser et présider le culte, rendre les sacrifices pour le peuple, rappeler et interpréter les prescriptions de la loi d'Alliance), le Nouveau Testament ne saurait être plus clair concernant le sacerdoce et ses dépositaires. Paul nous rappelle que Jésus est le suprême et unique prêtre (Épine aux Hébreux 4, 14). On aurait beau chercher dans le Nouveau Testament, il n'y a pas d'autre prêtre («iereus» en grec, «sacerdos» en latin) : les ministres de l'Église ne sont pas qualifiés de prêtres ; seul le «Peuple de Dieu» envisagé dans son ensemble est qualifié de peuple sacerdotal. À ce propos, les exemples abondent :

«Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. [...] mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui jadis n'étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le peuple de Dieu» (1 Pierre 2, 5; 9-10).

Dans le livre de l'Apocalypse, ce thème central est repris à trois reprises : «il a fait de nous une Royauté de Prêtres, pour son Dieu et Père» (Apocalypse 1, 6 ; 5, 10; 20, 6). Mais dans l'Ancien Testament déjà, ce thème est présent, sous la forme d'une promesse qui reste à accomplir, comme en témoigne le livre de l'Exode : «Moise alors monta vers Dieu. Yahvé l'appela de la montagne et lui dit : "Tu parleras ainsi à la maison de Jacob, tu déclareras aux Israélites : [...] Je vous tiendrai pour un Royaume de prêtres, une nation sainte." Voilà les paroles que tu diras aux Israélites". (Exode 19, 3-6).

C'est donc l'Église envisagée comme Peuple de Dieu - l'ensemble des baptisés - qui exerce une fonction sacerdotale, en dépendance du Christ seul prêtre. Si le terme de prétre n'est jamais donné dans les Églises du Nouveau Testament à des personnes exerçant un service ou une responsabilité dans la communauté, le terme employé - et traduit en français par prêtre, ce qui est équivoque - est celui de presbytre (du mot grec presbyteros, qui signifie littéralement ancien). Ainsi comprise, la question de l'Église comme corps du Christ - et son ministère sacerdotal en tant que peuple de Dieu - nous invite à repenser la question des ministères, notamment les ministères de communion, que tous les baptisés - au-delà de la ruineuse division entre laïcs et clercs - auraient égale légitimité à assumer, après ordination pour les ministères principaux, avec l'aval des communautés concernées (Karim Mahmoud-Vintam, Pour une église autre, 2009 - books.google.fr).

Pour Rousseau considéré comme théoricien de l'État, le catholicisme, c'était l'ennemi parce qu'il représentait alors l'intolérance : relisez la peinture qu'il fait du catholique fervent, médiocre citoyen, mauvais soldat, détestable républicain, inquisiteur-né, prenant son mot d'ordre hors de l'État en plaçant son espoir hors de cette vie ; «le pape, dit-il, dans le manuscrit est le vrai roi des rois; la division des peuples des États et Gouvernements n'est qu'apparente et illusoire. Dans le fond, il n'y a qu'un État dans l'Église romaine : les vrais magistrats sont les évêques, le clergé est le souverain, les citoyens sont les prêtres, les laïques ne sont rien du tout.» (Alexis Bertrand, Le texte primitif du contrat social, Revue des travaux et comptes rendus de ses séances, Volume 135, Académie des sciences morales et politiques , 1891 - books.google.fr).

Pierre est le chef de la hiérarchie des prêtres.

La famille de Pierre Jurieu

La famille de Mr Jurieu est originaire du pays de Forez, elle y a été considérable par des charges et par la possession de plusieurs belles terres, et entre autres d’une qui porte le nom de Jurieu assez pres de la ville de Feurs. Il y avoit une substitution ouverte en faveur du grand pere de Mr Jurieu ministre de Châtillon sur Loire pour la terre de Jurieu mais « le peu d’attachem[en]t qu’il avoit au bien du monde luy en fit negliger la poursuitte ».

En fait, les Jurieu avaient été châtelains de Feurs (qui donna son nom au Forez) entre 1482 et 1550 ; des membres de la famille y habitaient encore vers 1710, date de la composition par le curé de Feurs, de son Mémoire : voir Feurs. Mémoire de l’abbé Jean-François Duguet (1600-1724), éd. V. Durand, La Diana, Société archéologique de Forez (Montbrison, 2000) (Lettre 160 : Pierre Bayle à Jacob Bayle (1678) - bayle-correspondance.univ-st-etienne.fr).

