Que le graal puisse avoir l’apparence d’une grille, entre autres matĂ©rialisations, recoupe le roman Perlesvaux oĂą le graal apparaĂ®t « sous cinq formes diffĂ©rentes que l’on ne doit pas dĂ©voiler Â». A la cinquième « il apparut sous forme d’un calice Â». Le graal comme « saint vaissel Â» (dans le Joseph de Robert de Boron) dĂ©bouche sur le rĂ´le de Perceval. En effet vaissel d’élection, expression attestĂ©e vers 1190, dĂ©signe une crĂ©ature Ă©lue par Dieu pour sa puretĂ©.

Allons plus loin. Admettons que le conte du graal est un document chiffrĂ©. Notons que « conte Â» en ancien français signifie autant « conte Â» que « compte Â». Et pour cela utilisons l’alphabet numĂ©rique qui fut employĂ© par les mystiques du Moyen âge et de la Renaissance, donnĂ© par Georges Ifrah dans son « Histoire universelle des chiffres Â».

Le mage Henri Cornelius Agrippa rajouta après le Z quatre signes : I comme le J anglais, V comme Valentin, l'aspiré HI et HV comme le W (voir www.esotericarchives.com).

Dans les carrés magiques numériques on a des égalités remarquables des lignes des colonnes et des diagonales.

Dans les carrés littéraux on peut calculer la valeur des mots – appelée en grec psephos - de chaque ligne en faisant la somme des valeurs correspondant à chaque lettre.

 

La valeur totale du carré SATOR est 1284.

On remarque que 1284 est Ă©gal Ă  4 fois 321, psephos de SATOR et de ROTAS.

On s’aperçoit que PERCEVAL vaut 374, comme LE SAINT GRAAL.

Il serait intéressant de trouver des formules issues du texte du conte qui aient pour valeur 1284.

En constatant que le père de Perceval et que le roi pĂŞcheur ont eu la mĂŞme blessure entre les hanches par un javelot ou une lance, j’arrive Ă  l’identitĂ© des deux personnages. Certes le père de Perceval est mort, mais Gauvain ne rencontre-t-il pas sa mère et sa grand-mère au château de la merveille alors qu’elles sont, elles aussi, mortes depuis longtemps ?

D’autre part, Rion, le roi des Îles, a été battu par le roi Arthur, alors que le père de Perceval, qui avait deux ans, le fut aussi au cours de combats non identifiés à la suite desquels il perdit ses terres et dut se réfugier dans la gaste forêt. Certes le roi Arthur fêtait encore la défaite de Rion quand Perceval arrive à la cour. Mais des réjouissances de plus d’une dizaine d’années sont encore plausibles dans un univers merveilleux où le temps ne passe pas comme dans la réalité. Ainsi j’obtiens l’identité entre Rion, le roi pêcheur et le père de Perceval.

A partir de lĂ , les formules suivantes, respectant la syntaxe et l’orthographe de l’ancien français de l’édition Hilka du Conte du graal sont toutes Ă©gales Ă  1284 :

RION LE ROI MAHEIGNIE LE ROI PESCHEOR LE FIL LE ROI DEL GRAAL

(Rion, le roi méhaigné, le roi pêcheur, le fils du roi du graal)

PERCEVAL FIL LE RICHE ROI MAHEIGNIE RION DES ISLES

(Perceval, fils du riche roi méhaigné, Rion des Iles)

PERCEVAL LE GALOIS CHEVALIER DEL GRAAL LE FIL RION

(Perceval le Galois, chevalier du graal, le fils de Rion)

PERCEVAL LE FIL LE BON ROI PESCHEOR MAHEIGNIE RION

(Perceval, le fils du bon roi pêcheur méhaigné Rion)

PERCEVAL LE GALOIS LE FIL DEL ROI PESCHEOR RION

(Perceval le Galois, le fils du roi pĂŞcheur Rion)

La prĂ©position DEL devant le dĂ©terminant ROI est rare voire inexistant dans le texte du conte, mais on trouve une telle syntaxe dans Les Fabliaux : « Ma douce niece qui fu fille de ma suer Tiece Â»,

De mĂŞme on obtient d’autres formules de valeur identique :

SAINT ESPERIT - JESUCRIST - GRAAL

(Saint Esprit – Jésus Christ – Graal)

LI FEVRES FORJA L'ESPEE LE ROI PERCEVAL

(Le forgeron forgea l’épée du roi Perceval)