Il existe des Juré, Jurieu et Jurieux dans le département de la Loire, ancien "Giureu" au moyen âge. Giureu V. Juyriaco, Givriaco (J.-E. Dufour, Dictionnaire topographique du département de la Loire, Collection IERP et la Diana (1946), 2006 - books.google.fr).

En particulier la Chapelle de Jurieu près de Sainte Croix en Jarez.

Dans le nom Jurieu, dont la forme la plus ancienne est Giureu, la racine Givr…, forme locale de la vouivre, le serpent légendaire, a été transformée en Giur…, lui-même déformé par la suite en Juri… par transposition phonétique du G doux en J et métathèse (déplacement) du I (regardsdupilat.free.fr).

Ce nom de Givry est celui de sept communes de France. De même que ceux de Geury, Gevrey, Givray, Givria, Givron, Givrecourt, autres localités du même pays, il parait venir du celtique guivre, givre, couleuvre. Avec les terminaisons ry, ey, ay, on, court, ces mols, dans cette hypothèse, signifieraient ruisseau, lieu, habitation des couleuvres. Il serait aussi possible que Givry vint de geuw, chemin, et de ry, ruisseau, riviére, mots celtiques qui, réunis, signifieraient chemin de la rivière, ou ruisseaux de la chaussée (Z. J. Piérart, Recherches historiques sur Maubeuge, son canton et les communes limitrophes, 1851 - books.google.fr).

La Règle du jeu

Dans l'énigme 520 on a :"Car c'est la règle de cette partie cruelle" ou la règle du jeu.

La Règle du jeu (titres primitifs : Les Caprices de Marianne, Fair play, La Chasse en Sologne) est un film français écrit et réalisé par Jean Renoir, sorti en 1939 (fr.wikipedia.org - La Règle du jeu).

SIFFLÉ DÈS SA SORTIE par une bonne partie de la presse, mutilé par ablations successives pour tenter d'apaiser un public hostile, interdit par la censure française, puis par la censure allemande, détruit dans son négatif par l'aviation alliée, peu de films ont connu une histoire aussi mouvementée que le chef-d’œuvre de Jean Renoir. Depuis la reconstitution de La Règle du jeu dans son intégralité, en 1959, le commentaire critique a assez fidèlement reflété la controverse qui avait entouré le film lors de sa sortie en 1939, l'opinion dominante paraissant s'accorder avec celle, récente, du critique marxiste Julia Lesage "The film indicts aristocratie décadence". Bien que le caractère complexe de l'œuvre et les interprétations nuancées qu'elle impose aient longtemps été évidents (voir les ouvrages cités en note), les éléments tunnels qui paraissent en régir le développement et qui influent sur l'optique dans laquelle sont perçus les personnages n'ont pas encore fait l'objet d'un travail qui tenterait de leur rendre justice. Sur le plan formel un rôle central est dévolu à la chasse en Sologne (un des titres primitifs), révélateur tant de la qualité particulière que Renoir entendait conférer à la bande-images que du caractère particulier qu'il entendait donner au développement du film. Nos chasseurs sont des gens aisés de la haute bourgeoisie ou de la noblesse, qui chassent sans grande nécessité, autre que le plaisir. (On nous fait entendre par la voix de leur cuisinier qu'ils ne daigneraient pas manger les lapins qu'ils abattent.) Néanmoins, la partie de chasse se présente non pas comme le sport auquel on pourrait s'attendre, non pas comme un défi à la force, l'endurance, l'intelligence ou l'adresse des participants, mais plutôt comme une tuerie (une battue), un massacre organisé par le garde-chasse Schumacher (Gaston Modot) au bénéfice des invités et des maitres du château de La Colinière (Jean-Pierre Boon, La Chasse, la règle et le mensonge: éléments structuraux dans La Règle du jeu, The French review, Volume LIII, N° 3, 1980 - www.jstor.org).

Le film suggère une analogie entre la chasse et la mort de Jurieu («Il a boulé comme une bête quand on est à la chasse», explique Marceau à Octave). On voudra montrer ici que cette mort est aussi par conséquent un sacrifice au sens plein du terme, ce que Renoir lui-même confiait explicitement à André S. Labarthe : «cette société va continuer parce que Jurieu a été tué, Jurieu est l'être qu'on a sacrifié sur l'autel des dieux pour la continuation de ce genre de vie» (Entretiens et propos, p. 125) (Jean-François Baillon, Analyses & réflexions sur Jean Renoir, La règle du jeu, 1998 - books.google.fr).

Le film La Règle du jeu réalisé en 1939 par Jean Renoir fut tourné au château de la Ferté à la Fetté Saint Aubin dans le Loiret et en Sologne à 40 km de Mer (fr.wikipedia.org - Château de La Ferté-Saint-Aubin).

Le château de la Ferté - www.spotern.com

Second fils du peintre Pierre-Auguste Renoir et d'Aline, née Charigot, Jean Renoir est né à Paris, sur la butte Montmartre, dans l'allée des Brouillards du nom du château qu'elle contourne, le 15 septembre 1894. Son enfance se déroule dans l'entourage des peintres impressionnistes, à Paris ou aux Collettes, près de Cagnes (La Règle du jeu de Jean Renoir, Les Fiches Cinéma d'Universalis, 2016 - www.google.fr/books/edition).

En 1954, c'est French Cancan, une comédie consacrée au Moulin-Rouge et au Montmartre des années 1900 (Frédéric de Scitivaux, Étude sur "La règle du jeu", Jean Renoir, 1998 - www.google.fr/books/edition).

Le Fleuve (The River) est un film américain réalisé par Jean Renoir tandis que le cinéaste indien Satyajit Ray a occupé le poste d'assistant réalisateur, sorti en 1951, adaptation du roman semi-autobiographique de l'auteur britannique Rumer Godden, convertie au catholicisme en 1968 (fr.wikipedia.org - Le Fleuve (film, 1951)).

Que dit-il dans ce film ? Que la mort d'un enfant n'est pas un scandale intolérable mais un des inévitables cataclysmes de Dame Nature et que la vie doit continuer. Cette philosophie orientalisée, si éloignée du réalisme critique de LA REGLE DU JEU ou de BOUDU SAUVE DES EAUX, ressemble à l'émerveillement d'un collégien découvrant ce nouveau monde, les Indes, et avec lui, l'amour cosmique, l'amour heureux. L'amour qui rejette tous les pêchés et toutes les tares non plus sur la manière dont gouvernent et se gouvernent les hommes mais sur l'univers tout entier et ses «puissances supérieures» (Cinéma, Numéros 162-166, 1972 - www.google.fr/books/edition).

Ronsard à du Bellay [2, 38] :

Je chanterai ta louange,

Et l'enverrai de Loire à Gange,

Dessus les ailes de mes vers.

Loire, pour le pays d'Anjou, et Gange, pour les Indes, c'est un Trope ; mais la signification va plus outre, et par le pays d'Anjou et les Indes, sont entendus les manants et habitants en ces deux régions comme s'il voulait dire, qu'il ferait connaître aux peuples qui habitent près du fleuve de Gange (qui divise les Indes) les vertus et louanges de Joachim Du Bellay, auquel il écrit (Francis Goyet, Traités de poétique et de rhétorique de la Renaissance, 1990 - www.google.fr/books/edition).

Georges

Dans le nom Jurieu, dont la forme la plus ancienne est Giureu, la racine Givr a été déformée par la suite en Juri…

Jure, Jore, Youri relèvent du prénom Georges (www.jeantosti.com).

Dans la nuit du 23 au 24 avril 1993, Max Valentin enterre un coffret contenant une chouette en bronze (fr.wikipedia.org - Sur la trace de la chouette d'or).

On aurait à la fois Georges et la Vouivre.

Georges combat le dragon (fr.wikipedia.org - Georges de Lydda).

Pour saint Georges comme successeur du héros-cavalier phrygo-cappadocien, c'est un point qui me paraît démontré par H. Grégoire, Jumeaux et saints Cavaliers (1906) malgré ce qu'en a dit le P. Delehaye, Les légendes grecques des Saints (1909). Fantassin jusque là, c'est dans l'iconographie cappadocienne que saint Georges apparaît comme cavalier (Revue de l'histoire des religions, Volume 67, 1913 - www.google.fr/books/edition).

Le culte de saint Georges est, de par le statut du personnage, un culte antique lié à l’ordre équestre et à l’aristocratie romaine. On le trouve surtout en milieu rural, ou à la sortie des cités urbaines. Il correspond généralement à une organisation de renfort militaire de cavalerie (patrimoine-rural.com).

Il y a un Saint Georges à Suèvres à côté de Mer au sud-ouest (Géoportail).

Saint Dié, ermite, voyant que la forêt de Blois lui était un lieu fort commode pour mener une vie retirée, pria Dieu de le délivrer du danger d'un épouvantable dragon qui y faisait sa demeure. Il fut exaucé, car étant allé vers le monstre il le vit crever en sa présence (Jean Darche, Saint Georges, Martyr, patron des guerriers, vie, passion, protection et culte, Volumes 95-114, 1866 - books.google.fr).

Les quintaines féodales, qui sont des fêtes de bachellerie lorsque la documentation les atteint, apparaissent dans les mêmes conditions géographiques et calendaires que les dragons hagiographiques, mais qu'une forte densité des unes excluait souvent celle de l'autre et réciproquement. Autrement dit, il semble bien que le combat contre le dragon soit la transformation en mode hagiographique d'une structure plus ancienne dont les quintaines féodales représentent un aboutissement plus laïc et populaire. Le cas du dragon de saint Dié peut sans doute témoigner d'un tel type d'évolution visant à supprimer des combats rituels à caractère initiatique tels que nous les connaissons en Grèce avec les combats du Platanistas à Sparte, ou à travers la littérature épique de l'Irlande où nous ne citerons que l'exemple type du combat de Cuchulainn contre les fils de Mac Nechta Saint Dié est fêté le 24 avril, au lendemain du célèbre sauroctone saint Georges (Philippe Walter, Brocéliande ou le génie du lieu, archéologie, histoire, mythologie, littérature, 2002 - www.google.fr/books/edition).

Comme il est probable que la Noé phrygienne a été ainsi judéo-christianisée de même que les héros cavaliers, Mén devenu saint Philippe ou saint Georges, serait-ce dépasser la vraisemblance que de supposer que saint Zacharie a pu être rapproché, de même, de Sangarios, le père de Noé ? (Adolphe Reinach, Noé Sangariou, Étude sur le déluge en Phrygie et le syncrétisme judéo-phrygien, Revue des études juives, Volume 66, 1913 - www.google.fr/books/edition).

Saint Philippe, apôtre. Le P. Bagatta dit que cet apôtre fit mourir un dragon par la vertu de sa parole. Mais, d'après Métaphraste suivi par Surius et Giry, ce fut une énorme vipère que le peuple adorait dans le temple d'Hiéraple, ville considérable de Phrygie, et à laquelle on offrait de l'encens et des sacrifices. Ayant compassion de ce peuple, saint Philippe se jeta par terre et pria Dieu de lui ouvrir les yeux et de le délivrer de cette tyrannie de Satan. Sa prière fut exaucée, et le serpent-dragon mourut aussitôt (Jean Darche, Saint Georges, Martyr, patron des guerriers, vie, passion, protection et culte, Volumes 95-114, 1866 - books.google.fr).

Saint Paul, écrivant aux Colossiens (Colossiens 4.13), rend témoignage à Epaphras, et dit qu’il est plein de zèle et d’affection pour ceux de Laodicée et d’Hiéraple, aussi bien que pour ceux de Colosses. Hiéraple était [sur le bord du Lycus], dans la Phrygie, et au voisinage de Colosses et de Laodicée [au nord de cette dernière]. Hiérapolis ou Ville Sainte, avait été ainsi appelée à cause de son temple de Cybèle qui jouissait d’une grande célébrité. Elle était également renommée par le nombre extraordinaire de ses sources chaudes (www.levangile.com).

Vaugrenans est un château en ruines à l'est de Mouchard, sur la commune de Pagnoz. À une époque mal déterminée, une vouivre étrange fréquentait ce lieu. Du moins, à ce qu'on en sait, le monstre se rapproche assez de la vouivre : corps de reptile, ailes d'oiseau, gueule de dragon. Elle portait aussi une escarboucle qui, disait-on, lui servait de fanal, lors de ses déplacements nocturnes. Elle tenait du dragon, pas seulement de la gueule ; elle en possédait toutes les cruautés et semait la terreur dans toute la contrée entre Arbois et Besançon. Elle se rendait souvent au château de Montferrand, à huit kilomètres au sud-ouest de la cité archi-episcopale, si bien qu'elle était aperçue fréquemment la nuit au-dessus de Byans-sur-le-Doubs et de Quingey. En punition de ses pêchés, la mère de saint Georges se retrouvait ainsi changée en vouivre, mais ainsi sa férocité décuplait. On ne sait pourquoi de la Palestine, elle vint en Franche-Comté métamorphosée en vouivre. Saint Georges s'émut de la terreur des habitants et résolut d'affronter le monstre. Bardé de fer et monté sur un coursier, Georges tua le monstre. À l'ange qui lui apparut dès la fin du combat, il lui demanda ce qui doit advenir d'un fils qui a tué sa mère. L'ange lui répondit qu'il doit périr par le feu. On brula donc saint Georges. Puis une jeune fille vint à passer près du bucher et fouillant dans les cendres découvrit une pomme de paradis, d'une espèce proche, sans doute, de celle qu'Ève cueillit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et elle  la mangea. Elle tomba enceinte et mit au monde un beau bébé mâle, qui fut porté sur les fonts baptismaux. Lorsque le prêtre demanda le prénom de l'enfant, le bébé lui-même répondit : Je m'appelle saint Georges et je viens au monde pour la deuxième fois (Georges Bidalot, Franche-Comté, terre de légendes, 2007 - books.google.fr).

Vouivre à Mer

«Carne Aquoire» : Croquemitaine aquatique. SÉBILLOT, dans son Folk-Lore de France, t. II, p. 209, fait aussi état de ce monstre, en se référant à F. TALBERT, Du dialecte blaisois, La Flèche et Paris, 1874. Talbert donne du terme une définition semblable à celle de Eudel : «Monstre aquatique dont on fait peur aux enfants, pour les empêcher d'aller au bord de l'eau.» Et Talbert, qui a basé son ouvrage sur le dialecte de Mer, présente  le mot dans la phrase : «N'va pâ ou bôrd deu reu (ruisseau) ; la carne aquouère eut 'mang'ré», et lui attribue l'étymologie Carnem aquarium (p. 262). André Prudhomme écrit : «carnaquère» (Jacques Cartraud, Légendes de Loir-et-Cher, 1981 - www.google.fr/books/edition).

Mais on remarquera que la Tarasque est susceptible de métamorphoses très voisines de la Morrigan et sans doute plus nombreuses car enrichies au contact du vocabulaire symbolique d'origine méditerranéenne. Ce rapprochement permet de rendre compte de certains détails de la légende de la Carne Aquoire de Mer que nous avons interprétée comme la version populaire du dragon de saint Dié. Selon J. Cartraud, on effrayait les enfants qui jouaient sur les bords de la Tronne en leur disant que s'ils tombaient à l'eau, un monstre appelé la Carne Aquoire les tirerait par les pieds et les mangerait. Le nom de la bête exprime à merveille son caractère de carnassier androphage, mais aussi d'être aquatique, et le détail des pieds108 renvoie toujours à l'attaque de la Morrigan et aux figurations du Hallstatt où la métamorphose commence par les pieds (Bernard Robreau, La mémoire chrétienne du paganisme carnute, Tome 2, 1997 - www.google.fr/books/edition).

Dragonnades

Le roi semble vouloir sérieusement la conversion de tous ses sujets hérétiques. En 1676, il a consacré le tiers des économats à cet objet. La caisse de l'apostat Pelisson fonctionne avec succès en proportionnant ses offres à la qualité, à la pauvreté ou å la cupidité des religionnaires. Les dragonnades sont résolues et vont réduire ceux que l'argent ne séduit pas. Et comment ces dragons hésiteraient-ils quand les curés leur crient: «Courage, Messieurs ! c'est l'intention du roi que ces chiens de huguenots soient pillés et saccagés.»  [...]

C'est Jacques Lenoir, marchand, qui demande que sa cousine germaine, Madeleine Rétif, «cousturière de ladite ville de Mer», soit remise entre ses mains, à la condition de la représenter «toutes fois et quantes.» Voici ce qui en était. Mad. Rétif avait abjuré. Comme tant d'autres, cette abjuration était pour la forme. On le savait. Aussi, lorsqu'au mois d'oct. 1687 on apprit à Mer qu'il allait arriver des dragons ou des fusiliers, elle vendit une partie de ses meubles. On en inféra qu'elle voulait quitter la France. Madame de Ménars la fit alors enfermer aux Nouvelles Catholiques. Au lieu de la faire céder, «cela l'opiniastra davantage.» On frissonne à la pensée de ce que cette pauvre femme a dû souffrir entre les mains de ses geôlières en cornette ! Heureusement pour elle, elle était pauvre. Or, quand on ne pouvait payer sa pension aux couvents, ceux-ci se montraient accommodants pour les sorties et tempéraient immédiatement leur zèle pour le salut des âmes. Il faut bien, n'est-ce pas ? que tout le monde vive. La demande de Jacques Lenoir, qui pour son compte s'était «bien converty,» et dont la femme et les enfants étaient nés catholiques, fut donc agréée, et Marie Bargedé, supérieure des Nouvelles Catholiques, lui livra Madeleine Rétif (10 janv. 1688) (Paul de Félice, Mer (Loir-et-Cher), son église réformée, 1885 - books.google.fr).

L'évêché de Blois ne date que de 1697 ; il fut créé dans le but de détruire le protestantisme, qui avait survécu à la révocation de l'édit de Nantes. Le premier évêque, M. de Berthier, qui avait prêché avec Fénelon en Saintonge et en Poitou pour convertir les protestants, prit des mesures telles qu'il les força à se déclarer catholiques ou à s'exiler. Il fonda le couvent des nouvelles catholiques, où il fit élever leurs enfants (Adolphe Joanne, De Paris à Nantes et à Saint-Nazaire par Orléans, Tours et Angers: itinéraire descriptif et historique, Collection des Guides-Joanne, 1867 - books.google.fr).

Effrayé de la trop grande étendue de son diocèse, l'évêque de Chartres Paul Godet des Marais (1690-1709) sollicita l'érection de l'évêché de Blois aux dépens de celui de Chartres. Dès 1692 il avait fait de Bertier son grand vicaire avec pouvoir d'administrer le Blésois et le Vendômois. En 1695, il donna son consentement au démembrement de son diocèse, et, par une bulle du 1er juillet 1697, Innocent XII enleva à l'évêché de Chartres, pour former le diocèse de Blois, les archidiaconés de Blois et de Vendôme, et cinquante-quatre paroisses de l'archidiaconé de Dunois. Pour dédommagement, le souverain Pontife unit à perpétuité, à l'évêché de Chartres, l'abbaye de Joyenval, de l'ordre de Prémontré, située dans un vallon, appelé le Val-de-Galie, entre les forêts de Maril et de Saint-Germain. Plein de zèle pour les intérêts de l'Eglise, M. des Marais prit une grande part aux affaires religieuses de son temps. Celle du quiétisme l'eut pour adversaire, et ce fut lui qui contribua à faire sortir de la maison de Saint-Cyr la mystique madame Guyon, qui, sous le couvert de Fénelon, y répandait ses bizarres doctrines. Par une ordonnance du 21 novembre 1695, il condamna plusieurs propositions extraites des écrits de cette dame et de ceux du P. Lacombe, son directeur. Il chercha à amener à un désaveu l'illustre archevêque de Cambrai, dont il était l'ami, et n'ayant pu y réussir, signa le 6 août 1697, avec Louis-Antoine de Noailles, archevêque de Paris, et Jacques-Benigne Bossuet, évêque de Meaux, une déclaration sur le livre des Maximes des saints. Cette déclaration fut envoyée à Rome, et il dressa en outre, pour son diocèse une Instruction pastorale contre le même ouvrage (Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia Christiana) : Chartres, 1864 - books.google.fr).

Conclusion

Mer : une méga-fausse-piste ? On ne le saura peut-être jamais.